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• • Hors-séries

  • Parveen Savart : "Une modestie bouleversante"

    Nous avions parlé il y a quelques jours de Parveen Savart qui sort en ce moment son premier album de mélodies françaises, J’aurai ta cendre. Il est paru sur Initiale, le le label du Conservatoire de Paris. Un bel aboutissement pour la soprano qui s’ait vue récompensée pour ce projet. Voilà qui a titillé notre curiosité et nous donné envie d’en savoir plus sur Parveen Savart. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Parveen Savart. Vous sortez en ce moment votre premier album, J’aurai ta cendre. Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter et nous présenter ce projet venu du Conservatoire National de Paris ? 
    Parveen Savart – Bonjour, tout à fait, je suis une jeune soprano dramatique colorature, diplômée du CNSM depuis 2023. J’ai fait mes premiers pas de chanteuse au sein de la Maîtrise de Radio France, puis au Jeune Chœur de Paris (DSJC) avant d’intégrer le conservatoire. Chaque année, le label Initiale du CNSMDP propose un appel à candidature pour permettre à quatre élèves d’enregistrer un album. J’ai eu l’immense chance d’être sélectionnée parmi les différents projets et de pouvoir choisir l’équipe d’instrumentistes qui m’accompagnerait en studio à l’été 2024, après presque un an de travail et de préparation sur le programme. J’aurai ta Cendre, est un disque de mélodies françaises du début du XXe siècle mais également inscrit dans notre époque avec de la création contemporaine et quatre pièces pour violoncelle, voix et piano du compositeur Arthur Lavandier sur des poèmes de Pierre Peuchmaurd. La thématique globale de ce programme tourne autour de la douceur, sensuelle et mélancolique du monde, pouvant se teinter de passages plus sombres mais également de grands élans de vie et d’amour. 

    BBB – Il y a ce titre, "J’aurai ta cendre", bien mystérieux. Pourquoi l’avoir choisi ?
    PS – J’adore ce titre. Je trouve qu’il représente très bien l’atmosphère du disque. C’est un extrait de l’un des poèmes de Pierre Peuchmaurd, Le Nord est là, tiré du recueil Scintillants squelettes de rosée. Il s’agit pour être plus précise, de la dernière phrase du poème, la conclusion. On peut l’interpréter de différentes manières, mais pour moi il s’agit presque d’une promesse faite à l’autre de le garder en soi pour toujours et même après la mort. Comme une volonté d’imprégnation, c’en est presque délirant. Il y a dans la poésie surréaliste de Pierre Peuchmaurd de la beauté et de l’organique dans le morbide. 

    BBB – Vous vous êtes lancée un projet musical audacieux autour de mélodies françaises des XIXe et XXe siècles. Pourquoi ce choix ?
    PS – C’est vrai que c’était un challenge à bien des niveaux ! La mélodie française nécessite une grande exigence technique et d’interprétation. J’ai souhaité, pour un premier disque, faire découvrir ma personnalité artistique et vocale dans ma langue maternelle, le français. Depuis le début de mon parcours musical, j’ai toujours été très sensible à l’interprétation de la musique de chambre, le travail en duo avec un ou une pianiste et la création d’un langage commun. Ce que j’aime particulièrement chez les compositeurs de cette période, c’est cette nouvelle richesse harmonique qui m’est absolument délicieuse. Tout devient très imagé, presque cinématique. Et puis le rapport au texte a une forme de liberté qui me permet d’explorer ma théâtralité. Vous remarquerez qu’une grande partie du programme est écrite dans une tessiture vocale assez médium ou comporte des nuances très piano. C’est la direction que j’ai choisie pour être au plus près du texte et de sa clarté.  

    De la création "sur-mesure"

    BBB – Vous avez aussi inclus des compositions plus contemporaines. Je pense à Arthur Lavandier. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce choix et sur votre collaboration avec ce compositeur ?
    PS – Pour tout vous dire, c’est ma collaboration avec Arthur Lavandier qui a été à l’origine de ce disque. Ces quatre pièces sont une commande que je lui ai passée pendant ma dernière année de master au CNSM, car je souhaitais inclure de la création "sur-mesure" pour mon récital de fin d’étude. Nous avons eu un coup de cœur commun pour les poèmes de Pierre Peuchmaurd et les avons sélectionnés ensemble. Ceux dont les mots et les images nous semblaient être les plus musicaux. Ce n’est qu’après les avoir interprétés sur scène que j’ai vu l’appel à projet du label INITIALE, et que j’ai composé la suite du programme autour de ce cycle. Arthur Lavandier est un compositeur que je connaissais depuis plusieurs années grâce à mes différentes collaborations avec l’Ensemble de musique contemporaine Le Balcon (dirigé par Maxime Pascal), dont il est un des membres fondateurs. Sa musique est pour moi dans la continuité de Debussy, Messiaen, ou Gérard Grisey, de part sa recherche harmonique, sa mise en valeur du texte et sa théâtralité. C’est un compositeur qui connaît très bien la voix et qui s’est adapté avec beaucoup de justesse à mon instrument. 

    BBB – A côté de Debussy, Ravel et Poulenc, il y a des compositeurs que le grand public connaît très peu . Je pense à Joseph-Guy Ropartz, Déodat de Sévérac, "le musicien paysan", Louis Aubert ou André Caplet. En quoi sont-ils essentiels pour vous ? 
    PS – Lorsqu’on a le luxe d’enregistrer un programme d’une heure, je considère que l’on se doit de faire un travail de recherche pour explorer toute la palette musicale existante. J’avais la volonté de mettre à l’honneur aussi des compositeurs moins "stars" car il y a une modestie bouleversante chez certains. J’ai choisi certaines pièces que j’avais déjà interprétées et découvertes dans les classes du conservatoire, mais j’ai aussi passé beaucoup de temps le nez dans la bibliothèque de mes professeurs de musique de chambre Anne Le Bozec et Susan Manoff, à chercher des perles rares et à faire des tests vocaux. Ce qui m’importait le plus dans le choix final d’une pièce, c’était qu’elle corresponde à l’univers poétique de Peuchmaurd. Le texte avait le dernier mot. J’ai même fait transposer une pièce originellement écrite pour baryton Ceux qui parmi les morts d’amour de Joseph-Guy Ropartz, car en plus d’être magnifique, elle correspondait parfaitement à ma recherche esthétique.  

    BBB – Une seule compositrice est présente dans l’album, Nadia Boulanger. J’imagine que c’est un regret.
    PS – Oui malheureusement je commençais à manquer de temps d’enregistrement pour inclure d’autres pièces de compositrices. Le choix à été très difficile à faire car je suis très sensible à beaucoup de répertoires et j’aurais voulu pouvoir tout chanter. Lorsque j’interprète le programme du disque en concert, je rajoute pour le bis une pièce de Cécile Chaminade Au pays bleu.  Je me dis que cela serait une bonne thématique pour un prochain disque. Réunir mes compositrices et écrivaines favorites, cette fois sans contrainte de langue ou de style car je suis aussi une grande fan d’Alma Malher et Clara Schumann ou de la poésie de Ricarda Huch mise en musique par Viktor Ullmann.

    BBB – Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets, que ce soit à la scène ou en studio ?
    PS – Autour du disque ont été tournés deux très beaux clips réalisés avec beaucoup d’onirisme par Zacharie Ellia qui sortiront tous les deux courant décembre pour accompagner les fêtes. Vous pourrez voir en image Le Nord est là d’Arthur Lavandier et Fleurs de Poulenc. J’aurai aussi la joie de retrouver le rôle de Micaëla dans Carmen de Bizet avec la metteuse en scène Sandrine Anglade et sa compagnie au Théâtre le Beffroi de Montrouge au mois de Janvier. Entre mars et mai 2026, je chanterai dans la création du compositeur Marko Nikodijevic I Didn't Know Where To Put All My Tears à l’Opéra de Nancy puis de Rennes, mis en scène par Silvia Costa et dirigé par Alphonse Cemin. 

    BBB – Bla Bla Blog aime être touche à tout. Pouvez-vous nous parler de vos derniers coups de cœur au cinéma, à la télévision, dans les galeries et bien sûr en musique ? 
    PS – Mon dernier coup de cœur est très récent. Je l’ai eu au théâtre du Châtelet en allant voir La Cage aux Folles. Je ne connaissais pas l’histoire, hormis la fameuse scène de la biscotte, et j’ai énormément ri. La musique de Jerry Herman, la mise en scène d’Olivier Py, les costumes, les danseurs tout était joyeux. J’en ai pris plein les yeux. Mais celui qui m’a le plus touchée dans son jeu et par la maîtrise de sa voix, c’est Laurent Laffitte dans le premier rôle de Zaza, drag queen meneuse de revue. Ne l’ayant vu qu’au cinéma, je l’ai trouvé incroyablement convainquant et juste. Je reviens également d’un voyage dans le nord de l’Inde, au Rajasthan, qui pour moi est une galerie à ciel ouvert, peu importe la ville. J’ai découvert des monuments à l’architectures grandiose et ciselée comme de la dentelle, que ce soit les temples ou les palais, tout est bardé de couleurs. Coup de cœur pour Jodhpur, son fort et sa vieille ville bleue. Découverte récente également du musée de Pont-Aven en Bretagne , avec son exposition "Sorcières 1860-1920" et sa collection permanente qui comporte beaucoup de travaux de Gauguin sous la neige bretonne et toute l’Ecole de Pont-Aven. 

    BBB – Merci, Parveen.
    PS – Merci à vous !

    Parveen Savart, J’aurai ta cendre, Mélodies françaises d’hier à aujourd’hui,
    Frédéric Rubay (piano), Maya Devane (violoncelle) et Anna Giorgi (piano), Initiale, 2025
    https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/medias/publication/jaurai-ta-cendre
    https://parveen-savart.com
    https://www.youtube.com/@parveenette
    https://www.instagram.com/parveensavart

    Voir aussi : "En sortant de l’école"

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  • En sortant de l’école

    Derrière le titre J’aurai ta cendre, le premier album de la soprano Parveen Savart (Initiale, le label du Conservatoire de Paris), se cache un programme de mélodies françaises de la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Une sacrée entrée en matière pour la chanteuse qui s’offre pour son démarrage en studio un délicat écrin composé de chansons rares et qui font partie du panthéon personnel de Parveen Savart. Précisons que l’enregistrement est le résultat d’un appel à projets du label Initiale, qu’a donc remporté la chanteuse dans le cadre de son mémoire de Master. Pour l’opus, elle est accompagnée de Frédéric Rubay et d’Anna Giorgi au piano et de Maya Devane au violoncelle.

    Un  mot encore sur le titre. J’aurai ta cendre reprend la dernière phrase d’un des poèmes de Pierre Peuchmaurd (1948-2009), un auteur adapté en musique par le compositeur Arthur Lavandier (né en 1987).

    On peut être reconnaissant à Parveen Savart de nous proposer un éventail varié et sensible de compositeurs passionnants et parfois peu connus, à l’instar de Maurice Delage (1879-1961). "Madras", l’un de ses Quatre Poèmes hindous, illustre son goût pour l’ailleurs et pour sa musique orientalisante, un attrait largement partagé à l’époque – nous sommes en 1912. Maurice Delage ouvre et conclue l’album. Choix intelligent pour mettre en avant un compositeur rare épousant à la fois le néoromantisme français, l’exotisme mais aussi la modernité. 

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse

    On ne sera pas surpris de retrouver des compositeurs célèbres, à l’instar de Claude Debussy, quoique dans des morceaux méconnus (Ariettes oubliées, "C’est l’extase langoureuse", "L’ombre des arbres", "Spleen", l’onirique Apparition), Nadia Boulanger (Versailles), Francis Poulenc (Métamorphoses, "C’est ainsi que tu es", le faussement badin Banalités et l’extrait des Fiançailles pour rire, "L’adieu en barque"), Maurice Ravel (l’onctueux et sucré Shéhérazade, "L’indifférent"). Parlons aussi de Louis Aubert (l’un des Six Poèmes arabes) et André Caplet (une des Cinq Ballades françaises).

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse dans le poignante mélodie de Joseph-Guy Ropartz (1864-1955), Ceux qui, parmi les morts d'amour, adaptation sombre d’un hommage à "Ceux qui, parmi les morts d'amour, / Ont péri par le suicide… / La fleur des damnés de l'amour".

    Nous parlions d’Arthur Lavandier, présent dans quatre œuvres. Aux sombres et expressifs La nuit revient, Le nord est là et Sur la plage vient répondre le singulier, poétique et naturaliste Grand oiseau métronome qui vient en résonnance à cette étrange chanson Les Hiboux de Déodat de Séverac, chantre d’une musique plongeant ses influences dans le folklore régional. Ses Hiboux illustrent l’attachement du "musicien paysan" à la nature et à la campagne.

    Nadia Boulanger est la seule compositrice de l'opus. Parveen Savart a choisi une de ses mélodies, Versailles, écrite sur un poème d'Albert Samain. Elle y insuffle une douce nostalgie et une pudique mélancolie : "Ô Versailles, par cette après-midi fanée, / Pourquoi ton souvenir m’obsède-t-il ainsi ?

    On est enfin ravis de trouver Louis Aubert, compositeur aussi rare qu’important dans un délicat Poème arabe ("le mirage"). Simplicité poétique et expressivité se combinent dans une œuvre romantique et contemplative pleurant un mirage amoureux et vain.  

    De sacrées belles découvertes, et d’une chanteuse à surveiller et de compositeurs à découvrir. Bientôt, Bla Bla Blog proposera une interview exclusive de Parveen Savart,

    Parveen Savart, J’aurai ta cendre, Mélodies françaises d’hier à aujourd’hui,
    Frédéric Rubay (piano), Maya Devane (violoncelle) et Anna Giorgi (piano), Initiale, 2025

    https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/medias/publication/jaurai-ta-cendre 
    https://parveen-savart.com

    Voir aussi : "Une pépite nommée Jaëll"

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  • Minute, un peu de Stéphane Michot

    On le sait : rien n’est plus compliqué que la simplicité. La preuve avec Les Minutes du Soir (chez Indésens) avec le court (moins de vingt-quatre minutes) et lumineux album de Stéphane Michot. Décidément, la création contemporaine sait aujourd’hui toucher aux âmes, après des décennies de recherches et de concepts qui ont pu laisser pas mal d’auditeurs et d’auditrices à la porte.

    Les Minutes du Soir, ce sont quatorze pièces néo-classiques – on a même envie de dire post-romantiques – jouées au piano par le compositeur lui-même. Minute papillon, La Minute Blonde, La Minute Inutile ou Les Minutes de Raphaël : Stéphane Michot décline en musique ces courts moments, dans des pièces – des "miniatures", précise-t-il – ne dépassant jamais les deux minutes, à l’exception notable des Minutes se dessinent, des Minutes de l’Empereur, des Minutes Bleues, des Minutes de James… et des Secondes de Camille (sic).

    L’opus débute avec Minute Papillon faisant inévitablement penser à une variation des Variations Goldberg de Bach. Voilà qui lance un album séduisant de la plus belle des manières. Stéphane Michot poursuit avec une Minute Blonde, sur une veine plus romantique, comme dans une déclaration d’amour – à une jeune femme blonde ? On se laisse prendre par la main tout au long de cet enregistrement aux mélodies simples et envoûtantes (Les Minutes d’une Amandine, Les Minutes Bleues).

    La preuve que tout n’est pas entièrement perdu en ce bas monde

    Stéphane Michot sait tout autant être mélancolique (Les Minutes d’Ilan), rêveur (Les Minutes se dessinent), triste (La Dernière Minute) amoureux (La Minute Blonde, donc, mais aussi Les Secondes de Camille). Qu’un compositeur d’aujourd’hui se lance dans un projet tout autant sensible que conceptuel démontre que tout n’est pas entièrement perdu en ce bas monde. C’est d’ailleurs ce qu’il semble promettre dans la délicate Minute d’un Possible.

    Stéphane Michot connaît ses classiques, lui qui propose une Minute de l’Empereur semblant nous catapulter en plein XIXe siècle, dans un de ces salons bourgeois européens. Avec la Minute Inutile, le musicien propose une pièce dense et savoureuse semblant lorgner du côté de Yann Tiersen, à l’instar également des Musiques de Raphaël. Plus longue encore (un peu plus de deux minutes quarante-cinq), Les Minutes de James se montrent plus sombres, plus "sérieuses" même comme l’aurait dit Satie, un compositeur que Stéphane Michot ne renierait certainement pas.

    On parlait de simplicité, une obsession chez Debussy. Elle est déclinée sous forme de berceuse dans La Minute Sacrée. Élégance de la mélodie, toucher en finesse du pianiste. Oui, la simplicité est décidément un art et Stéphane Michot y excelle. 

    Stéphane Michot, Les Minutes du Soir, Indésens Calliope, 2025
    https://indesenscalliope.com/boutique/les-minutes-du-soir
    https://www.facebook.com/StefaneMC
    https://www.youtube.com/@psyshowman

    Voir aussi : "Souvent musique varie"

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  • Raga en contrepoints

    Disons-le : cet album, le premier de Shanker Krishnan, est à la fois incroyable, singulier et révolutionnaire. Oui, révolutionnaire ! Et on invitera les amoureux et amoureuses de la musique à venir y faire un tour, tant elle bouscule nos oreilles et vient les enrichir tout autant.

    Raga and Counterpoints est le titre de cet album sorti cette année chez Indian raga. Raga et contrepoints, donc. Très rapidement, le contrepoint est cette technique musicale d’écriture occidentale consistant à faire se coïncider plusieurs lignes musicales et voix pour former un ensemble cohérent. Pour aller plus loin, je vous invite à aller sur ce site. Qui dit contrepoint, dit Jean-Sébastien Bach. S’il n’a pas été l’inventeur du contrepoint, il en a fait un art indépassable. Le raga, lui, vient d’Inde et de la tradition musicale carnatique. Le raga est défini par une gamme aux riches ornements mélodiques.

    Le compositeur américain d’origine indienne Shanker Krishnan a choisi de marier ces deux méthodes et traditions pour créer cet enregistrement singulier. Le but ? Ni plus ni moins que bâtir un pont entre le baroque occidental et musique carnatique venue du sud de l'Inde.

    Raga and Counterpoint rassemble Fugue-Kriti et Fields od Dharma (Concerto-Kriti). Dès le premier mouvement de Fugue-Kriti, (Palavi), nous sommes en Inde, ce que les deux mouvements suivants (Anupallavi et Charanam) ne démentent pas. C’est dans le troisième mouvement, Charanam, que le mariage baroque-carnatique paraît le plus éloquent. Voyage musical et dépaysement garantis, non sans nostalgie, aidés en cela par l’instrumentation occidentalo-indienne, mêlant flûte, violon, Vînâ (un instrument de musique à cordes pincées) et mridang (un tambour en tonneau). Ajoutons également la trompette (formidable apport !), la harpe, le hautbois et le violoncelle. 

    On ne peut qu’applaudir à cet enrichissement mutuel et à cette rencontre voulue par Shanker Krishnan !

    Fields of Dharma se situe dans cette démarche d’ouverture. Ah, l’ouverture musicale ! On ne peut qu’applaudir à cet enrichissement mutuel et à cette rencontre voulue par Shanker Krishnan ! Le compositeur sait de quoi il parle, lui qui a passé son enfance à à Bombay et Madras, avant de s’expatrier, vivre et travailler entre Berkeley, New York, Washington D.C. et même Nashville, une ville riche d’un autre patrimoine musical.

    Parlons de ces mélodies qui s'inscrivent dans l'élégance structurelle du contrepoint et qui sont issues des ragas. Les modes et gammes de la musique carnatique évoquent un éventail d'émotions mais aussi d’ornements caractéristiques : oscillations microtonales, glissandos ou notes d’ornements rapides.

    Ornements avec le merveilleux premier mouvement de ces Fields of Dharma, Arjuna’s Lament. Cette pièce aux accents dramatiques s’inspire de la Bhagavad Gita, un texte sanskrit bien connu en Inde narrant une bataille vieille de 3 000 ans. À travers les yeux du héros Arjuna, le compositeur trace un portrait musical aux dilemmes universels : combattre les siens, vivre et assumer la victoire amère ou défendre la justice malgré les attachements personnels et matériels.  

    Les traditions indiennes, toujours vivaces dans ce pays-continent, sont enrichies par une écriture et une orchestration occidentale (Field of Battle). Tout cela paraît à la fois si naturel et si évident !

    L’éducation musicale occidentale de Shanker Krishnan semble prendre le dessus dans le troisième mouvement, Dilemma, comme si le compositeur exprimait un déchirement entre deux cultures qu’il aime tout autant et qu’il sait marier avec talent.

    Un dernier mouvement, le plus long (plus de sept minutes), Realization, vient conclure un grand album de réconciliation entre deux patrimoines musicaux. Rythmiques, palettes d’accords, mélodiques carnatiques et instrumentations richissimes achèvent de faire de cet enregistrement une œuvre audacieuse, généreuse mais aussi épique et universelle.

    Au fait, est-ce que je vous avais dit que cet album est unique en son genre ?

    Shanker Krishnan, Raga and Counterpoint, Indian Raga, 2025
    https://www.shankerkrishnanmusic.com
    https://www.indianraga.com
    https://www.facebook.com/IndianRagaProject

    Voir aussi : "Très grand Bacri"

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  • Très grand Bacri

    Nicolas Bacri est l’un de nos meilleurs compositeurs contemporains, multiprimé et plusieurs fois nommé aux Victoires de la Musique classique. Très demandé, il est l’auteur de plus de 150 partitions, aussi bien dans la musique symphonique, l’opéra, la musique de chambre que l’oratorio. Il est de retour cette année avec un nouvel album, Da Camera (Passavant), interprété par Elizabeth Balmas, au violon et à l’alto et Orlando Bass au piano. L'enregistrement se compose de deux nocturnes et de trois sonates, toutes datant des années 2000 à 2019, si l’on met de côté la Sonata Da Camera aux dates de composition échelonnées sur plus de vingt ans.

    Mais commençons par le Notturna ed allegro op. 151, commandée au départ par la pianiste luxembourgeoise Sabine Weyer, une œuvre au départ pour trio piano-violon-violoncelle. Le compositeur précise que cette pièce peut être et, d’ailleurs, a été joué sur d’autres instruments, que ce soit en solo – on pense à la flûtiste Jieun Han – ou à plusieurs. Ici, au violon, alto et piano avec Elizabeth Balmas et Orlando Bass.

    Nicolas Bacri fait partie de ses compositeurs qui entendent réconcilier l’irréconciable : la musique contemporaine atonale et sérielle et le classicisme, sans a priori, en privilégiant le travail sur le langage (on pense au motif basé sur les lettres B.A.C.R.I., comme il le rappelle dans le livret du disque) mais aussi sur l’expressivité – on hésitera à employer le terme d’"expressionnisme". Le résultat de cette première nocturne c’est un dialogue, non sans tension – féminin et masculin, comme il le remarque lui-même – mais finalement tendre et qui va vers l’apaisement et un bel éclat de lumière.

    Influencé par le modernisme atonal du début du XXe siècle (on pense à Berg et surtout à Webern, pour sa sensibilité et sa précision), Nicolas Bacri a écrit en 1977, alors qu’il n’a même pas 17 ans, la Sonata Da Camera, op. 67. Il a retravaillé cette œuvre tout au long de sa carrière, en 1997 puis en 2000. Pour autant, reste l’essence "juvénile" de son thème. La passion se devine dans l’Andante de la Sonatina dont s’emparent avec fougue Elizabeth Balmas et Orlando Bass. Il faut de la technique pour s’attaquer à cette pièce ambitieuse et qui donne son nom à l’opus. C’est dire son importance. On parle d’expressionnisme dans cette sonate qui suit la carrière de Nicolas Bacri et à laquelle il avoue être attaché. Que l’on écoute le nerveux Scherzo et le long et bouleversant Pezzo elegiaco (adagio molto). On peut d’autant plus parler de romantisme contemporain. Le compositeur français évoque d'ailleurs la figure de Schubert lorsqu’il parle de "la douceur et la quasi naïveté" du thème centrale de la Sonate op. 67 qui se termine par des variations à la fois déroutantes et virtuoses (Variazioni). Elizabeth Balmas et Orlando Bass démontrent que l’audace moderne de l’atonalité n'est pas morte.

    Romantisme contemporain

    Autre Nocturne, Tenebrae, datée de 2015 et 2016, voit Nicolas Bacri revenir vers l’harmonie, sans pour autant tourner le dos à une construction musicale ambitieuse. Cette Nocturne n°6 a été écrite pour le piano. La prise de son met à l’honneur le jeu tour à tour puissante, élégant, sombre (d’où le titre Tenebrae) et expressionniste d’Orlando Bass. Le compositeur confie qu’il s’agit d’une de ses pièces pour piano les plus représentatives.  

    La Sonate n°2 op. 75 est proposée dans une version pour violon et piano. Elle date de 2002. Là aussi, elle peut s’écouter comme une réconciliation entre ses premières compositions sérielles et atonales et son retour vers la tonalité, avec toujours la recherche de l’expression et du sentiment. Il s’agit de l’une de ses pièces les plus significatives, comme il le confie lui-même et il est vrai qu’elle reste extrêmement jouée. Elizabeth Balmas et Orlando Bass s’affrontent plus qu’ils ne discutent, tout en tension (Introduction et Allegro), avant une Élégie à la fois sombre et mystérieuse. La violoniste semble voler au-dessus de ce mouvement qui voit dialoguer les deux instruments, tel un chant d’amour d’amour et de douleur, avant un long et éloquent silence. La Sonate n°2 se termine par un Rondo infernal, telle une danse des morts, tour à tour riante, menaçante mais finalement non sans rédemption.

    La Sonata Variata op. 75 est proposée dans une version pour alto seule. Elle a été écrite entre 2000 et 2001. L’auditeur ou l’auditrice découvrira un Nicolas Bacri joueur et ne tournant pas le dos à la mélodie (Preludio), pas plus qu’à ses influences classiques, à l’instar de sa Toccata rustica. Lorgnant du côté de Bach, le compositeur français fait se rejoindre archaïsme et modernité. L’alto reste tendu de bout en bout, avalant tout l’espace sonore durant deux minutes 30. Cette dernière sonate se termine par un finale nommé Metamorfosi. Un mouvement mystérieux, comme son nom l’indique. On est loin des premières œuvres atonales de Nicolas Bacri.

    L’artiste ne vend pourtant pas son âme à la modernité néoclassique. Toujours aussi exigeant, il reste un compositeur mû d’abord par l’émotion, l’expressivité et une écriture très fine, ce que le livret de l’album laisse à voir. Son homologue néerlandais John Borstlap a salué Nicolas Bacri comme "le compositeur français le plus important depuis Messiaen et Dutilleux" C’est dire l’importance de son œuvre, à découvrir ou redécouvrir donc.

    Nicolas Bacri, Da Camera,
    Elizabeth Balmas (violon et alto) & Orlando Bass (piano), Passavant, 2025

    https://www.facebook.com/nicolasbacriofficial
    http://www.nicolasbacri.net/biographiefr.html
    https://www.passavantmusic.com

    Voir aussi : "Un inconnu nommé Dupont"
    "Plus d’air, plus d’espaces"

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  • Plus d’air, plus d’espaces

    Quatre compositeurs majeurs de la musique française constituent le cœur de cet enregistrement du Quatuor Dutilleux : Henri Dutilleux – bien sûr – mais aussi Jean-Philippe Rameau, Maurice Ravel et Claude Debussy. Quatre figures majeures, donc, auxquels s’ajoute une petite nouvelle, Claire-Marie Sinnhuber, que nous découvrons donc.

    On ne le dira jamais assez. On entre dans la musique de Rameau avec je ne sais quoi de méfiance pour une musique passant vite comme datée et on en ressort fatalement envoûté. Le Quatuor Dutilleux propose ici une œuvre qui n’est pas forcément la plus connue. Sa Suite à 4, quatre mouvements de moins de 12 minutes en tout, n’était au départ pas pour quatuor mais pour clavecin seul. C’est un gros travail de transcription de Thomas Duran – également au violoncelle – qui permet de recréer une pièce aérée, ample et colorée, véritable invitation aux Turcs, muses et cyclopes. Irrésistible comme Rameau.

    Autre époque, autre univers avec Ainsi la Nuit d’Henri Dutilleux, une œuvre majeure de la musique contemporaine et du répertoire français. Le quatuor a été composé sur plusieurs années, dans la première moitié des seventies. Deux Nocturnes, quatre Parenthèses et un final Temps suspendu constituent cette pièce incroyable de modernité, tout autant que de retour au répertoire contemporain du début du XXe siècle – le livret parle de Bartok. On pourrait tout aussi bien citer Webern (Nocturne 1). Le Quatuor Dutilleux ne pouvaient pas faire l’impasse sur le compositeur français disparu il y a 12 ans. Précisons aussi que le titre de l’album, Miroir d’espace, reprend le sous-titre du mouvement Parenthèse 1 d’Ainsi la Nuit. Disons aussi que cette suite pourrait illustrer un tableau de Soulages. À la monochromie noire des peintures de ce dernier répondraient des sonorités et des rythmes alternant obscurités (les Litanies 1 et 2 des Parenthèses 2 et 3) et éclats (Parenthèse 1 / Miroir d’espace).

    Dans l’espace sonore proposé par Dutilleux – le compositeur et l’ensemble, donc – alternent esprits inquiétants (Litanies) et voyages dans l’au-delà. Le compositeur français l’avait dédié en 1977 à la mémoire de l'amateur d'art américain Ernest Sussman, ami du compositeur. C’est du reste bien une prière que l’auditeur ou l’auditrice a l’impression d’écouter dans la Litanie 2 (Parenthèse 3), avec ce mouvement Constellations (Parenthèse 4), une musique des sphères mystérieuse. Suit un bref Nocturne – le second –, feu follet en forme d’apparition furtive. Temps suspendu vient clore Ainsi la Nuit, porté un ensemble qui a fait d’Henri Dutilleux leur figure de référence. Autant dire que  Guillaume Chilemme (violon), Matthieu Handtschoewercker (violon), David Gaillard (alto) et Thomas Duran (violoncelle) ne pouvaient que bien servir le maître.

    Ce désir de tendre attachement

    Retour au classicisme avec Maurice Ravel et son Quatuor à cordes en fa majeur qu’il avait dédié à Claude Debussy. Il est vrai qu’il y a de l’onirisme, pour ne pas de l’impressionnisme, dans cette œuvre qui avait été demandée par Gabriel Fauré en 1902.

    Maurice Ravel a 27 ans et créé là sa première pièce pour musique de chambre. On aime Ravel pour ce mélange de modernité et de classicisme. Ses compositions semble être d’une grande simplicité (Allegro moderato). Cela ne les rend, comme ici, que plus colorées et harmoniques. Le deuxième mouvement (Assez vite. Très rythmé) nous entraîne dans un univers lui aussi merveilleux, mais aussi joyeux et insouciant. Il y a souvent dans la musique de Ravel, non pas de l’archaïsme, mais un retour aux sources. Le compositeur, et avec lui, ici, l’ensemble Dutilleux, évoquent ce désir de tendre attachement. Nous sommes en terrain connu et conquis.

    Voilà qui rend Ravel si prodigieusement actuel, y compris dans ses rythmiques et ses danses espagnoles – espagnoles, comme ses origines. On fond à l’écoute du mélodieux et bouleversant troisième mouvement Très lent. Les cordes du Quatuor Dutilleux viennent nourrir une partie à la tristesse ineffable. Voilà qui tranche avec le nerveux troisième mouvement (Vif et agité). Ravel conclut en beauté cet hommage à Debussy que l’on trouve plus tard dans l’album du Quatuor Dutilleux.

    Beaucoup découvriront Claire-Marie Sinnhuber, présente dans ce programme avec sa pièce Flos Fracta. Littéralement "Fleur brisée", cette création prouve que le Quatuor Dutilleux nage comme un poisson dans l’eau dans la création contemporaine. La musique de chambre se trouve bousculée ici, grâce à une œuvre puisant son inspiration dans la nature, l’environnement fragile, les oiseaux, les arbres et, bien sûr, le floral. Claire-Marie Sinnhuber lorgne aussi du côté d’Olivier Messiaen et de ses Chants d’oiseaux. Elle fait de Flos Fracta une vraie pièce naturaliste. C’est simple : grâce au quatuor français, on entend même la pluie perler sur les feuilles.

    Debussy est présent dans l'enregistrement pour clore cet album de musique française. Il s’agit ici du célèbre Clair de lune, extrait de la Suite Bergamesque, dans une version pour quatre instruments adaptée par David Gaillard. Une rareté qui rend d'autant plus indispensable l'écoute de ce Clair de lune. Quelle magnifique initiative ! Une belle curiosité, immanquable.

    Quatuor Dutilleux, Miroirs d’espace, Indesens Calliope Records, 2025
    https://indesenscalliope.com/boutique/miroirs-despace
    https://quatuordutilleux.com

    Voir aussi : "Premiers feux d’artifices romantiques pour Katok"
    "… Un autre renouveau des Saisons"

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  • Haché menu

    Voilà un opéra qui vient bousculer, et par son sujet et par sa facture.

    Le sujet d’abord : dans Like Flesh, nous sommes dans un monde post-apocalyptique. La nature souffre, détruite par un capitalisme dément – ça ne vous rappelle rien ? Dans une forêt en feu, un homme et son épouse survivent. Une étudiante survient, à la fois curieuse et affolée par les incendies. Elle est accueillie par le bucheron et son épouse. Cette arrivée bouscule le couple de forestiers alors que les interrogations sur les souffrances de la nature se font jour. L’étudiante et la femme tombent amoureuses au moment où cette dernière, telle Daphné face à Apollon, se transforme en arbre.

    Écrire un opéra autour d’un sujet aussi actuel que l’environnement était une gageure à laquelle s’est attaquée avec ardeur et ténacité la librettiste Cordelia Lynn et la compositrice Sivan Eldar. Le résultat est cette œuvre lyrique en anglais, incroyable création pensant la souffrance des arbres, la douleur des hommes et des femmes, l’amour impossible mais aussi la cohabitation quasi impossible entre l’homme et la nature : "L’humain est venu dans la forêt avec une hache et nous avons crié de joie : « Regardez ! Le manche est des nôtres ! »", chante le chœur de la forêt. Éloquent, terrible et aussi cruellement poétique.    

    « Regardez ! Le manche est des nôtres ! »

    Parlons maintenant de la musique. Nous sommes dans une facture contemporaine. La musique de l’opéra a été conçue aux studios de l’Ircam et captée sur le vif par b•records à l’Opéra de Lille où il a été créé en janvier 2022. L’œuvre lyrique est riche de matériaux sonores, d’alliances entre instruments d’orchestre et machines électroniques. Sivan Eldar précise qu’elle a composé scène par scène, comme dans un dialogue perpétuel, rendant l’opéra tendu, et parfois oppressant. L’auditeur ou l’auditrice sera sans doute soufflé par cette extraordinaire scène VIII, fortement inspirée par le courant répétitif américain (What the human did next).

    Like Flesh séduit par sa nouveauté comme par l’enjeu proposé : la création contemporaine au service de messages sur les catastrophes climatiques présentes (les incendies en Australie en 2019 ont servi de point de départ à la création) et à venir. La femme-arbre, l’étudiante amoureuse et le forestier pris au piège nous bouleversent, a fortiori lorsque la forêt, omniprésente, parle : "Un jour nous reviendrons… Nous poussons sur les ruines de vos monuments… Nos racines poussent en chantant, trouvent d’étranges fossiles : un arbre, un squelette et une hache".

    Like flesh a été lauréat du prix Fedora pour l’Opéra 2021 avec le soutien de Generali.

    Like flesh, opéra de Sivan Eldar sur un livret de Cordelia Lynn,
    avec Juliette Allen, Helena Rasker et William Dazeley,
    Orchestre Le Balcon dirigé par Maxime Pascal, b•records, Live à l’Opéra de Lille, 2025 

    https://www.b-records.fr/disques/like-flesh
    https://www.opera-lille.fr/spectacle/like-flesh-2

    Voir aussi : "Premiers feux d’artifices romantiques pour Katok"

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  • Pop-up et arty pop

    Ce livre pour enfant est à mettre entre toutes les mains, y compris adultes.

    Larousse inaugure par là-même une nouvelle collection, "Arty Pop" afin de démocratiser, notamment auprès des plus petits, de grandes figures de l’art.

    Vincent Van Gogh a les honneurs de ce début en fanfare. Pourquoi est-il devenu célèbre, alors qu’il n’a vendu presque aucune toile de son vivant ? Comment son style a-t-il évolué ? Quelles étaient ses relations avec Gauguin, un autre génie de la fin du XIXe siècle ? Sait-on qu’il n’a vécu que quatre ans en France ?

    Fascination garantie

    Cet album très court (10 pages), est une petite merveille. Sur un texte de Susie Hodge, chaque page est illustrée par Teresa Bellón et complétée par d’incroyables pop-up, rendant "Les Tournesols","La Nuit étoilée" ou "L’Église d’Auvers-sur-Oise" plus vrais que nature…

    Une magnifique et géniale façon de rentrer dans l’art de Van Gogh. Pour les petits, la fascination est garantie. Quoi de mieux pour les faire entrer en douceur dans l’historie de l’art ?

    Susie Hodge et Teresa Bellón, Vincent Van Gogh, éd Larousse Jeunesse, coll. Arty Pop, 2025, 10 p.
    https://www.editions-larousse.fr/livre/arty-pop-vincent-van-gogh
    https://www.susiehodge.com
    https://www.instagram.com/teresa_bellon

    Voir aussi : "Aimez-vous les livres pour enfants ?"

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