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norvégien

  • Berlin à l’ombre de géants

    Partons à la découverte d’un compositeur largement éclipsé par ses brillants contemporains que furent Bach, Mozart ou Haendel. Difficile musicalement d’exister à l’ombre de ses génies. L’ensemble lituanien Klaipéda Chamber Orchestra, qui nous avait déjà proposé un formidable projet autour de Vivaldi, est de retour, avec la même envie de surprendre et de séduire.

    Parlons de Johann Daniel Berlin (1714-1787), compositeur norvégien de langue allemande né à Memel, anciennement Klaipéda – d’où le nom de l’album proposé par Indésens, Returns To Klaipéda.

    Musicien norvégien, de culture Prusse, est né dans une ville maintenant lituanienne (Memel) avant d’être élevé quelques années au Danemark. Ajoutons à cela des connaissances encyclopédiques et ses goûts pour les sciences et les inventions. Voilà qui fait de Johann Daniel Berlin un artiste européen qui s’est nourri de classicisme et d’humanisme, à l’instar des Sinfonia n°1, 2 et 3 et du Concerto pour violon proposés dans cet enregistrement, soit l’ensemble de son œuvre conservée – si l’on excepte ses pièces pour clavecin.

    La première Sinfonia impose déjà le compositeur, classique, sérieux mais non sans enthousiasme, comme le prouvent l’Allegro brillant du début et celui vivifiant de la fin. Entre ces deux mouvements, il y a du Bach, période Messe en si, dans l’Andante s’écoutant comme une marche triste et nostalgique - sans doute la nostalgie de Klaipéda, la ville de ses origines. Ce que Berlin ignorait bien entendu c’est que Klaipéda a été depuis entièrement détruite durant la seconde guerre mondiale, avant d’être annexée par la Russie soviétique qui a effacé son riche patrimoine. Elle est devenue libre et lituanienne depuis, mais elle a perdu son riche passé historique.

    Belle efficacité mélodique

    Mais revenons à l’opus, avec la Sinfonia per cornetta n°2. Nous voilà téléportés en plein XVIIIe siècle grâce au Klaipéda Chamber Orchestra. L’orchestration brillante saute aux oreilles (en particulier l’Allegro qui conclue cette Sinfionia). Saluons la présence rare et incroyable du dialogue entre l’ensemble et un cornet à piston, un cuivre rare similaire à la trompette et aux sonorités plus douces et chaleureuses (le délicat Largo).  

    La Sinfonia n°3 démontre que Johann Daniel Berlin est un compositeur à ne pas minorer. L’orchestration fait la part belle aux bois (Allegro) pour des mouvements relativement courts et d’une belle efficacité mélodique. Une nouvelle fois, c’est un mouvement Andante qui est choisi pour le classique mouvement lent intermédiaire. L’artiste norvégien se cale complètement avec l’esprit de son temps, avant un dernier mouvement Allegro, là aussi dominé par des bois donnant à cette Sinfonia l’allure d’une pièce à cheval entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.

    Berlin nous a également laissé un Concerto pour violon en la majeur. L’auditeur ou l’auditrice se laissera séduire par les trois mouvements bien équilibrés Allegro-Adagio-Allegro menées par le violon de Konrad Levicki dialoguant avec fluidité avec le Klaipéda Chamber Orchestra dirigé par Mindaugas Bačkus. L’Adagio à la fois paisible et simple achève de nous convaincre que Johann Daniel Berlin a définitivement sa place dans l’univers musical classique du XVIIIe siècle.

    Johann Daniel Berlin, Returns To Klaipéda,
    Klaipéda Chamber Orchestra dirigé par Mindaugas Bačkus, Indensens Calioppe, 2025

    https://indesenscalliope.com
    https://www.koncertusale.lt/en/collective/klaipeda-chamber-orchestra 

    Voir aussi : "Torelli sorti de l’oubli"
    "Vivaldi par le Klaipéda Chamber Orchestra"

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  • Berlin à l’ombre de géants

    Partons à la découverte d’un compositeur largement éclipsé par ses brillants contemporains que furent Bach, Mozart ou Haendel. Difficile musicalement d’exister à l’ombre de ses génies. L’ensemble lituanien Klaipéda Chamber Orchestra, qui nous avait déjà proposé un formidable projet autour de Vivaldi, est de retour, avec la même envie de surprendre et de séduire.

    Parlons de Johann Daniel Berlin (1714-1787), compositeur norvégien de langue allemande né à Memel, anciennement Klaipéda – d’où le nom de l’album proposé par Indésens, Returns To Klaipéda.

    Musicien norvégien, de culture Prusse, est né dans une ville maintenant lituanienne (Memel) avant d’être élevé quelques années au Danemark. Ajoutons à cela des connaissances encyclopédiques et ses goûts pour les sciences et les inventions. Voilà qui fait de Johann Daniel Berlin un artiste européen qui s’est nourri de classicisme et d’humanisme, à l’instar des Sinfonia n°1, 2 et 3 et du Concerto pour violon proposés dans cet enregistrement, soit l’ensemble de son œuvre conservée – si l’on excepte ses pièces pour clavecin.

    La première Sinfonia impose déjà le compositeur, classique, sérieux mais non sans enthousiasme, comme le prouvent l’Allegro brillant du début et celui vivifiant de la fin. Entre ces deux mouvements, il y a du Bach, période Messe en si, dans l’Andante s’écoutant comme une marche triste et nostalgique - sans doute la nostalgie de Klaipéda, la ville de ses origines. Ce que Berlin ignorait bien entendu c’est que Klaipéda a été depuis entièrement détruite durant la seconde guerre mondiale, avant d’être annexée par la Russie soviétique qui a effacé son riche patrimoine. Elle est devenue libre et lituanienne depuis, mais elle a perdu son riche passé historique.

    Belle efficacité mélodique

    Mais revenons à l’opus, avec la Sinfonia per cornetta n°2. Nous voilà téléportés en plein XVIIIe siècle grâce au Klaipéda Chamber Orchestra. L’orchestration brillante saute aux oreilles (en particulier l’Allegro qui conclue cette Sinfionia). Saluons la présence rare et incroyable du dialogue entre l’ensemble et un cornet à piston, un cuivre rare similaire à la trompette et aux sonorités plus douces et chaleureuses (le délicat Largo).  

    La Sinfonia n°3 démontre que Johann Daniel Berlin est un compositeur à ne pas minorer. L’orchestration fait la part belle aux bois (Allegro) pour des mouvements relativement courts et d’une belle efficacité mélodique. Une nouvelle fois, c’est un mouvement Andante qui est choisi pour le classique mouvement lent intermédiaire. L’artiste norvégien se cale complètement avec l’esprit de son temps, avant un dernier mouvement Allegro, là aussi dominé par des bois donnant à cette Sinfonia l’allure d’une pièce à cheval entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.

    Berlin nous a également laissé un Concerto pour violon en la majeur. L’auditeur ou l’auditrice se laissera séduire par les trois mouvements bien équilibrés Allegro-Adagio-Allegro menées par le violon de Konrad Levicki dialoguant avec fluidité avec le Klaipéda Chamber Orchestra dirigé par Mindaugas Bačkus. L’Adagio à la fois paisible et simple achève de nous convaincre que Johann Daniel Berlin a définitivement sa place dans l’univers musical classique du XVIIIe siècle.

    Johann Daniel Berlin, Returns To Klaipéda,
    Klaipéda Chamber Orchestra dirigé par Mindaugas Bačkus, Indensens Calioppe, 2025

    https://indesenscalliope.com
    https://www.koncertusale.lt/en/collective/klaipeda-chamber-orchestra 

    Voir aussi : "Torelli sorti de l’oubli"
    "Vivaldi par le Klaipéda Chamber Orchestra"

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  • La Trilogie d’Oslo - Rêves

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Trilogie d’Oslo - Rêves. Il sera visible les jeudi 11 et dimanche 14 septembre à 18h00 et lundi 15 septembre à 14h00
    Soirée débat mardi 16 septembre à 20h30

    Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire...

    La Trilogie d’Oslo - Rêves, drame  norvégien de Dag Johan Haugerud,
    avec Ella Øverbye, Ane Dahl Torp, Selome Emnetu, 110 mn, 2025
    Titre original : Rajagunj : Drømmer
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1600
    http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-a-l-affiche/la-trilogie-d-oslo-reves.html

    Voir aussi : "Germaine Acogny, l’essence de la danse"

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  • Ola Kvernberg brouille les pistes

    Ola Kvernberg : ce nom ne vous dit peut-être rien. Et pourtant, le musicien norvégien avait sorti il y a quatre ans Steamdome, un album alliant jazz progressif et électronique devenu l'un des vinyles les plus vendus en Norvège en 2017, en plus d’être unanimement salué par la critique internationale.

    Voilà donc Ola Kvernberg de retour avec son nouvel opus, tout simplement nommé Steamdome II (et sous titré "The Hypogean").

    Une suite ? Pas vraiment. Car ici, la palette jazz du compositeur et violoniste s’enrichit avec des incursions bien au-delà de l’électro. Prenez "Arpy" par exemple. Les pistes sont brouillées pour ce premier morceau de 9 minutes 32 commençant comme un cantique religieux dans des sons d’harmonium avant de s’émanciper vers des univers parallèles, du côté de l’électronique période Kraftwerk.

    Pour son nouvel album, Ola Kvernberg s’est entouré des meilleurs musiciens de la scène jazz et pop de Norvège. Sans délaisser complètement son instrument fétiche, le musicien a remplacé son violon par une boîte à rythmes et un synthétiseur basse. Parmi ses compagnons, le bassiste Nikolai Hængsle (Band of Ogold, Bigbang, Møster) prend la guitare et Daniel Buner Formo (Trondheim Jazzorchester, Kobert) délaisse son orgue Hammond pour enflammer le paysage sonore avec des machines faites maison.

    Des compositions rythmées et à forte densité

    Steamdome c'est aussi le batteur percussionniste Erik Nylander (Monoswezi, Liarbird, Mechanical Fair), le batteur Olaf Olsen (Bigband, Fra Det Onde) et le percussionniste Martin Windstad (Kurt Nilsen, Todd Terje).

    Ola Kvernberg  se surpasse dans des compositions rythmées et à forte densité. Le musicien norvégien cache bien son jeu (le court "Vault") et sait alterner à merveille jazz, pop-rock, électro, contemporain ou musique électronique, à l’instar de "Get Down" formidable maestria de sons de plus de 10 minutes dans un morceau ouvragé aux petits oignons.

    Pour "Carbonado", Ola Kvernberg redevient violoniste – électronique – et fait de son instrument le véritable héros d’un morceau d’électro-pop scintillant. Tout aussi complexe, le jazzy "Hypogean" est entièrement rhabillé par l’électro inventive et rythmée du musicien norvégien.

    Voilà qui fait une transition impeccable avec le morceau suivant, "Devil Worm" à la rythmique rap. Un son très actuel qui, au fur et à mesure, s’aventure sur des terres peu familières, comme enflammées, pour devenir fun, sinon funk.

    L’auditeur devra absolument s’arrêter sur le magnifique "Diamondiferous", époustouflant morceau virtuose au violon, porté par des vagues romantiques et comme d’un autre monde. Celui d’Ola Kvernberg, justement. 

    Ola Kvernberg, Steamdome II - The Hypogean, PIAS / GRAPPA, 2021
    https://www.olakvernberg.com
    https://www.facebook.com/OlaKvernberg
    https://www.instagram.com/olakvernberg
    https://orcd.co/steamdome

    Voir aussi : "Éloge de la folie"
    "Fiona Monbet a plus d’une corde à son archet"

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  • Le grand blond avec une guitare

    Revoilà le norvégien Bjørn Berge dans ses nouvelles aventures blues, avec son dernier album, Heavy Gauge. Une jolie surprise pour cet un opus de neuf titres relativement court (45 mn environ).

    Bjørn Berge, au micro et à la guitare, a fait le choix d’une orchestration brute, ramassée et efficace. Le grand blond norvégien est accompagné de Kjetil Ulland à la basse et Kim Christer Hylland au clavier et aux percussions. "The Wrangler Man" est un blues porté par la voix rocailleuse et inimitable du chanteur venu du nord et adulé bien au-delà de son pays. 

    C’est à Haugesund, ville de la côte ouest de la Norvège dont il est originaire qu’il a commencé à jouer de la guitare vers l'âge de 13 ans. Après avoir joué du bluegrass pendant plusieurs années, la révélation a lieu lorsqu'il découvre Robert Johnson, Elmore James, Leo Kottke et John Hammond Jr. qui seront ses influences majeures.

    Comme dans les plus belles heures du blues

    De sa voix caverneuse et sensuelle, Bjørn Berge propose du pop-blues de bon aloi avec des titres languides et à la profonde mélancolie, à l’exemple du titre "A Matter Of Time" ou de "Bottle Floats.

    Comme dans les plus belles heures du blues, l’artiste alterne moments menés tambour battant ("Alone Again"), titres plus apaisés sentant la route poussiéreuse de la ceinture dorée ("Coliseum") et morceaux sombres et mélancoliques : "Bound Of Ramble" ou le superbe "Stray Dog".

    Pour "I Got It Made", le Norvégien se fait plus rock and blues. Un rock dont Bjørn Berge ne se refuse pas d’arpenter les pentes les plus abruptes et sombres, à l’instar du survitaminé "Rip Off" ou de "Alone Again", plus pop-rock. Rien d’étonnant pour un guitariste avouant son admiration pour des artistes venus d’autres horizons, à l’exemple de Beck ou des Red Hot Chili Peppers.

    Et puis, il y a toujours ce timbre viril qui ne peut pas laisser indifférent. Le chanteur s’en sert comme d’un vrai instrument dans l’étonnante dernière piste, "Bottle Float". Le bues se fait alors déchirant de sincérité et d’une indéniable modernité. 

    Bjørn Berge, Heavy Gauge, Blue Mood Records/Pias, 2021
    https://www.facebook.com/stringmachine68
    http://mkartist.no/index.php/bjorn-berge-electric-band
    https://www.instagram.com/bjorn_berge_stringmachine

    Voir aussi : "La Norvège, l’autre pays du blues"

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