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• • Articles et blablas - Page 2

  • La vie c’est comme une boîte de chocolats

    Bla Bla Blog n’a peur de rien. Musique contemporaine, classique, art underground, thrillers populaire, chanson ou séries injustement méconnues. Nous ne refusons rien. Un exemple supplémentaire avec un très joli roman feel good. Pourquoi ? Parce que ce genre est celui qui marche le mieux dans un monde des livres souvent morose. Nous avons choisi aujourd’hui une jeune auteure passée par une petite maison d’édition à Romans-sur-Isère, à savoir Ode Hélie qui vient de paraître Là où refleurissent les roses aux éditions du Flair.

    Adélie est une jeune Parisienne d’adoption à la carrière remarquable et qui n’en est qu’à ses débuts. Elle travaille dans une agence de pub au 17e étage d’un immeuble en verre et s’attaque à un très gros dossier pour une compagnie aérienne. Pression maximum pour elle. Elle sèche d’autant plus que son compagnon la quitte du jour au lendemain. À cela s’ajoute une mauvaise nouvelle : le décès de sa grand-mère qui l’a élevée. La vieille dame tenait une pâtisserie à Valfleury, dans le sud de la France. Voilà Amélie seule héritière d’une obscure boutique. Elle descend au village un week-end pour régler l’héritage et la future vente d’un commerce qu’elle ne veut ni ne peut tenir. Son court séjour lui permettra de s’aérer les idées au sujet de sa vie personnelle et professionnelle car elle se sent dans un cul-de-sac. C’est aussi un voyage vers son passé. 

    Il y est aussi question de réconciliation entre contraires

    Retour aux sources dans ce très joli roman d’Ode Hélie qui se lit comme une petite douceur. L’autrice ne cherche ni à impressionner son monde ni à révolutionner l’histoire de la littérature. Elle suit une working girl ambitieuse qui a finalement plus laissé de plumes derrière elle qu’elle ne pensait. La vie parisienne, l’ambition professionnelle, un petit copain qu’elle a lentement mais sûrement délaissé. Une vie que des millions de personnes connaissent ou ont connu et qui fera écho en elles.

    Voilà donc notre jeune héroïne dans un village du sud qui se veut moins réaliste que symbolique des lieux d’enfance idéalisés. Adélie y retrouve la trace de sa grand-mère et se rend compte qu’elle a laissé une empreinte indélébile sur Valfleury. Sa petite-fille a-t-elle le droit de liquider son héritage ? Pas si simple. Il y est question bien entendu de responsabilité mais aussi d’accomplissement personnel et professionnel.

    Un roman sur la fuite d’une grande ville austère vers un village idyllique – avec par dessus le marché un amour naissant ? Pas si simple. Car dans ce récit feel good, il y est aussi question de réconciliation entre contraires et le mélange des ingrédients qui font les meilleurs desserts ("La pâtisserie, c’est comme la vie, il faut parfois oser mélanger les ingrédients pour obtenir la recette parfaite !").      

    Cette romance à la douce amertume est une jolie surprise pleine de générosité.

    Ode Hélie, Là où refleurissent les roses, éd. du Flair, 2025, 159 p.
    https://www.editionsduflair.fr/catalogue/la-ou-refleurissent-les-roses
    https://www.la-ou-refleurissent-les-roses.fr

    Voir aussi : "Poésie feel good"

     
     
     
     
     
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  • Robin Ducancel des Forces Majeures : "Il semblerait que pédaler avant de jouer leur fait le plus grand bien !"

    L’orchestre Les Forces Majeures propose un drôle de projet mêlant musique et sport, et en particulier classique et cyclisme. "Accordez vos vélos !", en piste du 9 mai au 8 juin 2025, propose une tournée suivant les traces du mythique Paris-Roubaix, avec 30 villes étapes, 40 concerts et 450 km parcourus… à vélo. Robin Ducancel, une des Forces Majeures, a bien voulu répondre à nos questions pour parler de ce projet singulier 

    Bla Bla Blog – Bonjour. Les Forces Majeures est un singulier projet mêlant musique et sport. Pouvez-vous nous en dire plus ? Et d’abord, qui en a eu l’idée ?
    Robin Ducancel – L’Idée est née de ma rencontre avec Raphael Merlin, chef d’orchestre et fondateur de l’orchestre, cycliste au quotidien. Je suis producteur musical et passionné de vélo. En 2020 Raphaël me propose de reprendre en main l’orchestre. J’ai alors envie d’imaginer des tournées des territoires sur le temps long, qui relient les théâtres aux villages, en autonomie, à vélo ! L’idée est encore embryonnaire avant l’arrivée du Covid. Passée la sidération de ne plus pouvoir jouer de musique en salle, c’est étrange mais la pandémie nous libère; dans un contexte exceptionnel on sent que c’est le moment d’être audacieux, on crée donc ensemble "Accordez vos vélos !" Retrouver le chemin des concerts, du dehors, une manière simple d’aller vers les gens, les habitants, les rencontrer chez eux, à vélo, dans un cadre qu’ils connaissent et qui n’est pas forcément associé à la musique, jouer dans leur quotidien, dehors ou dedans, souvent gratuitement, plusieurs fois par jour, à l’école, à l’Ehpad, à l’école de musique, dans des gymnases, en bord de rivière, tout est possible dès lors que la rencontre a lieu, sans prérequis musicaux ! 
    2025, année héroïque ! J’avais envie d’un projet qui traverse les Hauts de France, défis hors norme, la plus longue tournée qu’ils aient organisé, 1 mois, 450km, 40 concerts, un enfer du Nord ?

    BBB – 30 villes étapes, 40 concerts et 450 km parcourus à vélo ! C’est un peu Jacques Anquetil dans la peau de Yehudi Menuhin. Ou plutôt de Pogacar dans celle de Anne-Sophie Mutter… pardon, de Pierre Fouchenneret. L’idée n’est-elle pas de prouver que le musicien classique n’est pas le meilleur ennemi du sportif ? 
    RD – C’est ce qui est épatant avec les membres de cet orchestre. Ils sont à la fois d’excellents musiciens, des camarades qui s’épaulent pendant 4 semaines de tournée, des cyclistes capables de parcourir entre 20km et 70km par jour en plus des concerts et de grands curieux qui aiment aller vers les nombreuses personnes qu’ils rencontrent chaque jour. Il semblerait que pédaler avant de jouer leur fait le plus grand bien, leur permet de respirer, d’être inspirés, de créer des liens humains forts entre eux dont on perçoit les effet sur scène.

    "Comblés et infiniment reconnaissants que tout ces moments aient pu exister"

    BBB – Ce projet a débuté le 8 mai dernier. Quel bilan pouvez-vous en faire ?
    RD – Je peux déjà dire que si la tournée s’arrêtait maintenant nous serions à la fois comblés et infiniment reconnaissants que tout ces moments aient pu exister… On travaille pendant pratiquement deux ans pour faire exister un tel projet, on en vient à oublier pourquoi on le fait, ça parait abstrait, et puis à la première note jouée, aux premiers enfants qui chantent pour vous accueillir dans leur école, on frissonne et on se souvient que c’est pour cela que l’on se donne tout ce mal, que c’est la vie, que c’est essentiel, existentiel, qu’il ne faut surtout pas arrêter de se réunir, de s’émouvoir ensemble, de se connecter à quelque chose qui nous dépasse, qui remet parfois tout en perspective, vous fait oublier vos soucis, attise votre curiosité et votre appétit pour la découverte. C’est un beau cadeau que l’on se fait ! J’aimerais partager tant d’anecdotes, de rencontres qui m’ont émues !

    BBB – Après avoir suivi la trace du mythique Paris-Roubaix, n’avez-vous pas comme projet de suivre une autre classique, voire un Tour ? 
    RD – Les idées de parcours ne manquent pas ! Si ça ne tenait qu’à moi j’aimerais à la fois que l’on sillonne de nouvelles régions, que l’on fasse un grand Tour de France mais aussi l’on réédite les tournées déjà accomplies, telles de vraies classiques cycliques ! Ce sont parfois des sollicitations que viennent les idées de parcours. Avis aux collectivités territoriales, festivals, associations et théâtres, contactez-nous, parlez-en à vos voisins, préparez un budget ou des pistes de financements et parlons-en ! 

    BBB – Merci à vous et bon courage – sans produit interdit, s’il vous plaît !

    "Accordez vos vélos !", Orchestre Les Forces Majeures 
    Du 9 mai au 8 juin 2025
    https://www.forcesmajeures.fr

    Voir aussi : "Ophélie Gaillard : "« Un amour peut-être encore plus fort ! »"

    Crédit photographique : © DR

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  • Jeunes baguettes

    L’actualité musicale se passe aussi dans les fosses d’orchestre.

    Les finales de la deuxième édition du Concours International de Direction d'orchestre de Rotterdam (ICCR) se dérouleront du 1er au 13 juin prochain.

    La demi-finale a eu lieu l'année dernière, et au terme de celle-ci, six lauréats ont été sélectionnés parmi 24 candidats pour participer au programme de développement de carrière de l'ICCR : Luis Castillo-Briceño (Costa Rica), Yukuang Jin (Chine), Jakub Przybycień (Pologne), Rodrigo Sámano Albarrán (Mexique), Miguel Sepúlveda (Portugal) et Sam Weller (Australie). Pour ce concours observé de près par les amoureux et les spécialistes de la musique classique, 175 candidatures venues de plus de 50 pays.  

    Pendant deux semaines, les finalistes participeront à cinq épreuves : "Classique", "Contemporain", "Proms", "Opéra" et "Symphonique".

    175 candidatures venues de plus de 50 pays

    Les six chefs d'orchestre présenteront un programme exigeant en juin 2025. Ils s’entraîneront lors de répétitions publiques et donneront au total cinq concerts différents avec des orchestres renommés. Parmi les orchestres, figurent l'Orchestre philharmonique de Rotterdam, l'Orchestra of 18th Century, le Klangforum Vienna, la Sinfonia Rotterdam et le Laurens Symphony Chorus, mais également le pianiste Ronald Brautigam et les chanteurs Madison Horman, Irene Hoogveld, Oleh Lebedyev et Michael Mensah. Seuls hics, l’absence remarquée d’ensembles et de représentants français et surtout aucune femme parmi les finalistes ! Doublement dommage... 

    La cérémonie de remise des Prix aura lieu le 13 juin, à l'issue de la cinquième épreuve. En plus du Grand Prix, 5 prix spécialisés seront décernés pour chaque épreuve de la finale, ainsi qu'un prix du public. Les six finalistes se verront remettre un Prix de la Performance qui récompensera leurs prestations tout au long de la compétition. 

    https://www.iccr.nl
    https://www.facebook.com/InternationalConductingCompetitionRotterdam
    https://www.instagram.com/conducting_rotterdam

    Voir aussi : "Fortississimo"

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  • Le village aux Portes du Paradis

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Le village aux Portes du Paradis. Il sera visible les jeudi 29 mai, dimanche 1er juin et lundi 2 juin. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 3 juin à 20H.

    Un petit village du désert somalien, torride et venteux. Mamargade, père célibataire, cumule les petits boulots pour offrir à son fils Cigaal une vie meilleure. Alors qu’elle vient de divorcer, sa sœur Araweelo revient vivre avec eux. Malgré les vents changeants d’un pays en proie à la guerre civile et aux catastrophes naturelles, l’amour, la confiance et la résilience leur permettront de prendre en main leur destinée.

    Le village aux Portes du Paradis, drame somalien de Mo Harawe, avec Canab Axmed Ibraahin, Axmed Cali Faarax, Cigaal Maxamuud Saleebaan, 132 mn, 2025
    Titre original The Village Next To Paradise
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1537
    https://jour2fete.com/film/le-villageauxportesduparadis

    Voir aussi : "La Chambre de Mariana"

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  • S’aimer une dernière fois

    On avait découvert Julia Jean-Baptiste par la grâce des réseaux sociaux (son formidable clip et single Éternité). Coup de cœur immédiat ! La voir de retour ne pouvait que nous interpeller.

    La revoilà donc avec un grand cri d’amour, désespéré, dans lequel elle chante la soif de profiter une dernière fois de ce qui fait le goût de la vie : "Viens / On s’aime encore plus fort / Parait qu’l’amour déjoue la mort / L’amour sera le dernier trophée  L’amour sera celui à convoquer".

    Accompagné d’un clip puissant réalisé par Théo Sauvage, Le dernier Trophée est un premier extraut de son nouvel album, Toujours Plaire.  

    Pas de doute, Julia Jean-Baptiste fait partie de ces nouvelles voix de la chanson française à suivre.

    Julia Jean-Baptiste, Le dernier trophée, 2025 
    https://www.facebook.com/JJuliaJJeanBaptiste
    https://www.instagram.com/juliajeanbaptiste
    https://www.youtube.com/channel/UC3Z2NG5O7WlqEZw3Xq9Dz0Q 

    Voir aussi : "Julia Jean-Baptise pour l’éternité"

     © Lucas Donaud

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  • Ophélie Gaillard : "Un amour peut-être encore plus fort !"

    À l’occasion de la sortie son dernier album consacré au tango (Cello Tango, Aparté), la violoncelliste Ophélie Gaillard a bien voulu répondre en exclusivité aux questions de Bla Bla Blog. Portrait d’une artiste se fichant pas mal des barrières entre genres et en profitant pour sortir de l’ombre un compositeur argentin mal connu et pourtant passionnant. Et il sera bien entendu question de projets musicaux alléchants pour 2025 et de violoncelle.

    Bla Bla Blog – Bonjour Ophélie. Vous revenez ce printemps avec Cello Tango, un album consacré, comme son nom l’indique, au tango et à la musique argentine. Voilà qui peut paraître surprenant pour une musicienne comme vous qui avez plutôt exploré les répertoire classique et contemporain. Pouvez-vous nous expliquer ce choix de répertoire ?
    Ophélie Gaillard – Ce programme est né de mon coup de cœur pour l’Argentine et ses musiques, et j’ai souhaité rendre hommage à ses deux compositeurs les plus importants du siècle dernier à mon sens: Alberto Ginastera et Astor Piazzolla. Chacun à leur façon ils ont interrogé leur héritage musical et artistique et se sont nourris des musiques populaires si riches et diverses de cet immense territoire. Celui des campagnes et de la pampa, celui des hauts plateaux des Andes, sans oublier le genre totalement citadin du tango. De plus depuis ma première tournée en Argentine je suis tombée amoureuse du tango et le pratique, c’est donc une immersion en profondeur et un double album consacré à cette passion, qui fait suite à la parution de mon double album Alvorada en 2015.

    BBB – Au centre de cet album est Alberto Ginastera. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce compositeur, beaucoup moins connu du grand public que son compatriote Astor Piazzolla ?
    OP – C’est une figure passionnante de l’avant-garde argentine, et qui a eu un dialogue très fécond avec les inspirations folkloriques qui l’ont nourri. De plus il était passionné par le violoncelle auquel il a consacré deux concertos  et de nombreuses œuvres dédiées à sa seconde épouse. J’aime à penser que sa pièce solo Puneña, véritable défi technique et artistique, est une sorte de réponse musicale au réalisme magique du colombien Gabriel Garcia Marquez, tant il excelle à transformer le violoncelle tantôt en charango, tantôt en flûte des Andes, tantôt en oiseau magique de Cuzco, tantôt en instrument à percussions.

    BBB – Quelles sont les plus grandes difficultés et les plus grands pièges dans l’interprétation de la musique du tango ? 
    OP – Cette musique exige à la fois une haute technicité, car la plupart des musiciens de tango ont toujours été d’excellents musiciens classiques aux "heures ouvrables", et en même temps une liberté extrême dans l’interprétation. Sensualité, cambrure rythmique, mais aussi le sens du rubato sont les principaux enjeux de cette musique fascinante. 
     
    BBB – Le violoncelle n’est pas le premier instrument auquel on pense lorsque l’on parle de tango. Cela était-il au contraire une évidence pour vous que de vous attaquer au tango ?
    OP – C’est vrai que dans la dernière version du quintette de Piazzolla comportait une contrebasse mais pas de violoncelle. Cependant, Bragato, qui a travaillé avec Piazzolla, a contribué à nous familiariser avec ce timbre en réalisant des transcriptions. Et personnellement je trouve que le violoncelle dans le tango peut a la fois incarner la puissance rythmique de la basse que le cantabile du chanteur.

    "Sensualité, cambrure rythmique"

    BBB – Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les artistes qui vous ont accompagné dans ce disque ? Comment avez-vous travaillé dans le choix des titres et dans leur interprétation ? 
    OP – J’ai travaillé en étroite collaboration avec trois arrangeurs pour ce double album, essentiellement William Sabatier qui possède son Piazzolla sur le bout des doigts et a tout de suite eu l’intuition de mon jeu. Ensuite deux interprètes argentins qui ont aussi une démarche de compositeurs contemporains : Tomas Bordalejo à la guitare qui maîtrise la musique populaire et accompagne le chanteur Nahuel Di Pierro les yeux fermés avec un groove fantastique, et bien sûr Juanjo Mosalini, Bandoneoniste de génie qui est mon complice depuis l’album Alvorada.
     
    BBB – Vous offrez quelques standards du tango : María de Buenos Aires, Oblivion, Volver. Comment avez-vous abordé ces classiques ? Étaient-ils "indispensables" pour cet enregistrement de tangos ? Vous paraissaient-ils une évidence ? 
    OP – Oui il y a des découvertes mais aussi des "tubes" revisités dans des nouvelles compositions originales comme Volver ou La Cumparsita. Plus que des arrangements ou des relectures, ce sont de nouvelles compositions avec la "pâte" sonore du violoncelle en trame principale et c’est ce qui permet à cette tradition du tango d’être complètement renouvelée à chaque interprétation. Enfin Yo soy María ne pouvait être incarné selon moi que par la voix sensuelle et altière de Ines Cuello qui n’ai découverte lors de la production de María de Buenos Aires au Grand Théâtre de Genève. 

    BBB – Au sujet de Volver, pourquoi ce titre est-il proposé sans ses paroles ? 
    OP – Grâce à Gardel, Volver fait maintenant partie de l’imaginaire collectif, et justement parce que sa voix est irremplaçable, il fallait inventer une nouvelle composition inspirée et vibrante. Juanjo Mosalini a su trouver le ton juste pour notre duo. 

    BBB – Impossible de ne pas parler de la participation d’Agnès Jaoui dans le titre Oblivion. La connaissiez-vous ? Qui a eu l’idée de cette collaboration ? Vous ?
    OP – J’aimais beaucoup le premier album d’Agnès Jaoui produit par Vincent Segal et je voulais lui confier l’interprétation de Oblivion. C’est par Emilie Kociolek qui travaille souvent avec elle que la connection s’est faite, très naturellement ! Sa sincérité et sa diction me touchent particulièrement.

    BBB – Lucienne Renaudin-Vary a sorti il y a quatre ans un album consacré à Piazzola. Pouvons-nous rêver d’un projet musical avec vous deux, avec le tango comme fil conducteur ?

    OP – Ce projet existe! Et  Nous serons en concert pour une date exceptionnelle le 15 juin au festival de Saint-Denis !

    BBB – 2025 marque les 20 ans de votre ensemble Pulcinella Orchestra. Quel bilan pouvez-vous d’ores et déjà faire de cette aventure musicale. Qu’avez-vous prévu pour fêter cet anniversaire ?
    OP – Que d’aventures en 20 ans ! Et en même temps notre premier concert aux Flâneries Musicales de Reims puis dans  la petite église baroque de Cordon semblent avoir eu lieu hier ! Je suis très fière d’avoir pu mener à bien quelques uns de nos rêves, d’avoir travaillé avec passion sur le répertoire baroque et pré-classique avec violoncelle concertant et d'avoir partagé nos découvertes de répertoires avec un large public. La liberté que nous cultivons nous permet d’avoir le privilège de choisir nos sujets et de se choisir, ce qui est un grand luxe même si cette d’éducation exige un immense travail. Nos enregistrements sont les témoins et les pépites semées sur le chemin de nos recherches. 

    BBB – Un dernier mot au sujet de votre violoncelle, volé en septembre dernier puis retrouvé quelques mois plus tard, à votre grand soulagement. Comment va-t-il ? Est-ce toujours le grand amour ?
    OP – Oui, un amour peut-être encore plus fort car le cambriolage a été un traumatisme que je ne souhaite à personne de vivre.

    BBB – Merci, Ophélie.
    OP – Merci à vous.

    Ophélie Gaillard, Cello Tango, Aparté, 2025
    https://www.ophelie-gaillard.fr
    https://www.facebook.com/opheliegaillard.cello
    https://www.instagram.com/ophelie.gaillard
    https://apartemusic.com/fr/album-details/cello-tango

    Voir aussi : "Ophélie Gaillard sous les auspices de Ginastera et Piazzolla"
    "Histoires de tangos par Lucienne Renaudin Vary"

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  • Ophélie Gaillard sous les auspices de Ginastera et Piazzolla

    Ce sont des histoires de tangos que nous propose Ophélie Gaillard dans son dernier double album, Cello Tango. Voilà qui peut paraître surprenant de la part d’une violoncelliste abonnée au répertoire classique, que ce soit Fauré, Bach, Chopin ou Brahms. C’est par contre oublier que la musicienne s’intéresse à la création contemporaine depuis des années et ne dédaigne pas faire des passerelles entre les différents genres.

    Ophélie Gaillard confie que l’idée de ce projet vient de son idée de mettre en lumière le répertoire du compositeur argentin Alberto Ginastera (1916-1983), présent dans plusieurs œuvres, La Puneña n°2 op.45, La Pampeana n°2 op. 21 et deux chansons (Canciones op. 3).

    Commençons donc avec ces œuvres dont le modernisme, certes sombre ("Harawi", Puneñas n°2), pourra désarçonner dans un opus consacré au tango. Ophélie Gaillard offre une entrée passionnante dans l’œuvre du compositeur argentin relativement peu connu dans nos contrées. On ne taxera pas la musicienne de facilité. Alberto Ginastera mérite cependant que l’on se penche sur son œuvre. Il a su s'inspirer de la musique de son pays tout en l’ancrant dans la modernité, avec des rythmes carnavalesques à la fois endiablés et désespérés menés par une Ophélie Gaillard solide et et expressionniste ("Wayno Karnavalito", Puneñas n°2). Plus mystérieuse encore est la Pampeana n°2, avec son court mouvement Lento rubato, précédant un Allegro au rythme de tango revisité et fiévreux. La musicienne qui se met au service d’un compositeur disparu il y a plus de 40 ans et, pourtant, tellement actuel ! Une nouvelle preuve s’il en est avec le pathétique Lento ed esaltato, en forme de chant funèbre. N’est-ce pas l’Argentine abîmée par la dictature militaire des années 60 à 80 qui s’exprime ? Alberto Ginastera a d’ailleurs vécu la censure puis l’exil. Le court Allegro vivace vient clore cette Pampeana, un mouvement sombre mais qui se veut aussi un appel à la vie et à la liberté. Comment rester indifférent au travail et à l’art d’un musicien argentin contraint de suivre de loin les affres de son pays ? Nahuel di Pierro vient interpréter dans le second CD deux chansons des Canciones op. 3 d’Alberto Ginastera. La nostalgie et la mélancolie cachent mal mal la douleur du déchirement natal (Canción al árbol del olvido), même si le désespoir ne peut se cacher trop longtemps (Canción a la luna lunanca).

    La danse la plus sensuelle et en même temps la plus existentielle qui soit

    Le tango, la danse la plus sensuelle et en même temps la plus existentielle qui soit, est représentée dignement par Astor Piazzolla. Inévitable. L’album rassemble des standards de tangos du célébrissime compositeur. Ophélie Gaillard aurait eu bien tort de ne pas s’en emparer, que ce soit Milonga for Three, Fuga y misterio derrière lequel se cachent les influences de Bach, le délicat Viage de bodas ou encore le désormais classique air de María de Buenos Aires, "Yo soy María", interprété avec conviction et tempérament par Inès Cuello. L’auditeur découvrira sûrement ce singulier titre de Piazzolla qu’est Vayamos al diablo, faisant se rejoindre tango traditionnel, rythmiques traditionnelles et facture moderne. Il faudra tout autant s’arrêter sur l’ambitieuse pièce Las Cuatro erstaciones Porteñas : Otoño porteño. Ces Estaciones porteñas constituent une suite en quatre parties, appelées "Saisons" – été, printemps, automne et hiver. Une œuvre réaliste et un hommage à Buenos Aires par le génie argentin. 

    Piazzola est présent dans le second disque du double album, avec le magnétique Milonga sin palabras, l’irrésistible et sensuel Regreso al amor, le sombre La Muerte del Angel et le désormais classique Oblivion, arrangé par William Sabatier et qu’interprète Agnès Jaoui.

    Hormis Ginastera et Piazzolla, on retrouvera dans ce convaincant opus de tangos des œuvres d’autres compositeur et compositrices. L’enregistrement débute d’ailleurs avec le pianiste argentin Osvaldo Pugliese (1905-1995) avec sa Negracha arrangée par William Sabatier.

    Le Volver d’Alfredo Gardel et d'Alfredo Le Pera est présent, comme de juste, mais singulièrement sans ses paroles, ce qui permet de s’arrêter sur la qualité de la composition musicale – et en particulier sur le dialogue entre le violoncelle d’Ophélie Gaillard et le bandonéon de Juanjo Mosalini.

    L’auditeur ou auditrice découvrira sans doute la compositrice Rosita Melo (1897-1981), présente dans l’album avec un de ses airs, la séduisante et mélancolique valse Desde el alma. Une autre compositrice a les honneurs de l’enregistrement, Mercedes Sosa (1935-2009). Celle que l’on surnommait "La Negra" est connue en Argentine comme chanteuse s’intéressant au folklore de son pays. Elle est présente dans l’album dans une de ses pièces, La Zafrera, ici interprétée en instrumental avec le violoncelle vibrant et vivant d’Ophélie Gaillard.  

    Dernière découverte de ce côté de l’Atlantique, celle de Julián Plaza (1928-2003), homme à tout faire du tango, proche d’Osvaldo Pugliese, musicien admiré, bandonéoniste, arrangeur génial, chef d’orchestre et ici compositeur. Avec Nocturna, arrangé par Juanjo Mosalini, il suit les pas de Piazzolla, mais tout en gardant son identité propre. Cette pièce séduit par sa liberté, son espièglerie mais aussi son attachement aux rythmes et musiques traditionnelles argentines.    

    L’album ne pouvait se terminer que par un standard – avec un grand "S" –, à savoir La Cumparsita de Gerardo Matos Rodríguez. Quelques coups de talons rythmés pour saluer ce programme argentin, séduisant et revivifiant ! Merci, Ophélie Gaillard, qui répondra très prochainement et en exclusivité, aux questions de Bla Bla Blog !

    Ophélie Gaillard, Cello Tango, Aparté, 2025
    https://www.ophelie-gaillard.fr
    https://www.facebook.com/opheliegaillard.cello
    https://www.instagram.com/ophelie.gaillard
    https://apartemusic.com/fr/album-details/cello-tango

    Voir aussi : "Histoires de tangos par Lucienne Renaudin Vary"

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  • La Marseillaise des Ivrognes

    Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Marseillaise des Ivrognes. Il sera visible les jeudi 22 mai, dimanche 23 mai et mardi 27 mai. Soirée débat à l’Alticiné le lundi 26 mai à 20H30.

    Une équipe de tournage parcourt les routes et les villes d’Espagne sur les traces du voyage clandestin entrepris par un groupe de jeunes ethnomusicologues italiens qui, au cours de l’été 1961, a collecté des chants populaires de résistance au franquisme et une mémoire orale. Leur publication est censurée par le régime franquiste, qui l’appelle "La Marseillaise des ivrognes". À chaque étape, chaque rencontre, chaque mémoire, une nouvelle chanson.

    Ce road-movie temporel réactualise le passé en dessinant une géographie émotionnelle et politique d’un territoire où les blessures restent ouvertes.

    La Marseillaise des Ivrognes, documentaire espagnol de Pablo Gil Rituerto
    Titre original : La marsellesa de los borrachos, 96 mn, 2025
    D’après le roman d’Aharon Appelfeld
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1565
    https://www.tangente-distribution.net/films-3/la-marseillaise-des-ivrognes

    Voir aussi : "Comment Devenir Riche (Grâce à sa Grand-Mère)"

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