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Le Café philosophique de Montargis ouvre sa nouvelle et quinzième saison à la Médiathèque de Montargis le vendredi 27 septembre à 19 heures. Le sujet portera sur cette question : "Y a-t-il des colères saines ?"
La colère saine. Voilà un concept devenu proverbial. Alors que pendant des siècles, en Occident, la colère était un péché capital, elle sembla avoir, avec le temps – et sans doute grâce aux Révolutions des XVIIIe et XIXe siècles – être revenue en odeur de sainteté…
Mais qu’est-ce qu’au juste la colère ? Un mouvement instinctif ? Une émotion, une passion ou, pourquoi pas, une pathologie ? La colère est-elle la manifestation d’un intérêt égoïste ou peut-elle aussi être un élan altruiste ? La colère est-elle toujours contre-productive ? On a parlé du péché de la colère, mais peut-elle aussi être une vertu ? Peut-on pardonner nos colères et celles des autres ? La colère peut-elle être un remède ? Si l’on parle de "saines colères", de quoi est-il question ?
Ce seront autant de points qui pourront être débattus lors de cette séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le 27 septembre 2024 à 19 heures.
La philosophie peut-elle être à la fois cool, sexy et feel-good ? La réponse – positive – pourrait bien venir du recueil de chroniques de Marie Robert, Une Année de Philosophie, paru chez Flammarion il y a deux ans et republié en poche cette année, chez J’ai lu.
Le lecteur aura deux choix. Soit picorer chaque jour de l’année ce livre découpé en quatre saisons (printemps, été, automne, hiver), soit le déguster in extenso comme le bloggeur l’a fait pour écrire cette chronique.
Le point de départ d’Une Année de Philosophie est la publication quotidienne de textes sur les réseaux sociaux, à commencer par Facebook puis Instagram. Un vrai succès pour ces chroniques qui parlent de grands sujets philosophiques – le bonheur, le temps, le corps ou autrui – comme de petites choses quotidiennes – une carte postale, une paire de lunettes, une invitation ou un vieil album photos. Ces pensées pour soi-même ont été le point de départ d’autres projets – podcasts, site Internet et livres à succès – dont celui-ci.
L’ouvrage de Marie Robert est un vrai livre de philosophie
La philosophie est un univers à la fois vaste, protéiforme et vite intimidant. Or, intimidante, Marie Robert ne l’est pas. Elle apparaît comme une copine proche et on aime à la fois ses doutes – qui est la base de la philosophie depuis Socrate –, les failles, les interrogations et les petits défauts.
Chaque chronique commence de la même manière : "Ceci est…" Suivi d’un sujet qu’elle va développer en quelques lignes ("Une lettre d’amour", "Un réconfort"). Ses textes sont autant d’anecdotes quotidiennes chez elle au travail devant ses élèves et le lecteur y retrouvera ses propres interrogations. Comment retrouver la sérénité ? Peut-on aimer comme au premier jour ? Comment prendre une décision ? Comment fixer son attention ?
Le lecteur trouvera forcément des sujets qui vont le remuer. Cela peut être la crise d’adolescence pour des parents perdus, un texte destiné "à tous ceux qui ce matin se réveillent épuisés", à ces moments de honte que chacun a pu ressentir dans une situation embarrassante, à "l’art du sabordage" ou tout simplement nos routines quotidiennes.
Un livre de feel-good comme il en existe des milliers ? Non, l’ouvrage de Marie Robert est un vrai livre de philosophie, dans la mesure où il n’offre pas de conseils ou de recettes clé en main pour parvenir à un bonheur souvent illusoire. Il est par contre une compilation de chroniques précises, sensibles, intelligentes, déroulées consciencieusement et posant avant tout des questions. Or, le questionnement n’est-il pas la base de la philosophie ?
Le Café philosophique de Montargis fixera son prochain rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 28 juin à 19 heures. Les animateurs et organisateurs proposeront de débattre sur ce sujet : "A-t-on le droit de se mentir ?"
Le mensonge, souvent qualifié de défaut rédhibitoire, fait figure de frein à la sagesse et à la pensée. Mentir c’est cacher la vérité et/ou dissimuler à autrui un acte ou une parole que l’on voudrait cacher. Mentir peut aussi être un moyen d’avoir gain de cause en se servant du mensonge comme arme. Cependant, qu’en est-il du mensonge que l’on s’appliquerait à soi-même ?
La question paraît incongrue. Pour autant, nous pouvons par moment avoir la sensation de ne pas être au clair avec nous-même et de nous mentir. Mais de quel mensonge s’agit-il ? Y a-t-il un problème éthique ou moral dans ce mensonge ? Mentir, y compris à soi-même, est-il utile, voire inhérent à la condition humaine ? Devons-nous absolument mentir et se mentir pour vivre en société ? Dit autrement, peut-on affirmer, comme Nietzsche, que l’"on s’arrange mieux de sa mauvaise conscience que de sa mauvaise réputation" ? Il pourra aussi être conscient de l’existentialisme, de la mauvaise foi sartrienne et même de l’inconscient en psychanalyse.
Ce seront autant de questions qui pourront être débattues lors de cette nouvelle séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 28 juin 2024 à 19 heures pour cette nouvelle séance qui sera aussi le dernier de cette saison. La participation sera libre et gratuite.
"A-t-on le droit de se mentir ?" Séance à la Médiathèque de Montargis Vendredi 28 juin 2024, 19H http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com
Cet essai du célèbre philosophe allemand synthétise un ensemble de ses cours donnés à l'Université de Könisberg de 1776 à 1787.
Une telle synthèse est en soi un exploit, d'autant plus que le résultat est un ouvrage très clair et aussi très moderne. Une longue introduction (de loin la partie la plus intéressante de cet essai) éclaire, du point de vue du philosophe, l'intérêt de l'éducation.
Vient ensuite un développement sur les différentes formes de l'éducation. Là, Emmanuel Kant se fait pédagogue, un pédagogue certes aux idées un peu datées (rappelons que ses cours ont été donné avant la Révolution française) mais qui n'en reste pas moins intéressantes.
Le Café philosophique de Montargis fixera son prochain rendez-vous à la Médiathèque de Montargis le vendredi 31 mai prochain, à 19 heures. Les animateurs proposeront de débattre sur ce sujet : "Que gagne-t-on lorsque l’on a gagné ?"
En cette année olympique et marquée par des compétitions sportives importantes, une telle question interroge sur la notion de compétition, de dépassement de soi et finalement de victoire. Les participants du Café Philosophique de Montargis seront invités à débattre sur la notion de compétition. Quelles sont ses vertus ou au contraire ses revers ? Lorsque l’on parle de gagner, de quoi parle-t-on au juste ? Est-il question uniquement de concurrence contre l’autre ou bien de dépassement de soi ? Et qu’y gagne-t-on finalement, hormis éventuellement une médaille, un poste important ou une récompense financière ? Sommes-nous condamnés à nous mettre sans cesse en compétition, contre autrui afin de "gagner" ?
Ce seront autant de points qui pourront être débattus lors de cette nouvelle séance. Rendez-vous donc à l’Atrium de la Médiathèque de Montargis le vendredi 31 mai 2024 à 19 heures pour cette nouvelle séance.
Le concours connaîtra plusieurs éditions par an et sera alors ouvert à d’autres genres, tels que le roman policier et le feel good. Les 5 meilleurs textes seront publiés sur l’application Vivlio Stories. Le meilleur texte, élu par le jury et le grand public, fera l’objet de deux publications papier. L’auteur lauréat sera également invité à une tournée de dédicaces dans les librairies Cultura.
Voilà une occasion pour les auteurs en mal de reconnaissance de trouver une opportunité, des lecteurs et, pourquoi pas, des éditeurs.
Inspiration de la publication des mangas et des webnovels au Japon et en Corée
S’inspirant de la publication des mangas et des webnovels au Japon et en Corée, le concours Bookbuster valorisera un véritable parcours professionnel, avec différentes étapes de publication. Une fois déposés sur la plateforme de services aux auteurs de L’Écritoire, les textes passeront par une première phase de sélection menée par un jury de professionnels de l’édition. Cette phase récompensera les 5 meilleurs textes, qui seront alors publiés sous forme de série littéraire sur l’application Vivlio Stories, où le grand public pourra les découvrir gratuitement. La phase finale de sélection récompensera le meilleur texte, élu par le jury, avec l’aide du grand public.
Enfin, après une adaptation en format "livre", le texte fera l’objet de deux publications papier : d’abord en édition club chez France Loisirs, avec une durée d’exclusivité de 6 mois, puis aux Éditions du 123 pour une diffusion nationale en librairie.
L’auteur lauréat sera également invité à une tournée de dédicaces dans les librairies Cultura, l’immergeant ainsi dans le quotidien des auteurs professionnels.
Ce parcours étape-par-étape, par ailleurs proposé habituellement comme service aux auteurs sur l’Écritoire, sous le nom de « parcours Bestseller », sera exceptionnellement ouvert et gratuit dans le cadre du concours. Julien Simon, directeur éditorial de Vivlio Stories, explique le choix de ce type de concours : "La multiplication des formats de lecture, qu’ils soient physiques ou numériques, est une chance pour les lecteurs comme elle est une réelle opportunité pour les auteurs : elle permet d’exposer les œuvres à un public plus large, qui diversifie de plus en plus ses supports de lecture. C’est pourquoi il faut considérer la lecture dans sa globalité, sans opposer le streaming, l'ebook ou le papier."
Ce livre rassemble deux livres de deux auteurs très différents : l’un, Marc-Aurèle, empereur romain de 161 à 180, incarna la figure du "philosophe-roi" cher à Platon. Le second, Épictète, ancien esclave syrien affranchi, a exercé comme professeur et philosophe stoïcien. C’est d’ailleurs le stoïcisme qui rassemble ces deux figures importantes de la philosophie.
Les deux ouvrages compilés dans ce livre sont tous les deux constitués de courts paragraphes - parfois même d’aphorismes pour Marc-Aurèle. Bien que ce dernier n’apporte pas de contribution décisive à cette doctrine, ses Pensées constituent une sorte de vade-mecum du stoïcisme, attitude d’autant plus remarquable de la part d’un empereur désireux d’accorder ses actions en accord avec son âme et avec la raison.
Le Manuel d’Épictète, lui, entend être, dans sa concision (30 pages environ), « une arme de combat qu’il faut toujours avoir à sa portée » comme le dit Simplicius, un des commentateurs de cet opuscule.
Une chose est sûre. Mattieu Lavagna et Michel Onfray ne passerons pas leurs vacances ensemble, comme aurait dit un journaliste sportif. Depuis le temps que le philosophe Michel Onfray truste les plateaux télé et propose sa "bonne parole", il fallait bien que quelques voix discordantes vienne susciter la polémique. C’est le cas avec cette Libre réponse à Michel Onfray proposé par les éditions Artège.
Ce n’est pas un mais plusieurs ouvrages qui intéressent le philosophe et théologien Matthieu Lavagna : Traité d’Athéologie (2005), Décadence, Vie et Mort du Christianisme (2017) et Anima (2023). Le tort de Michel Onfray ? Affirmer que Jésus n’a jamais existé, ni plus ni moins, et que sa vie n’est jamais qu’un mythe. C’est la "thèse mythiste", très ancienne, pour ne pas dire datée. Dès la préface, Matthieu Lavagna cogne, et dur : "Ce qui frappe dans la théorie d’Onfray, condensé de clichés éculés et de raccourcis simplificateurs, s’appuyant sur une bibliographie périmée, vieille d’au moins un siècle, c’est la méconnaissance profonde de l’exégèse moderne". Voilà qui est dit. La conclusion n’est pas moins virulente : Michel Onfray, tout engagé qu’il est pour la laïcité et l’athéisme, "nemaîtrise absolument pas les sujets qu'il aborde".
Les pieds dans le tapis
L’essai est composée en deux parties, la première, de loin la plus convaincante, tire à boulet rouge sur un philosophe qui semble avoir pris certaines libertés avec l’historiographie. Reprenant point par point les sources et surtout les affirmations du philosophe hypermédiatisé, Matthieu Lavagna remet l’église au milieu du village ! Oui, Jésus a bien vécu en Palestine, il y près de deux mille ans, et l’on sait même assez précisément ses dates de décès et de mort, ce qui est plutôt rare pour un personnage de cette période. Mieux, il est l’un des rares personnages antiques aussi bien documenté, et pas seulement par les sources chrétiennes, plus orientées, il est vrai. Flavius Josèphe, Tacite, Suétone ou Pline le Jeune, qu’on ne peut pas taxer de franchement disciples de Jésus, le mentionnent.
De longs passages sont consacrés aux écrits du Nouveau Testament dont l’orientation n’empêchent pas le sérieux, avec plusieurs auteurs différents ayant écrit peu de temps après la mort de Jésus. Matthieu Lavagna s’appuie sur des auteurs spécialisés, parfois non-croyants, et sur des recherches scientifiques, à l’instar de fouilles archéologiques.
La deuxième partie du livre, tout aussi intéressante, quoique plus polémique, s’intéresse à l’Église catholique, en tant qu’institution. Michel Onfray l’avait couvert de toutes les opprobres (Inquisition, manipulation des opinions, génocide indien après la découverte des Amériques, antisémitisme, silence pendant la Shoah). Matthieu Lavagna répond point pour point à ces accusations.
Non, le christianisme n’est pas misogyne, non la sexualité chrétienne n’est pas "névrosée" ou non les millions d’Indiens morts après le XVe siècle n’ont pas été dû à une évangélisation violente de l’Église de l’époque. Une section est consacrée aux conciles et aux canons, un sujet où Michel Onfray, moins théologien que philosophe, semble s’être largement pris les pieds dans le tapis. On retiendra aussi et surtout de longues pages sur l’Église pendant la seconde guerre mondiale et la Shoah, un sujet toujours brûlant mais au sujet duquel Matthieu Lavagna semble avoir une opinion bien arrêtée.
Essai enlevé, passionnant et remettant les pendules à l’heure, cette Libre réponse à Michel Onfray risque bien, justement, ne pas rester sans réponse par l’intéressé lui-même. La parole est à l’accusé.