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"On va se perdre dans le délire / Faut que t’arrive à me le dire / Je pourrai jamais dire non / Je vais me faire tatouer ton nom", confie-t-elle en musique, dans une déclaration enflammée mais qui sent aussi l’aliénation ("Putain tu me brises le cœur / Je sais pas comment revenir / Ni comment toute cette douleur / Va faire un jour pour partir / Laisse moi te retenir").
Musicalement, le single allie chanson française, pop et influences électro, avec ce je ne sais quoi d’influences méditerranéennes – corses, on s’en doute. Et avec ça une voix veloutée, aux accents graves.
Altiera confirme qu’elle est une sacrée personnalité de la scène française, construisant une carrière de chanteuse aux multiples influences.
Il y a de la soul chez Dahlia Dumont, mais de la pop-soul dopée à l’électronique, avec une énergie sans artifices (Betty II). C’est ce que l’on aime chez notre Frenchie, de retour avec son nouvel album de 12 titres, bien nommé Fantasia.
Oui, Dahlia Dumont sait être fantaisiste, se jouant des rythmiques et des voix. La ballade Stalker, aussi classique soit-elle dans sa facture, réserve de jolies surprises, sous forme d’emprunts aux sons urbains, latinos, world et électros.
Fantasia ne se prend jamais au sérieux. Qu’on se le dise. Le morceau Semi-Automatic Trinket (Take It!) est un vrai tour de force, et dans sa composition et dans son instrumentation, mixant flow américain et intrusion de l’accordéon. On n’oubliera pas non plus le rieur et fantasque Oblivion II, faussement je-m’en-foutisme mais réellement bien... foutu.
L’auditeur ou l’auditrice tomberont sans doute sous le charme du sensible Sickmess qui nous envoie assurément du côté des influences afro-américaines, tout comme d’ailleurs le voyageur Crossing To Brookling.
Le sacrément culotté Fantasia, qui donne son nom à l’opus, fait le choix du français et d’un texte sans fard ("Des fantasmes, je m’en méfie ! Des fantasmes, tellement envie !"). Freud aurait adoré ! Philippe Katerine aussi… A découvrir absolument !
Freud aurait adoré ! Philippe Katerine aussi…
On retombe en terrain plus familier, et néanmoins tout aussi passionnant avec le plus pop, Wishing Well. Dahlia Dumont nous prouve qu’elle est une nouvelle voix de la scène française à suivre, délimitant son univers, à mi-chemin entre le rock psychédélique des années 70 et les années 2020 riches des influences soul, jazz, urbaines et électros, mais aussi marquées par des préoccupations actuelles, dont féministes. On pensera, à ce sujet, à l’éloquent et poignant Consent.
Le talent de Dahlia Dumont ne cesse d’étonner tout au long de la découverte de l’album. Que l’on pense au morceau Sentimental Reasons, reggae amoureux dopé aux vagues synthétiques. Enivrant et franchement bluffant, autant pour son orchestration que pour son travail mélodique.
Ce qui n’empêche pas la chanteuse de savoir rester sur des chemins plus balisés – nous ne dirons pas plus sage – à l’exemple de sa ballade sous forme de confidence, The Walls, pour nous le meilleur titre de l’opus.
On n’oubliera pas un passage par le jazz, période Juliette Gréco de Saint-Germain-des-Prés, avec le poétique et surréaliste L’Oppossum (Drops). Un joli bouquet de Dahlia, donc !
La chanteuse parisienne se produira à l’Espace Sorano à Vincennes le dimanche 21 septembre à 17 heures.
Sarah Lancman, récompensée par de prestigieux prix dont le Concours International SURE Vocal du Montreux Jazz Festival, se produira avec le Quatuor Hanson au cours d’une soirée qui promet d’être étincelante et classe.
À noter également que Sarah Lancman sortira son futur album Paris-New York courant 2026, sous la réalisation artistique de l’harmoniciste aux Grammy Award Grégoire Maret. Il y aura toujours la présence du Quatuor Hanson sur quelques titres. On y trouvera notamment une reprise du standard de Michel Legrand, La chanson de Delphine.
Gageons que Bla Bla Blog devrait vous en reparler.
C’est une belle et bonne chanson française que nous propose Magali Michaut, avec son EP, La bulle, de retour après son premier album Impressionniste. Une bulle, certes, mais une bulle qui n’empêche pas l'autrice-compositrice-interprète à la tête bien faite et bien pleine (violoniste classique, thésarde en bio-informatique) d’en sortir pour aller vers le monde – qu’elle a par ailleurs parcouru dans les grandes largeurs.
Ses quatre titres, d’une belle facture combinant chanson française et folk, sont autant de confessions d’une femme qui chante et parle – et qui parle même très bien – de son besoin d’amour, de complicité et de partage d’une bulle de tendresse : "Viens dans mes bras / Y’a rien qui brûle / Viens tu verras / Prends mes lunettes / J’e fais d’la place / Dans mes mensonges / Et mes messes-basses / Je passe l’éponge / Sur mes sornettes." (La bulle)
Droit au cœur, mais toujours avec pudeur
Magali Michaut sait aller droit au cœur, mais toujours avec pudeur, lorsque, par exemple, elle parle de son père et de son absence : "On fait comme si / Comme ci, comme ça / Et je chéris / Ce moment là / Oh t’en vas pas, me laisse pas là" (Reste avec moi).
C’est l’artiste engagée autant que la scientifique qui parle dans son constat amer d’un monde qui ne tourne pas tout à fait rond : "Mais où va-t-on ? / S’interroge le neutron / Mais où va-t-on ? / S’interroge le bozon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le photon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le gluon" (Où va-t-on). On ne manquera pas le clip singulier pour un tel morceau.
L’auditeur ou l’auditrice entrera un peu dans la tête de l’artiste grâce à ces souvenirs partagés, ceux, par exemple, d’une native de Cergy ("Cergy, j’y suis / Cergy, j’y pense / Cergy, j’y vis / Cergy, j’y danse"). On ne quitte jamais vraiment son pays et ce n’est pas Malagi Michaut qui dira le contraire.
On a trouvé la BO cool de cette fin d’été. Il s’agit du Nemsis qui, après leur premier album Second Step On The Moon, propose un opus sobrement et mystérieusement appeléMensis_Vol II. Et pourquoi pas ? Mais ne nous arrêtons pas à cela, car ce projet se révèle comme une vraie belle découverte pop, commençons avec le sucré, estival et pop Arimna.
"Pop". Voilà le mot magique. Car derrière ce premier morceau en forme de carte postale venue tout droit de Rimini, se cache un album malin et captivant. Marta et Ange sont partis du côté des États-Unis, période seventies, pour chercher leur influence (Shooting Stass), mixant joliment anglais et français (les envoûtants et sensuels Toi & Moi et Elle & lui).
C’est simple. On est sur une autre planète, avec un opus comme venu d’une "autre planète". Ces deux là sont heureux, c’est visible, et ils l’expriment en musique. Idéal pour cette fin d’été. Les rythmes dansent, la production propose 13 titres étincelants au service de messages inspirants sur l’amour, les rencontres et l’espoir (Une autre planète). En un mot, le bonheur (Tôt ou tard… tout va bien).
La pop est solide et traduit la solide expérience du duo
Mensis va tout aussi bien chercher ses influences du côté des années 80, en reprenant le formidable Mobilis in mobile, chef d’œuvre d’Hubert Mounier et de ses amis de l’Affaire Louis Trio. La voix veloutée de Marta sert à merveille ce tube pour en faire une revisite solaire et rêveuse. Autre reprise, cette fois dans une facture folk et blues, le standard Mr Bojangles : "I knew a man Bojangles / And he danced for you / In worn out shoes / With silver hair, a ragged shirt / And baggy pants, the old soft shoe". Immanquable, évidemment.
Pour May 1997, c’est plus vers les nineties que l’on se tourne, avec ce titre rythmé mais aussi plus sombre. De même, Eternal Will Be séduit par sa la belle densité, sa belle facture pop et traduit la solide expérience du duo : sens de la mélodie, orchestration riche et production impeccable.
Chanson française, pop, rock, psychédélisme. Chacun de ces termes convient à un album attachant et cohérent. Mensis nous embarque dans leur monde où, parfois, il n’est pas besoin de mots, à l’instar de l’instrumental The Dawn Of Soraya, délicat et mélancolique. Une Soraya de retour plus tard dans l’opus avec The Twilight Of Soraya, tout aussi contemplatif, pour ne pas dire triste.
Mensis termine sur un Premier Samedi Du Mois qui vient de nouveau éclairer un projet musical abouti et intelligent.
Impossible ne rester insensible à Artdéco qui nous revient cette année avec un nouvel album, sobrement intituléÀ Présent. Ce disque a été réalisé par Antoine Essertier (Vianney, Keziah Jones, Daran…). Cet opus est paradoxalement placé sous le signe du passé. Passé tout d’abord avec la facture pop-rock eighties et nineties, le musicien ne cachant pas son appétence pour U2 ou Serge Gainsbourg. On saurait difficilement le blâmer. Passé également avec les thèmes de ces 14 titres, dans lequel le souvenir, la nostalgie et la difficulté de tourner la page semblent être les dénominateurs communs.
Il y a, pour commencer, le morceau qui donne son nom à l’opus. Dans À nouveau, ArtDéco fait le constat d’un couple en déshérence, tout en invitant à ne pas tourner la page : "Reprenons notre amour à zéro / Il serait temps qu’on se parle à nouveau". Et même lorsque départ il y a, pas question de couper totalement les fils "Voyage avec moi", chante-t-il dans le morceau éponyme. Cette invite au souvenir est reprise dans Ne m’oubliez pas : "Écrivez mon nom quelque part / Ne m’oubliez pas".
On saluera la belle création qu’est Amour Winchester, jolie déclaration amoureuse en forme de jeu en plein Far West. Dans Astroman, cette fois c’est dans un espace imaginaire que nous transporte le chanteur, mais cette fois plus de gravité : "Foutu pour foutu / C’est trop tard / Tout est fini". En cette période d’été, on écoutera Palava non sans nostalgie : ce sont des souvenirs de plages qui intéressent ArtDéco, que ce soit à Juan-les-Pins, à Nice, à Monaco ou à Palavas, justement.
On saluera la belle création qu’est Amour Winchester
Un enfant sommeille derrière celle de l’artiste à l’œuvre dans une production musicale soignée. Il revient à ses promesses et ses secrets de gamins dans le morceau sensible Notre secret, redonnant vie à un amour d’enfance, comme pour le rendre immortel ("Dans mille ans j’te jure / Que je t’aimerai").
Cependant, parfois, c’est la mémoire qui fait défaut, à l’instar de Je ne m’en souviens plus. Tel n’est pas le cas de Louve, déclaration pour une mère capable d’effacer les "peurs" et "les ombres à chaque pensée de toi".
Plus sombre et plus atypique dans cet album, dans le morceau 340 visages, c’est le chiffre 340 qui est répété en forme de mantra. Le titre rappelle ces visages de migrants noyés dans la mer, comme par les flux d’informations et souvent de préoccupations futiles (McDo, réseau, bécanes…).
C’est un ArtDéco rock qui se déchaîne, moins sage, dans le singulier Schrödinger. Tout aussi engagé que la chanson précédente, l’artiste fait un triste constat : "Qu’est-ce qu’elle me manque ma vie d’avant", plus "insouciante". "Sans cesse on pratique la superposition quantique", constat-t-il encore, fataliste, philosophe et… un peu physicien.
Après le plus léger Panama et le psychédélique et poético-humoristique Astroman, ArtDéco termine - presque - son album avec Loin des autres. Le musicien revient une nouvelle fois vers le passé, avec cette chanson en forme d’autobiographie et de confession, celle d’un garçon seul et "déraciné", issu d’un pays méconnaissable où "la forêt a brûlé". Voilà qui est, hélas, très d’actualité.
L’album propose, en guise d’au revoir, une reprise pop des Moulins de mon cœur de Michel Legrand. Sans doute, le compositeur préféré de Jacques Demy aurait apprécié cette modernisation d’un grand classique de la chanson française. Le titre a en tout cas généré près de 4 millions de vues en quelques mois sur Internet.
Altiera fait partie de ces artistes qui nous magnétisent dès que l’on commence à les connaître. Elle vient de sortir son single Tant pis, dont Bla Bla Blog s’était fait l’écho. Il nous a donné envie d’en savoir plus sur cette musicienne au parcours atypique, passionnant et aux ambitions certaines.
Bla Bla Blog – Bonjour, Altiera. Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ? Altiera – Je suis auteure, compositeure, interprète et productrice. J’ai commencé le piano quand j’étais petite puis je l’ai enseigné pendant plusieurs années. J’ai eu un Master 2 d’Histoire de l’Art et après avoir travaillé dans les musées et les galeries d’Art j’ai décidé de me lancer dans la musique. J’ai chanté dans les bars et aussi dans les sound system dans lesquels j’improvisais en chantant avec des rappeurs. J’ai publié 2 albums sous un autre nom de scène. Au moment du covid j’ai mis la musique en pause et j’ai travaillé sur un projet de peinture. Aujourd’hui je reviens à la musique avec un nouveau nom de scène et un nouveau projet.
BBB – Votre dernier single parle d’amour, mais d’amour déçu. Altiera –Tant pis c’est une chanson qui m’a été inspirée par une phrase du film Interstellar qui dit : "De toutes les choses que nous percevons, seul l’amour transcende les dimensions temporelles et spatiales". Cette phrase a résonné en moi à un moment où je vivais quelque chose qui nécessitait que je lâche prise. Je suis passionnée d’astronomie et écrire cette chanson m’a apaisé en imaginant que l’histoire d’amour qui ne peut pas fonctionner au présent existe peut-être ailleurs, dans un autre univers, une autre dimension ou une autre vie.
"Un film d’amour musical"
BBB –Quelles sont vos influences ? De quels artistes vous sentez-vous la plus proche ? Altiera – J’ai des influences diverses, j’ai grandit avec le rock, la chanson française et les chants corses. Quand j’étais adolescente j’écoutais beaucoup de hip-hop, de R&B et de trip hop. Je pense qu’aujourd’hui je suis très influencée par tous ces styles, y compris par l’électro, le blues, la soul et la musique classique. Je suis une fan absolue de Björk, Sade, Lana del Rey, Barbara, James Blake, Asap Rocky, Gwen Stefani, Lauryn Hill, Laura Pausini, Radiohead et Norah Jones. En ce moment j’écoute beaucoup des artistes de la nouvelle scène R&B anglophone comme Snoh Aalegra, Rimon, Sinead Harnett, Sabrina Claudio, Alina Baraz et Naomi Sharon.
BBB – Un EP est prévu pour 2026. On connaît déjà le premier single, Tant pis. Quel sera l’univers de ce mini-album ? Altiera – C’est un EP qui sera sous la forme d’un film d’amour musical. Ce projet parle d’Amour à 100% dans toutes les étapes de l’Amour; le coup de foudre, la rencontre, la beauté des sentiments mais aussi les peurs, la dispute, la rupture. C’est un projet que j’ai voulu complètement sincère quant aux sentiments, aux sensations, aux émotions et qui exprime la vulnérabilité à une époque où les écrans et les applications de rencontres tentent de faire croire que la vulnérabilité devient presque quelque chose de honteux. Je crois qu’aujourd’hui remettre l’amour, les sentiments et la vulnérabilité au centre c’est une forme de combat et de résistance.
BBB – Sur Bla Bla Blog, nous aimons parler de tous les arts ? Quels albums, films, séries et expositions vous ont le plus marqués dernièrement ? Altiera – Évidemment j’adore le film Interstellar et tous les films de Christopher Nolan et j’aime aussi les classiques du cinéma italien et américain comme L’Eclipse de Michelangelo Antonioni et Le Port de l’Angoisse de Howard Hawks. Dernièrement, j’écoute en boucle l’album de Rimon Children Of The Night et aussi le dernier projet de Naomi Sharon The Only Love We Know. L’été, j’aime écouter Karol G et bien sûr Bob Marley. D’ailleurs je crois que si je devais choisir un seul album à amener sur une île déserte ce serait sûrement un album de Bob Marley.
Partons à la découverte d’une nouvelle voix dans la chanson française. Celle d’Altiera.
Elle vient de sortir son nouveau single Tant pis, alliage et alliance envoûtants de chanson française, de pop et d’électro. S’il s’agit bien d’amour dans ce titre, il s’agirait d’un désir d’amour ou plutôt d’un amour possible… mais dans une autre vie : "Dans une autre vie / Dans un autre univers / On s'aime pour la vie / Et il y a pas de galère".
L’auditeur et auditrice sera séduit.e par la voix chaleureuse et veloutée d’Altiera, servie par une musique très actuelle, rythmée et aux sonorités électros. L’artiste en a visiblement sous la pédale et on attend avec impatience la sortie de son EP prévu pour 2026. Une jolie découverte.