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  • Eugénie Grandet, classique et moderne

    Évidemment, Eugénie Grandet peut rappeler des souvenirs plus ou moins douloureux de lectures scolaires. Le classique de Balzac est un tel chef d’œuvre qu’il a rejoint la cohorte de livres injustement mal-aimés. Alors, Eugénie Grandet serait-il chiant ? Non ! Et Marc Dugain le montre dans son superbe film, qui rend l’héroïne de Balzac d’une singulière modernité.

    Eugénie Grandet vit à Saumur. Fille unique d’un négociant en vin, la jeune femme et sa mère doivent souffrir l’autorité de Félix Grandet dont le sens des affaires, le goût pour l’appât du gain et l’obsession pour le profit ont leur corollaire : la pingrerie et l’avarice. Le trio vit dans un quasi désœuvrement en dépit du fait que l’homme, ex-maire de Saumur, a su se bâtir une fortune grâce à la Révolution française.

    Le commerçant a, par ailleurs, su habilement retourner sa veste et profiter de ses avantages sous la restauration. Eugénie Grandet voit ses jours s’écouler dans un univers gris et sans distraction. Dans cette Province dominée par des notables, la jeune femme est un beau parti, mais son père rechigne à la voir marier pour la simple et bonne raison qu’il ne veut pas verser une dot. Débarque dans la maison familiale un jeune homme, le cousin d’Eugénie. Son père, ruiné, l’a envoyé chez son frère avant de se suicider.

    Eugénie Grandet serait-il chiant ? Non !

    Adapter le chef d’œuvre de Balzac sans tomber dans l’académisme est un piège. Dénaturer ce joyau de la littérature française l’est tout autant. Marc Dugain parvient à donner vie à Eugénie Grandet grâce au formidable trio d’acteurs qui incarne cette famille saumuroise du début du XIXe siècle. Olivir Gourmet est impressionnant dans le rôle de cet "Harpagon" sinistre et borné.

    Valérie Bonneton joue le rôle de sa femme, victime muette de son avare de mari. Quant à Joséphien Japy, elle est une vraie révélation. Elle est Eugénie Grandet, jeune femme taiseuse, discrète, timide, naïve mais aussi plus forte qu’il n’y paraît.

    Son visage de madone illumine le film, y compris lorsque son père lui impose une confession pour  avoir eu l’audace d’aimer son cousin… mais aussi lui avoir donné quelques pièces d’or. Marc Dugain fait de cette belle région de Saumur un décor gris et automnal, alors que les scènes d’intérieur sont subtilement composées telles des tableaux, parfois simplement éclairés à la bougie, sans esbrouffe mais sans révolutionner non plus le cinéma.

    Nous parlions de l’académisme du roman de Balzac. Marc Dugain le dépoussière en faisant de la jeune femme une figure moderne. Eugénie Grandet fourbit ses armes contre le patriarcat, dans un film où la notabilité, le pouvoir et l’autoritarisme familial sont uniquement masculins. Les dernières séquences, et notamment les propos d’Eugénie Granget, envoient des messages clairvoyants  et féministes qui rendent le film d’une grande actualité.  

    Nul doute que beaucoup de professeurs de lettres ou de français verront dans l'Eugénie Grandet de Marc Dugain un solide outil pédagogique capable de faire aimer Balzac à leurs élèves.    

    Eugénie Grandet, drame franco-belge de Marc Dugain, avec Joséphine Japy, Olivier Gourmet et Valérie Bonneton, 2021, 105 mn, Canal+
    Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, éd. Flammarion GF, 2008, 302 p.
    https://www.advitamdistribution.com/films/eugenie-grandet
    https://www.canalplus.com/cinema/eugenie-grandet/h/17077588_40099
    https://www.babelio.com/livres/Balzac-Eugenie-Grandet

    Voir aussi : "Être ou ne pas être"
    "Le complotisme est-il un humanisme ?"

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  • Le Clos Lucé parmi les 100 premières destinations mondiales

    Le Clos Lucé est entré cette année dans le classement des 100 premières destinations mondiales 2021 établi par Time magazine. La revue américaine met ainsi à l’honneur les nouvelles galeries du peintre et architecte Léonard de Vinci qui ont été inaugurées en juin dernier. Pourquoi ne pas profiter de cette période relativement calme pour découvrir ce nouvel espace de 500 m² permet de découvrir en un seul lieu les 17 chefs-d’œuvre de la peinture de Léonard de Vinci ? À l’étage, un parcours pédagogique avec des maquettes, des animations 3D et même des jeux vidéo est dédié à Léonard de Vinci, l’architecte et urbaniste.

    Des ateliers scientifiques et techniques, conçus en collaboration avec la Cité des Sciences et le Palais de la Découverte, sont proposés aux groupes scolaires. Les élèves sont invités à manipuler les inventions de Léonard de Vinci. Six machines inspirées de celles de Léonard de Vinci sont mises à disposition des jeunes de 9 à 18 ans.

    Sous la direction artistique du Clos Lucé, la scénographie, signée Arc-en-Scène, s’appuie sur les technologies numériques, les scénarios immersifs et les dispositifs de réalité virtuelle et augmentée pour apporter un regard neuf sur les créations de Léonard de Vinci et les mettre en scène dans un univers virtuel.

    Atteindre le niveau de fréquentation record de 2019

    François Saint Bris, directeur du Clos Lucé témoigne ainsi : "En utilisant les nouvelles technologies innovantes, nous répondons à la demande de nos visiteurs, tout en accomplissant notre mission de transmission de l’héritage universel, de la mémoire et de la connaissance de Léonard de Vinci dans sa dernière demeure ici au Clos Lucé… Nous voulons proposer une plongée inédite dans l’œuvre fascinante de la peinture de Léonard de Vinci. Notre objectif est d’apporter un regard neuf sur les créations de Léonard et de les mettre en scène dans un univers virtuel sensible."

    François Saint Bris espère grâce à ce projet atteindre en 2022 le niveau de fréquentation record de 2019, année au cours de laquelle le Clos Lucé avait accueilli 520 000 visiteurs. L’autre objectif est de faire du musée un lieu de médiation culturelle et scientifique.

    Nul doute que le créateur visionnaire qu’était Vinci aurait applaudi des deux mains cette initiative. 

    Le Clos Lucé
    https://www.vinci-closluce.com/fr
    https://time.com

    Voir aussi : "Prêt·e·s à creuser des citrouilles ?"

    Spectacle immersif © Château du Clos Lucé - Parc Leonardo da Vinci, Amboise. Photo Eric Sander

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  • Prêt·e·s à creuser des citrouilles ?

    Le Château de la Bussière fait partie de ces nombreux sites en France, peu connus mais qui font la richesse du pays. Il est situé à quelques kilomètres de la Loire mais n’est pas stricto sensu un de ces "Châteaux de la Loire". Ce qui n’enlève rien à son caractère remarquable.

    Pour se distinguer de ses "pairs" et aussi se démarquer, le Château de la Bussière a décidé de miser sur son jardin, classé "Jardin Remarquable", aménagé au XVIIIe siècle à la place de l'ancienne vigne du château. En route donc pour La Bussière, situé entre Montargis et Gien, dans le Loiret.

    Cette période d’Halloween est idéale pour y découvrir une collection rare de cucurbitacées de toutes les formes et de toutes les couleurs : butternut, citrouille, potiron, sucrine, coloquinte. La Bussière adresse un gros clin d’œil aux familles et aux enfants, avec des ateliers de des visites de découverte de ces légumes sentant bon - ou pas - la présence de Jack O'Lantern, Dracula ou Freddy.

    Des légumes sentant bon Jack O'Lantern, Dracula ou Freddy

    L’animation permet aux enfants de découvrir ces fruits originaux automnaux, leurs noms, leurs caractéristiques, leurs couleurs et s’initier à la vie du potager en automne. L’atelier se veut surtout un moment de partage et de mise en pratique. L’enfant de plus de 4 ans se voit confier une cucurbitacée et peut alors la creuser tout en laissant parler son imagination.

    Pour l’aider, les parents, les grands-parents, la famille ou des amis ne sont pas loin. Cet atelier est donc un moment propice pour une sortie familiale. Les prévoyants viendront avec un récipient pour récupérer la chair et préparer de bonnes soupes. Les enfants repartent ensuite à la maison avec leur jolie cucurbitacée.

    L’année dernière près de 300 enfants étaient venus profiter de ces ateliers les mercredis et dimanches des vacances. Face à leur succès, et face aux nouvelles mesures de sécurité sanitaire le Château propose des créneaux supplémentaires : les mercredis 21 et 28 octobre, le dimanche 25 octobre et le samedi 31 octobre à 15 heures et 16 heures.

    Le Château fermera ses portes le 2 novembre pour une réouverture le samedi 5 décembre à l’occasion des fêtes de Noël.

    Château de la Bussière
    À 12 km de Gien et à 30 km au sud de Montargis (Loiret)
    Les mercredis 21 et 28 octobre 2020
    Dimanche 25 octobre et Samedi 31 octobre
    De 15 heures à 16 heures
    Réservation conseillées auprès du château
    http://www.chateau-de-la-bussiere.fr

    Voir aussi : "Jouer à Château perché"

    Photo : Château de La Bussière

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  • Un art peut en cacher un autre

    Le catalogue édité pour le programme de l’opéra Nantes-Angers pour la saison 2017-2018 réserve une divine surprise.

    Bien entendu, les passionnés d’art lyrique découvriront les futurs rendez-vous de l’illustre maison ligérienne pour la saison prochaine : une Damnation de Faust de Berlioz, un Fidelio de Beethoven, une nouvelle production du Couronnement de Popée de Monteverdi ou un Rinaldo d’Haendel conduit par Bernard Cuiller.

    Le bloggeur entend cependant s’arrêter sur ce qui fait le vrai plus de ce catalogue : ses illustrations. Bien entendu, le choix promotionnel de faire appel à un artiste photographe pour les catalogues lyriques n’est pas nouveau et d’autres établissements lyriques ont suivi cette mode. L’Opéra de Paris propose ainsi d’épais et classieux programmes, souvent enrichis de clichés au minimalisme qui peut d’ailleurs laisser perplexe.

    Pour la saison 207-2018, l’opéra de Nantes a choisi Nicolas Dhervillers, un photographe internationalement reconnu pour son sens du lyrisme et de la mise en scène.

    Pour le programme musicale de l’établissement nantais, la série Detachment, dont est tirée la majorité des photos, nous transporte dans des paysages grandioses et aux mises en scène picturales (par exemple l’illustration pour Mam’zelle Nitouche de Hervé). Les personnages y semblent soit contemplatifs, soit perdus (la couverture du catalogue). L’illustration pour Fidelio rappellera sans doute les paysages de neige de l’impressionniste norvégien Frits Thaulow, mis à l’honneur lors du dernier Normandie Impressionniste.

    Une photographie de la série Road Movie illustre La Damnation de Faust, cette fois dans une scène que l’on croirait sortie d’un film noir américain. Quant au cliché choisi pour illustrer le Rinaldo d’Haendel, il n’est pas sans rappeler la patte du réalisateur français Fabrice Gobert (Les Revenants, Simon Wemer a disparu).

    Ajoutons aussi, non sans une pointe de regret, qu’un Pelléas et Mélisandre aurait été un dernier et superbe clin d’œil à l’adresse de Nicolas Dhervillers, lui dont les clichés oniriques font le pont entre le symbolisme (une photo tirée de la série Hommages pour le spectacle Atys en Folie) et la modernité (My Sentimental Archives pour Les P’tites Michu).

    L’Opéra de Nantes a créé un catalogue pour faire découvrir sa programmation musicale, et c’est sur un photographe que nous nous enthousiasmons. Comme quoi, un art peut en cacher un autre.

    http://www.angers-nantes-opera.com
    http://www.nicolasdhervillers.com
    Nicolas Dhervillers à Kansas City, Missouri, USA, du 1er septembre au 28 octobre 2017,
    à la Fondation Louis Moret, Martigny, Suisse, du 9 septembre au 15 octobre 2017,
    à la galerie Hiltauwsky, Berlin, du 23 novembre 2017 au 15 janvier 2018

    © Nicolas Dhervillers