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  • Le manga pour les nuls

    Voilà un livre qui mérite à coup sûr de figurer dans les bibliothèques de tous les amateurs de dessins, les professionnels qui désirent approfondir leurs connaissances dans le manga et, aussi, en général, tous les passionnés de culture nippone.

    L’auteur de ce très beau manuel, intitulé tout simplement Dessine et anime tes Personnages de Manga (aux éditons Hoëbeke), est proposé par Ali Amrabet. Il est plus connu sous le pseudonyme de ZeSensei_Draws, un nom avec lequel il sévit sur la toile et les réseaux sociaux. ZeSensei_Draws est suivi par plus de 820 000 personnes sur Tiktok et plus de 35 000 sur Instagram. Il propose sur ses posts de courtes animations pour apprendre à dessiner et ses animés sont parmi les plus likés du réseau social TikTok. Il est également présent sur Youtube et sur Pinterest.

    Voilà pour l’auteur. Parlons maintenant de son livre.

    Le guide Dessine et anime tes Personnages de Manga propose une approche simple et efficace du dessin. Mais aussi très pédagogique. Ali Amrabet propose en introduction de rappeler que derrière un talent se cachent d’abord une envie, une passion, et ensuite une technique qui est à allier avec le travail et la "patience".

    L’auteur désacralise ce "don" pour le dessin et entend montrer que représenter un personnage, une tête, une main ou un buste tient souvent à une bonne approche, à de l’observation et à des astuces parfois basiques.

    Grâce à de très nombreuses illustrations – d'Ali Amrabet lui-même – le lecteur pourra découvrir que "chaque dessin, même le plus complexe, est en réalité composé de formes simples" : ronds, carrés, triangles ou ellipses.

    L’auteur met en garde sur les facilités à représenter des seins : "deux ronds" ne suffisent pas

    Son vade-mecum commence par les yeux qui constituent la partie centrale et la plus importante d’un personnage. Précisons d’ailleurs que la tête constitue le premier chapitre et aussi la moitié du livre. L’auteur n’oublie pas d’expliquer comment exprimer des sentiments sur un regard ou un visage, grâce par exemple à des détails et des accessoires (cicatrices, piercings ou lunettes).

    Le lecteur découvrira qu’il y a des techniques particulières, mais néanmoins abordables, pour représenter un nez ou des oreilles sous toutes leurs coutures. Une section assez détaillée est consacrée à la manière de dessiner les cheveux, leurs implantations et leurs mouvements.

    Outre la tête, l’anatomie du corps fait l’objet d’un chapitre entier : Ali Amrabet s’intéresse à la restitution au dessin du torse, du bras, du cou, des pieds ou des mains. Le buste féminin n’est pas oublié et l’auteur met en garde sur les facilités à représenter des seins : "deux ronds" ne suffisent pas…

    Les positions du corps et quelques-uns de ses mouvements sont également abordés. Ce qui offre une transition idéale vers la dernière partie du livre, qui est une présentation des techniques basiques d’animation. En quelques dizaines de pages, le lecteur aura une bonne initiation des outils et des éléments pour commencer des scènes animées.

    Pas de quoi, bien sûr, devenir tout de suite le prochain Eiichirō Oda, mais de quoi avoir envie à coup sûr de titiller votre plus beau beau porte-mine et dessiner votre premier manga.

    Ali Amrabet, Dessine et anime tes Personnages de Manga, éd. Hoëbeke, 2022, 192 p. 
    https://www.youtube.com/c/ZeSenseiDraws
    https://www.instagram.com/zesensei_draws/?hl=fr
    https://www.tiktok.com/@zesensei_draws?lang=fr
    https://www.pinterest.fr/zesensei_draws
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hoebeke

    Voir aussi : "Complètement baba de bulles"
    "Une pièce de plus dans la saga One Piece"

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  • Un bock party de Radio Kaizman

    Il y a comme un retour  dans les années 70 avec ce surprenant et très urbain EP de Radio Kaizman, Block Party. Quelques années avant l’arrivée du hip-hop, aux États-Unis, les "block parties" inauguraient une nouvelle manière de faire de la musique : une rue fermée de part et d’autre devenait le lieu de concerts improvisés pour faire la fête, avec un son mêlant soul, funk mais aussi jazz. Le rap allait naître de ces "block parties" dans des quartiers désœuvrés et souvent interlopes, une manière comme une autre de donner de la vie mais aussi parler de son mal-être et du mal-vivre.

    Block Party reprend cette tradition avec leur brass band et des instruments traditionnels : flûte, trompette, trombone, caisse claire, soubassophone, sans oublier les voix de Delphine Morel et de Stéphane Benhaddou. Clément Drigon, Quentin Duthu, Romain Maitrot, Brice Parizot et Aldric Plisson complètent le groupe.

    Mettre "les rimes en barres"

    Formé en 2013, Radio Kaizman est avant tout un groupe de scène. Profondément inspiré des sonorités urbaines, du groove et des rythmes typiques des marching bands de la Nouvelle Orléans.

    Dans leur dernier EP plein de vie, produit avec un soin remarquable, les Radio Kaizman rappellent la culture des block parties en réalisant le leur. Les six titres urbains et soul parlent de la manière de vivre dans des quartiers mal aimés ("Drive"), de choix impossibles et de "faux débats" ("Kidding – On se tape des barres"). Le flow de Radio Kaizman est à l’avenant d’une musique lumineuse et funk : le groupe carbure à la vitamine et au son.

    La générosité est là, dans ces tableaux pourtant gris et urbains : "Pensée pour tous ces migrants, qui affrontent vents et marées / Mari femme et enfant, l’enfer avant la liberté" ("Hubris – Traversée"). Le message du groupe ? Le plaisir de faire monter les décibels et de mettre "les rimes en barres" ("I Don’t Know").

    Dans cet EP, comme dans ces block parties des années 70, le dernier mot est à la musique : "Vas-y rentre dans la danse / Cadence, détente, rythme entêtant, / P’tites boîtes grands rêves / Ici la place est métisse."

    La preuve avec ce mini-album franchement réjouissant, et assurément dansant.  

    Radio Kaizman, Block Party, Youz Prod, 2022
    https://www.radiokaizman.com/wp
    https://www.facebook.com/RadioKaizman
    https://www.instagram.com/radiokaizman_official

    En concert le 26 août, Détour en Tournugeois, Lacrost (71), le 28 août, Fanfarefelues, Vitré (35),
    les 17 et 18 septembre Cergy Soit, Cergy (95), le 9 septembre, Asso Lézarts, Colmar (68),
    les  22 et 23 septembre, La Faïencerie, Creil (60) et le 29 octobre, Lavoir Entendu, Épinal (88)

    Voir aussi : "Les incantations de MLD"

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  • Aux arts, citoyens !

    Un festival campagnard à Paris : voilà ce que propose l’événement "Aux Arts !" L'événement sera proposé les 3 et 4 septembre au Parc André Citroën dans le 15e arrondissement. Dans une arène faite en bottes de pailles, "Aux Arts !" proposera une plongée dans la culture afro-américaine, avec actualité olympique à deux ans des JO de Paris et un focus sur les nouveaux sports de l’olympisme : le breakdance et le skate. Projet labellisé "Olympiades culturelles", le festival programmera des concerts, de la danse et du fooding dans le parc André Citroën. Nous avons voulu interroger les organisateurs du festival au sujet de cette manifestation de la rentrée. 

    Bla Bla Blog – Bonjour. Musique, danse, sport, cuisine : ce sont les ingrédients du Festival « Aux Arts ! », qui aura lieu les 3 et 4 septembre prochain au Parc André Citroën, dans le quinzième. Quel est donc cet étrange événement ? 
    Aux Arts  –  “Aux Arts !”, est la déclinaison parisienne du festival Paris New York Heritage qui évolue depuis 6 ans dans le monde ! C’est un événement orienté vers la transition écologique. La musique live étant très polluante, comment en tant que producteur on peut participer à la transition écologique, comment peut- on produire plus propre ? Avec “Aux Arts !” on voulait travailler dans ce sens ! Cette année pour la deuxième édition du festival, le challenge est d’inclure le sport et l’idée de l’olympisme : “l’important c’est de participer !”

    "On s’installe sur la pelouse du Parc André Citroën, un lieu iconique, magique et on ramène 135 ballots de paille"

    On trouvait intéressant d’ouvrir le festival aux sports qui font parti des cultures Africaines et afro-Américaine (comme le breakdance et le skateboard) et de les associer à notre festival qui est autour des thèmes de la diaspora Africaine/ Afro-Américaine et des courants musicaux et culturels issus de ces cultures. C’est une alchimie originale. On aime bien relever des défis et être original, on est un festival à échelle humaine, on propose une expérience dans des bottes de paille avec un skate park, du breakdance, tout cela sur deux après-midi et soirées à la rentrée ! 

    BBB – Pourriez-vous nous parler du cadre où se déroulera le festival « Aux Arts ! » ? Si je vous dis que c’est la campagne qui s’invite à la ville, est-ce que je me trompe ?
    AA  – C’est en partie ça, mais pas tout à fait... On s’installe sur la pelouse du Parc André Citroën, un lieu iconique, magique et on ramène 135 ballots de paille et on crée une arène en bottes de paille !  Mais la programmation est assez urbaine : musique afro-caribéenne, musique hip-hop, dimanche block-party breakdance, skate… C’est un savant mélange de campagne et d’urbain ! On est dans un écrin de campagne dans un vaisseau en botte de paille !

    BBB – Quels artistes y verra-t-on ?
    AA  – Pour l’instant nous n’avons pas toute la programmation, mais nous pouvons vous confirmer la venue de Pat Kalla & le super mojo, Waahli, Raashan Ahmad et enfin Thaïs Lona (TBC) ! 

    Interview faite en juillet 2022

    Festival “Aux Arts !”, les 3 et 4 septembre 2022, Parc André Citroën , Paris 15e
    Évènement de Paris New York Heritage Festival
    https://www.pnyhfestival.com
    https://www.facebook.com/events
    https://www.instagram.com/pnyh_festival

    Voir aussi : "Rock stars en photographies"

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  • Espace Renaissance et Demain c’est loin, direction le Vendée Globe pour une bonne cause

    Une poignée de main et c’est parti : Joël Fernandez, Président de l’association "Renaissance" et Nicolas Rouger, skipper de "Demain c’est loin", ont décidé d’unir leurs forces et réseaux, pour défendre une cause qui leur tient à cœur : l’aide à l’enfance.

    Le projet" Demain c’est loin" contribuera en effet à recueillir les fonds nécessaires pour financer l’un des projets de l’association présidée par Joël Fernandez.

    Espace Renaissance a été créé à Montpellier en 2012. L’objectif de cette structure est d’aider les enfants en difficulté. Plusieurs projets sont développés par Joël et ses partenaires et ils se structurent autour de trois axes : celui de l’enfance violentée, celui l’enfance défavorisée et celui de l’enfance malade qui se concrétise à travers la création de Maisons Renaissance, accueillant les parents d’enfants hospitalisés (plus d’informations sur le site web officiel : https://espacerenaissance.fr.

    C’est au tour de ce dernier axe que Nicolas Rouger et Joël Fernandez ont décidé de se fédérer : à travers la vente de chaque mètre carré de la voile de l’Imoca 60 peinte par l’artiste Hervé di Rosa, ils financent la construction d’une maison pour les parents des enfants hospitalisés à Marseille : "Le projet de Nicolas m’a immédiatement séduit par son originalité et par les valeurs qu’il porte : il est complètement en phase avec les causes que nous défendons avec Espace Renaissance et ses adhérents", déclare Joël Fernandez qui a mis entre parenthèse une partie de sa vie professionnelle, afin d’agir au nom de l’intérêt général.

    Une voile peinte en ces jours dans un ancien chai à Sète

    En plus de la construction d’une maison Renaissance à Marseille, un programme éducatif sera proposé pour suivre l’avancement du projet et permettre aux enfants de l’association de s'intéresser aux valeurs du sport, du dépassement de soi, de l'écologie et aux nouveaux horizons, grâce aux courses du circuit IMOCA et au projet de Nicolas Rouger.

    Sur la photo, les 300 m² de voile sont actuellement en train d’être peints sous l’œil attentif de Philippe Saule (directeur des Beaux-Arts de Sète) qui coordonne la réalisation de cette œuvre d’art monumentale. La voile est signée par l’artiste Hervé di Rosa.

    Philippe Saule décrit ainsi les grandes lignes de la conception : "Le dessin original de Hervé di Rosa a été numérisé et agrandi par l’artiste Mikael Péronard qui est spécialiste de la reproduction en grand format et qui s’occupera, avec son frère Martin, de matérialiser le processus d’ici à 15 jours. Une fois que la peinture sera finie, elle sera stockée au Musée Paul Valery de Sète. La toile peinte ne fera donc pas le tour du monde, elle sera collée à l’arrivée du Vendée-Globe en 2024 sur la vraie grand-voile".

    Il faut enfin noter que la peinture de l’artiste sétois est trop lourde et délicate pour être employée dans le cadre d’un tour du monde en bateau où les aléas de la météo peuvent s’avérer particulièrement rudes.

    https://espacerenaissance.fr
    https://www.facebook.com/AssoEspaceRenaissance
    https://www.facebook.com/dcl2024
    https://www.vendeeglobe.org

    Voir aussi : "#AlertonsLesEnfants"

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  • Analyse d’une analyse

    Au sujet de Jacques Lacan, dont Betty Milan est à la fois une admiratrice et une disciple, le lecteur de son court essai Pourquoi Lacan (éd. Érès) pourra avoir l’image d’un psychanalyste élitiste, obscur et qui cultivait cette approche déroutante : "Un maître dont la pratique exigeait la plus grande patience" et avait du mal à "se soumettre aux impératifs de la communication immédiate".

    Ceci dit, ce Pourquoi Lacan a cette immense qualité d’être immédiatement accessible. Il se lit comme le témoignage d’une femme dont la rencontre avec Jacques Lacan s’est d’abord faite sur le divan du plus grand psychanalyste, avec Sigmund Freud. "Il a changé ma vie. Il m’a permis d’accepter mes origines, mon sexe biologique et la maternité", écrit Betty Milan en début d’ouvrage.

    "J’ai fait mon analyse avec Lacan dans les années 1970. Quarante ans après sa mort, j’ai eu envie de revenir sur ce qui s’était passé au 5 rue de Lille" annonce l’auteure dès l'ouverture. À l’époque, celle qui n’est encore qu’étudiante brésilienne en psychiatrie se paie l’audace de frapper au cabinet du célèbre praticien et scientifique, au départ pour préparer un séminaire au Brésil sur les théories lacaniennes. Betty Milan est à Paris pour raisons universitaires mais cet exil s’expliquait aussi par les liens intellectuels de la France et de son pays d’origine. La situation politique du Brésil, en pleine dictature à l’époque, n’est pas non plus étrangère à sa présence au pays de Voltaire. La première visite chez Lacan sera suivie par plusieurs autres, dans le cadre d’une analyse.

    "Le Docteur"

    Grâce au témoignage de Betty Milan, le spectateur entre dans la tête d’une jeune Brésilienne des années 70, tiraillée entre plusieurs cultures puisque sa famille est originaire du Liban. Sa reconnaissance pour le psychanalyste ("Le Docteur" comme elle l’appelle) est immense : "Lacan  a éclairé ma route, en permettant qu’une descendante d’immigrants libanais, victime de la xénophobie des autres et de la sienne propre, puisse enfin s’accepter".

    L’ancienne analysée, devenue elle-même psychanalyste – lacanienne –, fait entrer le lecteur dans le cabinet du praticien et relate les échanges qu’elle a pu avoir avec lui au cours de séances souvent courtes. Elle raconte comment Jacques Lacan interrompait ses séances au moment où des informations pourtant importantes, commençaient à être révélées.

    Betty Milan parle des rendez-vous réguliers, de l’interprétation des rêves, de la place de l’argent mais aussi du problème de la langue maternelle qui constituait a priori un obstacle à l’analyse (en ce sens, le titre  Pourquoi Lacan – sans point d’interrogation – prend tout son sens). 

    Betty Milan parle aussi de la France, de Paris, des années 70 mais aussi du déracinement et de ses questionnements sur ses origines et sa liberté de femme. Car c’est bien de la réinvention de la vie dont il est question dans cette analyse d’une analyse chez une figure historique des sciences humaines disparue en 1981.

    Betty Milan, Pourquoi Lacan, éd. Érès, 2021, 160 p.
    https://www.editions-eres.com/ouvrage/4773/pourquoi-lacan
    https://www.bettymilan.com.br/fr

    Voir aussi : "En tongs avec Platon"
    "Lorsque les arbres pensent"

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  • Un toast pour Silvia Estrada

    C’était à Paris, dans le 18e arrondissement, cet été, en pleine canicule. La chanteuse mexicaine Silvia Estrada se produisait au milieu d’un public d’admirateurs et de badauds et leur faisait découvrir son dernier single, "Brindo".

    Quelques mois après la parution de son album Marchita et quelques semaines avant son futur EP Anbrazo, Silvia Estrada est partie à la rencontre des Parisiens pour faire goûter cette ballade en espagnol. Le duo avec l’accordéon de Maryll Abbas donne à ce single un délicieux parfum parisien, comme si deux cultures – française et mexicaine – parvenaient à communiquer à l’unisson.

    Jamais en manque de générosité, l’artiste mexicaine dit ceci : "Durant ces mois d'enfermement [pendant le Covid], j'ai beaucoup réfléchi à l'idée d'espoir, à la lumière qui nous guérit et nous renouvelle. L'idée d'un amour humain et universel qui nous entoure dans les moments difficiles. Un « abrazo », un câlin."

    Son premier single "Brindo" annonce la couleur du futur EP, le bien nommé Abrazo, justement. "Pour moi, le « brindar », l'action de porter un toast, est l'un des gestes les plus heureux, les plus affectueux et les plus porteurs d'espoir que nous ayons dans notre vie quotidienne", explique Silvana Estrada. "Il implique la communauté et la célébration, parfois nous n'avons même pas besoin d'une raison pour trinquer, nous célébrons simplement le fait d'être ensemble et en vie."

    Un vrai hymne au vivre ensemble, chanté mélodieusement et avec chaleur. À découvrir.

    Silvana Estrada, Brindo, 2022
    L’EP Abrazo est prévu pour le 21 septembre 2022
    https://www.silvanaestrada.com
    https://www.facebook.com/silvanaestradab
    @silvanaestradab
    https://www.instagram.com/silvanaestradab

    Voir aussi : "Blaubird, en noir et blanc"

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  • Eugénie Grandet, classique et moderne

    Évidemment, Eugénie Grandet peut rappeler des souvenirs plus ou moins douloureux de lectures scolaires. Le classique de Balzac est un tel chef d’œuvre qu’il a rejoint la cohorte de livres injustement mal-aimés. Alors, Eugénie Grandet serait-il chiant ? Non ! Et Marc Dugain le montre dans son superbe film, qui rend l’héroïne de Balzac d’une singulière modernité.

    Eugénie Grandet vit à Saumur. Fille unique d’un négociant en vin, la jeune femme et sa mère doivent souffrir l’autorité de Félix Grandet dont le sens des affaires, le goût pour l’appât du gain et l’obsession pour le profit ont leur corollaire : la pingrerie et l’avarice. Le trio vit dans un quasi désœuvrement en dépit du fait que l’homme, ex-maire de Saumur, a su se bâtir une fortune grâce à la Révolution française.

    Le commerçant a, par ailleurs, su habilement retourner sa veste et profiter de ses avantages sous la restauration. Eugénie Grandet voit ses jours s’écouler dans un univers gris et sans distraction. Dans cette Province dominée par des notables, la jeune femme est un beau parti, mais son père rechigne à la voir marier pour la simple et bonne raison qu’il ne veut pas verser une dot. Débarque dans la maison familiale un jeune homme, le cousin d’Eugénie. Son père, ruiné, l’a envoyé chez son frère avant de se suicider.

    Eugénie Grandet serait-il chiant ? Non !

    Adapter le chef d’œuvre de Balzac sans tomber dans l’académisme est un piège. Dénaturer ce joyau de la littérature française l’est tout autant. Marc Dugain parvient à donner vie à Eugénie Grandet grâce au formidable trio d’acteurs qui incarne cette famille saumuroise du début du XIXe siècle. Olivir Gourmet est impressionnant dans le rôle de cet "Harpagon" sinistre et borné.

    Valérie Bonneton joue le rôle de sa femme, victime muette de son avare de mari. Quant à Joséphien Japy, elle est une vraie révélation. Elle est Eugénie Grandet, jeune femme taiseuse, discrète, timide, naïve mais aussi plus forte qu’il n’y paraît.

    Son visage de madone illumine le film, y compris lorsque son père lui impose une confession pour  avoir eu l’audace d’aimer son cousin… mais aussi lui avoir donné quelques pièces d’or. Marc Dugain fait de cette belle région de Saumur un décor gris et automnal, alors que les scènes d’intérieur sont subtilement composées telles des tableaux, parfois simplement éclairés à la bougie, sans esbrouffe mais sans révolutionner non plus le cinéma.

    Nous parlions de l’académisme du roman de Balzac. Marc Dugain le dépoussière en faisant de la jeune femme une figure moderne. Eugénie Grandet fourbit ses armes contre le patriarcat, dans un film où la notabilité, le pouvoir et l’autoritarisme familial sont uniquement masculins. Les dernières séquences, et notamment les propos d’Eugénie Granget, envoient des messages clairvoyants  et féministes qui rendent le film d’une grande actualité.  

    Nul doute que beaucoup de professeurs de lettres ou de français verront dans l'Eugénie Grandet de Marc Dugain un solide outil pédagogique capable de faire aimer Balzac à leurs élèves.    

    Eugénie Grandet, drame franco-belge de Marc Dugain, avec Joséphine Japy, Olivier Gourmet et Valérie Bonneton, 2021, 105 mn, Canal+
    Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, éd. Flammarion GF, 2008, 302 p.
    https://www.advitamdistribution.com/films/eugenie-grandet
    https://www.canalplus.com/cinema/eugenie-grandet/h/17077588_40099
    https://www.babelio.com/livres/Balzac-Eugenie-Grandet

    Voir aussi : "Être ou ne pas être"
    "Le complotisme est-il un humanisme ?"

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  • Rendez-vous chez Laura Anglade

    Qui dit reprises de chansons françaises dit standards incontournables d’Édith Piaf, Yves Montand ou Maurice Chevalier, avec des classiques archi rabattus, de ceux que Thomas Dutronc avait réinterprétés en duo il y a quelques années, dans un très joli album au demeurant. La jazzwoman franco-américaine Laura Anglade, accompagnée du guitariste québécois Sam Kirmayer, a choisi le contre-pied dans son album de reprises, Venez donc chez moi.

    "Venez Donc Chez Moi", à l'origine un tube de l’entre-deux guerres écrit par Paul Misraki et créé par Lucienne Boyer et Ray Ventura et ses collégiens, peut s’écouter comme une invitation dans l’univers smooth de Laura Anglade, reconnue par "Ici Musique" de Radio Canada comme l'une des cinq meilleures musiciennes de jazz à surveiller.

    Paul Misraki est mis à l’honneur dans une autre de ses compositions avec cet autre classique qu’est "Vous qui passez sans me voir" que Charles Trénet avait rendu célèbre, en dépit du fait que ce morceau n’est pas celui que le grand public a retenu de l’interprète de "La mer", de "Douce France" ou de "Boum !"

    L’auditeur sera sans doute plus familier avec ce bijou qu’est "Paris au mois de mai", romantique et parisien à souhait, grâce à l’accordéon de Benjamin Rosenblum. Laura Anglade reprend également le célébrissime "Que reste-t-il de nos amours ?", dans lequel Charles Trénet – encore lui ! – s’était rarement montré aussi mélancolique. La chanteuse y ajoute sa patte jazz, montrant du même coup un aperçu de sa palette vocale.

    "Chez Laurette" est la reprise la plus incroyable de l’album, et qui mérite à elle-seule que l’on se précipite pour découvrir l’opus de Laura Anglade

    La Franco-américaine ne pouvait pas ne pas reprendre des standards de Michel Legrand.  Outre "La valse des lilas", qui clôt l’album, sa revisite délicate de "La chanson de Maxence" permet de déguster les paroles et d’apprécier les qualités de parolier du compositeur français : "Elle a cette beauté des filles romantiques / Et d'un Botticelli, le regard innocent / Son profil est celui de ces vierges mythiques / Qui hantent les musées et les adolescents".

    Un hommage est rendu à deux femmes, deux artistes et deux musiciennes : Jeanne Moreau, avec une reprise "Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours" (par ailleurs, la chanson du film Pierrot le fou, avec Anna Karina et Jean-Paul Belmondo) et Barbara avec deux titres que beaucoup d’auditeurs découvriront sans doute : le nostalgique "Précy Jardin" et le délicat "Ce matin-là", toujours avec l’accompagnement à l’avenant de Sam Kirmayer.

    "Chez Laurette" est la reprise la plus incroyable de l’album, et qui mérite à elle-seule que l’on se précipite pour découvrir l’opus de Laura Anglade. La chanteuse se l’approprie totalement au point que l’auditeur, pourtant habitué à l’original, a la sensation de la redécouvrir, dans toute sa pureté avec voix jazzy et guitare. Laura Anglade dit ceci : "Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et qui on devient."

    Tout autant que ces reprises de standards français, c’est une chanteuse d’exception qui est à découvrir à travers ce Venez donc chez moi, étincelant dans sa simplicité.

    Laura Anglade & Sam Kirmayer, Venez donc chez moi, Justin Time Records, 2022
    https://lauraanglade.com
    https://www.facebook.com/langlademusic
    https://www.instagram.com/laura__anglade

    Voir aussi : "Sarah Lancman amoureuse"
    "Thomas Dutronc, c’est si bon"

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