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Libres et affranchies

Inguinis, sulfureuse saga historique paru aux éditions Tabou, propose ici une nouvelle plongée dans la Rome du premier siècle avant Jésus-Christ. Mais c’est un univers plus que vivant. Oubliez les manuels d’Histoire ou les péplums policés. Dans Inguinis, les orgies sont vraiment des orgies et les relations entre hommes et femmes, maîtres et esclaves, maris et femmes ou concubines ne s’embarrassent pas de précautions ni de romantisme.

Chrysanthe est une perceptrice, se voyant bien professeure de rhétorique. Sa condition d’esclave est au service de Nicomède, un artisan sculpteur sans envergure. La jeune femme doit avant tout s’occuper d’Artémis, une gamine de presque sept ans, la fille de Nicomède. Spurius, l’amant de Chrysanthe, lui promet que Nicomède acceptera bientôt de signer son affranchissement. Une signature qui tarde trop pour l’esclave qui décide de prendre les choses en main. Une orgie, à laquelle elle se donne bon gré mal gré, lui en donne l’occasion.

Histoire mêlant histoire, antiquité et sexe

Katia Even, auteure de la jolie et érotique bande dessinée de fantasy Le Peuple des Brumes, est aux origines – si l'on peut dire – de cette histoire mêlant histoire, antiquité et sexe. Nicolas Guenet est au crayon et au dessin : un travail pas si évident que cela pour représenter étreintes, corps sculpturaux, orgies, mais aussi décors plus vrais que nature de la Rome du Ier siècle. On peut à ce sujet saluer le gros travail de documentation qui lui a été nécessaire pour dépeindre cette Rome du Ier siècle.

L’histoire – celle d’un précieux papyrus qui décidera du devenir d’une esclave au fort tempérament – compte finalement moins que les déboires amoureux et sexuels de sa protagoniste. De plus, un complot se trame dans les plus hautes sphères du pouvoir, mais aussi dans les ruelles sombres de Rome qui voient disparaître de jeunes enfants.

Ce premier tome des Origines d’Inguinis se laisse lire avec curiosité et prouve, avec Katia Even à la barre, que l’érotisme en littérature et dans la BD se conjugue bien au féminin.   

Katia Even & Nicolas Guenet, Inguinis, Origines, tome 1, Sanguis Mulieris, éd. Tabou, 48 p.
http://www.tabou-editions.com
https://katiaeven.net

Voir aussi : "Mon corps est à moi"
"Butineuse !"

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