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piano

  • Une pépite nommée Jaëll

    Marie Jaëll (1846-1925) fait partie de ces compositrices que l’on redécouvre depuis peu, un juste retour des choses, tant les femmes artistes, en particulier dans le domaine musical, ont été invisibilisées, pour ne pas dire ostracisées. On doit cette redécouverte de Marie Jaëll, née née Trautmann, au label La boîte à pépites et aux formidables interprètes Manon Galy, Léa Hennino, Héloïse Luzzati et Célia Oneto Bensaïd que nous adorons à Bla Bla Blog !

    Disons pour commencer qu’il y a un mystère Marie Jaëll. Née en Alsace, la musicienne commence une carrière sous les meilleurs auspices. Remarquée par Rossini, élève de Ludwig Spohr, dès son adolescence elle est louée par les critiques, joue beaucoup, est applaudie tout autant et fait figure de musicienne promise au plus grand avenir. Elle rencontre son futur mari, Alfred Jaëll et se marie. Quelques années heureuses s’ensuivent, marquées par des tournées fameuses mais aussi des compositions (assez peu finalement, 70 partitions – symphonies, concertos, mélodies ou opéras inachevés), dont de la musique de chambre. À cet égard, les années 1875-1886 sont une décennie fructueuse, avant une série de deuils, ceux de ses parents, de sa sœur mais aussi de Franz Liszt dont elle était proche. Sans compter la guerre de 1870, avec les conséquences sur son pays natal puisque sa chère Alsace tombe sous le joug allemand pour plusieurs décennies.

    L’enregistrement proposé par La boîte à pépites rassemble un ensemble d’œuvres représentatives de cette musique de chambre. Le Quatuor pour piano en sol mineur, écrit en 1875, semble refléter la période heureuse de Marie Jaëll. La compositrice s’inscrit dans le mouvement de musique française de cette période, un répertoire post-romantique inspiré par Robert Schumann et ses motifs à la fois colorés et expressifs (Allegro). On est captivés par l’Andante pathétique assez proche de l’esprit de Schubert pour ses lignes mélodiques. Marie Jaëll prouve qu’elle maîtrise à la perfection son écriture. Les instruments se lient avec une belle harmonie, sans laisser de côté l’émotion. Le maître mot est laissé aux cordes dans ce quatuor où le sobre et élégant piano de Célia Oneto Bensaïd n’est pas en reste. 

    Parfum franco-allemand

    On est séduits par le solide caractère de Marie Jaëll, tout comme celui formé par les quatre instrumentistes qui se répondent avec gourmandise dans le court et joueur Allegro Scherzando. Le Vivace con brio se déploie avec passion. On est au cœur d’un romantisme riche d’un parfum franco-allemand – le livret insiste sur la dimension brahmsiennne de ce quatrième mouvement.    

    Le trio pour violon, violoncelle et piano intitulé Dans un rêve, date de 1881. L’onirisme frappe aux oreilles de l’auditeur ou l’auditrice (le fier Allegretto et surtout le subtil et court Andantino). Marie Jaëll est à l’époque une figure importante de la musique française, avant que le modernisme - qui portaient les noms de Debussy, Fauré, Satie ou Ravel - ne rattrape son œuvre encore très influencé par la musique allemande du XIXe siècle. Il reste que Marie Jaëll ne renonce pas à son désir d’écrire des pièces à la fois harmoniques, romantiques en faisant se répondre des instruments dans des dialogues vivants (Allegro moderato).

    On sera tout autant séduit par l’Andantino de sa Romance pour violon et piano de 1882 ou l’irrésistible Ballade pour piano et violon de 1886, une mélancolique pièce qui marque déjà une fin artistique. Ce qui la rend particulièrement poignante. Bientôt, la compositrice abandonne la scène et l’écriture. Une perte, certainement. En attendant, il reste son œuvre bien vivante que quatre musiciennes ambitieuses et talentueuses nous font découvrir.    

    Marie Jaëll, Une quête d’infini,
    Manon Galy (violon), Léa Hennino (alto), Héloïse Luzzati (violoncelle) et Célia Oneto Bensaïd (piano),
    La boîte à pépites, 2025

    https://citedescompositrices.com/la-boite-a-pepites-label

    Voir aussi : "Liza by Lucile"
    "Album univers"

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  • Minute, un peu de Stéphane Michot

    On le sait : rien n’est plus compliqué que la simplicité. La preuve avec Les Minutes du Soir (chez Indésens) avec le court (moins de vingt-quatre minutes) et lumineux album de Stéphane Michot. Décidément, la création contemporaine sait aujourd’hui toucher aux âmes, après des décennies de recherches et de concepts qui ont pu laisser pas mal d’auditeurs et d’auditrices à la porte.

    Les Minutes du Soir, ce sont quatorze pièces néo-classiques – on a même envie de dire post-romantiques – jouées au piano par le compositeur lui-même. Minute papillon, La Minute Blonde, La Minute Inutile ou Les Minutes de Raphaël : Stéphane Michot décline en musique ces courts moments, dans des pièces – des "miniatures", précise-t-il – ne dépassant jamais les deux minutes, à l’exception notable des Minutes se dessinent, des Minutes de l’Empereur, des Minutes Bleues, des Minutes de James… et des Secondes de Camille (sic).

    L’opus débute avec Minute Papillon faisant inévitablement penser à une variation des Variations Goldberg de Bach. Voilà qui lance un album séduisant de la plus belle des manières. Stéphane Michot poursuit avec une Minute Blonde, sur une veine plus romantique, comme dans une déclaration d’amour – à une jeune femme blonde ? On se laisse prendre par la main tout au long de cet enregistrement aux mélodies simples et envoûtantes (Les Minutes d’une Amandine, Les Minutes Bleues).

    La preuve que tout n’est pas entièrement perdu en ce bas monde

    Stéphane Michot sait tout autant être mélancolique (Les Minutes d’Ilan), rêveur (Les Minutes se dessinent), triste (La Dernière Minute) amoureux (La Minute Blonde, donc, mais aussi Les Secondes de Camille). Qu’un compositeur d’aujourd’hui se lance dans un projet tout autant sensible que conceptuel démontre que tout n’est pas entièrement perdu en ce bas monde. C’est d’ailleurs ce qu’il semble promettre dans la délicate Minute d’un Possible.

    Stéphane Michot connaît ses classiques, lui qui propose une Minute de l’Empereur semblant nous catapulter en plein XIXe siècle, dans un de ces salons bourgeois européens. Avec la Minute Inutile, le musicien propose une pièce dense et savoureuse semblant lorgner du côté de Yann Tiersen, à l’instar également des Musiques de Raphaël. Plus longue encore (un peu plus de deux minutes quarante-cinq), Les Minutes de James se montrent plus sombres, plus "sérieuses" même comme l’aurait dit Satie, un compositeur que Stéphane Michot ne renierait certainement pas.

    On parlait de simplicité, une obsession chez Debussy. Elle est déclinée sous forme de berceuse dans La Minute Sacrée. Élégance de la mélodie, toucher en finesse du pianiste. Oui, la simplicité est décidément un art et Stéphane Michot y excelle. 

    Stéphane Michot, Les Minutes du Soir, Indésens Calliope, 2025
    https://indesenscalliope.com/boutique/les-minutes-du-soir
    https://www.facebook.com/StefaneMC
    https://www.youtube.com/@psyshowman

    Voir aussi : "Souvent musique varie"

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  • Souvent musique varie

    Même sans être familier de Brahms, l’écoute de son Thème et Vériations, op. 18b paraît immédiatement familier. Au piano, Sandra Chamoux va à l’essentiel : lignes mélodiques simples mais prenantes et surtout le romantisme chevillé au clavier. Oui, cette œuvre qui ouvre cet enregistrement Indésens résonnera fatalement chez l’auditeur et l’auditrice. Sandra Chamoux rappelle d’ailleurs dans le livret que "le mot Resonare veut dire Résonner, et le mot Sonarae : Jouer…"

    Le fameux thème de Brahms est issu de son premier Sextuor à cordes que Clara Schumann, dont il était amoureux, aimait. À sa demande, Brahms écrivit pour son anniversaire une transcription pour piano solo du mouvement lent du sextuor. On est d’accord pour dire, avec Sandra Chamoux, que cet opus 18b est peu connu. C’est fâcheux et cela rend d’autant plus précieux sa présence dans l’album Résonare proposé par la pianiste française. Que l’on pense à la dernière variation, la septième, écrite comme une marche funèbre.  

    Autres variations, celles de Félix Mendelssohn dont on ne dira jamais assez que la mort de ce génie à l’âge de 38 ans a laissé un vide immense, tant il a brillé par son influence sur le XIXe siècle. Voilà une autre preuve avec ses Variations sérieuses en ré mineur op. 54. Après un thème Andante, dix-sept variations , suivies par un Presto finale, viennent montrer toute la maîtrise de Mendelssohn. À l’instar de Bach – dont la Chaconne, présent d’ailleurs dans l’enregistrement de Sandra Chamoux, l’inspire – le compositeur allemand déploie sa virtuosité – canons, ballades, chorals, mouvements lents, vifs, très vifs, agités ou au contraire comme suspendus. On parle de virtuosité dans la composition. Il en faut aussi chez Sandra Chamoux pour proposer ces courtes variations (de moins de vingt secondes à un peu plus d’une minute) sans ciller, en variant les effets et en ne laissant pas la technique jouée sur l’émotion.         

    "Variations corelliennes"

    Serge Rachmaninov est présent dans ce programme grâce à ses Variations sur un thème de Corelli, op. 42. On reconnaîtra ce thème ancien, populaire en Italie depuis la fin du XVe siècle. Il s’agit au départ d’une danse appelée Folia qui va ensuite devenir un thème musical apprécié chez les compositeurs. En 1700, Corelli l’utilise pour sa Sonate pour violon et basse continue. En 1931, Serge Rachmaninov est exilé en France depuis la Révolution russe. Il compose 20 variations sur ce thème, une œuvre qui sera à la fois la seule écrite dans notre pays et la seule pièce pour piano seul. Ces "variations corelliennes" ont une place particulière dans son répertoire. Rachmaninov propose, comme il en a peu l’habitude, une œuvre dépouillée, sombre, pour ne pas dire aride. C’est l’âme d’un Russe banni de son pays, d’un exilé s’apprêtant à quitter le continent européen et qui ne reverra plus son pays. Voilà vingt variations poignantes que Sandra Chamoux dévoile avec dans toute sa nudité.  

    Nous parlions de la Chaconne de Bach. Elle est présente dans sa version de Busoni. Modernisée, dépouillée, bouleversante. Sandra Chamoux déploie les près de seize minutes de cette œuvre spectaculaire. La Chaconne a été écrite entre 1717 et 1720 par un Bach au sommet de son art. Elle entre dans la deuxième Partita pour violon. La Chaconne, qui termine la pièce, impressionne tant les compositeurs que des variations sont écrites. Brahms s’y attelle notamment. Pourtant, c’est la variation d’un musicien bien moins connu, Ferruccio Busoni (1866-1924) qui vient donner une ampleur inédite à la création originelle. Bach était déjà éternel. Busoni lui apporte en plus une modernité incontestable.  

    Sandra Chamoux, Résonare, Indésens Calliope, 2025
    https://www.sandrachamoux.com
    https://www.instagram.com/sandrachamoux
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100042048775710
    https://indesenscalliope.com

    Voir aussi : "Un inconnu nommé Dupont"

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  • Très grand Bacri

    Nicolas Bacri est l’un de nos meilleurs compositeurs contemporains, multiprimé et plusieurs fois nommé aux Victoires de la Musique classique. Très demandé, il est l’auteur de plus de 150 partitions, aussi bien dans la musique symphonique, l’opéra, la musique de chambre que l’oratorio. Il est de retour cette année avec un nouvel album, Da Camera (Passavant), interprété par Elizabeth Balmas, au violon et à l’alto et Orlando Bass au piano. L'enregistrement se compose de deux nocturnes et de trois sonates, toutes datant des années 2000 à 2019, si l’on met de côté la Sonata Da Camera aux dates de composition échelonnées sur plus de vingt ans.

    Mais commençons par le Notturna ed allegro op. 151, commandée au départ par la pianiste luxembourgeoise Sabine Weyer, une œuvre au départ pour trio piano-violon-violoncelle. Le compositeur précise que cette pièce peut être et, d’ailleurs, a été joué sur d’autres instruments, que ce soit en solo – on pense à la flûtiste Jieun Han – ou à plusieurs. Ici, au violon, alto et piano avec Elizabeth Balmas et Orlando Bass.

    Nicolas Bacri fait partie de ses compositeurs qui entendent réconcilier l’irréconciable : la musique contemporaine atonale et sérielle et le classicisme, sans a priori, en privilégiant le travail sur le langage (on pense au motif basé sur les lettres B.A.C.R.I., comme il le rappelle dans le livret du disque) mais aussi sur l’expressivité – on hésitera à employer le terme d’"expressionnisme". Le résultat de cette première nocturne c’est un dialogue, non sans tension – féminin et masculin, comme il le remarque lui-même – mais finalement tendre et qui va vers l’apaisement et un bel éclat de lumière.

    Influencé par le modernisme atonal du début du XXe siècle (on pense à Berg et surtout à Webern, pour sa sensibilité et sa précision), Nicolas Bacri a écrit en 1977, alors qu’il n’a même pas 17 ans, la Sonata Da Camera, op. 67. Il a retravaillé cette œuvre tout au long de sa carrière, en 1997 puis en 2000. Pour autant, reste l’essence "juvénile" de son thème. La passion se devine dans l’Andante de la Sonatina dont s’emparent avec fougue Elizabeth Balmas et Orlando Bass. Il faut de la technique pour s’attaquer à cette pièce ambitieuse et qui donne son nom à l’opus. C’est dire son importance. On parle d’expressionnisme dans cette sonate qui suit la carrière de Nicolas Bacri et à laquelle il avoue être attaché. Que l’on écoute le nerveux Scherzo et le long et bouleversant Pezzo elegiaco (adagio molto). On peut d’autant plus parler de romantisme contemporain. Le compositeur français évoque d'ailleurs la figure de Schubert lorsqu’il parle de "la douceur et la quasi naïveté" du thème centrale de la Sonate op. 67 qui se termine par des variations à la fois déroutantes et virtuoses (Variazioni). Elizabeth Balmas et Orlando Bass démontrent que l’audace moderne de l’atonalité n'est pas morte.

    Romantisme contemporain

    Autre Nocturne, Tenebrae, datée de 2015 et 2016, voit Nicolas Bacri revenir vers l’harmonie, sans pour autant tourner le dos à une construction musicale ambitieuse. Cette Nocturne n°6 a été écrite pour le piano. La prise de son met à l’honneur le jeu tour à tour puissante, élégant, sombre (d’où le titre Tenebrae) et expressionniste d’Orlando Bass. Le compositeur confie qu’il s’agit d’une de ses pièces pour piano les plus représentatives.  

    La Sonate n°2 op. 75 est proposée dans une version pour violon et piano. Elle date de 2002. Là aussi, elle peut s’écouter comme une réconciliation entre ses premières compositions sérielles et atonales et son retour vers la tonalité, avec toujours la recherche de l’expression et du sentiment. Il s’agit de l’une de ses pièces les plus significatives, comme il le confie lui-même et il est vrai qu’elle reste extrêmement jouée. Elizabeth Balmas et Orlando Bass s’affrontent plus qu’ils ne discutent, tout en tension (Introduction et Allegro), avant une Élégie à la fois sombre et mystérieuse. La violoniste semble voler au-dessus de ce mouvement qui voit dialoguer les deux instruments, tel un chant d’amour d’amour et de douleur, avant un long et éloquent silence. La Sonate n°2 se termine par un Rondo infernal, telle une danse des morts, tour à tour riante, menaçante mais finalement non sans rédemption.

    La Sonata Variata op. 75 est proposée dans une version pour alto seule. Elle a été écrite entre 2000 et 2001. L’auditeur ou l’auditrice découvrira un Nicolas Bacri joueur et ne tournant pas le dos à la mélodie (Preludio), pas plus qu’à ses influences classiques, à l’instar de sa Toccata rustica. Lorgnant du côté de Bach, le compositeur français fait se rejoindre archaïsme et modernité. L’alto reste tendu de bout en bout, avalant tout l’espace sonore durant deux minutes 30. Cette dernière sonate se termine par un finale nommé Metamorfosi. Un mouvement mystérieux, comme son nom l’indique. On est loin des premières œuvres atonales de Nicolas Bacri.

    L’artiste ne vend pourtant pas son âme à la modernité néoclassique. Toujours aussi exigeant, il reste un compositeur mû d’abord par l’émotion, l’expressivité et une écriture très fine, ce que le livret de l’album laisse à voir. Son homologue néerlandais John Borstlap a salué Nicolas Bacri comme "le compositeur français le plus important depuis Messiaen et Dutilleux" C’est dire l’importance de son œuvre, à découvrir ou redécouvrir donc.

    Nicolas Bacri, Da Camera,
    Elizabeth Balmas (violon et alto) & Orlando Bass (piano), Passavant, 2025

    https://www.facebook.com/nicolasbacriofficial
    http://www.nicolasbacri.net/biographiefr.html
    https://www.passavantmusic.com

    Voir aussi : "Un inconnu nommé Dupont"
    "Plus d’air, plus d’espaces"

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  • Un inconnu nommé Dupont

    C’est sur un véritable tube que commence le dernier album de la pianiste Natacha Melkonian, à savoir le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. La pianiste française, se produisant désormais à l’international, s’en empare avec ce qu’il faut d’élégance et de tact pour une pièce archi-jouée, demandant tout sauf de l’esbroufe. Une entrée en matière séduisante mais finalement peu étonnante.

    La surprise vient avec la suite de son programme, à la fois audacieux et passionnant. Natacha Melkonian choisit en avant de mettre à l’honneur Gabriel Dupont (1878-1914), contemporain de Debussy, avec qui il partage d’ailleurs le goût pour des pièces "impressionnistes", aux subtiles couleurs. La pianiste a fait le choix de consacrer l’essentiel de son opus à La maison dans les dunes. Ce cycle datant des années 1907-1910 est composé de dix pièces tout à tour contemplatives (Dans les dunes, par un matin clair), naturalistes (Voiles sur l’eau, Le soleil se joue dans les vagues, une pièce joueuse et expressive), fortement empreintes de nostalgie (le mélodieux morceau La maison du souvenir ou le plus sombre Le soir dans les pins), mélancoliques (la bien nommée Mélancolie du bonheur) mais aussi avec je ne sais quoi de fantaisiste (Mon frère le Vent et ma sœur la Pluie). Au sérieux impénétrable de Debussy, on peut préférer la proximité et le caractère attachant de Dupont que Natacha Melkonian a la bonne idée de mettre à l’honneur.

    Lyrique ? Oui. Mais aussi naturaliste et descriptif

    Pour ce cycle paisible et méditatif, l’esbroufe est interdite. La pianiste l’a bien compris, qui se ballade avec naturel dans ces paysages sans doute normands – le pays d’origine du compositeur.

    Si les peintres impressionnistes pouvaient avoir une BO, ce serait sans doute vers Gabriel Dupont qu'ils se tourneraient, compositeur plus moderne qu’on ne le dirait de prime abord (Le soir dans les pins). Dupont est maître dans l’art de retranscrire des paysages battus par le vent et la mer (Le bruissement de la mer, la nuit). Lyrique ? Oui (que l’on pense à la pièce Clair d’étoiles). Mais aussi naturaliste et descriptif (Houles), ce qui rend sa musique si immédiatement attachante, grâce ici au talent remarquable de Natacha Melkonian.

    Parlons enfin des trois dernières pistes présentes dans l’album. Il s’agit de Correspondances. La première datée de 1906-1907, la deuxième de 1909-1913 et la troisième non-datée. Natacha Melkonian a fait le choix de lire des extraits de ces correspondances écrites par Dupont. Voilà qui nous fait connaître l’artiste de la manière la plus directe possible. Gabriel Dupont apparaît comme un compositeur plus vivant que jamais. Voilà une manière inédite de découvrir un artiste resté dans l’ombre de Debussy. Il était temps de s’y réintéresser. Merci à Natacha Melkonian et à Indésens.

    Natacha Melkonian, La maison dans les dunes, Indésens Calioppe, 2025
    https://indesenscalliope.com/boutique/la-maison-dans-les-dunes/
    https://www.instagram.com/natachamelkonian
    https://linktr.ee

    Voir aussi : "Marie Jaëll et ses amies"
    "Sacrés romantiques !"

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  • Marie Jaëll et ses amies

    Trois compositrices sont mises à l’honneur dans ce programme musical proposé par Présences compositrices dont l’objectif est la redécouverte de compositrices talentueuses oubliées. Marie Jaëll – dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog – Hedwige Chrétien et Louise Héritte-Viardot sont proposées dans un programme de musique de chambre postromantique.

    Commençons par Hedwige Chrétien (1859-1944). Son talent pour le solfège, l’harmonie et la composition est devenu évident dès ses jeunes années, avec de nombreux prix. Soyons lucides : pour les femmes musiciennes de cette époque, l’enseignement, plutôt que les concerts publics, est depuis longtemps une voie quasi obligatoire qu’elle choisit de suivre, avant de l’abandonner pour raisons de santé. Elle se consacre à la composition et écrit près de 250 pièces.

    L’album proposé par le Duo Neria, avec Natacha Colmez-Collard au violoncelle et Camille Belin au piano, propose deux œuvres représentatives de cette musique française néo-romantique, à savoir un délicat lied (Soir d’automne). L’influence de César Franck est bien là, dans cette subtilité des vagues mélodiques et des émotions tout en retenue. On trouve cette même délicatesse dans ses Trois pièces pour violoncelle et piano. Camille Belin caresse les touches du piano lorsque les cordes de Natacha Colmez-Collard déploient de soyeuses lignes mélodiques (Sérénité). Plus étonnant encore l’est ce Chant du soir aux accents folkloriques. Il semble que l’auditeur ou l’auditrice soit propulsé dans l’intimité d’une soirée d’hiver au siècle dernier. La dernière pièce de cette œuvre est ce Chant Mystique, sobre, tout en recueillement mais aussi fort de lignes mélodiques laissant deviner l’extrême sensibilité d’Hedwige Chrétien que l’on découvre avec plaisir.

    Marie Jaëll (1846-1922), de la même génération, commence à sortir de l’oubli et il est normal qu’elle soit présente dans cet opus. Franz Liszt a encouragé cette brillante musicienne, prodigieuse, perfectionniste et douée d’un grand lyrisme. Une romantique dans l’âme, comme le montre cette Sonate pour piano et violoncelle en la mineur, composée au départ – nous sommes en 1881 – pour piano seul. À l’écoute, l’influence des compositeurs romantiques allemands saute aux oreilles. 

    L’indifférence, donc. Injuste ? Oui !

    Marie Jaëll fait alterner lignes mélodiques audacieuses et joueuses, ruptures de rythmes et expressivité (Allegro appasionato). À l’écoute en particulier du scintillant Presto, le Duo Neria prend un plaisir évident dans l’interprétation de cette sonate qui a fait dire à David Popper, le violoncelliste qui a créé avec Marie Jaëll cette œuvre : "Vous n’avez rien de français en vous". Étonnant aveu, en forme de reproche voilé, dans cette période de haines mutuelles entre l'Allemagne et la France.  

    L’Adagio s’écoute comme un mouvement rêveur, pour ne pas dire onirique. Cette longue déambulation romantique prouve à quel point la compositrice mérite d’être redécouverte et ses œuvres jouées et rejouées. Il semble que Natacha Colmez-Collard et Camille Belin font inlassablement le tour de cette partie empreinte de mystères, laissant largement la place aux silences et à de longues respirations, avant un dernier mouvement. Le Vivace molto, d’une délicieuse fraîcheur, sonne avec une étonnante modernité dans cette facture postromantique.        

    Louise Héritte-Viardot (1841-1918) est la moins connue de ces compositrices. Des anges s’étaient pourtant penchés au-dessus de son berceau : une mère, Pauline Viardot, chanteuse mezzo et compositrice, une tante fameuse, la diva Maria Malibran ("La" Malibran) et un père directeur du Théâtre-Italien. Pourtant, la jeune femme a pour ambition de faire connaître ses compositions. Charles Gounod l’aide et la conseille dans ce projet. Un mariage raté, la guerre de 1870 et surtout une relative indifférence de la bonne société musicale ne rend pas grâce à ses talents de compositrice. Elle est prolifique – plus de 300 pièces, a-t-elle calculé – mais peu sont publiées et moins encore sont jouées. L’indifférence, donc. Injuste ? Oui !

    C’est sa Sonate en sol mineur op. 40 qui est proposée dans l’enregistrement. On se laisse séduire par la fluidité et la tension de l’Allegro commodo, mélodique et d’une formidable jeunesse. L’œuvre daterait de 1909 mais des musicologues la situerait plus tôt, dans les années 1880. peu importe. Le Duo Neria replace au grand jour une pièce virtuose et lyrique, à l’exemple du premier mouvement, long de plus de 9 minutes.

    Il faut voir le visage volontaire de Louise Héritte-Viardot pour deviner un solide caractère, audible dans cette œuvre dense et colorée. Et aussi romantique, à l’exemple du deuxième mouvement Andantino assai, molto expressivo. Bouleversant chant d’adieu, cette partie est jouée par deux interprètes exprimant d’une manière poignante une partie dont le terme de romantisme n’est pas galvaudé, avant un Intermezzo allegretto scherzando plus léger, puis un Finale (Allegro non troppo) donnant à entendre une compositrice que l’on a plaisir à découvrir. Merci au Duo Neria et à Présences compositrices ! 

    Impressions romantiques / Marie Jaëll – Hedwige Chrétien – Louise Héritte-Viardot,
    Duo Neria – Natacha Colmez-Collard
    , violoncelle & Camille Belin, piano, Présences compositrices, 2025

    https://www.presencecompositrices.com/mag/impressions-romantiques
    https://www.duoneria.com

    Voir aussi : "Résurrection"

     
     
     
     
     
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  • Philippe Guilhon Herbert : "Ravel est au plus près de mon parcours de musicien"

    Philippe Guilhon Herbert sort cette année un album Ravel. La commémoration du compositeur français, dont nous fêtons les 150 ans, est l’occasion pour le pianiste de proposer un enregistrement des plus singuliers. Nous avons voulu en savoir plus. 

    Bla Bla Blog – Bonjour, Philippe. Dans votre actualité musicale, il y a un album Ravel, un compositeur dont nous fêtons les 150 ans de la naissance. Que représente Maurice Ravel pour vous et, surtout, quelle place tient-il dans votre panthéon musical ?
    Philippe Guilhon Herbert  –  Bonjour et merci de notre entretien. 
    Durant ma prime jeunesse, Maurice Ravel m'a été moins familier que Claude Debussy, dont j'avais très tôt étudié de nombreuses pièces, comme ses Préludes et Images. A l'âge de 15 ans, j’ai travaillé Une barque sur l’océan, découvrant ainsi  l’extraordinaire raffinement et la fluide virtuosité de Ravel, dont les œuvres ne m’ont depuis plus quitté ; Gaspard de la Nuit, Valses nobles et sentimentales, mais aussi son sublime Trio, qui allient à son génie harmonique et mélodique un sens du rythme unique. Aux côtés de Beethoven, Schubert et Chopin, Ravel est au plus près de mon parcours de musicien.

    BBB – Ravel a été et est toujours archi-joué. Dans votre dernier album (Piano Works, Indésens Calliope), vous avez fait un choix singulier : celui de proposer des pièces jouées non pas sur un mais sur trois pianos. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
    PGH –  L’enregistrement s'est déroulé en trois lieux distincts : le temple luthérien Saint Marcel à Paris (Sonatine)  le studio de Meudon (Ondine)  ainsi qu’une salle de concert à Bangkok (Valses nobles et sentimentales, Pavane…), avec trois dispositifs de micros, harmonisés grâce au mastering de S. Bouvet, ingénieur du son. Ce Steinway D et ces deux Fazioli proposent une large gamme de timbres et de résonnances, offrant une grande variété de nuances et un vaste éventail de sonorités.

    Bla Bla Blog – Beaucoup d’auditeurs et d’auditrices ne connaissent pas ces Valses nobles et sentimentales de Ravel. Pourquoi avoir choisi de les proposer ? 
    PGH – Il est vrai que La Valse est plus connue que ses Valses nobles et sentimentales ; toutefois  ce recueil est sublime de subtilité, de grâce, mais aussi d’énergie rythmique et de contrastes. Il offre une large variété de registres, de couleurs et climats, de dynamiques, jusqu’à sa dernière valse qui, extatique, voit le temps musical se gondoler, se suspendre puis s’assoupir.

    Ravel. Stravinsky et Debussy sont des "phares"

    Bla Bla Blog – Pourquoi n’avoir proposé que deux parties pour Ma mère L’Oye ?
    PGH – Il s'agit de la version originale, pour piano à 4 mains, dont seules ces deux pièces peuvent être jouées par un seul interprète.

    Bla Bla Blog – Vous vous intéressez aux créations contemporaines. Finalement, Maurice Ravel était-il plus moderne qu’on ne veut bien le dire ? 
    PGH – Ravel. Stravinsky et Debussy sont des "phares" qui ont éclairé tout le 20ème siècle musical. Leur génie visionnaire inspire toujours la création contemporaine, sans aucun doute.

    Bla Bla Blog – Pouvez-vous nous parler de vos projets pour la fin de cette année et pour 2026 ? De nouveaux enregistrements ? Des tournées ? 
    PGH – J’ai enregistré début Juillet un double programme Beethoven & Schubert ; j’espère que le label Indésens Calliope, selon son calendrier, le publiera en 2026. Je souhaite enregistrer un second volume Beethoven prochaInement ; quant aux concerts, attendu que je réside en Asie depuis quelques années mais souhaiterais à présent revenir vivre à Paris une grande partie de l’année, il s’agit pour moi d’organiser ici un 3come back".  

    Bla Bla Blog – Nous aimons bien interroger nos invités sur leurs coups de cœur ? Quels sont les vôtres en matière de musique, au sens large, comme en matière de cinéma, de télévision, d’expositions ou de lectures ? 
    PGH – Je suis passionné par le talent et la beauté artistique sous de nombreuses formes (les grands acteurs-trices, réalisateurs-trices, différents genres musicaux, les arts plasiques…) mais si je dois retenir une figure majeure de mon intérêt et de mon étude constante, il s’agit de l’œuvre de Schopenhauer. 

    Bla Bla Blog – Merci, Philippe.
    PGH – merci à vous.

    Maurice Ravel, Piano Works, Philippe Guilhon Herbert, Indésens Calliope Records, 2025
    https://indesenscalliope.co
    https://www.facebook.com/pghpianist

    Voir aussi : "Ravel nu"

    Photo : Avec l'aimable autorisation de l'artiste

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  • Ravel nu

    Les enregistrements de la musique de Ravel sont particulièrement importants en cette année qui marque les 150 ans de sa naissance. De tous les compositeurs français du XXe siècle, il est sans doute celui qui a marqué le plus profondément la mémoire collective et l’admiration des amoureux et amoureuses de la musique classique.

    Voilà une preuve supplémentaire avec ce programme pour pianos – au pluriel car Philippe Guilhon Herbert a enregistré cet album sur pas moins de trois instruments distincts, aux sonorités et touchés sensiblement différents. Piano Works (Indésens Calliope) propose un choix d’œuvres, alternant des "tubes" (Pavane pour une infante défunte, Ma mère L’Oye) et des moins connues (ses Valses nobles et sentimentales et le court Prélude en la mineur, M.65).

    Mais commençons par le commencement, avec la magnétique Pavane pour une infante défunte. Chant de deuil, ce morceau prend, sous les doigts de Philippe Guilhon Herbert l’aspect d’une consolation et d’un au revoir à peine triste. Au pire, mélancolique, dans toute sa nudité.

    Gaspard de la nuit est d’abord une œuvre pour piano de 1908, avant d’avoir été transcrite pour orchestre plus de 80 ans plus tard. On est, avec Philippe Guilhon Herbert, dans l’essence de cette pièce à la fois rêveuse et fantasmagorique. On peut parler de néoromantisme mais aussi d’impressionnisme dans la partie Ondine, illustrant le conte d'Aloysius Bertrand mettant en scène une nymphe des eaux tentant de séduire un homme. Ravel en fait une pièce onirique. Le pianiste s’approprie l'œuvre avec la même délicatesse que la Sonatine, chaque note sonnant avec une grande précision. Le mouvement Modéré est joué avec lenteur, ce que la pianiste Marguerite Long préconisait d’ailleurs. Bien vu. Le Mouvement de Menuet entend moderniser une danse archaïque, non sans nostalgie, donnant à cette partie une atmosphère souriante et presque naïve. Le mouvement Animé qui vient clore la Sonatine a cet aspect pétillant et rythmé, sans esbroufe pourtant, ce qui rend cette œuvre composée entre 1903 et 1905 si attachante. 

    Ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques

    Le tombeau de Couperin est plus connu. Il a été composé en pleine première guerre mondiale, après la participation de Ravel à la terrible Bataille de Verdun qui le laissera blessé. Démobilisé en 1917, le compositeur écrit cette suite en six pièces (il y en a la moitié dans l’enregistrement de Philippe Guilhon Herbert) après l’avoir mûrie depuis 1914. La mort de sa mère en 1917, qui le laisse inconsolable, fait de ce Tombeau de Couperin, une œuvre très personnelle. Si Ravel s’inscrit dans la tradition française de François Couperin, le Tombeau a été écrit en hommage à des artistes et anciens camarades de tranchées de Ravel : le musicien Jacques Charlot pour le Prélude, le peintre Gabriel Deluc pour le Forlane et Jean Dreyfus pour le Menuet (ce dernier est de la famille du compositeur et musicologue Roland-Manuel). Faussement léger (Prélude), ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques. Le mouvement Forlane, une ancienne danse italienne, est ici singulièrement proposée dans un rythme plus que lent, funèbre. Cette partie s’étire avec douleur mais aussi pudeur. Philippe Guilhon Herbert n’en rajoute pas dans ce mouvement moderne, en dépit de son ancrage dans la tradition du XVIIe siècle. Tradition également avec le Menuet que Ravel épure et transforme en chant d’adieu.  

    Dans l’opus, Philippe Guilhon Herbert a choisi de proposer les Valses nobles et sentimentales, écrites en 1911. le compositeur comme le pianiste proposent là une palette de ces huit valses si différentes. Il y a la brillance de la première ("Modéré – très franc"), la moderne et expressive deuxième ("Assez lent"), la coquette "Modéré", la fantasmagorique "Assez animé", l’intimiste "Presque lent", le très court mouvement "Vif" (pas tant que cela, cependant), le mélancolique "Moins vif" (un petit joyau) et l’Épilogue "Lent". Cette dernière partie est la plus longue de la suite de valses. Des Valses nobles et sentimentales qui ont été décriées à leur sortie en 1911, en raison de leur modernité.

    Ma mère L’Oye ne pouvait pas ne pas apparaître dans ce programme. Philippe Guilhon Herbert a sélectionné seulement deux pièces, la Pavane de la Belle au bois dormant et Le jardin féérique. Le mystère et la grâce de Ravel sont là, dans leur beauté et leur finesse, avec en plus l’onirique et merveilleux Jardin féerique. Les doigts de Philippe Guilhon Herbert ne jouent pas. Ils effleurent les touches, comme pour ne cas casser l’harmonie de ce joyau, jusqu’au rideau final.

    Bientôt, sur Bla Bla Blog, le musicien répondra en exclusivité aux questions de Bla Bla Blog.

    Maurice Ravel, Piano Works, Philippe Guilhon Herbert, Indésens Calliope Records, 2025
    https://indesenscalliope.com
    https://www.facebook.com/pghpianist

    Voir aussi : "Qui n’aime pas Ravel ?"
    "Le retour de Claire Désert chez Maurice Ravel"

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