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  • Iphigénie d’Europe

    mes publications mes créations,théâtre,drame,iphigénie,europe,libéralismeAu départ d'Iphigénie d’Europe il y a eu un défi : écrire une pièce de théâtre burlesque en vers de douze pieds sur un sujet très actuel : le libéralisme économique et la mondialisation.

    Ce postulat de départ n’est pas si étonnant qu’il n’y paraît : les drames de Racine ou de Corneille n’ont-ils pas pour toile de fond une guerre ? Et aujourd’hui la mondialisation n’est-elle pas une forme de guerre, moins sanglante certes mais tout aussi brutale ?

    Le mythe de la Guerre de Troie a été choisi comme modèle pour cette tragi-comédie.

    Iphigénie d’Europe se déroule de nos jours dans une entreprise informatique. Achille, son président, se voit proposer la veille de son mariage avec Hélène une alliance avec un de ses concurrents Jan Patrocle. L’objectif est in fine de conquérir le marché chinois. Hésitant d’abord, Achille finira, sous la pression d’Hélène, par accepter une fusion amicale. Ce sera le départ d’une catastrophe qui balaiera sur son passage destins, rêves et espoirs. Emportés par la fièvre de l’argent et du pouvoir, à l’époque du libéralisme triomphant, chaque personnage montrera finalement son vrai visage : le visage de ce que l'on pourrait nommer "des animaux économiques" !

    Au cœur de cette lutte, il y a aussi un double triangle amoureux – Achille-Hélène-Jan Patrocle d'une part et Hélène-Iphigénie-Ulysse d'autre part – triangle dans lequel l’argent est l’épicentre.

    Cette tragi-comédie est autant une réécriture de la Guerre de Troie qu'un hommage au théâtre, hommage où le pastiche n’est jamais très loin : de la tragédie classique au théâtre de l’absurde en passant par la comédie musicale, la poésie homérique, la création contemporaine (Joyce, Beckett ou Pinget), la danse ou la farce. Le chant épique côtoie la comptine et la lamentation amoureuse peut surgir après une déclaration des plus prosaïques, sur une recette de cuisine par exemple.

    Bruno Chiron, Iphigénie d'Europe. Manuscrit.com, 2007, 165 p.
    http://www.manuscrit.com/book.aspx?id=10246
     
    Voir aussi : "« Rock'n'Love » d'Arsène K., toujours disponible »"
    "Les publications du blogger"
    "Les Fabuleuses"

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  • La compassion sauvera le monde

    Manga et fiction, Invincibles (éd. Massot) est aussi et surtout un récit de vie scénarisé par Sofia Stril-Rever, spécialiste du Tibet et biographe du Dalaï-lama. La mise en images de l’histoire a été assurée par la mangaka japonaise Kan Takahama. On lui doit notamment l’adaptation de L’Amant de Marguerite Duras que nous avions chroniquée sur Bla Bla Blog.

    Invincibles, BD engagée, avec la figure du Dalaï-lama bien présente, conte d’abord l’histoire d’un combat personnel : suite à un attentat en plein Paris, Maya, 19 ans, se retrouve hospitalisée et gravement blessée. Elle a dû être amputée d’une jambe et doit commencer un combat douloureux pour accepter son handicap. Elle trouve son salut grâce à une vidéo Youtube dans laquelle le Dalaï-lama est interviewée par une certaine Sofia. Maya la contacte.

    Cette spécialiste du Tibet encourage la jeune femme à se reconstruire grâce à la méditation. La victime du terrorisme trouve en même temps une voie et un projet qui passe par la compassion, l’aide aux personnes touchées par l’amputation et aussi par le Tibet.

    Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes

    Après s'être envolée en Inde pour y rencontrer le Dalaï-lama, contre toute attente Maya se lance dans un projet fou et dangereux : secourir au Tibet un résistant bouddhiste, devenu handicapé comme elle. La mission est hautement dangereuse dans un pays occupé par la Chine, impitoyable contre les Tibétains attachés à leur culture, à leur religion et au 14e Dalaï-lama .

    Sofia Stril-Rever et Kan Takahama ont intelligemment joué le jeu du manga et de l’intrigue romanesque pour diffuser des messages sur l’altruisme, la compassion, la reconstruction, le courage  et la générosité. Les auteures précisent que leur fiction est basée sur des faits réels, avec des personnages réels : il y a bien entendu le 14e Dalaï-lama, en fuite de son pays depuis 1959 et Prix Nobel de la Paix en 1989, mais aussi la dissidente Nyima Lhamoi ou le professeur Bernard Dubreuil. L’histoire du personnage fictif Lobsang Tenzin renvoie, quant à lui, aux nombreuses victimes des répressions chinoises au Tibet.

    Dans un manga alternant planches en couleur et en noir et blanc, Sofia Stril-Rever fait se rencontrer bourreaux et victimes, transmettant par là-même une série de messages engagés, certes difficiles à assimiler (le pardon, la compassion envers son agresseur) mais en tout cas essentiel "face aux crises actuelles". Des propos du Dalaï-lama résonnent avec force : "Ils sont la dernière génération à pouvoir remédier à la menace d’extinction actuelle. Le futur est entre vos mains."

    Kan Takahama et Sofia Stril-Rever, Invincibles, éd. Massot, 2021, 164 p. 
    https://massot.com/collections/invincibles
    https://savetibet.org
    https://www.dalailama.com
    https://www.bethelove.global

    Voir aussi : "Aung San Suu Kyi et les bouddhistes extrémistes"
    "Mon amant chinois"

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  • "Assez de bla bla" #3 : Roxane Arnal

    La nouvelle chronique de "Assez de Bla Bla", diffusée sur la radio C2L et sur le magazine Entre Loire et Loing est consacrée au premier album de Roxane Arnal, Doorways

    Merci à Pascal Weber pour la réalisation et le montage.

    "Assez de bla bla", les capsules de Bla Bla Blog
    http://www.c2l-radio.fr/-Entre-Loire-Loing-le-magazine-du-Gatinais-135-.html
    https://www.facebook.com/entreLoireetLoing
    https://www.youtube.com/watch?v=BbcwOh0LZyg

    Voir aussi : "Qui connaît Roxane Arnal ?"

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  • 30 ans, 30 lois

    Bla Bla Blog a choisi de faire un focus sur le projet "30 ans 30 lois", dédié aux étudiants. Il s’agit de la première expérimentation nationale de consultation citoyenne par vote électronique.

    L’opération "30 ans 30 lois" consiste à faire élire par les étudiants français la loi qu’ils jugent la plus marquante de ces 30 dernières années. Les étudiants pourront voter durant la semaine du 25 avril au 9 mai 2021. Les lois les plus marquantes sont détaillées sur le site : https://www.lirelasociete.com/liste-des-30-lois.  

    Concrètement, ce projet doit mener à l’ouverture de nouvelles réflexions sur la question du vote électronique mais aussi réconcilier les jeunes avec le vote, face à l’abstention grandissante lors des élections nationales.

    Pour les organisateurs de Lire la Société, cette expérimentation d’envergure doit permettre de montrer à la jeunesse qu’elle est écoutée et qu’elle pèse dans le débat public. Il s’agit d’un projet de dimension inédite grâce à la blockchain, cette récente technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle.

    "30 ans 30 lois" donne également la possibilité aux étudiants qui veulent porter le projet de devenir ambassadeurs de ce projet d’envergure nationale.

    Ce projet est organisé dans le cadre de la 30ème Journée du Livre Politique qui se tiendra à l’Assemblée nationale le 3 juillet prochain, journée présidée par Caroline Fourest aux côtés entre autre de Richard Ferrand et de Frédérique Vidal. Selon l’évolution du contexte sanitaire, seront réservées une quinzaine de places pour les étudiants lors de la remise du scrutin à l’Assemblée nationale le 3 juillet prochain. Les participants seront tirés au sort afin de permettre à tous les étudiants d’assister à cette journée de débats et de remise de prix littéraires au sein de l’Assemblée.

    Ce projet novateur a été organisé en partenariat avec l’Assemblée Nationale, l’ONG Electis, engagée dans l’amélioration des systèmes démocratiques mais aussi Vie-publique.

    "30 ans 30 lois", "Lire la Société" 
    https://www.lirelasociete.com/30-ans-30-lois

    Voir aussi : "La politique… quoi ?"

    30 ans 30 lois,politique,lois,législatif,assemblée nationale,lire la société,vote,étudiants,richard ferrand,frédérique vidal,caroline fourest,electis,ong,vie-publique,vote électronique,journée du livre politique

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  • Je me fous de la chanson qui passe

    Tel est le leitmotiv d’Olivier Marois dans son single, qui annonce son premier EP en juin prochain.

    "J’veux juste pas que tu t’arrêtes" est une déclaration d’amour autant qu’un hymne à toutes ces musiques qui nous font vibrer. "Miles Davies, Joe Strummer, Lana del Rey et les Clashs Maria Callas, Cindy Lauder, Johnny Clash. Je me fous de la chanson qui passe / Je veux juste que tu m’embrasses", chante-t-il de sa voix grave, dans un titre au talk-over séduisant.

    Le chanteur parisien le dit autrement : "Tout ce qui est important tient en trois mots et une phrase, le reste n’est que circonvolution, filtre, blabla... que tu écoutes du punk ou Mozart, le plus important n’est pas la chanson, son habillage, mais sa vibration."

    Franchement convaincant, et on peut être sûr qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin Son premier EP Hosannas est à paraître le 18 juin prochain.

    Alléluia !

    Olivier Marois, J’veux juste pas que tu t’arrêtes, Roy Music, 2021
    https://www.facebook.com/OlivierMaroisMusic

    Voir aussi : "Rouquine n’a pas que ça à faire"

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  • Quand le jazz est là

    Inspiration et Vie : c’est le très beau titre qu’ont choisi Le pianiste Giovanni Mirabassi et la chanteuse Sarah Lancman, qui sont aussi les fondateurs et les piliers de Jazz Eleven, pour leur nouveau projet musical. Ils proposent à partir de cette fin d'avril une série de rencontres avec les autres porte-étendards de leur label : la chanteuse et violoncelliste Anne Sila, le saxophoniste Guillaume Perret, la chanteuse Tatiana Eva-Marie et le crooner italien Walter Ricci.

    Chaque mois sera proposée une nouvelle vidéo inédite avec ces six artistes, réunis au Sunside pour filmer et proposer des rencontres musicales. Des débats avec le public seront également proposées, via un "Inspiring Live" qui entend être un moment d’échanges et de partages.

    Le programme proposé par la série musicale Inspiration et vie est alléchant : à côté des standards de jazz "Round Midnight" de Thelonious Monk et "My Favourite Things" de John Coltrane, Sarah Lancman, Giovanni Mirabassi et leurs acolytes ont aussi élargi leur répertoire vers la chanson française ("Quand on n’a que l’amour", "La tendresse") mais aussi la pop internationale ("Out Here on My Own", tiré du film et de la comédie musicale Fame).

    Le vendredi 23 avril, la première vidéo et un premier duo "Inspiring Live #1" proposait une rencontre inédite entre Sarah Lancman et Guillaume Perret autour classique de jazz "Round Midnight" de Monk. La suite du programme promet d’être tout aussi passionnante. 

    Inspiration et Vie, proposé par Giovanni Mirabassi et Sarah Lancman
    Avec Anne Sila, Guillaume Perret, Tatiana Eva-Marie et Walter Ricci
    Proposé par le label Jazz Eleven
     https://www.jazzeleven.com/copie-de-inspiring-live
    https://www.facebook.com/jazzeleven11

    Voir aussi : "Retour et parenthèse italienne avec Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi"

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  • Il était une fois le jazz

    Morricone Stories, Le dernier album du saxophoniste italien Stefano di Battista est consacré, comme son nom l'indique, exclusivement à Ennio Morricone, l’homme aux 500 musiques de films, disparu en juillet 2020.

    Il faut souligner que le répertoire exceptionnel de Morricine ne se limitait pas aux BO de Sergio Leone, loin s’en faut. 
    C’est justement cette richesse qui est donnée à voir par Stefano di Battista, à travers ses 12 titres et adaptations, sachant jouer de couleurs, de rythmes mais aussi d’improvisations ("Il grande silenzio", "La donna della Domenica").

    L’auditeur pourra y trouver quelques œuvres phares ("Il était une fois en Amérique", "Gabriel’s Oboe", "Le bon, la brute et le truand") et d’autres moins connues ("La cosa buffa", "Verushka", le séduisant et mélancolique "Flora" ou "Metti, una sera a cena"). Les bandes originales de films sont bien entendu largement présentes (Il était une fois en Amérique, 1900, Mission, Le bon, la brute et le truand, Peur sur la ville, La Femme du dimanche, Le Grand Silence et Mais... qu'avez vous fait à Solange ?).

    La construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition

    L’auditeur pourra y faire de jolies découvertes, à l’instar du "Cosa avete fatto a Solange" mais aussi découvrir toute la palette de Stefano di Battista et de son quatuor (André Ceccarelli à la batterie, Frédéric Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse), des amis qui ne semblent pas tétanisés par ce titan de la musique, à l’exemple de leur version toute en densité de "Peur sur la ville", aux teintes très contemporaines. L’une des surprises de l’opus viendra sûrement du titre "Gabriel’s Oboe" (Mission), joué cette fois au saxophone et que l’on croirait avoir été composé pour un film de François Truffaut plutôt que pour un récit sur la colonisation sud-américaine à l’époque baroque.

    Jazz, contemporain et classique viennent se rencontrer avec élégance dans des harmonies colorées et des mélodies vivantes que n’aurait pas renié le maître italien  ("La cosa buffa"). Et pour le formidable "Verushka", le jazz se fait salsa. L’œuvre d’Ennio Morricone permet aussi au saxophoniste italien et à ses amis de se déployer avec bonheur et élégance, à l’exemple du morceau "Apertura della caccia", tiré du film 1900.

    Plus connu, si le "Thème de Deborah" ne surprendra pas dans son aspect mood, plus sentimental que mélancolique, il permet à l’auditeur d’apprécier la construction mélodique et le choix de l’épure dans la composition.

    Un esprit sixties et seventies souffle indéniablement dans cet album qui surprend par sa fraîcheur et son audace rythmique ("Metti, una sera a cena"), sachant toujours rendre grâce aux créations mélodiques de Morricone ("Flora").

    L’auditeur sera enfin sûrement très attentif à la derrière piste, proposant une étonnante adaptation du thème Le Bon, la Brute et le Truand.  

    Voilà un  album qui ravira les fans de musiques de films comme les amoureux du jazz. Et l’on peut gager que Stefano di Battista ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans sa relecture de l’œuvre de son génial compatriote. 

    Stefano Di Battista, Morricone Stories, Warner Music, 2021
    http://www.stefanodibattista.eu/fr
    https://www.facebook.com/stefano.d.battista.10

    Voir aussi : "Si la musique est bonne"

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  • Les plus grands sous le plus petit chapiteau du monde

    Imaginez deux minutes un concert qui réunirait les Rolling Stones au complet, les Who, John Lennon et sa compagne Yoko Ono alors que les Beatles sont encore formés. Il y aurait aussi Marianne Faithfull, Eric Clapton, le guitariste Taj Mahal, le violoniste classique Ivry Gitlis, mais encore des trapézistes, des cracheurs de feu et des acrobates . Tout ce petit monde se réunirait sous la tente d’un chapiteau de cirque éphémère, avec Mick Jagger en Monsieur Loyal. Et puisqu’un show de ce genre n’existerait pas sans un public, des spectateurs serait également là, installés dans des gradins, des "spectateurs tirés sur le volet [qui] ignorent qu’ils seront très longtemps les seuls à pouvoir s’en repasser mentalement les images."

    Improbable, non ? Et pourtant, ce projet musical, The Rock and Roll Circus, a bien eu lieu en décembre 1968, a été enregistré par la télé anglaise – mais jamais diffusé à l’époque – et a constitué un virage dans la carrière des Rolling Stones. Le public n’a pu découvrir ce concert étonnant que 28 ans plus tard, en 1996 au cinéma puis en DVD et Blu-ray.

    C’est ce grand foutraque que nous raconte Édouard Graham dans son essai The Rolling Stones Rock And Roll Circus (éd. Le mot et le reste). L’auteur nous raconte, dans son ouvrage dense et précis, les origines, le déroulé et les aléas de ce projet musical resté à la fois unique et copié (le Rock’n’Roll Circus des Strawbs en 1970 ou le Johnny Hallyday Circus deux ans plus tard). Si les Rolling Stones ont l’idée de créer un concert unique autour du cirque (une thématique déjà utilisée parle chanteur Donovan, les Beatles et même les Stones pour Between The Buttons, un titre de 1966), c’est avant tout pour une raison commerciale : leur dernier album Beggars Banquet vient de sortir et il s’agit d’utiliser la télé à des fins promotionnelles.

    Mick Jagger porte ce projet : "Ce ne sont pas les spectateurs qui viendront aux Rolling Stones, ce sont les Stones qui s’inviteront chez eux par le biais de la télévision… L’idée [du cirque] sera (…) centrale". Le mercredi 11 décembre 1968, les studios d’Intertel Television, à Wembley accueillent dont les artistes transformés en forains d’un soir et un public de fans trié sur le volet pour le film The Rock and Roll Circus, réalisé par Michael Lindsay-Hogg.

    Édouard Graham consacre bien évidemment l’essentiel de son livre au show, au cours duquel se succèdent des figures majeures de la pop : le groupe britannique Jethro Tull, Marianne Faithfull, les Who, qui réalisèrent ce soir, d’après des témoins, la meilleure prestation ou encore le bluesman Taj Mahal, qui réalise lui aussi un show remarqué ("L’un des meilleurs moments de ma vie", reconnaît le musicien qui commence en 1968 sa longue carrière.

    Ivri Gitlis qui semble se demander ce qu’il est venu faire dans cette galère 

    De longues pages sont consacrées à la participation de John Lennon, de son groupe éphémère... et de sa nouvelle compagne Yoko Ono. On connaît la vraie fausse rivalité des Stones et des Beatles. Or, pour le Rolling Stones Rock And Roll Circus, le moins que l’on puisse dire est que le co-leader des Beatles joue complètement le jeu de son ami Mick Jagger : il se prête à une fausse interview potache, présentant le groupe Dirty Mac, créé de toute pièce avec les Stones, Lennon et aussi Eric Clapton, tout juste parti des Cream. Au cours de ce concert,  unique dans tous les sens du terme, Édouard Graham ne manque pas d’évoquer la prestation improbable de Yoko Ono dans une performance artistique et "politico-philosophique", parvenant à faire de l’ombre au violoniste Ivri Gitlis qui semble se demander ce qu’il est venu faire dans cette galère. 

    Puisque Mick Jagger et son groupe sont à l’origine du Rolling Stones Rock And Roll Circus, les Stones se taillent la part du lion avec une prestation qui entend être le clou du spectacle. Les interprétations de "Jumpin’ Jack Flash", "Parachute Woman", "No Expectations" ou "Sympathy For The Devil" sont l’occasion pour l’auteur de revenir sur les tensions au sein du groupe, avec un Brian Jones de plus en plus mis à l’écart, quelques mois avant son décès tragique. Édouard Grahams ausculte les relations devenues complexes entre le véritable créateur des Stones et ses comparses devenus des leaders charismatiques et qui finiront d’autant plus par faire plonger Brian Jones que des rivalités amoureuses – Anita Pallenberg, Marianne Faithfull – viennent s’immiscer entre les membres des Stones. "Vers la fin, c’était le genre de gars qu’on redoutait d’avoir au téléphone", a confié crûment John Lennon.

    Concert unique, faussement enfantin et coloré,  The Rolling Stones Rock And Roll Circus est un moment à part dans l’histoire du rock, avec sa part d’ombres, de légendes et de mystères. Peut-être existe-t-il aussi une malédiction dans ce spectacle charnière se déroulant en 1968, année révolutionnaire s’il en est : Brian Jones est retrouvé mort dans sa piscine quelques mois plus tard, les Beatles n’ont plus qu’un an d’existence, Eric Clapton commence une nouvelle carrière après celle au sein des Cream et cette année 68 marque l’arrivée fracassante de Taj Mahal sur la scène blues.

    Resté dans l’ombre, le concert forain des Stones va mettre 28 ans avant d’être diffusé, après des tractations juridiques et des coupes dans les montages. Maintenant qu’une nouvelle édition vient de sortir, l’histoire est-elle finie ? "D’autres fragments inédits émergeront-ils un jour, à la faveur d’une nouvelle action de marketing ? Ce n’est pas impossible", conclue l’auteur. 

    Édouard Graham, The Rolling Stones Rock And Roll Circus, éd. Le mot et le reste, 2021, 180 p.
    https://lemotetlereste.com/musiques/therollingstonesrockandrollcircus
    https://www.imdb.com/title/tt0122689/reference
    https://rollingstones.com

    Voir aussi : "Clatpton, toujours debout"
    "Faites que ça se termine vite"

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