Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

canada

  • Musique des sphères avec Nathan Henninger

    C’est avec le Scoring Berlin Orchestra que Nathan Henninger a enregistré en 2023 l’une de ses dernières créations, ses Cinq scènes pour orchestre. L’auditeur ou l’auditrice trouvera dans cette œuvre de beaux et romanesques moments – on n’emploiera pas le terme de "romantique", quoique…

    Après un court et méditatif prélude (Horn), l’orchestre semble surgir du néant pour se déployer avec mystère (Scène 1, Misterioso). Le compositeur canadien prend son temps pour plonger dans un univers vaste et d’une belle ambition, en dépit d’une durée relativement courte de ses suites (cinq minutes tout au plus). La Scène 2, plus majestueuse (Maestoso) grâce à son apport des cordes, devient méditative, comme si nous étions, avec le compositeur et chef d’orchestre, dans l’observation des étoiles. 

    Ses suites sont aussi bien sonores que visuelles

    Car, oui, il s’agit bien ici d’une musique des sphères qui nous est proposée dans ce très bel album aux couleurs luxuriantes et à la belle densité (Scène 3, Brightly). L’atmosphère n’en reste pas moins inquiétante. Nathan Henninger a composé pour le cinéma et la télévision, ce qui n’étonne pas ici : ses suites sont aussi bien sonores que visuelles. C’est simple : on voyage dans un maelstrom de rythmes, de sonorités… et de couleurs (Scène 4, Misterioso). L’influence des grands compositeurs romantiques russes est tout autant manifeste dans ces fascinantes Suites.  

    La Scène 5, Gently propose, avec son dialogue entre l’orchestre et les bois, une descente en douceur après un périple dans les confins de l’univers. Une musique des sphères, vous disais-je…

    Saluons pour terminer la conception visuelle de ce très beau disque conçu par Martin Rowsell, avec en particulier une peinture de Torsten Wolber qui apporte un moment de grâce supplémentaire. Préférez donc la version physique aux versions dématérialisées. Les artistes vous en remercieront chaudement ! 

    Nathan Henninger, Five Scenes For Orchestra, Natechet Music Llc, 2025
    The Scoring Berlin Orchestra, dirigé par Nathan Henninger
    https://nathanhenninger.com
    https://www.facebook.com/nathanhenningercomposer
    https://www.instagram.com/nathanhenningercomposer

    Voir aussi : "Lucia Micarelli a plus d’une corde à son arc"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Bergers

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Bergers. Il sera visible les jeudi 1er, dimanche 4 et lundi 5 mai. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 6 mai à 20H30.

    Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.

    Prix du Meilleur film Canadien au Festival International du Film de Toronto

    Bergers, drame franco-québécois de Sophie Deraspe
    avec Félix-Antoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez, 2025, 103 mn

    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1543
    https://bergers-lefilm.com

    Voir aussi : "Riverboom"
    "Au Pays de nos Frères"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Haydnissimo !

    Figure capitale du XVIIIe siècle, Joseph Haydn (1732-1809) aurait pu être écrasé par ses géniaux contemporains que furent Mozart (qu’il rencontra et avec qui il se lia tant amicalement qu’artistiquement) que Beethoven qui fut son élève. Et ne parlons ni de Jean-Sébastien Bach ni de Haendel. Alors oui, Haydn n’est certes pas le premier compositeur que l’on cite lorsque l’on parle de classicisme musical mais il en fut certainement une figure essentielle. Ce qui explique pourquoi ses œuvres sont encore jouées et admirées.

    Parmi ces œuvres, il faut absolument citer ses Symphonies (on le surnomme d’ailleurs "le père de la symphonie"). Haydn a tant labouré ce genre qu’il en a sorti pas moins de 106 symphonies. Dans le dernier album de la Tafelmusik, c’est la 43e Mercure et la 49e La Passione qui sont proposées, avec la violoniste Rachel Podger – "La gloire britannique inégalée du violon baroque" selon le prestigieux Times – au premier violon et à la direction de l’orchestre canadien Tafelmusik.  

    L’ensemble ontorien joue sur des instruments anciens ces deux symphonies écrites entre 1768 et 1771. À l’époque, le prestigieux compositeur viennois suit la cour impérial en Hongrie au Palais d’Esterházy dans la ville de Fertöd. Le livret précise que cet éloignement de la luxuriante et exaltante capitale austro-hongroise pour un lieu plus calme permit à Haydn de se concentrer sur ses créations sans distraction excessive. Le livret de l’album nous apprend qu’entre 1770 et 1774, dans ce lieu de villégiature hongrois, le compositeur autrichien écrivit pas moins de 17 symphonies, 12 quatuors à cordes, une demi-douzaine de sonates pour piano, 2 messes, un Salve regina et 4 opéras… Un  vrai stakhanoviste !

    Lignes mélodiques architectoniques

    La Symphonie 43 Mercure frappe d’emblée par sa vivacité et son classicisme que Mozart a certainement dû apprécier. Il y a, pour commencer, un Allegro lumineux et dense que les riches instruments d’époque viennent d’autant plus embellir. Avec Rachel Podger au premier violon, inutile de dire que les cordes ont le beau rôle. L’incroyable Adagio, à la fois quiète et mélancolique, est vraiment caractéristique du XVIIIe siècle classique, tout en retenues et en lignes mélodiques élégantes. Haydn n’exprimait-il pas ici sa mélancolie de Vienne ?

    Arrêtons-nous sur le court Menuetto & Trio, un troisième mouvement lui aussi représentatif du style et des rythmes de l’époque. L’orchestre s’en empare sans complexe, avec une solide assurance. Autrichien dans l’âme, il est possible, dit le livret, que ce mouvement ait pu plonger la reine Marie-Antoinette dans une profonde nostalgie de son pays. La dernière partie de la 43e, avec son Final enlevé et dynamique, a donné à l’œuvre le surnom de Mercure, le dieu messager et celui des voyages. L’Allegro termine ce périple dans un bel enthousiasme, avec un orchestre mené tambour battant par Rachel Podger.

    La seconde œuvre présent dans l’album est la Symphonie 49, dite La Passione. Écrite en 1768, elle s’inspire de la Passion chrétienne, d’où son titre. Elle aurait d’ailleurs été composée à l’occasion d’un Vendredi Saint. Il est vrai que cette symphonie est beaucoup plus grave et solennelle que la 43e, avec son long Adagio qui n’est pas sans majesté. À la plainte de ce premier mouvement succède un Allegro di molto vigoureux, à la fois grave et étincelant. Haydn fait preuve d’une audace certaine. Tout le classicisme du XVIIIe siècle est dans cette densité, ces rythmes envolés et ces lignes mélodiques architectoniques.

    Restons dans ce XVIIIe siècle prérévolutionnaire avec le 3e mouvement sous forme de menuet (Menuetto & Trio). Rachel Podger s’y meut avec une belle aisance. Les instruments anciens ne sont pas pour rien dans cette impression d’être face à un Haydn comme ressuscité, sachant se faire délicat dans les cuivres mais aussi plus nostalgique que pieux. Ne serait-ce pas un Haydn qui, depuis la Hongrie, se languit de son Autriche de cœur ? Le Finale Presto termine en beauté une symphonie passionnée – dans tous les sens du terme.

    Violoniste renommée, Rachel Podger a très bien fait de se mettre en danger pour la direction de ces deux symphonies. Elle prouve que le le XVIIIe siècle ne se limite ni à Bach ni à Mozart. Haydnissimo !  

    Joseph Haydn, Symphonies 43 & 49, Mercure & La Passione,
    Tafelmusik, dirigé par Rachel Podger

    https://tafelmusik.org
    https://www.bs-artist.com/pages/communication

    https://www.rachelpodger.com

    Voir aussi : "Caroline Leisegang ressort de l’ombre"
    "Compositrices entre classicisme et romantisme"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Calmos !

    Il y a du Louis Arlette derrière la facture pop-rock sombre de Jeanphilip qui nous offre son nouvel album, Vérandas. Sa discographie comprend quatre albums, plusieurs EP et singles. Il a également donné en France près de 250 concerts, dont neuf tournées. Autant dire qu’il n’est pas tout à fait un inconnu de ce côté-ci de l’Atlantique. Dans Vérandas, Le chanteur canadien fait se mélanger sons pop-rock, rythmique rock, influence urbaine et bien entendu chansons en français.

    Jeanphilip ne serait-il pas un gars "raisonnable" ? C’est en tout cas l’objet de sa confession, Qu’on se passe de moi, qui ouvre l’opus. Pas de prise de tête chez un musicien qui entend faire du vivre-ensemble quelque chose de cool, avec la fête comme philosophie. "On se vargue dessus / Le monde est plus cruel / Que ta sensibilité / C’est bien normal / Que l’ivresse reprenne ses droits", chante-t-il dans Ivresse, un titre pop et franchement emballant. Pour les auditeurs français, précisons que le verbe "varguer" signifie chez nos ami⸱e⸱s québécois⸱e⸱s "Cogner" ou "frapper". Voilà pour l’explication de texte.

    "Calmos !" C’est en substance le message fort du musicien québécois dans le morceau rock Bûcher dans le tas. La cible ? Ces "résistants tannés… des animaux humbles du cerveau mal à l’égo". Il ajoute : "Ils se sont trouvé une bonne raison de commencer à se gonfler le torse". Il est plus explicite dans le titre électro-rock Dans nos vérandas : "Lorsqu’on les entend parler / Dans le sens du vent / C’est à se demander / Qui est au volant". Jeanphilip prêche la liberté, l’action et pas de prise de tête : "Si on ne fait que chialer / Dans nos vérandas / Vaut mieux pas rêver / Qu’la bêtise s’en ira".

    Non, le chanteur veut d’abord s’amuser, de la bonne musique pour s’éclater : J’veux juste que ça groove… De la brillance / Croire en ce qui se passe" (En stéréo).

    Pas si festif que ça, Jeanphilip

    Derrière la voix caverneuse de Jeanphilip et les sons rock de son album, il y a une chaleur et une humanité qui touchent. Que l’on pense aux Amants, dans lequel le chanteur porte un regard attachant à ces amoureux, comme si le Georges Brassens des Amoureux des bancs publics s’était penché au-dessus de son épaule.

    De là à dire que Jeanphilip est coupé du monde et des autres ? Non. "Il faut que je me pince je dois, être en train de rêver / L’impression que le monde va peut-être changer", chante-t-il dans le morceau électro-pop Fanfare. Le chanteur québécois se fait observateur à la fois lucide et conscient qu’il est difficile de peser sur notre avenir, lorsqu’il est question notamment de l’environnement : "Qu’on le veuille ou non / On ne contrôle pas les saisons" (Saisons).

    Tout aussi sombre, Jeanphilip clôt son album avec un court morceau électro, réellement engagé, sinon menaçant : "Regarder l’orage rugir à l’est" (Orage à l’est). Nous, Européens, le voyons et le sentons, réellement (nous parlions dans une chronique précédente de l'Ukraine). Pas si festif que ça, Jeanphilip. Quel caractère ! 

    Jeanphilip, Vérandas, Bunker D'Auteuil, 2024
    https://ffm.bio/jeanphilip
    https://www.facebook.com/JeanphilipMusic
    https://www.instagram.com/jeanphilipmusic

    Voir aussi : "Louis Durdek sur la route"
    "Louis Arlette, classique et moderne"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Tour de contrôle à Major Tom, m’entendez-vous ?

    Voilà une bande dessinée étonnante, et par son titre et par son début mystérieux, faussement léger. L’album nous vient du Québec. Publié aux éditions La Pastèque, Le petit Astronaute  de Jean-Paul Eid est le récit vrai – quoique romancé – d’une histoire familiale et personnelle douloureuse qu’a connu l’auteur.  

    Après un prologue onirique, sous forme de voyage spatial, nous suivons les traces d’une adolescente, Juliette, de retour dans la rue de son enfance. La maison familiale est en vente. La jeune fille prend le culot d’y entrer, comme des dizaines de potentiels acheteurs, pour redécouvrir les lieux. Les souvenirs reviennent, plus tenaces que jamais. Elle revoie sa famille, revit des scènes de son passé et se remémore la naissance de son petit frère qu’elle va bientôt surnommer "le petit astronaute".

    "Tour de contrôle à Major Tom / Tes circuits sont morts, quelque chose ne va pas"

    Tom est le nom de cet enfant. Un bébé désiré, attendu et aimé par toute la famille, jusqu'à ce que ses parents découvrent que quelque chose cloche. Des détails, des retards de développement et des interrogations les conduisent vers les médecins puis les hôpitaux. La nouvelle est terrible : le petit Tom est victime d’une anomalie fonctionnelle, un DMC (Déficit Moteur Cérébral). Condamné à la paralysie cérébrale, sa vie ne sera jamais celle d’un garçon comme les autres.

    Après cette annonce, il y a un avant et un après dans la vie de Tourniquette – c’est le surnom de Juliette – et celle de ses parents. Toute leur existence est désormais rythmée par ce petit Tom que tout le monde décide de surnommer "le petit astronaute", un être bien vivant mais voyageant dans un autre monde. Et puis, il y a le regarde des autres, des proches, des voisins et de ces inconnus croisant le pauvre petit bonhomme.  

    On ne peut qu’être bouleversé par l’histoire du petit Tom et de la manière dont chacun va accompagner son existence pour la rendre la plus douce possible. En lisant cette BD bouleversante, parsemée ci et là  d’expressions québécoises délicieuses, ne peuvent que venir en tête les paroles de David Bowie, dans on chef d'œuvre Space Oddity : "Ground Control to Major Tom / Your circuit's dead, / There's something wrong / Can you hear me, Major Tom?" ("Tour de contrôle à Major Tom / Tes circuits sont morts, quelque chose ne va pas, / Peux-tu m'entendre, Major Tom ?"). 

    Jean-Paul Eid, Le petit Astronaute, éd. La Pastèque, 2021, 156 p. 
    https://www.lapasteque.com/le-petit-astronaute
    https://bd-eid.com

    Voir aussi : "Révoltées, exilées, elles ne plieront plus jamais"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Dissidente

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Dissidente. Il sera visible du 21 au 27 août 2024.

    À Richelieu, ville industrielle du Québec, Ariane est embauchée dans une usine en tant que traductrice. Elle se rend rapidement compte des conditions de travail déplorables imposées aux ouvriers guatémaltèques. Tiraillée, elle entreprend à ses risques et périls une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes.

    Dissidente, drame canadien de Pier-Philippe Chevigny
    avec Ariane Castellanos, Marc-André Grondin, Nelson Coronado
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1471
    https://www.unifrance.org/film/54663/dissidente 

    Voir aussi : "Le Veil homme et l’enfant"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • La Zarra, évidemment !

    Il y a tout juste un  an, Bla Bla Blog consacrait une chronique au premier album remarqué d'une quasi inconnue, La Zarra.

    Depuis, la chanteuse québécoise a fait du chemin. Elle représente cette année la France à l'Eurovision, pour la chanson "Evidemment".

    Gageons que son visage va désormais être familier pour le public français. En attendant, nous ne pouvons que dire : "Vive La Zarra ! Vive la France !"

    La Zarra, gagnante de l'Eurovision ? Evidemment !

    La Zarra, Evidemment, 2023
    Concours de l'Eurovision 2023, finale le samedi 13 mai

    https://www.enroute-eurovision.fr
    https://www.la-zarra.com
    https://www.facebook.com/lazarramusique

    Voir aussi : "La grande Zarra"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • No Symphony Jazz

    Qu’on ne s’y trompe pas : l’album Symphony de Jean-Michel Pilc est, contrairement à ce qu’indique son titre, une suite de solos de piano. Et, à vrai dire, les influences de l’album seraient plus à chercher du côté du jazz que du classique, à l’instar de "Leaving", qui ouvre l’album.

    L’opus est né lors d’une séance d'improvisation en solo en 2021 au studio OJM au Portugal. "Juste après l’enregistrement de l'album Contradictio du saxophoniste espagnol Xose Miguelez, j’ai été inspiré par les conditions parfaites des studios OJM au Portugal - un magnifique Steinway, une acoustique et des paramètres techniques parfaits. J'ai alors décidé qu'il était temps de faire une session ‘mémorable’ dans le cadre de mon projet solo", confie le musicien. C’est dans ce climat de totale liberté que s’exprime le mieux le prolifique et inclassable pianiste. Qu’il est justement nommé son album "Symphony" prouve s’il en était besoin que l’artiste est autant facétieux que hors- cadre. 

    Jean-Michel Pilc fait de son opus une pérégrination aventureuse, assumant complètement le goût pour la découverte, les influences contemporaines et l’improvisation ("Discovery").  La sensibilité du musicien est évidente dans "The Encounter". La retenue et le choix de la mélodie donnent à ce morceau une facture romantique, à telle enseigne que le morceau aurait complètement sa place dans le répertoire classique ou dans une BO de film.

    Le pianiste revient dans "First Dance" à ce qui est le cœur de son opus : le jazz. Mais c’est un jazz  à la fausse coolitude, traversé de passages où la virtuosité de Jean-Michel Pilc s’exprime.  "Just Get Up" sort des sentiers battus avec le choix de sons contemporains où s’exprime une forme de douleur, comme un appel vibrant et brutal à se relever. 

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain

    Né à Paris et aujourd'hui citoyen américain, Jean-Michel Pilc a joué avec de nombreux géants du jazz tels que Roy Haynes, Michael Brecker, Dave Liebman, Jean Toussaint, Marcus Miller, ou John Abercrombie.

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain. C’est d’autant plus évident dans la composition "Way To Go" qui désarçonnera forcément – mais qui séduira et passionnera tout autant. 

    Jean-Michel Pilc connaît tout autant ses classiques. Que l’on pense au délicat "Understanding" ou à l’étonnante et légère valse "Waltz For Xose", dont les lointaines inspirations de Bach émergent, mais c'est un Bach qui se serait catapulté dans un jazz-club de New York City. Voilà qui fait de ce morceau une des plus belles réussites de l’album.

    De là à dire que Jean-Michel Pilc renie son univers jazz ? Non. La preuve avec le cool "Not Falling This Time" où l’improvisation se fait reine, ou encore cet autre morceau en forme de promesse : "I’ll Be Bach", dont l’orchestration symphonique ferait à coup sûr merveille. Grandiose ! Du très grand Pilc !

    Jean-Michel Pilc, Symphony, Justin Time Records, 2023
    https://jeanmichelpilc.com
    https://www.facebook.com/jeanmichel.pilc.5

    Voir aussi : "Jordane Tumarinson et les petites histoires de son enfance"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !