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  • Si la musique m’était contée

    Il faut d’abord saluer la bonne idée de cet album entièrement consacré à des contes mis en musique par Dana Ciocarlie au piano et Vincent Figuri en récitant. Ajoutons pour être complet la participation du violoniste Christophe Giovaninetti et du clarinettiste Philippe Cupper.  

    Avant de nous intéresser à Ma Mère L’Oye, le chef d’œuvre de Ravel, parlons du premier conte de l’opus, aussi peu connu que son compositeur. Nikolaï Tcherepnine (1873-1945) a terminé Le Conte du pêcheur et du poisson en 1917, juste avant son exil de la Russie communiste. Il a mis en musique un texte de Pouchkine, souvent mal traduit par Le Petit poisson d’or. Cette histoire de poisson magique, d’un pêcheur bon et sage et de sa femme acariâtre a été mise en musique dans un style romantique typique de la la musique russe de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Le talent de conteur de Vincent Figuri hypnotise dans ce joli conte moral, à découvrir absolument dans cet enregistrement de Salamandre.

    C’est Vincent Figuri qui a écrit le texte pour Ma Mère L’Oye. Il est vrai que cette petite merveille de Maurice Ravel (1875-1937) ne pouvait pas être absente du programme de l’album. Pour cette composition délicate et instrumentale datant des années 1908-1912, Vincent Figuri a imaginé quatre textes autour des figures légendaires de La Belle au bois dormant, du Petit Poucet (également présent plus tard dans l’opus), de Laideronnette et de la Belle et la Bête. Le talent de narrateur de Vincent Figuri est porté par des musiciens respectant la composition hyper sensible de Ravel, en particulier dans cette merveille qu’est Le jardin féerique – sans texte.

    "Ah! pauvre petite innocente, que de transes, que d'angoisses pour ce premier aveu d'amour"

    Reynaldo Hahn (1874-1947) a 18 ans lorsqu’il compose son délicat Clair de lune, vraiment typique de cette musique française des années 1890-1900. Sur des mélodies simples, Louis Montégut a imaginé un texte à la fois naïf et romantique – et non sans humour – sur deux jeunes gens s’éloignant pour batifoler en paix. Mais, même au milieu d’une nature plus bruyante qu’on ne le croie, s’aimer est-il encore possible ? "Ah! pauvre petite innocente, que de transes, que d'angoisses pour ce premier aveu d'amour."

    La mère et l’enfant d’Edouard Lalo (1823-1892), de la même période, doit sa présence à son titre. Ces deux pièces instrumentales ont été transcrites par Florent Schmitt (dont on regrette qu’il soit toujours si méconnu) pour le violon et le piano. Elles ont la particularité de ne pas être accompagnées de textes. L’auditeur ou l’auditrice gouttera le travail de mélodie et la facture néo-romantique de ces deux morceaux rares.  

    De Marcel Landowski (1915-1999), on connaît surtout son conte La Sorcière du placard aux balais. Or, c’est une œuvre moins connue qui est proposée ici, à savoir une déclinaison du Petit Poucet : Le Petit Poucet joue du piano. Dans le livret de l’album, Vincent Liguri précise que Landowski propose ici une composition à vocation ludique autant que pédagogique. "Chaque pièce développe un travail sur les gammes, le jeun détaché, le legato, les notes répétées…" Cela donne une version du Petit Poucet étonnante et très moderne, par un compositeur contemporain qui a toujours revendiqué son attachement à la musique classique, tonale et à sa liberté. Voilà qui est parfait pour clore cet enregistrement attachant et qui restera longtemps dans les têtes.

    Tcherepnine, Ravel, Hahn, Lalo et Landowski, Contes
    (Conte Du Pêcheur Et Du Poisson - Ma Mère L’Oye,
    Au clair de lune, La mère et l’enfant, Le Petit Poucet joue du piano)
    ,
    Dana Ciocarlie (piano) et Vincent Figuri (narrateur), Salamandre, 2025

    http://www.salamandre-productions.com
    http://www.vincentfiguri.eu
    https://www.danaciocarlie.com

    Voir aussi : "Satie Cool"
    "Loïe Fuller sur les pas de Salomé"

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  • Musique des sphères avec Nathan Henninger

    C’est avec le Scoring Berlin Orchestra que Nathan Henninger a enregistré en 2023 l’une de ses dernières créations, ses Cinq scènes pour orchestre. L’auditeur ou l’auditrice trouvera dans cette œuvre de beaux et romanesques moments – on n’emploiera pas le terme de "romantique", quoique…

    Après un court et méditatif prélude (Horn), l’orchestre semble surgir du néant pour se déployer avec mystère (Scène 1, Misterioso). Le compositeur canadien prend son temps pour plonger dans un univers vaste et d’une belle ambition, en dépit d’une durée relativement courte de ses suites (cinq minutes tout au plus). La Scène 2, plus majestueuse (Maestoso) grâce à son apport des cordes, devient méditative, comme si nous étions, avec le compositeur et chef d’orchestre, dans l’observation des étoiles. 

    Ses suites sont aussi bien sonores que visuelles

    Car, oui, il s’agit bien ici d’une musique des sphères qui nous est proposée dans ce très bel album aux couleurs luxuriantes et à la belle densité (Scène 3, Brightly). L’atmosphère n’en reste pas moins inquiétante. Nathan Henninger a composé pour le cinéma et la télévision, ce qui n’étonne pas ici : ses suites sont aussi bien sonores que visuelles. C’est simple : on voyage dans un maelstrom de rythmes, de sonorités… et de couleurs (Scène 4, Misterioso). L’influence des grands compositeurs romantiques russes est tout autant manifeste dans ces fascinantes Suites.  

    La Scène 5, Gently propose, avec son dialogue entre l’orchestre et les bois, une descente en douceur après un périple dans les confins de l’univers. Une musique des sphères, vous disais-je…

    Saluons pour terminer la conception visuelle de ce très beau disque conçu par Martin Rowsell, avec en particulier une peinture de Torsten Wolber qui apporte un moment de grâce supplémentaire. Préférez donc la version physique aux versions dématérialisées. Les artistes vous en remercieront chaudement ! 

    Nathan Henninger, Five Scenes For Orchestra, Natechet Music Llc, 2025
    The Scoring Berlin Orchestra, dirigé par Nathan Henninger
    https://nathanhenninger.com
    https://www.facebook.com/nathanhenningercomposer
    https://www.instagram.com/nathanhenningercomposer

    Voir aussi : "Lucia Micarelli a plus d’une corde à son arc"

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  • Reboot sur le dur

    Pour une fois, soulignons dans Rester des hommes, le deuxième EP de Reboot, le travail de batterie de cet excellent groupe de rock. On est sur le dur dans leur mini-album intitulé Rester des hommes, à la fois sincère et engagé.

    Teardrop s’effarouche, en anglais, sur des sons de guitares, avec toujours cette batterie entêtante de Julien Giraud et un rythme qui, sans prétendre réinventer l’eau tiède, assume sa facture rock et ses influences ("Massive Attack cover", annonce d’ailleurs ce premier morceau).

    Le titre qui donne son nom à EP se veut engagé comme jamais, grâce aussi à un clip bienvenu, réalisé par Seb Houis. "La violence serait-elle à l’intérieur de nous ?" s’interrogent Kourros et ses amis dans Rester des hommes. "La question est vite répondue", comme le disait un philosophe (sic). Reboot appelle à "rester debout", explorer et demeurer libre. Un message universel asséné avec puissance.

    "La question est vite répondue"

    Puissance qui frappe d’autant plus si on pense au titre suivant, Ces Ombres Sur La Scène, émouvant portrait d’une danseuse travaillant avec acharnement pour un "art difficile", au risque de l’échec. Se battre, tomber, se relever. On sera d’autant plus sensible de voir un groupe de rock s’attaquer à la danse, un art a priori si diamétralement opposé.

    L’EP revient avec un dernier titre rock, Quand 2 et 1. L’amour, le couple et une histoire personnelle vécue à deux. Les guitares de Nicolas Dutaut et Jos, la voix de Kourros et les percussions de Julien Giraud sont au service d’un morceau plus intimiste qu’il ne paraît. Le tout, sans renier les essences du rock. Du vrai. 

    Reboot, Rester des homme, 2025 
    https://www.youtube.com/@rebootofficiel9163/featured
    https://www.facebook.com/rebootofficiel
    https://www.instagram.com/reboot.officiel

    Voir aussi : "Italianna crooneuse"

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  • Lucia Micarelli a plus d’une corde à son arc

    Ce qui frappe d’emblée dans l’envoûtant album Anthropology c'est la voix de Lucia Micarelli. Be My Husband, qui ouvre son nouvel opus, est une reprise d’un standard jazz de Nina Simone, adaptation lui-même d’un chant traditionnel afro-américain, Rosie. Pour cette fois, l’artiste étasunienne abandonne son instrument fétiche, le violon, pour préférer une interprétation dépouillée voix-percussions. Audacieux et bouleversant.

    Elle se saisit plus loin de l’archer pour un air traditionnel roumain, Rustem, dans lequel la violoniste part dans une danse endiablée, offrant du même coup un aperçu de sa virtuosité. On sera captivé d’une autre manière par son interprétation incroyable d’une mélodie du compositeur élisabéthain Thomas Tallis (1505-1585). Sacrée découverte que ce Third Mode Melody ! On pourrait dire la même chose du traditionnel Very Day I’m Gone, chant de départ, chant de deuil et chant de l’exil bouleversant, interprété par une Lucia Micarelli, comme habitée : "Oh, the very day I′m gone / You will know what train I'm on / You will hear the whistle blow 100 miles / Hear the whistle blow 100 miles". Sans doute l’un de mes meilleurs titres de l’album.

    Après un passage par le jazz, tout en rythme et en sonorités du sud américain (1B d’Edgar Meyer) puis par la folk avec une reprise pudique de Both Sides Now de Joni Mitchell, c’est du côté du classique que l’on retrouve la musicienne et chanteuse. Place, en l’occurrence, à un monument de Jean-Sébastien Bach, l’Adagio de sa première Sonate pour violon en sol mineur BWV 1001. Vous me direz qu’il s’agit là d’un morceau incontournable, certes difficile et demandant une grande dextérité. Voilà qui illustre en tout cas à la fois la virtuosité et l’ouverture d’une musicienne s’attaquant à tous les registres de ses cordes – vocales… et celles de son violon, bien entendu.

    Un incroyable album pluriel qui rend Lucia Minarelli si attachante et si unique

    Lucas Micarelli ne pouvait pas ne pas explorer le répertoire contemporain. C’est chose faite avec le Duo pour violon et violoncelle (partie III) de Zoltán Kodály (1882-1967). N’oublions pas non plus sa version des Red Violin Caprices de John Corigliano, thème et variations composés pour le film Le violon rouge, film oscarisé en 1999 et tombé hélas dans un relatif oubli – si l’on excepte toutefois justement sa BO, devenue un classique.

    Parlons aussi de ces deux autres airs traditionnels que sont Black is the Color of My True Love’s Hair, une ballade écossaise bien qu’elle ait été aussi utilisée de l’autre côté de l’Atlantique dans les Chansons folkloriques anglaises des Appalaches du Sud de Cecil Sharp. L’album se termine avec le délicat Careless Love qui avait été immortalisé le siècle dernier par Madeleine Peyroux. L’artiste américaine s’empare de cette "ballade du XIXe siècle et de standard du Dixieland". Voilà qui achève de faire d’Anthropology un incroyable album pluriel, fascinant et qui rend Lucia Minarelli si attachante et si unique. On adore !

    Lucia Micarelli, Anthropology, Vital Records, 2025
    https://www.luciamicarelli.com
    https://www.facebook.com/luciamicarelli
    https://www.instagram.com/theloosh
    https://www.youtube.com/@LuciaMicarelliOfficial

    Voir aussi : "Altiera : ‘L’amour existe peut-être ailleurs, dans un autre univers, une autre dimension’"
    "Pas de pépin pour Julien Desprez"

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  • Du style à Gangnam

    Disons-le tout de suite pour s’en débarrasser : si Gangnam est devenu archi connu, c’est sans doute pour une raison pas très avouable, à savoir un tube de 2012 – et une chorégraphie improbable –  qui a définitivement lancé la mode internationale de la k-pop. Gangnam désigne surtout un quartier riche et hyper tendance de Séoul. Voilà, du reste, le cadre du dernier roman de Lee Hong, romancière coréenne remarquée dans son pays et qui vit actuellement en France.     

    La femme de Gangnam (éd. Decrescendo) c’est Oh Mina, animatrice télé douée et admirée. Belle, riche, vivant dans le quartier huppé de Gangnam, amoureuse de John qui lui voue une admiration sans borne. Or, la réussite de la jeune femme gêne. Après la disparition de sa chatte, c’est Oh Mina en personne qui est agressée et reçoit des lettres de menaces d’un stalker. Qui pourrait-il être ? John mène son enquête. Et si la réponse venait des jeunes années de la quadra ?

    Le portrait d’une femme écorchée vive

    Lee Hong a inventé un nouveau genre : "le roman de gangnam", des livres se situant dans le célèbre quartier huppé de Séoul, pour mieux mettre au jour la face sombre d’un milieu trop lisse pour être honnête.

    La femme de Gangnam commence comme un thriller hitchcockien. L’histoire d’une femme à la réussite insolente se déploie avec subtilité dans un chapitre étouffant et aux multiples indices qui laissera libre au lecteur ou à la lectrice de dénouer les liens.

    Se succèdent trois chapitres plongeant dans les souvenirs et l’âme d’une jeune femme coréenne au passé enfoui. Il y a une première union, un fils et une belle-famille étouffante. Lee Hong remonte le temps comme on dénoue une pelote de laine. On découvre une jeune mère malheureuse et les secrets d’une relation empoisonnée, avant un dernier chapitre qui nous amène vers un épisode se déroulant durant les JO de Séoul en 1988.

    Lee Hong propose avec ce roman déroutant le portrait d’une femme écorchée vive et qu’un fait divers a bousculé comme jamais. L’autrice coréenne surprend par son style à la fois moderne et subtil, posant des questions, semant des indices et laissant aux lecteurs et lectrices le soin de sonder l’âme d’une femme a priori exemplaire mais dont l'existence explose. Une sacrée découverte par une sacrée autrice à suivre absolument

    Lee Hong, La femme de Gangnam, éd. Decrescendo, 2025, 186 p.
    https://decrescenzo-editeurs.com/livre/la-femme-de-gangnam/

    Voir aussi : "Voyage vers les Corées"
    "Énergiquement fluide, intensément paisible"

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  • Pas de pépin pour Julien Desprez

    Attention, les oreilles ! Avec Abacaxi, le projet audacieux et passionnant de Julien Desprez, la guitare est poussée dans ses derniers retranchements, au service d’une création contemporaine audacieuse, sinon inédite. L’album est tiré d’une captation publique au Périscope de Lyon le 24 janvier 2024.

    "Abacaxi", qui signifie "ananas" en brésilien, n’a rien d’un voyage latino. Par contre, le dépaysement est là, dans cette manière de s’approprier guitares et batterie bousculées, triturées, perfusées de rythmes rock et funk et au service d’un nouveau langage musical (Licasso).

    Impossible d’être indifférent aux sons incroyables de Julien Desprez, à la composition et à la guitare, et de ses deux acolytes que sont Francesco Pastacaldi (batterie) et Jean-François Riffaud (basse). Devant le public du Périscope, le programme Abacaxi semble se jouer des outrances des grands guitaristes des années 60 et 70 – Jimi Hendrix en tête – pour montrer justement que l’on pouvait aller beaucoup plus loin dans la virtuosité,  en mêlant rock, musique industrielle et contemporain (les trois parties de Quetzal). Cet art de faire tomber les barrières entre genre et gravement séduisant. Et déstabilisant.

    Julien Desprez va jusqu’au bout de ses idées, étirant les six mouvements de l’album (Mainstream Desire dépasse les 13 minutes) pour en sortir tout le jus de son ensemble guitare-batterie-basse au service d’une composition incroyable d’imagination et même de mystère. 

    "Musique cubiste"

    Pour définir l’album, Julien Desprez parle de "musique cubiste", "une musique où les éléments sont balancés dans l’espace… aucun de nous ne joue en même temps. Les sons se répondent dans un autre espace" et se répondent, non sans improvisation. On pense à la partie III de Quetzal. "On joue avec l’écriture pour prendre des libertés", ajoute, non sans malice et enthousiasme, Julien Desprez.

    "Abacaxi" fait référence, non sans humour, à une expression locale qui veut dire, en français, "Il y a un pépin" – d’ailleurs, si pépin il y a eu durant ce concert du 24 juillet 2024, il n’a été que technique et géré avec humour, chaleur humaine… et partages de bières. Le public du Périscope a-t-il être déstabilisée par ce projet musical audacieux, pour ne pas dire "savant" ? Et bien, non ! "Parfois, cela provoque des sortes de transes dans le public. Ça crie !", ajoute le musicien et compositeur, ravi que l’aspect festif et rythmé de son opus ait trouvé ses admirateurs et admiratrices (Churros).

    La musique contemporaine est-elle forcément chiante ? La réponse est évidente avec cet album proposé par b.records. Julien Desprez et ses amis font de la guitare et de la basse des instruments ayant toute leur place dans la création actuelle, nous interrogeant même sur les dialogues sonores entre musique savante et mainstream (le somptueux, envoûtant et non moins inquiétant Mainstream Desire). Il s’agit sans nul doute d’un album qui mérite de faire date dans sa manière de bousculer les genres et de repenser les instruments pop-rock dans la composition actuelle. Et tout cela, en rythme et dans la bonne humeur. Yeah !  

    Julien Desprez, Abacaxi, b•records, coll. Périscope, 2025 
    https://www.b-records.fr/disques/abacaxi
    https://www.juliendesprez.com

    Voir aussi : "Pas si frivole que ça"

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  • Italianna crooneuse

    Bouffée d’air frais, de joie de vivre et de simplicité garantie pour cet album piano-voix mené par la chanteuse Kikka et le pianiste Oscar Marchioni. Idéal pour ce début d’été.

    Alegre Me Siento est leur 7e album, après 20 ans de collaboration entre jazz, soul et répertoire italien (Ultimo Caffè, Ie Nun Te Reggae Chiu’) : "C'est notre premier album en duo, on voulait mettre à nue notre complicité, notre synergie… En duo j'ai la possibilité de rechercher au mieux les possibilités et les nuances de ma voix."

    Le piano d’Oscar Marchioni met en valeur la voix de crooneuse de Kicca, capable d’alterner sensualité, séduction, espièglerie (Ie Nun Te Reggae Chiu) avec rythme (Stop And Go) et instants de mélancolies amoureuses (Sei), mais non sans moments graves et douloureux (le magnifique See Where Love Goes To Die), sinon tragiques (Sing About Heaven).  

    Bonheur, joie de vivre mais aussi amour forment l’ADN de ce séduisant album de jazz

    Le titre de leur nouvel opus, Alegro Me Siento – qui est aussi le titre du premier morceau –, ne saurait mentir : bonheur, joie de vivre mais aussi amour (Just Wanna Be Your Girl) forment l’ADN de ce séduisant album de jazz. Parlons d'amour et aussi d'amour qui finit mal. Même si séparation il peut y avoir, elle a des allures de libération ("Tomorrow i'm gone, no time for so longs, / Your lucky star, has now made it too far / And now it's me, and now it's time for me", Whoo You).

    Alegre Me Siento est une vraie bouffée de bonheur et de messages à la sérénité. En témoigne le joli titre The Way To Be Fine. Comment être heureux ? s’interroge Kicca : "Travaillez pour semer la beauté et oublier les difficultés, allongez-vous sous un arbre et respirez en silence, comptez les étoiles et faites des vœux d'amour" ("Work to Sow beauty and forget the hardships, / Lie down under a tree and breathe in silence, / Count the stars and make love wishes").

    C’est dans le swing que se termine l’album de Kicca et Oscar Marchioni (You Can’t Stop). Séduction et peps garantis. 

    Kicca & Oscar Marchioni, Alegre Me Siento, Inouïe Distribution / Cristal Publishing, 2025
    https://kicca.fr
    https://www.facebook.com/kiccaoscarmarchioniofficialpage
    https://www.instagram.com/kiccaoscarmarchioni

    Voir aussi : "Lucien Chéenne sous le soleil d’Astaffort"
    "Coquette comme Tuck"

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  • Chambord avec un grand "C"

    Qui dit Chambord, dit Château de Chambord. Et il est vrai que ce Petit Futé, conçu comme un carnet de voyage, ne passe pas sous silence ce joyau de l’Histoire de France, de l’Histoire de l’Art et de l’Histoire tout court. Un chapitre est d'ailleurs consacré à ce monument exceptionnel à plus d’un titre. Les auteurs et autrices rappellent à juste titre que "Chambord est le seul village de France intégré dans un domaine d’État. Un tel joyau méritait bien cette "règle de préservation."

    Mais ce guide des éditions Petit Futé entend aussi s’éloigner des chemins balisés que parcourent des millions de touristes. S’intéresser aux 17 communes du Grand Chambord c’est arpenter un territoire d’abord marqué par sa géographie et ses richesses naturelles : forêts – bien sûr – mais aussi faune et flore, sans oublier la Loire et ses traditions liées à la marine et à la pêche. Nous parlions de flore. Le carnet nous apprend que les bouleaux nombreux permettaient aux hommes préhistoriques de fabriquer un chewing-gum, dont la tradition se perpétue encore aujourd’hui. À Chambord, l’Archéovillage fait partie des lieux à découvrir. 

    Ouvrage tenant dans une poche de jean

    On trouvera dans ce guide, sur moins de 150 pages, un large tableau des traditions et des cultures d’un territoire archiconnu mais peu peuplé (21 000 habitants). Un court lexique solognot est même inclus dans cet ouvrage tenant dans une poche de jean. Celles et ceux qui veulent se restaurer ou faire des emplettes trouveront même quelques jolies adresses, idéales après une pérégrination à l’ombre du château imaginé par François Ier. Les idées de ballades et de sports ne sont pas oubliées, pas plus que les expositions, les festivals et les manifestations culturelles.

    Les 17 villages – Chambord compris – ont droit à leur chapitre. On y met à l’honneur leur histoire locale mais aussi leurs personnalités phares, à l’instar d’André Chéret, le créateur de Rahan (Tiens, de nouveau la Préhistoire !), un artiste qui a laissé une forte empreinte à la Ferté-Saint-Cyr. On y apprend aussi que Croucy a été un "petit temple de la musique", que Bauzy a été un village Résistant pendant la seconde guerre mondiale, que Fontaines-en-Sologne est fier de son observatoire, que Bracieux accueille la prestigieuse chocolaterie Max Vauché ou qu’à Tour-en-Sologne le Château de Villesavin abrite un Musée du Mariage, un musée des voitures hippomobiles et des voitures d’enfants mais qu’elle accueille aussi un jardin mellifère avec le CFA horticole de Blois. Puisque nous sommes dans la région du Val de Loire, le vin n’est pas oublié, avec les Cheverny, Cour-Cheverny et Crémants de Loire (chapitre "Mont-Près-Chambord").

    Ce Carnet de Voyage des éditions Petit Futé s’avère un excellent outil pour touriste curieux déambulant dans une région unique et attachante.

    Chambord et ses abords, éd. Petit Futé, coll. Carnet de Voyage, 2025, 144 p.
    https://www.petitfute.com

    Voir aussi : "Art à boire"
    "Il n’y a pas de requins dans la Loire"

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