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violon

  • Concerto pour le monde d’après

    Les deux premières surprises à la découverte du Concerto pour violon du compositeur américain Todd Mason viennent de la durée de l’œuvre – un peu plus de 23 minutes – mais aussi de sa structure – un seul mouvement, allegro. Cette composition de 2022 est proposée par Ulysses Arts dans un enregistrement tout juste sorti, avec Tosca Opdam au violon et avec le Budapest Scoring Orchestra dirigé par Péter Illényi.

    Todd Mason n’ambitionne ni plus ni moins que de proposer une œuvre pour notre temps, résolument contemporaine (elle a été composée en plein Covid), mais d’une si grande solidité qu’elle affrontera sans coupé férir le monde d’après.    

    Le concerto s’ouvre avec un gong, instrument des plus immémoriaux, comme le rappel que le compositeur entend s’accrocher au passé et à à de brillants anciens. Les noms d’Alban Berg et de Béla Bartók viennent inévitablement en tête. Le violon de Tosca Opdam entre en jeu très rapidement. La violoniste néerlandaise apporte son souffle lyrique, sa nervosité comme sa dimension pathétique dans cette œuvre aux multiples facettes et aux nombreuses ruptures de rythmes. Il semble que, vers le milieu du concerto, la violoniste et l’orchestre s’affrontent, avant que Tosca Opdam ne se lance dans une partie solo, offrant à cette allegro un singulier chant romanesque et mélancolique.    

    Une large palette de couleurs, de rythmes et d’émotions

    L’auditeur sera sans doute marqué par les influences de Todd Mason dans cette œuvre relativement courte. Nous parlions de Berg et Bartók. Il y a aussi le choix pour le compositeur américain de ne pas oublier la mélodie, le classicisme, le romantisme mais aussi la musique populaire, à travers par exemple des fragments de fanfare au début du concerto. Force reste toutefois au modernisme et au contemporain, ce qui donne à cette œuvre une large palette de couleurs, de rythmes et d’émotions, jusqu’aux dernières notes. Avec une Tosca Opdam encore une fois irrésistible.

    L’autre œuvre de cet enregistrement d’UA est cette Chamber Suite en trois mouvements, écrite en 2020. L’auditeur découvrira une composition plus familière à ses oreilles, plus tonale, avec des cordes incroyablement denses et riches. Todd Mason évoque pour le premier mouvement "Allegro deciso" une étonnante influence : celle de mélodies folkloriques arméniennes, preuve que, ici comme dans son concerto pour violon, le compositeur américain refuse de complètement tourner le dos au passé.

    Pour le deuxième mouvement "Expressivo", place à l’émotion mais aussi au tragique, à telle enseigne que l’on pourra y trouver la marque d’Henryk Górecki et de sa troisième Symphonie n°3 "des chants plaintifs". Quant au troisième et dernier mouvement, "Spirito", enlevé pour ne pas dire nerveux, il évoque une dance traditionnelle européenne, dans une facture classique, et qui aurait tout à fait sa place dans une BO de film ou de série.  

    Au final, avec ces deux œuvres, l’auditeur aura eu la chance de découvrir ou redécouvrir deux artistes passionnants : le compositeur Todd Mason et la violoniste Tosca Opdam. Gageons aussi que l’étonnant Concerto pour violon restera dans les mémoires. 

    Todd Mason, Concerto pour violon & Chamber Suite,
    Tosca Opdam, violon, Budapest Scoring Orchestra dirigé par Péter Illényi, Ulysses Arts, 2023

    https://www.ulyssesarts.com
    https://toddmasoncomposer.com
    https://toscaopdam.com/home
    https://www.instagram.com/toscaopdam/?hl=fr

    Voir aussi : "Courtoise et romantique Maguelone"

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  • Histoires de roux et de rousses

    Je vous parlais il y a peu de l’étonnante et rafraîchissante compilation de Camille et Julie Berthollet consacré aux génériques télé (Series). Tout aussi vivifiant, leur version des Quatre Saisons de Vivaldi, sortie en 2019, mérite que l’on s’y intéresse.

    Certes, depuis les revisites baroques sur instruments d’époque au cours des années 80 et 90, le chef d’œuvre populaire du compositeur roux vénitien semble avoir été assez peu dépoussiéré – si l’on excepte celle de Nemanja Radulovic en 2011. Or, soyons honnêtes, les jeunes divas rousses de la musique classique ne révolutionnent pas la lecture des célèbres quatre concertos pour violon.

    C’est un retour à une œuvre classique, archi-jouée, archi-connue et archi-réutilisée que Camille et Julie Berthollet proposent, et l’on doit bien admettre que les violonistes se tirent très bien de cet exercice, si l’on pense au "Printemps ». Pour "L’été", les interprètes mettent la jeunesse, l’enthousiasme et la vivacité à l’honneur, dans un premier mouvement "Allegro non molto" mené tambour battant et un "Allegro" naturaliste et nerveux.

    L’auditeur ne se sentira pas dépaysé par cette version somme toute classique des Quatre Saisons, dont chaque concerto ne dépasse pas les douze minutes, ce qui rend cette œuvre d’autant plus dense, efficace et imagée : les danses villageoises aux beaux jours, les paysages écrasés de soleil, les couleurs de l’automne, la nature qui s’endort (l’"Adagio Molto" de "L’automne"), sans oublier les tourbillons musicaux incroyables dans "L’hiver", sont sans aucun doute l’un des summums de la musique classique. 

    Pop

    Si les sœurs Berthollet ont appelé leur album Nos 4 Saisons, ce n’est évidemment pas sans raison. Comme elles l’écrivent en présentation de leur disque, les interprètes insistent sur la puissance et l’influence de cette œuvre du "prêtre roux" dans l’histoire de la musique : "Si on écoute bien, on retrouve ses harmonies dans toute la musique pop d’aujourd’hui".

    "Pop". Le mot est dit et assumé. Camille et Julie Berthollet assument cette idée en proposant, suite à leur version des concertos de Vivaldi, quatre chansons composées en grande partie par les sœurs Berthollet d’après des fragments et des extraits des Quatre Saisons. C’est "Pour être une femme", en featuring avec Joyce Jonathan, d’après "L’hiver", c’est "Même étoile", avec Ycare, d’après "L’automne". C’est aussi "Crash d’amour", avec Foé d’après "Le printemps". Il faut aussi parler de "Regard d’été" écrit, composé et interprété (on aimerait même dire slamé) avec grâce par Camille et Julie Berthollet. Cette chanson est sans doute l’un des bijoux surprises de cet étonnant opus, opus plaisir qui entend dépoussiérer les monuments du classique.  

    Comme beaucoup d’enregistrements des Quatre Saisons, celui-ci se termine avec une version de L’estro armonico, un ensemble de concertos pour violon, mené avec maestria et un plaisir manifeste. Et comme les sœurs Berthollet entendent assumer jusqu’au bout leurs envies de décloisonner les genres, elles clôturent leur album avec une chanson originale, "Falling", prouvant que ces artistes ne sont pas que des interprètes inspirées. Elles sont aussi des compositrices, aussi à l’aise dans le classique que dans la pop et la chanson. 

    Camille & Julie Berthollet, Nos 4 Saisons, Warner Classics, 2019
    https://www.warnerclassics.com/fr/release/4saisons
    https://www.camilleetjulieberthollet.com
    https://www.facebook.com/camilleetjulieberthollet
    https://www.instagram.com/julieberthollet
    https://www.instagram.com/camilleberthollet
    https://www.youtube.com/channel/UCd4tZR7nSGBtHF5Gbt4BZQg

    Voir aussi : "Chiller avec les sœurs Berthollet"

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  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2022

    C’est l’heure du grand bilan pour 2022. Quels sont les chroniques qui ont été les plus buzzé cette année. Musiques, expos, livres, BD : il y en a pour tous les goûts cette année.

    Avec de jolies surprises à la clé. 

    10 "Elise Bertrand, ultra moderne romantique"

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    Extrait : "Les Lettera Amorosa, qui donnent son nom au premier album d’Elise Bertrand, marquent la découverte d’une nouvelle venue dans la musique contemporaine. La maison de disques Klarthe Records a eu la bonne idée de sortir les premières œuvres de la jeune compositrice et violoniste, et en premier lieu cet opus 10 que sont le quatuor avec flûte "Lettera amorosa". Elise Bertrand a mis en musique le recueil éponyme de René Char, que l’écrivain présentait ainsi dans son épigraphe : "Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous…" LA SUITE ICI...


    9 "Gâtinais gratiné"

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    Extrait : "Dans la grande famille des cabarets, Bla Bla Blog ne pouvait pas ne pas parler du Diamant Bleu, un lieu de fête sexy qui a ouvert ses portes il y a déjà vingt ans en plein cœur du Gâtinais, à Barville-en-Gâtinais. C'est le cabaret du Loiret par excellence, à une heure de Paris et quelques kilomètres de Montargis et qui n’entend pas se laisser impressionner par les Moulin Rouge, Crazy Horse et autres Paradis Latin. Non sans raison, Le Diamant Bleu peut se targuer de porter l’étiquette de "plus grand cabaret de Province"…" LA SUITE ICI...


    8 "Choses vues"

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    Extrait : "Derrière "Les choses", l’énigmatique titre de la dernière exposition au Louvre qui se tient jusqu’au 23 janvier prochain, se cache une aventure de plusieurs milliers d’années au cœur de la représentation des objets. Grâce à 170 œuvres prêtées par plus de 70 institutions et musées, la vénérable institution propose de revenir sur la question de la représentation des choses, depuis les stèles funéraires de l’Égypte ancienne jusqu’à l’intelligence artificielle, en passant par les objets religieux médiévaux, les peintures classiques de Chardin, ou les installations et ready-made du XXe siècle. Le parcours muséographique fait l’objet de 15 séquences chronologiques passionnantes…" LA SUITE ICI...


    7 "Les étrusques débarquent à Nîmes"

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    Extrait : "Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques. L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C…" LA SUITE ICI...

     

    6 "Les tribulations d’un Allemand en France"

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    Extrait : "Ces chroniques d’un Allemand en France, Douce Frankreich de Frank Gröninger (éd. AlterPublishing), sont un hommage appuyé autant qu’un récit amoureux pour un pays – la France – à la fois attirant, fascinant, mais qui est aussi mal compris, sinon mal aimé. Qui peut le mieux en parler que précisément un étranger, qui a aujourd’hui la double nationalité ? L’auteur, Frank Gröninger, cite à ce sujet cette phrase de Kurt Tucholsky : "Un Allemand, il faut le comprendre pour l’aimer ; un Français il faut l’aimer pour le comprendre…" LA SUITE ICI...

     

    5 "Fantasmer et faire l’amour"

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    Extrait : "Les films à sketchs, un genre à part et considéré avec méfiance, peut vite tomber dans le piège de sketchs de qualités variables. Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos n’évite pas cet écueil, ce qui ne l’empêche pas d’être une œuvre à la fois osée, souriante et étonnante. Soulignons d’emblée le choix de la bande originale, choisie avec soin, avec notamment la découverte ou redécouverte de "Teach Me Tiger" d’April Stevens. Stéphane Foenkinos et son écrivain de frère, auquel Bla Bla Blog consacre un hors-série spécial, ont choisi un thème unique : le fantasme en amour…" LA SUITE ICI...

     

    4 "Monstrueusement sexy"

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    Extrait : "Le dernier ouvrage de Raúlo Cáceres, Eros et Thanatos (éd. Tabou) est à part dans la bibliographie du dessinateur espagnol. Cet art book rassemble sur 80 pages une sélection d’illustrations, pour la plupart inédites ou appartenant à des collections privées et datant des années 2018 à 2021. L’univers de Raúlo Cáceres est celui du sexe, de la violence, des monstres, de la cruauté mais aussi du mal, parfois incarné par des vamps aussi terribles qu’attirantes. Derrière ses adaptations de Justine et Juliette de Sade ou l’incroyable roman graphique des Saintes Eaux (toujours aux éditions Tabou), le dessinateur de Cordoue parvient à "radiographier les profondeurs de l’âme humaine, avec ces espaces sombres, qui ont peu changé au cours des siècles", comme l’écrit Serafín Pedraza Pascual, en présentation d’Éros et Thanatos. Il ajoute ceci : "La profondeur inégalée du graphisme de de Raúlo le place à un niveau d’excellence à la hauteur des plus grands auteurs de bande dessinée contemporaine…" LA SUITE ICI...

     

    3 "Anne et Hannah"

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    Extrait : "On ne va pas se mentir : l’histoire d’Anne Franck n’a jamais été aussi bien traitée que par le film de George Stevens (The Diary of Anne Frank, 1959) et bien entendu par le Journal d’Anne Franck. Le manuscrit de l’adolescente néerlandaise, retrouvé par miracle par son père après la guerre, est par la suite devenue une œuvre majeure de la littérature mondiale, le journal le plus célèbre du monde et aussi une des pierres angulaires de la littérature concentrationnaire. Le film Anne Frank, ma meilleure amie, proposé par Netflix, est consacré à ce sujet sensible et difficile sous un biais inattendu. Il fallait être culotté pour revenir sur ce récit, ce que Ben Sombogaart et ses deux interprètes principales, Josephine Arendsen et Aiko Mila Beemsterboer, font avec conviction…" LA SUITE ICI...

     

    2 "Rammstein en version classique par le Duo Jatekok"

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    Extrait : "Adapter en version acoustique et classique Rammstein, le groupe de rock metal allemand le plus emblématique de la scène mondiale : voilà un  projet qui ne pouvait qu’interloquer Bla Bla Blog. C’est le Duo Jatekok, formé par les pianistes Nairi Badal et Adélaïde Panaget, qui s’est attelé à la tâche. À bien y réfléchir, le projet a du sens si l’on pense à l’intrusion de sons symphoniques chez Rammstein ("Mein Herz Brennt" ou "Ohne Dich"). De plus, les fans du groupe allemand savent que les deux pianistes assurent depuis 2017 leur première partie. Ce pont entre deux courants musicaux, a priori aussi antinomiques que le metal et le classique, est à saluer. Le résultat est ce Duo Jatekok plays Rammstein, un passionnant album de reprises qui sort cette semaine. Un opus qui ravira autant les fans du groupe de rock que les familiers du classique – deux mondes qui peuvent d’ailleurs parfois se confondre…" LA SUITE ICI...

     

    1 "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

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    Extrait : "C’est l’énorme coup de cœur de cet été ! Celui qui vous fait complètement chavirer et qui vous envoie aussi une énorme frustration : celle de devoir attendre un album, qui viendra inévitablement. En un seul single, "Si tu partais", Adé montre qu’elle n’est plus seulement la co-leadeuse et chanteuse envoûtante de Therapie TAXI ("Coma idyllique", "Hit sale", "PVP"), le groupe de pop-rock le plus passionnant et le plus détonnant de ces dernières années. La séparation du groupe avait désespéré ses fans, et à juste titre. En promettant de revenir en solo, Adé, Adélaïde Chabannes de Balsac dans l’état-civil, n’a pas menti : elle propose, quelques mois après la séparation, son premier single, "Tu partais"…" LA SUITE ICI...

    Voir aussi : "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021"

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  • Elise Bertrand, ultra moderne romantique

    Les Lettera Amorosa, qui donnent son nom au premier album d’Elise Bertrand, marquent la découverte d’une nouvelle venue dans la musique contemporaine.

    La maison de disques Klarthe Records a eu la bonne idée de sortir les premières œuvres de la jeune compositrice et violoniste, et en premier lieu cet opus 10 que sont le quatuor avec flûte "Lettera amorosa". Elise Bertrand a mis en musique le recueil éponyme de René Char, que l’écrivain présentait ainsi dans son épigraphe : "Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous".

    En dépit de sa facture contemporaine, les quatre mouvements de ces "Lettera" laissent percevoir une tradition classique comme le montre leur titre : "Chant d'insomnie", "Badinerie, Scherzando", "Aria, Adagio", "Rondo Alla Toccata, Vivo". Le romantisme est également présent dans ce "Chant d’insomnie" élégiaque, mais Elise Bertrand sait aussi jouer d’une liberté légère, à l’instar du deuxième mouvement et son étonnante badinerie. Plus sombre et lancinant, le mouvement "Aria, adagio" est une déambulation dans la douleur amoureuse, nappant cette partie d’un certain mystère. Ce mystère, Elise Bertrand vient y mettre fin avec la quatrième partie, "Rondo Alla Toccata, Vivo".

    Hormis ces "Lettera Amorasa" qui donnent son nom à l’album, la compositrice proposent d’autres premières œuvres. Le "Quasi Variazioni, Op. 7", le plus long morceau du disque, est une création à la sombre beauté commençant par un piano mystérieux avant de s’épanouir dans des variations – ou des "quasi variations" pour reprendre le titre du mouvement – qui peuvent se lire comme des appels à la liberté et à l’amour. Il y a un instinct sauvage dans le piano de Dana Ciocarlie qui oscille entre élans sauvages et une délicatesse toute romantique – et même romanesque, dirions-nous.

    Pour la "Sonate pour violon et violoncelle, Op. 8", Elise Bertrand est au violon . Elles est accompagnée par Hermine Horiot au violoncelle. On peut parler d’un ultra-moderne romantisme se jouant du mystère, de l’audace dans l’écriture mais aussi un combat incessant se déroulant en deux temps. Les deux mouvements naviguent entre séduction, répulsion et attirance, à l’instar du 2ème mouvement, plus long, plus aventureux.  

    Un aplomb certain

    L’auditeur sera sans doute surpris de trouver dans Lettera Amorasa une œuvre sacrée, l’opus 2 "Impressions liturgiques", avec Caroline Debonne et Ionel Streba. Elise Bertrand ne cache pas son admiration pour le Requiem de Maurice Duruflé et déploie ces "Impressions liturgiques" avec une simplicité déconcertante et un panel de couleurs, en dépit de la brièveté de l'opus : un "Introït" mystérieux, un "Lux Aeterna", lumineux, un "Supplicatio" très ancré dans la tradition du XXe et un "In Paradisium" presque debussyen.

    Caroline Debonne et  Joë Christophe sont aux manettes des trois mouvements du "Mosaïque, op. 4". La compositrice se montre là encore audacieuse : ça virevolte, ça s’égaye et ça s’enjoue ("I, Prélude et adagio"). Il y a une grâce certaine dans la manière dont Elise Bertrand impose son univers ("II. Expressivo"), y compris dans la concision – on oserait parler d’efficacité. L’auditeur gouttera avec intérêt et curiosité le délicat "Postlude" aux couleurs chaudes et méditerranéennes, comme si le peintre Matisse s'était penché au-dessus des épaules de la jeune compositrice.        

    L’album se termine paradoxalement avec l’opus 1, qui est constitué de 12 Préludes à la facture plus tonale et, dirions-nous, plus classique. Elise Bertrand les interprète elle-même au violon. Elle dédie ces préludes au compositeur Nicolas Bacri, son professeur de composition. Elle dit ceci de son premier opus : "Reflets d’une première période aux diverses facettes, les Préludes évoluent déjà vers une matière sonore où la poétique musicale personnalise mon langage musical."

    Comme pour la plupart de ces œuvres de jeunesse, ces préludes sont brèves (le plus court fait cinquante secondes et le plus long un peu plus de deux minutes). Il y a des accents debussyens (le premier prélude, "Rêveur") voire romantiques (le 2e prélude, "Scherzando") dans ces déambulations musicales. Elise Bertrand sait même se faire mystérieuse, nous ne pas dire envoûtante (3e Prélude, "Misterioso"). L’auditeur retiendra sans doute le romanesque prélude n°5 "Simplice", semblant s’inscrire dans la tradition classique européenne du XIXe siècle. Il y a tout autant du Satie dans l’"Andante" du prélude n°6, avec sa délicatesse rêveuse, contrastant avec le n°7 et ses rythmes de jazz ("Jazz Rhapsody, Vivo").

    "Au loin" et son onirisme (le prélude n°8) semble s’ébrouer de la tonalité classique et harmonique pour aller vers des élans plus contemporains. On pourrait en dire autant du 9e prélude, "Lento Espressivo", auquel vient répondre le 10e, "Furioso", à la belle expressivité. Le prélude n°11 ("Largo") frappe par le choix d’Elise Bertrand d’en faire une lente marche funèbre traversée par des éclats lumineux, avant d’aller vers une lente ascension toute métaphysique. L’album se termine avec le prélude n°12 ("Calme"), plus long et dans lequel la compositrice semble faire une mue définitive vers une écriture plus contemporaine. Un répertoire où la musicienne se meut avec créativité, sensibilité mais aussi un aplomb certain.   

    Elise Bertrand, Lettera Amorosa, Klarthe Records, 2022
    https://elise-bertrand.fr
    https://www.facebook.com/elise.bertrand.musique
    https://www.klarthe.com/index.php/fr/enregistrements/lettera-amorosa-detail

    Voir aussi : 
    "Camille Pépin, sans coup férir"
    "Concertant et déconcertant"
    "Album univers"

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  • Puis-je… vous parler d’Arvo Pärt ?

    Tabula Rosa est une composition par une figure imposante de la musique contemporaine, l’estonien Arvo Pärt avec sa musique mélodique, harmonique et aux influences religieuses (le compositeur revendique sa croyance et ses origines orthodoxes). "La musique d’Arvo Pärt nous conduit des ténèbres à la lumière… cette musique n’est pas seulement relaxante – elle véhicule drame et profondeur", dit d’ailleurs Renaud Capuçon, soliste et chef d'orchestre de cet opus.

    Le "Ludus" est un long cheminement de près de 11 minutes ponctué de sons de cloches, comme un chemin initiatique, avec des litanies et des leitmotivs se répétant, portés par le violon habité de Renaud Capuçon et un Orchestre de Chambre de Lausanne qu’il dirige.

    Les 3 dernières minutes ont cet aspect sombre pour ne pas dire funeste Un e sorte de mater dolorosa, rappelant l’importance de la musique sacrée dans l’œuvre d’Arvo Pärt. Jusqu’à s’éteindre dans une profonde gravité

    D’autres œuvres de Pärt composent l’album de Renaud Capuçon. Il y a Fratres, présenté ici dans une version pour orchestre et violon. Dès l’ouverture, Arvo Pärt se distingue par une exubérance et une fantaisie peu habituelle, avant d’aller vers un halo inquiétant où lumières et ténèbres semblent se jauger. Une dialectique musicale a lieu dans ce morceau passionnant, tout autant qu’il séduit par son harmonie et sa puissance symphonique. L’auditeur pourra voir derrière ce morceau d’un peu plus de 10 minutes un chant humaniste pour tous nos frères et sœurs humains.  

    Summa, un titre plus lumineux et apaisé, est servi par un orchestre majestueux dans un morceau symphonique célébrant la magnificence et la dignité. 

    Idéal pour entrer dans le répertoire contemporain

    Silouan’s song est un bouleversant chant aux silences et pauses éloquents. L’orchestre de chambre entonne un chant pathétique avec une ligne mélodique qui n’est pas sans renvoyer à la Symphonie n°3 de Henryk Górecki.

    Darf ich que l’on pourrait traduire par "Puis-je…" est l’un des morceaux les plus subtils et les plus minimalistes de l’album. Il peut s’écouter comme une délicate attention amoureuse, faite sur la pointe des pieds, mais non sans les sombres échos du violon magnétique de Renaud Capuçon.

    Spiegel im Spiegel, énigmatique par essence ("Expliquer j’explique"), séduit par sa mélancolie et sa facture instrumentale (violon et piano). Ce titre peut s’écouter comme une lente déambulation.  Renaud Capuçon fait taire l’orchestre symphonique pour une parenthèse plus intimiste, avec ces respirations rendant l’œuvre d’autant plus vivante.

    Für Lennart in memoriam conclut ce séduisant album, idéal pour entrer dans le répertoire contemporain, avec un morceau aux élans tout aussi pathétiques que le "Silouan’s song". L’Orchestre de Chambre de Lausanne ponctue les envolées de cordes de retenues et de pauses. Il est vrai que, là encore, pour reprendre une célèbre citation de Sacha Guitry sur Mozart, "Le silence qui suit Arvo Pärt c’est encore du Arvo Pärt". Et Renaud Capuçon, justement, vient rendre un hommage appuyé au compositeur estonien avec cet album qui fera certainement date. 

    Arvo Pärt, Tabula Rasa, Orchestre de Chambre de Lausanne, Renaud Capuçon, Warner Classics, 2021
    https://www.arvopart.ee/en
    https://www.renaudcapucon.com/fr
    https://www.ocl.ch
    https://www.warnerclassics.com/fr/release/part-tabula-rasa-capucon

    Voir aussi : "No Dames, no drames"
    "Histoires de tangos par Lucienne Renaudin Vary"

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  • Ola Kvernberg brouille les pistes

    Ola Kvernberg : ce nom ne vous dit peut-être rien. Et pourtant, le musicien norvégien avait sorti il y a quatre ans Steamdome, un album alliant jazz progressif et électronique devenu l'un des vinyles les plus vendus en Norvège en 2017, en plus d’être unanimement salué par la critique internationale.

    Voilà donc Ola Kvernberg de retour avec son nouvel opus, tout simplement nommé Steamdome II (et sous titré "The Hypogean").

    Une suite ? Pas vraiment. Car ici, la palette jazz du compositeur et violoniste s’enrichit avec des incursions bien au-delà de l’électro. Prenez "Arpy" par exemple. Les pistes sont brouillées pour ce premier morceau de 9 minutes 32 commençant comme un cantique religieux dans des sons d’harmonium avant de s’émanciper vers des univers parallèles, du côté de l’électronique période Kraftwerk.

    Pour son nouvel album, Ola Kvernberg s’est entouré des meilleurs musiciens de la scène jazz et pop de Norvège. Sans délaisser complètement son instrument fétiche, le musicien a remplacé son violon par une boîte à rythmes et un synthétiseur basse. Parmi ses compagnons, le bassiste Nikolai Hængsle (Band of Ogold, Bigbang, Møster) prend la guitare et Daniel Buner Formo (Trondheim Jazzorchester, Kobert) délaisse son orgue Hammond pour enflammer le paysage sonore avec des machines faites maison.

    Des compositions rythmées et à forte densité

    Steamdome c'est aussi le batteur percussionniste Erik Nylander (Monoswezi, Liarbird, Mechanical Fair), le batteur Olaf Olsen (Bigband, Fra Det Onde) et le percussionniste Martin Windstad (Kurt Nilsen, Todd Terje).

    Ola Kvernberg  se surpasse dans des compositions rythmées et à forte densité. Le musicien norvégien cache bien son jeu (le court "Vault") et sait alterner à merveille jazz, pop-rock, électro, contemporain ou musique électronique, à l’instar de "Get Down" formidable maestria de sons de plus de 10 minutes dans un morceau ouvragé aux petits oignons.

    Pour "Carbonado", Ola Kvernberg redevient violoniste – électronique – et fait de son instrument le véritable héros d’un morceau d’électro-pop scintillant. Tout aussi complexe, le jazzy "Hypogean" est entièrement rhabillé par l’électro inventive et rythmée du musicien norvégien.

    Voilà qui fait une transition impeccable avec le morceau suivant, "Devil Worm" à la rythmique rap. Un son très actuel qui, au fur et à mesure, s’aventure sur des terres peu familières, comme enflammées, pour devenir fun, sinon funk.

    L’auditeur devra absolument s’arrêter sur le magnifique "Diamondiferous", époustouflant morceau virtuose au violon, porté par des vagues romantiques et comme d’un autre monde. Celui d’Ola Kvernberg, justement. 

    Ola Kvernberg, Steamdome II - The Hypogean, PIAS / GRAPPA, 2021
    https://www.olakvernberg.com
    https://www.facebook.com/OlaKvernberg
    https://www.instagram.com/olakvernberg
    https://orcd.co/steamdome

    Voir aussi : "Éloge de la folie"
    "Fiona Monbet a plus d’une corde à son archet"

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  • Amitié franco-allemande

    Un album classique a attiré mon attention : les deux sonates pour piano et violon de Richard Strauss et César Franck jouées par Brieuc Vourch au violon et Guillaume Vincent au piano, chez FARAO Classics.

    Il peut paraître étrange de rassembler dans un même album deux compositeurs du XIXe siècle a priori antagonistes : l’un allemand et l’autre français, dans une période marquée par des conflits meurtriers entre ces deux pays. Une objection qui peut facilement être retoquée par le pedigree des deux interprètes : Brieuc Vourch Guillaume Vincent, tous deux nés à Paris mais vivant et travaillant essentiellement de l’autre côté du Rhin, entendent mettre en musique cette amitié franco-allemande à travers ce très joli opus de musique de chambre.

    L’album de Brieuc Vourch et Guillaume Vincent commence par Strauss et une œuvre de jeunesse que le compositeur a écrite lorsqu’il n’avait pas 25 ans."Le seul révolutionnaire de son temps" disait de lui Arnold Schoenberg. Il est vrai qu’en dépit de la facture classique et romantique de la sonate opus 18 écrite à l’époque de son poème symphonique Don Juan, Richaud Strauss déploie toute sa technicité et son audace dans le travail sur les timbres comme sur le rythme.

    Au sombre romantisme du premier mouvement (Allegro ma non troppo) succède l’Andante cantabile "Improvisation" avançant à pas feutrés aux deux instrumentistes au diapason et luttant à armes égales dans cette sonate robuste mais équilibrée. L’œuvre de Strauss se termine par le troisième mouvement Andante et Allegro d’abord sec et sombre avant qu’il ne s’envole grâce au violon de Brieuc Vourch. Les solistes font du dernier mouvement un ultime salut aux volutes somptueuses et à l’architecture musicale exigeante. L’allégresse exprimée se mêle de tons mélancoliques dans ce Finale aux multiples reflets. 

    "J‘ai beaucoup osé, mais la prochaine fois, vous verrez, j‘oserai encore plus"

    La deuxième œuvre de l’album est la sonate pour violon et piano en la majeur de César Franck. Elle a été écrite en 1886 et dédiée au violoniste Eugène Ysaÿe. C’est l’une de ses pièces les plus jouée. Quatre mouvements composent cet opus, sans doute moins audacieux que l’œuvre de jeunesse de Strauss. Il faut dire que Franck a 40 ans de plus que son contemporain allemand. Le texte de présentation de l’album de Brieuc Vourch et Guillaume Vincent rapporte les mots éloquents  du musicien français à l’époque de la réception, disons fraîche, de sa Symphonie en ré mineur écrite à la même époque : "J‘ai beaucoup osé, mais la prochaine fois, vous verrez, j‘oserai encore plus." Franck n’est pas un novateur comme l’a pu l’être Strauss. Son mouvement Allegretto moderato a une facture plus légère, fraîche et éthérée comme un nuage, aux antipodes de la sonate d’airain de Strauss.

    Pour l’Allegro, Franck fait de sa musique un saisissant moment de symbolisme. On croit voir des ondines apparaître grâce au violon hanté de Brieuc Vourch, accompagné par un Guillaume Vincent tout en mesure et en discrétion. C’est l’infinie délicatesse encore qui préside au mouvement Recitativo-Fantasia (ben moderato) avant le dernier mouvement Allegretto poco mosso, une dernière partie presque joueuse et rondement menée par le duo franco-allemand.

    Ce n'est pas la moindre des qualités de Brieuc Vourch et Guillaume Vincent que de nous faire entrer dans ce répertoire du XIXe siècle avec talent, générosité et un grand sens du dévouement. "La sculpture du son est le seul métier du musicien, son travail est artisanat. Le narcissisme n‘y a pas de place. Seuls le dévouement, la patience et la discipline constituent la trame de la création" disent les deux musiciens en "artisans" de la musique, au service des deux compositeurs les plus créatifs de leur temps.  

    Brieuc Vourch et Guillaume Vincent, Richard Strauss / César Franck, FARAO Classics, 2021
    https://www.brieucvourch.com
    https://www.guillaumevincent.net
    https://www.farao-classics.de

    Voir aussi : "Au salon avec Chopin et Haley Myles"

    © Andrej Grilc

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  • Water music

    Mais qu’est ce qui lui a pris, au jazzman Gaël Rouilhac d’avoir composé un morceau intitulé "La valse des parachutistes belges ", dans son premier album d’une pureté magnifique ? Mais qu’on ne se fie pas à ce titre loufoque car cette vraie valse respire la joie de vivre. Fermer les yeux c’est voir virevolter des corps sous les lampions et les jupes parachutes.

    Il souffle dans Waterworks un souffle chaleureux, servi par les deux autres membres de son trio, Caroline Bugala au violon (de formation classique, elle a été l’élève Didier Lockwood et a aussi partagé la scène avec lui) et Roberto Gervasi à l'accordéon, véritable révélation de la scène italienne. 

    Gaël Rouilhac dit ceci au sujet de son premier opus : "Encore beaucoup de projets menés de front encore cette année, mais si il y en a un qui me tient à cœur et m'occupe beaucoup en ce moment, c'est mon premier groupe en tant que leader et compositeur."

    Entre tradition et modernité

    Waterworks, naviguant entre tradition et modernité, propose une série de rencontres entre le jazz et le tango, avec un violon à la la Lockwood ("Cap Cod") et un accordéon à la Piazzola ("Home"), sans oublier la merveilleuse guitare manouche de Gaël Rouilhac ("Un point c’est tout"). Mais sans percussions, ce qui est singulier pour un album de jazz.

    Pour le morceau "Diamant rouge", le trio nous invite à de savoureuses balades que l’on croirait méditerranéennes, après le titre "Cap Cod", mélancolique et bouleversant.

    Tour à tour lyrique, frais ou léger, le groupe de Gaël Rouilhac invite au farniente au cœur d’une nature vivifiante ("La montagne verte").

    Le guitariste signe avec "Time flies" une complainte sur la fuite du temps, avec ces trémolos déchirants, avant cette danse endiablée à la Django Reinhardt nous sauvant d’une fin inexorable.

    "Solo" est une très belle ballade à la guitare  interprétée par Gaël Rouilhac. "Mood", une étude plus qu’une envolée jazz, et qui propose un voyage au long cours dans un Combi brinquebalant sur la côte irlandaise : il suffit juste de fermer les yeux.

    L’opus se termine avec dernier titre à la facture cette fois contemporaine, "Ça c’est l’enfer mon frère".

    Gaël Rouilhac, Waterworks, Laborie Jazz, 2020
    https://www.laboriejazz.fr
    https://www.gaelrouilhac.com

    Voir aussi : "Fiona Monbet a plus d’une corde à son archet"

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