Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

livre

  • Fatherland

    livre,robert harris,roman,uchronie,confrérieFatherland est une uchronie, c'est-à-dire une fiction inventant des événements historiques passés.

    Dans ce roman du célèbre auteur de thriller britannique, nous sommes à Berlin en 1964. L'Allemagne a gagné la seconde guerre mondiale et les Etats-Unis, gouvernés par un Kennedy (Joseph !), cherchent un modus vivendi avec Adolf Hitler qui s'apprête à fêter ses 75 ans. L'Europe est unifiée, mais sous l'égide de l'Allemagne hitlérienne. Voilà pour le décor très impressionnant de ce roman.

    Dans un Berlin méconnaissable (reconstruit par l'architecte nazi Speer), un policier est chargé d'identifier le cadavre d'un homme. Son enquête le mène rapidement vers des révélations fracassantes. Les masques tombent les uns après les autres.

    Un excellent thriller qui se lit d'une traite. Et qui n’est pas sans rappeler Le Maître du Haut-Château. 

    Robert Harris, Fatherland, éd. Pocket, 1996, 425 p.
    https://www.lisez.com/livre-de-poche/fatherland/9782266071178
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/03/21/17314921.html

    Voir aussi : "Et si on refaisait l’histoire ?"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Fantasy à lire et à rire

    Non, vous ne rêvez pas. Ce sont bien les très sérieuses éditions Larousse qui proposent la version roman du film Donjons & Dragons, actuellement dans les salles. Évidemment, le livre est, lui, disponible, dans toutes les bonnes librairies.

    C’est le public adolescent (ou "young adult" pour reprendre la terminologie anglo-saxonne) que vise les éditions Larousse, qui proposent d’ailleurs trois autres déclinaisons en livres de Donjons & Dragons – La voie des druides, le préquel du film, le roman graphique L'Appel du Jeu (tome 1) et La Légende de Drizzt, le guide officiel des royaumes oubliés.  

    Donjons & Dragons est au départ un jeu de rôle imaginé dans les années 70. Jeu interactif avec des règles précises, des cartes à jouer, des plateaux illustrant des décors moyenâgeux, des dés et des personnages bien caractéristiques (un magicien, un voleur, un druide ou un guerrier), que l’on retrouve dans le film de Jonathan Goldstein et John Francis Daley. Un maître du jeu est chargé de mener la partie, tout en faisant office de conteur. 

    Le livre de David Lewman pourrait se caractériser comme un produit dérivé du film dérivé du jeu

    Directement inspiré du jeu d’origine – re-popularisé par la série Stranger ThingsDonjons & Dragons : L’honneur des Voleurs joue la carte de l’heroic fantasy autant que de l’humour. Chris Pine, Michelle Rodriguez ou Hugh Grant dans un rôle à contre-emploi, prennent un grand plaisir à jouer dans ce film de Fantasy malin et plutôt drôle pour un film américain.

    Le livre de David Lewman pourrait se caractériser comme un produit dérivé du film dérivé du jeu. Le spectateur pourra y retrouver sur papier le récit du film, jusqu’à la scène de la Mer des Épées, après que la communauté autour d’Edgin et d’Holga ait récupéré le Heaume de Disjonction.

    On retrouvera dans ce roman qui se lit avec plaisir tout ce qui fait l’attrait d’un roman de Fantasy : des héros que rien n’arrête en dépit de leurs faiblesses, une quête, un univers fantastique, sans oublier des elfes, des magiciens (bons ou mauvais), des guerriers et des dragons.

    Un bon moment de lecture pour les passionnés de Donjons & Dragons mais aussi pour le jeune public. En ouvrant son catalogue à cette littérature dite "facile", les éditions Larousse prouvent leur ouverture à un genre – la Fantasy – qui a été trop souvent considérée de haut.

    David Lewman, Donjons & Dragons : L’honneur des Voleurs, le roman du film, éd. Larousse, 2023, 152 p.
    Donjons & Dragons : L’honneur des Voleurs, heroic fantasy de Jonathan Goldstein et John Francis Daley,
    avec Chris Pine, Michelle Rodriguez, Justice Smith,
    Regé-Jean Page, Hugh Grant et Sophia Lillis, 136 mn, 2023

    https://www.editions-larousse.fr/livre/donjons-dragons-lhonneur-des-voleurs-le-roman-du-film-9782036040656

    Voir aussi : "Pop dans les tuyaux"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Justine

    roman,livre,confrérie,classique,sade,marquis de sade,sexe,justineIl existe deux versions de Justine ou les Malheurs de la Vertu (1791) : une, condensée et plus ancienne, Les Infortunes de la Vertu (1787) ; et une écrite sur le tard (1799), La Nouvelle Justine, qui développe jusqu’à son paroxysme les thèmes les plus sulfureux des deux ouvrages précédents.

    Ces versions prouvent l’attachement de Sade pour cette histoire de crimes, de sexe et de morale : deux sœurs, Justine et Juliette, séparées à leur naissance, se retrouvent des années plus tard dans une auberge de Montargis alors que des soldats conduisent la première vers son lieu d'exécution pour des crimes qu'elle aurait commis.

    Or, paradoxalement, la plus vertueuse des deux sœurs n'est pas Juliette (qui a trempé dans des meurtres et des affaires peu recommandables) mais Justine qui a choisi toute sa vie les chemins de la vertu et de l'honnêteté, ce qui lui a causé les pires torts. Celle-ci nous raconte ses aventures jusque dans les détails les plus sordides.

    À la lecture de ce livre - si sulfureux que la lecture en devient difficile - il n’est pas évident de se faire une opinion sur les réelles intentions de Sade : fausses confessions d’une vertueuse et vraies revendications d’un libertin au passé peu avouable ?

    Énumérations de crimes et de supplices écrit par un Sade brisé par des années de prison et de frustration (à certains égards, son ouvrage le plus noir, Les 120 Journées de Sodome, n'est pas loin) ? Roman philosophique sur le libertinage ? Œuvre moderne avant l’heure qui entend ne se donner aucune limite à la littérature et au langage ? Ou bien conte moral comme le laissent entendre les dernières pages ? A chacun de se faire sa propre opinion. 

    Marquis de Sade, Justine ou les Malheurs de la Vertu, éd. Livre de Poche, 1973, 384 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/05/17/17929022.html
    https://www.hachette.fr/livre/justine-ou-les-malheurs-de-la-vertu-9782253007159

    Voir aussi : "Fugues" 
    "Heureux comme Sade en Italie"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • L'un dans l’autre, l’un contre l’autre 

    Galaad est, quelque part, le "héros" du dernier livre d’Adeline Baldacchino, Une Joie sauvage et douce (éd. Michalon). L’auteure a voulu "raconter en temps presque réel" sa grossesse, jusqu’à la naissance de son fils – Galaad, donc. La deuxième partie du livre est celle d’une jeune maman découvrant et vivant les premiers mois de jeune maman.  

    Voilà un ouvrage à la fois touchant et d’une superbe écriture qui ne se veut "ni roman, ni essai ; ni poème, ni démonstration".

    On ne trouvera pas dans Une Joie sauvage et douce de considérations médicales, pas plus que l’auteure ne tombe dans feel good ou le pensum pédagogique. Il y est d’abord question de la construction d’une femme devenant mère, et dont les liens intimes avec son bébé ("L’un dans l’autre") deviennent une véritable aventure humaine.

    Une langue qui de déploie dans une belle poésie

    De l’annonce ("La théorie de l’émerveil") à l’accouchement, en passant par les manifestations physiques du fœtus, le constat de la fin de l’insouciance et l’attente, Adeline Baldacchino nous parle d’identité, de la construction de soi, de l’identité, des liens familiaux ("Il y a dans toute jeune mère la nostalgie de sa propre mère") mais aussi de l’être en train de grandir, à qui Adeline Baldacchino consacre ses plus belles pages.

    Les premiers mois de la maternité constituent plus de la moitié du livre. Galaad vient de naître et, avec son arrivée, la jeune mère découvre cet être qui était quelques temps plus tôt dans son ventre. Elle nous parle de ses moments, aussi uniques que sa grossesse : l’émerveillement du jeune enfant, le regard de mère à fils, les exigences de la vie quotidienne, la peur d’une maman pour son enfant ou la découverte du monde et de son corps par le nourrisson.

    Adeline Baldacchino parle de tout cela dans une langue qui de déploie dans une belle poésie, à l’instar de ce passage : "J’aspire férocement à cette douceur. Les cheveux de maman sont des algues à la surface de la mer où nous plongeons en rêve."

    Adeline Baldacchino, Une Joie sauvage et douce, éd. Michalon, 2023, 192 p. 
    https://www.michalon.fr
    https://www.facebook.com/adeline.baldacchino

    Voir aussi : "Cherchez la femme"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Le touriste

    roman,confrérie,livre,polar,espionnage,olen steinhauerLe touriste c’est Milo Weaver – ou plutôt c’était Milo Weaver. Cet agent secret nomade a en effet posé ses valises à New York après une mission périlleuse un certain 11 septembre 2001 à Venise. Cadre pour la CIA et père de famille, il retrouve par hasard le Tigre, un tueur à gage qu’il a poursuivi pendant des années.

    Avant de se suicider, son ancien ennemi lui fait des révélations sur le fonctionnement tortueux de la CIA et du Tourisme. Milo retrouve son ancien travail, à son corps défendant. Roman d’espionnage « post-11 septembre », Le Touriste nous parle d’espionnage, de manipulations géopolitiques, de mondialisation mais surtout des frontières fluctuantes entre démocratie, dictature, droit et violence.

    Un roman tortueux, obscur (dans tous les sens du terme) dans lequel les enjeux dépassent autant le lecteur que le personnage principal. À l’antipode des James Bond.   

    Olen Steinhauer, Le Touriste, éd. Liane Levi, 2009, 523 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/06/22/18393915.html
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782867465062-le-touriste-olen-steinhauer

    Voir aussi : "Confessions d'une radine"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Moteur, action, tuez !

    Qu’on se le dise : après son premier roman Les Réponses, les Etats-Unis tiennent sans doute avec Elizabeth Little leur reine du polar et du crime. Une nouvelle preuve avec son dernier polar, Les Filles mortes ne sont pas aussi jolies. Voilà une auteure non seulement maligne mais qui sait aussi camper des personnages incroyables au caractère bien trempé. Ajoutez à cela l’art de planter les décors – une petite ville dans le Dakota du Nord dans le premier roman et une île du Delaware, dans un hôtel imposant et froid, digne de l’Hôtel Overlook de Shining pour son dernir livre.

    Les Réponses parlaient de la fuite d’une ex-prisonnière, détestée par son pays et libérée pour vice de procédure après dix ans de prison. Dans le dernier roman d’Elizabeth Little, c’est une autre femme incomprise qui est au centre du récit, Marissa Dahl, une jeune femme monteuse de films, à qui une boîte de production fait appel. La candidate, intelligente, libre et perspicace, accepte de participer au tournage du prochain long-métrage de Tony Rees sur l’histoire d’un crime jamais élucidé. L’ambiance est détestable pour Marissa, visiblement pas la bienvenue pour tout le monde. 

    "Donnez-moi un film, et je trouverai un sens"

    "Donnez-moi un film, et je trouverai un sens", confie la narratrice au début de son récit, entrecoupé par des extraits du podcast des inénarrables Grace et Suzy, deux adolescentes perdues dans l’hôtel de l’île Kickout.  Marissa se transforme en détective pour tenter de découvrir l’histoire d’un meurtre resté sans solution, hormis un suspect idéal – l’ex-petit ami devenu un pestiféré. Évidemment, ce serait trop simple.

    Parmi les personnages secondaires de ce roman, et hormis les deux jeunes filles dont nous parlions – il y a le tyrannique et talentueux cinéaste Tony Rees, son assistante Anjali, l’acteur sur le retour Gavin Davies. Il y a aussi Liza, jeune et jolie actrice choisie pour incarner le rôle de la victime vingt ans plus tôt et Eileen, sa consœur et aînée, qui a eu son heure de gloire des années plus tôt. Il faut aussi compter sur Isaiah, chargé de la sécurité de la monteuse.

    L’intrigue tortueuse se joue du lecteur en proposant une réflexion sur la représentation du crime et sur la vérité cachée derrière les images. Quoi de mieux qu’une monteuse pour les décortiquer et les remonter dans l’ordre ? Elizabeth Little en profite pour adresser quelques coups bien sentis pour le milieu du cinéma. 

    Elizabeth Little, Les Filles mortes ne sont pas aussi jolies, éd. Sonatine / éd. 10/18, 2020, 448 p.
    https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-filles-mortes-ne-sont-pas-aussi-jolies/9782355843211
    https://www.elizabeth-little.com/home

    Voir aussi : "Tout le portrait craché de sa mère"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Tatiana de Rosnay, Présidente du Prix Maison de la Presse 2023

    Dans le cadre de notre hors-série "Tatiana de Rosnay", nous ne pouvions pas ne pas parler de la toute dernière actualité littéraire  de Tatiana de Rosnay. 

    L’auteure française à succès présidera le jury de la 54ème édition du prix qui sera remis le 13 mai 2023 à Paris. Le gagnant succèdera à Sophie de Baere, primée en 2022 pour son roman Les ailes collées

    Hormis Tatiana de Rosnay, Le jury sera composé d’une trentaine de personnes, en grande majorité des libraires propriétaires d’un commerce sous enseigne Maison de la Presse, d’anciens auteurs lauréats du Prix, de journalistes, d’influenceurs et de partenaires. 

    Bla Bla Blog a consacré une série de chroniques sur son œuvre littéraire

    Bla Bla Blog a consacré une série de chroniques sur son œuvre littéraire (une critique de son dernier roman devrait d'ailleurs prochainement paraître). Les livres de Tatiana de Rosnay sont traduits dans une quarantaine de pays et elle figure sur la liste des romanciers français les plus lus à l’étranger, notamment aux Pays-Bas et aux États-Unis. Ses thèmes de prédilection sont les secrets de famille et la mémoire des murs. 

    C’est avec beaucoup de joie et de plaisir que j’ai accepté de présider le prix Maison de la Presse 2023. J’ai toujours aimé et apprécié ce prix qui fait la part belle aux romans capables de toucher un public très large : ces livres qui nous embarquent et qui nous font ressentir une pléiade d’émotions, et surtout, qui laissent une telle rémanence dans leur sillage. Des romans inoubliables. Des romans qu’on offrira encore et encore” a déclaré Tatiana de Rosnay.

    Tatiana de Rosnay vient ajouter son nom à la longue liste des présidents prestigieux du prix Maison de la Presse. L’année dernière, c’était Stéphane Bern qui avait brillamment endossé ce rôle. Organisé par le groupe NAP, il sera remis le 13 mai 2023 aux Musées des Arts Forains de Paris. 

    Prix Maison de la Presse 2023
    https://groupe-nap.com/prix_maison_de_la_presse
    http://www.tatianaderosnay.com

    Voir aussi : "Taisez-vous, Mrs Dalloway"

    © Charlotte Jolly de Rosnay

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • La plus vieille histoire du monde

    Bla Bla Blog commence une série de chroniques sur les grandes œuvres de la littérature mondiale. Pourquoi ne pas inaugurer ce cycle avec ce qui est sans doute le plus vieux récit de l’histoire de l’humanité. Non, il ne s’agit pas des Poèmes épiques d’Homère (L’Iliade et L’Odyssée) ni la Bible (plus "récente" que ce que l’on pourrait penser). Gigamesh, souvent appelé L’Épopée de Gilgamesh (prononcez "Guilgamesh"), fait partie de ses joyaux littéraire à l’influence énorme, mais qui a bien failli tomber dans l’oubli. Léo Scheer a proposé une version modernisée, traduite non pas en vers, mais en prose, ce qui rend la lecture plus fluide, tout en restant fidèle à l’histoire. Un vrai roman – poétique – avant l’heure, datant tout de même du XVIIIe siècle… avant Jésus-Christ.

    La préface de cette version française, ressortie en 2020 chez Librio (vendue au prix "scandaleux" de deux euros !) rappelle que Gilgamesh a réellement existé. Il a été roi en Mésopotamie en 2600 avant notre ère. Un souverain largement réinterprété dans l’épopée éponyme.

    Gilgamesh règne sur la cité d’Uruk avec une majesté divine ("Humain pour un tiers, aux deux tiers divin"). Il fait régner non seulement l’ordre, mais aussi sa puissance, ses caprices et la peur : "Il est insatiable", n’hésitant pas à mettre dans son lit des adolescentes et à s’en prendre aux habitants de la ville, de jour comme de nuit. Les dieux reçoivent les doléances des sujets de Gilgamesh qui réclament d’être défendus. La solution ? Créer à partir de la glaise un adversaire de Gilgamesh, Enkidu Le Valeureux. Vivant d’abord dans la nature à l’état sauvage, Enkidu part affronter Gilgamesh. Contre toute attente, les deux adversaires deviennent amis et partent à l’aventure. 

    Que Marvel ait adopté ce nom pour un de ses personnages n’est évidemment pas un hasard

    Douze tablettes ont été retrouvées, permettant de retrouver une épopée aux influences considérables. Hélas ou heureusement pour le lecteur contemporain, Gilgamesh se lit très vite, puisque le texte tient sur une soixantaine de pages. L’édition de Librio est deux fois plus longue, car elle inclut une préface, un lexique et un cahier pédagogique. Idéal pour les professeurs de français ou d’histoire !

    Gilgamesh, roi autocrate ou super-héros ? Un peu de tout cela à la fois. Que Marvel ait adopté ce nom pour un de ses personnages (Eternals) n’est évidemment pas un hasard. L’ami et frère de cœur de Gilgamesh, Enkidu, est un héros sans peur et sans reproche qui ne peut rougir face à son souverain. À deux, les voilà – presque – invincibles pour combattre les dangers du monde et ceux de l’au-delà.

    D’un côté, on peut regretter que l’Épopée de Gilgamesh nous soit arrivée incomplète, d’un autre, il est miraculeux que ce qui est sans doute le récit le plus vieux du monde nous soit parvenu dans tout son essence. La lecture de Gilgamesh est prodigieuse en ce qu’elle nous renseigne sur l’influence considérable de cette histoire mésopotamienne, y compris sur des idées et des récits antiques. Ainsi, la naissance divine d’Enkidu grâce à la glaise et ses premières années dans une nature sauvage n’est pas sans rappeler le premier livre de la Genèse. Mieux, le déluge raconté par le ou les auteurs de Gilgamesh précède de plusieurs centaines d’années un autre événement mythologico-religieux, celui de Noé.

    Voilà qui donne toute sa beauté et toute sa pertinence à ce récit antique qui se lit d’une traite. 

    Gilgamesh, éd. Librio / Léo Scheer, 2020, 111 p.
    http://librio.net/Albums_Detail.cfm?id=31894
    https://editions.flammarion.com/gilgamesh/9782290230251

    Voir aussi : "Bla Bla Blog, classique et confrérie"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !