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grèce

  • Des héros à l’infini

    Voilà une BD souriante, intelligente, bien construit, au graphisme moderne et qui devrait intéresser un très marge public. Les Mythes grec en BD de James Davies est proposé par les éditions Larousse. La vénérable institution propose de dépoussiérer l’apprentissage de la mythologie grecque grâce à un album fantaisiste et humoristique, mais sans pour autant trahir l’histoire de ces mythes, héros et légendes qui ont traversé les siècles.

    Après une présentation sur deux planches de la Grèce antique et de la mythologie, l’auteur anglais passe directement dans le vif du sujet avec un récit imaginé du chaos et de la création du monde. Grâce à James Davies, les noms de Gaïa, Cronos ou Atlas ne seront plus un mystère, pas plus que la naissance de la génération suivante de dieux et déesses : Déméter, Hestia, Héra, Hadès, Poséidon et, the last but not the least, Zeus.

    Sans pour autant trahir l’histoire de ces mythes

    S’ensuit une présentation de ces personnages imaginaires mais fondamentaux dans la pensée grecque. Et l'auteur le fait avec pédagogie. Là justement est l’apport des Mythes grec en BD : à côté d’histoires racontées en 6 pages, avec humour et non sans nombreux clins d’œil ("La boîte de Pandore", "Thésée et le Minotaure", "Persée et Méduse", "Orphée et Eurydice", "Le Cheval de Troie" et "Les Douze travaux d’Hercule"), James Davies intercale à chaque fois deux planches explicatives et thématiques, mettant en perspective la mythologie dans la pensée et la société grecque : comment les mythes servaient à expliquer le monde, une galerie des héros expliquée par le centaure Chiron, les créatures fantastiques ou le monde souterrain après la mort.

    Plus intéressant encore, l’auteur parle de l’importance du destin dans l’histoire de ces mythes et met en parallèle la carte géographique de la Grèce avec les lieux de personnages légendaires : le Minotaure en Crête, l’île d’Ithaque où vivait Ulysse et bien entendu la cité de Troie dans l'actuelle Turquie. Pour ce dernier exemple, remarquons aussi que la légende racontée par Homère et l’histoire se rejoignent de manière troublante. 

    James Davies, Les Mythes grec en BD, éd. Larousse Jeunesse, 2021, 61 p.
    https://www.editions-larousse.fr
    http://www.drawjamesdraw.com
    @drawjamesdraw

    Voir aussi : "Les aventuriers de l'Arche perdue"

    James davies,bd,bande dessinée,mythe,mythologie,grèce,antiquité

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  • En tongs avec Platon

    Pour ne pas bronzer idiot, Hélène Soumet propose cet été une biographie passionnante autant qu’intelligente sur Platon (Platon à la Plage, éd. Dunod).

    Une biographie sur Platon : le concept est à la fois pertinent et d’une sacrée audace, tant la vie du philosophe athénien est aussi obscure que ses concepts restent encore aujourd’hui lumineux.

    Hélène Soumet allait-elle nous laisser une biographie parsemée de trous et faire de cet essai une nouvelle synthèse sur ses concepts ? Il n’en est rien. Car, tout en assumant les lacunes de l’historiographie, à commencer par ses dates de naissance et de mort, l’auteure nous fait entrer dans la vie de cet Athénien exceptionnel, né entre -428 et -422 et mort en 347 avant J.C. Ses premières années servent à Hélène Soumet à faire un tableau social de la démocratie grecque, affaiblie depuis la mort de Périclés, peu de temps avant la naissance du "divin Platon."

    Le futur philosophe, prénommé Aristoclès, reçoit une éducation "presque parfaite" pour un jeune aristocrate, comme l’écrit Hélène Soumet. La cité athénienne est traversée de soubresauts, en conflit avec Sparte, mais c’est la rencontre avec Socrate qui scelle définitivement le destin du jeune Platon, qui s’imagine à l'époque athlète et poète. Il est bien loin en tout cas, nous rappelle l’auteure, de cette image d’intellectuel rêveur et hors du monde. La rencontre avec "le marginal de génie" qu’est Socrate est décisive pour Platon. Son œuvre sera toute entière consacrée à cet homme ("la raie torpille") : si la maïeutique, l’art d’accoucher les esprits, l’ironie socratique et sa condamnation à mort pour "perversion de la jeunesse" sont connus c’est grâce aux dialogues, ouvrages fondamentaux dans l’histoire de la philosophie. À ce sujet, un chapitre entier est à consacré au Banquet de Platon.

    Grand voyageur devant l’éternel

    Platon à la Plage devient tout simplement captivant lorsque précisément à la mort de son maître il choisit de voyager dans le bassin méditerranéen, afin de confronter la philosophie et sa vision de la politique (le "philosophe roi") avec le monde dit "réel" : l’Égypte, Cyrènes (dans l’actuelle Libye), Crotone, Syracuse (par trois fois) : Platon est bien un philosophe universel, grand voyageur devant l’éternel, ayant eu à corps d’éduquer les hommes d’État, y compris des tyrans.

    Les dernières années de sa vie sont consacrées à son école, l’Académie, et c’est pendant cette période qu’il rencontre un autre penseur capital : Aristote, jeune homme exubérant, zozotant (sic), mais surtout douée d’une exceptionnelle qualité de raisonnement.

    Hélène Soumet ponctue sa biographie vivante et illustrée de passages sur les concepts platoniciens qui ont contribuer à modeler l’histoire universelle de la pensée : les Idées, le Bien, les concepts sur la République, la démocratie ou la justice, les critiques du sophisme ou la recherche de la vérité. On est cependant moins dans un ouvrage didactique que dans une biographie pouvant se lire les doigts de pied en éventail, sur la plage, avec Platon donc.

    Hélène Soumet, Platon à la Plage : L'Invention de la Philosophie dans un Transat,
    éd. Dunod, 2020, 240 p.

    https://helene-soumet.fr

    Voir aussi : "Gros big up pour Clémence Pouletty"

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  • Jazz Méditerranée

    Dire qu’un souffle méditerranéen souffle sur le dernier album du trompettiste Dominic Ntoumos est un doux euphémisme. En réalité, son opus Back To The Roots, qui a été produit par Eric Legnini, transporte un délicieux parfum d’Orient, et ce dès son ouverture, Apsilies, en featuring avec Mehdi Haddad.

    Jazzman solidement enraciné en Europe du sud, Ntoumos propose dans son sixième album des œuvres écrites pour la plupart entre 1920 et 1940. D’où ces couleurs nostalgiques et mélancoliques (Ap Tin Poli enas mortis, Vre Mánges Dio Sti Filakí, en featuring avec Sotiris Papatragiannis ou Ap Tin Poli enas mortis) : les chansons traditionnelles grecques, les rythmes tziganes ou les airs balkaniques s'habillent d'un électro-jazz d’une liberté majestueuse.

    La trompette de Ntoumos est étincelante et a la couleur bleue et blanche du sud de l’Europe, à l’exemple du balkanique et volcanique Tsifteteli, écrit par Manolis Karantinis ou encore le titre Kakouria Petera.

    Mou Ipan Na Min Sagapo a des teintes pop, quand elles ne sont pas rock (Underground-Čoček, avec Marcel Rãmba en invité).

    C’est un album proprement solaire, pour ne pas dire dansant (Joc de Beica, avec Marcel Rãmba), par un artiste sans frontière.

    Ntoumos, Back To The Roots, Staciarecords, 2020
    https://www.facebook.com/ntoumos

    Voir aussi : "Éric Legnini et ses amis"

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