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Livres et littérature - Page 13

  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2023

    Au moment d’entamer l’année 2024, faisons le bilan, comme de coutume, avec les chroniques de Bla Bla Blog ayant le plus buzzé. Et cette année, vous vous rendrez compte que c’est les livres et la littérature qui ont été les plus plébiscités. Avec également une exposition bretonne sur Tolkien, une BD des plus mutines et surtout le retour d’une chanteuse qui tient la dragée haute à tout le monde !

    Voici donc le classement de cette année, par ordre décroissant.

    10/ "Aujourd'hui, maman est morte"

    Zirem.pngL’écrivain Youcef Zirem est une figure importante de la littérature contemporaine algérienne. Il est aussi un opposant au pouvoir en place qui l’a contraint à l’exil, en l’occurrence en France. Journaliste, chroniqueur, écrivain, il anime aussi depuis 2017 le café littéraire l'Impondérable, à Paris.

    Intellectuel, dissident (Algérie, La Guerre des Ombres, éd. Complexe), engagé et humaniste, Youcef Zirem revient en ce début d’année avec un ouvrage des plus personnels, Lâaldja, notre Mère, aux éditons Fauves. Il y parle de sa mère décédée à l’Hôpital de Sidi-Aich, en septembre 2022. Son exil politique l’a souvent éloigné d’elle, au point qu’il n’a pas pu l’accompagner pour ses derniers jours…

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    9/ "Rien n’est écrit d’avance"

    DElphine bell.jpgDelphine Bell sort en ce moment Roi et toi (éd. Le Lys Bleu). Un récit plus qu’un roman sur un homme, un père, trop tôt parti.

    Voilà ce qu'écrit l'auteure : "Un matin, mon père a décidé de partir, nous laissant… Sans un mot, une trace. Où es-tu, papa ? Qui es-tu vraiment ? Toi, le père magnifique de mon enfance, dévoué, libre aussi. Ce livre est une quête, un roman policier et existentiel sur un père que je cherche encore. Il entrelace les écrits de celui qui fut un passionné de l’écriture et de la littérature. Et il pose une question : les êtres que l’on aime nous échappent-ils ? Possède-t-on vraiment ceux qu’on aime ? Qui est-on vraiment ? Papa est parti mais… Je peux écrire"…

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    8/ "Guerres et paix"

    Pecastaing.jpgRoman ? Récit ? Chronique familiale ? Qui que vous soyez, ouvrez ! De Tatiana Pécastaing (paru chez LC Editions) est un peu tout cela à la fois, au point de désarçonner le lecteur dès les premières pages, lorsque la découverte d’une mystérieuse lettre (avec l’énigmatique phrase "Qui que vous soyez, ouvrez !" inscrite sur l’enveloppe) nous fait passer du Kiev soviétique de 1968 à la Russie tsariste de 1912. Cette fameuse lettre aura son explication bien plus tard dans le roman.

    Tatiana Pécastaing suit deux familles, celles précisément de deux de ses grands-parents. Il y a, d’un côté, Gustave, né en Ukraine. Son père était un opposant au régime tsariste, au point de s’approcher d’une organisation terroriste révolutionnaire menée par Alexandre Oulianov, frère de Lénine, arrêté et exécuté après une tentative d’assassinat contre le tsar Alexandre II. Le père de Gustave, Mikaël, est arrêté puis relâché, obligé de se faire discret. Or, c’est le régime tsariste que soutient son fils Gustave, à telle enseigne que lorsque la Révolution de 1917 éclate, le jeune homme s’engage auprès de l’Armée Blanche antibolchévique. En 1924, Gustave s’exile en France, abandonnant en Ukraine sa famille, et en particulier ses sœurs…

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    7/ "Tolkien breton"

    Tolkien.jpgRendez-vous en Bretagne pour vivre pleinement l’univers de Tolkien. Logique, me direz-vous, tant l’auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux aura su s’inspirer des mythes celtes – mais pas que ! – pour bâtir une œuvre capitale dans la littérature.

    Le magnifique musée de Landerneau consacré au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture propose, du 25 juin 2023 au 28 janvier 2024, une exposition consacrée à Tolkien et à l’illustrateur emblématique de son œuvre, John Howe. "Cette exposition montre comment à partir de l’œuvre littéraire de Tolkien, un univers pictural est inventé… Puisant dans les mythes médiévaux, [John Howe] crée un imaginaire inédit source de multiples représentations artistiques, jusqu’au cinéma", commente Michel-Édouard Leclerc…

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    6/ "Nature nue"

    Peuple des brumes.jpgC’est une invitation piquante, fantastique, féerique et sensuelle à laquelle je vous invite. Il s’agit de la découverte du dernier volume du Peuple des Brumes, proposé par Katia Even et mis en image par Styloïde. Bla Bla Blog avait déjà parlé de ce cycle il y a quelques mois.

    Dans ce nouvel opus baptisé "Le Bal des saisons", toujours aux éditions Tabou, nous sommes dans un univers de fantasy où la nature a le plus beau des rôle. On y croise des fées, des lutins, des êtres surnaturels, des esprits de la nature – évidemment –, sans oublier des sortilèges, des sorts funestes et un monde de fantasy courant de graves dangers. Mais tout cela est mâtinée de sensualité, d'érotisme et de d'esprit mutin…

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    5/ "Claire Passy : « L’éditeur à part, c’est l’histoire de trois personnages qui se sont rencontrés »"

    Passy.jpgLe monde de l’édition vient de voir naître un nouvel acteur, L’éditeur à part. Christophe Pavlevski, François-Xavier Bellest et Claire Passy sont les heureux parents de ce "bébé". Nous avons voulu interroger Claire Passy au sujet de cet éditeur à part.

    Bla Bla Blog – La naissance d’un éditeur est toujours un événement dans la vie culturelle. Comment présenteriez-vous L’éditeur à part ? Et d’abord, quelle est sa philosophie ?

    Claire Passy – Oui, il est vrai que la création d’une maison d’édition est un évènement particulier dans la vie culturelle. Surtout dans la période actuelle où le monde de l’édition reste très encadré, homogène et prévisible…

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    4/ "Le transhumanisme n’est pas un humanisme"

    Transhumanisme.jpgRadical. Nicolas Le Bault arpente avec obstination les champs de l’art et de la pensée underground. Après ces créations graphiques incroyables (les publications de White Rabbit Dream,), il s’attaque aux travers de nos sociétés contemporaines avec un essai choc, Le Transhumanisme, stade terminal du Capitalisme (éd. La Reine Rouge).

    La première qualité de son livre est de remettre sur la table l’étonnant et prophétique livre de Georges Bernanos, La France contre les Robots. L’auteur de Sous le Soleil de Satan annonçait soixante-dix ans à l’avance l’irruption d’une société robotisée où le statut même de travailleur allait être remis en cause…

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    3/ "L'Yonne célèbre les 150 ans de Colette" 

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    Tour à tour auteure, mime, comédienne, journaliste, elle laisse à la littérature française sa manière exceptionnelle d'évoquer son émerveillement de la nature et ses émotions de jeunesse. Colette fait partie de ces personnalités ayant inévitablement marqué et inspiré l'Yonne. Pour célébrer son nom et son travail, de nombreux événements auront lieu tout au long de l'année dans le Département…

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    2/ "Tintin et compagnie en figurines"

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    Précisions d'emblée que Tintin et ses compagnons constituent l'essentiel des personnages figurés, même si on note la présence de ces autres héros que sont Jo, Zette, Jocko, Quick, Flupke ou l'Agent 15. Cette encyclopédie recense, pas moins de 680 objets…

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    1/ "La plus belle histoire d’amour de Nicole Rieu"

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    Observatrice, sage, engagée, mémoire vivante de la chanson, artiste moderne, philosophe : les qualificatifs ne manquent pour qualifier celle qui se pose en observatrice attentive et en contemplatrice de la vie et du temps qui passe. "Et la vie coulait / de jour en jour / De dune en dune", chante-t-elle par exemple dans "Et la vie coulait", repris en chœur sur la toute dernière piste. Nicole Rieu pose un regard introspectif et plein de sagesse sur son existence et sur le temps qui lui reste ("Et me voilà aujourd’hui près de la rive")...

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    Voir aussi : "Top 10 de Bla Bla Blog en 2022"

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  • La femme est l’avenir de l’homme

    Voilà un livre, sorti en 2020, qui devrait bientôt faire parler de lui. La Dictatrice de Diane Ducret (parue chez Flammarion) devrait en effet être adaptée pour la télévision grâce à Disney. Ce sera évidemment l’occasion de redécouvrir cet étonnant roman venue d’une auteure belge, philosophe, essayiste (Femmes de dictateur, La chair interdite), chroniqueuse et journaliste. Une brillante plume, donc, qui se met cette fois au service d’un roman des plus originaux.

    L’héroïne, devenue anti-héroïne au fil des pages, est Aurore Henri, femme idéaliste, pasionaria et révoltée par une alliance de chefs d’État populistes européens. Le 8 novembre 2023 (le roman a été écrit il y a déjà plusieurs années, donc il s’agit bien de l'anticipation), les 27 décident de démanteler l’Union Européenne. Révoltée, Aurore lance un pavé contre un de ces nationalistes lors d’une réunion à Munich.

    La jeune femme est arrêtée puis emprisonnée pour plusieurs années. Loin de la faire taire, cet isolement la place au centre de toutes les attentions. À sa sortie de prison, elle est adulée par les citoyens européens et approchée par de puissantes personnalités des affaires. En quelques années, après une période de crise intense sur le continent, elle devient chancelière, bien décidée à amener le paradis et le bonheur en Europe. Mais un lourd secret sur sa naissance la menace.

    Répétition de l’histoire

    Roman d’anticipation s’étalant sur les quinze prochaines années, La Dictatrice devient très vite à la fois une dystopie sur les menaces pesant sur notre Union qu’un véritable conte moral autour du pouvoir, du bonheur imposé, de la faiblesse humaine, du féminisme, de la violence et de la répétition de l’histoire.  "Les dirigeants de ce monde reproduisent les mêmes erreurs, les mêmes mensonges, les mêmes affaires que les médias répètent en boucle".

    Oui, répétition. Munich en 23. Une chancelière. "AH", les initiales d’Aurore Henri ressemblant à celles d’un sinistre dictateur allemand. Les références au nazisme et à la seconde guerre mondiale sont légion : la crise économique, l’enfermement d’Aurore après un coup d’état manqué en Bavière, l’appui d’industriels, les relations complexes avec la Russie, les camps, la garde des SS2, puis une guerre mondiale inéluctable qui se termine en mai 45… 2045.

    Conteuse morale autant que romancière, Diane Ducret fait de cette femme victime, écorchée vive autant qu’impitoyable une dictatrice comme il y a eu des centaines de dictateurs dans notre histoire. Le féminisme est l’un des discours d’Aurore Henri, vite remplacé par la surveillance générale, les arrestations et une cheffe forcément aimée.

    Tout cela est terrible, d’autant plus que l’écriture est aussi clinique que la protagoniste principale, dont la seule faille vient de sa naissance controversée. Reste à voir comment cet étonnant roman va être porté à l’écran. On a hâte.

    Diane Ducret, La Dictatrice, éd. Flammarion, 2020, 512 p.
    https://editions.flammarion.com/la-dictatrice/9782081502352

    Voir aussi : "Qui n’aime pas Anaïs Nin ?"

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  • Je hais Harry Potter

    Tiens, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de David Foenkinos, à l'honneur dans notre hors-série. Un auteur formidable, populaire, parmi les locomotives de la littérature française, et qui nous a proposé l’an dernier son dernier petit bijou, Numéro Deux (Gallimard).

    Un titre bien énigmatique. Qui est ce fameux second ? Pour avoir la réponse, il faut revenir 25 ans en arrière, lorsque le phénomène de la littérature mondiale, Harry Potter, est sur le point d’être porté à l’écran. David Foenkinos en profite pour évoquer la genèse puis le déclenchement d’un raz-de-marée inédit autour de JK Rowling, l’auteure de l’histoire du petit sorcier. Lorsque le premier tome sort, Martin Hill est un garçon de 10 ans, fils unique d’un couple franco-anglais sur le point de se séparer. Sa mère, Jeanne, retourne à Paris. Martin vit avec son père, artiste contrarié et accessoiriste sur les plateaux de cinéma.

    Un jour, ce dernier l’emmène avec lui au travail. Un producteur remarque Martin et lui propose de faire un essai de casting pour le rôle d’Harry Potter. Martin et son père acceptent. Les essais sont encourageants mais, finalement, c’est Daniel Radcliffe qui est choisi. Raté pour le jeune Hill. C’est aussi le début d’un long, très long calvaire.

    Un long, très long calvaire

    On est touché par cette histoire de perdant, assommé par un échec et qui n’arrive pas à s’en remettre, le succès de la saga d’Harry Potter lui renvoyant à chaque instant à ce qu’il aurait pu être : un acteur adulé. L’histoire du petit sorcier et ses adaptations filmées sont de tels triomphes qu’ils renvoient continuellement son échec au garçon arrivé deuxième au casting. "Il lui serait dorénavant impossible d'échapper à ce qu'il avait raté. Ce fameux droit à l'oubli que l'on évoque pour les criminels, il ne pouvait pas s'en prévaloir. Pire, on aurait dit que le pays entier soufflait sur les braises de son échec."

    Il faut bien préciser que David Foenkinos a entièrement imaginé l’histoire de ce garçon qui a failli être Harry Potter et qui ne s’en est jamais remis. Pour autant, l’auteur français raconte qu’il a bien existé, d’après ce qu’il a lu, un candidat recalé pour ce rôle. Il ne lui restait plus qu’à imaginer son histoire.

    Numéro Deux se déroule entre Londres et Paris, sur environ 25 ans. Le lecteur suit l’histoire d’un jeune garçon très vite frappé par le malheur, comme si des Détraqueurs s’étaient vengés sur lui, faute de pouvoir se rabattre sur l’élève de Poudlard. À la découverte du roman, on devinera tout aussi bien qui endosse le rôle de Voldemort. Évidemment, impossible d’en dire plus.

    Des moments assez inoubliables nous trotteront longtemps dans la tête : les castings de Martin, la visite du "Poudlard" polonais ou encore la dernière partie au Ritz de Paris.

    Numéro Deux mérite d’être qualifié de bon cru de Foenkinos. C'est aussi un hommage à tous ces "deuxièmes", ces oubliés et perdants qui ne le sont pas vraiment. 

    David Foenkinos, Numéro Deux, éd. Gallimard, 2022, 240 p.
    https://www.facebook.com/david.foenkinos
    http://www.gallimard.fr

    Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
    "Anti fiction"

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  • Jours tranquilles à Clichy

    henry miller,récit,clichy,confrérie,romanC’est une plongée haute en couleur dans le Montmartre des années 30 que nous offre le célèbre écrivain américain. Un Montmartre bien loin des clichés habituels d’un Montmartre romanesque et romantique.

    Dans ce court récit (ou roman ?), en deux parties, les deux personnages principaux, Joey (Henry Miller ?) et Carl font l’apprentissage d’une vie de Bohême qui n’a rien de romantique. Ici, le Paris est gris, ses habitants louches pour ne pas dire glauques et les Parisiennes fréquentées ne sont le plus souvent que des prostituées plus ou moins occasionnelles.

    Les artistes ne créent pas, peu ou mal et la nourriture vient souvent à manquer. Joey et Carl passent finalement le plus clair de leur temps à rechercher des filles pour la nuit ou à s’en débarrasser…

    Miller nous plonge dans cet univers avec un talent incomparable et sans fioritures. C’est excessif et sulfureux comme l’était sans doute cette vie à Montmartre dans la première moitié du XXe siècle. À lire, vraiment !  

    Henry Miller, Jours tranquilles à Clichy, éd. Christian Bourgois, 134 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/04/29/21013011.html
    https://bourgoisediteur.fr/catalogue/jours-tranquilles-a-clichy

    Voir aussi : "La Longue Marche"

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  • Qui n’aime pas Anaïs Nin ?

    Anaïs Nin : voilà un des noms les plus sulfureux et en même temps les plus passionnants de la littérature du XXe siècle. Elle est célèbre notamment pour un journal à la fois marquant, sincère et sans tabou, au point qu’il a été expurgé des années avant de paraître intégralement tardivement dans une version non expurgée. Ce n’est cependant pas de ce fameux Journal dont je vais vous parler mais de deux œuvres plus étonnantes : une bande dessinée sortie récemment et un recueil de nouvelles de l'écrivaine – certes pas le plus connu.

    La BD est de Léonie Bischoff. Son Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges, paru chez Casterman, est consacré aux années parisiennes d’Anaïs Nin, quelques années après son mariage avec le doux Hugh Parker Guiler, honorable banquier et artiste à ses heures. La jeune femme, Américaine née cubaine, n’est pas encore l’écrivaine que l’on connaît. À dire vrai, elle se cherche, trouvant son refuge dans un journal (ou plutôt ses journaux), son double, dans lequel elle confie ses interrogations, ses émois, ses souffrances, ses doutes et ses rêves.

    C’est une Anaïs Nin de son époque, celle des années 30, allant de ses cours de danse avec le beau Monsieur Mirales aux soirées mondaines. Lorsqu’elle rencontre l’écrivain Henry Miller, de passage en France, l’attraction est immédiate entre les deux artistes. Mais il s’agit d’abord d’une attraction littéraire. D’abord.

    Léonie Bischoff s'avère virevoltante et poétique dans ce récit qui aurait pu facilement tomber dans le scabreux. Rien de tel ici, tant l’auteure et dessinatrice suit avec tendresse et admiration une artiste exemplaire à plus d’un titre – même si son amoralité en ferait friser plus d’un et plus d’une. La ligne claire et les couleurs pastel font de cette BD un excellent contrepoint au recueil de nouvelles que les éditions Musardine ont publié en 1999 dans une nouvelle traduction

    Faire du sexe et de l’érotisme une matière vivante

    Alice – car c’est de ce livre dont il est question – souffre d’une paternité – ou plutôt maternité – que Jean-Jacques Pauvert évoque en présentation, avec un mélange d’admiration et de perplexité – et presque de dédain. Les nouvelles de White Stains (c’est le titre américain) ne sont pourtant pas à proprement parler des histoires prudes. C'est le moins que l'on puisse dire.

    Anaïs Nin y prend souvent à plusieurs reprises l’identité d’un homme, à l’instar du "Alice" qui ouvre le recueil, le récit d’une promenade amoureuse à la campagne qui prend un tour inattendu lorsque le narrateur et sa maîtresse – Alice, donc – croisent un autre couple.

    Dans l’histoire suivante, "Esmeralda", l’érotisme sans fard – ni sans violence – se pare de provocation littéraire, puisque l’écrivaine hispano-franco-américaine conte la première étreinte imaginaire entre Phoebus et Esmeralda, les deux protagonistes du chef-d’œuvre de Victor Hugo.

    Le lecteur lira avec amusement les "Souvenirs" d’un garçon dans une société prude et en particulier dans un pensionnat sévère où l’on se cache pour mieux faire la nique à la morale… L'humour n'est pas absent dans cette nouvelle qui entend pourfendre la morale et la bienséance dans une société rigide. Très rigide.   

    Anaïs Nin propose avec "Florence" une de ces histoires à la fois épicées et émotionnellement très chargées. Là, sans doute, se cache le cœur des écrits de l’auteure américaine. Cette manière de faire du sexe et de l’érotisme une matière vivante et humaine.

    On parlera encore de féminisme dans l’éloquent "Des jeunes filles et de leur con", véritable adresse amoureuse à ses sœurs autant qu’invitation à l’amour, ce que racontent deux narrateurs du recueil. Le premier est séducteur et séduisant ("Je veux une femme") alors que le second devient chasseur et joueur ("Le membre d’or").

    L’écriture d’Anaïs Nin vient de loin et touche au cœur, au point d’avoir révolutionné la manière d’écrire sur le sexe. On ne peut se priver de citer un extrait : "Ma main était entre ses ravissantes cuisses, et la façon dont elle réagissait à ses attentions me prouva que je n'avais pas oublié comment jouer de cet instrument qui, habilement stimulé, prolonge dans le corps d'une femme les échos d'une harmonie divine". 

    Léonie Bischoff, Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges, éd. Casterman, 2020, 192 p.
    Anaïs Nin, Alice et autres nouvelles, éd. La Musardine, 1999, 125 p.
    Trad. Alain Defossé

    https://www.casterman.com
    https://www.lamusardine.com
    https://leoniebischoff.com
    https://anaisnin.org

    Voir aussi : "Jours tranquilles à Clichy" 

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  • Dewey

    récit,chat,dewey,confrérie,vicky myron,bret witter,bibliothèque,spencer,iowaDewey est sans doute le chat ayant connu la plus grande postérité.

    Abandonné en janvier 1988 dans la boîte à dépôt de la petite bibliothèque municipale de Spencer, Iowa, un chaton est rapidement adopté par sa conservatrice. Très vite, Dewey (il est baptisé ainsi en référence à une méthode de classification) devient la mascotte de la bibliothèque puis de la ville de Spencer. Ce chat sociable devient locataire perpétuel et compagnon des usagers et lecteurs du lieu culturel.

    Sa renommée (qui est autant due à son tempérament qu’à l’histoire de son abandon et de son adoption) fait le tour des États-Unis et du monde entier. Dewey s’éteint à l’âge honorable de 19 ans en 2006. Cette histoire nous est racontée par Vicky Myron la bibliothécaire qui s’est spécialement occupée de ce chat hors du commun. Ce livre offre également une peinture émouvante de l’Iwoa et de ses habitants. Un beau document, spécialement pour les amoureux des chats.

    Vicky Myron et Bret Witter, Dewey, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2008, 347 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/04/29/21012966.html

    Voir aussi : "Jours tranquilles à Clichy"

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  • Feu Sylvia Plath

    Attention, chef d’œuvre. Et celui-ci nous vient de Suède, est paru fin octobre 2022 en France et a pour sujet et narratrice Sylvia Plath, brillante écrivaine américaine, décédée en 1963 à l’âge de 30 ans. Dans son roman biographique, Euphorie (éd. de l’Observatoire), Elin Cullhed raconte la dernière année de la vie de l’auteure de La Cloche de Détresse.

    En 1961, Sylvia Plath est partie s’installer dans le Devon, en pleine campagne, avec son mari, le poète Ted Hughes. La vie s’annonce idyllique et les deux artistes peuvent compter sur le soutien de l’autre et sur une saine émulation.

    Folle amoureuse de son mari, Sylvia s’épanouit d’autant plus qu’après la naissance de leur fille, un nouveau bébé s’annonce. Sauf que Sylvia se morfond de plus en plus dans un village anglais ennuyeux et une vie de mère de famille traditionnelle. Une véritable descente aux enfers. 

    Descente aux enfers

    Le premier chapitre du roman d’Elin Cullhed commence par une singulière liste sous forme de questionnements : "Sept raisons de ne pas mourir". Suit les interrogations d’une femme, ses doutes, ses choses pour lesquelles elle se damnerait : "La peau de son enfant adoré", "Voir [ses] enfants grandir", "La mer et les galets" "Ne plus jamais baiser"… En quelques pages, sous forme de préambule, la narratrice entend, par écrit, montrer que la vie peut valoir la peine d’être vécue. Sauf que…

    Sauf que la suite, c’est plus de 300 pages d’une longue confession – certes imagée et romancée – sur les interminables journées dans la campagne anglaise. Les voisins – et en particulier la (très) jeune voisine – insupportables, la solitude, les activités se limitant à l’entretien de la maison et du jardin et surtout la distance de plus en plus éloquente entre Sylvia et Ted. L’amour, si passionnée quelques mois plus tôt et au sujet duquel la narratrice ne cache presque rien, devient une terre aride.

    Le récit de l’auteure suédoise est franchement engagé lorsque la narratrice parle du quotidien de femme au foyer et le calvaire qu'ont été les derniers mois de Sylvia Plath, élevant quasi seule ses enfants pendant que son mari part à Londres pour gérer sa carrière littéraire –  et entreprend une liaison adultère. Celle de sa femme est, par contre, au point mort, jusqu’à la parution de son roman La Cloche de Détresse. Un bonheur ineffable et un espoir très vite dissipé. Figure fondamentale du féminisme et exemple désastreux du patriarcat qui a contribué à détruire un génie, le roman d’Elin Cullhed frappe au cœur, avec justesse et sans fard.

    Un véritable feu brûle dans ce roman passionnant et terrible sur une jeune femme dont on se prend à rêver avec tristesse quelles œuvres elle aurait pu concevoir si elle ne s'était pas donnée la mort.   

    Elin Cullhed, Euphorie, éd. de l’Observatoire, 10/18, 2022, 368 p.
    Traduit du suédois par Anna Gibson
    https://editions-observatoire.com/livre/Euphorie/434

    Voir aussi : "V comme Victor, H comme Hugo"

     

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  • Astérix et compagnie

    Je vous avais parlé il y a peu des éditions Cote-a-cas consacrées aux figurines et produits dérivés. Après une publication consacrée à Tintin et aux personnages d’Hergé, L’auteur et éditeur Cas. Mallet se penche cette fois sur l’œuvre d’Uderzo, et en premier lieu Astérix (Encyclopédie des Figurines de Collection, éd. Cote-a-cas).

    Les passionnées du petit Gaulois seront aux anges à la découverte de ce panorama très complet des figurines et produits dérivés liés à l’univers d’Uderzo. Quelques pages sont, du reste, consacrés à des personnages plus rares du dessinateur, à l’instar l’indien Oumpah-pah ou Tanguy et Laverdure.

    L’ouvrage est découpé en chapitres consacrés aux éditeurs et distributeurs, que ce soit Attakus, Fariboles, Lebon Delienne ou Pixi. Références, sculpteurs, matières, années de création, provenance, tailles et bien sûr prix (estimations et prix d’origine) sont mentionnés avec précision. Tout collectionneur sera bien inspiré de se procurer l’ouvrage avant de se lancer dans l’achat de l’une ou l’autre de ces pièces.

    Pas la peine de s’appeler Tifus (le riche marchand d’esclaves dans l’album Les Lauriers de César) pour se monter une petite collection de produits dérivés. Un Astérix ou un Obélix en résine de chez Plastoy vous coûtera dans les 40 euros, et pas plus de 30 euros pour un Idéfix du même spécialiste.

    Tout collectionneur sera bien inspiré de se procurer l’ouvrage

    Attakus propose des figurines un peu plus chères, toujours en résine, mais un peu plus grandes. Un César en toge revient à 80 ou 90 euros. La qualité de fabrication explique le prix plus élevé des irrésistibles Gaulois : 180 euros pour un Abraracourcix et même 190 euros pour un "Obélix & Idéfix". Les prix montent sensiblement du côté de chez Fariboles, avec des personnages ne se négociant pas à moins de 200 euros pour un Agecanonix. Mais il est vrai que la passion n’a pas de prix.

    Les prix atteignent parfois des sommets, avec un  "Obélix assis" de Leblon Delienne (680 euros). Un "Astérix grand format" (95 centimètres) peut revenir à 600 euros, soit quand même moitié moins que la statuette d’origine datant de 2001. Et que dire de cet "Obélix grand format" de 2009 estimé à 3 200 euros ?

    Les matières ont leur importance dans la rareté de ces figurines particulièrement réussies dans leur ensemble. Ainsi, Pixi propose des objets en métallique, évidemment globalement plus chères que des figurines analogues en résine. On peut quand même, apprend-on, se faire plaisir avec un petit "Soupalognon" de 9 centimètres estimé à 50 euros ou un "Obélix amoureux" à 60 euros.

    Parmi les pièces les plus impressionnantes, l’ouvrage présente une échoppe du village gaulois de 2006, estimé à 4 000 euros, en raison de sa faible production (60 exemplaires). Plus rare et plus onéreux encore, ce buste de César en résine de Stéphane Saint Emett (4 800 euros) ou encore le char d’Astérix et Obélix, tiré de l’album Astérix chez les Helvètes, figurine de 30 centimètres en résine estimée à 10 000 euros.  

    Véritable ouvrage de référence consacré à ces objets à la fois précieux, populaires et régressifs, cette Encyclopédie des Figurines de Collection mérite à coup sûr de devenir une référence pour tous les amoureux de BD et d’Astérix que nous sommes.   

    Cas. Mallet, Encyclopédie des Figurines de Collection, Uderzo & co,
    Cote-a-cas éditions, 2023, 114 p. 

    https://cac-editions.com/fr

    Voir aussi : "Tintin et compagnie en figurines"

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