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uchronie

  • Et si la France avait continué la Guerre…

    essai,uchronie,seconde guerre mondiale,jacques sapir,franck stora,loïc mahé,confrérieL’uchronie (l’exercice du « et si ?... ») peut paraître vaine. Ce genre littéraire est peu goûté en France, tant il est vrai que réécrire une période historique paraît n’être qu’une construction de l’esprit pour ne pas dire de l’imagination. Tout l’intérêt de cet essai est au contraire de refuser toute réflexion fantaisiste et de montrer que, loin du déterminisme historique, une alternative aux journées de mai-juin 1940 était possible : le gouvernement de la IIIème République pouvait refuser la défaite et poursuivre le combat dans les colonies d’Afrique du Nord. Le choix de l’armistice était une décision politique et les partisans du général de Gaulle pouvaient imposer leurs idées.

    Finalement, il s’en est fallu de peu. Si le choix de refuser la capitulation avait été décidé, les conséquences auraient été considérables : une défaite militaire française en territoire métropolitain au terme de combats qui se poursuivent jusqu’en juillet ; pas d’appel du 18 Juin mais le choix d’un "Grand Déménagement"; l’installation du gouvernement républicain à Alger avec un Général de Gaulle en ministre de la Guerre ; des combats acharnés contre l’Italie mussolinienne (le ventre mou de l’Axe) en Afrique et en Méditerranée ; une Bataille d’Angleterre réduite en intensité ; une alliance politique et militaire étroite entre la France républicaine et la Grande-Bretagne ; un Maréchal Pétain mis hors course dès le début juin (les auteurs l’imaginent même ne pas passer l’été) ; une autorité française collaborant avec l’Allemagne dirigée par Pierre Laval, mais tiraillée par des dissensions politiques au sein de l’extrême droite…

    Ce scénario alternatif, qui se termine en décembre 1940, est vraiment intéressant et particulièrement documenté (sic). Si vous êtes en plus férus de descriptions de batailles et de stratégies militaires, vous serez gâtés !

    Jacques Sapir, Franck Stora & Loïc Mahé, Et si la France avait continué la Guerre…,
    éd. Tallandier, 575 p., Le Dîner, éd. Belfond, 2011, 330 p.

    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/08/31/25006036.html
    https://www.tallandier.com/livre/1940-et-si-la-france-avait-continue-la-guerre

    Voir aussi : "Le dîner"

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  • Fatherland

    livre,robert harris,roman,uchronie,confrérieFatherland est une uchronie, c'est-à-dire une fiction inventant des événements historiques passés.

    Dans ce roman du célèbre auteur de thriller britannique, nous sommes à Berlin en 1964. L'Allemagne a gagné la seconde guerre mondiale et les Etats-Unis, gouvernés par un Kennedy (Joseph !), cherchent un modus vivendi avec Adolf Hitler qui s'apprête à fêter ses 75 ans. L'Europe est unifiée, mais sous l'égide de l'Allemagne hitlérienne. Voilà pour le décor très impressionnant de ce roman.

    Dans un Berlin méconnaissable (reconstruit par l'architecte nazi Speer), un policier est chargé d'identifier le cadavre d'un homme. Son enquête le mène rapidement vers des révélations fracassantes. Les masques tombent les uns après les autres.

    Un excellent thriller qui se lit d'une traite. Et qui n’est pas sans rappeler Le Maître du Haut-Château. 

    Robert Harris, Fatherland, éd. Pocket, 1996, 425 p.
    https://www.lisez.com/livre-de-poche/fatherland/9782266071178
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/03/21/17314921.html

    Voir aussi : "Et si on refaisait l’histoire ?"

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  • Et si on refaisait l’histoire ? 

    anthony rowley,fabrice d'almeida,essai,histoire,uchronie,confrérieComme l'indique son titre, cet essai se donne pour but d'étudier des événements au moment où un détail, un accident ou le hasard transforment le cours de l'Histoire. 16 périodes sont ainsi couvertes dans des chapitres très denses avec autant d'hypothèses étonnantes : Ponce Pilate gracie Jésus, les Grecs sont défaits à Salamine, Jeanne d'Arc meurt lors du siège d'Orléans, Louis XVI n'est pas reconnu à Varennes, la première guerre mondiale s'arrête en 1914, la bombe atomique n'est pas prête en 1945, Israël est vaincue lors de la guerre du Kippour...

    On peut regretter la vanité d'un tel essai scientifique mais ce livre permet au moins de comprendre les enjeux de tel ou tel événement. Ces chapitres sont par ailleurs inégalement convaincants : autant celui sur Richelieu et la journée des dupes ou bien la fuite de Louis XVI m'ont parus intéressants et troublants, autant les chapitres sur mai 68 (la mort de De Gaulle dans un vol d'hélicoptère...) ou sur Raspoutine m'apparaissent plus comme de l'hypothèse gratuite. 
    En tout cas, voilà un petit livre qui se lit comme du petit lait. Alors...   

    Anthony Rowley, Fabrice d'Almeida, Et si on refaisait l’histoire ?, éd. Odile Jacob, Paris, 2009, 220 p.
    https://www.odilejacob.fr
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/04/20/17641216.html

    Voir aussi : "L'espion qui venait du froid"

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  • Une autre Amérique

    C’était en 2007. L’écrivain américain Philip Roth décrivait dans Le Complot contre l'Amérique une uchronie. Il imaginait la prise au pouvoir en 1940 de Charles Lindbergh, le héros de la traversée de l’Atlantique (1927). Alors que l’Europe plongeait dans la catastrophe nazie, les États-Unis s’enfermait dans un neutralisme coupable, attisés par des relents d’antisémitisme et de complicité avec l’Allemagne du IIIe Reich.

    The Plot Against America est l’adaptation en mini-série de cette réécriture de l’histoire, sur le modèle du Maître du Haut Château de Philip K. Dick. Que se serait-il passé si, au lieu du deuxième mandat de F.D. Roosevelt, les Américains avaient choisi le "héros de l’Atlantique" et de personnalités respectées, à l’exemple d’Henry Ford ? La question n’a rien d’absurde, tant l’opinion américaine était à l'époque partagée au sujet de l’interventionnisme. Ajoutez à cela la peur du communisme et l’antisémitisme bien présent. Le terme de "complot" prend tout son sens, et le spectateur de 2020 verra dans cette histoire écrite il y a plus de dix ans de troublantes analogies avec les soubresauts du monde moderne : la peur, les "aventuriers"en politique ou les extrémismes de tout bord. Ça ne vous rappelle rien ?

    Uchronie

    Pour cette uchronie dont le récit s’étale sur six épisodes, les showrunners Ed Burns et David Simon font le choix de la fidélité au roman de Philip Roth. Charles Lindbergh est singulièrement peu présent dans la mini-série, ce qui peut être regrettable, car il y avait sans doute matière à booster cette uchronie grâce à l’histoire tragique de l’enlèvement médiatisé de son fils.

    Cette Amérique imaginaire mais plus vraie que nature est vue sous l'angle d'un petit garçon juif, Philip – comme l'auteur. La mini-série HBO reconstitue avec soin l’Amérique des années 40, tout en déployant avec soin une histoire familiale, qui est aussi le récit d’une enfance.

    Y figurent en bonne place les parents de Philip, Alvin (Anthony Boyle) et Elizabeth Levin (Zoe Kazan, formidable). Mais il convient de dire que ce sont deux autres personnages, bien que mis au second plan, qui sont les plus intéressants : John Turturro  dans le rôle du rabbin Lionel Bengelsdorf et Winona Ryder. Cette dernière irradie, fascine et exaspère à chaque plan dans son rôle de compagne admirative et aveuglée d’amour pour cet homme influent d'obédience juive qui a choisi, contre toute attente, le camp de Lindbergh.

    Ces deux protagonistes sont sans doute les deux grands atouts d’une série qui nous interroge – parfois maladroitement et de manière trop appuyée – sur ces complots qui menacent nos démocraties et sur la manière dont un pays peut se déshonorer.

    The Plot Against America, série uchronique américaine d’Ed Burns et David Simon,
    avec Winona Ryder, Zoe Kazan, Morgan Spector,
    John Turturro et Anthony Boyle, saison 1, 6 épisodes, 2020, sur OCS et Canal+

    Philip Roth, Le Complot contre l'Amérique, éd, Gallimard, 2007, 476 p.
    https://www.hbo.com/the-plot-against-america
    https://www.ocs.fr
    https://www.philiprothsociety.org

    Voir aussi : "Matthew Rhys sur les pas de Raymond Burr"

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  • Merveilleuses artilleuses

    C’est un Paris littéralement fantastique qui sert de décor à Pierre Pevel pour le premier tome de la bande dessinée Les Artilleuses (éditions Drakoo) dont il a écrit le scénario.

    L’écrivain avait déjà fait de ce Paris des Merveilles une saga, cette fois en roman (Les Enchantements d’Ambremer en 2003, suivi de L’Elixir de l’oubli en 2004). Il parlait de la ville qu’il a créé de toute pièce en ces termes : "Imaginez des nuées d'oiseaux multicolores nichées parmi les gargouilles de Notre-Dame… Imaginez des sirènes dans la Seine ; imaginez une ondine pour chaque fontaine, une dryade pour chaque square… Imaginez le bois de Vincennes peuplé de farfadets sous les dolmens ; imaginez, au comptoir des bistrots, des gnomes en bras de chemises, la casquette de guingois et le mégot sur l'oreille… Imaginez de minuscules dragons bigarrés chassant les insectes au ras des pelouses du Luxembourg et happant au vol les cristaux de soufre que leur jettent les enfants… Imaginez une licorne dans le parc des Buttes-Chaumont ; imaginez la Reine des Fées allant à l'opéra dans une Rolls-Royce Silver Gost…" (Le Paris des Merveilles, Les Enchantements d'Ambremer). Pour en savoir plus sur Pierre Pevel, rendez-vous sur le site Fantasy à la Carte.

    C’est dans cette ville féerique que se situe le premier tome des Artilleuses. Nous sommes en 1911 dans un Paris steampunk. Kathhryn, Audrey et Louison sont des hors-la-loi recherchées par la police, et en particulier par la brigade des affaires féeriques. L’explication de cette attention toute particulière des autorités ? Parmi ces artilleuses figure une magicienne, une fée… et une morte. Dans le tome 1, mis en image et en couleur par Étienne Willem et Tanja Wenish, nos trois braqueuses dérobent un objet précieux, le sigillaire, pour un commanditaire, le faune Cristofaros.

    Trois pétroleuses

    Sauf que ce qui devait être une affaire juteuse rondement menée devient un piège. Et voilà Kathhryn, Audrey et Louison obligées de fuir, pourchassées tour à tour par une section policière inspirée des Brigades du Tigre, une machine volante que n’aurait pas renié Robur Le Conquérant, un homme mystérieux rôdant autour de la demeure du faune mais aussi les services secrets du IIe Reich et le sanguinaire colonel Eckermann, qui va vite se mettre en selle pour les prochains épisodes. Aidées du vieil Hugo Barillet, les trois héroïnes vont avoir fort à faire pour s’en sortir. Mais on peut leur faire confiance.

    Cette BD, écrite par Pierre Pevel, est sans nul doute un événement qui sera attendu par les fans de fantasy mais aussi de SF steampunk. Cet auteur a aussi fait de l’uchronie l’une de ses marques de fabrique (Les Ombres de Wielstadt, Grand prix de l'Imaginaire 2002 du meilleur roman). Il imagine son histoire dans un Paris fantasmagorique, avec une histoire mêlant science-fiction à la Jules Verne, voleurs (ou plutôt voleuses) dignes d’Arsène Lupin, magie féérique dans une ville qui en a vu bien d'autres et cavalcades que n’aurait pas reniées la bande à Bonnot. Au dessin, Étienne Willem adopte un coup de crayon rapide, faisant le choix de ne pas appuyer sur la féerie pour préférer l’action, mais aussi le sex-appeal de trois pétroleuses que l’on aura plaisir à suivre pour connaître le dénouement de leur aventure.

    Pierre Pevel, Étienne Willem et Tanja Wenish ; Les Artilleuses,
    Le vol de la sigillaire
    , tome 1, éd. Drakoo, 2020, 48 p.
    https://www.drakoo.fr/les-artilleuses

    Voir aussi : "Pierre Pevel", Fantasy à la carte

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  • Voilà l’homme

    Comment qualifier le dernier livre de Nathalie Cougny, Paris-Rome ? Uchronie, roman d’amour ou conte philosophique ? Un peu de tout cela sans doute, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce roman – qui est complété par une nouvelle, Rencontre à risque.

    Paris-Rome suit Charlotte K., de nos jours (la précision est importante), dans un voyage qui doit mener la jeune et célèbre peintre parisienne à Rome pour une exposition à la Villa Borghèse. Dans le train qu’elle prend, un homme s’installe dans le même compartiment : il s’agit de Friedrich Nietzsche en personne. Il va lui aussi à Rome et sa rencontre avec la jeune femme est tout sauf un hasard. Entre les deux voyageurs – l’artiste mondialement admirée pour ses œuvres "lyriques" et le philosophe légendaire – une conversation s’engage, et la personne la plus fascinée n’est sans doute pas celle que l’on croit.

    Il fallait l’audace de Nathalie Cougny pour imaginer une telle rencontre, aussi inattendue que surréaliste. Le postulat que Nietzsche soit toujours vivant en 2019 n’est ni expliqué, ni développé : cet "éternel retour" est un fait, que le lecteur doit accepter dès les premières pages.

    La vraie surprise vient de la rencontre fortuite de Charlotte et de Friedrich, dans le huis-clos d’un train. Le roman se déroule pendant un voyage qui sera tout sauf un périple ordinaire. D’ailleurs, rien ne se passe comme prévu. Des menaces font craindre pour la sécurité des passagers, en particulier pour Nietzsche, et des manifestations perturbent le voyage. Des militaires se sont installés dans le train afin de protéger le philosophe aussi célèbre que controversé. Le périple et les conversations entre Charlotte et Friedrich se déroulent dans ce climat tendu. Tout peut basculer à chaque instant. Mais pourtant les deux célébrités conversent avec une courtoisie très XIXe siècle, tout en se mettant à nu pour la première et sans doute la dernière fois.

    Faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra

    Assez singulièrement, c’est sur le passé de la peintre que Nathalie Cougny s’intéresse : son enfance endeuillée par le décès de ses parents, sa découverte de l’art, ses succès, ses dépressions ou sa vie sentimentale. Nietzsche apparaît comme un homme presque ordinaire, débarrassé d’une forme de carcan que l’histoire et la légende lui ont laissée. "Ecce homo" : semble nous dire l’auteure, pour reprendre le titre d’un de ses livres. "Voilà donc cet homme", semble répondre en écho Charlotte K., devenue l'espace du voyage l’alter ego de Nietzsche.

    Charlotte, interlocutrice et égale du philosophe dans ce roman surprenant à plus d’un titre, porte une voix universelle à laquelle lui répond une autorité morale et intellectuelle, mais dont l’armure vient se fissurer au fur et à mesure que le dénouement approche. Voilà qui est paradoxal pour ce "philosophe au marteau" ! Nathalie Cougny, avec ce dialogue philosophique défiant la logique et le temps, vient faire parler l’auteur de Par-delà le Bien et le Mal de nous et de notre monde, sans pour autant en faire la star ou la légende vivante qu’il est devenu dans le monde parallèle de Paris-Rome. Nathalie Cougny choisit en effet assez audacieusement de faire descendre Nietzsche de son piédestal, comme Zarathoustra lorsqu'il quitte la montagne pour descendre parmi ses semblable.

    La nouvelle Rencontre à risque vient compléter ce conte moderne, comme si ce récit à la première personne était celui de Charlotte elle-même, dans une autre circonstance. Mais au contraire de Paris-Rome,l’auteure délaisse le dialogue enlevé pour un texte dense, âpre et sensuel sur un amour sans retour. Nathalie Cougny ausculte une relation empoisonnée entre une narratrice et un homme plus jeune qu’elle, avec acidité et sans concession, comme autant de coups de marteau adressés à cet homme.

    Nathalie Cougny, Paris-Rome, Et Nietzsche rencontre Charlotte
    suivi de Rencontre à risque
    éd. Publilivre, 2019, 234 p.

    https://www.nathaliecougny.fr

    Voir aussi : "Nathalie Cougny, en adoration" 
    "Mes hommes"
    "En corps troublé"

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  • Qui es-tu, Nico ?

    Nico, magnifique blonde incendiaire des années 60 d'origine allemande, également mannequin, est l'héroïne de cette bande dessinée originale.

    Cela ne vous rappelle rien ?

    Les fans du Velvet Underground auront tout de suite fait l'analogie avec la chanteuse Nico, top-model, égérie de nombreux artistes de cette époque et chanteuse folk aux disques légendaires (voir la vidéo en bas de cet article).

    Dans le premier volume de cette série, Nico renaît sous les traits d'une espionne, en pleine guerre froide. CIA, KGB ou agents-doubles s'affrontent autour de secrets technologiques capables de changer le cours du monde.

    Rien que de très classique, me direz-vous, dans cette histoire digne de Ian Fleming ! Sauf que cette bande dessinée, très datée année 60, est en réalité une uchronie. Le lecteur découvre des sixties bien différentes de celles que le XXe siècle a connu : après la seconde guerre mondiale, l'écrasement de soucoupes volantes en URSS et aux États-Unis (à Roswell) a bouleversé l'ordre du monde, en exacerbant plus encore les tensions entre les deux superpuissances. La technologie a fait des bonds en avant prodigieux, grâce à ces technologies extraterrestres tombées du ciel. Les moyens de transports supersoniques sont courants et des villes futuristes ont poussé. Le lecteur apprend également que Marilyn Monroe est toujours vivante, tout comme John Fitzgerald Kennedy et Staline. En pleine guerre froide d'un autre genre, la sémillante Nico part en mission à Paris recueillir les informations d'un espion. Prise au piège après la mort de ce dernier, elle n'a d'autre choix que de fuir en Autriche grâce à son père adoptif, ce dernier ayant trouvé là-bas la mère naturelle de notre héroïne.

    Qui est Nico ? Cette histoire divertissante d'espionnage, au graphisme élégant, pose la question de l'identité. Un troublant jeu de miroir renvoyé au lecteur lorsque ce dernier apprend que, dans ces années 60 fictives, le Velvet Undergroud enregistre son premier album avec une chanteuse et mannequin prénommée... Amanda. Pendant ce temps, notre Nico commence une carrière d'espionne, en route vers son destin – mais aussi son passé.

    Berthet et Duval, Nico, 1, Atomium-Express, éd. Dargaud, 56 p., 2009