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roman

  • Ward Ier-IIe siècle

    roman,confrérie,frédéric werst,ward,langue,fantasyCe livre est l’un des romans français les plus atypiques parus en 2012. Je dis bien "roman", tant le titre peut porter à confusion.

    Les Wards en question sont un peuple imaginaire, à une période indéfinie (les Ier et IIème siècles ne correspondant pas à notre comput actuel : l’an zéro de la chronologie ward a pour référence l’arrivée au pouvoir d’un roi, Zaragabal), un peuple disparu depuis et dont il ne reste que quelques textes.

    "Un roman de fantasy ? Rien de trop nouveau depuis Tolkien", me direz-vous ! Et pourtant, non : ce premier opus (car on peut supposer que Frédéric Werst ne s’arrêtera pas en si bon chemin...) est proprement fascinant. Ward est en effet uniquement constitué d’une anthologie de ces fameuses sources – chroniques historiques, poèmes, fables, contes, écrits philosophiques, mythologiques, religieux, politiques et même géographiques - uniques preuves de l’existence de cette civilisation. Une notice éclaire chacun de ces textes :  l’auteur, tel un exégète, montre l'intérêt et les circonstances de ces sources. Il va jusqu’à inventer personnages historiques et littéraires, écoles philosophiques ou mouvements religieux.

    Ce sens de la précision va encore plus loin : désireux de donner à son roman une véritable crédibilité, il a inventé pour la circonstance une langue ward (ou plutôt "des" langues car celle des Ward – comme n’importe quelle langue – a évolué au cours des siècles). Ce roman est donc un recueil bilingue : les extraits de cette anthologie sont retranscrits dans leur langue originale – le wardwesân – avec leur traduction française. Pour ceux qui voudraient s’essayer à cette langue (je ne m’y suis pas aventuré), Frédéric Werst propose en fin de volume un abrégé de grammaire ainsi qu’un lexique ! Un ouvrage remarquable et étonnant qui nous renvoie aussi à une réflexion sur la fin des civilisations : tous les quinze jours, une langue disparaîtrait dans le monde, comme le rappelle l’auteur en introduction.

    Frédéric Werst, Ward Ier-IIe siècle, éd. Seuil, 416 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/01/29/23363391.html
    https://www.seuil.com/ouvrage/ward-frederic-werst/9782021035728 

    Voir aussi : "Betty"

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  • Betty

    Au menu de ce polar passionnant et pervers venu d'Islande : une femme fatale, un crime (presque) parfait, une histoire d'amour vénéneuse et des coups fourrés.

    Un roman noir passionnant qui laisse sans voix. Je le conseille vivement.

    Arnaldur Indridason, Betty, éd. Métaillé Noir, 2011, 206 pages
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/02/18/23553177.html
    https://editions-metailie.com/livre/betty

    Voir aussi : "Réflexions sur l’Éducation"

     

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  • Au Pays des Mensonges 

    roman,confrérie,etgar keretIl y a des livres que vous aimez déguster lentement, tel un bon vin : Au Pays des Mensonges en fait partie ! Ces 39 nouvelles sont autant de jolies surprises : audacieuses, tragiques, comiques, oniriques ou surréalistes, ces histoires sont des contes modernes qui savent aller droit au but et nous toucher. Au Pays des Mensonges est aussi le titre d'une de ces nouvelles.

    Dans cette fable, un menteur patenté rencontre les mensonges qu'il a inventés et qui prennent vie sous ses yeux. On trouvera également dans le recueil une malchanceuse se dépêtrant dans une histoire d'amour pathétique, un atelier d'écriture plein d'avenir, un réalisateur de documentaire aux prises avec un immigré russe et son poisson d'or, une surprise-partie qui va à vau l'eau, un repas de deuil dans un restaurant sans avenir, une histoire de piqûre et de fermeture-éclair, une trempe monumentale dans une entreprise de jouets ou le récit du couple que forment Ilan et sa petite amie.

    On appréciera plus ou moins telle ou telle nouvelle (c'est la loi du genre, après tout !) mais voilà un livre et un auteur qui méritent vraiment d'être redécouverts ! 

    Etgar Keret, Au Pays des Mensonges, éd. Actes Sud, 2011, 205 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/03/31/23899322.html
    https://www.actes-sud.fr/au-pays-des-mensonges-epub

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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  • Hammerstein ou l’intransigeance

    roman,hans magnus enzensberger,hammerstein,confrérieCe récit à plusieurs voix a le premier mérite de revenir sur la figure de Kurt von Hammerstein. Aristocrate et dernier chef d'état-major de l'armée allemande avant l'arrivée d'Hitler, cet homme aura été l'un des plus farouches opposants du nazisme, sans pour autant adhérer à aucun mouvement de résistance (ce qu'Enzensberger nuance par ailleurs).

    Ce militaire et homme politique aura également été un acteur et un témoin majeur de l'Allemagne de la première moitié du XXème siècle. L'intransigeance est vraiment le maître mot qui caractérise ce membre de la noblesse allemande qui, nous apprend l'auteur, a même été à deux doigts de participer à un attentat contre Hitler lorsqu'il n'a pas couvert les activités clandestines de ses proches. L'autre très gros intérêt de ce livre est de suivre les destins de ses enfants. La plupart d'entre eux vont, au contraire de leur père, choisir la résistance au nazisme, souvent au péril de leur vie. Deux de ses fils vont même participer au putsch du 20 juillet 1944. Marie Luise et Helga vont, elles, s'investir dans des cellules clandestines du parti communiste.

    Là où le livre devient passionnant est justement la description de cette vie souterraine d'opposants, les contacts avec le pouvoir central à Moscou, les relations ambiguës et complexes entre l'Allemagne et la Russie (et ce, malgré la dictature communiste), les purges soviétiques impitoyables (une question sans réponse émerge : les grandes purges de 1936-1938 ne furent-elles pas le résultat d'intrigues du contre-espionnage allemand qui aurait réussi d'un seul coup à faire supprimer des espions aguerris et fidèles au régime communiste et à saigner l'Armée Rouge ?).

    En tout état de cause, en suivant le parcours de ces jeunes femmes n'hésitant pas à transmettre au Komintern des documents traînant dans le bureau de leur propre père (dans des scènes dignes des meilleurs polars !), Enzensberger parvient à nous faire entrer au plus près de la vie quotidienne des Allemands. L'auteur - qui ne se revendique pas historien malgré la rigueur de son travail - use de sa liberté de romancier, notamment en créant des interviews posthumes (mais réalistes) avec des protagonistes disparus (touchante et passionnante Ruth von Mayenburg !). 
    Un très grand livre, unique dans son genre.  

    Hans Magnus Enzensberger, Hammerstein ou l’intransigeance, éd. Gallimard
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/04/12/23998258.html
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Hammerstein-ou-L-intransigeance

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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  • Le Pavillon d'or

    81Tc9BK9FJL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgEn juillet 1950, les Japonais apprennent, médusés, que le Pavillon d'Or, joyau de l'architecture nippone et lieu sacré, a été détruit, incendié, par un jeune moine bouddhiste (ce temple sera construit à l'identique quelques années plus tard).

    Mishima choisit, dans ce roman qui l'a fait connaître en Occident, de retracer ce fait divers en se plaçant dans la tête du pyromane. Il retrace la vie de ce jeune homme déséquilibré, bègue, esseulé, dégoûté par ses proches mais surtout fasciné par ce Pavillon d'Or.

    Fasciné jusqu'à être prisonnier de la beauté de ce monument ; l'acte criminel s’avéra être une sorte de libération pour le moine déséquilibré.

    Un très grand classique de la littérature japonaise, écrit dans un style d'un extrême raffinement. Un bijou.   

    Yukio Mishima, Le Pavillon d'or, éd. Gallimard Folio, 1975, 375 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/05/15/24270237.html
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070358465-le-pavillon-d-or-yukio-mishima-gerard-siary

    Voir aussi : "1Q84, III"

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  • CODE quantum

    Le voyage dans le temps. Voilà un thème régulièrement traité dans la science-fiction et dont Richard Rasa s’empare avec plaisir dans son premier roman, Échos originels (éd. Le Lac aux Fées). Ce livre, l’auteur avoue l’avoir mûri et travaillé pendant plusieurs années, et on le croit aisément à la lecture de chapitres plongeant dans la France de la Guerre de Cent Ans, aux côtés de Bertrand du Guesclin et dans la cour de Qin Shi Huang, le premier empereur chinois. Richard Rasa s’est visiblement documenté avec soin pour permettre au lecteur de voyager dans ces époques lointaines.

    Le sous-titre, Les Territoires du Passé, a été choisi avec soin. Dans un futur relativement proche, le voyage dans le temps est devenu possible grâce au CODE (Centre d’Observation et de Détection des Événements), placée sous la houlette d’Eva Kalder, une scientifique autant crainte qu’admirée. L’objectif ? Le voyage dans le temps a une mission scientifique : étudier, grâce aux explorateurs du futur, des périodes plus ou moins reculées afin d’en comprendre les zones d’ombre.

    Deux couples sont envoyés dans le passé après de très longs entraînements. Le premier est envoyé en Normandie en 1364, alors que du Guesclin harcèle l’ennemi anglais grâce à des coups militaires astucieux, audacieux et révolutionnaires. Le second duo est, lui, catapulté en 210 avant Jésus-Christ. L’objectif est de découvrir les secrets du mausolée du premier empereur de Chine et de ses soldats en argile. Deux missions à haut risque car, en plus des dangers de ces périodes, les explorateurs venus du futur ne doivent surtout pas interférer sur les événements. 

    Un épilogue incroyable qui promet une suite palpitante

    Pas besoin d’être expert en histoire ni amateur de romans historiques pour goûter au premier roman de Richard Rasa. Ajoutons que l’auteur aux multiples talents – qui poursuit d’ailleurs son travail de dessinateur – fait preuve d’un solide esprit de vulgarisateur lorsqu’il dépeint le premier Empereur de Chine ou les batailles du Connétable de France. On se doute que les aventures Jia, Juan, Amayas et Diego ne vont pas se passer exactement comme ce qui était prévu.

    L’auteur aborde un autre enjeu capital, certes assez peu développé (pour l’instant ?) : celui d’une colonie humaine dans le passé. Richard Rasa préfère s’intéresser à ces quatre scientifiques, au départ simples observateurs, devant prendre des décisions capitales à la fois pour leur survie et pour l’histoire, rien que ça. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils s’aperçoivent que leur voyage dans le temps cache bien d’autres secrets.

    Richard Rasa s’est visiblement fait plaisir dans ce formidable roman de SF, jouant avec les événements et les personnages réels du passé, les boucles temporelles ou les paradoxes de la modification du passé. C’est tout l’intérêt d’un épilogue incroyable qui promet une suite palpitante. Les enjeux et les personnages sont déjà là, dans ce premier volume. Le CODE n’a sûrement pas dit son dernier mot.   

    Richard Rasa, Échos originels, Les Territoires du Passé, éd. Le Lac aux Fées, 412 p. 2024
    https://www.leseditions-lelacauxfees.fr/echos-originels
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100080681393987
    https://www.ritchi-rasa.com
    https://www.instagram.com/ritchi.rasa

    Voir aussi : "Tout l’univers de Ritchi"

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  • Meurtres et mensonges

    Voilà un des très, très bons polars, sorti récemment, et celui-là nous vient tout droit des États-Unis, car on oublie trop souvent qu’en matière de policiers, on doit élever une statue pour ces auteurs et auteures qui, depuis près de trente ans ont contribué à sortir le polar de la niche où elle végétait. La suite, ce sont ces thrillers européens, français ou scandinaves. Lisa Gardner est une de ces grandes dames du policier qui propose, avec N’Avoue jamais (éd. Albin Michel, puis au Livre de Poche), un roman efficace qui écorne salement l’American Way of Life.

    À Boston, un homme est assassiné dans son bureau. Commercial dans la vente de fenêtres, soit en télétravail, soit en déplacement, Conrad Carter a une existence rangée, vie en couple harmonieux avec sa femme Evelyn avec qui il attend un premier enfant. Or, c’est elle que découvrent les policiers accourus sur place. Le cadavre de son mari gît à côté d'elle. Elle tient une arme à la main et vient de tirer plusieurs balles sur l’ordinateur de son mari. La femme ne se défend singulièrement pas et est mise en cause et enfermée. L’enquête commence, menée par D. D. Warren et son équipe. Dès son arrivée, une indic se manifeste. Elle s’appelle Flora Dane. Elle a été kidnappée quelques années plus tôt par un criminel abattu lors de sa libération. Or, la jeune femme est persuadée avoir croisé Conrad lors de sa captivité. Autre surprise, Evelyn/Evie s’est auto-accusée du meurtre de son père, tué d’un coup de fusil de chasse, avant d’être innocentée. Voilà qui tend à faire de cette enquête une affaire à tiroirs.

    N’Avoue jamais alterne les points de vue

    Un mari au-dessus de tout soupçon qui semble avoir bien caché son jeu. Une femme toute désignée pour l’avoir assassinée, après la mort de son père, meurtre dont elle a été blanchie. Vous ajoutez à cela une mère dominatrice et étouffante qui entend faire du secret une religion. Le lecteur tombera sur un tueur en série se servant du dark web pour commettre ses méfaits, un avocat omniprésent, un informaticien obsédé par les faits divers les plus sordides, un jeune pyromane très demandé, sans compter une ancienne victime incapable de tourner la page de son kidnapping.

    N’Avoue jamais alterne les points de vue : ceux d’Evie, de Flora puis de D.D. Warren. Une identifiée comme coupable présumée, une ancienne victime et une inspectrice tenace. Lisa Gardner donne une importance égale à ces trois femmes, même si ce polar appartient à la série des "DD Warren".  

    Impossible d’évoquer la fin de ce très bon polar qui nous aura entraîné du côté le plus noir du crime, avec aussi ses héros, ses héroïnes et cette part de résilience dans les dernières pages du roman. 

    Lisa Gardner, N’Avoue jamais, éd. Albin Michel, éd. Le Livre de Poche, 2022, 496 p.
    https://www.albin-michel.fr/navoue-jamais-9782226448866
    https://www.lisagardner.com

    Voir aussi : "La femme est l’avenir de l’homme"

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  • Le dîner

    roman,confrérie,danemark,diner,herman kochDeux couples ont rendez-vous pour un dîner dans un restaurant très sélect d’Amsterdam. Le lecteur apprend très vite que deux de ses convives, Paul et Serge, sont des frères, accompagnés de leurs compagnes respectives, Claire et Babette.

    L’objet de ce dîner nous sera révélé au fur et à mesure des pages. Sans dévoiler l’intrigue (pour avoir la surprise, évitez de lire le résumé en 4ème de couverture !), disons simplement qu’il sera question d’un problème familial et de la manière de le résoudre…

    Un excellent roman néerlandais (et best-seller) qui nous fait entrer avec un ton grinçant dans la vie d’une famille apparemment ordinaire. 

    Herman Koch, Le Dîner, éd. Belfond, 2011, 330 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/09/13/25098763.html
    https://www.lisez.com/ebook/le-diner/9782714451217

    Voir aussi : "La meilleure part des hommes"

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