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  • Plus d’air, plus d’espaces

    Quatre compositeurs majeurs de la musique française constituent le cœur de cet enregistrement du Quatuor Dutilleux : Henri Dutilleux – bien sûr – mais aussi Jean-Philippe Rameau, Maurice Ravel et Claude Debussy. Quatre figures majeures, donc, auxquels s’ajoute une petite nouvelle, Claire-Marie Sinnhuber, que nous découvrons donc.

    On ne le dira jamais assez. On entre dans la musique de Rameau avec je ne sais quoi de méfiance pour une musique passant vite comme datée et on en ressort fatalement envoûté. Le Quatuor Dutilleux propose ici une œuvre qui n’est pas forcément la plus connue. Sa Suite à 4, quatre mouvements de moins de 12 minutes en tout, n’était au départ pas pour quatuor mais pour clavecin seul. C’est un gros travail de transcription de Thomas Duran – également au violoncelle – qui permet de recréer une pièce aérée, ample et colorée, véritable invitation aux Turcs, muses et cyclopes. Irrésistible comme Rameau.

    Autre époque, autre univers avec Ainsi la Nuit d’Henri Dutilleux, une œuvre majeure de la musique contemporaine et du répertoire français. Le quatuor a été composé sur plusieurs années, dans la première moitié des seventies. Deux Nocturnes, quatre Parenthèses et un final Temps suspendu constituent cette pièce incroyable de modernité, tout autant que de retour au répertoire contemporain du début du XXe siècle – le livret parle de Bartok. On pourrait tout aussi bien citer Webern (Nocturne 1). Le Quatuor Dutilleux ne pouvaient pas faire l’impasse sur le compositeur français disparu il y a 12 ans. Précisons aussi que le titre de l’album, Miroir d’espace, reprend le sous-titre du mouvement Parenthèse 1 d’Ainsi la Nuit. Disons aussi que cette suite pourrait illustrer un tableau de Soulages. À la monochromie noire des peintures de ce dernier répondraient des sonorités et des rythmes alternant obscurités (les Litanies 1 et 2 des Parenthèses 2 et 3) et éclats (Parenthèse 1 / Miroir d’espace).

    Dans l’espace sonore proposé par Dutilleux – le compositeur et l’ensemble, donc – alternent esprits inquiétants (Litanies) et voyages dans l’au-delà. Le compositeur français l’avait dédié en 1977 à la mémoire de l'amateur d'art américain Ernest Sussman, ami du compositeur. C’est du reste bien une prière que l’auditeur ou l’auditrice a l’impression d’écouter dans la Litanie 2 (Parenthèse 3), avec ce mouvement Constellations (Parenthèse 4), une musique des sphères mystérieuse. Suit un bref Nocturne – le second –, feu follet en forme d’apparition furtive. Temps suspendu vient clore Ainsi la Nuit, porté un ensemble qui a fait d’Henri Dutilleux leur figure de référence. Autant dire que  Guillaume Chilemme (violon), Matthieu Handtschoewercker (violon), David Gaillard (alto) et Thomas Duran (violoncelle) ne pouvaient que bien servir le maître.

    Ce désir de tendre attachement

    Retour au classicisme avec Maurice Ravel et son Quatuor à cordes en fa majeur qu’il avait dédié à Claude Debussy. Il est vrai qu’il y a de l’onirisme, pour ne pas de l’impressionnisme, dans cette œuvre qui avait été demandée par Gabriel Fauré en 1902.

    Maurice Ravel a 27 ans et créé là sa première pièce pour musique de chambre. On aime Ravel pour ce mélange de modernité et de classicisme. Ses compositions semble être d’une grande simplicité (Allegro moderato). Cela ne les rend, comme ici, que plus colorées et harmoniques. Le deuxième mouvement (Assez vite. Très rythmé) nous entraîne dans un univers lui aussi merveilleux, mais aussi joyeux et insouciant. Il y a souvent dans la musique de Ravel, non pas de l’archaïsme, mais un retour aux sources. Le compositeur, et avec lui, ici, l’ensemble Dutilleux, évoquent ce désir de tendre attachement. Nous sommes en terrain connu et conquis.

    Voilà qui rend Ravel si prodigieusement actuel, y compris dans ses rythmiques et ses danses espagnoles – espagnoles, comme ses origines. On fond à l’écoute du mélodieux et bouleversant troisième mouvement Très lent. Les cordes du Quatuor Dutilleux viennent nourrir une partie à la tristesse ineffable. Voilà qui tranche avec le nerveux troisième mouvement (Vif et agité). Ravel conclut en beauté cet hommage à Debussy que l’on trouve plus tard dans l’album du Quatuor Dutilleux.

    Beaucoup découvriront Claire-Marie Sinnhuber, présente dans ce programme avec sa pièce Flos Fracta. Littéralement "Fleur brisée", cette création prouve que le Quatuor Dutilleux nage comme un poisson dans l’eau dans la création contemporaine. La musique de chambre se trouve bousculée ici, grâce à une œuvre puisant son inspiration dans la nature, l’environnement fragile, les oiseaux, les arbres et, bien sûr, le floral. Claire-Marie Sinnhuber lorgne aussi du côté d’Olivier Messiaen et de ses Chants d’oiseaux. Elle fait de Flos Fracta une vraie pièce naturaliste. C’est simple : grâce au quatuor français, on entend même la pluie perler sur les feuilles.

    Debussy est présent dans l'enregistrement pour clore cet album de musique française. Il s’agit ici du célèbre Clair de lune, extrait de la Suite Bergamesque, dans une version pour quatre instruments adaptée par David Gaillard. Une rareté qui rend d'autant plus indispensable l'écoute de ce Clair de lune. Quelle magnifique initiative ! Une belle curiosité, immanquable.

    Quatuor Dutilleux, Miroirs d’espace, Indesens Calliope Records, 2025
    https://indesenscalliope.com/boutique/miroirs-despace
    https://quatuordutilleux.com

    Voir aussi : "Premiers feux d’artifices romantiques pour Katok"
    "… Un autre renouveau des Saisons"

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  • Haché menu

    Voilà un opéra qui vient bousculer, et par son sujet et par sa facture.

    Le sujet d’abord : dans Like Flesh, nous sommes dans un monde post-apocalyptique. La nature souffre, détruite par un capitalisme dément – ça ne vous rappelle rien ? Dans une forêt en feu, un homme et son épouse survivent. Une étudiante survient, à la fois curieuse et affolée par les incendies. Elle est accueillie par le bucheron et son épouse. Cette arrivée bouscule le couple de forestiers alors que les interrogations sur les souffrances de la nature se font jour. L’étudiante et la femme tombent amoureuses au moment où cette dernière, telle Daphné face à Apollon, se transforme en arbre.

    Écrire un opéra autour d’un sujet aussi actuel que l’environnement était une gageure à laquelle s’est attaquée avec ardeur et ténacité la librettiste Cordelia Lynn et la compositrice Sivan Eldar. Le résultat est cette œuvre lyrique en anglais, incroyable création pensant la souffrance des arbres, la douleur des hommes et des femmes, l’amour impossible mais aussi la cohabitation quasi impossible entre l’homme et la nature : "L’humain est venu dans la forêt avec une hache et nous avons crié de joie : « Regardez ! Le manche est des nôtres ! »", chante le chœur de la forêt. Éloquent, terrible et aussi cruellement poétique.    

    « Regardez ! Le manche est des nôtres ! »

    Parlons maintenant de la musique. Nous sommes dans une facture contemporaine. La musique de l’opéra a été conçue aux studios de l’Ircam et captée sur le vif par b•records à l’Opéra de Lille où il a été créé en janvier 2022. L’œuvre lyrique est riche de matériaux sonores, d’alliances entre instruments d’orchestre et machines électroniques. Sivan Eldar précise qu’elle a composé scène par scène, comme dans un dialogue perpétuel, rendant l’opéra tendu, et parfois oppressant. L’auditeur ou l’auditrice sera sans doute soufflé par cette extraordinaire scène VIII, fortement inspirée par le courant répétitif américain (What the human did next).

    Like Flesh séduit par sa nouveauté comme par l’enjeu proposé : la création contemporaine au service de messages sur les catastrophes climatiques présentes (les incendies en Australie en 2019 ont servi de point de départ à la création) et à venir. La femme-arbre, l’étudiante amoureuse et le forestier pris au piège nous bouleversent, a fortiori lorsque la forêt, omniprésente, parle : "Un jour nous reviendrons… Nous poussons sur les ruines de vos monuments… Nos racines poussent en chantant, trouvent d’étranges fossiles : un arbre, un squelette et une hache".

    Like flesh a été lauréat du prix Fedora pour l’Opéra 2021 avec le soutien de Generali.

    Like flesh, opéra de Sivan Eldar sur un livret de Cordelia Lynn,
    avec Juliette Allen, Helena Rasker et William Dazeley,
    Orchestre Le Balcon dirigé par Maxime Pascal, b•records, Live à l’Opéra de Lille, 2025 

    https://www.b-records.fr/disques/like-flesh
    https://www.opera-lille.fr/spectacle/like-flesh-2

    Voir aussi : "Premiers feux d’artifices romantiques pour Katok"

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  • Lou Andreas-Salomé féministe

    Au milieu de la vaste littérature féministe, le nom de Lou Andreas-Salomé n’est a priori pas le premier que l’on a en tête. Pourtant, la femme de lettres et psychanalyste (l’une des premières !), dont la relation avec Nietzsche est restée à la fois ténébreuse et légendaire, a laissé une œuvre solide, entre romans, correspondance, une autobiographie mais aussi des essais psychanalytiques.

    Justement, parlons d’essais, et plus particulièrement de celui-ci, L’humanité de la femme, republié cette année aux éditions de la Reine Rouge. En 1899, l’autrice proposait ce court texte, au sous-titre éloquent, Ébauche d’un problème. D’emblée, l’intellectuelle germano-russe (elle est née à Saint-Pétersbourg) prenait à bras le corps un sujet qui la concernait : celui de la place des femmes dans le monde.

    Frederika Abbate préface cet essai à la fois moderne et d’une grande vivacité et souligne que l’écrivaine et scientifique "suit le courant de son époque (…) en s’appuyant sur des données scientifiques et biologiques". C’est paradoxalement, de la part de cette scientifique reconnue, la faiblesse de cet essai ponctué de passages poétiques autour des caractères féminins et masculins. "Le corps est naturel", commente Frederika Abbate pour justifier la présence de ces pages sur la biologie que la première édition avait pris soin d’écarter.  

    Fulgurances

    L’absence de chapitre laisse entendre que Lou Andreas-Salomé a laissé ses fulgurances jaillir, non sans passions ni enthousiasme. Cela donne un livre finalement intéressant en ce qu’il donne à lire les idées d’une intellectuelle européenne parlant de ses contemporaines et s’interrogeant sur les moyens de leur émancipation, sans pour autant les trahir dans leur être. C’est aussi un hommage à ses sœurs, pour leur "créativité", leur "rythme vital", leur "bonté" et leur "essence intime". Que la femme doive imiter l’homme lui paraît tout autant un contresens. À elles de trouver leur place.

    Lou Andreas-Salomé s’interroge plus qu’elle ne donne des réponses à cette émancipation féminine voulue. Le lecteur et la lectrice sera frappé par cette observation pleine de bon sens, lorsqu’elle signale que l’expression "Comme tu es féminine !" est beaucoup plus typique – et caricaturale – que "Comme tu es masculin !" - expression qui n'est, du reste, jamais utilisé... Le livre, rappelons-le, a été écrit en 1899.

    Au final, on ne trouvera pas dans ce court essai un plaidoyer ou un manifeste féministe mais plutôt les réflexions d’une des plus grandes intellectuelles européennes du début du XXe siècle sur un sujet plus que jamais d’actualité.  

    Lou Andreas-Salomé, L'humanité de la femme,
    préface de Frederika Abbate, éd. de la Reine Rouge, 2025, 80 p.

    https://frederika-abbate.com/lhumanite-de-la-femme-de-lou-andreas-salome

    Voir aussi : "Évangile underground"

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  • Caca, boudin, et cetera

    Voilà un sujet tabou. Et combien ! Et pourtant, ce sujet est universel. "On fait tous caca", comme le chantait malicieusement Giedré. Voilà que l'auteur et illustrateur Mathis s’attaque à son tour au sujet.

    L’objet est ce livre illustré destiné d'abord aux enfants, Merveilleux caca (éd. La Doux). L’auteur et illustrateur aborde le sujet par tous les bouts : de sa formation via sa digestion jusqu’à son recyclage et son retour à la nature.

    Mathis traite des formes du caca, de son vocabulaire, des animaux et leurs excréments ou des "cacas étonnants".

    Lecture faite, nos matières fécales n’auront (presque) plus de secret, même pour les adultes. Et tout porte à croire que les enfants passeront une excellent lecture. Bravo.

    Mathis, Merveilleux caca, éd. La Doux, 2025, 20 p.
    https://www.editionsladoux.com/livres/merveilleux-caca
    https://www.instagram.com/mathis.auteur.illustrateur

    Voir aussi : "  "

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  • Marie Jaëll et ses amies

    Trois compositrices sont mises à l’honneur dans ce programme musical proposé par Présences compositrices dont l’objectif est la redécouverte de compositrices talentueuses oubliées. Marie Jaëll – dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog – Hedwige Chrétien et Louise Héritte-Viardot sont proposées dans un programme de musique de chambre postromantique.

    Commençons par Hedwige Chrétien (1859-1944). Son talent pour le solfège, l’harmonie et la composition est devenu évident dès ses jeunes années, avec de nombreux prix. Soyons lucides : pour les femmes musiciennes de cette époque, l’enseignement, plutôt que les concerts publics, est depuis longtemps une voie quasi obligatoire qu’elle choisit de suivre, avant de l’abandonner pour raisons de santé. Elle se consacre à la composition et écrit près de 250 pièces.

    L’album proposé par le Duo Neria, avec Natacha Colmez-Collard au violoncelle et Camille Belin au piano, propose deux œuvres représentatives de cette musique française néo-romantique, à savoir un délicat lied (Soir d’automne). L’influence de César Franck est bien là, dans cette subtilité des vagues mélodiques et des émotions tout en retenue. On trouve cette même délicatesse dans ses Trois pièces pour violoncelle et piano. Camille Belin caresse les touches du piano lorsque les cordes de Natacha Colmez-Collard déploient de soyeuses lignes mélodiques (Sérénité). Plus étonnant encore l’est ce Chant du soir aux accents folkloriques. Il semble que l’auditeur ou l’auditrice soit propulsé dans l’intimité d’une soirée d’hiver au siècle dernier. La dernière pièce de cette œuvre est ce Chant Mystique, sobre, tout en recueillement mais aussi fort de lignes mélodiques laissant deviner l’extrême sensibilité d’Hedwige Chrétien que l’on découvre avec plaisir.

    Marie Jaëll (1846-1922), de la même génération, commence à sortir de l’oubli et il est normal qu’elle soit présente dans cet opus. Franz Liszt a encouragé cette brillante musicienne, prodigieuse, perfectionniste et douée d’un grand lyrisme. Une romantique dans l’âme, comme le montre cette Sonate pour piano et violoncelle en la mineur, composée au départ – nous sommes en 1881 – pour piano seul. À l’écoute, l’influence des compositeurs romantiques allemands saute aux oreilles. 

    L’indifférence, donc. Injuste ? Oui !

    Marie Jaëll fait alterner lignes mélodiques audacieuses et joueuses, ruptures de rythmes et expressivité (Allegro appasionato). À l’écoute en particulier du scintillant Presto, le Duo Neria prend un plaisir évident dans l’interprétation de cette sonate qui a fait dire à David Popper, le violoncelliste qui a créé avec Marie Jaëll cette œuvre : "Vous n’avez rien de français en vous". Étonnant aveu, en forme de reproche voilé, dans cette période de haines mutuelles entre l'Allemagne et la France.  

    L’Adagio s’écoute comme un mouvement rêveur, pour ne pas dire onirique. Cette longue déambulation romantique prouve à quel point la compositrice mérite d’être redécouverte et ses œuvres jouées et rejouées. Il semble que Natacha Colmez-Collard et Camille Belin font inlassablement le tour de cette partie empreinte de mystères, laissant largement la place aux silences et à de longues respirations, avant un dernier mouvement. Le Vivace molto, d’une délicieuse fraîcheur, sonne avec une étonnante modernité dans cette facture postromantique.        

    Louise Héritte-Viardot (1841-1918) est la moins connue de ces compositrices. Des anges s’étaient pourtant penchés au-dessus de son berceau : une mère, Pauline Viardot, chanteuse mezzo et compositrice, une tante fameuse, la diva Maria Malibran ("La" Malibran) et un père directeur du Théâtre-Italien. Pourtant, la jeune femme a pour ambition de faire connaître ses compositions. Charles Gounod l’aide et la conseille dans ce projet. Un mariage raté, la guerre de 1870 et surtout une relative indifférence de la bonne société musicale ne rend pas grâce à ses talents de compositrice. Elle est prolifique – plus de 300 pièces, a-t-elle calculé – mais peu sont publiées et moins encore sont jouées. L’indifférence, donc. Injuste ? Oui !

    C’est sa Sonate en sol mineur op. 40 qui est proposée dans l’enregistrement. On se laisse séduire par la fluidité et la tension de l’Allegro commodo, mélodique et d’une formidable jeunesse. L’œuvre daterait de 1909 mais des musicologues la situerait plus tôt, dans les années 1880. peu importe. Le Duo Neria replace au grand jour une pièce virtuose et lyrique, à l’exemple du premier mouvement, long de plus de 9 minutes.

    Il faut voir le visage volontaire de Louise Héritte-Viardot pour deviner un solide caractère, audible dans cette œuvre dense et colorée. Et aussi romantique, à l’exemple du deuxième mouvement Andantino assai, molto expressivo. Bouleversant chant d’adieu, cette partie est jouée par deux interprètes exprimant d’une manière poignante une partie dont le terme de romantisme n’est pas galvaudé, avant un Intermezzo allegretto scherzando plus léger, puis un Finale (Allegro non troppo) donnant à entendre une compositrice que l’on a plaisir à découvrir. Merci au Duo Neria et à Présences compositrices ! 

    Impressions romantiques / Marie Jaëll – Hedwige Chrétien – Louise Héritte-Viardot,
    Duo Neria – Natacha Colmez-Collard
    , violoncelle & Camille Belin, piano, Présences compositrices, 2025

    https://www.presencecompositrices.com/mag/impressions-romantiques
    https://www.duoneria.com

    Voir aussi : "Résurrection"

     
     
     
     
     
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  • Pop-up et arty pop

    Ce livre pour enfant est à mettre entre toutes les mains, y compris adultes.

    Larousse inaugure par là-même une nouvelle collection, "Arty Pop" afin de démocratiser, notamment auprès des plus petits, de grandes figures de l’art.

    Vincent Van Gogh a les honneurs de ce début en fanfare. Pourquoi est-il devenu célèbre, alors qu’il n’a vendu presque aucune toile de son vivant ? Comment son style a-t-il évolué ? Quelles étaient ses relations avec Gauguin, un autre génie de la fin du XIXe siècle ? Sait-on qu’il n’a vécu que quatre ans en France ?

    Fascination garantie

    Cet album très court (10 pages), est une petite merveille. Sur un texte de Susie Hodge, chaque page est illustrée par Teresa Bellón et complétée par d’incroyables pop-up, rendant "Les Tournesols","La Nuit étoilée" ou "L’Église d’Auvers-sur-Oise" plus vrais que nature…

    Une magnifique et géniale façon de rentrer dans l’art de Van Gogh. Pour les petits, la fascination est garantie. Quoi de mieux pour les faire entrer en douceur dans l’historie de l’art ?

    Susie Hodge et Teresa Bellón, Vincent Van Gogh, éd Larousse Jeunesse, coll. Arty Pop, 2025, 10 p.
    https://www.editions-larousse.fr/livre/arty-pop-vincent-van-gogh
    https://www.susiehodge.com
    https://www.instagram.com/teresa_bellon

    Voir aussi : "Aimez-vous les livres pour enfants ?"

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  • Melting-Pop

    Si on allait dans le jeu des comparaisons, on dirait qu’il y a du eighties dans le nouvel album d’Homme bleu, Dark Matter – après son premier opus remarqué en 2023, Le bal des crocodiles. Du noir donc, comme son nom l’indique. Du gothique même, qui nous ramène dans l’univers des Cure (I Ride, The Knife Within). Mais ces années 80 sont réactualisées à la mode 2025, avec des sons électroniques qui nous font dire que Daft Punk est passé par là (I Ride).

    Cette pop-rock rythmée accroche les oreilles, sans aucun doute, grâce à cette belle insouciance (Sleeping With My Boots On). L’artiste assume ses influences à chercher du côté de Joy Division, The Pixies et les Cure, donc. Pas de chichi dans ce très joli opus : on est dans un univers familier, avec des mélodies impeccables et une production musicale soignée (Eagle Eye).

    Homme Bleu nous entraîne dans un univers musical attachant, croisant pop (I Will Forget You), rock (The Life In Me), folk (Old Time Religion) et même funk (les premières mesures de This Mortal Bed. Un vrai melting-pop !

    Coup de cœur !

    L’homme en bleu se fait même inquiétant dans l’excellent Murder In Slow Motion. Je vous parlais de gothique plus haut.

    On se repose ensuite avec la jolie ballade Stolen Kiss. Le piano-voix décroche au milieu de l’extrait pour donner à cet univers sucré un je ne sais quoi d’onirique… et de spatial. Un des meilleurs morceaux sans doute de l’opus.

    Le titre qui donne son nom à l’opus, Dark Matter, sonne comme le plus ambitieux de l’enregistrement. Il apparaît dans la deuxième moitié du disque, semblant avancer masqué mais c’est pour mieux surprendre l’auditeur. Pas étonnant que le titre du morceau ait été choisi pour nommer l’album. Disons aussi qu’il y a du Bowie – le Bowie de la Trilogie berlinoise ou du Outside de 1995 – dans cet extrait incroyable de sensibilité et de créativité dans sa richesse musicale. Un vrai coup de cœur !

    Ne boudons pas notre plaisir dans cet album soigné alliant avec élégance et intelligence sons eighties et arrangements modernes (End Of Summer). You’re My Friend, qui clôt l’album, illustre cette rencontre entre époques. On applaudit.   

    Homme Bleu, Dark Matter, Teenage Kicks Production, 2025
    https://www.facebook.com/profile.php?id=1049521119
    https://www.instagram.com/hommebleuofficiel

    Voir aussi : "Magali Michaut sort de sa bulle"

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  • Esprit Krafterwerk

    Je dois vous confier qu’en découvrant Le sourire de Vega, l’album de The Bousculaires, je ne m’attendais pas à être autant… bousculé. Pop joyeuse ? Jazz revisité ? Vous n’y êtes pas. C’est dans l’électro qu’il faut catégoriser ce premier opus du duo formé par Cécile et Alice.

    Dès les premières notes d’Entre tes mains galopantes (Na Na Na Na Na), on est dans un univers inédit. Irrésistibles, drôles et inventives, les deux acolytes The Bousculaires veulent sortent des sentiers battus, avec un rythme de plus de 9 minutes. Le reste est à l’avenant : près de 7 minutes d’une électro sombre inspirée de Krafterwerk (avec un titre faussement girly et vraiment provocateur, La culbute des coquelicots ou bien le futuriste Quantic Blow), plus de 8 minutes pour un Hors-Piste très électro seventies et 12 minutes pour l’électro-pop psychédélique Isaure Is Going Clubbing.

    Flipper sonore

    Cela vous donne une idée de l’esprit frondeur des Bousculaires, jamais avares de recherches sonores incroyablement culottées, à l’instar de ce dernier titre, véritable univers à part entière.

    Le Sourire de Véga se veut aussi un album dansant. We Want It Loud!, clament ainsi haut et fort les deux artistes ou dans le remuant et inquiétant Salty Light, véritable flipper sonore et que l’on imagine réjouissant en boîte de nuit. On voit déjà les stroboscopes danser au-dessus des têtes.

    On saluera l’inventivité de ce duo après une première vie sous le nom d'Anatomie Bousculaire qui les a fait connaître dans le monde entier à travers plus de 400 concerts en France et en Europe.

    Leur électro est décalée, à la fois transgressive, ouverte (Bollywood Water Call) et seyant comme un gant aux soirées clubbing (Red Dark Room [BMR]).

    L’opus se termine sur le titre qui donne son nom à l’album. L’électro se pare ici de pop, avec un gros travail sur la mélodie. Les deux amies de The Bousculaires montrent ici toute l’étendue de leur talent et de leurs inspiration. Les clubs en mal d’inspiration devraient s’en souvenir.          

    The Bousculaires, Le Sourire de Véga, 2025
    https://www.facebook.com/TheBousculaire
    https://www.instagram.com/the__bousculaires

    Voir aussi : "Italianna crooneuse"

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