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Web, réseaux sociaux et presse

  • Retour sur Tolkien et sur la Terre du Milieu

    Tolkien serait-il la grande star de cette fin d’année ? Il faut le croire, avec la sortie de la série Les Anneaux de Pouvoir, considérée comme la création télé la plus chère jamais tournée. Le magazine Première surfe sur le phénomène d’un des auteurs majeurs du XX siècle et dont l’œuvre est devenue culte.

    En moins de 100 pages, le magazine spécialisé revient dans un numéro spécial sur cette saga de fantasy et repart "sur les traces de l’écrivain le plus passionnant du XXe siècle… [fait] l’inventaire de son héritage, et [examine] l’impact de son chef d’œuvre sur la pop culture", comme l’écrit Gaël Golhen dans son éditorial.

    Dans ce hors-série, honneur à l’actualité avec un large dossier consacré aux Anneaux de Pouvoir, la série d’Amazon, résultat aussi, nous explique Sylvestre Picard, d’une bataille juridique autour des droits de l’œuvre de Tolkien.  

    Le journaliste souligne que la somptueuse création télé a été écrite d’après les appendices du Seigneur des Anneaux. D’où la question : pourquoi les créateurs n’ont-ils pas jeté leur dévolu sur le Silmarillion, l’autre œuvre emblématique de Tolkien ? La réponse risque de déconcerter plus d’un et plus d’une. 

    Un adaptation par Kubrick à laquelle auraient collaboré Les Beatles

    Une interview du scénariste J.D. Payne et du réalisateur Juan Antonio Bayona permet au lecteur d’entrer – un peu – dans les arcanes de la création de la série.

    Le magazine a également la bonne idée de revenir sur quelques personnages emblématiques du Seigneur des Anneaux, que la nouvelle création d’Amazon reprend, avec certes de nouveaux visages. Et l’on pense inévitablement à Galadriel, portant fort bien ses 1970 ans.

    Outre une interview de John Howe, artiste incontournable quand on pense à Tolkien, Première s'intéresse à l’écrivain britannique et sur la lente maturation d’une œuvre capitale de la littérature mondiale. La question des droits revient sur le tapis, avec une autre figure, Christopher Tolkien, son fils, décédé il y a quelques années, et farouche défenseur de la mémoire de son père.

    Le lecteur apprendra sans doute que Le Seigneur des Anneaux a suscité dès les années 60 des passions et des soifs d’adaptation. À ce sujet, François Léger détaille le vrai du faux s’agissant d’un projet de film réalisé par Kubrick à laquelle auraient pu collaborer… Les Beatles. Autre adaptation, celle en dessin animé de Ralph Baski en 1978, mais qui, hélas, se contenta d’un seul film contre trois imaginés à l’origine.

    Première consacre évidement une grosse moitié de son numéro spécial à la version légendaire, majestueuse et définitive du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. Comment a travaillé lé réalisateur néo-zélandais ? Comment a été reçu le film ? Pourquoi la communication a joué sur les nouveaux médias de l’Internet pour susciter le buzz ? Des interview, des focus sur les versions DVD et Blu-ray, une analyse croisée des sagas Star Wars et de Tolkien et un regard sur l’influence sur la culture pop achèvent de faire de ce numéro une passionnante visite de La Terre du Milieu. 

    Fans de fantasy, ce numéro spécial est carrément inratable. Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et maisons de la presse jusqu'à fin octobre.

    Numéro spécial Première "Retour en Terre du Milieu",
    septembre-octobre 2022, 98 p.

    https://www.premiere.fr

    Voir aussi : "Avant Frodon, Bilbo et Gandalf"

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  • Lorsque les arbres pensent

    Alors que les forêts brûlent et souffrent, il est plus que jamais nécessaire de se procurer le hors-série que Philosophie Magazine consacré aux arbres. Le sujet de ce numéro ne peut qu’interpeler par son sujet : "Vivre et penser comme un arbre, philosophie du monde végétal".

    Le thème est ambitieux et mérite vraiment que l’on s’y arrête. Évidemment, la question de l’éthique et de la responsabilité humaine est au cœur de ce dossier, comme le dit Sven Ortoli, dans l’éditorial : "Il est désormais impératif de savoir que les fleurs des champs et les herbes folles, les arbres majestueux et les modestes fourrés ne sont ni des œuvres d’art, ni les éléments d’un décor de théâtre bâti à la mesure des humains… mais du vivant qui pose de nouvelles questions éthiques, politiques, métaphysiques".

    Après un détour par la forêt biélorusse de Bialowieza, la dernière forêt primaire d’Europe, que la photographe Andrea Olga Mantovani a arpenté inlassablement, le magazine de philosophie propose de parler des grandes dates qui ont jalonné l’histoire de la pensée sur les végétaux, entre indifférence, fascination, incompréhension et même mépris. Le magazine n’oublie pas de rappeler qu’aujourd’hui "la moitié des forêts tropicales ont été détruites. Plus de 72 millions d’hectares de couverture végétale ont disparu en Amazonie entre 1985 et 2018… et 10 % des forêts restantes sont dégradées par l’exploitation du bois". Cette exploitation fait d’ailleurs l’objet de plusieurs articles sur le "dilemme du forestier", un étonnant "éloge de la hache" mais aussi un focus sur la colonisation et sur l’utilisation de la forêt à des buts politiques et civilisationnels.

    "Les arbres ont-ils des droits ?"

    Le lecteur de Philosophie Magazine sera certainement intéressé tout autant que troublé par un éclairage synthétique autour des découvertes sur les intelligences, les émotions et les comportements dont sont capables plantes et arbres : les plantes sont-elles intelligentes ? Peut-on parler de capacités de cognition et de reconnaissance ? Peuvent-elles anticiper, prévoir, mémoriser, choisir et être douées d’altruisme ? Vous pensez que non ? Si la souffrance végétale semble admise par les scientifiques, le scientifique peut aussi s’interroger sur la question de la communication, de la conscience et de la sensibilité qui doivent être discutées.

    Dans un entretien, la philosophe Florence Burgat pose cette question volontairement provocatrice : "Les plantes sont-elles des êtres vivants ?" Elle s’oppose à un réflexe d’indistinctions entre les règnes végétaux, animaux et humains. "Il y a une vie des plantes mais non un vivre des plantes", explique la philosophe. Ce qui n’empêche pas de se poser cette autre question : "Les arbres ont-ils des droits ?"

    Le hors-série met finalement l’homme au cœur de sa réflexion sur le végétal, non sans engagement pour l’environnement. C’est ainsi qu’est abordé la question de la "démocratie végétale", l’arbre pouvant inspirer les organisations humaines, ce que des penseurs avaient su deviner dans le passé, que ce soit Julien Grack, Gilles Deleuze ou Félix Guattari.

    La forêt, largement fantasmée dans les arts, est aussi abordée sous un angle moins philosophique que littéraire. Que se passe-t-il lorsque nous traversons un bois la nuit ? Pourquoi parle-t-on d’horreur végétal ? Que représente symboliquement la lisière d’une forêt ? Entre fascination et mystère, l’arbre garde toute sa puissance d’évocation et son pouvoir d’affectivité comme l’analyse Alain Corbin. "Dans de nombreuses régions, on plantait un arbre à la naissance de l’enfant", nous apprend-il. Que l’on pense aussi aux jeux des enfants, aux pouvoirs divinatoires prêtés aux arbres, mais aussi à la sylvopathie, indissociable du zen japonais.  

    Après avoir lu cet étonnant hors-série – tellement d’actualité en cette période de mégafeux, traités par ailleurs – vous ne regarderez plus les arbres, nos voisins, compagnons et amis, de la même manière. 

    "Vivre et penser comme un arbre", Hors-série, Philosophie Magazine, printemps-été 2022
    https://www.philomag.com/archives/hors-serie-ndeg-53-printemps-ete-2022

    Voir aussi : "”Ce ne sont pas des lys mais des alstromères” : le mea culpa des Cahiers du Cinéma"

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  • Le derrière de la pop 

    Avril marque le retour de Fantask, le numéro qui étudie le derrière de la pop culture. Et cela est d’autant plus vrai pour ce deuxième numéro, daté de mars 2022, qui entend répondre à une question taboue : nos héros ont-ils une vie sexuelle ? Après un premier numéro sur le mal et ses génies, voilà donc un sujet qui promet d’être tout aussi sulfureux mais aussi drôle, enjoué et léger.

    Vaste sujet que le sexe, sujet que les contributeurs entendent bien creuser à travers des interviews exclusives, des extraits de romans, des articles de spécialistes, des portfolios d’artistes internationaux et des archives inédites. Issa, artiste et fondateur du studio de tatouage Unique-Horn Tattoo, a conçu la couverture à la fois pop et orgiaque.

    Pour ce nouveau numéro, Fantask mêle témoignages d’auteurs (à l’exemple de l’interview de Jean-Pierre Dionnet, "digne fils spirituel de René Goscinny" ou d’Alan Moore), analyses culturelles et sociologiques du sexe dans les arts populaires ("Les parodies au 7e ciel" de Claude Gaillard ou une interview croisée des universitaires Michel Maffesoli et Vincenzo Susca), des focus sur les parodies olé-olé  ("Un siècle de détournement en BD" de Bernard Joubert), sans oublier des portraits d’artistes passionnés (le graphiste TheOneCam et son étonnante collection de jouets sexy, détournés) ou des projets artistiques et éditoriaux (une histoire du roman porno populaire par Christophe Bier ou l’interview de Jean-Claude Zylberstein, l’éditeur de Chute Libre entre 1974 et 1978).

    Léna Pontgelard consacre un article érudit sur le fanart et la fanfiction. Le lecteur pourra s’arrêter avec intérêt sur l’étonnant concept d’Omegaverse, avant de s’essayer à "lire une fanfiction  ou un doujinshi", histoire de voir s’il est réellement "ouvert d’esprit".

    Autre surprise : celle de voir dans ce numéro épicé la très (trop ?) sage marque Disney faire l’objet d’une chronique spéciale. Mais c’est pour mieux insister sur l’aspect a-sexuel de ses personnages ("La frustration pour certains n’en est que plus forte"). Il n’est souvent question dans les films Disney que d’amour irréel, de personnages stéréotypés, de femmes rêvant de prince charmant et d’héroïnes "clairement immatures sexuellement". Ces figures mythiques (Cendrillon, Blanche-Neige ou La Belle au Bois dormant) ont été analysées par le psychanalyste Bruno Bettelheim. Au sujet des films Diney, "la nudité est inimaginable" insiste Christian Renaut, y compris lorsqu’il s’agit de coups de foudre, de rencontres amoureuses ou même d’une petite sirène sortant de l’océan dans le plus simple appareil. Paradoxalement, alors que Disney a toujours voulu être en pointe dans la tolérance, côté sexe, pour le moins, c’est ceinture... Ce qui n’a pas empêché le dessinateur Wallace Wood de réaliser en 1967 un poster scandaleux illustrant une orgie rassemblant quelques uns des héros de Disney. Fantask nous en dit quelques mots.

    Batman, Tintin, Dark Vador, la Princesse Leia, Dracula et les vampires et même les Schtroumpfs (sic) font plusieurs apparitions dans les positions les plus… gênantes, avec toujours humour, du plus léguer au plus noir, tel cet étonnant Alien, dessiné par Miles Teves, dans une pose des plus lascives…  

    Un épais dossier est consacré à "la difficile sexualité des super-héros". Un sujet bien peu évoqué, on s’en doute, dans les films de Marvel, mais que le magazine pop entend remettre au goût du jour : "Depuis les années 1950, cette question ne cesse de d’exciter geeks, universitaires, et même des romanciers". Rodolphe Lachat ajoute même, taquin : "Et avec cette curieuse manie de mettre leur slip par-dessus leurs collants, [le super-héros] nous adresserait-ils un subtil message ?"

    Transgresser pour s’émanciper

    Le dossier est richement illustré de dessins de super-héros aux physiques avantageux, d’étreintes sportives ou de super-héroïnes glamour en diable. Le lecteur s’arrêtera sur les dessins fétichistes de Joe Shuster avec son Superman dans des positions les plus étonnantes : sadique, fouetté, attaché ou gratifié par une gâterie. Un article de Xavier Fournier s’intéresse aux relations entre le personnage le plus célèbre de la galaxie des super-héros et Wonder Woman. Pouvons-nous parler à leur sujet d’une "histoire de cœur, de sexe et de lasso" ? Autre couple bien connu : celui de Batman et Robin, dont la relation homosexuelle est déjà bien connue.

    Richement illustré, le numéro 2 de Fantask propose également un portfolio de Rockin’ Jelly Bean, avec ses vamps surnaturelles (Erostika), dans un "style mouillé et chaud", un autre du Français Vince et ses femmes fatales brunes, blondes, rousses ou afros, sans oublier les vamps robotisées de Hajime Sorayama. À cela s’ajoute une interview du dessinateur légendaire Milo Manara, qui revient sur sa carrière foisonnante, avec des reproductions de ses magnifiques dessins qui viennent apporter un contrepoint sublime au conservatisme contemporain, ce que le dessinateur italien regrette ("L’érotisme, c’est l’élaboration culturelle du sexe").

    Et si le féminisme pouvait avoir sa place ? C’est en tout cas l’ambition de Céline Tran, directrice chez Glénat d’une collection fort opportunément baptisée "Porn’Pop". Fantask en profite pour parler de la place des femmes et des gays dans la culture pop, entre émancipations, révolutions et régressions. Et si l’avenir de la pop résidait dans les séries télé, se demande la journaliste Marion Miclet, dans un article fouillé où elle parle de la représentation de la nudité mais aussi du mouvement #MeToo ?

    L’excellente Maïa Mazaurette termine en beauté ce numéro riche de plus de 240 pages par une question : "Pourquoi la vie sexuelle des super-héros nous fascine-elle autant ?" Et si la réponse venait de ce constat que "la sexualité n’appartient pas qu’au monde pratique, mais aussi à la vaste famille des idées" ?

    Un autre message du magazine pourrait être aussi celui-là : transgresser pour s’émanciper.  

    Pour public averti.

    Fantask, numéro 2, avril 2022, 240 p.
    Numéro actuellement disponible en librairie
    https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/fantask2
    https://www.facebook.com/huginnetmuninn
    http://huginnmuninn.fr/fr/collection/editions-fantask

    Voir aussi : "Fantasque, fantastique et Fantask"
    "Le Caravage ressuscité en BD"

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  • Le top 10 de Bla Bla Blog pour 2021

    Une année 2021 très riche se termine : cinéma, musiques, livres, expositions, séries ou publicité. Bla Bla Blog ne s’est jamais rien refusé dans son désir de chroniquer ces artistes, ces créations et ces œuvres qui contribuent à enrichir notre vie culturelle. 317 articles ont été publiés cette année.
    Quels sont ceux qui ont le plus buzzé ? Comme les années précédentes, voici le top 10 de cette année.

    10 Au salon avec Chopin et Haley Myles

    C’est avec bonheur que l’on retrouve à la 10e place la pianiste classique Haley Myles pour un enregistrement des Nocturnes de Chopin qu’elle avait d’abord joué pendant le Grand Confinement

    Haley Myles.png"S’il est un répertoire classique archi-interprété, il est possible que les Nocturnes de Frédéric Chopin (1810-1849) tiennent le haut du pavé. La pianiste Haley Miles en propose une version intimiste et passionnante. Avec son projet musical "Chopin Nocturne Project", la pianiste installée à Lyon a choisi d’enregistrer un nocturne différente chaque vendredi de février à juin 2021. L’album – son deuxième – a suivi presque naturellement, après un enregistrement record en trois jours…"

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    9 Vous revoilà, Gens de France

    Une réédition de l’ouvrage culte Gens de France fait une entrée surprise dans le classement de notre Top 10.  Voici un rappel pour cette réédition à marquer d'une pierre blanche.

    Vous revoilà gens de France.png"En ce mois de juin, ressort en librairie le mythique Gens de France et d'ailleurs de Jean Teulé. Il avait été publié une première fois à la fin des années 80, avant de connaître une réédition il y a un peu plus de 15 ans (éd. Ego Comme X).
    C’est aujourd’hui les éditions Fakir qui proposent de découvrir ou redécouvrir cet album, l’ultime album graphique de Jean Teulé, avant que celui-ci ne se lance avec succès dans le roman…"

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    8 Adrineh Simonian comme à la maison

    Attention les yeux ! Lorsque nous avons appris que la chanteuse lyrique Adrineh Simonian faisait une reconversion pour le moins osée dans le porno, avec un sérieux sens de l’engagement, il paraissait nécessaire de lui consacrer un article. Cela méritait assurément une étonnante chronique, particulièrement remarquée cette année.

    Arthouse Vienna.jpg"Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.
    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe..."

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    7 Henintsoa, un jour ce sera elle

    En septième position, nous trouvons la chanteuse d’origine malgache Henintsoa, qui se faisait remarquer fin 2020 et en tout début d’année 2021 pour plusieurs titres. 

    Henintsoa.png"Coup de projecteur en ce début d'année sur Henintsoa, une des nombreuses espoirs de la jeune scène francophone.
    Celle-ci nous vient de Madagascar, même si si c’est à Paris qu’elle a fait ses premières armes, après être arrivée en France à 18 ans pour poursuivre des études supérieures. La chanson et sa voix l’ont fait sortir du lot, comme le prouvent  quelques concours de chants remportés (La truffe d'argent, Plus de talents ou la Moog Academy)…" 

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    6 Arbres-danseuses à Toulon

    Une exposition à Toulon a fait parler d’elle : elle a eu lieu cette année à la galerie Simona de Simoni et présentait des œuvres de Patricia Tozzi-Schmitzer. Il s'agit de la seule chronique sur une exposition classée dans le Top 10 de Bla Bla Blog. 

    Arbres danseuses.jpg"C’est à Toulon que l’on trouve la galerie Simona de Simoni, située en face de la Porte d’Italie. Celle qui en est l’initiative est Aliénor de Cellès, dont nous avions déjà parlé sur Bla Bla Blog. Cette artiste passée par le stylisme, la mode et les costumes de scène a choisi la peinture comme terrain d’expérience et de création. Le dernier exemple en date est celui de la galerie qu’elle a fondée au cœur de la Préfecture du Var…"

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    5 Cabaret batave

    En fin d’année, Bla Bla Blog vous faisait découvrir le nouveau show-woman de Martineke Kooistra. Un anniversaire, ça se fête. L’artiste d’origine néerlandaise le faisait en spectacle, avec un sérieux sens d’humour, tout en faisant découvrir le cabaret batave. 

    Cabaret batave.png"Martineke Kooistra célèbre son demi-siècle, et elle ne le fait pas à moitié !
    Cela se passe au Théâtre Essaïon les dimanches à 17 heures 30 jusqu’au 16 janvier 2022.
    Venu des Pays-Bas, l’artiste propose un show mariant le one-woman-show, le stand-up et le tour de chant, dans son univers très à elle…" 

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    4 "J’incarne en quelque sorte « la maîtresse d’école »"

    On aime Flore Cherry pour ses engagements, les événements qu’elle organise et son actualité artistique. Elle arrive au pied du podium de cette année, grâce à une interview menée à l’occasion de la dernière édition du salon de la littérature érotique.

    Flore Cherry.png"Flore Cherry a accepté de répondre aux questions de Bla Bla Blog à propos de son actualité. Il y a, pour commencer, sa pièce de théâtre Le plus beau jour (de votre vie). Mais il y a aussi le salon de la littérature érotique, de retour le 28 novembre, salon qu'elle organise avec la foi du charbonnier. Ou de la charbonnière. 
    Bla Bla Blog – Bonjour, Flore. Journaliste, rédactrice, entrepreneuse, animatrice, auteure… On ne t’arrête plus… A ce sujet, préfères-tu écrivain, écrivaine ou auteure ?  

    Flore Cherry – Je préfère que mon interlocuteur choisisse son propre vocabulaire, surtout. Si pour lui, un écrivain est une femme, c’est OK. Mais j’ai une petite corde sensible pour auteure. Avec un joli -e…"

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    3 La vie commence à 40 ans

    En troisième position du classement de cette année, la chanteuse Andrea Ponti prouve qu’il est toujours temps de faire le buzz. Elle se place remarquablement sur le podium de cette année. Cette médaille de bronze permet de refaire parler d'elle. 

    Andrea Ponti.png"Repérée sur les réseaux sociaux l’an dernier durant le Grand Confinement, Andrea Ponti sort cet été son single "Il était temps", composé et écrit par François Welgryn et William Rousseau.
    Ce marque la naissance d’une interprète qui, à quarante ans, se lance dans la chanson. "Enfin j’ose et je réalise mon rêve en me sentant tellement épanouie dans cette nouvelle aventure que je souhaite la plus aboutie possible. Enfin, comme jamais auparavant je me sens alignée, centrée, complète… à ma place", explique-t-elle…"

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    2 Thomas Pourchayre : "Je digère beaucoup de choses, et j'en oublie beaucoup"

    Une interview arrive en seconde position. Elle concerne Thomas Pourchayre, un auteur que nous avions chroniqué pour son dernier ouvrage, Ève et l’Ange. Pour l’interview qu’il nous a accordés, il fait partie des grandes vedettes de 2021. Mérité, bien sûr !

    Thomas Pourchayre.png"Après avoir parlé du singulier conte Ève et l’Ange de Thomas Pourchayre, nous avons voulu en savoir plus sur l’auteur. Il a accepté de répondre à nos questions.
    Bla Bla Blog – Bonjour, Thomas Pourchayre. Vous sortez aux éditions Abstractions un nouveau livre, Ève et l’Ange. Peut-on dire qu’il s’agit d’un ouvrage hybride ? 
    Thomas Pourchayre – Ah... ! "Récit / nouvelle" ou "poème" ? Je crois qu'il a une unité, ce texte. Il est très homogène dans sa forme, même si elle est effectivement spéciale. Mon roman en cours, par différence, est fait de fragments de différentes natures : on peut dire qu'il est hybride. Mais Ève et l’Ange, à mes yeux, devrait être vu comme relevant d'un genre à part, rare mais pas inédit. Il est peut-être plus proche du conte, même si son style est singulier pour un conte. Bref, renonçons aux classifications !…"

    LA SUITE ICI...

    1 "Différenciation de la vitesse d’évolution intellectuelle"

    Et la grande gagnante des chroniques de Bla Bla Blog est une chronique inattendue sur - et c'est une nouveauté depuis que notre Top 10 existe ! - une publicité... Elle a été voulue par EDF et conçue par l’agence BETC/Havas. La vénérable entreprise publique a choisi de suivre Eva, croustillante et irrésistible looseuse magnifique. Un énorme coup de cœur, assurément !

    Differenciation de la vitesse.png"Parlons pub avec cet excellent spot proposé par EDF et l’agence BETC/Havas Paris, Eva et Violette. Le film a été réalisé par Réalité, de l’agence Big.
    La vénérable entreprise nationale d’électricité choisit l’humour et le contre-pied pour parler de son énergie vertueuse ("97 % sans CO2, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables")…"

    LA SUITE ICI...

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    Voir aussi : "Top 10 Bla Bla Blog 2020"

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  • Fans de Pokémon

    Connaissez-vous les Pokéfans ? Ce néologisme désigne les fans de ces cartes apparus il y a 25 ans et qui faisiant fureur sur les cours de récréation. Faisaient et font fureur, aurions-nous en vite d’ajouter, car en 2021, il semble que les cartes Pokémon aient repris de la vigueur et soient devenus tendance. Un hors-série du magazine Collectionneur & Chineur revient sur cette "Folie des cartes Pokémon". Le numéro a été réalisé en partenariat avec le spécialiste InvestCollect.

    Un chiffre permet de se faire une idée sur ce nouvel engouement sur ces cartes que l’on aurait pu croire tombées dans l’oubli : entre 2019 et 2020, le volume de cartes échangées sur eBay a bondi de plus de 574%. Pas mal pour une idée venue tout droit de la tête de Satoshi Tajitri, un concepteur de jeu vidéo qui qui voulait "transmettre aux jeunes citadins le plaisir de « chasser » des créatures comme il le [faisait] enfant" avec de vrais insectes !"

    Dans un préambule éclairant réalisé par l’équipe d’InvestCollect, un focus est fait sur l’appétit grandissant pour la collection de ces cartes, des jeux sortis des cours de récréation pour entrer dans la sphère des passionnés, des monomaniaques de tous âges mais aussi des salles de vente (en janvier 2021, une carte "test" Dracaufeu Topsun de 1995 a été vendue plus de 418 000 euros).

    Le hors-série de Collectionneurs & Chineurs propose dans son numéro spécial de décrypter l’univers des Pokemon. Cela commence par un premier article sur l’univers de ces personnages venus du Japon : grâce à ce récapitulatif, les termes de "booster", de "carte énergie", de "dresseur" ou de "carte Rainbow" n’auront (presque) plus de secrets pour le lecteur qui pourra avoir quelques éléments pour commencer à jouer. D’ailleurs, les règles du  jeu font l’objet d’un article à part dans le magazine, de quoi peut-être vous permettre de devenir un joueur semi-professionnel, à l’instar de Stéphane Ivanoff, interviewé pour l’occasion.

    Le collectionneur ou futur collectionneur sera sans doute plus attentif aux deux pages suivantes qui présentent les caractéristiques visuelles de ces cartes Pokémon : illustrations, couleurs, symboles de rareté, PV et logos sont des éléments importants que prend en compte le collectionneur.

    Une carte "test" Dracaufeu Topsun de 1995 a été vendue plus de 418 000 euros

    Le magazine revient sur la culture Pokémon, une culture pop s’il en est, née dans les cours de récréation à l’aube des années 2000 et qui a drainé une foule de concepts et de produits dérivés : mangas, jeux vidéos, animés, compétitions officielles le fameux Pokémon Go ("un véritable délire planétaire", comme le dit le magazine) et pas moins de 20 films. Le lecteur pourra également novice apprendre ce qu’est l’indispensable Poké Ball.

    Le hors-série passionnera surtout les Pokefans grâce à plus de 75 pages consacrées aux collections, collectionneurs, marchés et cotes autour des petites cartes, dont certaines dépassent plusieurs centaines de milliers d’euros. Le lecteur de Collectionneur & Chineur découvrira que la folie des Pokémon concerne aussi des personnalités bien connues, que ce soit la chanteuse Hoshi (ce qui est loin d’être une surprise), les rappeurs Bigflo et Lorenzo ou, plus étonnant, le youtubeur et boxeur Logan Paul, qui s’est offert une carte Dracaufeu pour 150 000 $.

    Le collectionneur aguerri s’arrêtera surtout sur des articles consacrés à la certification officielle des cartes, au système de cotation, aux contrefaçons, non sans un passage par les salles de ventes aux enchères. La dernière partie du numéro, la plus ésotérique et sans doute aussi la plus prisée par les collectionneurs, est constituée des cotes de ces cartes Pokémon. De quoi espérer trouver chez soi ou chez nos enfants quelques raretés monnayables. On peut toujours rêver.   

    Hors-série "La folie des cartes Pokémon",  Collectionneur & Chineur, 2021
    https://www.collectionneur-chineur.fr
    https://investcollect.com
    https://www.pokemon.com

    Voir aussi : "Rêves violents" 

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  • Adrineh Simonian comme à la maison

    Cette information est sortie de manière relativement confidentielle il y a une dizaine de jours.

    Nous apprenions que la mezzo-soprano autrichienne Adrineh Simonian a choisi une reconversion inattendue, passant de l’univers feutré et bienséant de l’opéra pour celui, plus sulfureux du porno... féministe.

    Après ans de carrière dans l’art lyrique, de Vienne à Nice en passant par Munich, la chanteuse lyrique a sauté le pas et s’est engagée dans une voie inattendue. C'est via son site Arthouse Vienna qu'elle  propose un catalogue de films X.

    L’objectif de la nouvelle venue dans ce milieu suscitant bien des fantasmes (dans tous les sens du terme) est d’apporter un message féministe : le respect, le consentement mais aussi l’esthétisme, l'approche "non-conventionnelle et hautement symbolique" et l'art. Une évidence pour cet artiste qui vient tout droit de l’opéra.

    Le site Arthouse Vienna est évidemment pour adultes et public averti.

    Arthouse Vienna
    https://arthousevienna.at
    https://www.facebook.com/arthousevienna
    https://www.radioclassique.fr

    Voir aussi : "Au-delà de cette limite, votre bracelet n’est plus valable"

    Photo : Arthouse Vienna

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  • Emmanuelle aime les intellectuels (et les manuels)

    Jusqu’au 23 août 2021, Arte propose en replay le documentaire Clélia Cohen consacré à un film mythique, Emmanuelle. Véritable "coup de tonnerre" dans la France post-gaulliste, le long-métrage réalisé par un illustre inconnu, Just Jaeckin, photographe de son état, provoque le scandale autant qu’une véritable révolution sexuelle dans un pays corseté, rigide et moraliste.  

    Le documentaire de Clélia Cohen, Emmanuelle, la plus longue caresse du cinéma français, raconte la genèse de ce long-métrage qui n’aurait jamais dû exister, son tournage chaotique par une jeune équipe et le formidable succès pour un film qui aura eu la chance de sortir au bon moment, avec le succès exceptionnel que l’on connaît : 9 millions de spectateurs en salles et plus de 500 millions dans le monde en comptabilisant les diffusions à la télévision.

    Un homme porte le film : le producteur Yves Rousset Rouard, jeune publicitaire ambitieux, non sans un côté "Rastignac" : lorsqu’il se lance dans le cinéma au début des années 70, c’est pour faire beaucoup d’argent avec peu de financements. Le succès du Dernier Tango à Paris le convainc de s’intéresser à l’érotisme et de tourner lui aussi un film sulfureux. Guy Sorman propose à son ami l’adaptation du roman Emmanuelle d’Emmanuelle Arsan, sorti en 1959. Voilà qui tombe bien : lorsque le jeune producteur commence ses démarches pour les droits du livres, ces droits optionnés sont libres depuis 15 jours et n’ont pas été renouvelés. L’affaire est conclue pour quelques centaines d’euros. Le coup du siècle.

    Le plus dur reste à venir : financer et tourner le film. Le choix de Just Jaeckin pour la réalisation peut surprendre : l’homme est un photographe et pas cinéaste. Le projet d’Emmanuelle aurait-il fait peur ? Yves Rousset Rouard assume en tout cas sa décision : Just Jaeckin aura l’œil pour prendre en main l’esthétisme du film et "faire de belles images", à défaut d'être un conducteur d'acteur honorable. Son but est de faire de l’érotisme chic : une sorte de Lui sur grand écran. Le documentaire d’Arte s’arrête sur le recrutement d’Alain Cuny parmi les rôles principaux. Bertolucci avait fait appel à Marlon Brando pour Le Dernier Tango à Paris ? Le producteur décide qu'Emmanuelle devra avoir elle aussi sa "star" : ce sera Alain Cuny, un nom prédestiné pour un film érotique, souligne, amusée, une spécialiste.

    L’acteur, plus habitué à Claudel qu'à des productions érotiques soft, accepte – sans l’assumer vraiment – le contrat. Il est pour autant cocasse de penser que ce n’est pas pour cet acteur important du cinéma et du théâtre que l’on retient Emmanuelle mais pour la quasi inconnue Sylvia Kristel, une mannequin néerlandaise d’une vingtaine d’années. Le documentaire s’arrête longuement sur l’actrice, littéralement phagocytée par ce qui sera le rôle de sa vie : elle frappe par modernité, ses cheveux courts, sa féminité, sa sensualité et son look androgyne atypique et ultra-moderne qui n’est pas dans les critères de l’époque. C'est la vraie grande découverte des créateurs du film culte et ce qui va asseoir la popularité d'une œuvre scandaleuse portée par une inconnue. 

    La "star" Alain Cuny, un nom prédestiné pour un film érotique

    Le documentaire décrit les affres du tournage incognito en Thaïlande avec une jeune équipe restreinte pendant 6 semaines et qui prend ce voyage pour des vacances. Just Jaeckin, inexpérimenté et souvent désabusé, doit tenir des engagements impossibles avec un budget serré et des acteurs aussi novices que lui : que l’on pense à une scène à cheval avant laquelle Sylvia Kristel avoue qu’elle n’a jamais monté de sa vie. Le film évoque aussi l’aventure de la scène la plus sulfureuse du film – celle de la cigarette.

    En juin 1974, contre toute attente, le film connaît un succès prodigieux : on vient voir le film en couple ou entre amis et les tours operateurs prévoient même une sortie au cinéma pour permettre aux touristes étrangers de voir Emmanuelle sur grand écran. Le triomphe assure la fortune du producteur qui, grâce à son flair, a déjà prévu de tourner une suite.

    Emmanuelle serait-il un  film comme un autre ? Les interviewés répondent que non : il s’inscrit dans la révolution sexuelle des années 70 et propose une nouvelle lecture des rapports amoureux : féminisme, lesbianisme, expressions du désir féminin ou relations de couples. Mais un autre aspect est abordé dans le documentaire : celui de l’esthétisme qui a été dès le départ un facteur majeur du projet. Le look de Sylvia Kristel est abordé mais aussi d’autres éléments visuels qui ont influencé des graphistes comme  Delphine Cauly. Elle parle de "choc graphique". N’oublions pas non plus le fameux fauteuil en rotin, paradoxalement très discret dans le film mais devenu un élément iconique.

    Il reste la plus triste histoire de ce film : Sylvia Kristel, elle-même. Elle ne se remettra jamais complètement de ce rôle d'Emmanuelle qui l’a habitée jusqu’au bout, en dépit de ses rôles suivants. Elle est certes devenue un modèle et un sex-symbol mais son destin a un goût amer, comme s’il fallait qu’elle aide à "libérer les femmes en s’enfermant pour toujours".

    Le documentaire proposé par Arte, Emmanuelle, la plus longue caresse du cinéma français, est disponible en replay jusqu’au 23 août 2021. Quant au magazine Première Classics, il propose dans son numéro de juillet 2021 une passionnante enquête sur le film : "Emmanuelle : les secrets inavouables d'un film cul(te)".  

    Emmanuelle, la plus longue caresse du cinéma français, documentaire français de Clélia Cohen,
    2020, 53 mn, Arte, jusqu’au 23 août 2021

    Emmanuelle, comédie érotique française de Just Jaeckin, avec Sylvia Kristel,
    Alain Cuny, Marika Green et Christine Boisson, 105 mn, 1974

    https://www.arte.tv/fr/videos/094507-000-A/emmanuelle-la-plus-longue-caresse-du-cinema-francais
    "Emmanuelle : les secrets inavouables d'un film cul(te)", Première Classics, juillet 2021

    Voir aussi : "Chut, les enfants ! Papa et maman sont occupés…"

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  • Fantasque, fantastique et Fantask

    Fantask, dont le premier numéro est sorti chez nous ce mois de juin, est la version française du mythique magazine américain de bande dessinée créé en 1969. Le premier numéro français, sorti le 28 mai dernier et disponible ce semestriel, se veut à la fois précis, sérieux, moderne, dérangeant et engagé. Il entend aussi élargir le sujet en balayant aussi bien la BD que le cinéma, la littérature, la musique et la culture en général. Un vrai magazine pop, en sorte, qui ne pouvait qu’intéresser Bla Bla Blog. Un magazine avec une vraie personnalité, et qui le revendique comme le dit à sa manière l’éditorial : "Le tsunami de la marchandisation a tué ce que la pop culture recelait d’insurrection spirituelle, l’a broyé et aseptisé en l’abandonnant aux mâchoires de des professionnels du mainstream."

    Le premier numéro du Fantask français est consacré aux figures du mal : serial killers, "pères fouettards", figures sexy à l’instar de Dexter, vamps plus ou moins habillées, génies du mal tels qu’Hannibal Lecter, sans oublier l’incontournable Hitler et ses condisciples (la "nazie-exploitation").

    Érudit, décalé, drôle, intelligent, le numéro français propose tout d’abord une traduction de la conversation entre Jodie Foster et Anthony Hopkins, alias respectivement Clarice Starling, la célèbre élève du FBI, et Hannibal Lecter, le tueur en série cannibale : ce sont les deux héros du mythique Silence des Agneaux (rappelons au passage que la série Clarice est proposée en France en ce moment sur Salto). Cette rencontre tout simplement passionnante entre l’actrice et l’acteur permet de revenir sur ce thriller horrifique ayant marqué l’histoire du cinéma mais aussi sur Jonathan Demme, décédé en 2017.

    Pour ce numéro dédié aux figures du mal, il fallait bien faire une place à Satan en personne, ce qui est fait à travers une analyse des iconographies du Prince des Ténèbres à travers les siècles, des eaux fortes du XIXe siècle aux films d’animation de Disney, en passant par les peintures Renaissance ou les créations contemporaines et la publicité. Dans son appétence pour des analyses fouillées, les journalistes de Fantask consacrent une interview à Jean-François Colosimo, spécialiste du christianisme. Il donne son analyse des incarnations modernes du diable. Il parle d’une véritable mutation de ce personnage "débaptisé, déraciné, défavorisé", au point de rendre le diable "presque" positif. À ces pages consacrées à un diable désacralisé vient répondre les images des "satanes", ces vamps ultra sexy qui peuvent prendre la forme de sorcières, de possédées plus ou moins illuminées  (voir à ce sujet l'article consacré à la kitsch et incroyable Church of Satan créée par le mystérieux Anton LaVey), de goulves, de vampires et même des "louves SS".

    "Le nazi c’est pop ?"

    Voilà qui nous mène à ce dossier incroyable et passionnant présenté sous dorme d’une question provocatrice : "Le nazi c’est pop ?"  Cette interrogation porte sur l’imaginaire de la croix gammée, de la figure d’Hitler et sur l’esthétisation du nazi devenu une marchandise de divertissement "spectaculaire" : "La barbarie du Troisième Reich semble s’allier avec la logique culturelle du néocapitalisme, elle est barbarisée" écrit Vicenzo Suca en introduction. Hitler ne pouvait être qu’un personnage idéal au service des uchronies les plus incroyables : "Et s’il était vivant ?" s’interrogent plusieurs artistes ("What if Hitler… ?"), dont les créateurs de la BD Hitler (tout simplement), qui n’aura droit qu’à deux numéros. Fantask propose quelques planches de cette œuvre incroyable… interdite par la loi en 1978.

    Dans la culture pop, l’imagerie nazie a une place importante soulignent Stéphane François et Nicolas d’Estienne d’Orves, à l’instar d’Indiana Jones, du jeu Wolfenstein ou du film plus confidentiel Iron Sky. Les spécialistes parlent d’une "aura magique et mystique qui entoure encore Hitler et ses sbires", avec en particulier Himmler, apparaissant comme le personnage le plus ésotérique au point d’être considéré comme "la figure du mal absolu".

    Le magazine quitte la thématique inquiétante du nazisme pour s’intéresser aux autres représentations du mal, séduisantes et sexy : Morgan Dexter, Le Joker, Tahar Rahim dans la série Netflix Le Serpent ou encore Charles Manson. Fantask a encore la bonne idée de s’intéresser au clown tueur et au romancier français Maxime Chattam, sans publier toutes ces femmes tueuses, minoritaires mais marquantes.

    Les 250 pages du semestriel proposent une inquiétante mais passionnante plongée dans le mal. De quoi donner des frissons mais aussi envie de se plonger ou se replonger dans des œuvres marquantes, terrifiantes et maléfiques.

    Fantask, numéro 1, semestriel, juin 2021
    http://huginnmuninn.fr/fr/book/fantask-n-1-la-tentation-du-mal

    Voir aussi : "La Route 66 des échecs"

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