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Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis les films Ce n’est qu’un au revoir et Un pincement au cœur. Il sera visible les jeudi 26 juin, dimanche 29 juin à 18 heures et lundi 30 à 14 heures. Soirée débat à l’Alticiné le lundi mardi 1er juillet à 20 heures 30.
Ce n’est qu’un au revoir : Les amitiés de lycée peuvent-elles durer toute la vie ? Une chose est sûre, dans peu de temps Aurore, Nours, Jeanne, Diane et les autres diront adieu à leur chambre d’internat, aux baignades dans la Drôme, aux fêtes dans la montagne. Louison coupera ses dreads et la petite famille éclatera. Pour certaines d’entre elles, ce n’est pas la première fois et ça fait encore plus mal…
Un pincement au cœur : Le cœur pince à Hénin-Beaumont en ce début d’été. Linda, 15 ans, va déménager, et Irina, sa meilleure amie, a bien du mal à l’accepter.
On adore Loulia dont nous suivons la carrière depuis son titre Loin. À l’époque, la chanteuse se présentait comme une troubadour des temps modernes. Et pourquoi pas ?
En réalité, la chanteuse française s’est surtout nourrie de pop internationale, de funk, de R&B et même de K pop.
Pour son dernier titre I Watch Myself, Loulia choisit une nouvelle fois l’anglais pour un single langoureux et sexy. Une vraie belle transformation par une artiste qui n’a pas froid aux yeux et qui entend bien s’imposer.
Un mot un destin (éd. Litos), le recueil de chroniques de la journaliste et historienne Clémentine Portier-Kaltenbach présente la première particularité de dresser le portrait de 90 femmes remarquables, célèbres ou non, de l’Antiquité à nos jours, d’Agrippine la Jeune, mère de Néron, à l’Américaine Dorothy Counts-Scoggins, figure antiségrégationniste, en passant par Marie-Antoinette, Margaret Michell ou Françoise Sagan. Il faut saluer le talent de l’autrice qui parvient à aller à l’essentiel, chaque chronique ne dépassant pas les trois pages.
La seconde particularité du recueil est d’accoler à chacune de ces femmes un mot permettant d’expliquer en quoi elle a marqué son époque, souvent en bien, parfois en mal à l’instar d’Elena Ceaucescu, l’épouse du dictateur roumain ou encore Agrippine. Pour ce personnage devenu légendaire, Clémentine Portier-Kaltenbach a choisi le mot "Matricide", bien logique étant donné le destin de Néron et de son implacable mère. Pas mal de termes tombent sous le sens : "Libertinage" pour la courtisane Ninon de Lenclos, "Baccalauréat" pour la première bachelière de l’Histoire, Julie-Victoire Daubié ou "Bikini" pour Ursula Andress.
Bien entendu, le lecteur "musclera" son vocabulaire avec des termes aussi rares que "Réticule", "Autodidaxie" ou "Épectase". Ceci dit, c’est d’abord le portrait de ces femmes, que l’on qualifiera aisément de courageuses et même de "puissantes", qui constitue le gros atout de ce recueil de chroniques.
Bien entendu, le lecteur "musclera" son vocabulaire avec des termes aussi rares que "Réticule", "Autodidaxie" ou "Épectase"
Quels sont les plus petits dénominateurs communs de ces femmes ? Certainement de s’être battues pour s’imposer, ou du moins d’avoir tenté de se faire leur place dans un monde dominé par les hommes. Les mariages arrangés sont légion dans le recueil, que ce soit la pathétique union entre Philippe Auguste et la jeune princesse danoise Ingeburge, le couple ennuyeux que formait Louise de Bourbon-Condé avec un fils illégitime de Louis XIV, sans oublier le mariage raté de Valentine de Chimay.
Il y a aussi ces relations, devenues légendaires, que ce soit Carol Lombard et Clark Gable qui ne s’est jamais remis de la mort prématurée du seul amour de sa vie, Clara Goldschmidt à jamais liée avec André Malraux ou encore Sophie de Ruffey dont le décès touchera Mirabeau au plus haut point. Le lecteur sera par contre certainement refroidi par l’étonnant et pas envieux portrait de Colette, une "Cougar" (c'est d'ailleurs ce mot qui la définit dans le recueil) à la fois irrésistible, dévorante et parfois gênante.
Ces 90 destins réservent bien des surprises. On apprendra ainsi qui était Dido Elizabeth Belle, une jeune femme noire devenue la première aristocrate anglaise de couleur dans le pays de Jane Austen. On en saura un peu plus sur Sophie Germain, une mathématicienne maintenant reconnue, sur Betsy Balcombe qui a été la singulière, touchante et dernière "relation" féminine de Napoléon en exil, sans oublier Eleanor Roosevelt, première "vraie" First Lady au caractère incroyable. Sans compter ces inventrices parfois oubliées, moins célèbres que leurs inventions : l’aquarium de Jeanne Villepreux-Power, le parachute de Jeanne Labrosse-Garnerin ou encore… Wonder Woman, une création – par un obscur psychologue américain – inspirée par deux femmes. Shoking !
Le Café philosophique de Montargis fixe son prochain rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 27 juin à 19 heures pour une nouvelle séance qui aura pour sujet cette question : "Prendre son temps, est-ce le perdre ?"
Voilà un sujet qui peut nous parler, à une époque où les évolutions sociétales et techniques peuvent nous sembler vertigineuses. Sans doute avons-nous l’impression d'être pris dans des injonctions de devoir être en mouvement tout le temps et en toutes occasions ?
Injonction ou nécessité ? Dans quels cas prendre son temps peut être néfaste ? Agir vite et dans l’urgence doit-il être rejeté en bloc ? Ne parle-t-on pas dans certains cas de "présence d’esprit" lorsque l’on réagit bien et sans attendre ? Au contraire, dans quels cas "prendre son temps" devient-il une nécessité ? Que veut dire l’expression "Perdre son temps" ? Est-ce rester oisif et paresseux ? Quels avantages peut-on en tirer ?
Ce seront autant de points et de questions qui pourront être débattus lors de cette séance qui s’annonce déjà passionnante. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 27 juin 2025 à 19 heures.
Roxane Elfasci, que nous avions chroniquée et même interviewée, revient avec un étonnant et passionnant album, Glass Gaze, qui donne à écouter et découvrir Philip Glass grâce à la guitare. Accompagnée de Baptiste Erard, à la guitare comme elle, et du batteur et percussionniste Théo Lampérier, Roxane Elfasci a choisi 12 Études du compositeur américain pour en faire de petits joyaux. Roxane Elfasci et ses acolytes ont choisi de les proposer dans le désordre.
Le compositeur américain n’a jamais refusé de voir son œuvre adaptée, à partir du moment où elle pouvait toucher un plus large public que celui du contemporain et du classique, voyant dans la pop un terrain de recherche musicale. Les premières notes de l’album, avec l’Étude n°1, commencent d’ailleurs de la plus pop-rock des manières.
La guitariste a donc arrangé 12 de ses 20 Études pour piano, encensées dès leur création au mi-temps des années 1990. Le minimalisme de Philip Glass – l’un des chef de file du courant répétitif américain – laisse place à un ensemble de pièces à la fois harmoniques, lumineuses et intimes (Étude n°18). Les guitares de Roxane Elfasci et de Baptiste Erard viennent donner une couleur méditerranéenne (Étude n°2 ou les rythmes de la n°17). Il n’empêche que l’écriture du compositeur minimaliste, ses boucles et ses variations hypnotiques, se reconnaît dans certaines pièces (la magnétique Étude n°6 ou la n°17).
Et si Glass était un néoromantique qui s’ignore ?
L’auditeur ou auditrice trouvera dans cet opus sensible et brillant de quoi se réconcilier – s’il y a besoin – avec un répertoire contemporain injustement boudé. Roxane Elfasci et ses amis donne à découvrir un génie qui ne saurait se limiter à ses structures répétitives, certes passionnantes (Étude n°7). Ainsi, l’Étude n°20 touche au cœur par sa délicatesse et son onirisme que l’on dirait debussyens. Et si Glass était un néoromantique qui s’ignore ? C’est ce que Roxane Elfasci donne à entendre et comprendre (Étude n°8). L’écriture précise du compositeur américain se déploie avec rigueur et richesse dans cette pièce qui prend son temps.
L’Étude n°4, plus sombre, laisse place à une 3e rythmée, presque pop-rock, mais avec toujours cet esprit glassien. Roxane Elfasci se fond avec plaisir dans cette pièce dense, technique et piégeuse.
Le travail sur les percussions de Théo Lampérier est d’autant plus intelligent qu’il ne vient pas alourdir la relecture à la guitare des Études de Glass mais au contraire les ponctuer avec discrétion pour ne pas dire parcimonie.
L’album se termine avec l’Étude n°16, dense et romanesque. Une magnifique fin pour ces Études qui semblent avoir toujours été écrites pour le piano. Un joli tour de force de la part de Roxane Elfasci et de ses amis.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Bonjour l’Asile. Il sera visible les jeudi 19 juin, dimanche 22 juin à 18 heures et lundi 23 à 14 heures. Soirée débat à l’Alticiné le lundi mardi 24 juin à 20 heures 30.
Jeanne quitte quelques jours le stress de la vie urbaine pour aller voir sa grande amie Elisa, récemment installée à la campagne. Au cœur des bois voisins, un château abandonné devenu tiers-lieu, foisonne d’initiatives collectives. Elisa aimerait s’y investir, mais entre biberons et couches lavables, elle n’en a pas le temps. Jeanne, en militante des villes, n’y voit aucun intérêt. Quant à Amaury, promoteur en hôtellerie de luxe, le château, lui, il veut l’acheter. Tous trois convergent malgré eux vers ce lieu d’entraide et de subversion... Mais combien de temps cet asile d’aujourd’hui pourra-t-il résister à ce monde de fou ?
Freida McFadden a réussi le tour de force, en moins de deux ans, à créer l’événement à chaque sortie d’un nouveau roman. La faute à une femme de ménage qui a su cueillir à froid chaque lecteur et lectrice.
Soyons honnête : la construction maligne du premier opus (La femme de ménage) avait été la grosse trouvaille narratrice de l’autrice. Elle réitère l'opération pour cette deuxième histoire de son personnage fétiche, femme désargentée, paumée, écorchée vive et cabossée par la vie. Le combat pour ses congénères féminines devient ici aussi le cœur des propos de la romancière américaine. Mais ce combat va être insidieusement dévoyé, si bien que le lecteur ou lectrice qui se voyait en terrain connu, déchante.
Chausse-trappes et jeux pervers
Milly est de retour, et à peu près dans le même état social qu’au début du premier roman. Certes, elle a trouvé un nouvel emploi – femme de ménage pour un couple bourgeois – et n'est plus seule. Bien qu’elle vive seule dans une location mal famée, elle n’a pas su ou voulu résister aux avances d’un jeune avocat gentil mais collant. Ce pourrait-il que son existence s’éclaircisse ? Non, car elle digère mal une séparation cruelle, est sur la réserve avec son petit ami Brock et, par dessus le marché, elle perd son travail.
Voilà donc Millie en charge du ménage chez les Garrick, un couple de New-Yorkais fortuné. Méfiante, l’employée devine que des choses peu normales se passent. Wendy, l’épouse, est enfermé dans sa chambre, les exigences de son mari Douglas désarçonnent Millie, d’autant plus qu’elle est persuadée qu’on la suit. Ajoutez à cela un voisin très entreprenant. Voilà qui va promettre.
Partagé en deux parties, Les secrets de la femme de ménage se lit comme un polar féministe, non sans toutefois chausse-trappes et jeux pervers. Voilà qui est parfait pour passer de bonnes heures de lecture. Frissons garantis. Et c’est ça qui est bon.
Pour des œuvres aussi enregistrées que les Concertos pour clavier de Bach – ici, pour piano – le spécialiste sera en droit de préférer telle ou telle version. Trop lent, trop nerveux, trop ceci, trop cela. Mais laissons ces querelles de chapelle aux gardiens du temple et intéressons-nous à l’une des plus brillantes pianistes actuelles.
Naturellement, Bach. Beatrice Rana avait enregistré il y a quelques années les Variations Goldberg. La voilà de retour chez Bach avec sa vision des Concertos pour clavier n°1, 2, 3 et 5. Œuvres majeures du répertoire classique, ces concertos, que chaque interprétation semble ressortir de l’ombre, sont comme la potion d’Obélix : une fois tombés dedans, on n’a qu’une envie, y replonger.
Beatrice Rana mérite au moins une médaille pour sa version, avec l’Amsterdam Sinfonietta et Candida Thompson comme premier violon. Elle propose ici les Concertos BWV 1052, BWV 1053, BWV 1054 et BWV 1056. Gageons que la suite de ces œuvres pour clavier devrait bientôt suivre. Bach avait en avait composé 12. Il ne nous reste finalement que 8, le dernier restant en plus inachevé. quant aux 4 derniers, ils ont hélas disparu.
Archi-douée, techniquement irréprochable, intelligente et magnétique
Mais ne boudons pas notre plaisir avec ce Bach made in Rana. La pianiste italienne donne à voir le compositeur allemand sous un jour moderne, impétueux mais où l’urgence laisse place à ces moments de lumières bouleversants, à l’instar du dernier tiers du premier mouvement du premier mouvement du Concerto n°1. Bach est souvent considéré, à tort, comme un compositeur intello. Beatrice Rana prouve qu’il reste surtout un mélodiste sans doute inégalé (l’irrésistible 1er mouvement du 3e Concerto ou encore le 1er du Concerto n°5). Né dans une période baroque, qu’il assume (La première et la troisième partie du Concerto n°2), il semble annoncer le classicisme et même, avec cinquante ans d’avance, la période romantique (2e mouvement du Concerto n°2 et du n°5).
Les dons virtuoses de Beatrice Rana font merveille, que ce soit dans les Concertos n°1 ou n°3, grâce à l’orchestre de l’Amsterdam Sinfonietta dont la symbiose devient évidente si l’on regarde la vidéo Youtube proposée par Warner.
Les chafouins et chafouines regretteront peut-être le tempo rapide du dernier mouvement du Concerto n°5. Admettons. Mais ce choix artistique n’enlève absolument rien – loin de là ! – à l’importance musicale de ces premiers Concertos de Bach par Beatrice Rana. Archi-douée, techniquement irréprochable, intelligente et magnétique. Bref, une merveille à découvrir absolument !