18 ans + 18 années (24/11/2025)
La lecture du Dernier été de mon innocence, roman graphique de près de 330 pages (éd. Robinson), ressemble à une autobiographie, celle précisément de Chloé qui a fui à Aubin, le village de sa jeunesse avant de revenir s’y installer avec sa fille unique, Diwi. Que s’est-il passé dans sa vie ? En rangeant des cartons, Chloé et son frère découvrent de vieux polaroids.
Retour en arrière, 18 ans plus tôt, en 1996, alors que Chloé a 15 ans. À Aubin, une jeunesse désœuvrée traîne, bois parfois plus que de raison, fume un peu trop (et pas que de la cigarette), parfois flirte. Chloé traîne comme eux son ennui et ne se sent pas heureuse avec un père doux mais taiseux, une mère, artiste peintre et paumée et un frère souvent absent. Chloé, elle-même, est douée en dessin et rêve d’une carrière dans les arts. Mais en attendant, il y a le lycée et le bac.
Et si, pour l’adolescente, la pension scolaire et la fuite pouvaient être une solution à son mal-être ? Un mal-être qu’elle cache derrière une succession de faits qu’elle raconte à la première personne : une relation qui se termine mal, un village où elle se sent malheureuse et un microcosme familial pesant. Ses années de lycée et de liberté vont aussi apporter leurs lots de déceptions avant, peut-être une lente reconstruction.
Un a priori de plus en plus tenace laisserait croire que seule une femme peut parler d’une autre femme
Cette dense et sensible bande dessinée a été imaginée, scénarisée et dessinée par Antonin Gallo. Un homme, donc. Et pourquoi pas ? Un a priori de plus en plus tenace laisserait croire que seule une femme peut parler d’une autre femme, un homme d’un autre homme ou une personne de couleur d’une autre personne de couleur. Rien de plus faux et Antonin Gallo le prouve sur le terrain.
Le dernier été de mon innocence arrive à se placer dans la peau de Chloé, jeune femme adolescente durant les eighties, prenant le virage des années 2000, avec ses révolutions sociales et technologiques.
Antonin Gallo fait preuve de tact et de subtilités pour parler des blessures d’une jeune femme se dépatouillant dans ses doutes, ses galères, ses névroses et surtout ses blessures : une histoire d’amour se terminant en viol, des études ratées, un petit copain prenant à la légère une blessure profonde ou une "dangereuse aventure" au milieu de skinheads. Mais il y a heureusement les amis et les proches, grâce à qui la guérison peut venir : les amis, un frère, une fille et aussi des parents.
L’auteur a fait le choix de couleurs sépia pour une bande dessinée passionnante sans être spectaculaire. Juste... juste.
Antonin Gallo, Le dernier été de mon innocence, éd. Robinson, 2025, 328 p.
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Voir aussi : "L’amour à l’italienne"
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00:00 Écrit par Bruno Chiron | Tags : bd, bande dessinée, antonin gallo, roman graphique | Lien permanent | Commentaires (0) |
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