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  • Roots & Blues Attitude

    Avec Lone Wolf & Rice Fab, nous voilà dans le blues, un blues typique (que l'on pense au morceau Going Down My Dusty Road) : les routes poussiéreuses, le soleil, la chaleur, la moiteur et aussi la mélancolie.

    C’est à un duo français, nantais plus précisément, en l'occurrence le groupe Lone Wolf & Rice Fab, que l’on doit cet album acoustique peu avare en guitare sèche, avec l’harmonica inspiré de Rice Fab et la voix éraillée et convaincante de Lone Wolf.

    La douleur fait pleinement partie de ces chansons venues tout droit de la culture afro-américain, non sans ses superstitions (Devil At My Backdoor). Plongée dans dans la réalité du sud des States, des gens de peu, des oublié.e.s à la vie rude (No More Water), trouvant un peu de salut dans une musique vivante. Il y a jusqu’aux paysages qui semblent se dérouler sous nos yeux. C’est simple : on est à bord d’un tacot bringuebalant, sentant le diesel et la poussière (Crossroad Sign). 

    On est à bord d’un tacot bringuebalant, sentant le diesel et la poussière

    Un voyage mais qui est aussi une allégorie de la vie (Story Of A Man). On saluera la puissance de la voix rocailleuse de Lone Wolf, toujours sur le fil, sachant se faire douce parfois (Last Night Dream).

    L’esprit de Robert Johnson plane sur cet album venant pourtant de nos latitudes et mené par le duo nantais Thierry Gautier et Fabrice Leblanc.

    L’amour n’est pas absent (Nobody But You) dans l’opus, mais cet amour peut aussi être cruel. C’est la fille qui se crapahute avec un dealer (My Baby’s Gone With The Dealer), c’est la mort déchirante de sa chère mère (Goodbye Mama), lorsque ce n’est pas l’ennui et la déshérence (What Are We Gonna Do, I Don’t Know). Il reste cependant, dans cette vie dure, une musique éternelle, le blues (Hey Mr Blues, Searching’ Blues). Amen.

    Lone Wolf & Rice Fab, Rock'n'hall / Dixiefrog, 2025
    https://www.instagram.com/dixiefrogrecords
    https://www.facebook.com/dixiefrogrecords
    https://rocknhall.bandcamp.com/album/lone-wolf-rice-fab

    Voir aussi : "Fatbabs, entre Bretagne et Caraïbes"

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  • En sortant de l’école

    Derrière le titre J’aurai ta cendre, le premier album de la soprano Parveen Savart (Initiale, le label du Conservatoire de Paris), se cache un programme de mélodies françaises de la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Une sacrée entrée en matière pour la chanteuse qui s’offre pour son démarrage en studio un délicat écrin composé de chansons rares et qui font partie du panthéon personnel de Parveen Savart. Précisons que l’enregistrement est le résultat d’un appel à projets du label Initiale, qu’a donc remporté la chanteuse dans le cadre de son mémoire de Master. Pour l’opus, elle est accompagnée de Frédéric Rubay et d’Anna Giorgi au piano et de Maya Devane au violoncelle.

    Un  mot encore sur le titre. J’aurai ta cendre reprend la dernière phrase d’un des poèmes de Pierre Peuchmaurd (1948-2009), un auteur adapté en musique par le compositeur Arthur Lavandier (né en 1987).

    On peut être reconnaissant à Parveen Savart de nous proposer un éventail varié et sensible de compositeurs passionnants et parfois peu connus, à l’instar de Maurice Delage (1879-1961). "Madras", l’un de ses Quatre Poèmes hindous, illustre son goût pour l’ailleurs et pour sa musique orientalisante, un attrait largement partagé à l’époque – nous sommes en 1912. Maurice Delage ouvre et conclue l’album. Choix intelligent pour mettre en avant un compositeur rare épousant à la fois le néoromantisme français, l’exotisme mais aussi la modernité. 

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse

    On ne sera pas surpris de retrouver des compositeurs célèbres, à l’instar de Claude Debussy, quoique dans des morceaux méconnus (Ariettes oubliées, "C’est l’extase langoureuse", "L’ombre des arbres", "Spleen", l’onirique Apparition), Nadia Boulanger (Versailles), Francis Poulenc (Métamorphoses, "C’est ainsi que tu es", le faussement badin Banalités et l’extrait des Fiançailles pour rire, "L’adieu en barque"), Maurice Ravel (l’onctueux et sucré Shéhérazade, "L’indifférent"). Parlons aussi de Louis Aubert (l’un des Six Poèmes arabes) et André Caplet (une des Cinq Ballades françaises).

    Parveen Savart sait allier tension et délicatesse dans le poignante mélodie de Joseph-Guy Ropartz (1864-1955), Ceux qui, parmi les morts d'amour, adaptation sombre d’un hommage à "Ceux qui, parmi les morts d'amour, / Ont péri par le suicide… / La fleur des damnés de l'amour".

    Nous parlions d’Arthur Lavandier, présent dans quatre œuvres. Aux sombres et expressifs La nuit revient, Le nord est là et Sur la plage vient répondre le singulier, poétique et naturaliste Grand oiseau métronome qui vient en résonnance à cette étrange chanson Les Hiboux de Déodat de Séverac, chantre d’une musique plongeant ses influences dans le folklore régional. Ses Hiboux illustrent l’attachement du "musicien paysan" à la nature et à la campagne.

    Nadia Boulanger est la seule compositrice de l'opus. Parveen Savart a choisi une de ses mélodies, Versailles, écrite sur un poème d'Albert Samain. Elle y insuffle une douce nostalgie et une pudique mélancolie : "Ô Versailles, par cette après-midi fanée, / Pourquoi ton souvenir m’obsède-t-il ainsi ?

    On est enfin ravis de trouver Louis Aubert, compositeur aussi rare qu’important dans un délicat Poème arabe ("le mirage"). Simplicité poétique et expressivité se combinent dans une œuvre romantique et contemplative pleurant un mirage amoureux et vain.  

    De sacrées belles découvertes, et d’une chanteuse à surveiller et de compositeurs à découvrir. Bientôt, Bla Bla Blog proposera une interview exclusive de Parveen Savart,

    Parveen Savart, J’aurai ta cendre, Mélodies françaises d’hier à aujourd’hui,
    Frédéric Rubay (piano), Maya Devane (violoncelle) et Anna Giorgi (piano), Initiale, 2025

    https://www.conservatoiredeparis.fr/fr/medias/publication/jaurai-ta-cendre 
    https://parveen-savart.com

    Voir aussi : "Une pépite nommée Jaëll"

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