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roman

  • Pas si cucul que ça

    Vous qui méprisez les romances, allez donc faire un tour du côté de chez Camille Emmanuelle, auteure de l’irrésistible et intelligent Cucul, paru chez Verso.

    Camille Emmanuelle est un pseudo, en hommage à Emmanuelle Arsan (l'auteure d'Emmanuelle). Voilà qui situe déjà le personnage. Quant au titre de son roman, la lectrice ou le lecteur devinera immédiatement qu’il se veut ironique. Voilà un roman assez incroyable, unique dans son genre, et ayant déjà provoqué son petit effet puisqu’il devrait être adapté pour le cinéma.

    Marie Couston, modeste professeure de français dans un lycée parisien, a un secret. Après son boulot, devant son ordinateur, elle devient Eva M. Becker, une autrice de romances qui lui permet d’arrondir les fins de mois de la respectable prof. Son personnage fétiche, James Cooper, est l’archétype de ce type de romans : jeune, sexy, riche et tombeur. Or, l’éditrice de Marie – la fictive maison d’édition Sensuelle – exige que l’écrivaine abandonne l'eau de rose pour de la dark romance, très en vogue chez les adolescentes, le cœur de cible. Que Marie/Eva transforme son héros en personnage aussi attirant que dominateur et, finalement, misogyne et manipulateur est insupportable. De colère, elle écrit un chapitre dans lequel elle tue son héros. Mal lui en prend. Le lendemain, le fringant James apparaît en chair et en os, chez elle, dans son petit appartement parisien. Elle va devoir cohabiter avec lui, pour le meilleur et pour le pire. Et continuer de garder secret son second job en dépit de son colocataire décalé et peu ordinaire.

    Personnage de fiction aussi sexy qu’inadapté socialement

    Voilà un roman réjouissant à plus d’un titre. D’abord parce qu’il reprend les codes de la romance traditionnelle (non sans quelques sérieux coups de canif à la dark romance) : personnages typés, structure de ces récits à l’eau de rose, maisons d’édition travaillant sans vergogne avec des auteurs interchangeables (la fin de Cucul est, à cet égard, éloquente) et réflexions sur le lectorat de ces récits populaires.

    Camille Emmanuelle choisit de faire parler son héroïne. Là est sans doute tout le sel de Cucul. Marie se confie avec une verve hilarante et de l’auto-dérision à revendre. Elle partage ses galères avec franchise : ses amis, ses amours, ses emmerdes, mais aussi sa sœur, ses relations toxiques avec une insupportable éditrice, ses collègues de travail – au lycée – mais aussi James. Le boulet qu’elle voit débarquer chez elle, son personnage de fiction, s’avère vite aussi sexy qu’inadapté socialement. Comment, cependant, ne pas succomber pour lui ?

    Cucul est un sacré moment de plaisir par une auteure qui, mine de rien, passe quelques messages bien sentis dans un roman faussement léger… et pas du tout cucul, justement.

    Camille Emmanuelle, Cucul, éd. Verso, 2025, 256 p. 
    https://www.seuil.com/ouvrage/cucul-camille-emmanuelle/9782386431838
    https://www.camilleemmanuelle.com

    Voir aussi : "Les vivantes et les autres"
    "Un salon pas cucul"

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  • Du style à Gangnam

    Disons-le tout de suite pour s’en débarrasser : si Gangnam est devenu archi connu, c’est sans doute pour une raison pas très avouable, à savoir un tube de 2012 – et une chorégraphie improbable –  qui a définitivement lancé la mode internationale de la k-pop. Gangnam désigne surtout un quartier riche et hyper tendance de Séoul. Voilà, du reste, le cadre du dernier roman de Lee Hong, romancière coréenne remarquée dans son pays et qui vit actuellement en France.     

    La femme de Gangnam (éd. Decrescendo) c’est Oh Mina, animatrice télé douée et admirée. Belle, riche, vivant dans le quartier huppé de Gangnam, amoureuse de John qui lui voue une admiration sans borne. Or, la réussite de la jeune femme gêne. Après la disparition de sa chatte, c’est Oh Mina en personne qui est agressée et reçoit des lettres de menaces d’un stalker. Qui pourrait-il être ? John mène son enquête. Et si la réponse venait des jeunes années de la quadra ?

    Le portrait d’une femme écorchée vive

    Lee Hong a inventé un nouveau genre : "le roman de gangnam", des livres se situant dans le célèbre quartier huppé de Séoul, pour mieux mettre au jour la face sombre d’un milieu trop lisse pour être honnête.

    La femme de Gangnam commence comme un thriller hitchcockien. L’histoire d’une femme à la réussite insolente se déploie avec subtilité dans un chapitre étouffant et aux multiples indices qui laissera libre au lecteur ou à la lectrice de dénouer les liens.

    Se succèdent trois chapitres plongeant dans les souvenirs et l’âme d’une jeune femme coréenne au passé enfoui. Il y a une première union, un fils et une belle-famille étouffante. Lee Hong remonte le temps comme on dénoue une pelote de laine. On découvre une jeune mère malheureuse et les secrets d’une relation empoisonnée, avant un dernier chapitre qui nous amène vers un épisode se déroulant durant les JO de Séoul en 1988.

    Lee Hong propose avec ce roman déroutant le portrait d’une femme écorchée vive et qu’un fait divers a bousculé comme jamais. L’autrice coréenne surprend par son style à la fois moderne et subtil, posant des questions, semant des indices et laissant aux lecteurs et lectrices le soin de sonder l’âme d’une femme a priori exemplaire mais dont l'existence explose. Une sacrée découverte par une sacrée autrice à suivre absolument

    Lee Hong, La femme de Gangnam, éd. Decrescendo, 2025, 186 p.
    https://decrescenzo-editeurs.com/livre/la-femme-de-gangnam/

    Voir aussi : "Voyage vers les Corées"
    "Énergiquement fluide, intensément paisible"

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  • Les vivantes et les autres

    Ambre Chalumeau, beaucoup la connaissent. Journaliste et chroniqueuse télé pour Quotidien, elle s’est rapidement imposée par sa manière d’arpenter les champs culturels. Curieuse, douée, insatiable, elle sait aussi bien parler peinture que films, musiques ou littérature.

    Et c’est justement de littérature qu’il s’agit, mais cette fois avec Ambre Chalumeau comme artiste et écrivaine et plus seulement en médiatrice.

    Dans Les Vivants, paru chez Stock, on devine que c’est dans son (jeune) passé que l’écrivaine a puisé son inspiration. Aussi brillante que l’une de ses héroïnes, Diane, fraîchement bachelière et partie pour d’ambitieuses études littéraires. Inséparable de Cora et de Simon, elle voit sa vie bouleversée lorsqu’elle apprend que Simon vient d’être admis subitement à l’hôpital. Il va pourtant falloir avancer, attendre mais espérer, entre visites à l’hôpital, projets personnels et interrogations. Bientôt, les deux jeunes femmes se lient avec une troisième femme, Céline, la mère de Simon.

    Un roman passionnant. Mais comment ? 

    Sur une histoire tristement ordinaire – l’hospitalisation d’un jeune homme qui laisse peu d’espoir – Ambre Chalumeau a construit un roman passionnant. Mais comment ?

    D’abord, grâce à ce trio de femmes – Diane-Nora-Céline. Que de différences entre la brillante littéraire, la lumineuse Cora aux écorchures secrètes et la mère de famille qui se penche au chevet de son fils ! L’autrice s’attarde paradoxalement peu sur le jeune alité, sinon pour s’intéresser à un secret que ses amies et sa mère apprennent par hasard. Par contre, ce sont ces vivantes qui intéressent Ambre Chalumeau. Diane doit se démener pour maintenir sa tête hors de l’eau. Nora a fort à faire avec un petit ami insupportable qui sera une des victimes collatérale du drame – victime que l’on ne regrettera pas. Et il y a cette mère, bouleversante, blessée, perdue, lâchée par un mari ayant décidé de voir ailleurs.

    La maladie de Simon, dont on ne saura rien, est un catalyseur et un révélateur chez celles qui restent. "C’est injuste mais c’est vrai : aucun chagrin, même le plus déchirant, même le plus légitime, n’a suffi jusqu’ici à arrêter la marche du monde. Et souvent, par une force de résilience que je serais incapable de pratiquer ou même d’expliquer, ils ne suffisent pas à arrêter la marche d’une vie."

    Pour parler de ce drame, la plume d’Ambre Chalumeau est incomparable : vivante, nerveuse, inventive et non dénuée d’humour. Une belle découverte.

    Ambre Chalumeau, Les Vivants, éd. Stock, 2025, 304 p.
    https://www.editions-stock.fr/livre/les-vivants-9782234097650
    https://www.instagram.com/achalumax

    Voir aussi : "La Micro-Folie arrive dans l'Agglomération Montargoise !"

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  • Femmes, je vous hais

    Freida McFadden a réussi le tour de force, en moins de deux ans, à créer l’événement à chaque sortie d’un nouveau roman. La faute à une femme de ménage qui a su cueillir à froid chaque lecteur et lectrice.

    Soyons honnête : la construction maligne du premier opus (La femme de ménage) avait été la grosse trouvaille narratrice de l’autrice. Elle réitère l'opération pour cette deuxième histoire de son personnage fétiche, femme désargentée, paumée, écorchée vive et cabossée par la vie. Le combat pour ses congénères féminines devient ici aussi le cœur des propos de la romancière américaine. Mais ce combat va être insidieusement dévoyé, si bien que le lecteur ou lectrice qui se voyait en terrain connu, déchante.

    Chausse-trappes et jeux pervers

    Milly est de retour, et à peu près dans le même état social qu’au début du premier roman. Certes, elle a trouvé un nouvel emploi – femme de ménage pour un couple bourgeois – et n'est plus seule. Bien qu’elle vive seule dans une location mal famée, elle n’a pas su ou voulu résister aux avances d’un jeune avocat gentil mais collant. Ce pourrait-il que son existence s’éclaircisse ? Non, car elle digère mal une séparation cruelle, est sur la réserve avec son petit ami Brock et, par dessus le marché, elle perd son travail.

    Voilà donc Millie en charge du ménage chez les Garrick, un couple de New-Yorkais fortuné. Méfiante, l’employée devine que des choses peu normales se passent. Wendy, l’épouse, est enfermé dans sa chambre, les exigences de son mari Douglas désarçonnent Millie, d’autant plus qu’elle est persuadée qu’on la suit. Ajoutez à cela un voisin très entreprenant. Voilà qui va promettre.

    Partagé en deux parties, Les secrets de la femme de ménage se lit comme un polar féministe, non sans toutefois chausse-trappes et jeux pervers. Voilà qui est parfait pour passer de bonnes heures de lecture. Frissons garantis. Et c’est ça qui est bon.    

    Freida McFadden, Les secrets de la femme de ménage, éd. City éditions, éd. J'ai Lu, 2024, 416 p.
    https://www.jailu.com/les-secrets-de-la-femme-de-menage/9782290391198
    https://www.freidamcfadden.com

    Voir aussi : "Premier nettoyage à sec"

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  • La vie c’est comme une boîte de chocolats

    Bla Bla Blog n’a peur de rien. Musique contemporaine, classique, art underground, thrillers populaire, chanson ou séries injustement méconnues. Nous ne refusons rien. Un exemple supplémentaire avec un très joli roman feel good. Pourquoi ? Parce que ce genre est celui qui marche le mieux dans un monde des livres souvent morose. Nous avons choisi aujourd’hui une jeune auteure passée par une petite maison d’édition à Romans-sur-Isère, à savoir Ode Hélie qui vient de paraître Là où refleurissent les roses aux éditions du Flair.

    Adélie est une jeune Parisienne d’adoption à la carrière remarquable et qui n’en est qu’à ses débuts. Elle travaille dans une agence de pub au 17e étage d’un immeuble en verre et s’attaque à un très gros dossier pour une compagnie aérienne. Pression maximum pour elle. Elle sèche d’autant plus que son compagnon la quitte du jour au lendemain. À cela s’ajoute une mauvaise nouvelle : le décès de sa grand-mère qui l’a élevée. La vieille dame tenait une pâtisserie à Valfleury, dans le sud de la France. Voilà Amélie seule héritière d’une obscure boutique. Elle descend au village un week-end pour régler l’héritage et la future vente d’un commerce qu’elle ne veut ni ne peut tenir. Son court séjour lui permettra de s’aérer les idées au sujet de sa vie personnelle et professionnelle car elle se sent dans un cul-de-sac. C’est aussi un voyage vers son passé. 

    Il y est aussi question de réconciliation entre contraires

    Retour aux sources dans ce très joli roman d’Ode Hélie qui se lit comme une petite douceur. L’autrice ne cherche ni à impressionner son monde ni à révolutionner l’histoire de la littérature. Elle suit une working girl ambitieuse qui a finalement plus laissé de plumes derrière elle qu’elle ne pensait. La vie parisienne, l’ambition professionnelle, un petit copain qu’elle a lentement mais sûrement délaissé. Une vie que des millions de personnes connaissent ou ont connu et qui fera écho en elles.

    Voilà donc notre jeune héroïne dans un village du sud qui se veut moins réaliste que symbolique des lieux d’enfance idéalisés. Adélie y retrouve la trace de sa grand-mère et se rend compte qu’elle a laissé une empreinte indélébile sur Valfleury. Sa petite-fille a-t-elle le droit de liquider son héritage ? Pas si simple. Il y est question bien entendu de responsabilité mais aussi d’accomplissement personnel et professionnel.

    Un roman sur la fuite d’une grande ville austère vers un village idyllique – avec par dessus le marché un amour naissant ? Pas si simple. Car dans ce récit feel good, il y est aussi question de réconciliation entre contraires et le mélange des ingrédients qui font les meilleurs desserts ("La pâtisserie, c’est comme la vie, il faut parfois oser mélanger les ingrédients pour obtenir la recette parfaite !").      

    Cette romance à la douce amertume est une jolie surprise pleine de générosité.

    Ode Hélie, Là où refleurissent les roses, éd. du Flair, 2025, 159 p.
    https://www.editionsduflair.fr/catalogue/la-ou-refleurissent-les-roses
    https://www.la-ou-refleurissent-les-roses.fr

    Voir aussi : "Poésie feel good"

     
     
     
     
     
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  • Lorsque la Russie s’enlise contre un plus petit qu’elle

    Un dictateur russe, sûr de son génie tactique, se lance dans une opération militaire en s’en prenant à un pays frontalier vingt fois plus petit. Il est certain qu’en quelques jours il mettra au pas son voisin grâce à son armée pléthorique et surarmée, histoire d'annexer un pays et de s'étendre un peu plus. Mais c’est sans compter l’esprit de résistance du pays attaqué.

    Vous pensez que l’on parle de la guerre russo-ukrainienne toujours en cours depuis février 2022 ?

    Et bien, raté.

    Il s’agit de la Guerre d’Hiver déclenchée en novembre 1939 menée par une Russie aussi stupide qu’hautaine contre son voisin finlandais. Ca vous rappelle quelque chose, non ? Contre toute attente, une mobilisation générale a lieu, envoyant des citoyens sur un large front glacé par un hiver particulièrement rigoureux. Mal préparés, sous-estimant leur adversaire et affaiblie par les purges dans l’armée quelques années plus tôt, la Russie - appelée URSS - se casse les dents. Et, par dessus le marché, la Finlande peut compter sur le sniper le plus doué de l’histoire et qui personnifie comme personne l’esprit de résistance du Petit Poucet finnois contre l’ogre russe.

    Dans Les Guerriers de l’hiver (éd. Michel Lafon), Olivier Norek choisit de s’attacher à un groupe d’amis de la petite ville de Rautjärvi, non loin de la frontière russe. Parmi ces jeunes appelés finnois, l’attention se porte sur Simo Häyhä, bientôt surnommé "La Mort Blanche" par des soldats russes surpris et terrifiés par les talents de sniper du jeune homme. 

    Une Russie aussi aveuglée par l’Ukraine qu’elle ne l’a été avec la Finlande il y a 75 ans

    Olivier Norek, habitué aux thrillers robustes (Code 93, Territoires, Surtensions, Surface) surprend avec ce roman historique sur un épisode oublié des années 40.

    Il est vrai que ce que l’on a appelé la Guerre d’Hiver a été oublié du fait de l’événement monstrueux qu’était La Seconde Guerre Mondiale et qui n’en était qu’à ses débuts. Et pourtant, en Finlande, ce conflit contre la Russie, qui a duré de novembre 1939 à mars 1940 fait figure de moment majeure pour cette nation. Une vraie guerre patriotique aux yeux des Finlandais et voulue par Staline qui voyait dans l’invasion de la Pologne par Hitler l’occasion de s’étendre. Le dirigeant nazi saura se souvenir des difficultés de l’URSS à mettre au pas une nation de quelques millions d’habitants. À peine enclenchée, grâce à un faux attentat (classique !), le dictateur russe est persuadé que l’Armée Rouge ira jusqu’à Helsinki sans problème. C'est l'humiliation pour lui !

    Finalement, les enjeux de cette guerre sont moins importants que la vie au plus près du front. L’auteur français consacre des pages hallucinées sur les tueries comme sur l’apprentissage de l’art de la guerre par d’anciens ouvriers ou paysans contre un ennemi surpris par la résistance finnoise comme par l’hiver. Olivier Norek fait aussi et surtout de cette page d’Histoire une illustration de notre actualité, avec une Russie aussi aveuglée par l’Ukraine qu’elle ne l’a été avec la Finlande il y a 75 ans.  

    Olivier Norek, Les Guerriers de l’hiver, éd. Michel Lafon, 2024, 448 p.
    http://michel-lafon.fr/livre/3056-Les_guerriers_de_l_Hiver.html
    https://www.facebook.com/oliviernorek
    https://www.instagram.com/norekolivier

    Voir aussi : "Les quatre fantastiques"
    "Sanglantes eighties"

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  • Sanglantes eighties

    Voilà le dernier Grangé. Que dis-je ? Voilà les derniers Grangé, puisque le célébrissime et culte auteur de polars revient avec deux livres en même temps, en réalité deux tomes consacrés à une double, voire triple enquête. On peut sans erreur qualifier Sans Soleil (éd. Albin Michel) de vrai roman historique et scientifique nous menant plus de quarante ans en arrière, au début des années 80.

    L’histoire débute en 1982 à l’Institut Arthur Vernes, à Paris. Le Docteur Ségur, spécialisé dans les maladies tropicales, voit passer des patients atteints d’une affection pas encore identifiée, aussi inédite que mortelle. Au bout de quelques semaines, le malade décède. Parmi ses patients, il y a Federico, immigré chilien et homosexuel qui était venu le consulter au départ pour une pneumonie. Ségur s’est pris d’affection pour le malade dont il n’a pas pu empêcher la dégradation de l’état physique. Heidi Becker, une jeune femme de 18 ans, immigrée elle aussi, mais originaire, elle, d’Argentine, est attachée au jeune homme. Lycéenne douée, Heidi est une écorchée vive et enchaîne les petites magouilles avec Federico, du moins jusqu’à sa santé de ce dernier le cloue au lit. Or, ce n’est pas cette mystérieuse maladie – que l’on nommera un peu plus tard "Sida" – qui l’achève mais un meurtre sauvage.

    L’inspecteur Patrick Swift, brillant policier au look dandy très eighties, se penche sur l’affaire et s’intéresse à ce mystérieux tueur de malades du Sida, tous homosexuels. Qui peut leur en vouloir ? Dans quel but puisque les victimes sont déjà voués à la mort. Le flic se rapproche du Docteur Ségur et de de Heidi. Commence une enquête au long cours. 

    Grangé impressionne par sa description de l’Afrique

    Disco inferno, le premier tome de Sans Soleil, un pavé de plus de 800 pages, se déroule en France, dans sa capitale. C’est le Paris des Bains Douches, du Palace, de la liberté sexuelle, de l’homosexualité légalisée (les socialistes sont au pouvoir depuis un an) et d’un vent d’insouciance, avant que le Sida ne vienne doucher les enthousiasmes – sexuels. Dans cette première partie "parisienne", Jean-Christophe Grangé installe ses personnages – le policier haut en couleur, le médecin passionné et tout en retenue et la lycéenne romanesque et paumée – pour brosser le tableau d’une époque libre. Bientôt, c’est le rouge qui domine le thriller, avec un tueur à la machette aussi impitoyable que dément.

    Le deuxième tome, sous-titré Le roi des ombres, nous fait quitter la France pour le continent africain puis les Caraïbes. C’est dans cette partie que le talent de Grangé explose. Du Maroc à Haïti, en passant par la Centrafrique, les trois personnages principaux suivent la piste du tueur, cinq ans après la résolution – partielle – de l’enquête. 
    Grangé impressionne par sa description de l’Afrique. On est happés par sa manière de parler de la chaleur, de la moiteur, des forêts primaires, des populations, avec ces portraits précis et frappants de personnages secondaires traversant le récit. Swif, Ségur et Heidi parcourent la moitié du globe à la recherche d’un serial killer – à moins qu’il ne s’agisse de plusieurs. Avec toujours le même fil rouge : celui d’une maladie dévastatrice qui, entre 1982 et 1986, n’en était qu’à ses débuts. La fin d’une époque, le début d’une autre.

    Jean-Christophe Grangé, Sans Soleil, 2 tomes, éd. Albin Michel, 2025, 432 p. (tome 1) et 400 p. (tome 2)
    https://www.albin-michel.fr/sans-soleil-tome-1-disco-inferno-9782226480798
    http://facebook.com/JeanChristopheGrange.Officiel
    https://www.instagram.com/jcgrangeofficiel

    Voir aussi : "Cherchez la femme"
    "La vengeance aux deux visages"

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  • Premier nettoyage à sec

    Parlons de cette Femme de ménage qui a fait le bonheur de millions de lecteurs depuis 2023 et développée depuis dans deux autres volumes (Les secrets de la femme de ménage, La femme de ménage voit tout et La femme de ménage se marie). L’Américaine Freida McFadden est entrée avec fracas dans le monde du thriller, au point que chaque nouveau livre est attendu par une armada de lectrices et lecteurs conquis à l'avance. On peut le comprendre à la lecture du premier opus de sa saga, La femme de ménage.

    Cette fameuse femme de ménage c’est Millie, tout juste sortie de prison après dix années d’incarcération, sous probation et n’ayant pour toit que celui de sa vieille voiture où elle dort. Elle a un besoin vital de travailler sous peine de se retrouver à l'ombre. Or, elle déniche un petit job inespéré dans une luxueuse demeure new-yorkaise.

    Chez les Winchester, il y a l’employeuse, Nina, qui l’a recrutée. La maîtresse de maison, qui fut autrefois une très jolie femme, se montre rapidement autoritaire et soupe au lait. Elle couve sa fille unique, Cecila, une insupportable gamine. Seul Andrew, le mari poli et attentionné trouve grâce aux yeux de Millie. L’ex-taularde doit se faire à ce nouvel emploi, sous l'autorité de Nina, tour à tour charmante, autoritaire et lui cachant des informations capitales sur sa maison, par exemple sur les allergies de sa fille. La femme de ménage commence à avoir de sérieux doutes sur les Winchester lorsqu’elle croise Enzo, le jardinier italien l'invitant à se méfier et lorsqu’elle s’aperçoit que la chambre de bonne qu’elle occupe au grenier ne peut se fermer à clé que de l’extérieur. 

    Roman malin et palpitant

    Bien malin qui pourrait deviner la résolution d’une intrigue qui sait jouer avec les nerfs des lecteurs. Freida McFadden a construit son roman en deux grandes parties qui ont tout leur sens. L’auteure américaine réserve pour la fin le passé judiciaire de Millie, à la fois victime, coupable… et bourreau.

    C’est l’Amérique conservatrice, riche et arrogante qui est la première visée dans ce roman malin et palpitant. Moins personnalités fouillées qu’archétypes, les personnages évoluent au milieu de scènes sociales grinçantes, sinon grotesques – les amies de Nina, mères de familles comme elle trouvant leur plaisir dans les ragots, Andrew en homme d’affaire sûr de lui, sans oublier Cecilia, la fillette capricieuse qui va devenir une véritable plaie pour la femme de ménage.

    Tout ce beau monde va finir par clasher de la plus belle des manière. Enfin, "belle", façon de parler.

    Freida McFadden, La Femme De Ménage, éd. City éditions, éd. J'ai Lu, 2023, 416 p.
    https://www.jailu.com/la-femme-de-menage/9782290391174
    https://www.freidamcfadden.com

    Voir aussi : "La vengeance aux deux visages"

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