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drame

  • Menés en bateau

    Fiction historique, drame psychologique ou récit fantastique ? Le moins que l’on puisse dire c’est que la série 1899 proposé par Netflix embrouille à souhait les spectateur tout au long de ses huit épisodes. Le suspense, les chausse-trappes et les pièges ne manquent pas. C’est d’ailleurs à l’image de ces passages secrets dissimulés dans les différentes parties du Kerberos.

    Ce bateau doit relier l’Europe et New-York, emportant avec lui plusieurs centaines de passagers, de toutes origines et de toute culture. Nous sommes à l’orée du XXe siècle. Dans le bâtiment, aussi gigantesque qu’inquiétant, il y a ce couple français mal assorti, mal heureux, avec un mari cocaïnomane, une jeune Japonaise et son inquiétante servante ou encore deux frères espagnols dont l’un est prêtre. Il y a aussi une jeune femme, Maura Franklin, à la recherche de son frère qui était sur le navire jumeau du Kerberos, le Prometheus, mystérieusement disparu. C’est sans compter non plus sur les nombreux passagers de la troisième classe et sur les membres de l’équipage, dont le Capitaine Eyk Larsen.

    Pendant le long voyage, un message de détresse du Prometheus est reçu. Le cauchemar peut commencer. 

    Un univers steampunk

    Jantje Friese et Baran bo Odar, les créateurs de la série Dark, ont su ménager leurs effets pour cette série, prenant un malin plaisir à multiplier les personnages, les intrigues, les indices et les détails parfois les plus insolites : des trappes indiquées par des logos kabbalistiques, une petite pyramide, deux passagers clandestins dont un enfant, des machineries étranges nous renvoyant dans un univers à la Jules Verne. Après tout, nous sommes en 1899 et l’auteur des Voyages fantastiques est encore bien frais dans les mémoires.

    Cet univers steam-punk est servi par d’incroyables décors et un casting cosmopolite où les acteurs jouent dans leur propre langue. Les effets visuels désarçonnent et servent un récit sans cesse entre le drame intime, la folie, le rêve et le fantastique.

    Le spectateur doit attendre les dernières minutes du dernier épisode pour avoir le fin mot de cette étrange histoire. Rien que pour cela, cela aura valu le coup de s’accrocher.

    1899, série dramatique germano-allemande de Jantje Friese et Baran bo Odar,
    avec Emily Beecham, Aneurin Barnard, Andreas Pietschmann, Miguel Bernardeau,
    Maciej Musiał, Anton Lesser, Yann Gael, Mathilde Ollivier,
    José Pimentão, Isabella Wei, Gabby Wong et Jonas Bloquet, Netflix, 2022, 8 épisodes

    https://www.netflix.com/fr/title/80214497

    Voir aussi : "Guillermo del Toro, entre Hitchcock et Twilight Zone"

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  • Héroïne du quotidien

    Sorti l’an dernier, le film À plein temps du Franco-québécois Éric Gravel est absolument à découvrir en ce moment sur Canal+. S’il y avait une seule raison à cela, elle tiendrait en un prénom et un nom : Laure Calamy, sans doute l’une des meilleures actrices françaises du moment, découverte dans la série Dix pour cent, avant de connaître la consécration avec l’excellente comédie Antoinette dans les Cévennes (César 2021 de la meilleure actrice).

    Pour À plein temps, l’actrice originaire d’Orléans incarne Julie Roy, une femme divorcée devant s’occuper seule de ses deux enfants tout en travaillant à Paris dans un palace. Julie a choisi de s’installer en Province, en Bourgogne plus précisément. C’est une travailleuse, comme il en existe des centaines de milliers d’autres, obligée de jongler entre ses enfants, son travail et les transports en commun. Tout se complique lorsqu’une grève perturbe les réseaux ferrés. Il faut des trésors d’ingéniosité pour arriver à allier travail, famille et transports.

    A priori, voici un film social – et ici, un très bon film social – comme le cinéma français en propose régulièrement : le rythme infernal d’une travailleuse pauvre, la charge mentale d’une femme obligée d’élever seule ses enfants (le père est aux abonnés absents), la dèche, la lutte des classes suggérée avec le palace dans lequel travaille Julie, les transports en commun quotidiens devenant vite l’enfer et les grèves, outils de luttes sociales pouvant se transformer en enfer pour les personnes qu’elles étaient censées défendre.

    Un vrai thriller

    Or, l’originalité d’Éric Gravel est d’avoir transformé ce récit social se déroulant sur quelques journées en un vrai thriller servi par les courses de Laure Calamy, un montage nerveux, mais aussi la musique électro d’Irène Drésel.

    Impossible pour le spectateur de se détacher de ce film sur la fuite en avant d’une mère de famille courageuse, mais finalement dépassée par le rythme du quotidien.

    Ce formidable drame a été récompensé à la Mostra de Venise par un Prix du meilleur Réalisateur et de la meilleure Actrice pour Laure Calamy, également  Prix d’interprétation aux Arcs Film Festival où l film a reçu le Prix Cineuropa. Pour les Césars 2023, le film est nommé dans plusieurs catégories : meilleure actrice pour Laure Calamy, meilleur scénario original pour Éric Gravel, meilleure musique originale pour Irène Drésel et meilleur montage pour Mathilde Van de Moortel. 

    À plein temps, drame français d’Éric Gravel, avec Laure Calamy,
    Anne Suarez, Geneviève Mnich, Nolan Arizmendi,
    Sasha Lemaitre Cremaschi,
    Cyril Guei, Lucie Gallo, Agathe Dronne, Mathilde Weil,
    Dana Fiaque, Mareme N'Diaye et Olivier Faliez, 2021, 87 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/a-plein-temps/h/18300423_40099
    https://www.hautetcourt.com/films/a-plein-temps

    Voir aussi : "Chacun cherche son âne"

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  • Nourrir son monde

    La Nuée de Just Philippot faisait partie cette année de la sélection des Césars 2022 comme Meilleur Premier Film, récompense qu'il a ratée de peu.

    Plus que cette nomination, ce qui justifie de parler de ce film est la facture d'une œuvre unique, un drame qui se frotte à l’anticipation, avec un discours particulièrement riche sur les notions de famille, de maternité, de nature, d’alimentation et de folie. Pour le dire autrement La Nuée pourrait être présentée comme un Petit Paysan au féminin qui rencontrerait David Cronenberg ou Julia Ducournau (Grave, Titane).

    Veuve depuis peu, Virginie s’occupe seule d’un élevage de sauterelles. Dans ce sud de la France, l’agricultrice, élevant seule ses deux enfants (les formidables jeunes acteurs Marie Narbonne et Raphaël Romand), peut vite passer pour une douce illuminés avec ses serres high-tech avec son élevage d'insectes. En dépit de sa foi de charbonnière elle peine à nourrir son monde, à défaut de pouvoir nourrir un jour le monde. Mais, entre elle et ses animaux, une étrange relation commence à se développer. 

    La formidable Suliane Brahim fait figure de mère nourricière effrayante de conviction

    La Nuée avait fait son effet au Festival de Cannes 2020 (Semaine de la critique) mais aussi au Festival international du film fantastique de Sitges 2020 (Prix spécial du jury et Prix de la meilleure interprétation féminine) et au Festival international du film fantastique de Gérardmer 2021 (Prix du public et Prix de la critique).

    Le premier long-métrage de Just Philippot frappe par son art de complètement déstabiliser le spectateur. Commençant comme un drame social, La Nuée se transforme en film hitchcockien (version Les Oiseaux), avec des fulgurances horrifiques dans les vingt dernières minutes.

    La formidable Suliane Brahim fait figure de mère nourricière effrayante de conviction. On voit aisément dans cet excellent premier film une parabole sur la planète mais aussi sur la maternité : voilà une femme délaissant sa progéniture (par exempls, elle laisse à sa fille le soin de conduire son frère aux entraînements de foot) pour nourrir ses enfants de substitution.

    La Nuée est un incroyable drame fantastique à découvrir. 

    La Nuée, drame fantastique français de Just Philippot,
    avec Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne et Raphaël Romand, 2020, 101 mn

    https://capricci.fr/wordpress/product/la-nuee

    Voir aussi : "Marguerite et Margot"

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  • Abominables additions

    Incendies, que ce soit la version théâtrale ou l’adaptation ciné de Denis Villeneuve, est de ces œuvres que l’on ne peut pas oublier. L’œuvre de Wajdi Mouawad, sans doute l’un des meilleurs dramaturges contemporains, officiant aujourd’hui au Théâtre National de la Colline, date de 2003 et a été transposée au cinéma sept ans plus tard, popularisant un drame bouleversant, dont nous ne dévoileront pas la fin.

    Incendies est une œuvre essentielle de notre époque, puisant ses sources autant dans l’actualité récente (dont la Guerre du Liban, le pays dont est originaire l’auteur mais qu’il a quitté pour le Canada) autant que dans les grandes tragédies antiques.

    Le récit commence dans le cabinet d’un notaire de Montréal qui ouvre devant Jeanne et Simon, des jumeaux trentenaires, le testament de leur mère, Nawal Marwan. Née au Moyen-Orient, cette dernière laisse des dernières volontés incompréhensibles à ses deux enfants : " Aucune pierre ne sera posée sur ma tombe / Et mon nom gravé nulle part." Elle demande aussi que sa fille, professeure de mathématiques, recherche son père qu’elle croyait mort et lui remette une enveloppe scellée. De même, elle demande à son fils Simon de chercher son frère, dont ils ignoraient tous l’existence. Comme pour Jeanne, Simon devra lui remettre une lettre. Soutenus par l’ami et notaire Hermine Lebel, Jeanne puis Simon partent à la recherche de  cette parenté et de leurs origines.

    Tout commence en réalité lorsque Nawal avait 14 ans… 

    Monstruosité

    On imagine la difficulté pour adapter au cinéma une telle pièce à la fois passionnante et aux multiples ramifications. Car plusieurs personnages sont en jeu : les jumeaux Jeanne et Simon pour commencer, mais aussi Nawal. Wajdi Mouawad suit l’histoire de sa tragédie, depuis son histoire d’amour avec un réfugié  jusqu’à la révélation de son terrible secret. Le film de Denis Villeneuve parvient à suivre le fil d’une enquête familiale, marquée par les tabous, les secrets et les grandes tragédies de l’histoire, sans que jamais la mention du Liban ("le pays") n’apparaisse.

    Ce choix de ne pas parler du pays d’origine de l’auteur fait d’Incendies une œuvre universelle qui nous parle des bourreaux, de leurs victimes, des innocents érigés en combattants et des anciens soldats devenant les dépositaires d’une mémoire qui finira pas surgir, insupportable, monstrueuse et absurde : "Pourquoi les miliciens ont-ils pendu les trois adolescents ? Parce que deux réfugiés du camp avaient violé et tué une fille du village de Kfar Samira. Pourquoi ces deux types ont-ils violé cette fille ? Parce que les miliciens avaient lapidé une famille de réfugiés. Pourquoi les miliciens l’ont-ils lapidée ? Parce que les réfugiés avaient brûlé une maison près de la colline du thym. Pourquoi les réfugiés ont-ils brûlé la maison ? Pour se venger des miliciens qui avaient détruit un puits d’eau foré par eux. Pourquoi les miliciens ont détruit le puits ? Parce que des réfugiés avaient brûlé une récolte du côté du fleuve au chien. Pourquoi ont-ils brûlé la récolte ? Il y a certainement une raison, ma mémoire s’arrête là."

    Le long-métrage de Denis Villeneuve scénarise avec tact et efficacité une histoire austère qui a surpris et marqué les spectateurs qui ont vu ce film. Le personnage de Sawda, le double et alter-ego de Nawal n’apparaît pas dans le film, ce qui n’enlève rien à la force poétique de la "femme qui chante". De même, la découverte du secret par Nawal elle-même (le tatouage) n'est pas dans la pièce. 

    La monstruosité est bien présente dans ces incendies qui s’embrasent au fur et à mesure de l’histoire, à l’image de la scène de bus attaquée dans le désert. La guerre devient cette chose indicible que les jumeaux doivent apprendre à côtoyer, comprendre, assimiler et intellectualiser, ce qu'illustre le propos final sur cette addition incompréhensible ("Un plus un, est-ce que ça peut faire un ?").

    Incendies est une œuvre fondamentale qui bouscule. Comme le rappelle Charlotte Farcet, en postface de l’édition de la pièce de théâtre proposée par Actes Sud et Leméac, Wajdi Mouawad dit ceci : "Qu’est-ce qu’une œuvre d’art aujourd’hui… L’art doit être cet os, cet événement immangeable sur lequel l’Histoire se brise les dents. Elle l’avale, mais alors l’art commence son œuvre radioactive dans le ventre de l’Histoire qui, empoisonnée, sera forcée de le recracher."

    Mais derrière cette monstruosité, il y a aussi cette porte ouverte vers l’avenir et la nécessaire réconciliation qui n’a nulle part été mieux dite que dans Incendies

    Wajdi Mouawad, Incendies, théâtre, éd. Actes Sud / Leméac, 2003, 120 p.
    Incendies, drame québécois de Denis Villeneuve, avec Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette et Rémy Girard, 2010, 130 mn
    https://www.wajdimouawad.fr
    https://www.facebook.com/LesFilmsSeville
    https://www.france.tv/films/2808933-incendies.html

    Voir aussi : "Lignées d’oiseaux"

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  • Emmanuelle Béart, lost in translation

    Quel plaisir de revoir Emmanuelle Béart au cinéma, avec L’Étreinte, un film sorti au printemps dernier ! Deux autres acteurs, dans des rôles secondaires, éclairent aussi à leur manière ce premier film de Ludovic Bergery : l’ami Aurélien, Vincent Dedienne, et la demi-sœur Marianne, jouée par la trop rare Eva Ionesco.

    L’Étreinte est le récit d’un deuil autant que la reconstruction d’une femme, plongée dans un pays et un milieu où elle se sent perdue.

    Lorsque le film commence, Margaux a perdu son mari six mois plus tôt. Elle quitte l’Allemagne où elle vivait pour s’installer à Paris chez Marianne et reprendre des études d’allemand en fac. Elle découvre un milieu tout nouveau pour elle, tente de s’intégrer à une petite communauté étudiants – qui pourraient être ses enfants –, se lie d’amitié avec un jeune homosexuel et s’interroge sur sa vie sentimentale. Et si l’amour était possible ? 

    Le réalisateur film avec un mélange de grâce, de sensualité et d’érotisme brûlant les étreintes

    Ludovic Bergery film avec justesse, délicatesse mais non sans cruauté, le récit d’une reconstruction amoureuse après un deuil. Emmanuelle Béart incarne cette femme détruite dont on ne sait finalement pas grand-chose. Ce qui est le plus important est ce voyage géographique autant qu’intime – le film débute et se termine d’ailleurs dans un train – que mène Margaux, brisée par la disparition d’un mari dont on ne voit qu’une photo.  

    Ludovic Bergery suit les errances de la veuve, bousculée par de jeunes étudiants qui ont adopté cette femme d’une autre génération, sans pour autant qu'ils se gênent à lui montrer la différence de l’âge, à l’instar du dialogue sur un escort-boy ou alors celle de la scène de la piscine.

    Emmanuelle Béart donne d’elle-même dans le portrait de cette femme asséchée par la mort de son mari et par le manque d’amour. Le réalisateur film avec un mélange de grâce, de sensualité et d’érotisme brûlant les étreintes. La quête amoureuse de Margaux devient une aventure à la fois douloureuse et dangereuse - on pense bien sûr aux quinze dernières minutes du film. Le réalisateur ouvre finalement la porte à un champ de possibilités, lorsque Margaux choisit de quitter définitivement Paris pour Cologne, la ville où elle avait aimé. Et où elle aimera, sans doute.

    L’Étreinte, drame français de Ludovic Bergery, avec Emmanuelle Béart, Vincent Dedienne. Tino Vandenborre, Sandor Funtek, Nelson Delapalme, Marie Zabukovec, Arthur Verret, Yannick Choirat et Eva Ionesco, 2021, 100 mn, Canal+
    http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-a-l-affiche/l-etreinte.html

    Voir aussi : "Jean Vigo, une étoile brève mais éclatante"
    "Eva, mon amour"

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  • Bertold Brecht au Gouvernail

    Il faut absolument voir et revoir Bertold Brecht, en particulier cette pièce engagée qu’est Grand'Peur & Misère du IIIe Reich, actuellement au Théâtre du Gouvernail, dans une mise en scène de Christophe Daci.

    On imagine le courage du dramaturge allemand lorsqu’il entreprend ce brûlot, alors que le parti nazi l’a déchu de sa nationalité. Par la suite, ses pièces de théâtre sont interdites puis brûlées.

    Entre 1935 et 1938, Bertolt Brecht, avec la collaboration de Margarete Steffin, s’inspire directement de coupures de presse et de témoignages oculaires pour nous dépeindre l'enracinement profond du régime nazi et les répercussions sur toutes les sphères de la société allemande. La "grandeur" du régime du IIIe Reich devient cette "Grand’Peur", dans un titre parodiant avec férocité le sous-titre des Pensées de Pascal, Grandeur et Misère de l’Homme

    Christophe Daci a choisi 10 saynètes sur les 24 écrites par Brecht

    Christophe Daci a choisi 10 saynètes sur les 24 écrites par Brecht qui parlent de la manière dont le nazisme a soufflé dans toutes les strates de la société allemande : "Les relations humaines sont le fil conducteur durant la montée du régime fasciste et ses conséquences. Que se passe t’il quand vous doutez de l’intégrité de votre enfant ? Que vous craignez qu’un voisin vous dénonce ? Que les opinions de votre mari s’avèrent dangereuses pour votre propre sécurité ? Peut-on encore se fier à son frère, un collègue ou un ami ?", explique le metteur en scène.

    Étienne Dos-Santos a collaboré dans la composition musicale pour transcrire l’état d’urgence, la menace et l’innocence perdue : "On y retrouve les ingrédients qui permettent de suggérer la peur, la parole asphyxiée, l’oppression", commente ainsi le compositeur.

    Grand'Peur & Misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht est visible au Théâtre du Gouvernail jusqu'au 13 décembre.

    Grand'Peur & Misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht, Compagnie des Malappris
    Théâtre du Gouvernail, 5 passage de Thionville, 75019 Paris
    Jusqu’au 13 décembre 2021
    Mise en scène de Christophe Daci, avec Maxime Canat, Jospeh Dekkers, Souri Dekkers, Gabriel Greffier, Sevan Krimian, Loïc Renaudier et Léna Soulié
    https://lesmalappris.fr
    https://theatredugouvernail.fr

    Voir aussi : "Quincaillerie de Noël"

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  • Iphigénie d’Europe

    mes publications mes créations,théâtre,drame,iphigénie,europe,libéralismeAu départ d'Iphigénie d’Europe il y a eu un défi : écrire une pièce de théâtre burlesque en vers de douze pieds sur un sujet très actuel : le libéralisme économique et la mondialisation.

    Ce postulat de départ n’est pas si étonnant qu’il n’y paraît : les drames de Racine ou de Corneille n’ont-ils pas pour toile de fond une guerre ? Et aujourd’hui la mondialisation n’est-elle pas une forme de guerre, moins sanglante certes mais tout aussi brutale ?

    Le mythe de la Guerre de Troie a été choisi comme modèle pour cette tragi-comédie.

    Iphigénie d’Europe se déroule de nos jours dans une entreprise informatique. Achille, son président, se voit proposer la veille de son mariage avec Hélène une alliance avec un de ses concurrents Jan Patrocle. L’objectif est in fine de conquérir le marché chinois. Hésitant d’abord, Achille finira, sous la pression d’Hélène, par accepter une fusion amicale. Ce sera le départ d’une catastrophe qui balaiera sur son passage destins, rêves et espoirs. Emportés par la fièvre de l’argent et du pouvoir, à l’époque du libéralisme triomphant, chaque personnage montrera finalement son vrai visage : le visage de ce que l'on pourrait nommer "des animaux économiques" !

    Au cœur de cette lutte, il y a aussi un double triangle amoureux – Achille-Hélène-Jan Patrocle d'une part et Hélène-Iphigénie-Ulysse d'autre part – triangle dans lequel l’argent est l’épicentre.

    Cette tragi-comédie est autant une réécriture de la Guerre de Troie qu'un hommage au théâtre, hommage où le pastiche n’est jamais très loin : de la tragédie classique au théâtre de l’absurde en passant par la comédie musicale, la poésie homérique, la création contemporaine (Joyce, Beckett ou Pinget), la danse ou la farce. Le chant épique côtoie la comptine et la lamentation amoureuse peut surgir après une déclaration des plus prosaïques, sur une recette de cuisine par exemple.

    Bruno Chiron, Iphigénie d'Europe. Manuscrit.com, 2007, 165 p.
    http://www.manuscrit.com/book.aspx?id=10246
     
    Voir aussi : "« Rock'n'Love » d'Arsène K., toujours disponible »"
    "Les publications du blogger"
    "Les Fabuleuses"

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