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Si on allait dans le jeu des comparaisons, on dirait qu’il y a du eighties dans le nouvel album d’Homme bleu, Dark Matter – après son premier opus remarqué en 2023, Le bal des crocodiles. Du noir donc, comme son nom l’indique. Du gothique même, qui nous ramène dans l’univers des Cure (I Ride, The Knife Within). Mais ces années 80 sont réactualisées à la mode 2025, avec des sons électroniques qui nous font dire que Daft Punk est passé par là (I Ride).
Cette pop-rock rythmée accroche les oreilles, sans aucun doute, grâce à cette belle insouciance (Sleeping With My Boots On). L’artiste assume ses influences à chercher du côté de Joy Division, The Pixies et les Cure, donc. Pas de chichi dans ce très joli opus : on est dans un univers familier, avec des mélodies impeccables et une production musicale soignée (Eagle Eye).
Homme Bleu nous entraîne dans un univers musical attachant, croisant pop (I Will Forget You), rock (The Life In Me), folk (Old Time Religion) et même funk (les premières mesures de This Mortal Bed. Un vrai melting-pop !
Coup de cœur !
L’homme en bleu se fait même inquiétant dans l’excellent Murder In Slow Motion. Je vous parlais de gothique plus haut.
On se repose ensuite avec la jolie ballade Stolen Kiss. Le piano-voix décroche au milieu de l’extrait pour donner à cet univers sucré un je ne sais quoi d’onirique… et de spatial. Un des meilleurs morceaux sans doute de l’opus.
Le titre qui donne son nom à l’opus, Dark Matter, sonne comme le plus ambitieux de l’enregistrement. Il apparaît dans la deuxième moitié du disque, semblant avancer masqué mais c’est pour mieux surprendre l’auditeur. Pas étonnant que le titre du morceau ait été choisi pour nommer l’album. Disons aussi qu’il y a du Bowie – le Bowie de la Trilogie berlinoise ou du Outside de 1995 – dans cet extrait incroyable de sensibilité et de créativité dans sa richesse musicale. Un vrai coup de cœur !
Ne boudons pas notre plaisir dans cet album soigné alliant avec élégance et intelligence sons eighties et arrangements modernes (End Of Summer). You’re My Friend, qui clôt l’album, illustre cette rencontre entre époques. On applaudit.
Pas besoin d’être un grand spécialiste pour deviner que c’est du côté de l’Amérique de la fin des années 60 et des années 70 que DNVR (prononcez "Denver", comme la ville) nous transporte.
Dès les premières notes d’Alive de leur album éponyme, la voix veloutée d’Angy nous accroche. Ça groove, ça balance, ça sensualise, ça innerve. L’orchestration brillante – et acoustique – de DNVR ne gâche rien à l’affaire. On est là dans une belle production, plus Motown que le roi, à l’instar de l’irrésistible Milkshake ou de Down.
La belle densité de l’album condensé en 8 titres se confirme avec Jealousy aux accents blues-rock – en vérité, plus rock que blues. Les sept Frenchies de ce joli premier opus avancent sans rougir dans une production impeccable donnant la part belle à la soul, en y additionnant ce qu’il faut de rock, de pop, de blues et aussi de jazz. On pense au jazz cool de Hope And Illusion, fondant comme un joli bonbon acidulé. Encore, une fois, le timbre et le métier d’Angie y sont pour beaucoup.
On est définitivement persuadés que le groupe ne s’arrêtera pas en si bon chemin
Le métier, les Sept de DNVR l’ont, eux qui ont tourné pour des dizaines de dates et qui risquent de ne pas s’arrêter en si bon chemin. À l’écoute de la délicieuse ballade Story, on est définitivement persuadés que le groupe ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Preuve de leur ambition, ce premier album, enregistré à la Gare aux Musiques de Louviers, a été mixé par Arnaud Fradin, leader du groupe nantais Malted Milk, et masterisé à Los Angeles par Gerard Albo, ingénieur du son ayant travaillé avec Amy Winehouse.
On parle d’influences musicales mais il ne faut pas oublier non plus que les DNVR proposent aussi un album riche de sensations et de vécus, parlant d’amour, de joie de vivre, d’espoirs amis aussi de séparations, avec une grande sincérité (Never Leave Me Again).
Au final, voilà un très beau feu d’artifice (Fireworks), nous transportant dans une Amérique qui nous semble en 2025 bien lointaine. Que ce soit des Français qui la fassent revivre est à cet égard éloquent. Tant mieux pour nous. Tant mieux tout court.
Ce qui frappe d’emblée dans l’envoûtant album Anthropology c'est la voix de Lucia Micarelli. Be My Husband, qui ouvre son nouvel opus, est une reprise d’un standard jazz de Nina Simone, adaptation lui-même d’un chant traditionnel afro-américain, Rosie. Pour cette fois, l’artiste étasunienne abandonne son instrument fétiche, le violon, pour préférer une interprétation dépouillée voix-percussions. Audacieux et bouleversant.
Elle se saisit plus loin de l’archer pour un air traditionnel roumain, Rustem, dans lequel la violoniste part dans une danse endiablée, offrant du même coup un aperçu de sa virtuosité. On sera captivé d’une autre manière par son interprétation incroyable d’une mélodie du compositeur élisabéthain Thomas Tallis (1505-1585). Sacrée découverte que ce Third Mode Melody ! On pourrait dire la même chose du traditionnel Very Day I’m Gone, chant de départ, chant de deuil et chant de l’exil bouleversant, interprété par une Lucia Micarelli, comme habitée : "Oh, the very day I′m gone / You will know what train I'm on / You will hear the whistle blow 100 miles / Hear the whistle blow 100 miles". Sans doute l’un de mes meilleurs titres de l’album.
Après un passage par le jazz, tout en rythme et en sonorités du sud américain (1B d’Edgar Meyer) puis par la folk avec une reprise pudique de Both Sides Now de Joni Mitchell, c’est du côté du classique que l’on retrouve la musicienne et chanteuse. Place, en l’occurrence, à un monument de Jean-Sébastien Bach, l’Adagio de sa première Sonate pour violon en sol mineur BWV 1001. Vous me direz qu’il s’agit là d’un morceau incontournable, certes difficile et demandant une grande dextérité. Voilà qui illustre en tout cas à la fois la virtuosité et l’ouverture d’une musicienne s’attaquant à tous les registres de ses cordes – vocales… et celles de son violon, bien entendu.
Un incroyable album pluriel qui rend Lucia Minarelli si attachante et si unique
Lucas Micarelli ne pouvait pas ne pas explorer le répertoire contemporain. C’est chose faite avec le Duo pour violon et violoncelle (partie III) de Zoltán Kodály (1882-1967). N’oublions pas non plus sa version des Red Violin Caprices de John Corigliano, thème et variations composés pour le film Le violon rouge, film oscarisé en 1999 et tombé hélas dans un relatif oubli – si l’on excepte toutefois justement sa BO, devenue un classique.
Parlons aussi de ces deux autres airs traditionnels que sont Black is the Color of My True Love’s Hair, une ballade écossaise bien qu’elle ait été aussi utilisée de l’autre côté de l’Atlantique dans les Chansons folkloriques anglaises des Appalaches du Sud de Cecil Sharp. L’album se termine avec le délicat Careless Love qui avait été immortalisé le siècle dernier par Madeleine Peyroux. L’artiste américaine s’empare de cette "ballade du XIXe siècle et de standard du Dixieland". Voilà qui achève de faire d’Anthropology un incroyable album pluriel, fascinant et qui rend Lucia Minarelli si attachante et si unique. On adore !
Qu’on ne s’y trompe pas. En dépit des roulements rock de guitares entêtantes de Dust qui ouvre l’album Staring At The Sun, Lumio entend proposer un opus pop d’une fort belle facture. La voix caresse gentiment les oreilles, les mélodies ont été travaillées avec soin, le musicien ne se prive pas d’électronique et la prise de son est à saluer pour sa qualité et sa pertinence.
Derrière Lumio, se cache Niko Gamet qui propose ici son nouvel opus, après deux albums sous son nom, Le signe du cœur en 2014 et Leaving Tomorrow en 2016. C’est naturellement vers les États-Unis que se tourne le regard du musicien, auteur, compositeur et interprète. Que l’on pense à ce double hommage à la Route 66 et au groupe mythique Guns N' Roses dans le morceau Road & Rose, d’une facture pop très actuelle.
Nous parlions d’influence US. C’est de nouveau entendable avec Grateful, singulier retour vers les Beach Boys et son génial leader et inspirateur Brian Wilson car nous sommes clairement ici du côté de la Californie.
L’art de surprendre et de prendre l’auditeur à froid
D’invention, Lumio n’en manque pas, avec l’art de surprendre et de prendre l’auditeur à froid, à l’instar de By Your Side, avec cette guitare entêtante mêlée à des sons électroniques inquiétants, ce qui n’empêche pas le musicien de se laisser à de jolis titres pop. On pense au magnétique Nowhere derrière lequel se cache un artiste que l’on sent écorché vif ou encore à Rising Moon, sombre et poétique morceau s’agençant avec autant que précédant le tout aussi étrange Secretly. Nous sommes ici dans un esprit seventies lorsque les morceaux s’émancipaient joyeusement des règles commerciales pour créer des concepts albums.
L’ambition est bien là, dans cet opus imaginé et conçu avec soin. La voix est feutrée et touchante et les inventions sonores parsèment l’enregistrement sans jamais le cadenasser (This Precious Day).
Pour Another Life, Lumio fait le choix de la ballade et de la simplicité. Le musicien chante l’attente et la fatigue au cours d’une nuit où il espère un signe ("I wait for a sign that something’s gonna happen with us").
Et si l’album n’était pas juste un appel à la méditation ? Voilà ce que l’on peut se dire à l’écoute de Staring At The Sun qui vient conclure l’opus. Un instant magique qui fait disparaître nos peurs, sécher nos larmes et rendre nos chants d’amour bien plus forts.
Il est absolument impossible d’être insensible au formidable dernier album d’Alexander Boldachev. Il s’agit du second volume de son projet musical Pop Meets Classical. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une rencontre entre deux genres souvent considérés comme irréconciliables. D’un côté une musique populaire et souvent commerciale et de l’autre le classique, trop boudé et à tort considéré comme élitiste.
Alexander Boldachev propose de les faire se rejoindre grâce à la harpe, son instrument fétiche. Son premier volume avait permis de mettre dans un même album Scorpions et Debussy, Red Hot Chili Peppers et Bach ou Nirvana et Rossini. Culotté. Voilà que le harpiste helvético-russe récidive avec un second volume pas moins audacieux et séduisant ! Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant ! Au menu de ce programme, les Beatles, Sting, David Bowie, Queen et Michael Jackson mais aussi Scarlatti, Paganini, Brahms et Piazzolla.
C’est peu de dire que ces revisites sont des redécouvertes habillées d’un classicisme qui semble sans âge. Yesterday des Beatles a ainsi une facture Renaissance. Pour Shape of My Heart de Sting, Alexander Boldachev insuffle à ce titre mélancolique des percussions. L’auditeur reconnaîtra le fameux Space Oddity, moins interstellaire que mystérieux et onirique – au passage, le harpiste n’oublie pas le fameux compte à rebours.
Simplement séduisant ? Non, enthousiasmant !
Plus que pour cette adaptation de David Bowie, on sera en droit de préférer la version originale du fameux Bohemian Rhapsody, moins rock-baroque que romantique.
Parlons maintenant de la version harpe d’Earth Song de Michael Jackson. C’est là que l’on constate le génie de composition du "Roi de la Pop". Alexander Boldachev respecte les lignes mélodiques de ce morceau vieux déjà de 30 ans mais toujours actuel dans son message.
Les compositeurs plus anciens ne sont pas en reste dans ce très joli album, prouvant que le harpiste connaît ses classiques. À côté de la délicate Sonate K466 de Dominico Scarlatti, véritable appel à l’amour, il y a ce véritable tube de Paganini, le Caprice n°24. Mais la vraie bonne idée de cet enregistrement c’est d’avoir ressorti le Recuerdos de la Alhambra de Francisco Tárrega que Mike Oldfield avait adapté au synthétiseur dans les années 80 pour la BO du film La déchirure (Étude).
Outre le très bel Intermezzo n°2 de Brahms, on trouvera Astor Piazzolla et son Libertango. Alexander Boldachev respecte à la lettre le rythme et l’esprit de ce tango entré dans l’histoire de la musique et de cette danse.
Comme chaque année, Bla Bla Blog propose son top 10 des publications phares de cette année, celles qui ont fait le buzz et celles qui sont les plus populaires. Comme souvent, elles sont représentatives de Bla Bla Blog, le site des découvertes culturelles et artistiques. Qu’y trouve-t-on dans ce florilège ? Rimbaud et son actualité poétique autant que technologique (certes très critiquable !), de la musique avec du jazz (très bien représenté) mais aussi Gabriel Fauré dont nous fêtions en 2024 les 100 ans de sa mort. La chanson et la pop ne sont pas en reste, pas plus qu’une série télé que nous avons trouvé formidable ! Et pour épicer le tout, du sexe, avec un roman à ne pas mettre entre toutes les mains… Bref, il y a de tout pour faire un monde, et c’est très bien comme ça.
"Bobbie, c’est l’une des révélations du moment. Mais attention, pas n’importe quelle révélation ! La jeune chanteuse française a puisé dans l’Amérique profonde les sources de son album The Sacred In The Ordinary.
Les influences de Bobby s’appellent Joni Mitchell, Dolly Parton ou Bob Dylan. Un opus en anglais où la pop (Last Ride, Back Home) fait la part belle à la country, à l’instar du morceau Losing You qui ouvre ce délicieux album ou encore le formidable et enlevé The Sacred In The Ordinary qui lui donne son nom…"
"Hervé Sellin propose de nouvelles adaptations jazz dans son Jazz Impressions. Après Debussy, c’est Gabriel Fauré et Maurice Ravel qui ont les honneurs du pianiste français.
L’opus commence par un véritable tour de force. En l'occurrence, Gabriel Fauré et son Requiem en mode jazz, avec une "Introduction" et un "Kyrie", moins funèbre que sombre et mélancolique. On peinera à retrouver l’aspect liturgique de ces premières Impressions. L’"Agnus Dei" sonne comme un chant d’amour paisible, avec des improvisations au piano qui ont toute leur place. Le lyrisme du "Libera Me" originel est plus intimiste et personnel dans cette revisite. Plus paisible aussi. Une vraie libération, aurions-nous envie d’écrire. Les connaisseurs de Fauré et de son Requiem peineront sans doute à reconnaître l’œuvre originale, en particulier dans cet extrait, léger et rafraîchissant…"
"Peu d’instruments sont aussi à la fois élégants et humains que le violoncelle. Et si vous ajoutez à cela un répertoire de la classe de Gabriel Fauré, voilà qui devrait définitivement vous convaincre de découvrir l’album que Pauline Bartissol – au violoncelle, donc – et le pianiste Laurent Wagschal consacrent à l’auteur du fameux Requiem.
En cette année Fauré (le compositeur est mort en 1924), Laurent Wagschal consacre une intégrale de ses œuvres pour piano. Pauline Bartissol le rejoint dans ses enregistrements consacrés au violoncelle et au piano. Au programme, les deux Sonates op. 109 et 117 pour violoncelle et piano et des pièces de musiques de chambre devenues universelles, à savoir la Sérénade op. 98, la célèbre Élégie op. 24, la Romance op. 69, la naturaliste pièce intitulée Papillon op. 77 et la délicieuse Sicilienne op. 78…"
"Qui était vraiment Rimbaud ? Que reste-t-il de lui ? Quelques (vraies) photos, une correspondance et surtout une œuvre brève (Une saison en enfer et Les Illuminations, sans compter de nombreux poèmes en vrac). Pour autant, son importance et son influence sur la littérature est exceptionnelle. Précurseur de la poésie moderne, Arthur Rimbaud a produit une œuvre révolutionnaire avant ses 20 ans. Il abandonne définitivement la poésie en 1875, jusqu’à son décès en 1891 à l’âge de 37 ans.
C’est sur les années 1870-1875 que se concentre la biographie de Luc Loiseaux, Rimbaud est vivant (éd. Gallimard), c’est-à-dire de son premier séjour à Paris – qui se termine en prison – jusqu’au décès de Vitalie, la jeune sœur de Rimbaud. Ce deuil marque aussi la fin de sa carrière littéraire…"
"Une chose est sûre. Mattieu Lavagna et Michel Onfray ne passerons pas leurs vacances ensemble, comme aurait dit un journaliste sportif.
Depuis le temps que le philosophe Michel Onfray truste les plateaux télé et propose sa "bonne parole", il fallait bien que quelques voix discordantes vienne susciter la polémique. C’est le cas avec cette Libre réponse à Michel Onfray proposé par les éditions Artège.
Ce n’est pas un mais plusieurs ouvrages qui intéressent le philosophe et théologien Matthieu Lavagna : Traité d’Athéologie (2005), Décadence, Vie et Mort du Christianisme (2017) et Anima (2023). Le tort de Michel Onfray ? Affirmer que Jésus n’a jamais existé, ni plus ni moins, et que sa vie n’est jamais qu’un mythe. C’est la "thèse mythiste", très ancienne, pour ne pas dire datée. Dès la préface, Matthieu Lavagna cogne, et dur..."
"C’est par une œuvre collective que commence cet enregistrement d’œuvres de Robert Schumann pour violon et piano. La Sonate F.A.E. nous vient de deux figures majeures du romantisme – Brahms (pour le troisième mouvement Allegro (Scherzo) et Schumann pour les deuxième et quatrième mouvements, Intermezzo et Finale.
Le troisième est Albert Dietricht, compositeur du premier mouvement Allegro. Les trois amis écrivent en 1853 cette sonate au nom étrange mais plein de sens : F.A.E. pour Frei Aber Einsam ("libre mais solitaire"). Elle a été offerte cette année-là au violoniste Joseph Joachim. Ce dernier l’a d’ailleurs joué, tout comme Clara Schumann…"
"En ce début d’année, et alors que nous sommes toujours nombreux à trouver une bonne série à se mettre sous les dents, pourquoi ne pas se tourner vers la télévision publique ? La série Sambre avait, à juste titre, suscité l’enthousiasme. L’une des meilleures de 2023, osons le dire. Bla Bla Blog en avait parlé. Voilà une autre qui mérite tout notre intérêt.
Elle se nomme Les Invisibles et se présente comme une passionnante saga policière. Nous suivons un groupe de quatre enquêteurs du Nord, sous la direction du commandant Darius. Il est secondé par l’expérimentée et râleuse Marijo, la jeune lieutenant fraîchement recrutée surnommée Duchesse, sans oublier Ben, un autre lieutenant, père de famille exemplaire capable de jouer des poings en cas de besoin.
Ces quatre-là ont une semaine pour identifier des morts anonymes, surnommés des "invisibles". Une chasse à l’identité qui devient vite une course à l’assassin..."
"Attention, voici un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Plurielles, paru aux éditions Tabou, est un roman qui nous transporte vers un milieu peu courant, celui du BDSM.
Son autrice, Éva Delambre fait partie de ces noms fameux de la littérature érotique, jamais aussi à l’aise que lorsqu’elle interroge des thèmes de la soumission et de la BDSM.
Plurielles nous propose une plongée plus vraie que nature dans un milieu vivant dans la discrétion.
Éva Delambre en profite pour le désacraliser et de le faire découvrir, parfois dans toute sa crudité…"
"Lorsque la chanson française se pare de jazz, ça donne A French Songbook, un album du Antoine Delaunay Quintette, un ensemble mené par Antoine Delaunay, avec la chanteuse Mélanie Dahan en vedette, Gilles Barikosky au sax ténor, Marc-Michel Le Bévillon à la contrebasse et Luc Isenmann à la batterie.
L’opus commence dans le mystère et la mélancolie avec la reprise des Passantes le classique de Brassens, sur un air de jazz épuré, chanté par Mélanie Dahan, une vraie revisite jazz. "Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets".
On sera sans doute un peu plus décontenancée par cette Jolie Môme, moins espiègle que la version de Léo Ferré. On a là une promenade germanopratine et joyeuse propre à autant éclairer les cœurs que la Jolie Môme originelle, avec en plus les improvisations d’Antoine Delaunay…"
Saluons pour commencer le joli travail de prise de son de cet album qui, contrairement à son titre et à sa facture musicale, vient bien de chez nous. Louis Durdek, songwriter français, chanteur et guitariste, sort son premier opus, avec déjà un univers et une patte bien identifiés : la pop-folk en héritage américain.
Dès les premières notes à la guitare de The Long Way, hymne à la liberté, au voyage et au départ, nous sommes en terrain conquis. Le goût de l’aventure et du trip, Louis Durdek l’a sans nul doute au cœur… et aux tripes. "Je ne changerai jamais mon mode de vie / Même pour les mines d’or du roi Salomon", chante-t-il dans le titre éponyme de son album ("I wouldn’t change this life of mine / Not even for the gold of Solomon’s mines", Unnamed Road).
Les routes – inconnues – le baluchon à l’épaule, le premier train du matin, un vieux pick-up. Nous sommes dans un album largement dominé par les grands espaces et le goût de l’aventure, avec l’horizon comme objectif (The Horizon), même si ce fil rouge qu’est le voyage peut avoir son lot de mélancolie et de douleurs (Road Of Sorrow) mais tellement nécessaire pour être libre ("A long way to go / For us to be free / So won’t you take me to all / All of our wild destinations?", All of Our Wild Destinations).
Nous sommes dans un album largement dominé par les grands espaces et le goût de l’aventure
Il y a du Nick Drake dans la délicatesse déchirante d’un morceau comme "M. & Mrs D". Ici, le folk est mâtiné de pop, mais avec toujours le choix de l’acoustique. Acoustique encore avec le joli duo blues Holy Waters.
L’album se termine avec In My Heart Grows A Tree, singulier et déchirant titre mêlant folk, pop et sons traditionnels indiens. Mélancolique, Louis Durdek y chante la tristesse, la mémoire, les racines mais aussi la recherche d’une terre promise.
Unnamed Road signe l’arrivée d’un artiste dont il faudra absolument suivre la carrière. Toute la question est de savoir quelle route il prendra. Folk, pop ou autre chose ?
Derrière Raphaël Zaoui se cache l’un des deux fondateurs du groupe mythique des années 2010, Therapie Taxi, dissous en octobre 2021 au grand désespoir de ses fans. On ne trouvera cependant pas dans Le Dernier sur la piste (éd. HarperCollins) l’histoire du groupe pop le plus singulier et le plus remuant de ces 20 dernières années. Même s'il l'évoque, Zaoui ne cite cependant pas le nom de son acolyte Adé (Adélaïde Chabannes de Balsac), l’incroyable chanteuse des tubes Coma idyllique, PVP ou Été 90.
Ce dont il est finalement dans le roman de Raphaël Zaoui, en réalité le récit d’un artiste au talent dingue, c’est l’histoire d’un homme tentant de construire sa vie au milieu des affres et des affreux de la création. Tout commence à Paris lorsque le modeste musicien vit de galère en galère jusqu'à sa rencontre avec celle qui deviendra Adé, les deux propulsant leur nouveau groupe à des hauteurs rarement vues.
Zaoui allonge ses mots sur plus de 200 pages afin de se laisser aller à ce qui ressemble à une thérapie, entre désir d'accomplir son destin d'artiste, ivresse du succès, interrogations sur sa vie privée et le décès brutal de sa mère.
Des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi
Raphaël Zaoui n’a pas choisi la facilité ni le compromis pour son premier livre. Rien d’étonnant pour un musicien à l’origine des titres les plus pop et les plus acides de ces dernières années. L’artiste aurait-il trouvé la potion magique, entre composition musicales raffinées et textes cash ? Sans doute, écrit-il, mais là n’est pas l’essentiel.
Disons-le, les fans de Therapie Taxi se précipiteront sur les confessions du cofondateur du groupe. Mais ils trouveront surtout confidences sur son parcours, les galères des débuts puis le succès incroyable. La suite ? Des concerts, des abus – drogue, sexe et une odeur de perdition – et l’amour surgissant comme par magie.
Le Dernier sur la piste se lit d’une traite, à la rencontre d’un musicien qui ne cache (presque) rien, du deuil de sa mère à l’amour pour son fils, en passant par une séparation aussi cruelle que bienvenue. Tout cela donne des pages aussi crues, vibrantes et sincères que les titres de Therapie Taxi. Les fans du groupe se précipiteront sur ce livre cash et passionnant.