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duo

  • Nosonic, plus qu’assez bien

    Allez, un peu d’électro-rock et du bon, avec une découverte en la présence du groupe franco-irlandais Nosonic. "Je ne serai jamais assez bien" clament d’entrée les têtes chantantes du duo dans un titre envoyé sans complexe. Mélodie entêtante, rythmique enlevée et son électro impeccable ("Assez bien").

    Pour leur troisième album, La nuit et le jour, Nosonic choisit de ne pas choisir entre chanson, pop-rock et électro. Le mélange des couleurs leur va très bien, à l’instar du "Monde à l’envers" à la facture eighties.

    Il y a sans nul doute de la fraîcheur chez le duo pour qui la liberté, l’optimisme et le lâcher-prise sont une vraie philosophie : "Le temps n’a plus d’importance quand on y pense", chantent-ils ("Oublie le temps"). L’amour n’est pas oublié dans ce dialogue musical à deux. C’est "Encore et encore", l’aveu d’un couple soudé envers et contre tous et se connaissant par cœur : "Tu lis toujours en moi comme un livre aux trésors qu’on ne retrouve pas".

    L’auditeur goûtera avec plaisir le titre d’électro-pop "Le quart d’heure de gloire" voguant entre amour et désamour, reproches et considération. C’est l’histoire d’un couple s’auscultant mutuellement, avec tendresse mais aussi lucidité ni cruauté ("J’ai appris à te regarder / J’ai appris aussi à te désaimer / Te déshabiller ça m’a fait toujours peur / Je suis un enfant / Qu’en as-tu fais, malheur".

    Pour leur troisième album, Nosonic choisit de ne pas choisir entre chanson, pop-rock et électro

    "Le dialogue" se fait plus rock, un rock dans lequel le duo s’interroge sur ce qui fait l’humanité, la la vie en société comme la vie en couple : "Si le dialogue s’en va / Dis-moi il reste quoi / Peut-être un  peu les restes / D’un amour brisé". La question est là. Ira-t-on mieux si le dialogue s’en va ? Les Nosonic ne répondent pas à la question. Pourra-t-on faire la fête ? "Bon débarras peut-être" ? Cependant, "Mais qu’est-ce qu’il restera ? / De la haine ou de la joie ?" Finalement, c’est une ode au rapprochement entre nous qui est au cœur de ce titre à l’humanisme bienvenu. Quant à "Parler dans le vent", le groupe choisit la pop sur un thème similaire, la communication ("Échanger les idées / Et ça devrait aller").

    "La nuit et le jour", le titre qui donne son nom à l’album est sans doute le plus représentatif de l’album. L’électro-rock est au service d’un morceau sombre, cruel et à la belle densité. On peut parler ici d’un éternel retour, ces erreurs que l’on fait et refait et qui font souffrir, "Encore une histoire, entre la nuit et le jour, entre nous et le jour".

    Le groupe reprend "Debout", un de leur titre emblématique dans une nouvelle version. Nous voilà dans du rock rugueux au service d’un titre plein de nostalgie. La chaleur d’une boîte de nuit c’est "le bruit du bonheur", la musique, la danse, les cris l’amour, la folie et l’insouciance. Bonheur passé, nostalgie ou souvenir amer ? Le temps a passé et il semble les Nosonic portent un regard désabusé sur ces nuits "à dormir debout".

    Une déclaration d’amour vient conclure l’opus. "Aller haut" est un dialogue à deux dans lequel le couple se promet d’avancer ensemble, sans cacher pour autant cacher les écueils : les silences, les malentendus et les incompréhensions. "Des fois on se saoule / Après on boit". De là à dire que tout est perdu, non ("Je voudrais aller haut, si haut, pour toi").

    Et si Nosonic était l’un des meilleurs ambassadeurs du dialogue entre les peuples, les couples et les individus, pour la paix, la tolérance ou l’amour ? Au choix. Mais sans illusion.    

    Nosonic, La nuit et le jour, Le Son Des Villes / Believe, 2024
    https://www.nosonic.fr
    https://www.facebook.com/Nosonic
    https://www.instagram.com/nosonicworld
    En concert le 25 octobre 2024 au Cork Jazz Festival (Cork, Irlande)

    Voir aussi : "Kamas, décalée sans caler"
    "Sorcières, magiciennes et incendiaires"

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  • Rien à jeter

    Il y a du Bobby Lapointe autant que du Philippe Katerine dans l’étrange duo Appelez-moi François.

    Le groupe a choisi un son easylistening, avec boite à rythme, synthé et… flûte à bec, pour leur premier single faussement naïf, "On ne choisit pas".

    Avant eux, Emily Loizeau avouait son désarroi de ne pas choisir. Ici, Appelez-moi François parlent de ces "tas de bidules" qui encombrent nos vies et nos appartements.

    Dénonciation de notre société de consommation, listes à la Prévert ou souvenirs intimes dont on ne veut pas se séparer ? Un peu de tout ça à la fois sans doute : "J'ai même un minitel / Souvenir de Christel / Un cabas Prisunic / Héritage de Monique / Des pots confitures / Pour garder la poussière / Des petites voitures / Souvenir de grand-père".

    En attendant de philosopher sur cette fantaisie mi-potache mi-poétique, découvrons donc Appelez-moi François dans leur délicieux morceau à la fois cheap et kitch : "On ne choisit pas / Ce que la vie vous amène / Dans tout ce fatras / Personnellement, je m'y perds moi-même".

    Appelez-Moi François, On ne choisit pas, 2022
    https://appelezmoifrancois.com
    https://www.instagram.com/appelezmoifrancois

    Voir aussi : "Super Bonhommes"

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  • Le noir est une couleur

    On avait déjà parlé du groupe Edgär à l’occasion de leur tout premier EP, Persona. C’était il y a cinq ans, déjà. Revoilà le duo amiénois dans leur album long, Secret. Nous avions parlé de Persona comme un EP proposant de "l’électro à visage humain". Son nouvel opus a un  parfum eighties, comme le montre le premier titre "Nuit" qui fleure bon la new-wave : boîte à rythme, nappes de synthés et univers noctambule ("Nuit", "Réveille-moi"), sans pour autant renier l’électro qui leur va tout aussi bien.

    Sortez les Perfectos et les maquillages gothiques : voilà un gros coup de voyage dans le temps avec un album, mêlant le français et l’anglais, qui ne goûte pas son plaisir !

    Pour "Réveille-moi", le groupe se fait onirique et romantique – mais d’un romantisme noir. Plutôt que mentionner le groupe Cure, avançons-nous en considérant que le "paradis" mentionné dans ce morceau peut être vu comme un clin d’œil à Michel Berger. 

    Sortez les Perfectos et les maquillages gothiques

    "Me voudras-tu ?", tout autant inspiré par le regretté chanteur de "Seras-tu là ?" a et esprit très pop à la Partenaire Particulier. Les courbes enflammés, la nuit à deux, les draps, la fièvre : il est question d’une histoire d’amour ("Moi aussi je te veux"), avec son lot de questions  ("Me voudras-tu encore de moi ?") mais aussi de certitudes ("Les erreurs de la nuit n’existent pas"). Tout aussi mélancolique, "Secret" propose une pop plus traditionnelle, ballade mélancolique, "Laisse ton chagrin voguer / Vers les rivages brûlés / Avant de devenir fou" Une séparation. 

    Outre la délicate ballade folk "Dead end", il faut s’arrêter sur "Incendies", un extrait qui se veut romantique dans le joli portrait d’une femme aimée : "Elle se nourrit de mes peines / Quand je la serre contre moi / Elle délie toutes mes haines / Me délivre même de toi". L’amour est un incendie autant qu’une "harmonie", qui reste malgré tout fragile : "J’ai rompu le lien à jamais". On peut tout autant être séduit par "The lights", lumineux comme l’indique le titre qui est un formidable appel à la fête et à la vie.

    Retour à la new-wave avec "Sable blanc". Ce morceau est digne de devenir un vrai hit pour cet été : "Viens explorer ce t autre monde  et animons nos ondes de songes cachés", interprète le duo, dans une chanson qui est une invite à l’insouciance et à la joie de vivre.

    Outre une reprise du classique de Simon & Garfunkel, "The Sound Of Silence", l’auditeur s’arrêtera sur le titre "Dictators", derrière lequel on pourra voir en écho les pitreries dégueulasses de Poutine en Ukraine. Aussi noir que de la new-wave et aux propos engagés et bienvenus : "I’m on another side of the moon / While dictators die".

    Edgär, Secret, Grabuge Records, 2022
    https://www.facebook.com/Edgarofficiel
    https://www.instagram.com/edgarofficiel

    Voir aussi : "Persona grata"

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  • Duo pour un SLOGAN

    Après leur souriante reprise du titre de Vincent Delerm, "Les filles de 1992 ont trente ans", revoilà SLOGAN dans un nouveau single, "Les portes".

    Le duo lyonnais, formé de Clémence Cremer et Nicolas Steib, proposent un morceau intimiste autour du besoin d’avancer, de vivre et, finalement, d’aimer : "Peu m'importe le nombre de portes / Mes jambes me portent".

    S’appuyant sur une orchestration sobre, les voix délicates de SLOGAN se font mélancoliques, douces-amères et ne parvenant pas tout à fait à taire une douleur invisible : "Je porte encore c'est invisible / Dans mon ventre le souvenir d'un enfant". Il n'est pas anodin que le groupe parle de leur musique comme de la "pop impudique".

    Le groupe est aussi aux manettes du clip qui accompagne la chanson, un clip co-réalisé par Rémi Dumas.

    SLOGAN, Les portes, Le Divan / Hélice, 2022
    https://alterk.lnk.to/LesPortes
    https://www.facebook.com/slogan.musique

    Voir aussi : "Oula, oula ! Ça va trop vite"

    Photo : © Camille Stella

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  • À bouche que veux-tu 

    À l’écoute de Rovski, c’est un autre duo féminin qui vient en tête : celui de Brigitte. Tout aussi pop, sensuel, fusionnel et enlevé, Sonia Nemirovsky et Olive Perrusson proposent, avec La Proie est reine, un album plein d’humour, de poésie et de sensualité, en commençant par un titre à la thématique rarement abordée : "Catch".

    Le moins que l’on puisse dire est que les chanteuses de Rovski savent étonner avec leur opus brassant de nombreuses influences : latines (l’envoûtant "Miedo" et son mantra : "No tengo miedo"), celtes ("Crache" : "Crache crache le vent / Les corbeaux les cormorans / Qui s’écrasent sur tes chants / Crache nous le venin par les dents") et ses sons urbains ("Sous l’eau", "La pieuvre").

    L’amour et la séduction forment le corps de "La proie est reine", un titre mystérieux qui invite au lâcher prise en amour mais aussi au combat pour que l’amour ne soit pas un abandon aveugle ce que les chanteuses évoquent dans Amoureuse", un formidable et spectaculaire morceau : "Amoureuse / C’est pas vraiment le mot / Elle l’a cherché longtemps / Et posé son stylo / Amoureuse / C’est pas vraiment beau, / Elle l’a cru longtemps / Et puis finalement / Amoureuse / C’est peut être un peu tôt".

    La vie palpite dans ce très joli album

    La vie palpite dans ce très joli album, à l’image de cet hommage à une danseuse, sur un rythme de halètements : "Tu vacilles des hanches et tes cheveux touchent tes fesses / Tu marches comme tu danses et tu transpires l'ivresse / Tes bracelets t'accompagnent en chantant".

    Tout aussi ensoleillé, "Trinidad" est le récit d’un voyage libre ("Rien avant vous / Je vous le jure / N’avait le goût de l’aventure") qui peut aussi s’écouter comme un récit amoureux et sensuel : "Nos souvenirs à deux / Sur le papier mon rendez-vous / A l’abri des arcades / Sur le papier mon rendez-vous / Je n’ai rien pris pour Trinidad".

    De sensualité, il en est plus que jamais question dans le séduisant et un rien désinvolte "L’aventure" : "Dans la chambre enfumée / Hier au soir / C’était l’aventure / Tout juste sorti de l’origine du monde". Le duo Rovski s’attache à un homme qu’elles observent avec tendresse : "Tu remontes le col de ta veste / Précis dans l’allure dans le geste".

    L’album se termine en douceur, avec "Comme tu es beau", un hommage amoureux qui est aussi un chant de départ plein de mélancolie : "Je pars mon amoureux / Je décline je faillite / Je n’entends plus les jeux / Je t’aime comme on se quitte".  

    Rovski, La Proie est reine, 2022
    https://www.facebook.com/Rovskiofficiel
    https://www.instagram.com/rovskimusique

    Voir aussi : "Encore un mot d’Alba"

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  • Les chaudes eaux de La Bronze 

    Dans les 13 titres de Vis-moi, le très bel album de La Bronze, l’auditeur pourra y trouver la trace, la facture et, pourquoi pas, les influences de Laurie Darmon. Comme l’auteure de Femme Studio, La Bronze enfourche le tigre et parle d’amour, de sensualité, de séduction, de corps en fusion, d’étonnement devant les émois, mais aussi, d’humanisme et de féminisme. Dans son nouvel album Vis-moi, L’artiste canadienne s’y dévoile sans fard, vibrante, brillante, forte, capable de férocité autant que d’abandons sensuels  ("Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel", "Viens").

    Dans une pop très actuelle, l’artiste allie mélancolie, tensions musicales et textes à fleur de peau : "J’ai assez de lucidité pour croire en la magie" chante-t-elle par exemple dans "Toi". "Tous les mots sont morts / C’est l’épidémie / On a survécu / C’est pour l’épiphanie / J’ai toué tous les monstres du placard / J’ai fait l’amour à tous les trous noirs". C’est drapée dans un séduisant romantisme noir que la musicienne maroco-canadienne parle de liberté et de féminisme : "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi" "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi".

    Pour "Briller", c’est encore d’émancipation dont il s’agit, dans une facture plus urbaine. Le morceau évoque la pression de plaire à tout prix ("Pour mieux m’évaporer"), au risque d’en oublier qui l’on est.

    L’orchestration complexe et la production soignée servent un album aux multiples influences, à l’instar d’Haram", un titre mixant pop, urbain, world music, chanson française et sons arabes ou de l’électro avec "Sois ferme". Ce titre est le fruit d’une collaboration avec Younes Taleb, alias Mobydick, un grand rappeur marocain avec qui elle a partagé une tournée au Maroc. Il y est question de se défaire des chaînes qu’impose le milieu social pour se connecter à sa véritable essence et oser être pleinement soi-même, explique La Bronze.

    Un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques

    Nous parlions de Laurie Darmon : "Vis-moi" suit la trace de l’interprète de "Laisse-moi t’aimer", avec cette électro-pop envoûtante et ce timbre voilé et sensuel. Il y est question de mort ("Je ne peux pas mourir encore"), de la course contre le temps ("Je croyais qu’une fois que le soleil s’était levé c’était pour de bon / Mais il fini toujours par se recoucher c’est la fatalité"), d’amour et d’abandon : "Je serre le bonheur si fort / Qu’il m’explore / Sur tout le corps".

    La Bronze est capable d’envolées sensuelles : "Ta langue me couche / C’est toujours la première fois… / Je redeviens l’océan", interprète-t-elle avec une tension électrisante. Dans "Eaux" et son électro-pop assumée, elle fait cet aveu à l’auditeur : "Je ne sais pas si j’aime les flots / Mais je veux voguer dans les chaudes eaux". Plus audacieuse encore, dans "Monument érigé", l’électro pop de la chanteuse canadienne parle non sans amertume de cet homme, de sa "beauté" ramenée "chaque soir", sur fond de jalousie amère ("Tu veux qu’elle s’assoit dans ton ciel / Qu’elle te dise « Oh mon, Dieu merci ! »").

    Vis-moi interroge aussi sur le jeunisme et sur l’apparence, des thèmes dans lesquelles les femmes sont très souvent – une fois de plus – les victimes : "Elle blanchit / Elle décline / Il vieillit / C’est sexy / Il mûrit / Elle vieillit / C’est triste", chante-t-elle dans "Sois ferme", avant de déclarer : "La beauté intérieure c’est super / mais pour les autres / Donnez-moi mon laser pour que je m’y vautre"

    "L’habitude de mourir" tranche dans sa facture avec ce piano sobre : "Tu fonces tout droit vers mon amour figé / Mais on a l’habitude de mourir / Une fois de plus pourquoi pas". Dans ce qui est l’un des plus beaux morceaux de l’album, l’amour et la sensualité sont assombries par le voile de l’impasse d’une relation vouée à l’échec.

    On peut saluer le travail de texte de "Quantum parfait". Sous forme de confidences en anglais et en français, La Bronze dépeint des sensations bouleversantes, des visions mystérieuses et déstabilisantes, qui sont comme une introduction au titre suivant, "Je flottais" : "Je ne sais plus qui je suis / Enfin c’est délicieux d’être ici".

    Le déracinement et les adieux à la terre tel est le sujet d’"Adieu", un magnifique titre sur l’amitié et la fraternité entre humains : "Tu viens d’où tu manges quoi l’ami ? / Tes parents ta peau c’est pas d’ici / Dis-moi tout / Mais je me fous / Je veux pas savoir tes visas / Si ça te plaît pas." La chanson, écrite et interprétée en duo avec Sarahmée, aborde avec doigté les micro-agressions au quotidien que peuvent vivre les personnes qui ne sont pas caucasiennes et les jugements nourris par l’ignorance.

    Le morceau "Viens" conclut admirablement bien l’album passionnant et envoûtant de La Bronze : "J’ai le pouvoir de déplacer les montagnes", chante-t-elle avec une belle audace, qui est aussi un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques :  "Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel". 

    La Bronze, Vis-moi, Audiogram / The Orchard, 2022
    https://www.labronze.ca
    https://www.facebook.com/labronzemusique
    https://www.instagram.com/labronze

    Voir aussi : "Laurie Darmon enfourche le tigre"

    © Adrian Villagome

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  • Les jeux de l’amour et de la glande

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Weekend Affair est non seulement un groupe bien de chez nous (ils sont originaires de Lille), mais en plus ils chantent en français, ce qui donne à leur pop une couleur étonnante de fraîcheur.

    Louis Aguilar et Cyril Debarge forment ce séduisant duo au son pop, déclinant les états d’âme de deux garçons bien dans leur époque.    

    Quand vient la nuit, leur nouvel album, fait la part belle à l’amour et au couple, que ce soit la recherche de la personne qui va partager notre vie ("Fini de jouer"), la séduction et le fantasme ("Te regarder danser") ou le constat de la fin d’une relation ("Juste un rêve", "Et après").

    C’est avec malice que Weekend Affair propose les deux chansons légères que sont la très pop "Déshabillée" et surtout la délicieuse "Tes jambes à mon cou" : "Ça ne regarde que nous / Tu sais tout le monde le fait", chantent-ils, malicieux.

    Séduisant duo au son pop

    Weekend Affair imposent un répertoire français dans un langage musical très moderne, alliant le funk ("Fini de jouer"), l’électro-pop ("Te regarder danser") ou le rock minimaliste ("Juste un rêve").

    Le duo veut refléter notre époque, à travers cet hymne que pourrait être "Enfants de la fatigue" ("Marchons, marchons / Liberté chérie / Osons osons / Le fond de notre lit").

    Dans "Dépêche-toi", le groupe parle de la notion d’urgence : "Vite, l’amour !", semblent nous dire les deux garçons. Weekend Affair constate que nous avons bien souvent "les deux pieds joints dans le ciment de la vie". Un constat cruel que beaucoup d’entre nous connaissent : "Je m’essouffle pourtant / Pour tenir la cadence… / Je me dépêche le soir / Surtout n’oublie rien /  Et ne sois pas en retard".  

    Plus léger, "J’ai mis mon survêt" est un morceau qui invite au contraire au farniente et à la glandouille pour arrêter le fil du temps : "Je me suis fait beau, bien sapé / Pour être chic au moment de ne rien faire".

    "Quand vient la nuit' vient clore un album plus lumineux que ne laisse deviner le titre et cet ultime morceau, avec la découverte de cet album élégant composé et produit avec soin.

    Weekend Affair, Quand vient la nuit, chez Pil Records / Les Airs à Vif, 2021
    https://www.facebook.com/weekendaffair
    https://www.instagram.com/weekendaffair

    Voir aussi : "Soudain, Vanessa Philippe"

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  • Animale et fatale

    Parmi les découvertes de ce début d’année, figure Edva, un duo – Ed et Tina – venu tout droit de Russie mais venu s’installer en France depuis deux ans. C’est d’ailleurs le français qu’ils ont choisi pour leurs premiers singles et leur futur EP, à paraître en mars prochain.

    Edva choisit l’électro pour parler d’amour, à l’instar de leur titre "Jim", qui portera le nom de leur futur album. Sur les images psychédéliques de leur clip, Edva fait se rencontrer, non sans audace,  Enya et  Krafterwerk, le tout sur des paroles oniriques : "À la vie à la mort / Prends ma main serre la fort / À la vive à la mort / Retiens-moi si je dors".

    Le romantisme du duo est fortement teinté de noirceur dans cet autre morceau singulièrement nommé "Blanche". Il y est question d’une "womanimal", une "femme-bête" ou "femme-monstre" se sentant comme une paria dans notre monde moderne. Cette quête de la nature est illustrée par le clip réalisé par Elisabeth Haust. Elle fait de cette femme instinctive et attirée par la nature un être à la fois insaisissable et à la recherche de celui ou celle qui pourra la comprendre et vivre avec elle : "Tu ne seras qui jamais je suis… Je me fusionne dans l’air pour que tu me respires".

    Il est également question de sens dans "Remember", qui explore la notion de surdité. Edva commente ainsi ce titre généreux : "Dans un monde sourd, où il est difficile de s’entendre, les réponses pourraient bien venir de l’intérieur. Si on est prêt à écouter cette voix au plus profond de nous, le monde se met alors à sonner".

    Voilà un duo à surveiller de près pour les prochaines mois. 

    Edva, Jim, 2022
    https://www.instagram.com/edvaofficial

    Voir aussi : "Le temps des cerises avec Cecilya"

    Photo : Edva - Ed et Tina

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