Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

contemporain

  • Yves, Ariana et Caroline 

    C’est une création majestueuse qui nous est proposée, via la pianiste Caroline Fauchet. Yves Levêque la dirige, ainsi que l'Orchestre Colonne, pour son Concerto en do mineur, surnommé "Ariana". Cette œuvre, enregistrée en création mondiale en novembre 2022 à la Salle Colonne, a remporté les premiers prix aux concours internationaux "World Classical Music Awards", "World Grand Prix Music Contest", "Royale Music Compétition", "Royal Sound Music Compétition", "Franz Schubert International Music Compétition" et le "World Online Music Competition". N’en jetez plus ! Voilà qui est en tout cas un indice que nous avons à faire à une œuvre contemporaine qui a toutes les chances de rester dans les annales. Ajoutons aussi qu’au départ de ce concerto, il y a une série télévisée pour lequel Yves Levêque avait composé en 2019 un court générique.  

    Ariana s’inscrit dans une veine néo-romantique, marchant avec audace sur les pas de Rachmaninov. Le premier mouvement "Allegro molto moderato" est d’une puissance incroyable, servie par le jeu virtuose de Caroline Fauchet. Le souffle slave est indéniable dans ce qui s’apparente au portrait musical d’une Ariana rêvée. Est-elle russe, slave, orientale ou française ? L’auditeur pourra s’en faire son idée. 

    On s’attendait pour cette création néo-classique à un deuxième mouvement adagio ? On l’a.

    On s’attendait pour cette création néo-classique à un deuxième mouvement adagio ? On l’a, et c’est même un "Adagio Sostenudo". Ce mouvement s’étire avec grâce et une suavité toute mélancolique, servi par une pianiste décidément au diapason. Les cordes vibrent comme jamais, comme aux grandes heures compositeurs russes romantiques. C’est une respiration aux teintes orientales que nous propose Yves Levêque et l’Orchestre Colonne.

    Un "Allegro Scherzando" vient compléter le concerto pour piano. Très "musique française" – on pense à Ravel et Saint-Saëns – Yves Levêque propose une partie comme apaisée, mais non sans couleurs. Le piano de Caroline Fauchet se fait plus subtile encore. L’œuvre devient également ici contemporaine, avec ces rythmes mystérieux, et presque primaires. L’auditeur notera par ailleurs l’équilibre dans la composition de cet allegro tout aussi puissant que le premier mouvement. Les cordes font là aussi merveille, sans que jamais le piano de Caroline Fauchet s’efface ou ne soit au contraire écrasé par l’ensemble Colonne. Il prend même le lead dans la toute dernière partie du mouvement, avec une grâce mêlée de joie de vivre et de lyrisme, concluant avec conviction ce que le compositeur nomme "une fresque musicale tonale".

    C’est une œuvre classique qui vient compléter l’album, comme pour rappeler l’une des influences d’Yves Levêque. Honneur donc à César Franck, avec une œuvre tardive, son Prélude, Choral et Fugue composé en 1884 et que Caroline Fauchet, de nouveau, interprète avec passion.  Le premier Prélude Moderato se déploie sur une délicate ligne mélodique romantique. Le Prélude est suivi d’un Choral à la solennité évidente, pour ne pas dire au mysticisme. Le style classique français est à l’honneur dans ce sens de l’équilibre et de la retenue. La surprise vient sans doute pour l’auditeur de la Fugue. César Franck suit ici les pas de Jean-Sébastien Bach, tout en y ajoutant sa modernité et les derniers échos du mouvement romantique. Vraiment éclatant.   

    Yves Levèque, Ariana Concerto en do mineur, César Franck, Prélude, Choral et Fugue, FWV21,
    Caroline Fauchet (piano), Orchestre Colonne, IndéSens Calliope Records, 2024
    https://yves-leveque.com
    https://www.caroline-fauchet.com 
    https://www.lapetitemaisonalourmarin.com

    Voir aussi : "Franck par Lazar"
    "Winter is coming"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Harpe et Basson au rooftop

    Avec l’album Harp and Bassoon "On the Roof", c’est une plongée dans une tradition musicale multimillénaire qui nous est proposée, en même temps qu’un ensemble de créations contemporaines de la compositrice israélienne Anna Segal. Cet enregistrement propose ainsi le premier enregistrement mondial du Concerto Judaica pour harpe et basson.

    Quelle audace ! Une œuvre contemporaine est en soi une gageure, mais alors que dire lorsque sont mis à l’honneur la harpe et surtout le basson – instrument injustement incompris, sinon mal aimé… Anna Segal fait surtout bien plus que cela. Elle s’appuie sur la longue tradition culturelle et musicale juive pour proposer de réconcilier des univers que l’on dirait a priori irréconciliables.

    L’auditeur saluera la densité comme la richesse de ce concerto, mené par l’orchestre Israel Strings Ensemble dirigé par Doron Salomon. Anna Segal a composé une œuvre faisant un large pont entre sons immémoriaux venant de ce côté de la Méditerranée et inventions musicales à base de ruptures de rythmes et de musique atonale. L’Orient est l’univers où baigne ce concerto éminemment moderne mais refusant de tourner le dos au passé. Que l’on écoute les lignes orientales de harpe au milieu de concerto – en un seul mouvement – pour s’en rendre compte. Il y a aussi de la joie, de la vie et de l’allant dans l’opus de la compositrice israélienne, dont le tour de force de mettre le basson en vedette n’est pas le moindre de ses coups de force. 

    Chants revivifiés

    À côté du Concerto Judaica, l’auditeur découvrira des créations contemporaines plus courtes, s’inspirant elles aussi largement des traditions juives. La délicatesse et la sensualité de "Désir" sont évidents dans ce qui peut s’apparenter à un vrai chant d’amour mélodieux.

    Les neuf chansons qui suivent sont inspirées de la tradition biblique. Il s’agit d’une "Mosaïque biblique pour Basson et Harpe" comme l’annonce l’album. Au mystérieux "Samson et les Renards", vient répondre des lectures musicales des personnages de Jaël (Livre des Juges), Jonas ("Jonas et la baleine"), "Yudan le prêtre", Déborah (Livre des Juges), "Les Lions" (Daniel), sans oublier "L’Arche de Noé". Anna Segal. La composition de la musicienne fait la part belle aux inspirations et aux couleurs orientales ("Yudan le prêtre"). La modernité et même l’humour ("Jonas et la baleine") viennent se mettre au service de chants revivifiés.

    Ce n’est pas à proprement parlé du sacré dont il s’agit ici, en dépit des thèmes adoptés par la compositrice, mais bien de chants profanes multimillénaires inspirés de la Bible, et qu’Anna Segal, en se basant sur des thèmes hébraïques traditionnels, parvient à rendre modernes.

    Avec le chant consacré à l’Arche de Noé, Anna Segal prend le parti d’un titre court et à la facture contemporaine. Deux autres chants sont à signaler : "Les oiseaux" et "Amen pour toujours". Le premier est court d’un peu plus d’une minute, se joue d’une mélodie entêtante, avant de se terminer par quelques percussions. Le second se déploie avec mélancolie. La fin, douce et pleine d’espoir, se laisse deviner, appuyée par la harpe de Rachel Talitman et le basson de Mavroudes Troullos.

    Trois chansons viennent clôturer cet enregistrement passionnant et d’une grande volupté. Ce sont des airs folkloriques ("La caravane, "Le Pardon – Prière" et le délicat "Chanson d'amour yéménite") qu’Anna Segal revisite en réconciliant, de nouveau, traditions musicales ancestrales et inventions sonores contemporaines.

    Du très, très bel ouvrage.

    Anna Segal, Harp and Bassoon "On the Roof", Rachel Talitman (harpe) et Mavroudes Troullos (basson), Israel Strings Ensemble dirigé par Doron Salomon, Harpe & Co, 2023
    https://www.prestomusic.com/classical/products/9541289--harp-and-bassoon-on-the-roof-music-by-anna-segal
    https://annasegal.musicaneo.com

    Voir aussi : "Rui Lopes, le basson peut lui dire merci"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Concerto pour le monde d’après

    Les deux premières surprises à la découverte du Concerto pour violon du compositeur américain Todd Mason viennent de la durée de l’œuvre – un peu plus de 23 minutes – mais aussi de sa structure – un seul mouvement, allegro. Cette composition de 2022 est proposée par Ulysses Arts dans un enregistrement tout juste sorti, avec Tosca Opdam au violon et avec le Budapest Scoring Orchestra dirigé par Péter Illényi.

    Todd Mason n’ambitionne ni plus ni moins que de proposer une œuvre pour notre temps, résolument contemporaine (elle a été composée en plein Covid), mais d’une si grande solidité qu’elle affrontera sans coupé férir le monde d’après.    

    Le concerto s’ouvre avec un gong, instrument des plus immémoriaux, comme le rappel que le compositeur entend s’accrocher au passé et à à de brillants anciens. Les noms d’Alban Berg et de Béla Bartók viennent inévitablement en tête. Le violon de Tosca Opdam entre en jeu très rapidement. La violoniste néerlandaise apporte son souffle lyrique, sa nervosité comme sa dimension pathétique dans cette œuvre aux multiples facettes et aux nombreuses ruptures de rythmes. Il semble que, vers le milieu du concerto, la violoniste et l’orchestre s’affrontent, avant que Tosca Opdam ne se lance dans une partie solo, offrant à cette allegro un singulier chant romanesque et mélancolique.    

    Une large palette de couleurs, de rythmes et d’émotions

    L’auditeur sera sans doute marqué par les influences de Todd Mason dans cette œuvre relativement courte. Nous parlions de Berg et Bartók. Il y a aussi le choix pour le compositeur américain de ne pas oublier la mélodie, le classicisme, le romantisme mais aussi la musique populaire, à travers par exemple des fragments de fanfare au début du concerto. Force reste toutefois au modernisme et au contemporain, ce qui donne à cette œuvre une large palette de couleurs, de rythmes et d’émotions, jusqu’aux dernières notes. Avec une Tosca Opdam encore une fois irrésistible.

    L’autre œuvre de cet enregistrement d’UA est cette Chamber Suite en trois mouvements, écrite en 2020. L’auditeur découvrira une composition plus familière à ses oreilles, plus tonale, avec des cordes incroyablement denses et riches. Todd Mason évoque pour le premier mouvement "Allegro deciso" une étonnante influence : celle de mélodies folkloriques arméniennes, preuve que, ici comme dans son concerto pour violon, le compositeur américain refuse de complètement tourner le dos au passé.

    Pour le deuxième mouvement "Expressivo", place à l’émotion mais aussi au tragique, à telle enseigne que l’on pourra y trouver la marque d’Henryk Górecki et de sa troisième Symphonie n°3 "des chants plaintifs". Quant au troisième et dernier mouvement, "Spirito", enlevé pour ne pas dire nerveux, il évoque une dance traditionnelle européenne, dans une facture classique, et qui aurait tout à fait sa place dans une BO de film ou de série.  

    Au final, avec ces deux œuvres, l’auditeur aura eu la chance de découvrir ou redécouvrir deux artistes passionnants : le compositeur Todd Mason et la violoniste Tosca Opdam. Gageons aussi que l’étonnant Concerto pour violon restera dans les mémoires. 

    Todd Mason, Concerto pour violon & Chamber Suite,
    Tosca Opdam, violon, Budapest Scoring Orchestra dirigé par Péter Illényi, Ulysses Arts, 2023

    https://www.ulyssesarts.com
    https://toddmasoncomposer.com
    https://toscaopdam.com/home
    https://www.instagram.com/toscaopdam/?hl=fr

    Voir aussi : "Courtoise et romantique Maguelone"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Les paroles, la musique et le vieil homme

    Il faut bien sûr commencer par parler du livret et du texte de cette incroyable œuvre de Samuel Beckett, Words and Music. L’auteur irlando-français l’a écrit en 1962 pour une œuvre radiophonique de la BBC. Une création contemporaine dédiée donc d’abord à l’écoute et pas forcément à la scène. C’est John Stewart Beckett, dramaturge et cousin de l’écrivain, qui est chargé de la partition. Vingt ans plus tard, Beckett demande à Morton Feldman une nouvelle partition pour ce texte singulier. Très récemment, le compositeur Pedro García Velásquez vient proposer au texte sa propre version musicale, en livrant une nouvelle partition. Alphonse Cemin est à la direction musicale pour cette nouvelle revisite.

    Samuel Beckett est une figure majeure de la littérature française, enseigné à l’école, joué des milliers de fois, aimé également, et même beaucoup en France. Le groupe Le Balcon propose ici une de ses œuvres où, comme le nom Words and Music l’indique, les mots ont toute leur importance. Bien qu’il ait écrit cet opus vocal en anglais, les éditions B.records proposent une traduction en français. Voilà qui est parfait pour un auditeur non-anglophone de découvrir ce dialogue.

    Dans un étrange pays, très Shakespearien et que le Roi Lear aurait pu habiter, un vieil homme, Croak, s’adresse à deux interlocuteurs qu’il nomme Jo et Bob. Jo personnifie les paroles et Bob la musique. Les Paroles, la Musique et le vieil homme évoquent ensemble le temps qui passe, son absurdité, mais aussi l’amour. "L’amour est de toutes les passions la passion la plus puissante et à vrai dire il n’est nulle passion plus puissante que la passion de l’amour".

    Jo personnifie les paroles et Bob la musique

    Des personnages non identifiés dans un monde à la fois familier et irréel. Des dialogues a priori décousus. Des interrogations sur le sens de la vie et sur la souffrance. Mais également ici une plongée dans les questions sur la création. L’auditeur retrouve dans Words and Music l’essence même de l’œuvre de Samuel Beckett, un phare essentiel de la littérature du XXe siècle.

    Pour appuyer les mots de l’écrivain, il fallait une musique à sa hauteur, qui vienne appuyer sans trahir ni recouvrir les mots de l’auteur. Le jeune compositeur franco-colombien Pedro García-Velásquez s’est attelé à cette tâche avec enthousiasme, y apportant son sens de la modernité.

    Comment revisiter en musique une pièce vieille de plus de 60 ans, écrite par un écrivain majeur ? Pedro García-Velásquez choisit la veine résolument contemporaine, utilisant autant un orchestre de chambre traditionnel que de la musique électronique. Cela donne au final une expressivité et un expressionnisme d’autant plus fort que le texte est servi par les récitatifs graves, puissants et dramatiques de Jean-Claude Frissung et Johann Leysen.

    L’album est d’ailleurs dédié à l’acteur belge, décédé le 30 mars 2023.

    A noter enfin que cette création de Pedro García-Velásquez a remporté le Prix de la Création musicale du Syndicat de la Critique.

    Samuel Beckett et Pedro García-Velásquez, Words and Music
    Le Balcon, direction musicale Alphonse Cemin, b.records, 2023
    Avec Johan Leysen (Words) et Jean-Claude Frissung (Croak)
    https://www.lebalcon.com/?encyclopedia=words-and-music
    https://www.b-records.fr/wordsandmusic

    Voir aussi : "Loïe Fuller sur les pas de Salomé"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • L’inquiétant familier d’Anne van der Linden

    La passionnante monographie consacrée à la peintre et dessinatrice Anne van der Linden permet de plonger et de découvrir – ou redécouvrir – le parcours d’une artiste importante de l’underground français.

    Frederika Abbate est aux commandes de cet essai richement illustré et commenté, Anne van der Linden, Cavalière de la tempête (éd. White Rabbit Prod), une artiste pas tout à fait inconnue à vrai dire de Bla Bla Blog, puisqu’elle apparaît régulièrement dans les publications de White Rabbit Dream. Le lecteur trouvera dans cette monographie une étude à la fois complète, sérieuse et documentée sur l’œuvre d’une artiste dont le parcours a été à la fois sinueux et cohérent.

    Née à Paris de parents expatriés et biberonnée par l’art, Anne van der Linden a été marqué dès le début de sa carrière par l’influence des mouvances contestataires de mai 68 et par une série de voyages à l’étranger, dans des régions reculées, en compagnie de son ami Jean-Louis Costes. De là, vient sans doute son influence : des tableaux bigarrées ("Navigation à vue"), un style brut ("Cortège"), des personnages naïfs ("Le spleen de Tarzan"), des couleurs omniprésentes ("Rollerderby"),  l’importance accordée à la nature ("Terreur dans les bois", "Scolopendre"), voire aux cultures primaires ("Les indigènes").

    La violence et le sexe sont des thématiques avec lesquels l’artiste joue et s’amuse, telle une enfant naïve

    L’œuvre d’Anne van der Linden, loin de lorgner du coté du dépaysement exotique ou d’un attrait superficiel pour l’ailleurs, puise dans ces voyages pour mieux revenir vers elle-même, offrant une singulière réflexion sur ce qui fait notre vie quotidienne, notre modernité, nos rites et, finalement notre intimité et notre sexualité.

    Le sexe est sans doute le centre et même le point d’achoppement de ses tableaux. C’est aussi ce qui choquera sans doute le spectateur et le lecteur : des accouplements étranges, pour ne pas dire  surréalistes ("Gang bang à La Courneuve"), des viols ("Grand-Père", le terrifiant viol incestueux dessiné pour , pour l’édition illustré d’un roman de Jean-Louis Costes), des êtres monstrueux ("Le trapéziste"), des hermaphrodites ("Pan ! Dans l’œil", "Androgyne"), des scènes de torture (le troublant "Les aiguilles"), de meurtre, voire de cannibalisme ("Le festin"). On y voit des êtres à deux têtes, masculine et féminine ("Les choses doubles"), des créatures surnaturelles, des diables et aussi des dieux ("Dieu", 1998).  

    Cette immersion du sacré, l’essai de Frederika Abbate en parle longuement dans le chapitre au titre intrigant, "L’entrée au couvent". Ce sont les rites et rituels chrétiens qui sont détournés, pour ne pas dire désacralisés ("Ecce homo", "Un p’tit air de Mona Lisa", "Christ aux os").

    Faut-il y voir une dénonciation de la religion ? Pas vraiment, dit en substance l’auteure. Car, ce qui intéresse Anne van der Linden, c’est bien l’intime et les rapports humains. Il ne faut pas prendre au pied de la lettre les scènes spectaculaires de l’artiste : "Comme tous les personnages de ses tableaux, celle qui mange est impassible et l’action se fait calmement, sans signe d’hystérie ni de sauvagerie". La violence et le sexe sont, quelque part, des thématiques avec lesquels l’artiste joue et s’amuse, telle une enfant naïve.

    Alors oui, il y a de l’inquiétant dans cette artiste underground, mais c'est un "familier inquiétant" freudien. Le quotidien, l’amour, l’attachement, le détachement sont traitées sous l’angle de la mythologie, des références religieuses mais aussi des artefacts de notre monde moderne. Sans oublier ces retours aux cultures primaires, omniprésentes et fascinantes. 

    Frederika Abbate, Anne van der Linden, Cavalière de la tempête
    éd. White Rabbit Prod, 2023, 240 p.
    https://www.whiterabbitprod.com
    https://www.annevanderlinden.net

    Voir aussi : "Bataille contre la mafia"
    "Visages de la peur"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Loïe Fuller sur les pas de Salomé

    L’album consacré à la Salomé de Florent Schmitt est précédé d’une autre œuvre, Loïe, de Fabien Touchard, un hommage à la danseuse et chorégraphe américaine Loïe Fuller, dont la modernité et le travail sur les voiles lui a permis d’incarner une Salomé légendaire dans l’œuvre de Florent Schmitt.

    Commençons donc par parler de cette Loïe, une œuvre de 2021 pour flûte et électroacoustique. Dans cette création de musique contemporaine, une place importante est laissée au silence ("Prologue") et aux vibrations mêlant le son acoustique de la flûte, comme venu des âges lointains et des percussions. Dans le deuxième mouvement de Loïe, modernité, classicisme et archaïsme se mêlent dans des élans tour à tour primaires, malheriens, avec une énergie brute semblant venir d’une chamane habitée. Le mouvement renvoie l'auditeur aux inventions sonores d'Igor Stravinski dans L'Oiseau de feu. Assurément, Fabien Touchard est un nom qu'il faudra retenir. 

    Restons au XXe siècle avec l’œuvre principale de cet album, la pièce La Tragédie de Salomé, opus 50, de Florent Schmitt, composée en 1907 et pour laquelle Loïe Fuller a dansé sur scène, au service de ce rôle des plus sulfureux. On a quelque peu oublié ce compositeur, figure pourtant importante de la musique classique du XXe siècle, à l'instar de Fauré, Ravel ou Saint-Saëns.

    La délicatesse et les mouvements soyeux et élégants éclatent dans ce drame muet en deux actes et sept tableaux mettant en musique un épisode du Nouveau Testament. Le travail mélodique apparaît presque comme un pied-de-nez et un défi, alors que les premières années du XXe siècle voyaient la musique s'ébrouer et revisiter ses fondamentaux (Schoenberg, Satie et – nous en parlions – Stravinski).

    Salomé fait se rencontrer la séduction et le sexe avec la peur et la mort

    Après un "Prélude" à la longueur singulière (plus de neuf minutes), le deuxième tableau fait le choix de l'expressivité. On imagine aisément les danseurs et danseuses – et en premier lieu Salomé/Loïe Fuller – évoluer sur scène. Le terme de musique de ballet prend tout son sens, d'autant plus qu'elle est servie par un orchestre - Les Apaches!- dirigé avec fraîcheur et nuance par Julien Masmondet.

    Parler d'accent orientalisant n'est pas absurde si l'on parle d'une œuvre se déroulant autour du bassin méditerranéen et moyen-oriental. Rappelons que l'œuvre date des premières années du XXe siècle, à une époque où le colonialisme était triomphant. Florent Schmitt n'oublie pas ces respirations bienvenues ("Troisième tableau", les quatre préludes, "Les enchantements de la mer") entre des morceaux de bravoure non dénuées de sensualité ("Danse des perles"). Quelle autre personne légendaire n'est aussi attaché à la chorégraphie que, précisément, Salomé ? C'est là que le compositeur français se montre le plus inspiré, à dessein. Fidèle à l’histoire légendaire, Florent Schmitt égraine les danses comme la fatale Salomé dans son strip-tease diabolique : à la romantique "Danse des perles", succède une luxuriante et orientalisante "Danse du paon", une "Danse du serpent" tentatrice à souhait (rappelons que nous sommes dans un épisode biblique) et une "Danse de l’acier" mêlant sensualité, mystère et puissance.

    Floerent Schmitt a fait le choix singulier d’attendre la fin de son œuvre – le "Chant d’Aïea" – pour faire intervenir la voix humaine, envoûtante et surnaturelle mélopée d’un peu plus de deux minutes. L’air est interprété par la soprano Sandrine Buendia dans cet enregistrement capté au Théâtre de l’Athénée-Louis-Jouvet en décembre 2021.

    La Tragédie de Salomé se termine par les deux dernières danses, la "Danse des Éclairs" et la "Danse de l’Effroi", moins sensuelles que glaçantes et mortifères. Salomé fait se rencontrer la séduction et le sexe avec la peur et la mort pour cette mise en musique et en ballet d'un personnage secondaire de la Bible devenu un mythe.

    Florent Schmitt, La Tragédie de Salomé et Fabien Touchard, Loïe,
    Les Apaches!, dirigé par Julien Masmondet,
    avec Marie Laforgue (flûte) et Sandrine Buendia (soprano), b.records, 2023

    https://www.b-records.fr/la-tragedie-de-salome
    https://www.ensemblelesapaches.com/l-ensemble
    http://www.fabientouchard.fr

    Voir aussi : "Amour, musique et nostalgie"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2022

    C’est l’heure du grand bilan pour 2022. Quels sont les chroniques qui ont été les plus buzzé cette année. Musiques, expos, livres, BD : il y en a pour tous les goûts cette année.

    Avec de jolies surprises à la clé. 

    10 "Elise Bertrand, ultra moderne romantique"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneLa compositrice et violoniste Elise Bertrand ouvre la marche de ce Top 10 annuel. Qui a pu dire que la musique contemporaine n’intéressait plus personne ? Avec cette chronique, Bla Bla Blog entendait faire découvrir une formidable créatrice avec un premier album audacieux, intelligent et plein de souffle. Une très grande compositrice venait de naître. Formidable ! 

    Extrait : "Les Lettera Amorosa, qui donnent son nom au premier album d’Elise Bertrand, marquent la découverte d’une nouvelle venue dans la musique contemporaine. La maison de disques Klarthe Records a eu la bonne idée de sortir les premières œuvres de la jeune compositrice et violoniste, et en premier lieu cet opus 10 que sont le quatuor avec flûte "Lettera amorosa". Elise Bertrand a mis en musique le recueil éponyme de René Char, que l’écrivain présentait ainsi dans son épigraphe : "Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous…" LA SUITE ICI...


    9 "Gâtinais gratiné"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneQuel plaisir de voir bien positionnée cette chronique sur Le Diamant Bleu, un cabaret situé à quelques encablures de Montargis ! Preuve qu’on sait s’amuser dans le Gâtinais et que même un village modeste peut devenir un lieu de toutes les fêtes !  

    Extrait : "Dans la grande famille des cabarets, Bla Bla Blog ne pouvait pas ne pas parler du Diamant Bleu, un lieu de fête sexy qui a ouvert ses portes il y a déjà vingt ans en plein cœur du Gâtinais, à Barville-en-Gâtinais. C'est le cabaret du Loiret par excellence, à une heure de Paris et quelques kilomètres de Montargis et qui n’entend pas se laisser impressionner par les Moulin Rouge, Crazy Horse et autres Paradis Latin. Non sans raison, Le Diamant Bleu peut se targuer de porter l’étiquette de "plus grand cabaret de Province"…" LA SUITE ICI...


    8 "Choses vues"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneLa première exposition à l’honneur dans notre classement est celle que Le Louvre consacre aux objets. Peu sexy a priori ? Bien au contraire : merveilleuse, passionnante et intelligente. Le public aura jusqu’au 23 janvier pour découvrir ce qui se cache derrière la représentation des objets dans l’histoire de l’art. Un projet culturel, ambitieux et largement réussi.   

    Extrait : "Derrière "Les choses", l’énigmatique titre de la dernière exposition au Louvre qui se tient jusqu’au 23 janvier prochain, se cache une aventure de plusieurs milliers d’années au cœur de la représentation des objets. Grâce à 170 œuvres prêtées par plus de 70 institutions et musées, la vénérable institution propose de revenir sur la question de la représentation des choses, depuis les stèles funéraires de l’Égypte ancienne jusqu’à l’intelligence artificielle, en passant par les objets religieux médiévaux, les peintures classiques de Chardin, ou les installations et ready-made du XXe siècle. Le parcours muséographique fait l’objet de 15 séquences chronologiques passionnantes…" LA SUITE ICI...


    7 "Les étrusques débarquent à Nîmes"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneÀ la septième place du classement de cette année, figure un focus sur une autre admirable exposition, cette fois en Province, à Nîmes. D’avril à octobre, le Musée de la Romanité nous rappelait l’importance pour notre culture des Étrusques.  

    Extrait : "Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques. L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C…" LA SUITE ICI...

     

    6 "Les tribulations d’un Allemand en France"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneC’est bien connu : les Allemands sont devenus nos plus chers et nos plus rares amis. Mais nous connaissons-nous vraiment ? Dans son livre Douce Frankreich, dont la chronique est bien positionnée en 6e place, Frank Gröninger nous tend un miroir réjouissant autant qu’amoureux. 

    Extrait : "Ces chroniques d’un Allemand en France, Douce Frankreich de Frank Gröninger (éd. AlterPublishing), sont un hommage appuyé autant qu’un récit amoureux pour un pays – la France – à la fois attirant, fascinant, mais qui est aussi mal compris, sinon mal aimé. Qui peut le mieux en parler que précisément un étranger, qui a aujourd’hui la double nationalité ? L’auteur, Frank Gröninger, cite à ce sujet cette phrase de Kurt Tucholsky : "Un Allemand, il faut le comprendre pour l’aimer ; un Français il faut l’aimer pour le comprendre…" LA SUITE ICI...

     

    5 "Fantasmer et faire l’amour"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneC’est le premier film à entrer dans le top 10 de cette année. La chronique consacrée au long-métrage Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos entre dans le cadre du hors-série consacrée à l’auteur de La Délicatesse. Le film à sketch est incontournable pour les fans qui, ici, avec son frère, s’en donne à cœur joie. Réjouissant comme un roman de David Foenkinos.   

    Extrait : "Les films à sketchs, un genre à part et considéré avec méfiance, peut vite tomber dans le piège de sketchs de qualités variables. Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos n’évite pas cet écueil, ce qui ne l’empêche pas d’être une œuvre à la fois osée, souriante et étonnante. Soulignons d’emblée le choix de la bande originale, choisie avec soin, avec notamment la découverte ou redécouverte de "Teach Me Tiger" d’April Stevens. Stéphane Foenkinos et son écrivain de frère, auquel Bla Bla Blog consacre un hors-série spécial, ont choisi un thème unique : le fantasme en amour…" LA SUITE ICI...

     

    4 "Monstrueusement sexy"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneChauds les marrons ! Bla Bla Blog avait consacré plusieurs chroniques à Raúlo Cáceres avant cet album particulier à bien des égards. D’abord parce qu’il s’agit non pas d’une bande dessinée mais d’un art book. Ensuite parce que le dessinateur espagnol se distingue par ses univers sombres mêlant horreur, sadisme, sexe, tortures, érotisme mais aussi une sérieuse dose d’humour noir. Pour public (très) averti, bien entendu !

    Extrait : "Le dernier ouvrage de Raúlo Cáceres, Eros et Thanatos (éd. Tabou) est à part dans la bibliographie du dessinateur espagnol. Cet art book rassemble sur 80 pages une sélection d’illustrations, pour la plupart inédites ou appartenant à des collections privées et datant des années 2018 à 2021. L’univers de Raúlo Cáceres est celui du sexe, de la violence, des monstres, de la cruauté mais aussi du mal, parfois incarné par des vamps aussi terribles qu’attirantes. Derrière ses adaptations de Justine et Juliette de Sade ou l’incroyable roman graphique des Saintes Eaux (toujours aux éditions Tabou), le dessinateur de Cordoue parvient à "radiographier les profondeurs de l’âme humaine, avec ces espaces sombres, qui ont peu changé au cours des siècles", comme l’écrit Serafín Pedraza Pascual, en présentation d’Éros et Thanatos. Il ajoute ceci : "La profondeur inégalée du graphisme de de Raúlo le place à un niveau d’excellence à la hauteur des plus grands auteurs de bande dessinée contemporaine…" LA SUITE ICI...

     

    3 "Anne et Hannah"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneNous arrivons au podium de ce classement. Il est rare qu’un film arrive à cette place dans un classement annuel de Bla Bla Blog. Preuve que cet étonnant et captivant biopic sur Anne Franck et son amie Hannah a su marquer l'année 2023. Bouleversant, bien entendu. 

    Extrait : "On ne va pas se mentir : l’histoire d’Anne Franck n’a jamais été aussi bien traitée que par le film de George Stevens (The Diary of Anne Frank, 1959) et bien entendu par le Journal d’Anne Franck. Le manuscrit de l’adolescente néerlandaise, retrouvé par miracle par son père après la guerre, est par la suite devenue une œuvre majeure de la littérature mondiale, le journal le plus célèbre du monde et aussi une des pierres angulaires de la littérature concentrationnaire. Le film Anne Frank, ma meilleure amie, proposé par Netflix, est consacré à ce sujet sensible et difficile sous un biais inattendu. Il fallait être culotté pour revenir sur ce récit, ce que Ben Sombogaart et ses deux interprètes principales, Josephine Arendsen et Aiko Mila Beemsterboer, font avec conviction…" LA SUITE ICI...

     

    2 "Rammstein en version classique par le Duo Jatekok"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagneLe Duo Jatekok a fait l’objet d’une interview et d’une chronique sur leur album d’adaptation du groupe allemand Rammstein. Preuve qu’en matière de musique, metal et classique font décidément extrêmement bon ménage. La 2e place du duo formé par les pianistes Nairi Badal et Adélaïde Panaget le prouve.

    Extrait : "Adapter en version acoustique et classique Rammstein, le groupe de rock metal allemand le plus emblématique de la scène mondiale : voilà un  projet qui ne pouvait qu’interloquer Bla Bla Blog. C’est le Duo Jatekok, formé par les pianistes Nairi Badal et Adélaïde Panaget, qui s’est attelé à la tâche. À bien y réfléchir, le projet a du sens si l’on pense à l’intrusion de sons symphoniques chez Rammstein ("Mein Herz Brennt" ou "Ohne Dich"). De plus, les fans du groupe allemand savent que les deux pianistes assurent depuis 2017 leur première partie. Ce pont entre deux courants musicaux, a priori aussi antinomiques que le metal et le classique, est à saluer. Le résultat est ce Duo Jatekok plays Rammstein, un passionnant album de reprises qui sort cette semaine. Un opus qui ravira autant les fans du groupe de rock que les familiers du classique – deux mondes qui peuvent d’ailleurs parfois se confondre…" LA SUITE ICI...

     

    1 "Adé, l’ex de Therapie TAXI, bien partie pour rester"

    adé,chanteuse,top,chanson,chanson française,rammstein,duo katekok,classique,musique classique,musique contemporaine,contemporain,exposition,louvre,étrusques,allemagne,livre,témoignage,frank groninger,érotisme,sexe,elise bertrand,violon,violoniste,choses,gâtinais,montargis,cabaret,barville,diamant bleu,david foenkinos,stéphane foenkinos,film,cinéma,long-métrage,fantasmes,musée de la romanité,nimes,anne franck,raoul caceres,bandes dessinée,bd,hannah,art book,bande dessinée,espagnePour 2022, c’est la chanteuse Adé qui est la grande gagnante du Top 10 de Bla Bla Blog. Son premier single puis son premier album solo ont prouvé que l’ex de Thérapie Taxi est déjà une voix de la scène français sur laquelle il faudra compter.

    Extrait : "C’est l’énorme coup de cœur de cet été ! Celui qui vous fait complètement chavirer et qui vous envoie aussi une énorme frustration : celle de devoir attendre un album, qui viendra inévitablement. En un seul single, "Si tu partais", Adé montre qu’elle n’est plus seulement la co-leadeuse et chanteuse envoûtante de Therapie TAXI ("Coma idyllique", "Hit sale", "PVP"), le groupe de pop-rock le plus passionnant et le plus détonnant de ces dernières années. La séparation du groupe avait désespéré ses fans, et à juste titre. En promettant de revenir en solo, Adé, Adélaïde Chabannes de Balsac dans l’état-civil, n’a pas menti : elle propose, quelques mois après la séparation, son premier single, "Tu partais"…" LA SUITE ICI...

    Voir aussi : "Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Catégories : Bandes dessinées et mangas, Beaux-arts, musées et expositions, Cinéma, ITW, Les tops 10 de Bla Bla Blog, Livres et littérature, Musiques, Spectacles, • • Articles et blablas, • • Vie du blog et bla-bla sur le blog 0 commentaire Imprimer Lien permanent
  • Musique à longue portée

    Mea culpa ! C’est seulement aujourd’hui que Bla Bla Blog s’intéresse à l’excellente émission de France Musique, Musicopolis. Disons aussi qu’il n’est jamais trop tard pour découvrir cette série au long cours produite et animée par  Anne-Charlotte Rémond. Musicopolis est diffusé du lundi au vendredi à partir de 13H03 – très précisément ! Chaque émission dure moins de trente minutes.

    Les amateurs de musique classique et contemporaine, comme les curieux de découvertes ou redécouvertes, trouveront dans ce programme le rappel que des œuvres aussi connues que les concertos pour piano de Scriabine, le Requiem allemand de Brahms ou même la bande originale de Harry Potter de John Williams ont leur propre histoire. La genèse de ces créations est souvent passionnante et la réception du public pas moins étonnante. Que l’on pense à la formidable Symphonie n°3 dite "des chants plaintifs" d’Henrik Gorecki, créée à Royan en 1977.

    Anne-Charlotte Rémond mène son Musicopolis avec talent, expliquant et vulgarisant des chefs d’œuvre réputés parfois comme difficiles d’accès, à l’instar de l’opéra Le Grand Macabre de Ligeti.

    Une encyclopédie musicale

    Pas de blabla dans ces émissions dans chaque émission de vingt-cinq minutes mais beaucoup d’extraits musicaux et juste ce qu’il faut d’éclaircissements. La productrice et journaliste sait nous faire entrer dans la vie de ces hommes et de ces femmes, célèbres (Bach, Brahms, Stravinsky, Beethoven) ou non (Franz, Schreker, Charles Lecocq ou, plus près de nous, Betsy Jolas).

    Parmi les récentes émissions, Anne-Charlotte Rémond nous raconte l’histoire du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach qui est resté longtemps dans l’oubli, dans la mesure où il avait été écrit comme un ouvrage pédagogique à destination des élèves du cantor de Leipzig. L’auditeur sourira sans doute à l’écoute d’un autre épisode consacré Scriabine, aussi génial comme compositeur que brouillon comme créateur. Et ce n’est pas sans facétie que Micropolis s’intéresse à la Sonate de Vinteuil, une œuvre imaginée par Marcel Proust pour À la Recherche du Temps perdu.

    On ne peut que conseiller de se plonger dans l’intégrale des séries de Musicopolis qui peut aisément s’appréhender comme une encyclopédie musicale classée par date, du XIIe siècle à nos jours.  Pour les amoureux de musique classique et contemporaine, cette série de podcasts est un joli cadeau.

    Musicopolis, série d’émissions et de Podcasts, France Musique, présenté par Anne-Charlotte Rémond
    Du lundi au vendredi de 13H03 à 13H30
    https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/musicopolis
    https://www.radiofrance.fr/francemusique/musicopolis-l-integrale-des-series


    Voir aussi : "La critique n’est pas aisée, l’art est difficile"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !