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Bandes dessinées et mangas

  • Un badge, ça ne se perd pas !

    Au départ de La Faute (éd. Delcourt), une bande dessinée sortie en 2014 et qui est à découvrir ou redécouvrir, il y a un reportage du journaliste Michaël Sztanke, parti en Corée du Nord, l’un des pays le plus fermé de la planète. À l’époque, le dictateur Kim Jong-un vient de succéder à son père Kim Jong-il. Des doutes existent à l’époque sur la destinée du frère ennemi – et communiste – de la Corée du Sud comme sur les compétences et les projets du jeune autocrate, devenu depuis "le meilleur ami" de Poutine.

    En filigrane de la BD de Michaël Sztanke (au scénario et aux photos) et d’Alexis Chabert (au dessin), il y a donc l’arrivée d'une équipe de journalistes venus regarder, étudier puis rendre compte de la vie dans un pays intoxiqué par la propagande de Kim Jong-un. Cependant, le personnage central est fictif : il s’agit de Chol Il, un guide touristique aux ordres du pouvoir communiste, chargé de guider et surtout surveiller les deux journalistes français. Or, Chol Il a un souci : il a perdu son badge officiel. Pour cet incident banal, il risque gros, lui comme sa famille. Et même très gros !

    L’engrenage due à un anodin – et officiel – badge

    Il y a quelques années, Fabco avait imaginé une fable burlesque sur une carte de fidélité perdue dans notre beau pays. Cette autre histoire d’un objet anodin égarée devient ici un drame absurde, imaginé mais hautement crédible. "On n’égare pas son badge", relate Michaël Sztanke dans la postface, rapportant la remarque sèche d’un officiel.

    Dans cette aventure kafkaïenne, Chol Il fait figure de complice du régime mais aussi de victime dans un pays redoutable et violent. L’engrenage du à un anodin – et officiel – badge devient un drame épouvantable. Nous étions en 2014 à la sortie de la bande dessinée. Depuis, les choses ne se sont pas améliorées, loin s'en faut.     

    Michaël Sztanke et Alexis Chabert, La Faute, une vie en Corée du Nord,
    éd. Delcourt, coll. Mirages, 2014, 112 p.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-la-faute-une-vie-en-coree-du-nord

    Voir aussi : "L'interview (qui tue)"

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  • Jeunes filles paumées et princesses perdues

    Attention à l’endroit où l'on met les pieds. Avec ce troisième volume de La Dimension perdue, le cycle de bande dessinée underground de Nicolas Le Bault, le moins que l’on puisse dire c’est que l’artiste ne s’embarrasse pas de bienséance ni de vouloir plaire à tout le monde.

    Son univers de La Dimension perdue est un singulier projet sous un format magazine dans lequel l’histoire s’efface devant le graphisme brut, le surréalisme, la provocation, l’excès, sur fond de conte immoral autour de la violence domestique. L’histoire est finalement moins importante que les images choc et des saynètes comme sorties d’un cauchemar. L’auteur y parle de l’enfance martyrisée, des adultes – hommes – coupables et pervers et des traumatismes dont il est impossible de sortir. 

    Conte immoral

    Karine est la narratrice du récit contant la disparition de sa sœur Aurélia. Les jeunes filles sont soudées par la souffrance que leur inflige leur père, un homme affublé d’un groin en guise de nez. Voilà qui est éloquent ! Dans leur chambre commune, les adolescentes se noient dans un jeu vidéo (presque) aussi sordide que leur propre existence. Il y est question d’un chevalier, Boy, venu sauver des habitants, de jeunes filles transformées en poulpe, d’une princesse en danger et d’un œil maléfique.

    Voyage virtuel ? Enfermement dans une maison haïe et dangereuse ? Réflexions sur l'intime et les blessures de l'enfance et l'adolescence ? Il y a de tout cela à la fois dans cet épisode de La Dimension perdue. Une autre dimension faite de cauchemars, comme le dirait une célèbre série, mais aussi de traumatismes. Pour lecteurs avertis. 

    Nicolas Le Bault, La Dimension perdue #3, White Rabbit Prod, 2025, 40 p.
    https://whiterabbitprod.bigcartel.com/product/nicolas-le-bault-la-dimension-perdue-vol-3
    http://www.nicolaslebault.com

    Voir aussi : "Conte cruel"

    © Nicolas Le Bault

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  • Dé-bor-dée !

    Focus sur une bande dessinée sortie il y a un peu plus de deux ans. Il n’est pas trop tard pour donner une nouvelle chance à cette BD se voulant actuelle, tout en plaçant son histoire dans le futur, avec le récit d’une famille ordinaire se battant pour la paix domestique, sans perdre de vue la planète et avec une héroïne devant faire face à une surcharge mentale alors que son ingénieur de mari s’inquiète pour la santé du blé. Vous me suivez ?

    Aude Picault est au scénario et au dessin pour Amalia (éd. Dargaud), délicieux roman graphique, au scénario doux-amer et aux traits délicats.  

    Amalia est une mère de famille devant jongler entre son travail dans une entreprise de gestion des risques - avec tout le jargon corporate qui va avec. Elle a fort à faire avec Lili, sa petite dernière. Son mari, Karim, a, lui, le plus grand mal à gérer son adolescente de fille, plus intéressée par la mode et les réseaux sociaux que par l’école. La vie est trépidante, jusqu’à ce qu’Amalia craque. Burn out. Comment s'en sortir ?

    Gros coup de cœur pour Nora

    Aude Picault a choisi d’installer ses personnages très actuels, dans le futur. La France ressemble comme deux gouttes d’eau à celle où nous vivons. Seul l’environnement est devenu un sujet plus prégnant mais pas au point cependant de voir disparaître les travers de 2025 : parents débordés, charge mentale toujours sur les épaules des femmes, agriculture industrialisée – plus, même, qu’aujourd’hui. 

    La crise d’Amalia est traitée avec un mélange de légèreté et de gravité. L’auteure se garde bien de jouer les donneuses de leçons. Elle montre une histoire simple avec des personnages attachants – avec un gros coup de cœur pour Nora, l’adolescente insupportable et à qui on est prêts à tout pardonner. Et puis, il y a Amalia, brillante, courageuse et sensible petite femme prête à s’en sortir.    

    Aude Picault, Amalia, éd. Dargaud, 2022, 148 p.
    https://www.dargaud.com/bd/amalia-bda5367300
    https://www.audepicault.com

    Voir aussi : "Invisibilisés"

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  • La fille sur la photo

    On aime Jim que l’on avait déjà chroniqué pour des albums où il était au texte et au dessin (Une Nuit à Rome, L’Érection, Héléna), des œuvres incroyables pour leur sensibilité, leur audace et leur sens du récit. Place aujourd’hui à L’Étreinte (éd. Grand Angle), une BD plus récente où il est cette fois au scénario, laissant à Laurent Bonneau le soin de mettre en image l’histoire d’un homme paumé et poursuivi par une quête impossible et un deuil qui vient.

    À leur retour d’un séjour à Cadaqués, une station balnéaire en Espagne, Benjamin et Romy échangent sur la photo d’une baigneuse que l’artiste, sculpteur de son état, a pris par hasard. Sa compagne le taquine gentiment avant qu’une voiture ne surgisse. L’accident est inévitable. Pour Benjamin, les blessures sont superficielles mais Romy est placée en comas artificiel. Son état est désespéré et les visites à l’hôpital se multiplient. Comment vivre malgré tout ? Benjamin se remobilise pour respecter ses engagements professionnels - on lui a commandé une exposition de sculptures. Il décide aussi de faire une recherche autour de la mystérieuse baigneuse, leur dernier sujet de conversation avec Romy. 

    Les choses de la vie

    L’étreinte du titre de la BD n’en est pas vraiment une. Ou bien c'est, en réalité, le fantasme d’une étreinte car c’est un fantôme que poursuit le survivant de l’accident. Qui est cette jeune femme en maillot de bain se prélassant sur la plage et dont on ne voit même pas le visage ?

    Sur plus de 300 pages, le lecteur marche sur les pas de Benjamin et de son enquête. Cette jeune femme est-elle originaire de Cadaqués ? Est-ce une touriste française ? Une Espagnole ? Ou alors une violoncelliste qui jouait justement lors de son dernier funeste séjour ?

    Pendant que Benjamin court après une apparition, il consacre de moins en moins de temps à sa femme alitée, d’autant plus que son exposition le monopolise. La musicienne qu’il avait contactée s’invite justement au vernissage. Est-elle la fille de la photo ?

    Romy est partout dans l’histoire d’un homme paumé, sur le fil entre vie, mort, espoir de réveil, deuil et désir de vie. Jim fait référence au film Les choses de la vie, l’histoire d’un accident de voiture, avec Michel Piccoli et Romy… Schneider.

    La vie va-t-elle reprendre ses droits dans cette histoire d’un bref moment où la vie bascule ? La réponse se verra dans les dernières pages pleines d’onirisme et finalement d’amour.   

    Jim & Laurent Bonneau, L’Étreinte, éd. Grand Angle, 2021, 312 p.
    https://www.angle.fr/bd/grand_angle/l__etreinte/l_etreinte_-_histoire_complete/9782818979150
    https://www.facebook.com/jimterrasson
    https://www.laurentbonneau.com

    Voir aussi : "Rendez-vous jeudi prochain, même lieu, même heure"
    "La débandade"

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  • Invisibilisés

    On est bien d’accord : Milo Manara ne fera jamais des têtes de gondole des rayons BD. Disons aussi que cette histoire sulfureuse mettant en scène une jeune femme aux mœurs légère, surprise par un homme invisible aussi timide que complexé, peut être considérée comme très datée. Il faut dire que MeeToo est passé par là.

    On s’est penchés avec curiosité sur Le Parfum de l'invisible, une œuvre publiée pour la première fois en 1986, il y a presque 40 ans, par un des maîtres de la bande dessinée érotique. Les éditions Glénat publiaient en 2010 l’intégrale de cette histoire mêlant SF, thriller (pour la 2e partie) et aventure érotique.

    Miel, sémillante jeune femme aux longs cheveux clairs bouclés, tombe nez à nez, dans une chambre d’hôtel d’une belle cité balnéaire, avec un homme. Ou plutôt un "demi-homme". Scientifique de son état, inventeur d’une technologie d’invisibilité (il a testé sa création et est invisible à partir de la taille). L’intrus s’est immiscé dans la chambre de Miel pour s’approcher de l’amie de cette dernière, Béatrice, dont il est secrètement amoureux. Il lui fait promettre de garder le secret. Miel accepte. La voilà bientôt suivie partout par cet amoureux transi, sinon désespéré. 

    Scènes gênantes

    Cette histoire improbable d’invisibilité est bien entendu un prétexte pour Milo Manara de déshabiller ses héroïnes, à savoir la blonde Miel pour la première partie et la brune anonyme pour la seconde partie. Anonyme car, finalement, le dessinateur italien fait de ses personnages féminins des archétypes fantasmés. En cela, Le Parfum de l’invisible ne pourrait sans doute pas être réécrit et encore moins dessiné de nos jours. Mais le principal reproche que l’on fera à cette bande dessinée est de proposer des scènes gênantes où l’agression sexuelle et le viol sont traités avec légèreté, sinon désinvolture.

    Parlons des hommes. Falots, idiots ou, pire, violents ils sont ridiculisés. Le Professeur fait figure de pauvre type, aveuglé et au romantisme piétiné du pied. Disons aussi que les héroïnes de Milo Manara font figure de femmes fortes, menant les hommes à la baguette...

    Reste le dessin de Milo Manara qui a fait la célébrité de l’artiste. "Ses" femmes sont représentés avec amour. Les traits sont fin et l’influence de la ligne claire est évidente. Cela donne une étrange BD, à la fois datée, charmante, bourrée d’humour et dont on pardonnera – car l’époque était différente ! – l’audace, choquante pour beaucoup. Une histoire où le sexe a le beau rôle. 

    Milo Manara, Le Parfum de l'invisible, Intégrale, éd. Glénat, coll. Drugstore, 2010, 112 p. 
    https://www.glenat.com/bd/series/le-parfum-de-linvisible
    https://www.milomanara.it

    Voir aussi : "Le Caravage ressuscité en BD"
    "”Tu dessines vachement bien les femmes”"

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  • Où sont les monstres ?

    En 2018, le premier tome de Moi, ce que j’aime c’est les monstres (éd. Monsieur Toussaint Louverture), d'une presque inconnue, Emil Ferris, faisait une entrée fracassante dans la bande dessinée. "Chef d’œuvre", "Une des plus grandes artistes de notre temps". Un choc culturel aussi remarquable que le dessein de la créatrice elle-même.

    Dessinatrice installée, Emil Ferris voit sa vie chavirer en 2002, à l’âge de 40 ans, lorsqu’elle se fait piquer par un moustique pour ne reprendre ses esprits que trois semaines plus tard. Victime du Syndrome du Nil Occidental dans sa forme la plus grave, les médecins estiment qu’elle ne pourra plus marcher ni tenir un crayon. Elle se bat pourtant, allant jusqu’à scotcher un stylo à sa main. Mieux, elle se lance dans un roman graphique dessiné au stylo à bille. Beaucoup d’éditeurs snobent cette œuvre incroyable, le premier volume de Moi, ce que j’aime c’est les monstres. À sa sortie, le succès est là, critique et public. Sept ans plus tard, en 2024, sort enfin le deuxième tome de cet opus hors-norme, dans tous les sens du terme.

    Sur les 800 pages de l’œuvre d’Emil Ferris, il est bien entendu question de monstres, narrés précisément par une monstre. Elle se nomme Karen Reyes et vit à Chicago à la fin des années 60 entre une mère aimante et à la forte personnalité et un frère dessinateur toujours abonné aux mauvais coups. Karen se réveille un matin en loup-garou, une nouvelle condition fort déplaisante et suscitant évidemment les moqueries de ses camarades et son exclusion. Lorsqu’un matin sa voisine Anka Silverberg est retrouvée morte d’un coup de pistolet, Karen se mue en détective privée. Elle découvre grâce à son enquête que les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

    Opus hors norme... Graphiquement, cette œuvre en deux tomes est une merveille

    Qui sont les monstres ? Voilà la question rythmant les deux tomes du roman graphique d’Emil Ferris – en attendant sans doute un troisième volume. Karen, attachante adolescente, bringuebalée entre une mère traditionnelle et Deeze, son frère aux mauvaises fréquentations  mais qui n’en est pas moins aimant pour sa jeune sœur.

    Dans cette bande dessinée (pardon, ce roman graphique), la narratrice alterne les époques et les intrigues, du Chicago de la fin des années 60, avec la Guerre du Vietnam et la contestation sociale en toile de fond, à l’Europe des années 30 et 40. Anka, l’étrange voisine, qui a aussi connu une courte relation avec Deeze, est à la fois le double de Karen et le fil conducteur d’un récit riche et baroque. S’y mêlent l’art, la violence, les secrets de famille et les monstres, qu’ils soient incompris, terribles, doux ou méchants. Emil Ferris suit le parcours d’Anka, fille abandonnée, tombée dans la prostitution dans le Berlin des années 30, jusqu’au fin fond de la monstruosité, dans un camp de la mort.

    Graphiquement, cette œuvre en deux tomes est une merveille. Pas une page ne ressemble à l’autre. Les inventions visuelles de l’auteure son innombrables, constatation d’autant plus remarquable que le premier tome a été écrit alors qu’Emil Ferris n’était pas à 100 % de ses capacités, loin s’en faut. Le deuxième tome suit la même veine. On sent la main de la dessinatrice plus assurée, ce qui ne l’empêche pas de faire montre d’autant de maestria que pour le premier volume. Une œuvre monstrueuse, à plus d’un titre, qu’il faut absolument avoir chez soi.      

    Emil Ferris, Moi, ce que j’aime c’est les monstres, 2 vol.,
    éd. Monsieur Toussaint Louverture, 2018 et 2024, 416 p. par vol.

    https://www.monsieurtoussaintlouverture.com
    https://www.instagram.com/emilferris

    Voir aussi : "Tintin, retour aux sources"

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  • Astérix collable

    Personnage fictif incontournable de la culture française, Astérix a les honneurs de La Poste en ce début mars avec l’édition d’un un carnet de 12 timbres-poste. La Poste met à l’honneur les personnages les plus emblématiques du célèbre village gaulois, accompagnés de leurs bulles et des fameuses onomatopées.

    Petit et rusé, le célèbre Gaulois déploie des trésors d’énergie face aux Romains qui occupent la Gaule (ils sont fous ces Romains !). Avec Obélix, ils forment un duo comique qui fonctionne à merveille depuis 65 ans déjà…

    De très nombreux lecteurs s’identifient à ces Gaulois moustachus, joyeux, râleurs et bagarreurs créés en 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo. 40 aventures ont été ainsi été publiées, et Astérix tient toujours tête à César tandis qu’Obélix et son fidèle Idéfix sont toujours prêts à se distraire en envoyant dans les airs des légions entières de soldats romains. On croise aussi dans ces albums un chef de village ombrageux, une charmante Falbala, du poisson rarement frais, un forgeron peu sensible à la musique du barde… Cette riche galerie de personnages, c’est tout un monde qui appartient à notre patrimoine commun !
    Voilà qui justifie la pertinence de l’édition de ce carnet de timbres.

    Timbre Astérix
    Création graphique : Étienne Théry - ASTÉRIX ® OBÉLIX ® IDÉFIX ®
    © 2025 Les Éditions Albert René / Goscinny-Uderzo

    Impression : Héliogravure Format du timbre : 24 x 38 mm
    Présentation : 12 timbres-poste autocollants  Tirage : 2 919 000 exemplaires
    Valeur faciale : 1,39 € Lettre Verte
    Conception graphique timbre à date : Étienne Théry
    https://www.laposte.fr/boutique
    https://www.lecarredencre.fr

    Voir aussi : "Miniature hommage à Agnès Varda"
    "Astérix et compagnie"

    © La Poste, conception graphique Etienne Théry -ASTÉRIX ® OBÉLIX ® IDÉFIX ®
    © 2025 Les Éditions Albert René / Goscinny-Uderzo

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  • Tintin, retour aux sources

    Depuis la mort d’Hergé en 1983, aucune nouvelle aventure de Tintin n’est sortie. Frustrés, les tintinophiles se rabattent sur l’œuvre passée du dessinateur belge, comme sur des essais dont Bla Bla Blog s’est largement fait l’écho et sur des publications d’inédits. Les éditions Moulinsart ont fait aussi le pari de nourrir les fans d’Hergé avec une collection l’exégèse et l’histoire de l’œuvre d’Hergé, album par album.

    Voici donc les premiers livres consacrés à Tintin au Pays des Soviets et Tintin au Congo, publiés respectivement en 1929 et 1931. Philippe Goddin s’est attelé à la tâche en s’intéressant à ces deux livres mythiques quoique mal-aimés, pour ne pas dire sous-évalués avec le temps.

    Le premier, Tintin au Pays des Soviets est l’œuvre d’un jeune dessinateur de 22 ans, déjà archidoué. Contre toute attente, le feuilleton en bande dessinée qu’il imagine pour Le Petit Vingtième, le journal qu’il l’emploie, obtient un succès inattendu en Belgique. Hergé imagine un reporter de son journal partir dans la Russie soviétique – l’URSS – pour y relater les méfaits du communisme car Le Petit Vingtième revendique son appartenance au conservatisme et au catholicisme.

    Voilà donc le jeune Tintin, pas plus âgé que son créateur, parti en direction de Moscou. Il y découvre la propagande soviétique, les élections truquées, les procès arbitraires et la violence d’un pays lancé dans la folie du bolchévisme. De cette aventure, Tintin et son fidèle compagnon Milou en ressortent sains et saufs, avec, par dessus le marché, une houppette qui ne quittera plus la tête du jeune héros. Un an plus tard, fort de ce succès, c’est dans le Congo belge qu’Hergé amène son héros. C’est une Afrique colonialiste aux forts relents racistes que le petit journaliste découvre avec une naïveté dont il lui sera beaucoup reproché. 

    Hergé invente deux jeunes héros farfelus, Quick et Flupke, comme si l’hypothèse Tintin pouvait être levée à tout moment

    Philippe Goddin retrace l’histoire de chacun de ces albums, le premier volume étant le plus intéressant en ce qu’il revient sur la genèse de l’œuvre d’Hergé. Crayonnés, reproduction de planches en noir et blanc ou en couleur, couvertures inédites et photos rares enrichissent ce Tintin au Pays des Soviets. On découvre un dessinateur génial à la plume incroyablement sûre – ah, ce couple de danseurs de tango ! Créateur de la fameuse ligne claire, Hergé démontre qu’il a été fortement influencé par les comics américains. À ce sujet, l’ouvrage reproduit de superbes illustrations tirées du Triomphe de l’Aigle rouge.      

    Tintin au Congo n’était certes pas l’ouvrage le plus simple à mettre en exégèse. Très daté, colonialiste, raciste, aussi peu écolo que possible (le nombre d’animaux tués inutilement est légion), l’album reste mal-aimé. Philippe Goddin ne cache pas ses défauts. Mais il souligne aussi ses qualités. Le dessin est plus travaillé et le scénario moins confus que la première aventure russe. L’humour omniprésent est typique des années 30, alors même qu’Hergé invente deux jeunes héros farfelus, Quick et Flupke, comme si l’hypothèse Tintin pouvait être levée à tout moment.

    On sait qu’il n’en saura rien et qu’après la Russie puis le Congo c’est en Amérique que le détective belge se rendra. 

    Philippe Goddin, Tintin au pays des Soviets, Les coulisses d’une œuvre, éd. Moulinsart, 2024, 112 p.
    Philippe Goddin avec la participation de Dominique Maricq, Tintin au Congo,
    Les coulisses d’une œuvre
    , éd. Moulinsart, 2024, 104 p.

    https://boutique.tintin.com/fr/33973-accueil-les-coulisses-dune-oeuvre-tintin-au-pays-des-soviets-24601
    https://boutique.tintin.com/fr/32499-accueil-les-tribulations-de-tintin-au-congo-24406

    Voir aussi : "Adieu, Tintin ?"
    "Tintin, son œuvre"
    "Exégèse tintinesque"

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