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instrumental

  • Maxence Cyrin, entre gris clair et gris foncé

    Pour son septième album Melancholy Island, Maxence Cyrin navigue entre classicisme, électro-pop et contemporain – version école répétitive américaine.

    Composé au fil d’une période de près de deux ans, les titres de l’album peuvent s’entendre comme un journal intime, ou une série de nouvelles, qui documentent les états et les sentiments, ainsi que les lieux, les villes et les paysages que l’artiste a pu traverser, de la Bourgogne à Montmartre (où il vit), en passant par la région de l’Algarve, ses côtes et ses îles.

    Contemplatif, le pianiste français l’est assurément, comme le prouve le premier titre "Faro Bay", passionnant et proposant une authentique invitation au voyage – au Portugal plus précisément.

    La délicatesse du toucher frappe l’auditeur (les mélancoliques "Soft Skin" et "Antica"), tout comme son art de nous emporter dans ses créations mélodiques qui deviennent cinématographiques, à l’instar de "Seasons" ou "Dust", deux titres sur la fuite du temps que l’on dirait influencés par Yann Tiersen. 

    Si l’on parle références musicales, il faut aussi citer Debussy 

    Si l’on parle références musicales, il faut aussi citer Debussy ("Rivages") ou encore la grâce mystérieuse de Gabriel Yared dans cet autre morceau, "Salon de musique", qui n’est pas sans faire penser à la bande originale que le compositeur oscarisé a signé pour L’Amant de Jean-Jacques Annaud. Il y plus encore du Satie dans le titre onirique "Der Raüber und der Prinz", une reprise du titre eighties de DAF.

    Tout le talent de Maxence Cyrin est d’offrir dans son album abouti jusqu’à l’apport de sons électroniques, toujours à bon escient ("Voyage").

    Gris clairs et gris foncés : telles seraient les couleurs de ce très bel album avec ces sombres accents ("As The Darkness Falls"). Véritable hymne aux voyages ("Faro Bay", "Voyage"), Melancholy Island est aussi une formidable expérience sonore où le mystère affleure à chaque instant, comme le montre la revisite de DAF, "Der Raüber und der Prinz" ou de cette autre reprise, "The Carnival Is Over".

    Maxence Cyrin, Melancholy Island, Warner Classics, 2022
    https://www.facebook.com/maxencecyrin
    https://www.instagram.com/maxencecyrin

    Voir aussi : "Nul n’est prophète en son pays"

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  • Ce film que vous ne verrez jamais (mais que vous écouterez)

    Nous avions parlé à plusieurs reprises du très prometteur Jordane Tumarinson et de ses compositions instrumentales, véritables BO… sans film.

    C’est aussi de cette manière que l’on pourrait cataloguer Christophe Menassier (Loo & Monetti), qui vient de débarquer avec son premier album solo, The Unknown Movie.

    C’est tout en délicatesse que le musicien nous entraîne dans un univers aux mélodies soignées et aux sons planants (Theme From The Unknown Movie).

    Ce premier album, mélancolique, voire sombre (Kings All Die One Day) se pare de sonorités soigneusement choisies (les timbres du clavecin dans The Unknown Movie, le piano dans Whatever Happens In The Dark), jusqu’à proposer de véritables voyages dans l’espace-temps (Boiling confusion, Greatness And Madness Of Men, Night Race). Il faut souligner la singularité de cet album, tour à tour mélancolique, enlevé ou même métaphysique (As Long As There Is Life, Melancholic Therapy).

    Romanesque

    The Unknown Movie est vraiment un album incarné, dans sa manière de nous prendre doucement par la main et de nous chuchoter à l’oreille des vérités, des souvenirs, ou même des tourments (Looks Like Shadows).

    Il y a aussi ces moments de fraîcheur et aussi de douceur romantique – pour ne pas dire romanesque –, avec le bien nommé Romantic Illusion Is A Good Thing ou bien The Incertainty Of Love.

    L’album se termine avec Lost Man Chapter, le dernier volet mystérieux, tarantinesque et post-apocalyptique d’un premier opus maîtrisé de bout en bout.

    Christophe Menassier, The Unknown Movie, autoproduit, 2020
    http://www.christophemenassier.com
    https://www.facebook.com/christophemenassier

    Voir aussi : "Jordane Tumarinson et les petites histoires de son enfance"

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  • Complètement perché

    Amateurs de musique perchée – dans tous les sens du terme –, le nouvel album de Manuel Adnot est fait pour vous.

    Le guitariste et compositeur, accompagné par le Macadam Ensemble dirigé par Étienne Ferchaud, propose avec Amor infiniti un de ces opus à la fois hors du temps, étrange et magnétique. Mais aussi sacrément ambitieux !

    Une sorte de polyphonie du XXIe siècle, traversant plusieurs époques : l'Antiquité, le Moyen Âge, la Renaissance, le classicisme mais aussi le contemporain. Prenez le premier titre World Light : les voix éthérées et mystiques guident jusqu’à l’extase les cordes gracieuses et subtiles de Manuel Adnot, jusqu’à ce qu’il convient de nommer un vrai feu d’artifice musical.

    La conception de cet opus et le travail musical méritent toute notre admiration !

    Les trouvailles d’Amor infiniti, album atypique jusque dans la longueur de ses quatre titres (deux morceaux dépassent les 20 minutes), surfe sans cesse entre l’archaïsme (World Light), le religieux (Iceland -Stay still) et la pop-folk (We Will Meet The Sun).

    La conception de cet opus et le travail musical méritent toute notre admiration ! Manuel Adnot et le Macadam Ensemble utilisent chaque nuance de corde et chaque subtilité de voix pour aboutir à une architecture musicale de très haute volée. L’album mérite de faire date dans sa manière de mêler méditation et musique des sphères (Le titre Amor infiniti a d’ailleurs été inspiré du essai de l’astrophysicien et écrivain vietnamo-américain Trinh Xuan Thuan, Désir d'infini).

    Souveraineté du vide, qui, lui, renvoie à un livre de Christian Bobin, frappe par son ambition : les notes sont gracieusement maintenues par des voix aériennes, avant d’être ponctuées par de longs silences, comme pour leur donner du sens. Manuel Adnot unit de la plus belle des manières l'universel et l'humain, ce que le musicien commente avec les mots de Yasunari Kawabata : "Et la Voie lactée, dans une sorte de rugissement formidable, se coula en lui."

    Manuel Adnot et Macadam Ensemble, Amor infiniti,
    Fo Féo Prod / Caroline International, 2020

    https://www.facebook.com/manueladnotsolo

    Voir aussi : "World music progressive avec Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa"

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  • Je veux du glam

    Kino Music, le troisième album de Pierre Daven-Keller, est une vraie boîte à musique : l’ouvrir c’est plonger dans une univers cinématographiques d’une autre époque : celle du cinémascope des Trente Glorieuses, des classiques de d’après-guerre, des comédies françaises acidulées, des romances sixties ou des western spaghettis.

    Du beau monde accompagne Pierre Daven Keller pour sa nouvelle aventure musicale, après une belle carrière d’accompagnateur et d’arrangeur auprès de Philippe Katerine, Miossec, Dominic A ou Françoiz Breut. Helena Noguerra, Arielle Dombasle, et Mareva Galenter ont prêté main-forte à Kino Music, un album so frenchy, so glam, so easy-listening (Jerk), que le Philipe Katerine des premières années n’aurait pas renié.

    Pierre Daven Keller débarque comme un extraterrestre avec Champ magnétique, mélange de son SF et de piano austère : un son sixties pour une vraie BO – mais sans images. Corniche Kennedy, avec son clavecin brillant et ses cuivres, pourrait avoir sa place dans un film de Claude Sautet. Quant à Intermezzo retro, que les créateurs d’OSS 117 n’auraient pas renié, il a le goût de ces sucreries acidulées et régressives, à l’instar de Daiquiri, Easy tempo ou Tatoo Totem.

    Le sens de la mélodie et du son, Pierre Daven-Keller l’a, sans nul doute, comme l’atteste Farfisa, au gimmick immédiatement familier, avec un orgue farfisa qui donne son titre au morceau.

    Voyage spatio-temporel garanti

    Après la bossanova aux cordes nerveuses qu’est Melancholia, le titre La fiancée de l’atome, portée par une Helena Noguerra, aux envolées sensuelles, s’impose comme la pierre angulaire de Kino Music. un opus essentiellement instrumental. Pour Tatoo Totem, la voix de Helena Noguera revient pour une déambulation musicale naïve à la Claude Lelouch.

    Il y a du Gainsbourg et du Jean-Jacques Vannier dans Dakota Jim : voyage spatio-temporel garanti avec ce vrai morceau cinématographique, et preuve des premières armes de Pierre Daven-Keller dans la bande originale de films (Je suis un no man’s land, en 2011). Avec Sirocco, nous voilà d’ailleurs dans un western à la Sergio Leone, l’une des nombreuses influences du musicien français.

    Même si Arielle Dombasle peut agacer, on ne peut que se réjouir de l’entendre dans Salvaje Corazon, jouant à fond la carte latino, sur un rythme joyeux digne de figurer dans une bande son de Manix.

    L’album se termine avec Cuore Selvaggio, une reprise en italien de Salvaje Corazon, interprétée par Mareva Galanter : un dernier titre qui sent bon la dolce vita, avec une chanteuse inattendue, invitée pour l’aventure musicale de Kino Music : ardente, délicieuse, juvénile et amoureuse.

    Pierre Daven-Keller, Kino Music, Kwaidan Records, 2019
    https://www.facebook.com/davenkeller

    Voir aussi : "Étincelant Thomas Grimmonprez"

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