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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le filmLes Filles désir. Il sera visible les jeudi 18 et dimanche 21 septembre à 18h00 et lundi 22 septembre à 14h00 Soirée débat mardi 23 septembre à 20h30
Marseille en plein été. À 20 ans, Omar et sa bande, moniteurs de centre aéré et respectés du quartier, classent les filles en deux catégories : celles qu’on baise et celles qu’on épouse. Le retour de Carmen, amie d’enfance ex-prostituée, bouleverse et questionne leur équilibre, le rôle de chacun dans le groupe, leur rapport au sexe et à l’amour.
La chanteuse parisienne se produira à l’Espace Sorano à Vincennes le dimanche 21 septembre à 17 heures.
Sarah Lancman, récompensée par de prestigieux prix dont le Concours International SURE Vocal du Montreux Jazz Festival, se produira avec le Quatuor Hanson au cours d’une soirée qui promet d’être étincelante et classe.
À noter également que Sarah Lancman sortira son futur album Paris-New York courant 2026, sous la réalisation artistique de l’harmoniciste aux Grammy Award Grégoire Maret. Il y aura toujours la présence du Quatuor Hanson sur quelques titres. On y trouvera notamment une reprise du standard de Michel Legrand, La chanson de Delphine.
Gageons que Bla Bla Blog devrait vous en reparler.
Philippe Guilhon Herbert sort cette année un album Ravel. La commémoration du compositeur français, dont nous fêtons les 150 ans, est l’occasion pour le pianiste de proposer un enregistrement des plus singuliers. Nous avons voulu en savoir plus.
Bla Bla Blog – Bonjour, Philippe. Dans votre actualité musicale, il y a un album Ravel, un compositeur dont nous fêtons les 150 ans de la naissance. Que représente Maurice Ravel pour vous et, surtout, quelle place tient-il dans votre panthéon musical ? Philippe Guilhon Herbert – Bonjour et merci de notre entretien. Durant ma prime jeunesse, Maurice Ravel m'a été moins familier que Claude Debussy, dont j'avais très tôt étudié de nombreuses pièces, comme ses Préludes et Images. A l'âge de 15 ans, j’ai travaillé Une barque sur l’océan, découvrant ainsi l’extraordinaire raffinement et la fluide virtuosité de Ravel, dont les œuvres ne m’ont depuis plus quitté ; Gaspard de la Nuit, Valses nobles et sentimentales, mais aussi son sublime Trio, qui allient à son génie harmonique et mélodique un sens du rythme unique. Aux côtés de Beethoven, Schubert et Chopin, Ravel est au plus près de mon parcours de musicien.
BBB – Ravel a été et est toujours archi-joué. Dans votre dernier album (Piano Works, Indésens Calliope), vous avez fait un choix singulier : celui de proposer des pièces jouées non pas sur un mais sur trois pianos. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ? PGH – L’enregistrement s'est déroulé en trois lieux distincts : le temple luthérien Saint Marcel à Paris (Sonatine) le studio de Meudon (Ondine) ainsi qu’une salle de concert à Bangkok (Valses nobles et sentimentales, Pavane…), avec trois dispositifs de micros, harmonisés grâce au mastering de S. Bouvet, ingénieur du son. Ce Steinway D et ces deux Fazioli proposent une large gamme de timbres et de résonnances, offrant une grande variété de nuances et un vaste éventail de sonorités.
Bla Bla Blog – Beaucoup d’auditeurs et d’auditrices ne connaissent pas ces Valses nobles et sentimentales de Ravel. Pourquoi avoir choisi de les proposer ? PGH – Il est vrai que La Valse est plus connue que ses Valses nobles et sentimentales ; toutefois ce recueil est sublime de subtilité, de grâce, mais aussi d’énergie rythmique et de contrastes. Il offre une large variété de registres, de couleurs et climats, de dynamiques, jusqu’à sa dernière valse qui, extatique, voit le temps musical se gondoler, se suspendre puis s’assoupir.
Ravel. Stravinsky et Debussy sont des "phares"
Bla Bla Blog – Pourquoi n’avoir proposé que deux parties pour Ma mère L’Oye ? PGH – Il s'agit de la version originale, pour piano à 4 mains, dont seules ces deux pièces peuvent être jouées par un seul interprète.
Bla Bla Blog – Vous vous intéressez aux créations contemporaines. Finalement, Maurice Ravel était-il plus moderne qu’on ne veut bien le dire ? PGH – Ravel. Stravinsky et Debussy sont des "phares" qui ont éclairé tout le 20ème siècle musical. Leur génie visionnaire inspire toujours la création contemporaine, sans aucun doute.
Bla Bla Blog – Pouvez-vous nous parler de vos projets pour la fin de cette année et pour 2026 ? De nouveaux enregistrements ? Des tournées ? PGH – J’ai enregistré début Juillet un double programme Beethoven & Schubert ; j’espère que le label Indésens Calliope, selon son calendrier, le publiera en 2026. Je souhaite enregistrer un second volume Beethoven prochaInement ; quant aux concerts, attendu que je réside en Asie depuis quelques années mais souhaiterais à présent revenir vivre à Paris une grande partie de l’année, il s’agit pour moi d’organiser ici un 3come back".
Bla Bla Blog – Nous aimons bien interroger nos invités sur leurs coups de cœur ? Quels sont les vôtres en matière de musique, au sens large, comme en matière de cinéma, de télévision, d’expositions ou de lectures ? PGH – Je suis passionné par le talent et la beauté artistique sous de nombreuses formes (les grands acteurs-trices, réalisateurs-trices, différents genres musicaux, les arts plasiques…) mais si je dois retenir une figure majeure de mon intérêt et de mon étude constante, il s’agit de l’œuvre de Schopenhauer.
Bla Bla Blog – Merci, Philippe. PGH – merci à vous.
Maurice Ravel, Piano Works, Philippe Guilhon Herbert, Indésens Calliope Records, 2025 https://indesenscalliope.co https://www.facebook.com/pghpianist
Le moins que l’on puisse dire est que Frederika Abbate, que l’on a pu croiser sur ce blog, n’entend pas être catégorisée. Tour à tour biographe de Letizia Battaglia, légendaire photographe italienne anti-mafia (Letizia Battaglia, Une Femme contre la Mafia, éd. de la Reine Rouge), intellectuelle et philosophe pensant le féminisme contemporain (La Femme est une île, éd. de la Reine Rouge) et ardeuse défenseuse des artistes underground (Anne van der Linden, Cavalière de la tempête aux éditions White Rabbit Prod), la voici elle-même en autrice justement underground.
Son dernier roman, L’Absolue rencontre, paru aux éditions Douro, entend mettre les pieds dans le plat en modernisant un texte ancien, sans peur de choquer. Sous sa plume, les Évangiles deviennent un sulfureux roman mêlant thriller policier, récit d’initiation et portraits de personnages torturés, paumés ou au contraire habités. Tout commence avec le meurtre d’une jeune femme, un assassinat mis en scène de manière morbide, renvoyant à une symbolique mythologique et sacrée. Bientôt, un personnage apparaît dans l’histoire : un homme à la fois inspiré et séduisant, dans tous les sens du terme. Il se nomme Jesùs (sic), tient des propos qui attirent et surtout est capable de faire des miracles.
Des personnages se sentant mal dans leur monde
Que Jésus inspire des romanciers et romancières, voilà qui n’est pas nouveau. Frederika Abbate s’inspire des Évangiles et de l’histoire de Jésus (le vrai) pour trousser un récit très actuel. Les crimes en série sont certes mis au premier plan mais ils deviennent finalement ni plus ni moins que le décor d’un monde bringuebalant : une Magdeleine en Marie-Madeleine paumée, une religieuse aux multiples facettes (pieuse et écrivaine profane – très profane), sans compter un étrange messie.
Le terme d’underground est ce qui caractérise le mieux L’Absolue rencontre. "Absolues rencontres au pluriel", aurions-nous envie d’ajouter, tant ce roman suit les pérégrinations de personnages se sentant mal dans leur monde, recherchant le sacré et se perdant trop souvent dans la violence et la folie.
Le dernier livre de Frederika Abbate est tout sauf tiède. Il recycle des mythes anciens et un texte sacré sans avoir peu de choquer. On appréciera ou on détestera. C’est aussi ça, la littérature.
C’est une belle et bonne chanson française que nous propose Magali Michaut, avec son EP, La bulle, de retour après son premier album Impressionniste. Une bulle, certes, mais une bulle qui n’empêche pas l'autrice-compositrice-interprète à la tête bien faite et bien pleine (violoniste classique, thésarde en bio-informatique) d’en sortir pour aller vers le monde – qu’elle a par ailleurs parcouru dans les grandes largeurs.
Ses quatre titres, d’une belle facture combinant chanson française et folk, sont autant de confessions d’une femme qui chante et parle – et qui parle même très bien – de son besoin d’amour, de complicité et de partage d’une bulle de tendresse : "Viens dans mes bras / Y’a rien qui brûle / Viens tu verras / Prends mes lunettes / J’e fais d’la place / Dans mes mensonges / Et mes messes-basses / Je passe l’éponge / Sur mes sornettes." (La bulle)
Droit au cœur, mais toujours avec pudeur
Magali Michaut sait aller droit au cœur, mais toujours avec pudeur, lorsque, par exemple, elle parle de son père et de son absence : "On fait comme si / Comme ci, comme ça / Et je chéris / Ce moment là / Oh t’en vas pas, me laisse pas là" (Reste avec moi).
C’est l’artiste engagée autant que la scientifique qui parle dans son constat amer d’un monde qui ne tourne pas tout à fait rond : "Mais où va-t-on ? / S’interroge le neutron / Mais où va-t-on ? / S’interroge le bozon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le photon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le gluon" (Où va-t-on). On ne manquera pas le clip singulier pour un tel morceau.
L’auditeur ou l’auditrice entrera un peu dans la tête de l’artiste grâce à ces souvenirs partagés, ceux, par exemple, d’une native de Cergy ("Cergy, j’y suis / Cergy, j’y pense / Cergy, j’y vis / Cergy, j’y danse"). On ne quitte jamais vraiment son pays et ce n’est pas Malagi Michaut qui dira le contraire.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Trilogie d’Oslo - Rêves. Il sera visible les jeudi 11 et dimanche 14 septembre à 18h00 et lundi 15 septembre à 14h00 Soirée débat mardi 16 septembre à 20h30
Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire...
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Germaine Acogny, l’essence de la danse. Il sera visible les jeudi 11 septembre à 20h30, vendredi 12 septembre à 14h00 et mardi 16 septembre à 18h00. Soirée débat le lundi 15 septembre à 20 heures 30, avec débat.
En puisant son inspiration dans les danses traditionnelles ouest africaines, Germaine Acogny s’est imposée, au fil de ses cinquante ans de carrière, comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine mais également comme l’une des artistes les plus importantes du continent. À Dakar, où elle a fondé son École des Sables, elle s’applique quotidiennement, à plus de 80 ans, à former une nouvelle génération de danseurs venus de toute l’Afrique et appelée à prendre sa relève.
Les enregistrements de la musique de Ravel sont particulièrement importants en cette année qui marque les 150 ans de sa naissance. De tous les compositeurs français du XXe siècle, il est sans doute celui qui a marqué le plus profondément la mémoire collective et l’admiration des amoureux et amoureuses de la musique classique.
Voilà une preuve supplémentaire avec ce programme pour pianos – au pluriel car Philippe Guilhon Herbert a enregistré cet album sur pas moins de trois instruments distincts, aux sonorités et touchés sensiblement différents. Piano Works (Indésens Calliope) propose un choix d’œuvres, alternant des "tubes" (Pavane pour une infante défunte, Ma mère L’Oye) et des moins connues (ses Valses nobles et sentimentales et le court Prélude en la mineur, M.65).
Mais commençons par le commencement, avec la magnétique Pavane pour une infante défunte. Chant de deuil, ce morceau prend, sous les doigts de Philippe Guilhon Herbert l’aspect d’une consolation et d’un au revoir à peine triste. Au pire, mélancolique, dans toute sa nudité.
Gaspard de la nuit est d’abord une œuvre pour piano de 1908, avant d’avoir été transcrite pour orchestre plus de 80 ans plus tard. On est, avec Philippe Guilhon Herbert, dans l’essence de cette pièce à la fois rêveuse et fantasmagorique. On peut parler de néoromantisme mais aussi d’impressionnisme dans la partie Ondine, illustrant le conte d'Aloysius Bertrand mettant en scène une nymphe des eaux tentant de séduire un homme. Ravel en fait une pièce onirique. Le pianiste s’approprie l'œuvre avec la même délicatesse que la Sonatine, chaque note sonnant avec une grande précision. Le mouvement Modéré est joué avec lenteur, ce que la pianiste Marguerite Long préconisait d’ailleurs. Bien vu. Le Mouvement de Menuet entend moderniser une danse archaïque, non sans nostalgie, donnant à cette partie une atmosphère souriante et presque naïve. Le mouvement Animé qui vient clore la Sonatine a cet aspect pétillant et rythmé, sans esbroufe pourtant, ce qui rend cette œuvre composée entre 1903 et 1905 si attachante.
Ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques
Le tombeau de Couperin est plus connu. Il a été composé en pleine première guerre mondiale, après la participation de Ravel à la terrible Bataille de Verdun qui le laissera blessé. Démobilisé en 1917, le compositeur écrit cette suite en six pièces (il y en a la moitié dans l’enregistrement de Philippe Guilhon Herbert) après l’avoir mûrie depuis 1914. La mort de sa mère en 1917, qui le laisse inconsolable, fait de ce Tombeau de Couperin, une œuvre très personnelle. Si Ravel s’inscrit dans la tradition française de François Couperin, le Tombeau a été écrit en hommage à des artistes et anciens camarades de tranchées de Ravel : le musicien Jacques Charlot pour le Prélude, le peintre Gabriel Deluc pour le Forlane et Jean Dreyfus pour le Menuet (ce dernier est de la famille du compositeur et musicologue Roland-Manuel). Faussement léger (Prélude), ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques. Le mouvement Forlane, une ancienne danse italienne, est ici singulièrement proposée dans un rythme plus que lent, funèbre. Cette partie s’étire avec douleur mais aussi pudeur. Philippe Guilhon Herbert n’en rajoute pas dans ce mouvement moderne, en dépit de son ancrage dans la tradition du XVIIe siècle. Tradition également avec le Menuet que Ravel épure et transforme en chant d’adieu.
Dans l’opus, Philippe Guilhon Herbert a choisi de proposer les Valses nobles et sentimentales, écrites en 1911. le compositeur comme le pianiste proposent là une palette de ces huit valses si différentes. Il y a la brillance de la première ("Modéré – très franc"), la moderne et expressive deuxième ("Assez lent"), la coquette "Modéré", la fantasmagorique "Assez animé", l’intimiste "Presque lent", le très court mouvement "Vif" (pas tant que cela, cependant), le mélancolique "Moins vif" (un petit joyau) et l’Épilogue "Lent". Cette dernière partie est la plus longue de la suite de valses. Des Valses nobles et sentimentales qui ont été décriées à leur sortie en 1911, en raison de leur modernité.
Ma mère L’Oye ne pouvait pas ne pas apparaître dans ce programme. Philippe Guilhon Herbert a sélectionné seulement deux pièces, la Pavane de la Belle au bois dormant et Le jardin féérique. Le mystère et la grâce de Ravel sont là, dans leur beauté et leur finesse, avec en plus l’onirique et merveilleux Jardin féerique. Les doigts de Philippe Guilhon Herbert ne jouent pas. Ils effleurent les touches, comme pour ne cas casser l’harmonie de ce joyau, jusqu’au rideau final.
Bientôt, sur Bla Bla Blog, le musicien répondra en exclusivité aux questions de Bla Bla Blog.