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confinement

  • Bas les masques

    Disons-le d’emblée : le journal intime, genre littéraire qui a connu ses lettres de noblesse par le passé (que l’on pense à ceux des Frères Goncourt, de Paul Léautaud, d’Anaïs Nin ou encore de Franz Kafka) a été remisé aux oubliettes, balayé par les blogs et autres publications sur les réseaux sociaux. Autant dire que l’on ne peut que saluer l’audace de Delphine Bell qui, avec Inattendu (éd Le Lys Bleu), propose un journal s’étalant de mars à octobre 2020.  

    Le lecteur l’aura deviné tout de suite : cette période correspond à la période de la crise sanitaire du Covid et au confinement, une période atypique et qui a marqué les esprits : "Le chant des oiseaux est strident, très clair et il règne une nouvelle qualité de silence, presque effrayant. Non, l’humanité est encore là…" Le confinement et la parenthèse de toute vie sociale et professionnelle est-elle une chance ? Pas si simple. "Je me lève de plus en plus tard, nous nous couchons de plus en plus tard. Les horaires nous appartiennent, ce qui donne un sentiment factice de liberté. Peut-être que faire semblant empêche de sombrer."

    Une profondeur humaine et tragique

    Delphine Bell raconte au quotidien ces mois passés, enfermée avec ses proches, ressassant ses souvenirs, méditant sur sa vie, sa famille, ses amis, son destin, et sur le "catastrophisme éclairé" que lui offre notre période actuelle – et en particulier cette "inattendue" année 2020.

    La pandémie, avec son lot de masques, de télétravail, de peur de l’autre et d’enfermement imposé ("Le temps s’est désorganisé", "Nous manquons tous de repères") permet à moins à Delphine Bell de se concentrer sur l’écriture ("Mes cahiers m’attendent", "Je nage, je surnage, j’écris des pages…"), à commencer par son compagnon, sa famille ("Avec Mat, nous inventons des fêtes…") et ses parents. Son père, en maison de retraite, est au centre des préoccupations de l’auteure, mais il y aussi sa mère, disparue quelques années plus tôt. La douleur est tangible dans ces pages. Le deuil et le manque rythme les jours, les semaines et les mois de la diariste, donnant à cette période de confinement et de déconfinement une profondeur humaine et tragique.

    Singulier journal intime, dans laquelle Delphine Bell ose un chapitre, inattendu, justement : une chronique imaginant le 1er août 2030…

    Et si, face à cette "fausse liberté" qu’a été le confinement, la survie ne venait pas de l’écriture ? Elle est une "vraie arme, elle élargit les possibles, fixe le marbre de [ses] souvenirs, car qui sommes-nous à part des bribes de mémoire ?"

    Delphine Bell, Inattendu, éd Le Lys Bleu, 2023, 288 p. 
    https://www.lysbleueditions.com/produit/inattendu
    http://intelligently-fashionable.blogspot.com

    Voir aussi : "Rien n’est écrit d’avance"

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  • Cinq ans avec Macron

    Dans quelques semaines, les Français éliront leur prochain Président de la République pour cinq ans. Qui succédera à Emmanuel Macron, le plus jeune Président français ? Parviendra-t-il à se faire réélire ? Et sur quel programme ? 

    Suspense. En attendant, France Télévision propose en replay Cinq ans, un documentaire exceptionnel en trois volets retraçant un quinquennat historique à plus d’un titre. Évacuant la campagne électorale mouvementée de 2017 pour commencer son récit lorsque l’ancien énarque et ex ministre de l’économie succède à François Hollande, Cinq ans entend montrer les incroyables moments qui ont bouleversé les cinq ans de la Présidence d’Emmanuel Macron.  

    Jérôme Bermyn et Raphaëlle Baillot ont choisi de découper le récit historique en trois parties : "Le temps des transformations" sur la la période "d’état de grâce", du début du quinquennat à l’automne 2018, "Le temps des incendies", consacré pour l’essentiel à la crise des Gilets Jaunes et "Le temps des contagions", consacré à la crise sanitaire et au Grand Confinement jusqu’à la mise en place du pass sanitaire. Bref, une histoire immédiate qui s'écrit sous nos yeux. 

    Les grands témoins de ces événements racontent de l’intérieur ce quinquennat atypique : les acteurs politiques (l’ex Premier ministre Édouard Philippe, le Préfet Didier Lallement, l’ex porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, l’ex ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ou la conseillère en communication Sibeth Ndiaye), les opposants politiques (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen), des personnalités issues de la société civile (Yarol Poupaud, Cyril Dion, Corinne Masiero, le syndicaliste Laurent Berger ou le gilet jaune Ghislain Coutard) et de nombreux Français.

    C’est peu dire que le mandat de Macron aura été celui de crises majeures et d’événements traumatisants : crise des Gilets Jaunes, incendie de Notre-Dame de Paris, attentat contre Samuel Patis ou crise sanitaire.

    En vérité, rien n’aura été épargné au jeune chef d’État qui, pourtant, avait commencé son mandat dans un climat presque euphorique : sa jeunesse, sa fougue, son désir de transformations d'une "vieille nation" peuplée de "Gaulois réfractaires" et son optimisme avaient fait de lui le chouchou des étrangers. Couvaient cependant des défauts rédhibitoires d’un Président qualifié de "Président des riches" (voire de "Président des très riches" selon son prédécesseur) et que la réussite éclatante lors des Présidentielles de 2017 (il n’a jamais eu de mandat électif auparavant et semble avoir tout réussi) rend condescendant, pour ne pas dire hautain.   

    "Enfant-roi"

    Au reproche d’"enfant-roi" formulé par Marine Le Pen devant les caméras de Jérôme Bermyn et Raphaëlle Baillot, François Bayrou préfère dire que son (jeune) confrère et ami, qu’il conseille, a le défaut d’être "trop" : trop jeune, trop brillant, trop doué…

    Après la période d’état de grâce, qui dure grosso modo de sa victoire aux Présidentielles de 2017 à la Coupe du monde de football de 2018 (que la France remporte), succèdent une série de crises inédites. La première est celle de l’insurrection des Gilets Jaunes, qui marque durablement le Président, notamment en décembre de cette année-là, avec le saccage de l’Arc de Triomphe puis l’incendie de la Préfecture du Puy-en-Velay (le Préfet de l'époque soulignera le traumatisme de cet événement qui aurait très bien ou aboutir à des drames sanglants). Une journaliste du Monde fait remarquer avec justesse qu’après cette série d’émeutes populaires, suivies d’un Grand Débat National, la présidence de Macron connaît l’Incendie de Notre-Dame, un accident gigantesque mais traumatisant qui va paradoxalement sauver la Présidence. Jusqu’à l’arrivée du Covid-19 et de la première grande pandémie mondiale.

    C’est une gageure de proposer un tel récit sur notre histoire immédiate, avec le recul nécessaire pour saisir les enjeux d’une période révolutionnaire. Car les journalistes n’omettent pas de parler des autres bouleversements majeures : crise environnementale, #Meetoo et le féminisme, luttes contre les inégalités et transformations sociales inédites.

    Pour faire leur récit, Jérôme Bermyn et Raphaëlle Baillot se sont appuyées sur d’abondantes images d’archives, complétées par des interviews de celles et ceux qui ont marqué cette période – à l’exception notable du principal intéressé. Ne manquent pas des analyses de politologues et sociologues mais aussi des images issues de réseaux sociaux, capitales dans le déclenchement et le prolongement de la crise des Gilets Jaunes comme il l'est expliqué.

    Pour replonger dans ce quinquennat inédit, une bande son des tubes des cinq ans rythme les trois films (Orelsan, Angèle, Grand Corps Malade ou Vianney).

    Ce documentaire passionnant proposé par France 5 est disponible plusieurs semaines. De quoi alimenter les débats et les réflexions à quelques semaines des prochaines échéances électorales. 

    Cinq ans, documentaire français de Jérôme Bermyn et Raphaëlle Baillot,
    Trois parties, 2021, 140 mn, France 5, en replay

    https://www.france.tv/france-5/cinq-ans
    @jeromebermyn
    @rbaillot

    Voir aussi : "Hors-série Présidentielles 2017"
    "Hors-série Grand Confinement"

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  • Paris-Salvador avec Vicente et Marianna

    Vicente e Marianna ce sont les Français Vincent Muller et Marianne Feder, qui signent leur premier album, De Paris à Salvador. Si le mot "métissé" peut être utilisé, c’est bien pour cet opus, se jouant des influences de la chanson française et des sons et rythmes brésiliens.

    De Paris à Salvador séduit par son choix du voyage, de la fête et de l’amour, à l’image du titre qui ouvre l’opus, "Sur le chemin du monde", une chanson souriante, ensoleillée et brésilienne. Nous dirions même qu’il y a de la comédie musicale à la Jacques Demy dans son parti-pris : "Si tu me fais de l’ombre / Quand me soleil m’inonde / C’est pour me protéger / De ma cupidité / C’est pour nous redonner / Un peu de légèreté".

    Vicente e Marianna, bien dans leur époque, font le choix, dans le morceau "Mon cœur confine", du rythme insensé pour nous parler de liberté, d’amour, d’espoir mais aussi… de confinement : "J’ai bien tout fermé les portes des fenêtres / Mais je t’ai tout donné à l’aveuglette… Et mon cœur confiné en solitaire / Je n’ai pas rangé mon espérance / Et mon âme chante en toi / Sur cette danse".

    Le brésil coule dans les veines du duo, que ce soit dans le choix de rythmes ("Les bras de Poséidon"), dans des revisites ("Canto de Iemanja" de Baden Powell et Vinicius de Moraes ou le mélancolique et amoureux "Un amour d’hiver", du même Baden Powell) ou de ses plongées dans la culture traditionnel brésilienne.

    Le public français risque fort de découvrir le xote

    Il faut à ce sujet s’arrêter sur "O xote do peixe e da borboleta", littéralement : "Xote du poisson et du papillon". Le public français risque fort de découvrir le xote, un style musical traditionnel originaire du Nordeste, sur des paroles poétiques, que les musiciens s’approprient "sous les rythmes endiablés / Du xote et du samba-reggae". Il est encore question de poésie naïve, onirique et colorée avec "Na pele" : "Un à un j’ai conquis les nuages / Qui me faisaient ombrage / Sur ta peau".

    Avec "Bom au cœur", nous voilà toujours au cœur du Brésil, dans ce titre qui marque la signature de l’album : "Ailleurs / Bom au cœur / De Paris à Salvador / O meu amor / Pour recommencer ailleurs." Et tout cela sur des rythmes sud-américains qui font du bien sous nos climats de frimas hivernaux ("Au même tiempo").

    Vicente e Marianna prennent le parti, avec "L’attente", d’une facture plus occidentale et urbaine. Le talk-over de Vincent Muller parle avec sincérité de l’amour comme fil conducteur, un amour à la fois grave et léger, confiant et libre, et faisant fi des frontières et des océans.

    Une mélancolie infinie traverse "Absinthe absence" : "Sous le soleil qui brûle / Plus rien ne brille". Il s’agit d’un chant sur l’absence, l’absent ou l’absente. Qui n’a pas ressenti cela ? Comment surmonter cela ? La réponse ne pourrait pas être celle d’un pis-aller et d’un abandon à la fois vain et nécessaire : "Alors j’attends que l’absinthe / Me mène jusqu’au ciel / Dans mon paradis artificiel".

    Il faut noter enfin que Vicente é Marianna signent le titre "Dernier rendez-vous", la chanson de la BO de la série "L’amour flou", en bonus de l’album. La chanson est interprétée par Romane Bohringer et Philippe Rebbot.

    Vicente e Marianna, De Paris à Salvador, Les Musiterriens, 2021
    https://www.facebook.com/VicenteMarianna

    Voir aussi : "Jazz muté"

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  • Paris-Salvador avec Vicente et Marianna

    Vicente e Marianna ce sont les Français Vincent Muller et Marianne Feder, qui signent leur premier album, De Paris à Salvador. Si le mot "métissé" peut être utilisé, c’est bien pour cet opus, se jouant des influences de la chanson française et des sons et rythmes brésiliens.

    De Paris à Salvador séduit par son choix du voyage, de la fête et de l’amour, à l’image du titre qui ouvre l’opus, "Sur le chemin du monde", une chanson souriante, ensoleillée et brésilienne. Nous dirions même qu’il y a de la comédie musicale à la Jacques Demy dans son parti-pris : "Si tu me fais de l’ombre / Quand me soleil m’inonde / C’est pour me protéger / De ma cupidité / C’est pour nous redonner / Un peu de légèreté".

    Vicente e Marianna, bien dans leur époque, font le choix, dans le morceau "Mon cœur confine", du rythme insensé pour nous parler de liberté, d’amour, d’espoir mais aussi… de confinement : "J’ai bien tout fermé les portes des fenêtres / Mais je t’ai tout donné à l’aveuglette… Et mon cœur confiné en solitaire / Je n’ai pas rangé mon espérance / Et mon âme chante en toi / Sur cette danse".

    Le brésil coule dans les veines du duo, que ce soit dans le choix de rythmes ("Les bras de Poséidon"), dans des revisites ("Canto de Iemanja" de Baden Powell et Vinicius de Moraes ou le mélancolique et amoureux "Un amour d’hiver", du même Baden Powell) ou de ses plongées dans la culture traditionnel brésilienne.

    Le public français risque fort de découvrir le xote

    Il faut à ce sujet s’arrêter sur "O xote do peixe e da borboleta", littéralement : "Xote du poisson et du papillon". Le public français risque fort de découvrir le xote, un style musical traditionnel originaire du Nordeste, sur des paroles poétiques, que les musiciens s’approprient "sous les rythmes endiablés / Du xote et du samba-reggae". Il est encore question de poésie naïve, onirique et colorée avec "Na pele" : "Un à un j’ai conquis les nuages / Qui me faisaient ombrage / Sur ta peau".

    Avec "Bom au cœur", nous voilà toujours au cœur du Brésil, dans ce titre qui marque la signature de l’album : "Ailleurs / Bom au cœur / De Paris à Salvador / O meu amor / Pour recommencer ailleurs." Et tout cela sur des rythmes sud-américains qui font du bien sous nos climats de frimas hivernaux ("Au même tiempo").

    Vicente e Marianna prennent le parti, avec "L’attente", d’une facture plus occidentale et urbaine. Le talk-over de Vincent Muller parle avec sincérité de l’amour comme fil conducteur, un amour à la fois grave et léger, confiant et libre, et faisant fi des frontières et des océans.

    Une mélancolie infinie traverse "Absinthe absence" : "Sous le soleil qui brûle / Plus rien ne brille". Il s’agit d’un chant sur l’absence, l’absent ou l’absente. Qui n’a pas ressenti cela ? Comment surmonter cela ? La réponse ne pourrait pas être celle d’un pis-aller et d’un abandon à la fois vain et nécessaire : "Alors j’attends que l’absinthe / Me mène jusqu’au ciel / Dans mon paradis artificiel".

    Il faut noter enfin que Vicente é Marianna signent le titre "Dernier rendez-vous", la chanson de la BO de la série "L’amour flou", en bonus de l’album. La chanson est interprétée par Romane Bohringer et Philippe Rebbot.

    Vicente e Marianna, De Paris à Salvador, Les Musiterriens, 2021
    https://www.facebook.com/VicenteMarianna

    Voir aussi : "Jazz muté"

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  • Impressions soleil jazzant

    Il y a  de l’impressionnisme jazz dans le nouvel album de Giovanni Mirabassi, Pensieri Isolati, sorti cet automne. Impressionnisme mais aussi romantisme, non sans des éclairs modernes et contemporains, à l’instar de l’extrait "Un peu comme cette époque". Car contemporain, l’album l’est indéniablement dans son parti pris de proposer des morceaux résolument dans leur époque.

    Prenez "The Healing Waltz" : cette valse à la fois douloureuse et miraculeuse est servie par le piano virtuose de Giovanni Mirabassi et des improvisations éblouissantes. Le pianiste italien est capable de mixer les impressions, les couleurs et des sonorités variant de la mélancolie à l’espoir, en passant par les tourments, le romantisme et le spleen. Cette valse est aussi le portrait d’un artiste malade puis guéri, comme il le confie lui-même : "La valse de la guérison. J’ai composé ce thème alors que j’étais moi-même malade, et il porte bien son nom. L’idée de l’album est née en même temps que ce premier morceau".

    Pensieri Isolati s’écoute comme un témoignage jazz sur l’une des périodes les plus hallucinantes de notre époque : celle de la pandémie et du confinement qui a immobilisé le monde pendant plusieurs mois ("Un peu comme cette époque", "What's new", "Le libre arbitre", "Behind the white door"). Giovanni Mirabassi a imaginé son opus comme le tableau d’une solitude et le fruit d’une période comme suspendue en raison de la crise sanitaire : "Je me suis échappé de mon confinement, d’un air conspirateur toutes les semaines, pour enregistrer un bout de ma solitude et le mettre de côté pour demain, lorsque le brouhaha du monde aura repris le dessus", dit-il d’ailleurs.

    Comme si la musique s’ébrouait pour revenir à la vie

    "Pensées isolées" est l’un des titres qui illustre le mieux l’album. À la facture sombre, le morceau exprime cette vie ne cherchant qu’à quitter la solitude confinée. Si une seule expression pouvait définir Pensieri Isolati, se serait sans doute celle du "voyage intérieur" ("Seascape"), alternant spleen, frustration, envie mais aussi résistance et dynamisme, comme si la musique s’ébrouait pour revenir à la vie et vers la lumire.

    Giovanni Mirabassi propose d’autres étonnants et séduisants titres : un chant amoureux et mélancolique, "Canta che ti passa", un singulier et sensuel "Reactionnary Tango"  et une chanson française – la seule de l’album, "Où voulez-vous que je m’assoie", en bonus de cet album intime et personnel, comme le commente le musicien : "J’ai profité de cette brèche dans l’espace-temps pour faire un disque de mélodies intimes, certaines composées par mes soins et d’autres non, telles des fulgurances de ma jeunesse musicale, du temps d’avant le temps d’avant, lorsque je n’imaginais pas un jour enregistrer des disques, parcourir les cieux et jouer pour les gens". 

    Cet album a été la base d’un spectacle créé en coproduction avec le Théâtre du Châtelet et le Centre Événementiel et Culturel de Courbevoie en octobre 2021.

    Giovanni Mirabassi, Pensieri Isolati, Jazz Eleven, 2021
    https://www.giovannimirabassi.com
    https://www.jazzeleven.com/pensieri-isolati-project
    https://www.instagram.com/gmirabassi

    Voir aussi : "Retour et parenthèse italienne avec Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi"

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  • Les loups sont entrés dans Paris

    Pour avoir l’explication du titre des chroniques de Lola Lafon, Le Loup, l’épée et les Étoiles (éd. Le 1, L’Aube), il faut aller au texte éponyme qui donne son nom au livre.

    L’auteure fait référence à un piège utilisé par les habitants de l’Arctique pour tuer des loups. Une épée couverte de sang est enterrée dans la glace. L’animal commence à lécher la lame apparente et s’y coupe. Trop affamé, il ne se rendre compte que c’est son propre sang qu’il finit par lècher, jusqu’à perdre connaissance et mourir. La bête est ainsi victime de son propre aveuglement ainsi que dans son appétence, tout comme nous pouvons l’être avec les réseaux sociaux : "Facebook promet la satiété, quand on ne sait pas de quoi on a faim", argumente Lola Lafon qui fait de ce court texte une dénonciation des pièges algorithmiques.

    À l’exemple de ce texte, publié en juin 2019 dans Le 1, le recueil que propose la romancière et musicienne est un ensemble de chroniques sur notre société contemporaine, mais aussi sur la fragilité ("Éloge de la fragilité"), sur les agressions sexuelles (le poignant "La traversée") ou sur la famille de l'auteure ("Le courage de ma grand-mère"). Lola Lafon se fait aussi chroniqueuse engagée et virulente lorsqu’elle parle de l’exploitation sociale et économique dans les milieux intellectuels ("Le jeu de la marchande") et sur les renoncements de la gauche contemporaine face aux injustices ("Fini de pleurnicher").

    Aucun algorithme n’a prévu de se mettre à la place de nos étoiles égarées

    Deux portraits de femmes complètent ce court recueil, deux hommages aussi. Celui d’une des nombreuses oubliées de notre histoire, Émilie Lamotte, fondatrice d’une colonie libertaire et éducatrice à Saint-Germain-en-Laye au début du XXe siècle ("Le combat d’Émilie") et un hommage à la célèbre danseuse Sylvie Guillem ("Lettre à Sylvie").

    Le Loup, l’épée et les Étoiles fait figure d’instantané passionnant lorsqu’il aborde la beauté et le courage de la liberté ("Un souvenir d’audace ?") ou bien lorsqu’il propose une réflexion sur le Grand Confinement de 2020 ("Le rien et l’immensité").

    Dans notre monde soumis à l’appétit de loups de toute sorte, la voix de Lola Lafon est précieuse. Chacun et chacune doit se ressaisir et se battre pour les vraies valeurs de l'humanité, dit-elle encore, ce qui pourrait être le cœur de son message : "Aucun algorithme n’a prévu de se mettre à la place de nos étoiles égarées, la place est libre, elle est à nous".

    Lola Lafon, Le Loup, l’épée et les Étoiles, éd. Le 1, L’Aube, 2021, 121 p.
    http://editionsdelaube.fr/catalogue_de_livres/le-loup-lepee-et-les-etoiles
    https://le1hebdo.fr

    Voir aussi : "Trumpatisme en Amérique"

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  • Faire tomber le masque

    Et si, en pleine pandémie, nous avions besoin d’extérioriser notre énergie ? C’est le propos du photographe Christophe Keip qui a proposé à 521 personnes de faire tomber le masque pour "Hurler à la vie".

    Entre janvier et mars 2021, au début de la crise sanitaire et du Grand Confinement, des centaines de personnes sont venues crier devant l’objectif de Christophe Keip leurs colères, leurs frustrations ou leur désespoir. Mais il y a aussi et surtout ces expressions de désir de vivre ou de partager une joie.

    Des portes ouvertes aux émotions

    Si pour chacun, il s’agit d’une expérience libératrice qui répond aux besoins d’une situation conjoncturelle, cette expérience est pour beaucoup un acte révélateur, une prise de conscience, un pas insoupçonné vers l’écoute de soi. Autant de portes ouvertes aux émotions.

    Le travail de Christophe Keip pose une autre question : cette crise sanitaire et les chamboulements émotionnels qu’elle nous a fait traverser, ne nous aurait-elle pas aussi conduit vers une métamorphose ? Vers un autre nous, resté en silence, que nous pourrions découvrir ?

    A partir du 25 juin et jusqu’au 11 septembre, les 521 témoignages photographiques seront exposés à la Galerie Zola d’Aix en Provence.

    Christophe Keip, exposition "Hurler à la vie"
    https://www.hurlealavie.com
    https://www.ckeip.com

    Voir aussi : "Hopare au Forum des Halles"
    Hors-série "Grand Confinement"

    © Christophe Keip

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  • 50 artistes musicaux contre la précarité étudiante

    Dans un contexte de crise sanitaire où les étudiants se retrouvent dans une situation de grande précarité, l’association 6click Culture (Association culturelle et artistique multidisciplinaire) a décidé, en collaboration avec l'ASCAB (Association Solidarité Continuité Bordeaux), de créer une compilation musicale numérique qui a été éditée le mercredi 28 avril dernier, en soutien aux étudiants les plus touchées par la crise sanitaire :  Urgence alimentaire : 50 artistes de la scène électronique alternative contre la précarité étudiante.

    L'intégralité des ventes de la compilation reviendra directement à l'ASCAB avec le but de mettre en place une aide apportant des éléments de première nécessité aux étudiant.es resté.es confiné.es sur leur lieu d'étude. Avec les différentes mesures liées au second confinement, la situation déjà fragile des étudiant.es les plus précaires et isolé.es va empirer dans les prochaines semaines. La cessation de l'activité économique qui les privent, elles et eux ou leurs parents, de travail et donc de revenus les frappe de plein fouet. Vendue 3€ minimum pour les petites bourses, la compilation Urgence alimentaire compte sur la générosité du public qui offrira ce que bon lui semblera lors de son acquisition.

    À découvrir donc, car il y a urgence !

    Rappelons que L'ASCAB avait lancé une première campagne dès les premiers jours du confinement de mars 2020 et était venue en aide à plus de 1600 étudiant.es, entre mars et juillet. Devant l'explosion de la précarité et l'afflux de demandes d'aide reçu par toutes les associations existantes, l'ASCAB continue son initiative en faisant à nouveau appel à la solidarité afin de distribuer aux étudiant.es les plus précaires des produits de première nécessité.

    Cette excellente compilation rassemble des artistes et des groupes venus de multiples horizons de la scène musicale : de l’électro kitsch (l’excellent duo Génial Au Japon) au slam (Sonia Keating) à la chanson française (Venus Berry), en passant par l'électro-pop (John Thomas), le trip-hop (U.SINE), le rap (Armand Le Méchant), l'électro-world (Mari Lanera) ou encore l’electrofunk de Jules Wells.

    Cette initiative bienvenue et généreuse mobilise la scène alternative bordelaise.

    À découvrir donc, car il y a urgence !

    Collectif,  Urgence alimentaire : 50 artistes de la scène électronique alternative contre la précarité étudiante, 2021
    https://www.facebook.com/6clickCulture
    @ContinuiteB
    https://6clickmusic.bandcamp.com

    Voir aussi : "Restons vigilants avec The Oversleep"

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