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  • Tu passeras chez le proviseur

    Il n’est pas rare d’entendre, surtout dans le milieu professoral : "Il faudrait que je note tout ce que j’ai pu entendre pour en faire un livre". Finalement, bien peu ont mis cette idée en application, contrairement à Patrice Romain, ex-prof et ex-proviseur, qui signe avec Collégiens Casse-couilles (éd. de L’Opportun) un florilège de propos entendus durant sa carrière. L’auteur, qui avait déjà épinglé les Inspecteurs de l’Éducation Nationale (Inspecteurs Casse-couilles) présente ainsi ce recueil : "Deux sortes de collégiens atterrissaient dans mon antre éditorial : 1. les collégiens volontaires et déterminés qui s’exprimaient spontanément. 2. Ceux qui s’étaient fait prendre par la patrouille et qui, accompagnés par un assistant d’éducation, subissaient mon ire moralisatrice."

    Les témoignages de ces charmants – ou moins charmants – bambins sont à prendre comme des instantanés, sans commentaires, proposant une image en creux de notre jeunesse et, plus largement de la société.

    Il y a d’abord ces propos naïfs et crédules ("On a volé mon doudou pendant la récré !") qui peuvent aussi bien concerner les problèmes de discipline en classe, les altercations pendant les récrés ou encore les confidences sur la vie privée et familiale. "Ma mère, elle a accouché de moi, et ensuite, je ne l’ai plus intéressée", confie par exemple la petite Sylvaine. Une autre lance un appel à l’aide : "Monsieur ! Il faut que vous m’aidiez ! Mon père m’a fiancé !"

    "Ma mère, elle est partie faire la gogo danseuse dans le bar à putes du père d’un de ses élèves"

    En creux, Patrice Romain propose une série d’instantanées couvrant plusieurs décennies. Le lecteur pourra ainsi trouver des traces des années 90 (Britney Spears) à l’Internet (Wikipédia), en passant par les années 80 et le Covid ("Monsieur, si on ne fait pas nos devoirs pendant le confinement, comment ils vont faire, les profs, pour nous coller ?").

    Il y a autant du bon sens dans ces confidences que des aveux cash sur tel ou tel prof, sur la sexualité et les hormones qui titillent et plus généralement sur les relations entre collégiens ou entre adultes et enfants. Et évidemment, les incompréhensions sont légion : "On dirait que vous avez fait exprès de mettre tous les canons en 3B ! Et moi, évidemment, je suis pas dans cette classe !" se plaint par exemple le déjà ado Gustave.

    Moins drôle, on imagine l’impuissance du proviseur à l’écoute de cet autre aveu d’un élève de quatrième, surpris avec son téléphone en classe : "Je lisais mes messages pour voir s’il y en avait un de ma mère. Elle est à l’hôpital en phase terminale. Elle va mourir…"

    Le proviseur est en première ligne lorsqu’il est témoin du désœuvrement de certains enfants, que ce soit un divorce compliqué, la misère sociale, la violence domestique, la maladie, la délinquance ou les différences culturelles.

    Le bon sens de ces gamins n’est jamais aussi présent que lorsque les professeurs ou le proviseur lui-même sont évoqués par les élèves : "Elle est prof de sport, mais ça m’étonnerait qu’elle en fasse du sport !" confie par exemple la petite Kenza, en colère. Et on peut imaginer le proviseur rester pantois à l’écouter de cette confidence à peine croyable : "Ma mère, elle est partie faire la gogo danseuse dans le bar à putes du père d’un de ses élèves."

    Même un romancier n'aurait pas pu l'inventer. 

    Patrice Romain, Collégiens Casse-couilles, Les profs en voient de toutes les couleurs, éd. De L’Opportun, 2022, 288 p. 
    https://patrice-romain-60.webself.net/accueil
    https://www.editionsopportun.com/produit/738/9782380153231/collegiens-casse-couilles

    Voir aussi : "Mémoires d’une jeune fille rongée"

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  • Margaux Simone et le nouveau monde

    Allez, prenons le soleil avec Margaux Simone et faisons la fête avec son nouveau single "Âge d'or moderne".

    Il y a une couleur Ibiza dans le clip réalisé sur la Riviera française par Diane Lepa sur la musique non moins hypnotique de Margaux Simone.

    Oui, c’est une vraie invitation à l’insouciance que propose la chanteuse sur des sons dansants très eighties : "J’aimerais danser sur des plages / Madone évanouie / Icône démodée / Des bords des rivages / Des regards alanguis / Âge d’or moderne".

    Alors que la période actuelle incite plus à la morosité, Margaux Simone entend bien nous réveiller et de lâcher prise : "À  toi de décider / D’inventer le voyage".

    Message bien reçu. 

    Margaux Simone, Âge d'or moderne, single, 2022
    https://www.facebook.com/margauxsimone
    @margauxsimone
    https://www.instagram.com/margaux_simone

    Voir aussi : "Juli le Taxi"

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  • Les chaudes eaux de La Bronze 

    Dans les 13 titres de Vis-moi, le très bel album de La Bronze, l’auditeur pourra y trouver la trace, la facture et, pourquoi pas, les influences de Laurie Darmon. Comme l’auteure de Femme Studio, La Bronze enfourche le tigre et parle d’amour, de sensualité, de séduction, de corps en fusion, d’étonnement devant les émois, mais aussi, d’humanisme et de féminisme. Dans son nouvel album Vis-moi, L’artiste canadienne s’y dévoile sans fard, vibrante, brillante, forte, capable de férocité autant que d’abandons sensuels  ("Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel", "Viens").

    Dans une pop très actuelle, l’artiste allie mélancolie, tensions musicales et textes à fleur de peau : "J’ai assez de lucidité pour croire en la magie" chante-t-elle par exemple dans "Toi". "Tous les mots sont morts / C’est l’épidémie / On a survécu / C’est pour l’épiphanie / J’ai toué tous les monstres du placard / J’ai fait l’amour à tous les trous noirs". C’est drapée dans un séduisant romantisme noir que la musicienne maroco-canadienne parle de liberté et de féminisme : "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi" "Je n’ai peur de rien / Surtout pas de toi / Depuis que je sais / Que tu n’es que moi".

    Pour "Briller", c’est encore d’émancipation dont il s’agit, dans une facture plus urbaine. Le morceau évoque la pression de plaire à tout prix ("Pour mieux m’évaporer"), au risque d’en oublier qui l’on est.

    L’orchestration complexe et la production soignée servent un album aux multiples influences, à l’instar d’Haram", un titre mixant pop, urbain, world music, chanson française et sons arabes ou de l’électro avec "Sois ferme". Ce titre est le fruit d’une collaboration avec Younes Taleb, alias Mobydick, un grand rappeur marocain avec qui elle a partagé une tournée au Maroc. Il y est question de se défaire des chaînes qu’impose le milieu social pour se connecter à sa véritable essence et oser être pleinement soi-même, explique La Bronze.

    Un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques

    Nous parlions de Laurie Darmon : "Vis-moi" suit la trace de l’interprète de "Laisse-moi t’aimer", avec cette électro-pop envoûtante et ce timbre voilé et sensuel. Il y est question de mort ("Je ne peux pas mourir encore"), de la course contre le temps ("Je croyais qu’une fois que le soleil s’était levé c’était pour de bon / Mais il fini toujours par se recoucher c’est la fatalité"), d’amour et d’abandon : "Je serre le bonheur si fort / Qu’il m’explore / Sur tout le corps".

    La Bronze est capable d’envolées sensuelles : "Ta langue me couche / C’est toujours la première fois… / Je redeviens l’océan", interprète-t-elle avec une tension électrisante. Dans "Eaux" et son électro-pop assumée, elle fait cet aveu à l’auditeur : "Je ne sais pas si j’aime les flots / Mais je veux voguer dans les chaudes eaux". Plus audacieuse encore, dans "Monument érigé", l’électro pop de la chanteuse canadienne parle non sans amertume de cet homme, de sa "beauté" ramenée "chaque soir", sur fond de jalousie amère ("Tu veux qu’elle s’assoit dans ton ciel / Qu’elle te dise « Oh mon, Dieu merci ! »").

    Vis-moi interroge aussi sur le jeunisme et sur l’apparence, des thèmes dans lesquelles les femmes sont très souvent – une fois de plus – les victimes : "Elle blanchit / Elle décline / Il vieillit / C’est sexy / Il mûrit / Elle vieillit / C’est triste", chante-t-elle dans "Sois ferme", avant de déclarer : "La beauté intérieure c’est super / mais pour les autres / Donnez-moi mon laser pour que je m’y vautre"

    "L’habitude de mourir" tranche dans sa facture avec ce piano sobre : "Tu fonces tout droit vers mon amour figé / Mais on a l’habitude de mourir / Une fois de plus pourquoi pas". Dans ce qui est l’un des plus beaux morceaux de l’album, l’amour et la sensualité sont assombries par le voile de l’impasse d’une relation vouée à l’échec.

    On peut saluer le travail de texte de "Quantum parfait". Sous forme de confidences en anglais et en français, La Bronze dépeint des sensations bouleversantes, des visions mystérieuses et déstabilisantes, qui sont comme une introduction au titre suivant, "Je flottais" : "Je ne sais plus qui je suis / Enfin c’est délicieux d’être ici".

    Le déracinement et les adieux à la terre tel est le sujet d’"Adieu", un magnifique titre sur l’amitié et la fraternité entre humains : "Tu viens d’où tu manges quoi l’ami ? / Tes parents ta peau c’est pas d’ici / Dis-moi tout / Mais je me fous / Je veux pas savoir tes visas / Si ça te plaît pas." La chanson, écrite et interprétée en duo avec Sarahmée, aborde avec doigté les micro-agressions au quotidien que peuvent vivre les personnes qui ne sont pas caucasiennes et les jugements nourris par l’ignorance.

    Le morceau "Viens" conclut admirablement bien l’album passionnant et envoûtant de La Bronze : "J’ai le pouvoir de déplacer les montagnes", chante-t-elle avec une belle audace, qui est aussi un superbe cri d’amour, digne des plus grands mythes antiques :  "Viens / Je te détruirai les ailes / Sous mes baisers de fiel / Et on finira au ciel / En statue de sel". 

    La Bronze, Vis-moi, Audiogram / The Orchard, 2022
    https://www.labronze.ca
    https://www.facebook.com/labronzemusique
    https://www.instagram.com/labronze

    Voir aussi : "Laurie Darmon enfourche le tigre"

    © Adrian Villagome

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  • Fantasmer et faire l’amour

    Les films à sketchs, un genre à part et considéré avec méfiance, peut vite tomber dans le piège de sketchs de qualités variables. Les fantasmes de Stéphane et David Foenkinos n’évite pas cet écueil, ce qui ne l’empêche pas d’être une œuvre à la fois osée, souriante et étonnante.

    Soulignons d’emblée le choix de la bande originale, choisie avec soin, avec notamment la découverte ou redécouverte de "Teach Me Tiger" d’April Stevens.

    Stéphane Foenkinos et son écrivain de frère, auquel Bla Bla Blog consacre un hors-série spécial, ont choisi un thème unique : le fantasme en amour.

    Évidemment, il aurait fallu au moins plusieurs saisons d’une série pour creuser ce sujet. Les frères Foenkinos ont fait le choix d’aborder des fantasmes parfois étonnants, qui sont le titre de chacun des six sketchs : "Ludophilie" avec Denis Podalydès et Suzanne Clément, "Dacryphilie" avec Nicolas Bedos et Céline Sallette, "Sorophilie" avec Ramzy Bedia, Joséphine de Meaux et Alice Taglioni, "Thanatophilie" avec Monica Bellucci et Carole Bouquet, "Hypophilie" avec Joséphine Japy et William Lebghil et "Autagonistophilie" avec Jean-Paul Rouve et Karin Viard. 

    "Être excité de ne plus faire l’amour"

    Les mauvais coucheurs reprocheront la place donnée aux couples hétérosexuels, si l’on excepte toutefois le duo à contre-emploi de Monica Bellucci et Carole Bouquet, dans le rôle de lesbiennes thanatophiles. Ce sketch, qui est l’un des plus impertinents du film, est aussi paradoxalement celui qui ne parvient pas à aller jusqu’au bout de son propos et qui finit par retomber comme un soufflet, hélas. Tel n’est pas le cas de "Autagonistophilie", dans lequel Jean-Paul Rouve et Karin Viard se donnent à 200 % dans une comédie interrogeant la vie privée, l’œil de la caméra et la pornographie, non sans une certaine candeur.

    Il faut d’ailleurs remarquer que l’autre sketch très réussi interroge lui aussi le sexe et l’acteur : dans "Ludophilie", Vincent et Louise font du jeu de rôle le cœur de leurs fantasmes en couple. c’est le théâtre qui va avoir le dernier mot dans cette étonnante histoire de métamorphose.

    À côté des histoires plus prudentes, mais non sans audaces que sont "Sorophilie" ("être excité par la sœur de l’être aimé") et "Hypophilie" ("être excité de ne plus faire l’amour", sic), il faut s’arrêter sur le couple que forment Nicolas Bedos et Céline Sallette. Dans le duo glamour, Lisa, magnifique, éblouissante, paumée et drôle, se découvre un émoi très particulier : les larmes de son compagnon ! L’idée est tellement bonne qu’elle aurait certainement mérité d’être développée dans un long-métrage. Mais c’est là toutes les limites des films à sketchs.

    Les Fantasmes de Stéphane et David Foenkinos, comédie française à sketchs, avec Denis Podalydès, Suzanne Clément, Nicolas Bedos, Céline Sallette, Ramzy Bedia, Alice Taglioni, Monica Bellucci, Carole Bouquet, Joséphine Japy, William Lebghil, Karin Viard et Jean-Paul Rouve, 2021, 102 mn
    https://www.unifrance.org/film/50916/les-fantasmes
    https://www.facebook.com/david.foenkinos
    @DavidFoenkinos

    Voir aussi : "Anti fiction"
    "Le derrière de la pop"

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  • Conte cruel

    The White Rabbit Prod se présente comme une vraie aventure éditoriale et artistique, imaginée et conduite par Nicolas Le Bault. C’est seul qu’il a conçu ce nouveau livre, le premier volet d’une bande dessinée, La Dimension perdue.

    On retrouve la patte de Nicolas Le Bault : dessins naïfs, vignettes colorées, visages expressifs, symboles sexuels omniprésents. Une grande importance est laissée au texte et aux mots de la narratrice, Karine, vivant seule avec son père, un inquiétant homme seul depuis le départ de sa femme. Un autre personnage fait son apparition, Aurélia, la sœur de Karine, une adolescente qui a quitté la maison familiale que le père s’apprête d’ailleurs à vendre.

    Nicolas Le Bault construit œuvre après œuvre un univers unique, comme il le faisait dans le superbe et non moins inquiétant La Fille-Miroir. L’innocence perdue, l’enfance salie, l’inceste, la violence et les traumatismes constituent dès ce premier volet le cœur du récit sombre de Nicolas Le Bault. Le cycle qui commence promet de devenir une œuvre marquante.

    Il faut enfin signaler que les éditions White Rabbit Prod proposent une monographie consacrée au plasticien Eric Pougeau (Actes). Ce catalogue de synthèse est constitué de photographies, de travaux d’écriture, de collages et de dessins. Un  vrai "Théâtre de la Cruauté".

    Nicolas Le Bault, La Dimension perdue, #1, White Rabbit Prod, 2022, 32 p.
    https://whiterabbitprod.bigcartel.com
    http://www.nicolaslebault.com

    Voir aussi : "Visages de la peur"
    "Au-delà du miroir"

    © Nicolas Le Bault

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  • La femme qui n’aimait pas les hommes

    Une fois n’est pas coutume, c’est un manga vieux de plus de 50 ans que je vous propose de découvrir ou redécouvrir. L’auteur ? Osamu Tezuka, que les lecteurs occidentaux connaissent grâce à sa création d’Astro Boy.

    Mangaka mythique, figure imposante d’un genre devenu majeur dans la bande dessinée mondiale,  Osamu Tezuka a su repousser les limites du manga, dont La Femme Insecte (éd. Casterman) est un brillant exemple.

    Sur plus de 360 pages, Tezuka suit le parcours d’une anti-héroïne tour à tour sublime, géniale, inquiétante, manipulatrice, sensible, blessée et bouleversante. Elle se nomme Toshiko Tomura et, au moment où le récit commence, vient de recevoir un prestigieux prix littéraire. La jeune femme a tout pour susciter l’admiration, l’attirance et aussi la convoitise : elle est jeune, belle, douée et semble ne pas avoir de limite dans les talents. Quel est le secret de Toshiko Tomura ?

    Une anti-héroïne tour à tour sublime, géniale, inquiétante, manipulatrice, sensible, blessée et bouleversante

    Un jeune designer, Mizuno, l’a connue et a beaucoup à lui reprocher : elle lui a volé un projet pour un concours qu’elle a remporté, et il semble bien que ce ne soit pas le seul méfait de l’auteure.  Toshiko Tomura vit en réalité telle une insecte et une mante religieuse : elle parvient à aspirer et absorber le talent des personnes qu’elle côtoie. Jusqu’où ira-t-elle ? 

    La Femme Insecte est une œuvre majeure du manga à travers le portrait d’une femme libre, dont même le mariage dans un  pays aussi traditionnel que le Japon, parvient à renverser les codes. Rappelons aussi que le livre est sorti en 1970, lorsque le Japon commence à devenir une puissance économique et que la société bascule dans une nouvelle modernité.    

    Toshiko Tomura fait des hommes – que ce soit les journalistes qui la pistent, les hommes qu’elle séduit, les amants qu’elle côtoie et même son mari, un homme d’affaire qu’elle parvient à piéger comme les autres – des proies qu’elle manipule à souhait. 
    Les lecteurs et lectrices de 2022 verront en elle une figure féministe d’autant plus impitoyable et libre qu’elle se cache derrière un physique fragile. Tezuka dessine son héroïne avec tact, finesse et sensualité. Peu de personnages féminins n’ont été représentés avec une telle subtilité, rendant les hommes qu’elle côtoie au mieux pathétiques au pire falots.

    Une grande œuvre à découvrir ou redécouvrir. 

    Osamu Tezuka, La Femme Insecte, éd. Casterman, Sakka, 1970, 365 p.
    https://www.kanpai.fr/osamu-tezuka

    Voir aussi : "Complètement baba de bulles"

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  • Où va Charlie Pâle ?

    Charlie Pâle nous vient de Nantes et place ses influences du côté de Fauve, Cœur de Pirate, Aloïse Sauvage ou encore Terrenoire. Voilà pour l’univers du jeune chanteur, qui témoigne dans son premier titre, "Je vais où ?", de ses doutes, de ses interrogations et de ses rêves : "J’ai la sensation d’être impuissant / De voir des histoires trop décevantes / Peut-on réinventer le passé Juste une seule fois / Peut-on tout effacer."

    Que le clip de "Je vais où ?" ait été tourné dans un lycée (avec Zoé Cavaro la réalisation) n’est évidemment pas un hasard : le musicien a quitté l’école avant le bac pour partir travailler à l’usine. L’école de la vie. Voilà qui donne de la substance à un artiste dont la sensibilité frappe et émeut : "Il faut se détruire et puis en rire / On voit la sortie en face de nous / Mais on fait demi-tour pour éviter les coups."

    Voilà une voix qui est à découvrir et que l’on suivra avec attention. 

    Charlie Pâle, Je vais où ?, single, Abatjour Records, 2022
    Chaîne Youtube de Charlie Pâle
    https://www.facebook.com/charliepaleofficial

    Voir aussi : "Penser juste à l’amour"

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  • Les étrusques débarquent à Nîmes

    Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques.

    L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C.

    À Nîmes, Le Musée de la Romanité propose un parcours à la fois civilisationnel, culturel, artistique et historique pour découvrir un peuple qui a bouleversé l’histoire de l’Europe avant de s’éteindre sous la domination romaine. 
    Les visiteurs partent sur les traces de ce peuple qui, pendant des siècles, avant que la grande puissance de Rome ne prenne son essor, a occupé le centre de la péninsule italique (Toscane, Ombrie, Latium), en contact étroit avec les autres civilisations qui peuplaient les côtes de la Méditerranée.

    Les Étrusques se caractérisent par un style de vie empreint de raffinement et de savoir-faire, comme en attestent leurs splendides réalisations artisanales, leur surprenante capacité dans le travail des métaux et des pierres précieuses, ou encore leurs connaissances en architecture et en urbanisme. Cette culture évoluée s’est enrichie au contact des mondes grec et phénicien et des grands empires de la Méditerranée orientale, tout en conservant sa propre identité. La civilisation étrusque a laissé un héritage culturel extraordinaire qui marquera profondément la Rome antique.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées 

    À partir d’un panorama sur le territoire de l’Étrurie et sur son contexte historico-géographique, la première section met l’accent sur l’importance du commerce et des contacts des Étrusques avec les autres peuples de la Méditerranée. Le parcours continue avec l’illustration de ce qu’était la société étrusque, sa structure sociale, politique et urbaine, et les us et coutumes de la vie quotidienne.

    La civilisation étrusque développe un art de vivre qui lui est spécifique, avec un niveau de raffinement et de luxe qui caractérise le style de vie des classes dirigeantes. Elle se détermine aussi par le rôle actif et central de la femme au sein de la société, et par l’importance attribuée au symposium, ce banquet qui est l’un des moments fondamentaux de la vie sociale de l’Antiquité.
    Développement du commerce, structure sociale, politique et urbaine, influence, religion, pratiques rituelles, funéraires, et bien plus encore sont mis en lumière par des prêts d’œuvres exceptionnels provenant du Musée Archéologique National de Florence et du Musée Étrusque "Guarnacci" de Volterra. Le parcours est enrichi de pièces issues de la collection Campana conservées au Musée de la Romanité, ainsi que d’objets provenant de fouilles archéologiques, notamment des fouilles sous-marines menées en France Méridionale.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées : objets de la vie courante, amphores, urnes cinéraires, attirail de guerre, bijoux, statuettes, etc. L’exposition des pièces originales est accompagnée de vidéos et projections vidéo, de dispositifs technologiques et interactifs, et de reconstitutions captivantes.

    "Étrusques, une civilisation de la méditerranée", exposition du 15 avril au 23 octobre 2022
    Musée de la Romanité, Nîmes
    https://museedelaromanite.fr

    Voir aussi : "Ce qu’elles veulent"

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