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Disons-le tout de suite pour s’en débarrasser : si Gangnam est devenu archi connu, c’est sans doute pour une raison pas très avouable, à savoir un tube de 2012 – et une chorégraphie improbable – qui a définitivement lancé la mode internationale de la k-pop. Gangnam désigne surtout un quartier riche et hyper tendance de Séoul. Voilà, du reste, le cadre du dernier roman de Lee Hong, romancière coréenne remarquée dans son pays et qui vit actuellement en France.
La femme de Gangnam (éd. Decrescendo) c’est Oh Mina, animatrice télé douée et admirée. Belle, riche, vivant dans le quartier huppé de Gangnam, amoureuse de John qui lui voue une admiration sans borne. Or, la réussite de la jeune femme gêne. Après la disparition de sa chatte, c’est Oh Mina en personne qui est agressée et reçoit des lettres de menaces d’un stalker. Qui pourrait-il être ? John mène son enquête. Et si la réponse venait des jeunes années de la quadra ?
Le portrait d’une femme écorchée vive
Lee Hong a inventé un nouveau genre : "le roman de gangnam", des livres se situant dans le célèbre quartier huppé de Séoul, pour mieux mettre au jour la face sombre d’un milieu trop lisse pour être honnête.
La femme de Gangnam commence comme un thriller hitchcockien. L’histoire d’une femme à la réussite insolente se déploie avec subtilité dans un chapitre étouffant et aux multiples indices qui laissera libre au lecteur ou à la lectrice de dénouer les liens.
Se succèdent trois chapitres plongeant dans les souvenirs et l’âme d’une jeune femme coréenne au passé enfoui. Il y a une première union, un fils et une belle-famille étouffante. Lee Hong remonte le temps comme on dénoue une pelote de laine. On découvre une jeune mère malheureuse et les secrets d’une relation empoisonnée, avant un dernier chapitre qui nous amène vers un épisode se déroulant durant les JO de Séoul en 1988.
Lee Hong propose avec ce roman déroutant le portrait d’une femme écorchée vive et qu’un fait divers a bousculé comme jamais. L’autrice coréenne surprend par son style à la fois moderne et subtil, posant des questions, semant des indices et laissant aux lecteurs et lectrices le soin de sonder l’âme d’une femme a priori exemplaire mais dont l'existence explose. Une sacrée découverte par une sacrée autrice à suivre absolument
Disons-le tout de suite pour s’en débarrasser : si Gangnam est devenu archi connu, c’est sans doute pour une raison pas très avouable, à savoir un tube de 2012 – et une chorégraphie improbable – qui a définitivement lancé la mode internationale de la k-pop. Gangnam désigne surtout un quartier riche et hyper tendance de Séoul. Voilà, du reste, le cadre du dernier roman de Lee Hong, romancière coréenne remarquée dans son pays et qui vit actuellement en France.
La femme de Gangnam (éd. Decrescendo) c’est Oh Mina, animatrice télé douée et admirée. Belle, riche, vivant dans le quartier huppé de Gangnam, amoureuse de John qui lui voue une admiration sans borne. Or, la réussite de la jeune femme gêne. Après la disparition de sa chatte, c’est Oh Mina en personne qui est agressée et reçoit des lettres de menaces d’un stalker. Qui pourrait-il être ? John mène son enquête. Et si la réponse venait des jeunes années de la quadra ?
Le portrait d’une femme écorchée vive
Lee Hong a inventé un nouveau genre : "le roman de gangnam", des livres se situant dans le célèbre quartier huppé de Séoul, pour mieux mettre au jour la face sombre d’un milieu trop lisse pour être honnête.
La femme de Gangnam commence comme un thriller hitchcockien. L’histoire d’une femme à la réussite insolente se déploie avec subtilité dans un chapitre étouffant et aux multiples indices qui laissera libre au lecteur ou à la lectrice de dénouer les liens.
Se succèdent trois chapitres plongeant dans les souvenirs et l’âme d’une jeune femme coréenne au passé enfoui. Il y a une première union, un fils et une belle-famille étouffante. Lee Hong remonte le temps comme on dénoue une pelote de laine. On découvre une jeune mère malheureuse et les secrets d’une relation empoisonnée, avant un dernier chapitre qui nous amène vers un épisode se déroulant durant les JO de Séoul en 1988.
Lee Hong propose avec ce roman déroutant le portrait d’une femme écorchée vive et qu’un fait divers a bousculé comme jamais. L’autrice coréenne surprend par son style à la fois moderne et subtil, posant des questions, semant des indices et laissant aux lecteurs et lectrices le soin de sonder l’âme d’une femme a priori exemplaire mais dont l'existence explose. Une sacrée découverte par une sacrée autrice à suivre absolument
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis les films A Normal Family. Il sera visible les jeudi 10 juillet, dimanche 13 juillet à 18 heures, lundi 14 juillet à 14 heures et mardi 15 à 20 heures 30. Soirée débat à l’Alticiné le lundi mardi 1er juillet à 20 heures 30.
Deux frères, un avocat matérialiste et un chirurgien idéaliste, se retrouvent régulièrement avec leurs épouses pour dîner dans un restaurant chic de Séoul. Lorsqu’une affaire criminelle qui les implique explose sur la scène médiatique, leur sens de la morale va être mis à l’épreuve.
Ouvrez les oreilles sur d’autres horizons, en l’occurrence ici la Corée – ou plutôt les Corées – celle du Nord et celle du Sud. La collection Ocora de Radio France a la bonne idée de sortir en ce moment un enregistrement de chants traditionnelles de la célèbre péninsule.
Traditionnel et hypermoderne dans la facture, les suites Geomungo Hoesang dévoilent un répertoire quasi inconnu chez nous, avec un instrument tout aussi rare, la cithare geomungo. Cet impressionnant instrument à six cordes, dont l’origine remonte vraisemblablement au IVe siècle de notre ère, était considéré là-bas comme "le plus grand de tous les instruments" car il permettait "d’élever l’âme".
Il est vrai que l’écoute de ces suites Geomungo Hoesan est une vraie aventure à la fois artistique, culturelle et spirituelle. Les notes se détachent et résonnent dans ces suites les plus emblématiques de la Péninsule coréenne. Composées au XVe siècle, au départ pour la voix, elles sont finalement devenues exclusivement instrumentales.
Le rythme lent, la place laissée au silence, les infimes variations et les vibrations invitent au voyage intérieur mais aussi à un vrai dépaysement.
Musique s’apparentant aussi bien à un cérémonial qu’à une performance artistique
Comme souvent pour ces répertoires anciens, on ne connaît pas le ou les auteurs de ces Geomungo Hoesang. Elles ont été compilées, jouées par différents musiciens et sans doute transformées au fur et à mesure des siècles.
Se plonger dans cette œuvre incroyable c’est faire l’expérience d’une interprétation mais aussi d’une écriture bien différente des musiques occidentales : écriture minimaliste, rythmes nombreux (20 temps, sic), musique s’apparentant aussi bien à un cérémonial qu’à une performance artistique.
Parlons maintenant de l’interprète, Lee Jae-hwa, l’un des meilleures interprètes de geomungo, ayant à cœur de perpétrer la tradition de cet intrument, devenu patrimoine immatériel national de Corée du Sud. La notoriété de Lee Jae-hwa a depuis dépassé les frontières. En 2013, elle a reçu en France le Prix Musique du Monde de l’Académie Charles Cros pour L’Art du Sanjo de Geomungo.
La musicienne complète l’enregistrement avec la suite Geomungo Sanjo, avec Jung Hwa-young au janguu, un instrument de percussion lui aussi traditionnel. Cette pièce est d’inspiration nord-coréenne. L’écriture plus sophistiquée se veut moins méditative que dansante. En la proposant dans cet album, Lee Jae-hwa entend construire une passerelles entre deux pays frères et à la même culture mais ennemis depuis les années 50 et la Guerre de Corée.
Cette découverte proposée par Ocora est une chance de découvrir un répertoire musical unique.
Ouvrez les oreilles sur d’autres horizons, en l’occurrence ici la Corée – ou plutôt les Corées – celle du Nord et celle du Sud. La collection Ocora de Radio France a la bonne idée de sortir en ce moment un enregistrement de chants traditionnelles de la célèbre péninsule.
Traditionnel et hypermoderne dans la facture, les suites Geomungo Hoesang dévoilent un répertoire quasi inconnu chez nous, avec un instrument tout aussi rare, la cithare geomungo. Cet impressionnant instrument à six cordes, dont l’origine remonte vraisemblablement au IVe siècle de notre ère, était considéré là-bas comme "le plus grand de tous les instruments" car il permettait "d’élever l’âme".
Il est vrai que l’écoute de ces suites Geomungo Hoesan est une vraie aventure à la fois artistique, culturelle et spirituelle. Les notes se détachent et résonnent dans ces suites les plus emblématiques de la Péninsule coréenne. Composées au XVe siècle, au départ pour la voix, elles sont finalement devenues exclusivement instrumentales.
Le rythme lent, la place laissée au silence, les infimes variations et les vibrations invitent au voyage intérieur mais aussi à un vrai dépaysement.
Musique s’apparentant aussi bien à un cérémonial qu’à une performance artistique
Comme souvent pour ces répertoires anciens, on ne connaît pas le ou les auteurs de ces Geomungo Hoesang. Elles ont été compilées, jouées par différents musiciens et sans doute transformées au fur et à mesure des siècles.
Se plonger dans cette œuvre incroyable c’est faire l’expérience d’une interprétation mais aussi d’une écriture bien différente des musiques occidentales : écriture minimaliste, rythmes nombreux (20 temps, sic), musique s’apparentant aussi bien à un cérémonial qu’à une performance artistique.
Parlons maintenant de l’interprète, Lee Jae-hwa, l’un des meilleures interprètes de geomungo, ayant à cœur de perpétrer la tradition de cet intrument, devenu patrimoine immatériel national de Corée du Sud. La notoriété de Lee Jae-hwa a depuis dépassé les frontières. En 2013, elle a reçu en France le Prix Musique du Monde de l’Académie Charles Cros pour L’Art du Sanjo de Geomungo.
La musicienne complète l’enregistrement avec la suite Geomungo Sanjo, avec Jung Hwa-young au janguu, un instrument de percussion lui aussi traditionnel. Cette pièce est d’inspiration nord-coréenne. L’écriture plus sophistiquée se veut moins méditative que dansante. En la proposant dans cet album, Lee Jae-hwa entend construire une passerelles entre deux pays frères et à la même culture mais ennemis depuis les années 50 et la Guerre de Corée.
Cette découverte proposée par Ocora est une chance de découvrir un répertoire musical unique.
Le titre de cet album public de b•records fait référence à l’une des plus belles chansons de la musique classique. Il s’agit de Youkali de Kurt Weill, interprété par le baryton Joël Terrin accompagné au piano de Cole Knutson. Découvrir Youkali, véritable chant métaphysique, c’est l’adopter : "Youkali, c’est le pays de nos désirs / Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir / Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis." Il est rare d’entendre ce classique interprété par une voix masculine. Le baryton Joël Terrin vient offrir un contrepoint intéressant et touchant aux versions féminines de Ute Lemper ou, plus près de nous, de Barbara Hannigan.
Nous voilà donc embarqué dans un pays où le désir (de la musique) est inscrit en lettres d’or. Enregistré à l’Abbaye de Royaumont les 5 mai et 29 septembre 2024, l’album propose une sélection de pièces lyriques classiques ou modernes. Parité parfaite pour les interprètes : deux hommes Joël Terrin (baryton) et Jeeyoung Lim (baryton-basse) ; deux femmes, Emma Roberts (mezzo-soprano) et Iida Antola (soprano).
Après Youkali, c’est La Truite de Schubert (Die Forelle) que vient nous régaler Joël Terrin, sans ostentation ni désir de révolutionner le genre. Tout cela est d’un beau naturalisme. Vibrant et frais. Les trois autres titres interprétés par le baryton sont moins célèbres. Avec le compositeur franco-vénézuélien Reynaldo Hahn (1874-1947), on est entre le XIXe et le XXe siècle avec la pièce La prison, au texte plein de regrets, pleurant une jeunesse gâchée et emprisonnée, dans une facture très musique française.
Plus rare encore de ce côté-ci de La Manche, Sleep est l’œuvre du compositeur anglais Ivor Gurney (1890-1937). En Angleterre, ce "war poet", l’un des poètes-combattants pendant la Grande Guerre, est considéré comme un héros national mais aussi un mélodiste hors-pair ayant laissé des centaines de chansons. On retrouve ici, grâce à Joël Terrin, le bouleversant Sleep, extrait de ses Five Elizabethan Songs, renvoyant à son expérience de soldat pendant la première guerre mondiale. Le programme du baryton s’achève avec un compositeur américain contemporain, Ben Moore (né en 1960). The Lake of Innisfree, d’après un poème de Yeats, fait le choix de l’harmonie et de la mélodie pour en faire un morceau postromantique propre à éclairer nos journées moroses.
Éclectique et intelligent
La mezzo-soprano Emma Roberts fait le choix de compositeurs plus connus, tous du XIXe et début XXe siècle. Il y a Jean Sibelius (1865-1957) et son folklorique conte poétique Flickan kom op. 37 n°5, que la traduction française illustre bien : "La fille revient d’un rendez-vous avec son amoureux". Emma Roberts l’interprète avec puissance et non sans un néo-romantisme éclatant. On est ravis de retrouver Debussy dans le lumineux et onirique Colloque sentimental. Il s’agit d’un extrait des Fêtes galantes, d’après des poèmes de Verlaine. Debussy ne se laisse pas impressionner ni écraser par les mots du poète parnassien. Il y insuffle du mystère là où la mélancolie domine le texte ("– Te souvient-il de notre extase ancienne ? / – Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ? / – Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ? / Toujours vois-tu mon âme en rêve ? – Non"). Toujours dans la musique française, la mezzo-soprano interprète la sobre et presque minimaliste chanson de Maurice Ravel, L’indifférent. Il s’agit d’un portrait tout en nuance d’un jeune homme fugacement aperçu, aux "yeux doux comme ceux d’une fille" et à la "démarche féminine et lasse". La rencontre éphémère est rendue musicalement par des notes comme suspendues et par le timbre délicat de la chanteuse accompagnée au piano par Emma Cayeux. Deux lieder, l’un de Brahms (Die Mainacht op. 43 n°2), l’autre de Richard Strauss (Befreit op. 39 n° 4) viennent clôturer le programme d’Emma Roberts.
Arrêtons-nous maintenant sur le troisième interprète de cet enregistrement public. Il s’agit du baryton-basse coréen Jeeyoung Lim, proposant, et c’est rare, deux pièces du compositeur coréen Isang Yun (1917-1995), Traditional Outfitv (Habit traditionnel) et Swing. Isang Yun a fait le choix de faire se rejoindre musique classique occidentale et rappels des traditions de son pays. Cela donne deux morceaux envoûtants, dépaysants et passionnants. Après un passage par son pays, Jeeyoung Lim, accompagné au piano par Gyeongtaek Lee, revient en Europe et au XIXe siècle avec deux lieder purement romantiques de Schubert (Waldesnacht D 708 et Abendstern D 806), avant de s’intéresser à Henri Duparc (1848-1933), avec sa Chanson triste, d’après un poème de Jean Lahor ("Dans ton cœur dort un clair de lune, / Un doux clair de lune d’été, / Et pour fuir la vie importune, / Je me noierai dans ta clarté").
La soprano finnoise Iida Antola, accompagnée par sa compatriote pianiste Anni Laukkanen, propose elle aussi, à l’instar d’Emma Roberts, un passage par Debussy, cette fois avec sa pièce onirique De rêve (1893). Iida Antola s’en empare avec une interprétation à la fois lumineuse et éthérée : "La nuit à des douceurs de femmes ! / Et les vieux arbres sous la lune d'or, / songent ! / À celle qui vient de passer la tête emperlée, / Maintenant navrée ! / À jamais navrée ! / Ils n'ont pas su lui faire signer…" Suivent les Trois lieder op. 22 d’Erich Korngold (1897-1957). Il y a du post-romantisme et de la noirceur dans ces chansons crépusculaire, composées en 1828, alors que le compositeur allemand est au sommet de sa gloire. Le nazisme le fera fuir jusqu’aux États-Unis où Erich Korngold se révélera au grand public comme compositeur de films (Les Aventures de Robin des Bois, Capitaine Blood, L'Aigle des mers).
Hugo Wolf (1860-1903) et son bouleversant lied Kannst du dast Land vient conclure ce programme éclectique et intelligent proposé par quatre jeunes voix lyriques décidément à suivre et que l’on ne peut qu’aimer.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le filmHiver à Sokcho. Il sera visible du 29 janvier au 4 février 2025. Soirée débat à l’Alticiné le mardi 4 février 2025 à 20H30.
A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.
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A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile.