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  • La plus belle histoire d’amour de Nicole Rieu

    Avec son nouvel album Et la vie coulait, Nicole Rieu est de retour en 2023 après un grand et riche parcours dans les années 70 et 80 (une participation à l’Eurovision en 1974 avec "Et Bonjour à Toi l’Artiste", une série de tubes tels que "Je suis» , "Ma Maison au bord de l’Eau", "Je m’envole" , "En courant" ou "La goutte d'eau", Grand Prix de l’Hexagone d’Or au Midem 1980), sans compter une participation à la Tournée Âge Tendre et Tête de Bois en 2012.

    Observatrice, sage, engagée, mémoire vivante de la chanson, artiste moderne, philosophe : les qualificatifs ne manquent pour qualifier celle qui se pose en observatrice attentive et en contemplatrice de la vie et du temps qui passe. "Et la vie coulait / de jour en jour / De dune en dune", chante-t-elle par exemple dans "Et la vie coulait", repris en chœur sur la toute dernière piste. Nicole Rieu pose un regard introspectif et plein de sagesse sur son existence et sur le temps qui lui reste ("Et me voilà aujourd’hui près de la rive").

    Un temps qu’elle met à profit pour oser l’engagement et rappeler notamment de et belles grandes figures contemporaines. Luther King, Jean Jaurès, Mère Teresa, Angela Davis, Aretha Franklin ou Louise Michel sont les héros de cette formidable chanson à la gloire de ces voix, dont "nous sommes les héritiers" ("Les héritiers", en duo avec Frédéric Bobin).

    Preuve de l’engagement intact de Nicole Rieu, elle adapte un large extrait "Des œillets rouges" de Louise Michel : "Aujourd'hui va fleurir dans l'ombre / Des noires et tristes prisons. / Va fleurir près du captif sombre, / Et dis-lui bien que nous l'aimons. / Dis-lui que par le temps rapide / Tout appartient à l'avenir ; / Que le vainqueur au front livide / Plus que le vaincu peut mourir."

    Engagement encore avec "Les baleines et les coquelicots", qui est aussi un hymne à la nature, qu’elle soit brute ou plus délicate, sur une musique de Julien Rieu de Pey, dont Bla Bla Blog avait chroniqué le premier album. 

    "Vous m’avez manquée"

    Engagée dans des combats actuels, notamment pour les réfugiés ("Sa poupée de chiffon"), Nicole Rieu sait aussi se faire contemplative, poète, rêveuse ("Mardi sous la pluie"), mais aussi romantique. Il a-t-il encore de l’espoir, se demande la chanteuse dans "Autant te dire" ? Un titre qui est celui sur un couple amoureux et vieillissant ensemble. "On a passé le cap de la folle espérance / Si le temps nous rattrape c’est la chance".

    Tout aussi personnel, "La vallée" est un titre nostalgique ("Il a disparu mon village"), dans lequel l’artiste chante son immuable attachement à sa vallée malgré le modernisme galopant et souvent destructeur. Encore plus fragile et délicate, Nicole Rieu parle, dans "Le temps d’un soupir", de la mort, avec tendresse et un détachement tout stoïque, sur le son "d’une fugue ou d’un prélude". L’ailleurs existe-t-il, se demande l’artiste ? Qu’importe. L’instant est précieux en attendant la mort ("Ne pas la retenir / Même si le temps s’étire").

    L’auditeur sera sans doute surpris de constater l’art de la composition toujours intact, à l’instar "Des chicanes", plus rock, plus rugueux. Et tout aussi engagé et moderne (avec un bel hommage à Greta Thurnberg), avec finesse, et sans l’ostentation de beaucoup d’artistes actuels. "Comment on n’a pu se laisser faire ?" se demande en conclusion Nicole Rieu.

    Oui, Nicole Rieu reste à la fois toujours actuelle et bien consciente des traces artistiques qu’elle a laissées. "Comme vous j’ai écouté / Ce printemps inventé / D’un élan sincère / De nouveaux repères", chante-t-elle dans  "Le printemps vin(g)t". Une confession et un vrai chant d’amour pour son public. "Vous m’avez manquée", comme elle le dit avec sincérité.       

    Nicole Rieu, Et la vie coulait, Inoüie Distribution / MAD, 2023
    https://nicolerieu.com
    https://www.facebook.com/rieunicole
    https://www.instagram.com/explore/tags/nicolerieu

    Voir aussi : "Grand vent pour Julien Rieu de Pey"
    "Du tempérament"

    Photo @Thierry Rajic

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  • Éternelle et musicale Norvège

    "Qu’est-ce que le hardingfele ?" me demanderez-vous sans doute. Il s’agit d’un violon doté de cordes sympathiques. En Norvège, le hardingfele est l’instrument roi. Il est à l’honneur dans l'album Chant et hardingfele, proposé par Ocora, mettant à l’honneur des chants traditionnels venus de ce pays de Scandinavie, joués ici par Tore Bolsad et Vidar Underseth.

    Poèmes, chants de bergers, comptines ("Halt Halvord"), déclarations d’amour (Kari, kari"), airs connus ("Rothnheims – Knut"), berceuses, ballades ("Ja, e huksa vel ei gong"), psaumes ("Store Gud og frelsermand") ou danses populaires ("Hei, so dansa jenta mi", "Comme elle danse, ma fille"), constituent le cœur de cet album enregistré il y a plus de vingt ans. On  peut remercier Radio France d’avoir eu l’idée de le proposer en réédition cette année.

    La simplicité apparente de ces morceaux ("Brureslått etter Peder Straumen") n’enlève en rien leur délicatesse et leur profondeur ("Nattergalen"), ni à cette nostalgie affleurant dans chaque morceau. Il n’y a qu’à écouter le bref et amoureux "Sørg aldri du min pike" ou encore ce chant a capella, "Hvad er det godt at lande", se perdant dans une déambulation mystique. L’auditeur sera évidemment sensible à ces chansons pour l’amoureux bientôt de retour ("Rettno kjeme kult’n tå fjette", "Tout à l’heure il viendra") ou ces délicieuses chansons pleines de simplicité ("Det sprang ein liten gut", "Le petit garçon a couru"). 

    L’auditeur français découvrira un répertoire riche dont les origines se perdent dans la nuit des temps 

    L’auditeur français découvrira très certainement un répertoire riche dont les origines se perdent dans la nuit des temps. Il faut se laisser bercer dans cet opus pour en apprécier toute la saveur. Les airs et chants sont courts (d’environ vingt secondes à un peu plus de trois minutes) et proposent aussi bien des danses traditionnels ("Springar etter Peder Straumen") que des chansons en norvégien qui savent nous toucher, à l’instar du magnifique et amoureux "Kari, Kari", interprété par Kristin Gulbrandsen, capable de nous saisir, y compris dans sa concision ("Liten va guten", "Kitte, kitte").

    On sera touché par la maîtrise vocale autant que la justesse des interprétations de Kristin Gulbandsen (le vocal et nu "Store Gud og frelsermand"), autant que par cette impression d’assister à la renaissance d’un répertoire qui nous parvient jusqu’ici.  

    Et si l’on parlait de singulière modernité, y compris dans l’interprétation ? Que l’on pense au "Springar av Vidar Underseth" ou aux violons gémissants de cet étonnant "Lyrdarlått etter Ola Okshovd". La musique traditionnelle vient souvent faire écho aux recherches contemporaines (la danse "Heimreisa"). La spécificité du son du hardingfele est frappant dans cette marche des noces ("Brureslått etter Abraham Melvaer"). D’ailleurs, plusieurs morceaux évoquent des spelemann connus en Norvège et parfois contemporains – Knu B. Sjåheim, Gabreil Reed, Johannes Holsen ou Torleiv Bolstad.  

    À travers cet album, c’est tout un patrimoine qui donne à se faire écouter. C’est aussi un hommage aux artistes, connus ou anonymes, qui ont permis à tout un pan de cette musique traditionnelle et populaire d’arriver jusqu’à nous.   

    Chant et hardingfele, avec Kristin Gulbrandsen (chant), Ole Aastad Bråten (cithare langeleik), Tore Bolstad (violon hardingfele) et Vidar Underseth (violon hardingfele), Ocora, 2023, 
    https://www.radiofrance.com/les-editions/disque/norvege-chant-et-hardingfele

    Voir aussi : "Loïe Fuller sur les pas de Salomé"

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  • Love Tokyo with Lizzy Ling

    C’est une chanson d’amour à Tokyo et au Japon que nous propose Lizzy Ling dans son dernier single ,"Tokyo". Elle en a d’ailleurs réalisé le clip – remix et dessins inclus. Cette chanson a été écrite lors de ses tournées japonaises et sortie sur sur premier album solo, Un tigre dans le bungalow.

    La chanson française de Lizzy Ling se pare de couleurs, d’électro et de joie de vivre. Le tout par une artiste bien française mais qui, comme le dit une autre chanteuse, ne sait pas choisir : "Je parie qu’à Tokyo / on connaît pas le Trocadéro / De Paris à Tokyo / Je parie qu’à Paris / On aime trop le Wasabi / De Tokyo à Paris".

    À moins que Lizzy Ling ait décidé de partager son cœur entre les deux pays. Et on peut la comprendre.

    Lizzy Ling, Tokyo, 2023
    https://www.lizzyling.com
    https://www.facebook.com/lizzylingmusic
    https://www.instagram.com/lizzylingmusic

    Voir aussi : "Sophie le Cam est hype"

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  • La vieille femme et la mort

    Lorsque le Japon se pique de cinéma SF et d’anticipation, cela peut donner ça : Plan 75, un terrible et subtil drame d’anticipation qui donne le frisson autant qu’il interroge sur notre avenir.

    Dans un avenir proche, le Japon doit faire face au vieillissement de sa population, comme d’ailleurs beaucoup de pays occidentaux. Une solution officielle est trouvée : permettre aux personnes de plus de 75 ans de se faire euthanasier, moyennant finance et un accompagnement sur mesure.

    Michi, une vieille dame dont la vie est devenue absurde et sans intérêt depuis qu’elle a perdu son travail, prend contact pour abréger ses jours.  Pendant ce temps, Hiromu, un jeune fonctionnaire affecté à ce "Plan "75" commence à avoir des doutes lorsque réapparaît un lointain oncle perdu de vue qui cherche lui-même à mourir. Il y a aussi Maria, cette jeune recrue chargée d’accompagner les personnes âgées pour leur dernier voyage. Toutes ces personnes vont finir par se croiser et s’interroger sur ce programme, comme sur leur propre existence. 

    Voilà un film de SF à la fois d’une grande subtilité et d’une grande force 

    Les passionnés de cinéma et cinéphiles verront sans doute a priori dans cet étonnant film de SF japonais, mais coproduit en France, en Philippine et au Qatari, une lointaine influence du côté du désormais classique Soleil Vert. Un problème démographique insoluble, une solution radicale pour y résoudre et des personnages pris au piège de leur environnement. La comparaison s’arrête pourtant là.

    La réalisatrice Chie Hayakawa choisit une voie moins spectaculaire qu’intimiste pour aborder ce sujet. Dans Plan 75, la caméra suit les personnages au plus près, sans misérabilisme mais avec une puissance incroyable. Le spectateur français verra dans les premières scènes avec Michi, au travail dans un hôtel malgré son âge, un clin d’oeil involontaire à l’actualité récente sur les retraites. La mort plane sur tous ces personnages, sans qu’elle soit réellement montrée – à l’exception des vingt dernières minutes.

    Et l’humanité derrière tout ça ? Elle prend forme grâce aux regards de la vieille dame, aux hésitations du jeune fonctionnaire, aux non-dits avec son oncle qu’il accompagnera jusqu’au bout et à ces moments brefs mais essentiels : la scène bouleversante du bowling, la préparation du repas de Hiromu avec son oncle ou la chanson interprétée par les amies de Michi.

    Voilà un film de SF à la fois d’une grande subtilité et d’une grande force qui ne peut que nous interroger sur les problèmes éthiques de l’euthanasie comme de son utilisation.

    Plan 75 sera proposé par les Cramés de la Bobine, à l'Alticiné de Montargis le 14 mai 2023 à 14 heures, dans le cadre du Week-End japonais (les 13 et 14 mai 2023).

    Plan 75, drame SF japonais, philippin, français et qatari de Chie Hayakawa, avec Chieko Baishō, Hayato Isomura, Stefanie Arianne, Taka Takao et Yūmi Kawai, 2022, 112 mn
    https://www.unifrance.org/film/54896/plan-75
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1329

    Voir aussi : "Retenez-moi ou je fais un malheur"
    "Ennio Morricone, une vie filmée et en musique"  

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  • Sans modération

    Au départ, Les Gouttes de Dieu est une série de mangas de Tadashi Agi et  Shū Okimoto. En tout, 70 tomes ont été publiés, formant un cycle inattendu autour du vin et de l’œnologie. Sort en ce moment l’adaptation télé de ce manga. La série créée par Quoc Dang Tran célèbre aussi les liens forts et passionnés entre la France et le Japon.  Première entorse de cette version filmée des Gouttes de Dieu, les scénaristes ont choisi une Française – et non pas un Japonais, comme dans le manga d’origine.

    Camille Léger, jeune Parisienne, ex petite génie en œnologie, est en froid avec son père depuis des années, lorsque ce dernier l’appelle de Tokyo pour réclamer sa présence. L’homme est très malade. Lorsque sa fille accepte de le rejoindre, il vient tout juste de mourir. Au Japon, l’ouverture du testament, ayant en jeu un superbe appartement tokyoïte de plusieurs millions d’euros et surtout une collection de grands crus unique au monde, prévoit une clause inattendue : la fortune d’Alexandre Léger reviendra soit à sa fille, soit à son fils spirituel, Tomine Issei, au terme d’un concours de dégustation de vin en trois manches. Or, ce Japonais a un palais exceptionnel, tandis que Camille a fait une croix définitive sur l’œnologie. 

    Comment rattraper le temps perdu et renouer avec son passé

    Les deux premiers épisodes des Gouttes de Dieu, passionnants de bout en bout, indiquent clairement l’enjeu de ce testament d’un excentrique : comment rattraper le temps perdu et renouer avec son passé. Le cœur de la série, c’est bien sûr le vin, et en particulier les crus français.

    Cette création internationale fait une série de va-et-vient entre la France et le Japon. La fortune de l’œnologue et créateur d’un guide des vins renommé parvient à être – presque – secondaire dans une histoire qui allie astucieusement liens familiaux, passions réfrénés (soit par Camille, soit par la mère et le grand-père de Tomine) et plongée dans le milieu de la viticulture (avec mention spéciale pour Gustave Kervern, en propriétaire de domaine faussement bourru et vrai sensible).

    Les deux premiers épisodes campent efficacement l’héroïne, d’abord fâchée à mort avec son père, avant de trouver dans son exil au Japon une raison d’espérer.

    À partir du deuxième épisode, a lieu la formation accélérée pour permettre à Camille de retrouver ses connaissances, ses réflexes mais aussi ses goûts. Pour cela, les créateurs de la série ont opté pour les mêmes idées que les mangas : faire de la dégustation un voyage intérieur où se mêlent images, sensations et rêves éveillés.    

    Une série à déguster sans modération.*

    Les Gouttes de Dieu, une mini-série dramatique américano-franco-japonaise de Quoc Dang Tran, avec Fleur Geffrier, Tomohisa Yamashita, Stanley Weber Gustave Kervern et Cécile Bois, saison 1, 8 épisodes, 2023, Apple+, France Télévision
    Tadashi Agi & Shu Okimoto, Les Gouttes de Dieu, tome 1, éd. Glénat, 2008, 240 p.
    https://www.glenat.com/les-gouttes-de-dieu/les-gouttes-de-dieu-tome-01-9782723463409
    https://www.hulu.jp/static/drops-of-god
    https://www.francetvinfo.fr

    Voir aussi : "La cavalière du désert" 
    "Retenez-moi ou je fais un malheur"

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    * L'alcool est à boire avec modération

  • Le touriste

    roman,confrérie,livre,polar,espionnage,olen steinhauerLe touriste c’est Milo Weaver – ou plutôt c’était Milo Weaver. Cet agent secret nomade a en effet posé ses valises à New York après une mission périlleuse un certain 11 septembre 2001 à Venise. Cadre pour la CIA et père de famille, il retrouve par hasard le Tigre, un tueur à gage qu’il a poursuivi pendant des années.

    Avant de se suicider, son ancien ennemi lui fait des révélations sur le fonctionnement tortueux de la CIA et du Tourisme. Milo retrouve son ancien travail, à son corps défendant. Roman d’espionnage « post-11 septembre », Le Touriste nous parle d’espionnage, de manipulations géopolitiques, de mondialisation mais surtout des frontières fluctuantes entre démocratie, dictature, droit et violence.

    Un roman tortueux, obscur (dans tous les sens du terme) dans lequel les enjeux dépassent autant le lecteur que le personnage principal. À l’antipode des James Bond.   

    Olen Steinhauer, Le Touriste, éd. Liane Levi, 2009, 523 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/06/22/18393915.html
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782867465062-le-touriste-olen-steinhauer

    Voir aussi : "Confessions d'une radine"

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  • Péplum en BD

    Péplum, amour et sexe : voici le trio gagnant à coup sûr. Les éditions Tabou proposent en ce moment le premier tome de sa trilogie Thrace, avec Trif au texte et au dessin, Andrea Celestinio, pour la couleur et Claire Nyman à la traduction.

    Au Ier siècle, au pied du Vésuve, Adriana Pollia, la fille d’un patricien renommé, vit à la campagne, insouciante heureuse. L’enfant a pour compagnon de jeu Cleio, un jeune esclave avec qui elle voue une affection fraternelle. Lorsque son oncle Quintus vient rendre visite à son frère, c’est pour discuter avec lui de l’avenir d’Adriana. Peu de temps plus tard, le Vésuve entre en éruption. Les deux jeunes gens se retrouvent seuls et errent dans la campagne romaine.

    L’érotisme est présent mais jamais appuyé, et les corps s’épanouissent dans des pages aux couleurs chaudes

    Ce qui séduit dans cet opus proposé par les éditions Tabou est l’importance laissée au récit autant qu’à la trame historique : l’éruption de Pompéi, le début du christianisme, la vie des patriciens (on pense au sénateur Marco Apronio Bibulo), sans oublier les jeux du cirque et la condition des esclaves.

    Trif a pris visiblement du plaisir à raconter l’histoire d’un couple séparé, mais dont les retrouvailles – inévitables – vont faire l’objet d’une dernière scène épicée comme il le faut. Adriana est irrésistible pour sa beauté comme pour son caractère intrépide. C’est aussi une figure singulièrement moderne dans une société des plus patriarcale.

    Le dessin de Trif est classique mais particulièrement soigné. L’érotisme est présent mais jamais appuyé, et les corps s’épanouissent dans des pages aux couleurs chaudes. Comme le récit de ce couple se battant contre les préjugés de son époque.  

    Trif,  Thrace, tome 1 : Lupi, Fratres, Amantes (Loups, Frères, Amants),
    éd. Tabou, 2023, 64 p.

    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Libres et affranchies"
    "Sexy Hartmann Book"

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  • L'orgue en héritage

    Puisque Bla Bla Blog n’a peur de rien, parlons musique classique et sacrée avec une nomination récente. Depuis février, Jean-Luc Thellin est le nouvel organiste et titulaire de la Cathédrale de Chartres.

    C’est l’occasion de mettre à l’honneur un instrument rare, qui demande une très grande maîtrise et qui a donné naissance à quelques chefs d’œuvre dans la musique classique et contemporaine.

    Jean-Luc Thellin en est un de ses défenseurs les plus ardents. Lauréat de plusieurs concours internationaux, il se frotte avec talent à un large répertoire, de la musique ancienne à la musique contemporaine, ce qui lui permet d’être invité dans des festivals internationaux en Europe ainsi qu’en Amérique du nord. Parmi ses compositeurs de prédilection figurent – bien sûr – de Jean-Sébastien Bach, mais aussi César Franck et Maurice Duruflé dont il a interprété les œuvres intégrales pour orgue en concert à de nombreuses reprises.

    Ses enregistrements des œuvres de César Franck et de Jean-Sébastien Bach sont distingués par Resmusica, Crescendo, Classiquenews et dans les radios et la presse en Belgique.

    https://www.jeanlucthellin.com
    https://www.cathedrale-chartres.org
    Concerts à venir : le 23 avril à Bienne, Temple du Pasquart (Suisse),
    le 28 avril à Berne, Heiliggeistkirchen (Suisse),
    le 13 mai à Comblain au Pont (Belgique), le 8 juin à Beaufays (Belgique),
    le 13 juin à Trier Dom (Allemagne), le 20 juillet à Saumur (église Saint-Pierre, 49),
    le 23 juillet à Gand, 16H, récital Bach (église Saint Nicholas),
    à 18H, Concert hommage à Joseph Jongen (église des Pères Augustins)
    et à 20H30, improvisation et le 11 août au Mans (Cathédrale, 72)

    Voir aussi : "Guadeloupe classique"

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