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C’est une belle et bonne chanson française que nous propose Magali Michaut, avec son EP, La bulle, de retour après son premier album Impressionniste. Une bulle, certes, mais une bulle qui n’empêche pas l'autrice-compositrice-interprète à la tête bien faite et bien pleine (violoniste classique, thésarde en bio-informatique) d’en sortir pour aller vers le monde – qu’elle a par ailleurs parcouru dans les grandes largeurs.
Ses quatre titres, d’une belle facture combinant chanson française et folk, sont autant de confessions d’une femme qui chante et parle – et qui parle même très bien – de son besoin d’amour, de complicité et de partage d’une bulle de tendresse : "Viens dans mes bras / Y’a rien qui brûle / Viens tu verras / Prends mes lunettes / J’e fais d’la place / Dans mes mensonges / Et mes messes-basses / Je passe l’éponge / Sur mes sornettes." (La bulle)
Droit au cœur, mais toujours avec pudeur
Magali Michaut sait aller droit au cœur, mais toujours avec pudeur, lorsque, par exemple, elle parle de son père et de son absence : "On fait comme si / Comme ci, comme ça / Et je chéris / Ce moment là / Oh t’en vas pas, me laisse pas là" (Reste avec moi).
C’est l’artiste engagée autant que la scientifique qui parle dans son constat amer d’un monde qui ne tourne pas tout à fait rond : "Mais où va-t-on ? / S’interroge le neutron / Mais où va-t-on ? / S’interroge le bozon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le photon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le gluon" (Où va-t-on). On ne manquera pas le clip singulier pour un tel morceau.
L’auditeur ou l’auditrice entrera un peu dans la tête de l’artiste grâce à ces souvenirs partagés, ceux, par exemple, d’une native de Cergy ("Cergy, j’y suis / Cergy, j’y pense / Cergy, j’y vis / Cergy, j’y danse"). On ne quitte jamais vraiment son pays et ce n’est pas Malagi Michaut qui dira le contraire.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Trilogie d’Oslo - Rêves. Il sera visible les jeudi 11 et dimanche 14 septembre à 18h00 et lundi 15 septembre à 14h00 Soirée débat mardi 16 septembre à 20h30
Johanne tombe amoureuse pour la première fois de sa vie, de sa professeure. Elle relate ses émotions dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère lisent ses mots, elles sont d’abord choquées par leur contenu intime mais voient vite le potentiel littéraire. Tandis qu’elles s’interrogent, entre fierté et jalousie, sur l’opportunité de publier le texte, Johanne se démène entre la réalité et le romanesque de son histoire...
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Germaine Acogny, l’essence de la danse. Il sera visible les jeudi 11 septembre à 20h30, vendredi 12 septembre à 14h00 et mardi 16 septembre à 18h00. Soirée débat le lundi 15 septembre à 20 heures 30, avec débat.
En puisant son inspiration dans les danses traditionnelles ouest africaines, Germaine Acogny s’est imposée, au fil de ses cinquante ans de carrière, comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine mais également comme l’une des artistes les plus importantes du continent. À Dakar, où elle a fondé son École des Sables, elle s’applique quotidiennement, à plus de 80 ans, à former une nouvelle génération de danseurs venus de toute l’Afrique et appelée à prendre sa relève.
Les enregistrements de la musique de Ravel sont particulièrement importants en cette année qui marque les 150 ans de sa naissance. De tous les compositeurs français du XXe siècle, il est sans doute celui qui a marqué le plus profondément la mémoire collective et l’admiration des amoureux et amoureuses de la musique classique.
Voilà une preuve supplémentaire avec ce programme pour pianos – au pluriel car Philippe Guilhon Herbert a enregistré cet album sur pas moins de trois instruments distincts, aux sonorités et touchés sensiblement différents. Piano Works (Indésens Calliope) propose un choix d’œuvres, alternant des "tubes" (Pavane pour une infante défunte, Ma mère L’Oye) et des moins connues (ses Valses nobles et sentimentales et le court Prélude en la mineur, M.65).
Mais commençons par le commencement, avec la magnétique Pavane pour une infante défunte. Chant de deuil, ce morceau prend, sous les doigts de Philippe Guilhon Herbert l’aspect d’une consolation et d’un au revoir à peine triste. Au pire, mélancolique, dans toute sa nudité.
Gaspard de la nuit est d’abord une œuvre pour piano de 1908, avant d’avoir été transcrite pour orchestre plus de 80 ans plus tard. On est, avec Philippe Guilhon Herbert, dans l’essence de cette pièce à la fois rêveuse et fantasmagorique. On peut parler de néoromantisme mais aussi d’impressionnisme dans la partie Ondine, illustrant le conte d'Aloysius Bertrand mettant en scène une nymphe des eaux tentant de séduire un homme. Ravel en fait une pièce onirique. Le pianiste s’approprie l'œuvre avec la même délicatesse que la Sonatine, chaque note sonnant avec une grande précision. Le mouvement Modéré est joué avec lenteur, ce que la pianiste Marguerite Long préconisait d’ailleurs. Bien vu. Le Mouvement de Menuet entend moderniser une danse archaïque, non sans nostalgie, donnant à cette partie une atmosphère souriante et presque naïve. Le mouvement Animé qui vient clore la Sonatine a cet aspect pétillant et rythmé, sans esbroufe pourtant, ce qui rend cette œuvre composée entre 1903 et 1905 si attachante.
Ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques
Le tombeau de Couperin est plus connu. Il a été composé en pleine première guerre mondiale, après la participation de Ravel à la terrible Bataille de Verdun qui le laissera blessé. Démobilisé en 1917, le compositeur écrit cette suite en six pièces (il y en a la moitié dans l’enregistrement de Philippe Guilhon Herbert) après l’avoir mûrie depuis 1914. La mort de sa mère en 1917, qui le laisse inconsolable, fait de ce Tombeau de Couperin, une œuvre très personnelle. Si Ravel s’inscrit dans la tradition française de François Couperin, le Tombeau a été écrit en hommage à des artistes et anciens camarades de tranchées de Ravel : le musicien Jacques Charlot pour le Prélude, le peintre Gabriel Deluc pour le Forlane et Jean Dreyfus pour le Menuet (ce dernier est de la famille du compositeur et musicologue Roland-Manuel). Faussement léger (Prélude), ce Tombereau de Couperin recycle la douleur en de somptueuses nappes harmoniques et mélancoliques. Le mouvement Forlane, une ancienne danse italienne, est ici singulièrement proposée dans un rythme plus que lent, funèbre. Cette partie s’étire avec douleur mais aussi pudeur. Philippe Guilhon Herbert n’en rajoute pas dans ce mouvement moderne, en dépit de son ancrage dans la tradition du XVIIe siècle. Tradition également avec le Menuet que Ravel épure et transforme en chant d’adieu.
Dans l’opus, Philippe Guilhon Herbert a choisi de proposer les Valses nobles et sentimentales, écrites en 1911. le compositeur comme le pianiste proposent là une palette de ces huit valses si différentes. Il y a la brillance de la première ("Modéré – très franc"), la moderne et expressive deuxième ("Assez lent"), la coquette "Modéré", la fantasmagorique "Assez animé", l’intimiste "Presque lent", le très court mouvement "Vif" (pas tant que cela, cependant), le mélancolique "Moins vif" (un petit joyau) et l’Épilogue "Lent". Cette dernière partie est la plus longue de la suite de valses. Des Valses nobles et sentimentales qui ont été décriées à leur sortie en 1911, en raison de leur modernité.
Ma mère L’Oye ne pouvait pas ne pas apparaître dans ce programme. Philippe Guilhon Herbert a sélectionné seulement deux pièces, la Pavane de la Belle au bois dormant et Le jardin féérique. Le mystère et la grâce de Ravel sont là, dans leur beauté et leur finesse, avec en plus l’onirique et merveilleux Jardin féerique. Les doigts de Philippe Guilhon Herbert ne jouent pas. Ils effleurent les touches, comme pour ne cas casser l’harmonie de ce joyau, jusqu’au rideau final.
Bientôt, sur Bla Bla Blog, le musicien répondra en exclusivité aux questions de Bla Bla Blog.
Au départ deLa Faute (éd. Delcourt), une bande dessinée sortie en 2014 et qui est à découvrir ou redécouvrir, il y a un reportage du journaliste Michaël Sztanke, parti en Corée du Nord, l’un des pays le plus fermé de la planète. À l’époque, le dictateur Kim Jong-un vient de succéder à son père Kim Jong-il. Des doutes existent à l’époque sur la destinée du frère ennemi – et communiste – de la Corée du Sud comme sur les compétences et les projets du jeune autocrate, devenu depuis "le meilleur ami" de Poutine.
En filigrane de la BD de Michaël Sztanke (au scénario et aux photos) et d’Alexis Chabert (au dessin), il y a donc l’arrivée d'une équipe de journalistes venus regarder, étudier puis rendre compte de la vie dans un pays intoxiqué par la propagande de Kim Jong-un. Cependant, le personnage central est fictif : il s’agit de Chol Il, un guide touristique aux ordres du pouvoir communiste, chargé de guider et surtout surveiller les deux journalistes français. Or, Chol Il a un souci : il a perdu son badge officiel. Pour cet incident banal, il risque gros, lui comme sa famille. Et même très gros !
L’engrenage due à un anodin – et officiel – badge
Il y a quelques années, Fabco avait imaginé une fable burlesque sur une carte de fidélité perdue dans notre beau pays. Cette autre histoire d’un objet anodin égarée devient ici un drame absurde, imaginé mais hautement crédible. "On n’égare pas son badge", relate Michaël Sztanke dans la postface, rapportant la remarque sèche d’un officiel.
Dans cette aventure kafkaïenne, Chol Il fait figure de complice du régime mais aussi de victime dans un pays redoutable et violent. L’engrenage du à un anodin – et officiel – badge devient un drame épouvantable. Nous étions en 2014 à la sortie de la bande dessinée. Depuis, les choses ne se sont pas améliorées, loin s'en faut.
Sorti en 2023,The Killer était un petit événement chez les amateurs de cinéma, tant chaque réalisation de David Fincher est attendue. Celui-ci s’offre en plus un acteur d’exception dans le rôle-titre : Michael Fassbender. L’acteur allemand s’inspire d’Alain Delon dans Le Samouraï pour camper un tueur à gages.
Comme notre regrettée star française, le préposé aux basses œuvres – dont on ne connaît l’identité que grâce à des pseudonymes – est un taiseux mais néanmoins efficace professionnel. Or, l’une de ses missions à Paris ne se passe pas comme prévu. Cette fois, c’est le chasseur qui devient chassé par ses commanditaires.
Un film vite oublié, parfois un peu vain et clinquant
On n’enlèvera pas à David Fincher ses qualités : scénario simple mais efficace, précisions des cadrages et des mouvements de caméras, travail sur la lumière. Un bon thriller, certes, mais sans plus.
Tout comme le polar de Jean-Pierre Melville de 1967, le tueur en série doit utiliser son savoir-faire – organisation, anticipation, calme, attention et intuition – pour sauver sa peau, mais aussi celle de sa petite amie, agressée chez elle, en République dominicaine. En campant son histoire durant les années 2020, le réalisateur donne d’autres outils entre les mains du tueur : smartphones, cartes pré-payées et même… Amazon et Uber Eats.
Cela donne un film agréable à regarder, peu bavard – si on excepte la voix off et le discours souvent répétitif ("Respecte le plan… ne mène que le combat pour lequel on te paye") – et avec des scènes efficaces (à Miami et à La Nouvelle Orléans).
Donc, un chef d’œuvre ? Certainement pas. En cherchant la simplicité et à l’efficacité, paradoxalement David Fincher a construit un film vite oublié, parfois un peu vain et clinquant. Dommage.
The Killer, thriller de David Fincher, avec Michael Fassbender, Tilda Swinton, Arliss Howard, Charles Parnell, Sophie Charlotte, Gabriel Polanco, Kerry O'Malley, Emiliano Pernía, Sala Baker, Netflix, 2023, 118 mn https://www.netflix.com/fr/title/80234448
On a trouvé la BO cool de cette fin d’été. Il s’agit du Nemsis qui, après leur premier album Second Step On The Moon, propose un opus sobrement et mystérieusement appeléMensis_Vol II. Et pourquoi pas ? Mais ne nous arrêtons pas à cela, car ce projet se révèle comme une vraie belle découverte pop, commençons avec le sucré, estival et pop Arimna.
"Pop". Voilà le mot magique. Car derrière ce premier morceau en forme de carte postale venue tout droit de Rimini, se cache un album malin et captivant. Marta et Ange sont partis du côté des États-Unis, période seventies, pour chercher leur influence (Shooting Stass), mixant joliment anglais et français (les envoûtants et sensuels Toi & Moi et Elle & lui).
C’est simple. On est sur une autre planète, avec un opus comme venu d’une "autre planète". Ces deux là sont heureux, c’est visible, et ils l’expriment en musique. Idéal pour cette fin d’été. Les rythmes dansent, la production propose 13 titres étincelants au service de messages inspirants sur l’amour, les rencontres et l’espoir (Une autre planète). En un mot, le bonheur (Tôt ou tard… tout va bien).
La pop est solide et traduit la solide expérience du duo
Mensis va tout aussi bien chercher ses influences du côté des années 80, en reprenant le formidable Mobilis in mobile, chef d’œuvre d’Hubert Mounier et de ses amis de l’Affaire Louis Trio. La voix veloutée de Marta sert à merveille ce tube pour en faire une revisite solaire et rêveuse. Autre reprise, cette fois dans une facture folk et blues, le standard Mr Bojangles : "I knew a man Bojangles / And he danced for you / In worn out shoes / With silver hair, a ragged shirt / And baggy pants, the old soft shoe". Immanquable, évidemment.
Pour May 1997, c’est plus vers les nineties que l’on se tourne, avec ce titre rythmé mais aussi plus sombre. De même, Eternal Will Be séduit par sa la belle densité, sa belle facture pop et traduit la solide expérience du duo : sens de la mélodie, orchestration riche et production impeccable.
Chanson française, pop, rock, psychédélisme. Chacun de ces termes convient à un album attachant et cohérent. Mensis nous embarque dans leur monde où, parfois, il n’est pas besoin de mots, à l’instar de l’instrumental The Dawn Of Soraya, délicat et mélancolique. Une Soraya de retour plus tard dans l’opus avec The Twilight Of Soraya, tout aussi contemplatif, pour ne pas dire triste.
Mensis termine sur un Premier Samedi Du Mois qui vient de nouveau éclairer un projet musical abouti et intelligent.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Loveable. Il sera visible les jeudi 4 septembre, dimanche 7 septembre à 18 heures, lundi 8 septembre août à 14 heures et mardi 9 septembre à 20 heures 30, avec débat.
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l’évidence : ils sont faits l’un pour l’autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu’il veut divorcer...
Grand prix du jury et prix d’interprétation au festival des Arcs.