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• • Articles et blablas - Page 6

  • Lumio et le soleil

    Qu’on ne s’y trompe pas. En dépit des roulements rock de guitares entêtantes de Dust qui ouvre l’album Staring At The Sun, Lumio entend proposer un opus pop d’une fort belle facture. La voix caresse gentiment les oreilles, les mélodies ont été travaillées avec soin, le musicien ne se prive pas d’électronique et la prise de son est à saluer pour sa qualité et sa pertinence.

    Derrière Lumio, se cache Niko Gamet qui propose ici son nouvel opus, après deux albums sous son nom, Le signe du cœur en 2014 et Leaving Tomorrow en 2016. C’est naturellement vers les États-Unis que se tourne le regard du musicien, auteur, compositeur et interprète. Que l’on pense à ce double hommage à la Route 66 et au groupe mythique Guns N' Roses dans le morceau Road & Rose, d’une facture pop très actuelle.

    Nous parlions d’influence US. C’est de nouveau entendable avec Grateful, singulier retour vers les Beach Boys et son génial leader et inspirateur Brian Wilson car nous sommes clairement ici du côté de la Californie.

    L’art de surprendre et de prendre l’auditeur à froid

    D’invention, Lumio n’en manque pas, avec l’art de surprendre et de prendre l’auditeur à froid, à l’instar de By Your Side, avec cette guitare entêtante mêlée à des sons électroniques inquiétants, ce qui n’empêche pas le musicien de se laisser à de jolis titres pop. On pense au magnétique Nowhere derrière lequel se cache un artiste que l’on sent écorché vif ou encore à Rising Moon, sombre et poétique morceau s’agençant avec autant que précédant le tout aussi étrange Secretly. Nous sommes ici dans un esprit seventies lorsque les morceaux s’émancipaient joyeusement des règles commerciales pour créer des concepts albums.

    L’ambition est bien là, dans cet opus imaginé et conçu avec soin. La voix est feutrée et touchante et les inventions sonores parsèment l’enregistrement sans jamais le cadenasser (This Precious Day).

    Pour Another Life, Lumio fait le choix de la ballade et de la simplicité. Le musicien chante l’attente et la fatigue au cours d’une nuit où il espère un signe ("I wait for a sign that something’s gonna happen with us").

    Et si l’album n’était pas juste un appel à la méditation ? Voilà ce que l’on peut se dire à l’écoute de Staring At The Sun qui vient conclure l’opus. Un instant magique qui fait disparaître nos peurs, sécher nos larmes et rendre nos chants d’amour bien plus forts. 

    Lumio, Staring At The Sun, Hacienda Records, 2024
    https://lumioproject.com
    https://www.facebook.com/Lumioproject
    https://www.instagram.com/lumioproject

    Voir aussi : "Livralbum"

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  • Jeunes filles paumées et princesses perdues

    Attention à l’endroit où l'on met les pieds. Avec ce troisième volume de La Dimension perdue, le cycle de bande dessinée underground de Nicolas Le Bault, le moins que l’on puisse dire c’est que l’artiste ne s’embarrasse pas de bienséance ni de vouloir plaire à tout le monde.

    Son univers de La Dimension perdue est un singulier projet sous un format magazine dans lequel l’histoire s’efface devant le graphisme brut, le surréalisme, la provocation, l’excès, sur fond de conte immoral autour de la violence domestique. L’histoire est finalement moins importante que les images choc et des saynètes comme sorties d’un cauchemar. L’auteur y parle de l’enfance martyrisée, des adultes – hommes – coupables et pervers et des traumatismes dont il est impossible de sortir. 

    Conte immoral

    Karine est la narratrice du récit contant la disparition de sa sœur Aurélia. Les jeunes filles sont soudées par la souffrance que leur inflige leur père, un homme affublé d’un groin en guise de nez. Voilà qui est éloquent ! Dans leur chambre commune, les adolescentes se noient dans un jeu vidéo (presque) aussi sordide que leur propre existence. Il y est question d’un chevalier, Boy, venu sauver des habitants, de jeunes filles transformées en poulpe, d’une princesse en danger et d’un œil maléfique.

    Voyage virtuel ? Enfermement dans une maison haïe et dangereuse ? Réflexions sur l'intime et les blessures de l'enfance et l'adolescence ? Il y a de tout cela à la fois dans cet épisode de La Dimension perdue. Une autre dimension faite de cauchemars, comme le dirait une célèbre série, mais aussi de traumatismes. Pour lecteurs avertis. 

    Nicolas Le Bault, La Dimension perdue #3, White Rabbit Prod, 2025, 40 p.
    https://whiterabbitprod.bigcartel.com/product/nicolas-le-bault-la-dimension-perdue-vol-3
    http://www.nicolaslebault.com

    Voir aussi : "Conte cruel"

    © Nicolas Le Bault

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  • Aventures mozartiennes, une suite

    Revoilà la pianiste française Elizabeth Sombart dans la suite de ses aventures au Pays de Mozart. Nous l’avions découverte sur Bla Bla Blog avec les Concertos 20, 21, 23 et 27. Elle revient ce printemps avec deux œuvres plus précoces du compositeur autrichien, à savoir le Concerto n°9 "Jeunehomme" – tout attaché – et le Concerto n°12 en la majeur.

    Nous sommes en 1777. Mozart a 25 ans lorsqu’il écrit ce fameux Concerto "Jeunehomme" en mi bémol majeur K 271. Seulement 25 ans et déjà 25 ans, dirions-nous, tant le musicien a fait preuve de précocité exceptionnelle. À six ans, il compose ses premières œuvres – et son premier opéra à 11 ans.

    Du nom "Jeunehomme", les experts ne sont pas entièrement d’accord sur ses origines. Il semblerait que son appellation vienne du nom d’une jeune pianiste strasbourgeoise - tout comme la pianiste, d'ailleurs - à qui était destiné ce concerto. Un hommage ou un crush ? C’est d’autant plus possible que Mozart fait de cette œuvre un opus pétillant, éclatant dès les premières attaques du piano (Allegro). Chez Mozart, la lumière est aussi présente que l’obscurité. La preuve avec le second mouvement Andantino, lent et d’une grande expressivité, comme si les ténèbres n’étaient jamais éloignés des couleurs chatoyantes exprimées par Mozart et son interprète Elizabeth Sombart. Le jeune mais déjà expérimenté Mozart fait preuve dans le troisième mouvement Allegretto d’une pétillance irrésistible. On se trouve propulsé dans une scène mêlant fête galante, humour et élégance. Champagne, Mozart ! La pianiste strasbourgeoise et le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Pierre Vallet ne boudent par leur plaisir à proposer ce "Jeunehomme" avec toute la luxuriance et la générosité qu’il mérite. 

    Un hommage ou un crush ?

    Le Concerto n°12 en la majeur K 414 a été écrit un peu plus tard, entre 1782 et 1783. Ce sont des années heureuses. Libéré de ses contraintes à Salzbourg, Mozart s’installe à Vienne avec sa jeune épouse, Constance Weber, qu’il a précisément rencontrée dans la capitale autrichienne.

    Les lignes mélodiques du concerto tourbillonnent dès le premier mouvement Allegro. La richesse harmonique, toute mozartienne, n’est pas dépourvue de ces moments presque intimes. Il semblerait que ce soit un Mozart amoureux et heureux qui s’exprime. Pour autant, Mozart ne cherche pas la difficulté ni la virtuosité. Il veut avant tout "plaire" à l’aristocratie viennoise, comme il le dit- lui-même et proposer un opus jouable facilement et partout. Enfin, "facilement", façon de parler !

    L’Andante capte les oreilles dès les premières notes. "C’est une des pages les plus belles et les plus nobles de son auteur", avouait Olivier Messiaen. Et on ne peut que lui donner raison. Il est vrai qu’il y a à la fois de la noblesse et une mélancolie bouleversante dans ce mouvement lent qu’Elizabeth Sompart interprète avec une grande pudeur.

    Le dernier mouvement Allegretto de ce douzième concerto pour piano de Mozart est le plus court de l’opus – un peu moins de 7 minutes – mais aussi de l’album. Vif et enlevé, cette partie se veut éclatante et joyeuse. Il faut toute la virtuosité d’Elizabeth Sombart pour proposer cette page jaillissante qui devait au départ être un rondo, publié à part après la mort du compositeur (K 386). On ne peut que remercier Mozart d’avoir fait le choix d’un Allegretto espiègle. Celui des années viennoises heureuses et amoureuses d'un génial jeune homme.       

    Wolfgang Amadeus Mozart, Concertos pour piano 9 & 12,
    Elizabeth Sombart au piano, Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Pierre Vallet, Rubicon, 2023
    https://www.elizabethsombart.com
    https://www.facebook.com/elizabethsombart
    https://rubiconclassics.com/release/mozart-piano-concerto-9-12

    Voir aussi : "Rien que de plus classique"
    "Du côté de chez Mozart"

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  • Harvest

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Harvest. Il sera visible les jeudi 8 mai, dimanche 11 mai et lundi 12 mai. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 13 mai à 20H.

    Walter Thirsk, citadin devenu fermier, Charles Kent, seigneur un peu perdu, et les paysans de son domaine, coulent tous une existence paisible aux confins d’un Eden luxuriant lorsque se profile la menace du monde extérieur. En sept jours hallucinés, les habitants de ce village sans nom vont assister à sa disparition.

    Harvest, drame, Royaume-Uni, Allemagne, Grèce, France, États-Unis, d’Athina Rachel Tsangari avec Caleb Landry Jones, Harry Melling, Rosy McEwen, 2025, 131 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1530 
    https://shellacfilms.com/film/harvest 

    Voir aussi : "Bergers"
    "Ils vont tous bien"

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  • Ils vont tous bien

     cramés,cinéma,long-métrage,montargis,giuseppe tornatore,salvatore cascio,leo gullotta,antonella attiliLes Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Ils vont tous bien. Il sera visible les mercredi 7, dimanche 11 et lundi 12 mai. Soirée débat à l’Alticiné le dimanche 11 mai à 20H30.

    Un employé de mairie à la retraite, Matteo Scuro, décide de jouer les touristes à travers l’Italie et de réunir ses cinq enfants, disséminés dans tout le pays, autour d’une table. "Stanno tutti bene" raconte l’histoire de ce voyage dans une Italie inconnue des médias.

    Prix du jury oecuménique, festival de Cannes 1990

    Ils vont tous bien, drame italien de Giuseppe Tornatore avec Salvatore Cascio, Leo Gullotta, Antonella Attili, 1990, 108 mn
    Titre original : Stanno tutti bene
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1530 

    Voir aussi : "Bergers"

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  • Dé-bor-dée !

    Focus sur une bande dessinée sortie il y a un peu plus de deux ans. Il n’est pas trop tard pour donner une nouvelle chance à cette BD se voulant actuelle, tout en plaçant son histoire dans le futur, avec le récit d’une famille ordinaire se battant pour la paix domestique, sans perdre de vue la planète et avec une héroïne devant faire face à une surcharge mentale alors que son ingénieur de mari s’inquiète pour la santé du blé. Vous me suivez ?

    Aude Picault est au scénario et au dessin pour Amalia (éd. Dargaud), délicieux roman graphique, au scénario doux-amer et aux traits délicats.  

    Amalia est une mère de famille devant jongler entre son travail dans une entreprise de gestion des risques - avec tout le jargon corporate qui va avec. Elle a fort à faire avec Lili, sa petite dernière. Son mari, Karim, a, lui, le plus grand mal à gérer son adolescente de fille, plus intéressée par la mode et les réseaux sociaux que par l’école. La vie est trépidante, jusqu’à ce qu’Amalia craque. Burn out. Comment s'en sortir ?

    Gros coup de cœur pour Nora

    Aude Picault a choisi d’installer ses personnages très actuels, dans le futur. La France ressemble comme deux gouttes d’eau à celle où nous vivons. Seul l’environnement est devenu un sujet plus prégnant mais pas au point cependant de voir disparaître les travers de 2025 : parents débordés, charge mentale toujours sur les épaules des femmes, agriculture industrialisée – plus, même, qu’aujourd’hui. 

    La crise d’Amalia est traitée avec un mélange de légèreté et de gravité. L’auteure se garde bien de jouer les donneuses de leçons. Elle montre une histoire simple avec des personnages attachants – avec un gros coup de cœur pour Nora, l’adolescente insupportable et à qui on est prêts à tout pardonner. Et puis, il y a Amalia, brillante, courageuse et sensible petite femme prête à s’en sortir.    

    Aude Picault, Amalia, éd. Dargaud, 2022, 148 p.
    https://www.dargaud.com/bd/amalia-bda5367300
    https://www.audepicault.com

    Voir aussi : "Invisibilisés"

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  • Sans contrefaçon

    Tout renaîtra différente : voilà un très beau titre pour un album à la fois délicat et puissant, simple et aux sinuosités vagabondes, sobre et aux riches compositions. La Reine Garçon, c’est un projet autant qu’un duo – Floé Guidollet et Delphine Passant – en forme d’accomplissement personnel… et artistique. Le documentaire Puissance Deux suit cette aventure à la fois privée et artistique.

    Différente, qui ouvre l’album, parle justement de transformation, de transition – de Floé, justement – et d’acceptation de soi et des autres : "Et ne me compare pas à la fille de tes rêves / Car moi je serai différente". Pas si simple de faire cette révolution intérieure autant qu’extérieure. Floé ne le cache pas dans Je n’existe pas, en forme de prière : "Laisse-moi une chance car ici / je n’existe pas".

    Liberté d’être, de vivre et d’aimer, malgré les doutes (Monstre). La Reine Garçon le chante sans cri de révolte (Lâche) ni sans moralisation mais avec subtilité et un son folk à la Joni Mitchell.

    Sans cri de révolte ni sans moralisation mais avec subtilité et un son folk à la Joni Mitchell

    La voix délicate de Floé accompagne les guitares avec une poésie irrésistible dans l’un des plus beaux titres de l’album, J’ai vu les chevaux sous la mer. Un morceau en forme d’allégorie : l’eau symbole de renaissance et de source vitale et les chevaux fiers et libres.

    Tout renaîtra différente est aussi un joli album en forme de déclaration d’amour, celui d’un couple touchant ("Berce-moi / J’ai besoin de toi / Tout près là / Viens dans mes rêves", Donne-moi). Plie mon cœur est une autre invitation à l’amour et à vivre à deux : "Plie mon cœur / Au plus profond de toi / Pour voir quand viendra l’heure / S’il poussera".

    La pop-folk épurée de La Reine Garçon n’est pas sans rappeler le génial et regretté Nick Drake. La puissance évocatrice, les écorchures de la vie et l’hypersensibilité (Cœur de louve, avec un son plus pop-rock). On aime tout autant ce retour à l’une des figures les plus anciennes de la poésie occidentale : le pâtre. La nature, le silence, l’isolement, la compagnie des animaux et de la musique, simple et sans ornement : "Moi je m’en vais, je m’évade / Je me faufile dans la vague / Où souffle la flûte du pâtre / Une marguerite aux dents" (La flûte du pâtre).

    L’opus se termine dans le très beau dépouillement de Ni une ni une, et c’est ce dépouillement qui fait toute la beauté et la singularité d’un album pop-rock. Une vraie belle révélation.  

    La Reine Garçon, Tout renaîtra différente, Horizon Musique / La Grange aux Belles, 2025
    https://www.facebook.com/lareinegarcon
    https://www.instagram.com/la.reine.garcon

    Voir aussi : "Livralbum"

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  • Bergers

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Bergers. Il sera visible les jeudi 1er, dimanche 4 et lundi 5 mai. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 6 mai à 20H30.

    Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.

    Prix du Meilleur film Canadien au Festival International du Film de Toronto

    Bergers, drame franco-québécois de Sophie Deraspe
    avec Félix-Antoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez, 2025, 103 mn

    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1543
    https://bergers-lefilm.com

    Voir aussi : "Riverboom"
    "Au Pays de nos Frères"

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