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• • Articles et blablas

  • Lumière pâle sur les collines

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Lumière pâle sur les collines. Il sera visible le jeudi 1er janvier et le dimanche 4 janvier à 18H, le lundi à 5 janvier à 14H. Soirée débat le mardi 6 janvier à 20H. 

    Malgré les difficultés, Sana tente d’offrir à ses jumeaux des vacances de printemps. Comme son Royaume-Uni, 1982. Une jeune anglo-japonaise entreprend d’écrire un livre sur la vie de sa mère, Etsuko, marquée par les années d’après-guerre à Nagasaki et hantée par le suicide de sa fille aînée. Etsuko commence le récit de ses souvenirs trente ans plus tôt, lors de sa première grossesse, quand elle se lia d’amitié avec la plus solitaire de ses voisines, Sachiko, une jeune veuve qui élevait seule sa fille. Au fil des discussions, l’écrivaine remarque une certaine discordance dans les souvenirs de sa mère… les fantômes de son passé semblent toujours là - silencieux, mais tenaces.

    Lumière pâle sur les collines, drame japonais de Kei Ishikawa
    avec Suzu Hirose, Fumi Nikaidô, Yoh Yoshida, 2025, 123 mn

    Titre original : Tōi Yama-nami No Hikari
    D’après le roman de Kazuo Ishiguro
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1626
    https://metrofilms.com/film/pale-view-of-hills-a

    Voir aussi : "6 jours ce printemps là"

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  • Zeland of the rock

    Diablement séduisant cet album des BB & The Bullets, tout comme l’illustration de l’album, simple, colorée et efficace. L’opus High Tide se compose de sept morceaux originaux et de cinq reprises de classiques du blues. : "Nous avons inclus des reprises de blues car nous voulions nous imposer comme un groupe de blues contemporain, capable de nous intégrer facilement à un festival ou à un concert aux côtés de groupes de blues modernes comme Joe Bonamassa et Eric Gayles", explique le leader du groupe.

    L’efficacité justement de High Tide frappe aux oreilles dès le premier morceau de Brian Baker et ses amis. Avec Something In The Water, nous sommes dans un rock de bon aloi, serti de perles blues, y compris dans l’esprit (Born Under A Bad Sign).  

    BB & The Bullets ne nous vient pourtant pas des États-Unis mais de Nouvelle Zélande. Aucune importance, tant le trio a intégré l’ADN l’esprit du sud américain (High Tide). On sent que le groupe mené par Brian Baker s’arrache dans un album produit avec soin et semblant intemporel (I Can Tell).

    Sacrément culottés

    Le plaisir est manifeste dans cet album blues rock (Walking The Dog, Letting Go), par ailleurs d’une belle énergie (Little Fischies ou le formidable Brian’s Boogie). Tout cela sent la bonne cuisine à l’ancienne, sans conservateurs ni additifs… ni surtout instruments électroniques et autres ordis.

    Sacrément culottés, les BB & The Bullets proposent une reprise très rock du tube I Want You de John Lennon Paul McCartney, un titre écrit pour l’album Abbey Road des Beatles. Une jolie surprise.

    L’esprit pop n’est finalement jamais très loin dans cet album à la production bien soignée (The Thrill Is Gone), se terminant avec un Big Boot Running en forme de signature venue tout droit de l’autre côté de la planète. Comme quoi, l’avenir du rock peut aussi venir d’au-delà des États-Unis. 

    BB & The Bullets, High Tide, Nixon Street Recordings/Dixiefrog, 2025
    https://www.facebook.com/bbandthebullets
    https://www.instagram.com/bb_and_the_bullets
    https://linktr.ee/bbandthebullets

    Voir aussi : "Une Altiera bien corsée"
    "Dahlia colorée"

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  • Full sentimental

    Nous avions parlé il y a quelques semaines de l’excellente Compagnie Outre Mesure et de ses Tourbillons de l’amour. Retour aujourd’hui à Versailles pour cet autre ensemble, Cappella Leonis, dans un enregistrement lui aussi "full sentimental", Partout amour me vient chercher (chez Indésens) est le tire de l’opus.

    Le programme est composé d’œuvres de Nicolas de Grigny (1672-1703), Henry Du Mont (1610-1684), Louis Couperin (1626-1661), Étienne Richard (1621-1669), Charles Richard (1620-1652), Jean Lacquement Dubuisson (1622-1680), Jean de Sainte-Colombe Fils (1660-1720) et Antoine de Boësset (1586-1643).

    De par leur notoriété, Du Mont, De Grigny et surtout Couperin sont mis en exergue. Il n’en reste pas moins vrai que Partout amour me vient chercher est une double découverte : celle de compositeurs, tels Étienne et Charles Richard, Lacquement Dubuisson et de Boësset, surtout connus des spécialistes, mais aussi celle d’une musique jouée par des instruments d’époque rares – dessus de viole, violoncelle d’amour, chalumeaux, cervelas (sic), basson baroque ou virginal – donnant à ce disque des couleurs singulières et un fort parfum d’authenticité. À cela s’ajoutent des chanteurs et chanteuses dans des registres là aussi inhabituels (dessus, bas dessus, haute-contre, taille et basse).

    Nous voilà donc à la cour du Roi Soleil avec, pour commencer, Nicolas de Grigny et son Ouverture en G-resol-b par Mgr Degrigni (ou "Ouverture en G ré Sol"). Il faut souligner l’influence de ce compositeur, génie de l’orgue, influençant jusqu’à un certain Jean-Sébastien Bach.

    Le titre de l’album reprend une des chansons de Du Mont. Bien que le compositeur belge – mais qui a fait toute sa carrière en France – ait excellé dans la musique religieuse, ce sont des chansons que propose l’Ensemble Capella Leonis, dirigé par Cédric Costantino et Philippe Foulon. Authenticité garantie pour ces pièces touchantes et aux sonorités nous renvoyant près de 350 ans en arrière  (Chanson VII : Je n’ay jamais parlé, Chanson I : Laisse moy soupirer) , la plupart singulièrement longues : plus de 9 minutes 30 pour Quand l’esprit accablé et pas moins de 7 minutes pour Je n’ay jamais parlé, Laisse moy soupirer et Ô mon cœur ! Osez-vous aymer Silvie ? Henry Du Mont insuffle cependant ce je ne sais quoi d’esprit religieux, à commencer par le bien nommé Air spirituel et Chanson XX, Quand l’esprit accablé.

    Décidément, Henry Dumont est largement à l’honneur dans l’album de l’Ensemble Capella Leonis

    Décidément, Henry Dumont est largement à l’honneur dans l’album de l’Ensemble Capella Leonis. Bannissons la mélancolie (Chanson III), avec une légèreté inhabituelle dans le répertoire louisquatorzien. Légèreté également dans la courte et souriante chanson à boire Je ne sçay ce que c’est ("Pour bien entonner cette liqueur bachique / Je ne céderois pas à toute la musique").

    On retrouve avec plaisir François Couperin et ses Carillons de Paris, une pièce d’un parfait équilibre entre baroque versaillais majestueux et ce je ne sais quoi de joliesse propre à faire danser, comme si tout Versailles partait s’encanailler dans les rues de la Capitale.

    Arrêtons nous plus longtemps sur les frères Richard dont nous savons peu de choses, et sur leur vie et leur œuvre. Étienne Richard était réputé comme organiste, claveciniste et compositeur, bien que ses créations nous soient parvenues de manière lacunaire. Il est présent ici avec une Sarabande suivie de son double. Voilà une vraie découverte, délicate, tout en brio, dans une danse appréciée à l’époque. Il s'agit d'une pièce pudique et envoûtante tout à la fois. Son frère Charles Richard est également présent avec un Prélude pour orgue, orchestré ici sur instrument d’époques. Le livret émet un doute quant à la paternité de cette pièce qui pourrait bien être de son frère. Mais peu importe, tant il est rare d’écouter ces compositeurs.  

    Autre quasi inconnu, Jean Lacquement Dubuisson a pourtant laissé une œuvre abondante de près de 111 pièces, toutes pour basse de viole seule. Rien d’étonnant donc à ce que l’on retrouve ici une Fantaisie pour cet instrument.

    On sait depuis le film Tous les matins du monde que le répertoire versaillais inclus des pièces aux antipodes du baroque européen : épurées, sensibles et déchirantes. Le nom de Sainte-Colombe, père, vient immédiatement en tête. Or, c’est Jean de Sainte-Colombe, le fils, que l’Ensemble Capella Leonis a choisi de mettre à l’honneur. Il s’agit d’une Fantaisie en rondeau pour viole de gambe seule. Même technicité, même simplicité cistercienne, même intériorité pour ce morceau faisant honneur au répertoire de cette époque.

    Terminons par un dernier compositeur rare. Il s’agit d’Antoine de Boësset. Il est né à la fin des Guerres de Religion et fait le lien entre la Renaissance (son apprentissage musical eut lieu, comme par hasard, à Blois et Tours) et le milieu du XVIIe siècle qui n’est pas encore versaillais. Ses airs de cour polyphoniques ont été fameux. On retrouve un de ces morceaux, Ô mort, l’objet de mes plaisirs. Auteur prolifique, il a été malgré tout oublié, si bien que le redécouvrir sur disque est d’un réel intérêt. L’Ensemble Capella Leonis rend fidèlement un malheureux transport amoureux : "Ô mort… Pourquoy secourable à mes vœux / N’esteins tu l’ardeur de mes feux ?"

    Ensemble Capella Leonis, Partout amour me vient chercher,
    Du Mont, Couperin, De Grigny
    , Indésens,  Indésens Calliope, 2025

    https://www.facebook.com/p/Capella-Leonis-100080278509265
    https://www.youtube.com/@CappellaLeonis
    https://indesenscalliope.com

    Voir aussi : "Contredanses à Versailles (et ailleurs)"
    "Minute, un peu de Stéphane Michot"

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  • Parveen Savart : "Une modestie bouleversante"

    Nous avions parlé il y a quelques jours de Parveen Savart qui sort en ce moment son premier album de mélodies françaises, J’aurai ta cendre. Il est paru sur Initiale, le le label du Conservatoire de Paris. Un bel aboutissement pour la soprano qui s’ait vue récompensée pour ce projet. Voilà qui a titillé notre curiosité et nous donné envie d’en savoir plus sur Parveen Savart. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Parveen Savart. Vous sortez en ce moment votre premier album, J’aurai ta cendre. Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter et nous présenter ce projet venu du Conservatoire National de Paris ? 
    Parveen Savart – Bonjour, tout à fait, je suis une jeune soprano dramatique colorature, diplômée du CNSM depuis 2023. J’ai fait mes premiers pas de chanteuse au sein de la Maîtrise de Radio France, puis au Jeune Chœur de Paris (DSJC) avant d’intégrer le conservatoire. Chaque année, le label Initiale du CNSMDP propose un appel à candidature pour permettre à quatre élèves d’enregistrer un album. J’ai eu l’immense chance d’être sélectionnée parmi les différents projets et de pouvoir choisir l’équipe d’instrumentistes qui m’accompagnerait en studio à l’été 2024, après presque un an de travail et de préparation sur le programme. J’aurai ta Cendre, est un disque de mélodies françaises du début du XXe siècle mais également inscrit dans notre époque avec de la création contemporaine et quatre pièces pour violoncelle, voix et piano du compositeur Arthur Lavandier sur des poèmes de Pierre Peuchmaurd. La thématique globale de ce programme tourne autour de la douceur, sensuelle et mélancolique du monde, pouvant se teinter de passages plus sombres mais également de grands élans de vie et d’amour. 

    BBB – Il y a ce titre, "J’aurai ta cendre", bien mystérieux. Pourquoi l’avoir choisi ?
    PS – J’adore ce titre. Je trouve qu’il représente très bien l’atmosphère du disque. C’est un extrait de l’un des poèmes de Pierre Peuchmaurd, Le Nord est là, tiré du recueil Scintillants squelettes de rosée. Il s’agit pour être plus précise, de la dernière phrase du poème, la conclusion. On peut l’interpréter de différentes manières, mais pour moi il s’agit presque d’une promesse faite à l’autre de le garder en soi pour toujours et même après la mort. Comme une volonté d’imprégnation, c’en est presque délirant. Il y a dans la poésie surréaliste de Pierre Peuchmaurd de la beauté et de l’organique dans le morbide. 

    BBB – Vous vous êtes lancée un projet musical audacieux autour de mélodies françaises des XIXe et XXe siècles. Pourquoi ce choix ?
    PS – C’est vrai que c’était un challenge à bien des niveaux ! La mélodie française nécessite une grande exigence technique et d’interprétation. J’ai souhaité, pour un premier disque, faire découvrir ma personnalité artistique et vocale dans ma langue maternelle, le français. Depuis le début de mon parcours musical, j’ai toujours été très sensible à l’interprétation de la musique de chambre, le travail en duo avec un ou une pianiste et la création d’un langage commun. Ce que j’aime particulièrement chez les compositeurs de cette période, c’est cette nouvelle richesse harmonique qui m’est absolument délicieuse. Tout devient très imagé, presque cinématique. Et puis le rapport au texte a une forme de liberté qui me permet d’explorer ma théâtralité. Vous remarquerez qu’une grande partie du programme est écrite dans une tessiture vocale assez médium ou comporte des nuances très piano. C’est la direction que j’ai choisie pour être au plus près du texte et de sa clarté.  

    De la création "sur-mesure"

    BBB – Vous avez aussi inclus des compositions plus contemporaines. Je pense à Arthur Lavandier. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix et sur votre collaboration avec ce compositeur ?
    PS – Pour tout vous dire, c’est ma collaboration avec Arthur Lavandier qui a été à l’origine de ce disque. Ces quatre pièces sont une commande que je lui ai passée pendant ma dernière année de master au CNSM, car je souhaitais inclure de la création "sur-mesure" pour mon récital de fin d’étude. Nous avons eu un coup de cœur commun pour les poèmes de Pierre Peuchmaurd et les avons sélectionnés ensemble. Ceux dont les mots et les images nous semblaient être les plus musicaux. Ce n’est qu’après les avoir interprétés sur scène que j’ai vu l’appel à projet du label INITIALE, et que j’ai composé la suite du programme autour de ce cycle. Arthur Lavandier est un compositeur que je connaissais depuis plusieurs années grâce à mes différentes collaborations avec l’Ensemble de musique contemporaine Le Balcon (dirigé par Maxime Pascal), dont il est un des membres fondateurs. Sa musique est pour moi dans la continuité de Debussy, Messiaen, ou Gérard Grisey, de part sa recherche harmonique, sa mise en valeur du texte et sa théâtralité. C’est un compositeur qui connaît très bien la voix et qui s’est adapté avec beaucoup de justesse à mon instrument. 

    BBB – A côté de Debussy, Ravel et Poulenc, il y a des compositeurs que le grand public connaît très peu . Je pense à Joseph-Guy Ropartz, Déodat de Sévérac, "le musicien paysan", Louis Aubert ou André Caplet. En quoi sont-ils essentiels pour vous ? 
    PS – Lorsqu’on a le luxe d’enregistrer un programme d’une heure, je considère que l’on se doit de faire un travail de recherche pour explorer toute la palette musicale existante. J’avais la volonté de mettre à l’honneur aussi des compositeurs moins "stars" car il y a une modestie bouleversante chez certains. J’ai choisi certaines pièces que j’avais déjà interprétées et découvertes dans les classes du conservatoire, mais j’ai aussi passé beaucoup de temps le nez dans la bibliothèque de mes professeurs de musique de chambre Anne Le Bozec et Susan Manoff, à chercher des perles rares et à faire des tests vocaux. Ce qui m’importait le plus dans le choix final d’une pièce, c’était qu’elle corresponde à l’univers poétique de Peuchmaurd. Le texte avait le dernier mot. J’ai même fait transposer une pièce originellement écrite pour baryton Ceux qui parmi les morts d’amour de Joseph-Guy Ropartz, car en plus d’être magnifique, elle correspondait parfaitement à ma recherche esthétique.  

    BBB – Une seule compositrice est présente dans l’album, Nadia Boulanger. J’imagine que c’est un regret.
    PS – Oui malheureusement je commençais à manquer de temps d’enregistrement pour inclure d’autres pièces de compositrices. Le choix à été très difficile à faire car je suis très sensible à beaucoup de répertoires et j’aurais voulu pouvoir tout chanter. Lorsque j’interprète le programme du disque en concert, je rajoute pour le bis une pièce de Cécile Chaminade Au pays bleu.  Je me dis que cela serait une bonne thématique pour un prochain disque. Réunir mes compositrices et écrivaines favorites, cette fois sans contrainte de langue ou de style car je suis aussi une grande fan d’Alma Malher et Clara Schumann ou de la poésie de Ricarda Huch mise en musique par Viktor Ullmann.

    BBB – Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets, que ce soit à la scène ou en studio ?
    PS – Autour du disque ont été tournés deux très beaux clips réalisés avec beaucoup d’onirisme par Zacharie Ellia qui sortiront tous les deux courant décembre pour accompagner les fêtes. Vous pourrez voir en image Le Nord est là d’Arthur Lavandier et Fleurs de Poulenc. J’aurai aussi la joie de retrouver le rôle de Micaëla dans Carmen de Bizet avec la metteuse en scène Sandrine Anglade et sa compagnie au Théâtre le Beffroi de Montrouge au mois de Janvier. Entre mars et mai 2026, je chanterai dans la création du compositeur Marko Nikodijevic I Didn't Know Where To Put All My Tears à l’Opéra de Nancy puis de Rennes, mis en scène par Silvia Costa et dirigé par Alphonse Cemin. 

    BBB – Bla Bla Blog aime être touche à tout. Pouvez-vous nous parler de vos derniers coups de cœur au cinéma, à la télévision, dans les galeries et bien sûr en musique ? 
    PS – Mon dernier coup de cœur est très récent. Je l’ai eu au théâtre du Châtelet en allant voir La Cage aux Folles. Je ne connaissais pas l’histoire, hormis la fameuse scène de la biscotte, et j’ai énormément ri. La musique de Jerry Herman, la mise en scène d’Olivier Py, les costumes, les danseurs tout était joyeux. J’en ai pris plein les yeux. Mais celui qui m’a le plus touchée dans son jeu et par la maîtrise de sa voix, c’est Laurent Laffitte dans le premier rôle de Zaza, drag queen meneuse de revue. Ne l’ayant vu qu’au cinéma, je l’ai trouvé incroyablement convainquant et juste. Je reviens également d’un voyage dans le nord de l’Inde, au Rajasthan, qui pour moi est une galerie à ciel ouvert, peu importe la ville. J’ai découvert des monuments à l’architectures grandiose et ciselée comme de la dentelle, que ce soit les temples ou les palais, tout est bardé de couleurs. Coup de cœur pour Jodhpur, son fort et sa vieille ville bleue. Découverte récente également du musée de Pont-Aven en Bretagne , avec son exposition "Sorcières 1860-1920" et sa collection permanente qui comporte beaucoup de travaux de Gauguin sous la neige bretonne et toute l’Ecole de Pont-Aven. 

    BBB – Merci, Parveen.
    PS – Merci à vous !

    Parveen Savart, J’aurai ta cendre, Mélodies françaises d’hier à aujourd’hui,
    Frédéric Rubay (piano), Maya Devane (violoncelle) et Anna Giorgi (piano), Initiale, 2025
    https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/medias/publication/jaurai-ta-cendre
    https://parveen-savart.com
    https://www.youtube.com/@parveenette
    https://www.instagram.com/parveensavart

    Voir aussi : "En sortant de l’école"

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  • Roots & Blues Attitude

    Avec Lone Wolf & Rice Fab, nous voilà dans le blues, un blues typique (que l'on pense au morceau Going Down My Dusty Road) : les routes poussiéreuses, le soleil, la chaleur, la moiteur et aussi la mélancolie.

    C’est à un duo français, nantais plus précisément, en l'occurrence le groupe Lone Wolf & Rice Fab, que l’on doit cet album acoustique peu avare en guitare sèche, avec l’harmonica inspiré de Rice Fab et la voix éraillée et convaincante de Lone Wolf.

    La douleur fait pleinement partie de ces chansons venues tout droit de la culture afro-américain, non sans ses superstitions (Devil At My Backdoor). Plongée dans dans la réalité du sud des States, des gens de peu, des oublié.e.s à la vie rude (No More Water), trouvant un peu de salut dans une musique vivante. Il y a jusqu’aux paysages qui semblent se dérouler sous nos yeux. C’est simple : on est à bord d’un tacot bringuebalant, sentant le diesel et la poussière (Crossroad Sign). 

    On est à bord d’un tacot bringuebalant, sentant le diesel et la poussière

    Un voyage mais qui est aussi une allégorie de la vie (Story Of A Man). On saluera la puissance de la voix rocailleuse de Lone Wolf, toujours sur le fil, sachant se faire douce parfois (Last Night Dream).

    L’esprit de Robert Johnson plane sur cet album venant pourtant de nos latitudes et mené par le duo nantais Thierry Gautier et Fabrice Leblanc.

    L’amour n’est pas absent (Nobody But You) dans l’opus, mais cet amour peut aussi être cruel. C’est la fille qui se crapahute avec un dealer (My Baby’s Gone With The Dealer), c’est la mort déchirante de sa chère mère (Goodbye Mama), lorsque ce n’est pas l’ennui et la déshérence (What Are We Gonna Do, I Don’t Know). Il reste cependant, dans cette vie dure, une musique éternelle, le blues (Hey Mr Blues, Searching’ Blues). Amen.

    Lone Wolf & Rice Fab, Rock'n'hall / Dixiefrog, 2025
    https://www.instagram.com/dixiefrogrecords
    https://www.facebook.com/dixiefrogrecords
    https://rocknhall.bandcamp.com/album/lone-wolf-rice-fab

    Voir aussi : "Fatbabs, entre Bretagne et Caraïbes"

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  • En sortant de l’école

    Derrière le titre J’aurai ta cendre, le premier album de la soprano Parveen Savart (Initiale, le label du Conservatoire de Paris), se cache un programme de mélodies françaises de la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Une sacrée entrée en matière pour la chanteuse qui s’offre pour son démarrage en studio un délicat écrin composé de chansons rares et qui font partie du panthéon personnel de Parveen Savart. Précisons que l’enregistrement est le résultat d’un appel à projets du label Initiale, qu’a donc remporté la chanteuse dans le cadre de son mémoire de Master. Pour l’opus, elle est accompagnée de Frédéric Rubay et d’Anna Giorgi au piano et de Maya Devane au violoncelle.

    Un  mot encore sur le titre. J’aurai ta cendre reprend la dernière phrase d’un des poèmes de Pierre Peuchmaurd (1948-2009), un auteur adapté en musique par le compositeur Arthur Lavandier (né en 1987).

    On peut être reconnaissant à Parveen Savart de nous proposer un éventail varié et sensible de compositeurs passionnants et parfois peu connus, à l’instar de Maurice Delage (1879-1961). "Madras", l’un de ses Quatre Poèmes hindous, illustre son goût pour l’ailleurs et pour sa musique orientalisante, un attrait largement partagé à l’époque – nous sommes en 1912. Maurice Delage ouvre et conclue l’album. Choix intelligent pour mettre en avant un compositeur rare épousant à la fois le néoromantisme français, l’exotisme mais aussi la modernité. 

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse

    On ne sera pas surpris de retrouver des compositeurs célèbres, à l’instar de Claude Debussy, quoique dans des morceaux méconnus (Ariettes oubliées, "C’est l’extase langoureuse", "L’ombre des arbres", "Spleen", l’onirique Apparition), Nadia Boulanger (Versailles), Francis Poulenc (Métamorphoses, "C’est ainsi que tu es", le faussement badin Banalités et l’extrait des Fiançailles pour rire, "L’adieu en barque"), Maurice Ravel (l’onctueux et sucré Shéhérazade, "L’indifférent"). Parlons aussi de Louis Aubert (l’un des Six Poèmes arabes) et André Caplet (une des Cinq Ballades françaises).

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse dans le poignante mélodie de Joseph-Guy Ropartz (1864-1955), Ceux qui, parmi les morts d'amour, adaptation sombre d’un hommage à "Ceux qui, parmi les morts d'amour, / Ont péri par le suicide… / La fleur des damnés de l'amour".

    Nous parlions d’Arthur Lavandier, présent dans quatre œuvres. Aux sombres et expressifs La nuit revient, Le nord est là et Sur la plage vient répondre le singulier, poétique et naturaliste Grand oiseau métronome qui vient en résonnance à cette étrange chanson Les Hiboux de Déodat de Séverac, chantre d’une musique plongeant ses influences dans le folklore régional. Ses Hiboux illustrent l’attachement du "musicien paysan" à la nature et à la campagne.

    Nadia Boulanger est la seule compositrice de l'opus. Parveen Savart a choisi une de ses mélodies, Versailles, écrite sur un poème d'Albert Samain. Elle y insuffle une douce nostalgie et une pudique mélancolie : "Ô Versailles, par cette après-midi fanée, / Pourquoi ton souvenir m’obsède-t-il ainsi ?

    On est enfin ravis de trouver Louis Aubert, compositeur aussi rare qu’important dans un délicat Poème arabe ("le mirage"). Simplicité poétique et expressivité se combinent dans une œuvre romantique et contemplative pleurant un mirage amoureux et vain.  

    De sacrées belles découvertes, et d’une chanteuse à surveiller et de compositeurs à découvrir. Bientôt, Bla Bla Blog proposera une interview exclusive de Parveen Savart,

    Parveen Savart, J’aurai ta cendre, Mélodies françaises d’hier à aujourd’hui,
    Frédéric Rubay (piano), Maya Devane (violoncelle) et Anna Giorgi (piano), Initiale, 2025

    https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/medias/publication/jaurai-ta-cendre 
    https://parveen-savart.com

    Voir aussi : "Une pépite nommée Jaëll"

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  • Lo ou Laura est dans un bateau, un corps tombe à l’eau…

    Voilà un petit film de série B comme on les aime, sorti récemment sur Netflix, avec l’excellentissime Keira Knightley dans le rôle titre. La Disparue de la cabine 10 est une adaptation du roman de Ruth Ware, sorti en 2016 chez Fleuve noir (La disparue de la cabine 10).

    Laura, dite Lo, journaliste douée et respectée au Gardian, traverse une période de doutes lorsqu’elle accepte un voyage de presse sur un yacht. Au cours de cette croisière inaugurale, doit se décider le devenir de la fortune de Grace Bullmer, en phase terminale d’un cancer et qui s’apprête, avant de mourir, à léguer sa fortune à sa fondation.

    Or, lors de la première nuit en mer, Laura surprend des cris dans la cabine 10, voisine de la sienne. Elle croit apercevoir un corps jeté à l’eau. Elle est la seule témoin et personne ne la croit, si bien que la croisière se poursuit.

    Keira Knightley porte à bout de bras le rôle principal

    Keira Knightley porte à bout de bras le rôle principal de ce film démarrant doucement avant de monter en puissance. Une belle performance par une actrice dont on n’en attendait pas moins. La première des qualités de ce thriller est le choix du huis-clos. Mise à part l’ouverture et la conclusion du film, les caméras se posent dans le milieu huppé mais confiné d’un yacht pour milliardaires, tous plus insupportables les uns que les autres.

    L’apparition furtive d’une étrangère passagère constitue bien entendu le nœud du récit. Qui est-elle ? Que fait-elle sur les lieux ? Que lui est-il arrivé ? Ces questions trouveront leur solution à la fin d’un récit qui aura vu se succéder incompréhensions, menaces, chantages et meurtres, le tout sur fond de complot. Un bon petit polar qui se regarde avec plaisir.

    La disparue de la cabine 10, thriller de Simon Stone, avec Keira Knightley,
    Guy Pearce, Hannah Waddingham, Art Malik, Gugu Mbatha-Raw,
    Kaya Scodelario et Grace Daniel Ings, 2025, 92 mn

    https://www.netflix.com/fr/title/81222804

    Voir aussi : "Wonder boy"

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  • Une pépite nommée Jaëll

    Marie Jaëll (1846-1925) fait partie de ces compositrices que l’on redécouvre depuis peu, un juste retour des choses, tant les femmes artistes, en particulier dans le domaine musical, ont été invisibilisées, pour ne pas dire ostracisées. On doit cette redécouverte de Marie Jaëll, née née Trautmann, au label La boîte à pépites et aux formidables interprètes Manon Galy, Léa Hennino, Héloïse Luzzati et Célia Oneto Bensaïd que nous adorons à Bla Bla Blog !

    Disons pour commencer qu’il y a un mystère Marie Jaëll. Née en Alsace, la musicienne commence une carrière sous les meilleurs auspices. Remarquée par Rossini, élève de Ludwig Spohr, dès son adolescence elle est louée par les critiques, joue beaucoup, est applaudie tout autant et fait figure de musicienne promise au plus grand avenir. Elle rencontre son futur mari, Alfred Jaëll et se marie. Quelques années heureuses s’ensuivent, marquées par des tournées fameuses mais aussi des compositions (assez peu finalement, 70 partitions – symphonies, concertos, mélodies ou opéras inachevés), dont de la musique de chambre. À cet égard, les années 1875-1886 sont une décennie fructueuse, avant une série de deuils, ceux de ses parents, de sa sœur mais aussi de Franz Liszt dont elle était proche. Sans compter la guerre de 1870, avec les conséquences sur son pays natal puisque sa chère Alsace tombe sous le joug allemand pour plusieurs décennies.

    L’enregistrement proposé par La boîte à pépites rassemble un ensemble d’œuvres représentatives de cette musique de chambre. Le Quatuor pour piano en sol mineur, écrit en 1875, semble refléter la période heureuse de Marie Jaëll. La compositrice s’inscrit dans le mouvement de musique française de cette période, un répertoire post-romantique inspiré par Robert Schumann et ses motifs à la fois colorés et expressifs (Allegro). On est captivés par l’Andante pathétique assez proche de l’esprit de Schubert pour ses lignes mélodiques. Marie Jaëll prouve qu’elle maîtrise à la perfection son écriture. Les instruments se lient avec une belle harmonie, sans laisser de côté l’émotion. Le maître mot est laissé aux cordes dans ce quatuor où le sobre et élégant piano de Célia Oneto Bensaïd n’est pas en reste. 

    Parfum franco-allemand

    On est séduits par le solide caractère de Marie Jaëll, tout comme celui formé par les quatre instrumentistes qui se répondent avec gourmandise dans le court et joueur Allegro Scherzando. Le Vivace con brio se déploie avec passion. On est au cœur d’un romantisme riche d’un parfum franco-allemand – le livret insiste sur la dimension brahmsiennne de ce quatrième mouvement.    

    Le trio pour violon, violoncelle et piano intitulé Dans un rêve, date de 1881. L’onirisme frappe aux oreilles de l’auditeur ou l’auditrice (le fier Allegretto et surtout le subtil et court Andantino). Marie Jaëll est à l’époque une figure importante de la musique française, avant que le modernisme - qui portaient les noms de Debussy, Fauré, Satie ou Ravel - ne rattrape son œuvre encore très influencé par la musique allemande du XIXe siècle. Il reste que Marie Jaëll ne renonce pas à son désir d’écrire des pièces à la fois harmoniques, romantiques en faisant se répondre des instruments dans des dialogues vivants (Allegro moderato).

    On sera tout autant séduit par l’Andantino de sa Romance pour violon et piano de 1882 ou l’irrésistible Ballade pour piano et violon de 1886, une mélancolique pièce qui marque déjà une fin artistique. Ce qui la rend particulièrement poignante. Bientôt, la compositrice abandonne la scène et l’écriture. Une perte, certainement. En attendant, il reste son œuvre bien vivante que quatre musiciennes ambitieuses et talentueuses nous font découvrir.    

    Marie Jaëll, Une quête d’infini, Musique de chambre
    Manon Galy (violon), Léa Hennino (alto), Héloïse Luzzati (violoncelle) et Célia Oneto Bensaïd (piano),
    La boîte à pépites, 2025

    https://citedescompositrices.com/la-boite-a-pepites-label

    Voir aussi : "Liza by Lucile"
    "Album univers"

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