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  • Étranges photos

    L'Orangerie des Musées de Sens accueille une nouvelle exposition de photographies consacrée au travail d'Henri Le Secq (1818-1882), en partenariat avec le musée des Arts décoratifs de Paris.

    Un qualificatif colle à cet artiste du XIXe siècle, alors que la photo n’en est qu’à ses balbutiements : celui de "primitif" de ce nouvel art. En dépit de la méfiance du public, pour ne pas dire de son désintérêt,  Henri Le Secq a parcouru la France des villes et des campagnes, ramenant des témoignages uniques mais aussi le regard d’un artiste qu’il est bon de découvrir ou redécouvrir.

    Les concepteurs de l’exposition sénonaise rappellent que la toute première image fixée est bourguignonne et date de 1826. Nicéphore Niépce réalise une prise de vue à Saint-Loup-de-Varennes, en Saône-et-Loire.

    Né à Paris, Henri Le Secq, après des études en peinture fait partie de ses pionniers de la photographie à travers les techniques du calotype et du cyanotype. Au début des années 1850, il se déplace à Sens sans doute à l’invitation d’Eugène Viollet-le-Duc qui y restaure le Palais synodal de 1856 à 1865. Il réalise alors une série de vues de la cathédrale Saint-Étienne et de ses abords ("Sens, Palais synodal").

    Scènes fantasmagoriques

    Par la suite, c’est un voyage à travers la France qu’entreprend l’artiste grâce à la Mission héliographique. Il immortalise des centaines de lieux, que ce soient ses cathédrales ("Chartres, Cathédrale Notre-Dame"), des habitats populaires ou des sites en restauration. Ce travail patrimonial est également artistique car Henri Le Secq s’intéresse aussi aux paysages. Ses clichés en font des scènes fantasmagoriques, saisies et cadrées avec une rare modernité ("Neige au Champ-de-Mars").

    En 1905, alors que le musée des Arts décoratifs ouvre ses portes rue de Rivoli, le fils d’Henri Le Secq offre à l’institution une partie du fonds photographique de son père - plus de 1000 négatifs et tirages. Le public le découvre en partie en 1986, lors de la première et seule exposition monographique qui lui est dédiée.

    55 tirages, calotypes et cyanotypes originaux, issus de ce fonds et rarement montrés, ont été sélectionnés pour cette présentation. Outre les photographies sénonaises, on y découvre quelques autoportraits, des vues d’architectures, façades d’édifices religieux ou civils à Paris, Provins, Reims ou Strasbourg, ainsi que des paysages, carrières, champs et ruisseaux. Ces œuvres témoignent de l’intérêt visuel d’Henri Le Secq pour la nature, le patrimoine architectural et religieux, mais aussi de son regard sur le Paris de la moitié du XIXe siècle, alors en pleine mutation.

    Cette plongée dans la France de cette période et la redécouverte de l’oeuvre d’Henri Le Secq est à découvrir en ce moment et jusqu’au 20 mars 2023 à l'Orangerie des Musées de Sens. Il faut noter qu’une Conférence sera proposée  le 18 janvier 2023 à 18h30, salle du Jubé par Sébastien Quéquet et Emmanuel Berry, commissaires de l’exposition.

    Exposition "Les mystérieuses photographies d'Henri Le Secq"
    À l'Orangerie des Musées de Sens, du 17 décembre 2022 au 20 mars 2023
    135 rue des Déportés et de la Résistance 89100 Sens
    Entrée libre
    Tél. 03 86 64 46 22 
    https://www.musees-sens.fr

    Voir aussi : "Pincez-moi : Pincemin est à Sens"
    "Choses vues"

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  • Choses vues

    Derrière "Les choses", l’énigmatique titre de la dernière exposition au Louvre qui se tient jusqu’au 23 janvier prochain, se cache une aventure de plusieurs milliers d’années au cœur de la représentation des objets.

    Grâce à 170 œuvres prêtées par plus de 70 institutions et musées, la vénérable institution propose de revenir sur la question de la représentation des choses, depuis les stèles funéraires de l’Égypte ancienne jusqu’à l’intelligence artificielle, en passant par les objets religieux médiévaux, les peintures classiques de Chardin, ou les installations et ready-made du XXe siècle. Le parcours muséographique fait l’objet de 15 séquences chronologiques passionnantes.

    Cette histoire de la nature morte, imaginée – on aimerait même dire : "raconter" – par Laurence Bertrand Dorléac met en avant les dialogues entre les artistes et les objets qui les entouraient. La représentation des choses est très ancienne, précise la commissaire d’exposition, avant d’ajouter que l’éclipse qu’elle a connue pendant près de mille ans (grosso modo, du VIe au XVIe siècle) n’a toutefois jamais disparu. Des œuvres du Moyen-Âge sont d’ailleurs bien présentes, y compris en Asie, à l’instar de ces Fleurs d’œillets de Qian Xuan (1314).

    Le spectateur parcourt l’exposition comme il ferait un voyage dans le temps, rythmé autant par l’œil des artistes que par leurs pensées, voire leurs croyances. Peintures, installations, objets d’art et vidéos viennent entrer en résonance.

    "Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’art ancien dans les musées contemporains ?"

    Il faut souligner à quel point Le Louvre entend sortir de sa zone de confort en proposant une exposition intelligente qui vient se nourrir à différentes époques et cultures. La représentation des objets est riche de sens : simples objets décoratifs, réceptacles de croyances religieuses, trompes-l'œil mais aussi, à partir de La Renaissance, marchandises prosaïques que l'on s'échange et qui deviennent autant d'objets de désirs recherchés, convoités, accumulés  (Errò, Foodscape). L’exposition montre à quel point la nature morte comme genre pictural a connu un véritable âge d’or à partir du XVIe siècle, à l’image des peintures de Jean-Baptiste Chardin ou, plus singulièrement, les portraits d’Arcimboldo, qui "brouille les frontières entre les genres et les espèces".

    Mais qui dit "nature morte", dit aussi "vanité". A partir du XVIe siècle, une "crise de conscience" amène les artistes à créer des tableaux dans lesquels un crâne, un sablier ou une bougie qui se consume, rappelle la vanité de l’existence. Ces peintures venaient décorer les intérieurs des milieux bourgeois.

    Le motif de l’animal mort, aussi ancien que la peinture elle-même, sert aussi à parler de l'être humain, voire, pire, de notre cruauté. "Les personnes les plus attachées aux choses sont celles qui sont le plus attachés aux êtres", considère  Laurence Bertrand Dorléac. Si bien que l’artiste peut se faire observateur en même temps qu’accusateur. Que l’on pense à cette tête de vache (Andres Serrano, Cabeza de vaca), dont l’œil fixe le spectateur avec une puissance incroyable.  

    L’exposition "Les choses" frappe par sa modernité et son incessant dialogue entre artistes, époques et techniques. Le classique et le contemporain font bon ménage au cœur de la vénérable institution parisienne, ce qui fait s’interroger la commissaire exposition : "Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’art ancien dans les musées contemporains ?" Par cet événement, c’est aussi un message envoyé aux "modernes" pour qu’ils  n’oublient pas les "anciens". Le Louvre a bien compris la leçon. 

    Exposition "Les choses"
    Musée du Louvre, Paris
    12 octobre 2022 – 23 janvier 2023
    https://www.louvre.fr/en-ce-moment/expositions/les-choses

    Voir aussi : "Les Simonet aux Tanneries d'Amilly"

    Photo : Luis Egidio Meléndez, Nature morte avec pastèques et pommes dans un paysage, 1771, Musée du Prado
    © Photographic Archive – Museo Nacional del Prado

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  • Les étrusques débarquent à Nîmes

    Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques.

    L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C.

    À Nîmes, Le Musée de la Romanité propose un parcours à la fois civilisationnel, culturel, artistique et historique pour découvrir un peuple qui a bouleversé l’histoire de l’Europe avant de s’éteindre sous la domination romaine. 
    Les visiteurs partent sur les traces de ce peuple qui, pendant des siècles, avant que la grande puissance de Rome ne prenne son essor, a occupé le centre de la péninsule italique (Toscane, Ombrie, Latium), en contact étroit avec les autres civilisations qui peuplaient les côtes de la Méditerranée.

    Les Étrusques se caractérisent par un style de vie empreint de raffinement et de savoir-faire, comme en attestent leurs splendides réalisations artisanales, leur surprenante capacité dans le travail des métaux et des pierres précieuses, ou encore leurs connaissances en architecture et en urbanisme. Cette culture évoluée s’est enrichie au contact des mondes grec et phénicien et des grands empires de la Méditerranée orientale, tout en conservant sa propre identité. La civilisation étrusque a laissé un héritage culturel extraordinaire qui marquera profondément la Rome antique.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées 

    À partir d’un panorama sur le territoire de l’Étrurie et sur son contexte historico-géographique, la première section met l’accent sur l’importance du commerce et des contacts des Étrusques avec les autres peuples de la Méditerranée. Le parcours continue avec l’illustration de ce qu’était la société étrusque, sa structure sociale, politique et urbaine, et les us et coutumes de la vie quotidienne.

    La civilisation étrusque développe un art de vivre qui lui est spécifique, avec un niveau de raffinement et de luxe qui caractérise le style de vie des classes dirigeantes. Elle se détermine aussi par le rôle actif et central de la femme au sein de la société, et par l’importance attribuée au symposium, ce banquet qui est l’un des moments fondamentaux de la vie sociale de l’Antiquité.
    Développement du commerce, structure sociale, politique et urbaine, influence, religion, pratiques rituelles, funéraires, et bien plus encore sont mis en lumière par des prêts d’œuvres exceptionnels provenant du Musée Archéologique National de Florence et du Musée Étrusque "Guarnacci" de Volterra. Le parcours est enrichi de pièces issues de la collection Campana conservées au Musée de la Romanité, ainsi que d’objets provenant de fouilles archéologiques, notamment des fouilles sous-marines menées en France Méridionale.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées : objets de la vie courante, amphores, urnes cinéraires, attirail de guerre, bijoux, statuettes, etc. L’exposition des pièces originales est accompagnée de vidéos et projections vidéo, de dispositifs technologiques et interactifs, et de reconstitutions captivantes.

    "Étrusques, une civilisation de la méditerranée", exposition du 15 avril au 23 octobre 2022
    Musée de la Romanité, Nîmes
    https://museedelaromanite.fr

    Voir aussi : "Ce qu’elles veulent"

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  • Ne m’oubliez pas

    Ces hommes et ces femmes sont devenus immortels : en proposant une exposition de 100 portraits de la Renaissance, le Rijksmuseum d’Amsterdam entend redonner vie à ces empereurs puissants, ces aristocrates flamboyants ou ces citoyens fortunés.

    Ces peintures sont l’œuvre d’artistes renommés et entrés dans la postérité : Holbein, Dürer, Memling et Véronèse pour ne citer qu’eux. Ils seront les héros de l’exposition intitulée "Ne m’oubliez pas", présentée cet automne au prestigieux musée néerlandais, du 1er octobre 2021 au 16 janvier 2022.

    L'une des pièces maîtresses de cet événement est le Portrait d'une jeune fille (vers 1470) de Petrus Christus, tableau prêté par la Gemäldegalerie à Berlin. L’exposition réunit du reste des œuvres issues de musées aussi prestigieux que le Kunstmuseum de Bâle, la National Gallery de Londres, le Musée du Prado à Madrid et la National Gallery of Art de Washington.

    Depuis l'Antiquité, le portrait a principalement pour fonction de rendre présents ceux qui sont absents ou de conserver leur mémoire à travers les années. La preuve : aujourd’hui ces hommes et ces femmes disparus depuis des siècles sont bien présents et semblent nous faire signe.  Lorsque le portrait a commencé à prendre son essor en Europe vers 1500, artistes et mécènes ont saisi l'opportunité qui se présentait à eux pour s’immortaliser. 

    Les portraiturés étaient désireux de se montrer sous le meilleur jour

    Comme aujourd'hui, les portraiturés étaient désireux de se montrer sous le meilleur jour. Chaque partie de la composition était mis en scène : expression du visage, symbolisme, posture, arrière-plan et vêtements. Certains mettaient l'accent sur la beauté, d'autres sur le crédit et l'autorité. C'est ainsi que Charles Quint a voulu souligner sa puissance en se faisant immortaliser vers 1553 sous les traits d'un empereur romain. Quant à Maarten van Heemskerck, il s’est donné l'image d'un peintre à succès, sûr de lui, dans un autoportrait en 1555. L'exposition "Ne m'oubliez pas" met en lumière l'image que les individus projettent d'eux-mêmes, autour de thèmes tels que la beauté, l'autorité, l'ambition, l'amour, famille, l'érudition et la foi.

    Alors que notre époque est plus que jamais celle de l’image et de la l'apparence, le Rijksmuseum rappelle que l’utilisation de l’iconographie a des fins de représentation est ancienne. C’est aussi l’occasion d’admirer des œuvres exceptionnelles dans un magnifique écrin.

    Le design de l'exposition est conçu par Jean-Michel Wilmotte et Irma Boom est responsable de la conception graphique.

    L’exposition se terminera le 16 janvier 2022.

    "Ne m'oubliez pas. Portraits de Dürer à Sofonisba", Rijksmuseum, Amsterdam
    1er octobre 2021 - 16 janvier 2022
    https://www.rijksmuseum.nl

    Voir aussi : "La Bretagne déconfinée de François Avril"

    Photo : Petrus Christus, Portrait of a Young Woman, ca. 1470
    Gemäldegalerie der Staatlichen Museen zu Berlin

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  • Bauhaus, Est/Ouest

    De l’autre côté du Rhin, Le Vitra Campus et le Vitra Design Museum s’ouvrent de nouveau au public à partir du samedi 20 mars 2021. C’est l’occasion, même si le contexte sanitaire ne s’y prête pas. Le Vitra Design Museum se situe en Allemagne, à Weil am Rhein, au sud du  Bade-Wurtemberg, dans une zone à la frontière de l’Allemagne, de la Suisse et de la France. En ce moment, l'institution germanique propose un événement passionnant : une exposition autour du Bauhauss, "Le design allemand de 1949 à 1989 : deux pays , une histoire".

    Influencé par le mouvement du Bauhaus et celui du Werkbund, le design allemand a acquis ses lettres de noblesse à l’international au début du XXe siècle. Avec la division de l’Allemagne à partir de 1949, le design et la culture quotidienne ont pris des directions différentes des deux côtés de la frontière : à l’Ouest, ils sont le moteur du "miracle économique", à l’Est, ils s’inscrivent dans une économie socialiste planifiée.

    Plus de 30 ans après la chute du mur, le Vitra Design Museum présente, du 20 mars au 5 septembre 2021, la première grande rétrospective autour du design d’après-guerre des deux Allemagnes.

    Le Vitra Design Museum a été conçu par Frank Gehry. La VitraHaus. Pour marquer le dixième anniversaire du bâtiment en 2020, Vitra a transposé les expériences et les idées de la décennie passée dans un nouvel intérieur.

    Le "Cercueil de Blanche-Neige"

    L’exposition "Le design allemand de 1949 à 1989 : Deux pays, une histoire" compare le design de l’ex-RDA et celui de la RFA, en mettant en évidence les différences idéologiques et créatrices, mais également les parallèles et références croisées qui reliaient l’Est et l’Ouest. Parmi les objets exposés, du mobilier et des luminaires emblématiques, des pièces issues de la mode, des textiles et des bijoux en passant par le graphisme, le design industriel et la décoration intérieure.

    D’un côté, le design de la RDA en plastique bon marché et coloré, de l’autre, le fonctionnalisme froid de la RFA : l’exposition propose un regard nuancé face à ces clichés. On peut y voir des objets quotidiens légendaires tels que la "Trabant", la voiture du peuple de la RDA (1958) ou la chaîne stéréo surnommée "Cercueil de Blanche-Neige" (1956), ainsi que de nouvelles découvertes et des raretés telles que la chaise sculpturale à courbes "Poly-COR" de Luigi Colani (1968). L’accent est mis sur des protagonistes comme Dieter Rams, Egon Eiermann, Rudolf Horn et Margarete Jahny, mais aussi sur les écoles influentes ou encore l’héritage du Bauhaus. Pour la première fois, l’exposition offre ainsi une large rétrospective de l’histoire du design d’après-guerre des deux Allemagnes et montre à quel point le design et l’histoire contemporaine, la culture du quotidien et le contexte politique mondial étaient étroitement liés dans l’Allemagne de la guerre froide.

    Des programmes en ligne du 18 mars au 8 avril 2021 permettent de se familiariser avec ce mouvement artistique d’une exceptionnelle modernité. Idéal pour découvrir ce musée, alors que ce satané virus contraint fortement nos déplacements, y compris pour la visite de lieux et d’expositions aussi exceptionnels que ceux du Vitra.

    L’exposition est accompagnée d’une publication ambitieuse avec des contributions de Paul Betts, Greg Castillo, Petra Eisele, Siegfried Gronert, Jana Scholze, Katharina Pfützner, Eli Rubin, Katrin Schreiter, Oliver Sukrow, Carsten Wolff et bien d’autres, ainsi que des entretiens avec Prem Krishnamurthy, Renate Müller et Dieter Rams.

    "Le design allemand de 1949 à 1989 : deux pays , une histoire"
    Vitra Campus et Vitra Design Museum
    Du 20 mars au 5 septembre 2021
    À compter du samedi 20 mars 2021, tous les jours de 12 à 17 heures
    https://www.design-museum.de/de/informationen.html
    https://www.vitra.com/fr-fr/home

    Voir aussi : "Crimes et chaos à Berlin"

    Photos : VEB Textilkombinat Cottbus, DDR - Damenmode, 1978, © akg-images / Günter Rubitzsch
    Harf Zimmermann, aus der Fotoserie - »Hufelandstrasse Berlin 1055«, © Harf Zimmermann, 2016

    musée,design,allemagne,vitra,bauhaus,werkbund

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  • La tête dans les étoiles

    Encore quelques jours pour supporter ce nouveau confinement. Et quoi de mieux, pour se changer la tête qu’une exposition virtuelle, comme celles que Bla Bla Blog a présenté ces dernières semaines.

    La vénérable institution de La Poste a choisi elle aussi ce moyen pour son exposition temporaire "Rêver l’Univers", en visite virtuelle de 20 minutes, directement depuis chez soi. Cet événement, prévu du 2 septembre 2020 au 10 janvier 2021, bien sûr été bouleversé par la crise sanitaire. En attendant une réouverture des musées d'ici quelques semaines.

    13 artistes contemporains français et internationaux - Nicolas Baier, Patrick Bailly-Maître-Grand, Philippe Baudelocque, Dominique Blais, Thomas Brummett, Hugo Deverchère, Félicie d’Estienne d’Orves, Laurent Fort, Marina Gadonneix, Julien Mauve, David Spriggs, Vladimir Skoda et Anaïs Tondeur – proposent une immersion dans l’infinité de l’univers. La visite est proposée par Céline Neveux, commissaire de l’exposition, et ponctuée des interventions exclusives de 5 des artistes exposants : Anaïs Tondeur, Hugo Deverchère, Vladimir Skoda, Dominique Blais et Marie Gadonneix.

    En attendant de découvrir l’exposition réelle, il reste cette visite virtuelle, à travers des œuvres aux titres éloquents : "Météorite 3", "Multivers", "Lune et l’autre", "Infinities", "Soleil éternel" oun Cosmorama".

    "Devant la splendeur de ce qui se situe au-delà du monde qui nous enveloppe, se pressent une finalité suprême […] C’est que le sublime a vocation à l’universel : il n’élève pas seulement, il unit en profondeur" écrit justement Baldine Saint Girons dans le catalogue de l’exposition.

    Musée de la Poste, "Rêver l’Univers", exposition virtuelle
    https://www.museedelaposte.fr/rever-lunivers-lexposition-devoilee

    Voir aussi : "Ex pop"

    Julien Mauve, "Greetings from Mars #20", 2015, impression jet d’encre sur papier Fine Art mat, 80 x 120 cm, collection de l’artiste
    © Julien Mauve

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  • L’art d’enculer les mouches

    Qu’est-ce qu’un musée ? Le Petit Larousse le définit ainsi : "Lieu, édifice où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d’œuvres d’art, de biens culturels, scientifiques ou techniques." Le vénérable ICOM (Conseil International des Musées) a choisi en 2007 d’en faire une définition plus précise mais aussi plus complète : "Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l'humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation." L’affaire était entendue et ne méritait pas que l’on glose éternellement sur ce sujet, mais plutôt que l’on encourage le grand public à retrouver le chemin de ces établissements.

    Alors, quelle mouche a piqué l’ICOM de tout remettre en question et se lancer dans une querelle byzantine digne des disputes médiévales sur le sexe des anges ? L’objet de la bataille intellectuelle ? Ni plus ni moins qu’une nouvelle définition du musée.

    Fin juillet, lors de la 139e session de l’ICOM, nous apprend Le Quotidien de l’art (édition du 2 septembre 2019), l’institution a mouliné et accouché d’une proposition sensée moderniser le concept de musée. Au terme d’un travail de synthèse et de plusieurs mois de travaux et de réflexion, une définition du musée vient de voir le jour propre à décontenancer plus d’une personne.

    Accrochez-vous : "Les musées sont des lieux de démocratisation inclusifs et polyphoniques, dédiés au dialogue critique sur les passés et les futurs. Reconnaissant et abordant les conflits et les défis du présent, ils sont les dépositaires d’artefacts et de spécimens pour la société. Ils sauvegardent des mémoires diverses pour les générations futures et garantissent légalité des droits et l’égalité d’accès au patrimoine pour tous les peuples. Les musées n'ont pas de but lucratif. Ils sont participatifs et transparents, et travaillent en collaboration active avec et pour diverses communautés afin de collecter, préserver, étudier, interpréter, exposer, et améliorer les compréhensions du monde, dans le but de contribuer à la dignité humaine et à Injustice sociale, à légalité mondiale et au bien-être planétaire."

    Cette définition a été définitivement adoptée lors de l’assemblée extraordinaire à Kyoto du 7 septembre 2019. 

    Prendre la mouche

    Passés à la trappe les anciennes références aux concepts d'"institution", de "public" ou d'"éducation". Les pontes de l’ICOM parlent vaguement et pompeusement de "lieux de démocratisation", avec, certes, des objectifs ambitieux et louables : "contribuer à la dignité humaine et à Injustice sociale, à légalité mondiale et au bien-être planétaire." Mais il y a plus grave : il n’est plus fait référence aux œuvres d’art ou aux biens culturels et scientifiques mais "d’artefacts" et de "spécimens pour la société." Je vous voie déjà préparer votre prochaine sortie : "Chérie, si on sortait découvrir les derniers artefacts du Centre Pompidou ? – Bonne idée. C’est important que notre enfant puisse s’immerger dans le lieu de démocratisation afin de découvrir ces spécimens de la société !"

    Plus sérieusement, voilà une bien curieuse initiative venant de grosses têtes plus décidées à servir un discours ampoulé – on pourrais même dire vulgairement "à enculer les mouches" – qu’à faire redescendre le musée au milieu de la cité.

    Le quotidien spécialisé souligne d’ailleurs que cette initiative de renverser la table ne suscite pas l’adhésion de la majorité des conservateurs de l’ICOM, loin s’en faut. La présidente du comité national français de l’ICOM, Juliette Raoult-Duval prend déjà ses distances en disant regretter cette nouvelle (et inutile ?) définition du musée : "Un glissement politique regrettable" trop idéologique, des "termes professionnels (…) évacués ou diminués, et [qui] ne s’adossent plus solidement à notre code de déontologie."

    Juliette Raoult-Duval n’est pas la seule à prendre la mouche : un front de résistance – certes minoritaire au sein de l’ICOM – s'est mobilisé pour que cette nouvelle définition ne soit pas entérinée, en vain.

    Cette bataille consternante sur une définition aussi inutile que pompeuse pourrait bien faire une victime : les musées eux-mêmes qui, mise à part les grandes expositions événements, peinent à intéresser le grand public. Pas sûr qu’en mettant tant d’énergie dans un mot les responsables muséographiques jouent pour leur camp dans ce qui ressemble à une vaste farce.

    Sarah Hugounenq, "Musée : tempête autour d’un mot"
    Quotidien de l’art, 2 septembre 2019

    https://icom.museum/fr

    Voir aussi : "Qu’est-ce qu’un chef d’oeuvre ?"