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• • Articles et blablas - Page 9

  • Ritchi démasqué

    En ce début d’année, retour Ritchi, sur un dessinateur de talent qui fait de l’actualité son terrain de prédilection, avec en option la philosophie, l’actualité et un goût certain pour la sociologie et l’histoire.

    Un de ses précédents livres, Reviens Gamin ! (toujours chez Rendez-vous sur mars), se lisait comme une petite madeleine de Proust. Ouvrage personnel et bien sûr teinté de beaucoup d’humour, cette série de planches et de saynètes replongeait dans l’enfance de l’artiste à la fin des années 70 et au début des années 80.

    Démasqués !!! et Des dates et des Doutes chroniquent eux aussi le passé, bien qu’il soit plus récent. Souvenez-vous. Il y a tout juste quatre ans, le monde découvrait la première pandémie mondiale due à un étrange virus venu de Chine. Dénommé Covid-19 (acronyme de l'anglais "COronaVIrus disease 2019"), cette maladie s’attaque à l’Asie en pleine période des fêtes, avant d’arriver – mondialisation oblige – en Europe puis sur les autres continents. La suite est bien connue : confinement obligatoire des habitants, arrêt de l’économie pour les "biens non essentiels" (une expression qui va susciter de nombreux débats, mais passons), généralisation des masques et course au vaccin. 

    Oui, assurément, Ritchi réussit à démasquer ses contemporains

    L’album Démasqués !!! croque cette drôle de période, avec ironie, humour mais aussi philosophie, puisque chaque planche est assortie de citations de Socrate, Voltaire, Lao-Tseu, Freud ou Kant. "Ah ! Si le grand Karl était là, il aurait su nous guider…", lance d’ailleurs un personnage au sujet des masques. Ces fameux masques, qu’ils soient d’ailleurs chirurgicaux, designés par des grands couturiers ou cousus dans des tissus en vieux slips ou objets de marketing par des industriels, sont au cœur de nombreuses planches.

    Ritchi est intarissable sur cet objet devenu omniprésent durant la crise sanitaire. Devenu indispensable à toute vie sociale (y compris sur les plages nudistes, apprend-on), il devient un objet historique, pour ne pas dire culte. L’auteur n’oublie pas non plus de parler du confinement, du télétravail, des gestes barrières et de la ruée vers les papiers-toilettes. Oui, assurément, Ritchi réussit à démasquer ses contemporains, des contemporains tour à tour "déglingués", "débridés", "détendus", "dégagés", et finalement "découverts".

    L’album Des Dates et des Doutes, une rétrospective de 2021, revient elle aussi sur la crise sanitaire qui n’était pas finie à l’époque. Ritchi parcours l’année de janvier à décembre. Et tout le monde en prend pour son grade : Donald Trump, Xi Jiping, le pape, Elon Musk, Didier Raoult ou Thomas Pesquet, en couverture du livre. Sans oublier des hommages à deux grandes figures disparus cette année-là : Belmondo et Bernard Tapie. Toujours avec humour.  

    Ritchi, Démasqués !!!, éd. Rendez-vous sur mars, coll. Les Hybrides, 2021, 96 p.
    Ritchi, Des dates et des Doutes, éd. Rendez-vous sur mars, coll. Les Hybrides, 2021, 120 p.
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100080681393987
    https://www.ritchi-rasa.com
    https://www.instagram.com/ritchi.rasa

    Voir aussi : "Tout l’univers de Ritchi"

    © Ritchi

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  • Lumineuse Obscurité

    Les courts-métrages sont une source inépuisable d’inspiration et de découvertes pour le cinéma. Il était bien normal que Bla Bla Blog fasse des focus réguliers sur cet univers artistique.

    Svetalana Trébulle avait déjà fait parler d’elle avec La Louve, sorti en 2019. La revoilà avec un nouveau court, L’Obscurité, deux films qui seront projetés le 12 janvier à 19h00 à la Maison des Auteurs, à Paris (7 rue Ballu, Paris 9e).

    L’Obscurité, c’est celle d’Alexandre, un jeune homme qui voit sa vie s'assombrir au fur et à mesure que sa vue décline. Hanté par des cauchemars et des crises d'angoisse, il cherche désespérément un remède à sa cécité. Mais la médecine traditionnelle ne lui offre aucune solution. Il entreprend une quête qui le mène dans une forêt lointaine. Sa mère, qui cache des secrets sur son enfance, accepte à contrecœur de l'accompagner dans ce voyage initiatique. Alexandre espère y trouver des réponses à ses questions et à ses peurs, mais il risque aussi de découvrir des vérités troublantes.

    Le fantastique, le conte, les paysages sauvages et oniriques

    Le fantastique, le conte, les paysages sauvages et oniriques. On retrouve la patte de Svetlana Trébulle, son regard pointant en direction de l’enfance mais aussi du conte. Avec L’Obscurité, le modernisme (la scène dans la voiture) percute de plein fouet le monde du chamanisme, au service d’une quête qui n’est pas juste la recherche d’une guérison des yeux par une sorcière. C’est aussi le voyage vers une enfance. Svetlana Trébulle en a fait un film à la forte dimension personnelle : "Ce film est né de mon expérience personnelle, celle d'une immigrée russe qui a quitté son pays à 22 ans pour venir en France. J'ai dû me construire une nouvelle vie, loin de mes racines, de ma culture, de ma famille".

    C’est à découvrir à la Maison des Auteurs, le vendredi 12 janvier à 19 heures.

    L’Obscurité, court-métrage fantastique et dramatique de Svetlana Trébulle,
    avec Ishtan Nekrasov, Carole Devalland, Liza Paturel, Claire Guillamaud,
    Evan Paturel et Richard Dahl Boifot, 2023, 21 mn

    En projection à la Maison des Auteurs le 12 janvier 2024 à 19h00, 7 rue Ballu, Paris 9e 
    https://www.oward.co/fr/p/svetlanatrebulle
    https://www.sacd.fr/fr/la-maison-des-auteurs
    https://www.linkedin.com/in/svetlanatrebulle

    Voir aussi : "La Louve de Svetlana Trébulle continue son parcours fantastique"

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  • Aimer, dormir, mourir et finalement aimer

    Nous avions déjà parlez d’"Aimez-moi" de Kloé Lang", le premier single de son EP Ce que la nuit, qui sort en ce début d’année. Faussement léger, ce titre – et son clip – avait dévoilé une artiste partageant l’univers doux dingue de Clarika, de Camille, de Philippe Katerine ou encore de Sophie Le Cam.

    De nuit, il en est question dans le mélancolique, pour ne pas dire sombre, justement, dans le morceau "Ce que la nuit". La chanteuse laisse porter sa voix à nu déplorant un amour mort : "Ce que la nuit me donne un arrière-goût d’automne / De feuilles mortes sèches, de passé tête bêche".

    Dans le poignant "Maman", c’est une artiste perdue qui recherche les conseils d’une mère, dans un monde si difficile : "Que faut-il faire, Maman ? / Mentir tout le temps, Maman ? / Que faut-il être apparemment ? / Je ne comprends pas le monde Maman".

    La poésie est présente, dans toute son évidence, dans ce mini-album, à l’exemple du joli titre "Si dormir c’est mourir" : "Je dors ou je m’endors / Dormirai-je toujours / Jour sans fin, nuit sans lune / Lunatique vision".  

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre

    C’est la simplicité qui frappe l’auditeur à l’écoute de "Mille Pages". Kloé Lang est devant sa page blanche et tente de parler de l’être aimé : "Je voulais écrire sur toi / Pour te parler et pour t’aimer / Pour t’avoir chaque soir à mes côtés / Écrire sur toi, te convoquer. / Mais je ne me sens pas inspirée".

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre. L’amour se fait insaisissable autant que cruel. Dans "Si tu voulais", Kloé Lang interprète, avec la même pudeur et la même économie de moyen l’impossible route à deux : "Mais tu n’es pas prêt pourtant moi j’ai tant envie / De ce printemps, de cette folie".

    L’EP se termine par "Aimez-moi", à la fois joyeux, gentiment bricolé, gracieux. On y devine une femme assoiffée d’amour, jusqu’à la folie : "Me laissez pas partir sans jamais revenir / Attachez-moi si vous le pouvez / Que je ne puisse pas m’échapper / Que jamais je ne puisse m’évader".

    Comment, justement, ne pas aimer Kloé Lang ? Nous, on l'adore.

    Kloé Lang, Ce que la nuit, Kloche / Inouïe Distribution, 2023
    http://www.la-centrifugeuse.fr/kloelang
    https://www.kloelang.com
    https://www.facebook.com/kloelang.music
    https://www.instagram.com/kloelang

    Voir aussi : "Dingue d'amour"

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  • Les Filles vont bien

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Les Filles vont bien. Il sera visible du 11 au 16 janvier 2024. Soirée débat le mardi 16 janvier à 20h30.

    C’est l’été. Un groupe de jeunes femmes se réunit dans une maison à la campagne pour répéter une pièce de théâtre. À l’abri de la chaleur écrasante, elles partagent leurs savoirs sur l’amitié, le jeu, l’amour, l’abandon et la mort, avec le secret espoir de devenir meilleures.

    Les Filles vont bien, drame espagnol de Itsaso Arana
    avec Bárbara Lennie, Irene Escolar, Itziar Manero, 2023, 85 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1405

    Voir aussi : "La Vénus d’argent"

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  • Positiver avec le dernier Astérix

    En octobre dernier sortait le dernier Astérix, L'Iris blanc, le troisième publié après la mort d’Uderzo en 2020 et aussi le premier avec Fabcaro au scénario. Didier Conrad poursuit son travail de dessinateur pour la saga du petit Gaulois.

    Les albums d’Astérix alternent régulièrement voyages dans l’Empire romain – voire au-delà – et aventure au sein du village gaulois. Cette fois, après un périple dans de froides contrées barbares (Astérix et le Griffon), retour en Armorique où les intraitables Gaulois résistants à l’occupant romain voient débarquer un étrange voyageur.

    Derrière ses allures courtoises et affables, Vicévertus est en réalité envoyé par César pour ramollir la volonté des Gaulois. Et le moins que l’on puisse dire est que cela marche. Abraracourcix et sa femme Bonnemine sont même dans l’œil du cyclone. Heureusement, Astérix veille et n’est pas dupe de l’influence néfaste d’un Romain trop poli pour être honnête.  

    Un Romain trop poli pour être honnête

    Il faut le dire : cet Astérix est sans doute l’un des meilleurs depuis bien des années, et la présence de l’auteur de Zaï Zaï Zaï au texte n’y est certainement pas pour rien. On sent l’influence du créateur des albums Open Bar dans sa volonté de donner à cet Astérix l’allure d’un conte moderne. Car Vicévertus, derrière son physique de grand échalas à mi-chemin entre BHL et Dominique de Villepin (sic), est un gourou de la "pensée positive", un philosophe de la bienveillance mise à toutes les sauces et un adepte d’une langue de bois capable d’endormir son auditoire.

    Autant certaines BD du petit Gaulois ont le défaut de faiblir vers la moitié de l’album, autant cet Astérix reprend du poil de la bête lorsque Bonnemine se laisse alpaguer par le sournois Romain. Et là, il semble que le scénario s’emballe en se transportant vers une Lucrèce ressemblant sur beaucoup de points à notre Paris du XXIe siècle : embouteillages sur le périphérique, voies sur berges bloquées, bobos s’écoutant parler dans un sabir insupportable, auberges se gargarisant de nouvelle cuisine (hors de prix), sans oublier ces trottinettes (les "charinettes") omniprésentes, avec qui Obélix a fort à faire.

    Tout cela se terminera, on s’en doute, fort bien, avec un festin villageois indispensable.

    Un très, très bon Astérix donc. Et on peut remercier Fabcaro pour ce travail au scénario.

    Didier Conrad et Fabcaro, Astérix, L’Iris blanc, éd. Hachette, 2023, 48 p.
    https://www.asterix.com

    Voir aussi : "Le plus moderne des Astérix"
    "Fabcaro ne sauve pas les apparences"

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  • Les philosophes meurent aussi 

    simon critchley,philosophes,mort,philosophie,confrériePhilosopher c’est apprendre à mourir, ne cessent de répéter les penseurs au cours des siècles. Penser la mort et penser sa mort est un sujet si ardu : elles est en plus devenue taboue dans notre société ! D’ailleurs, il est communément admis (même si c’est aller bien vite en besogne !) que l’histoire de la philosophie commence avec la mort de Socrate…

    On peut être reconnaissant à Simon Critchley, lui-même philosophe, d’avoir écrit ces passionnantes chroniques qui s’intéressent autant à la mort des 190 philosophes les plus marquants de l’Humanité qu’à leur propre vision de la fin de l’existence humaine : de Pythagore, massacré après avoir refusé de traverser un champ de fèves, à Sartre qui affirmait ne pas penser à la mort, en passant par Pic de la Mirandole, empoisonné par son secrétaire, ou Diderot, étouffé par un abricot.

    Ce livre passionnant est en tout cas tout sauf déprimant. Il contient des passages drôles (de l’humour noir, bien sûr !) mais aussi de belles pages lorsque l’auteur évoque quelques brillants maîtres qu’il a côtoyés (Gadamer ou Adorno) ou des intellectuels qui ont su mourir sereinement (Foucault ou Montaigne). Les Philosophent meurent aussi est aussi un excellent ouvrage d’introduction à la philosophie. 

    Simon Critchley, Les Philosophes meurent aussi, éd. François Bourin, 360 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/04/13/20887887.html

    Voir aussi : "Jours tranquilles à Clichy"
    "Dewey"

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  • Les Soignantes à Olivet

    Il arrive parfois que lors de concours, on ne retienne pas le gagnant mais un candidat perdant qui a su marquer les esprits. Tel est sans doute le cas de figure des Soignantes,  finalistes à la dernière saison de La France a un incroyable talent, concours finalement gagné par la troupe de danse Mega Unity.

    Les Soignantes est un trio vocal formé par Aïcha, chirurgienne cancérologue, Abigaël, urgentiste et Amandine, podologue. Les trois amies médecins et aujourd’hui artistes, peuvent se targuer d’avoir su émouvoir un large public. Les Soignantes ont fait de la musique un outil thérapeutique autant qu’un moyen d’apporter de la joie et du plaisir aux patients, familles et proches des malades mais aussi au personnel soignant travaillant avec elles. Le groupe a été formé par Loïc Manwell suite à une expérience en Ehpad pendant le confinement. Lors des auditions de La France a un incroyable talent, les chanteuses ont eu le privilège de recevoir un golden buzzer avec leur reprise de "Unstoppable".

    Après la saison de la célèbre émission de M6, l’aventure musicale continue pour les Soignantes avec un premier album de reprises, Les Voix du Cœur ("Unstoppable" de Sia, "Vivre pour le meilleur" de Johnny Hallyday ou "Survivor" des Destiny’s Child), sans oublier des inédits.

    Les Soignantes seront présentes à Orléans le 6 janvier dans le cadre de la promotion de leur album Les Voix du Cœur sorti le 15 décembre dernier. Showcase et dédicace à l’espace culturel du Leclerc Olivet.

    Les Soignantes, Les Voix du Cœur, Parlophone, 2023 
    Showcase et dédicace à l’espace culturel du Leclerc Olivet, 6 janvier, 15H
    https://lessoignantes.lnk.to/lesvoixducoeur
    https://www.instagram.com/les_soignantes
    https://www.facebook.com/p/Les-Soignantes-100091658214469

    Voir aussi : "Roxane Elfasci…"

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  • À deux à Troie

    On est bien d’accord : cette chronique se penche sur un livre qui n’est pas de la dernière actualité. Sorti en 2012 en France, Le Chant d’Achille (disponible chez Pocket) de Madeline Miller mérite toutefois que l’on découvre ou redécouvre ce premier roman formidable. L’auteure américaine a d’ailleurs sorti depuis – et c’est une bonne nouvelle ! – deux autres romans dans la même veine mythologique : Circé en 2019 et Galatée en 2023. Il est d’ailleurs fort possible que ces deux autres ouvrages feront bientôt l’objet de chroniques sur Bla Bla Blog.

    Pour son premier livre paru, Madeline Miller s’intéresse à Achille, ou plutôt à Patrocle, son ami et amant, narrateur des aventures du plus célèbre guerrier de l’Antiquité. Il fallait un certain culot pour revisiter l’histoire de ce couple légendaire et surtout l’épique Guerre de Troie, dont la dernière année a été narrée par Homère dans L’Iliade. Que l’on ait en tête l’un des plus célèbres incipit de la littérature mondiale : "Chante, déesse, la colère d’Achille, le fils de Pélée ; détestable colère, qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre".  Cette colère est au cœur du Chant d'Achille, roman qui dépoussière la mythologie grecque et le cycle troyen autant qu’il se lit comme un récit d’aventures, un drame guerrier et une histoire d’amour bouleversante. 

    Madeline Miller dépoussière la légende troyenne pour en faire un roman d’aventure et amoureux

    Patrocle est fils de roi, comme l’était du reste son père. Un bon parti donc, à telle enseigne que, dès son enfance, il est l’un des prétendants d’Hélène, la fille de Tyndare, le roi de Sparte. La plus belle femme de Grèce, si convoitée, sera la cause, quelques années plus tard, de la Guerre de Troie, suite à son enlèvement, ou plus vraisemblablement de sa fuite pour rejoindre le prince Pâris.

    Mais revenons à Patrocle. Un meurtre commis sur un jeune garçon lors d’une dispute des plus anodine contraint le Prince et fils de Ménœtios à s’exiler en Phthie. C’est là qu’il rencontre Achille. Les deux garçons sont dissemblables. L’un, l'exilé et semi-banni, est plutôt chétif, timide et peu bercé par les combats, alors que l’autre se distingue par sa noblesse et ses qualités de guerrier. Mieux, Achille est un demi-dieu, fils de Thétis et appelé à une réputation légendaire à la guerre. Achille prend Patrocle sous son aide, l’invite à le suivre chez le centaure Chiron pour son éducation, avant que les deux jeunes hommes deviennent amants et inséparables. Quelques années plus tard, le roi de Sparte Agamemnon réclame Achille pour rejoindre une armée de Grecs afin de récupérer Hélène, partie à Troie. Après quelques victoires sur le terrain, les dissensions commencent. La fameuse colère d’Achille met en péril l’issue du conflit.

    Ce formidable roman se lit comme un grand récit épique. Tout en restant fidèle à la geste troyenne, il dépoussière la légende troyenne pour en faire un roman d’aventure et amoureux. Les mots de Patrocle sont ceux d’un jeune homme en lutte contre le destin, en colère contre la colère, justement, de son amant et lié comme jamais au plus célèbre guerrier de la Grèce : "Je le reconnaîtrais rien qu'au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j'étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde". On sort transformé de ce livre, enthousiasmé par une histoire entrée dans la postérité et qu’une autrice américaine a réussi à moderniser en redonnant vie à ces formidables personnages que sont Achille, Patrocle, mais aussi Ulysse, Agamemnon ou la bouleversante Briséis. Un très grand roman.

    Madeline Miller, Le Chant d'Achille, éd. Pocket, 2012, 480 p. 
    https://www.lisez.com/livre-de-poche/le-chant-dachille-preface-inedite-de-lauteur/9782266334426
    https://madelinemiller.com
    https://www.facebook.com/MillerMadeline

    Voir aussi : "Iphigénie d'Europe"
    "La femme est l’avenir de l’homme"

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