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  • Soleils

    Voilà un album qui vient vous cueillir à froid et qui est à placer parmi les belles surprises du moment. Le compositeur libano-français Wassim Soubra propose, avec Il vento, un voyage se jouant des frontières, entre classique, contemporain et world music.

    Accompagné de Julie Sevilla-Fraysse au violon, de Khaled El Jaramani à l’oud et Henri Tournier à la flûte, Wassim Soubra, également au piano, ouvre grand un univers musical allant de l’Orient à l’Occident.  

    Il y a du soleil dans cet album de huit titres instrumentaux (Réfractions), du soleil mais aussi des images. C’est en vérité un beau "film" que nous propose le compositeur dont l’influence de Georges Delerue paraît tomber sous le sens (Fluctuations, Alizé). Le son de l’oud de Khaled El Jaramani vient apporter ce souffle et cette lumière méditerranéenne (Azur, Anima), rappelant les origines moyen-orientales de Wassim Soubra qui a quitté son pays en 1974, alors qu’éclatait la guerre civile.

    Une vraie bande originale de film !

    Le musicien connaît très bien le classicisme, que ce soit Bach ou Debussy dont il s’inspire pour ses compositions subtiles et aux riches couleurs (Le pêcheur solitaire). On saluera tout autant le travail de mélodiste de Wassim Soubra (Alizé, Le pêcheur solitaire) qui s’est entouré de musiciens apportant leurs couleurs et leurs sensibilités. On pense à la flûte magique d’Henri Tournier et le violoncelle néo-romantique de Julie Sevilla-Fraysse.

    Aucune fausse note dans ces huit titres dominés par la nostalgie (Anima) mais aussi la volonté de faire se rejoindre des cultures que l’on pense à tort comme irréconciliables. Wassim Soubra prouve le contraire. L’auditeur ou l’auditrice verra dans cet opus un livre d’images… musicales, que ce soit cette délicate rose d’un jardin du sud (La rose), les éclats de lumières du soleil méditerranéen (Réfractions), le ciel d’été (Azur) ou encore le vent (Il vento). Une vraie bande originale de film !  

    Une vraie et belle révélation que cet album incroyable, à écouter les jours de spleen.  

    Wassim Soubra, Il Vento, 2025
    https://www.instagram.com/wassim_soubra
    https://bfan.link/alize-1

    Voir aussi : "Melting-Pop"

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  • Des femmes sans influence

    Jolie découverte que ce roman américain de Jane Smiley, sorti en 2022 et publié en France l’an dernier chez Rivages, sous le titre Un métier dangereux.

    Ce métier dangereux  c’est d'abord celui pratiqué par Eliza Ripple à Monterey en Californie. Nous sommes en 1851. Eliza est prostituée depuis la mort de son mari. Or, paradoxalement, elle vit cette "reconversion" dans un bordel tenu par Madame Parks comme une chance. Son mariage se passait mal. Après avoir été séparé de ses parents, elle était malmenée par son époux, si bien que sa nouvelle vie apparaît en comparaison, et paradoxalement, bien plus douce. Elle rencontre Jean, prostituée comme elle, mais cette fois dans un établissement réservé aux femmes. Les deux femmes deviennent amies au moment où un premier meurtre de prostituée a lieu. Puis un second… Eliza et Jean mènent l’enquête. 

    Les atouts de ce policier

    Ce roman vraiment intéressant même thriller et réflexion sociale, le tout avec deux héroïnes prostituées, très courageuses pour ne rien gâter. Voilà les atouts principaux de ce policier étonnant qui prend le temps de s'écouler, avec singulièrement peu de violences - si l'on excepte la découverte de corps. On est dans un western finalement assez méditatif, tout en restant très réaliste. 

    Jane Smiley ne cache pas que pour ce roman, elle s’est solidement documentée afin de rendre le récit le plus réaliste possible. C’est simple : on se croirait dans la Californie précédant de dix ans la Guerre de Sécession. C’est une Amérique déchirée qui cohabite tant bien que mal, violente et impitoyable envers les gens de couleur et les femmes – car le "métier dangereux", ici, est en réalité celui de "femme".

    Les meurtres sont les enjeux de ce roman qui se termine avec la résolution des crimes, bien sûr. Mais là n’est pas l’essentiel. Ce qui intéresse l’autrice américaine ce sont ces deux héroïnes attachantes et plus particulièrement la condition féminine. La prostitution semble être paradoxalement moins un problème qu’une solution, si l’on pense à la nouvelle liberté dont jouit Eliza. Lorsque Jane Smiley parle des clients de la jeune prostituée, elle le fait avec détachement, sans vulgarité, sans cacher que le danger est quotidien.

    Un métier dangereux refuse les scènes d’action et même l’enquête pointilleuse pour s’attacher aux personnages, à leurs habitudes, aux longues ballades mais aussi aux réflexions sur la place de ces dames dans la société américaine. Souvent cantonnée à des rôles secondaires dans les westerns, la figure de la prostituée devient un personnage particulièrement révélatrice.  

    Jane Smiley, Un métier dangereux, éd. Rivages Poche, 2024, 333 p.
    https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/un-m%C3%A9tier-dangereux-9782743662387

    Voir aussi : "Du froid à la lumière"

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