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Dans le cadre de la rétrospective Kubrick à Montargis en novembre 2009, le site des Cramés de la Bobine, association d'art et d'essai locale à l'origine de l'événement, proposait une série d'articles sur Barry Lyndon.
Brûlant Secret d’après Stefan Zweig (1956) : une sitcom avec Ernie Kovacs (1957).
J’ai volé 16 000 000 de Dollars (1957) d’après le livre d'Herbert Emerson Wilson.
The Authentic Death of Hendry Jones avec Marlon Brando (1957) : un western d’après Le roman Charles Neider au sujet du shérif Par Garett et du bandit Billy the Kid. Ce film sera finalement tourné sous le titre La Vengeance aux deux Visages.
Napoléon (1968) : un projet pharaonique sur lequel Kubrick travailla pendant des années, en vain. Jack Nicholson était pressenti pour le rôle de l'empereur français.
Aryan Papers, d’après un roman de Louis Begley : Une éducation polonaise (1991) est le récit de la survie d’un jeune juif et de sa tante dans la Pologne nazie. Kubrick stoppe ce projet lorsqu’il apprend que Steven Spielberg tourne La Liste de Schindler (1993). Le film devrait finalement être porté à l'écran, avec Ang Lee à la réalisation.
Le Lieutenant allemand : un film sur les parachutistes allemands à la fin de la seconde guerre mondiale.
I.A. Intelligence artificielle, inspiré d’une nouvelle de Brian Aldiss (Des Jouets pour l’été) et devenu un film mais réalisé par Steven Spielberg et sorti en 2001.
Douze années séparent Full Metal Jacket d’Eyes Wide Shut. Durant cette période, Stanley Kubrick travaille sur plusieurs projets de films : Une Education polonaise, un film sur la Shoah que Kubrick interrompt lorsqu’il apprend que Spielberg tourne La Liste de Schindler et IA Intelligence artificielle qui sera finalement réalisé par… Spielberg.
Au milieu des années 1990, Kubrick reprend la caméra pour tourner un "petit film intimiste", l’adaptation contemporaine d’une nouvelle de l’auteur autrichien Arthur Schnitzler, Traumnovelle (La Nouvelle rêvée), sujet qu’il comptait déjà réaliser en 1968. Le scénario d’Eyes Wide Shut est co-écrit avec le scénariste français Frédéric Raphael. Les deux hommes travaillent sur une histoire mêlant crise conjugale, fantasmes, rêves érotiques, aventures amoureuses réelles et occasions manquées.
Comme à son habitude, Kubrick opte pour des personnages contemplatifs, des mouvements de caméras fluides, l’utilisation de couleurs primaires, donnant à son film une atmosphère onirique. Le tournage du film débute fin 1996 dans le plus grand secret et non sans difficultés. Il dure 19 mois. Stanley Kubrick doit s’adapter aux acteurs qu’il dirige. Le couple Tom Cruise et Nicole Kidman est à l’époque l’un des plus en vue. La perspective de les voir ensemble à l’écran sous la direction de Stanley Kubrick suscite la curiosité du public. Le cinéaste doit aussi remplacer au pied levé Harvey Keitel qui quitte le tournage au bout de six mois. Il est remplacé par Sydney Pollack. De même, Kubrick décide également de retourner une scène entre Tom Cruise et Jennifer Jason Leigh, qui avait été engagée pour tenir le rôle de Marion. Malheureusement, à l’époque cette dernière est déjà sur le tournage d’eXistenZ de David Cronenberg. La scène est donc retournée mais avec l’actrice suédoise Marie Richardson.
La fin du tournage a lieu en juin 2008. Le film est présenté quelques mois plus tard à la Warner. Lors de la projection le 6 mars 1999, Kubrick confie qu’Eyes Wide Shut est son meilleur film. Il décède d’une crise cardiaque le lendemain.
Eyes Wide Shut, de Stanley Kubrick, avec Tom Cruise, Nicole Kidman et Sidney Polack, Etats-Unis, 1999, 159 mn
Le café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 20 mars 2015, à partir de 19 heures, à la Brasserie du centre commercial de la Chaussée, à Montargis. Le débat proposé portera sur cette question : "Autrui, antidote à la solitude ?"
"Rien ne peut être fait dans la solitude" affirme Picasso. Dès lors, l'homme est-il un animal politique ? La présence d'autrui, mon alter ego, me permet elle de ne pas me sentir, de ne pas être seul ? Qu'est-ce que la solitude et faut-il la refuser ? Mon semblable peut-il en être l'antidote ?
Ce sont autant de questions qui pourront être échangés le vendredi 20 mars, à 19 heures, à la brasserie du centre commercial de la chaussée. La participation sera libre et gratuite.
Pour une lecture complète et passionnante du film Shining (1980), je vous invite à la lecture critique qu'en fait Eugenio Renzi, dans son article "Shining, l'anti Psychose" : "C’est sans doute le plus réussi des films de Stanley Kubrick, d’un cinéaste dont le projet a été d’emblée de ne réaliser que des chefs d’œuvre..."
Cet article a été publié en novembre 2009 sur le site des Cramés de la Bobine, à l'occasion de la rétrospective Kubrick à l'AltiCiné de Montargis, en novembre 2009.
En 1964, L’année de la sortie de Docteur Folamour, Kubrick rencontre Arthur C. Clarke. Ils décident de collaborer à un film de science-fiction. Clarke propose comme point de départ sa nouvelle La Sentinelle, écrite en 1948. Le sujet de cette histoire est la découverte par des astronautes d’un tétraèdre extraterrestre sur la lune.
Kubrick et Clarke travaillent simultanément sur ce projet : le scénario pour Kubrick et un roman pour Clarke. Le parti pris est de construire une vaste saga de l’humanité depuis la naissance de l’intelligence humaine plusieurs milliers d’années avant notre ère jusqu’à la rencontre avec de nouvelles intelligences (artificielle puis extraterrestre) dans le futur.
2001 : L’Odyssée de l’Espace (A Space Odyssey), film de science-fiction autant que fable philosophique et poétique, est d’une puissance et d’une ambition sans égale. Cette œuvre mythique a marqué le cinéma comme jamais. Kubrick, cinéaste confirmé en pleine maîtrise de sa technique, use de moyens jamais vus pour ce tournage. Il s’entoure de techniciens renommés et s’appuie sur des outils révolutionnaires de la NASA pour élaborer un film aussi impressionnant que magnifique.
Cette œuvre audacieuse et complexe est en outre indissociable de sa bande-son : l’ouverture d’Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss (les trois plus célèbres notes de musique de l’histoire du cinéma !), le Kyrie de Ligeti et bien sûr Le Beau Danube Bleu achèvent de donner à ce film une couleur majestueuse.
Il y a eu sans nul doute un avant et un après 2001 : l’Odyssée de l’Espace. Signe des temps, le film est sorti en 1968, année révolutionnaire s’il en est !
2001, L'Odyssée de l'Espace ( A Space Odyssey), de Stanley Kubrick, avec Keir Dullea, Gary Lockwood et William Sylvester, Etats-Unis, 1968, 139 mn
Après l'échec commercial de Barry Lyndon, Kubrick a besoin d’un succès commercial pour la suite de sa carrière. Il choisit de tourner un film d’épouvante, un genre très à la mode à la fin des années 1970. Il achète les droits d’un roman de Stephen King, The Shining. Dans cette histoire de maison hantée (ou plutôt d’hôtel hanté), Jack Torrance, le personnage principal joué par Jack Nicholson, est recruté comme gardien d’un somptueux et mystérieux hôtel. Ce travail doit lui permettre de retrouver son inspiration d’écrivain. Sa femme et son jeune enfant, doté d’un pouvoir extralucide, le "shining", l’accompagnent. Dans cet établissement, le spectateur apprend qu’un précédent gardien a assassiné quelques dizaines d’années plus tôt sa femme et ses filles jumelles. Peu à peu, l’hôtel hanté – mais aussi les frustrations de Jack Torrance devant son incapacité à créer – font basculer le trio familial dans l’horreur.
La sortie en 1980 de Shining suscite une réaction négative des critiques (bien qu’avec le recul il n’est pas injuste de dire qu’il reste la meilleure adaptation d’un roman de Stephen King). Au contraire des autres films de Kubrick dont le succès est venu grâce au bouche à oreille, cette fois la Warner a lancé une campagne de communication importante qui attire un public curieux. Lors du premier week-end d’exploitation aux États-Unis, Shining rapporte un million de dollars, un succès encore plus important que L’Exorciste (1973) et Superman (1978). Malgré tout, le réalisateur reconnaît n’être pas entièrement satisfait du résultat ; il reproche même au jeu de Jack Nicholson de n’être pas suffisamment... réaliste!
Malgré tout, fort du succès de Shining, Kubrick peut poursuivre sa collaboration avec la Warner. En 1980, il s’intéresse à la guerre du Vietnam grâce à sa rencontre avec Michael Herr, l’auteur d’un livre reportage sur ce sujet mais aussi suite à la lecture du Merdier, un roman percutant et provocateur de Gustav Hasford sur ce sujet. En 1987, sort Full Metal Jacket, succès public autant que critique ("Le plus grand film de guerre de tous les temps", annonce l’affiche promotionnelle), et ce malgré la sortie simultanée de Platoon, d’Oliver Stone, autre film de guerre sur le Vietnam. La renommée de Full Metal Jacket tient pour beaucoup à la composition magistrale du sergent instructeur Hartman, qu’aucun spectateur ne peut oublier.
Au début des années 1990, Kubrick souhaite tourner un film "intimiste", en attendant de s’attaquer à une œuvre plus ambitieuse. Il s’intéresse à la nouvelle autrichienne d’Arthur Schnitzler, Traumnovelle (La Nouvelle rêvée) et intitule son projet : Eyes Wide Shut.
Kubrick transpose à New York cette histoire d’un couple en pleine interrogation sur ses désirs, ses pulsions et ses fantasmes. Mais, une fois de plus, il transcende cette histoire intimiste. Sous l’œil du Maître, Eyes Wide Shut devient une œuvre grandiose à l’esthétique somptueuse. Il atteint dans ce film le sommet de son art.
Ce succès tient aussi à la performance de Tom Cruise et de Nicole Kidman, deux stars hollywoodiennes en couple à la ville à l’époque du tournage (il est patent de signaler qu’ils divorceront peu de temps après la sortie du film). Sidney Pollack remplace au pied levé, et avec bonheur, Harvey Keitel, après six mois de tournage.
Lors de la présentation du film à la Warner le 8 mars 1999, Kubrick déclare qu’il s’agit de sa meilleure œuvre. Il décède le lendemain à l’âge de 70 ans et ne peut assister au succès critique et public de ce film hors norme.
Filmographie complète de Stanley Kubrick : Day of the fight (1951), documentaire, court-métrage, NB, 16 mn, avec Walter Cartier. Flying Padre (1951), documentaire, court-métrage, NB, 8 mn, avec : Fred Stadmueller. Fear and Desire (1953), film de guerre, NB, 68 mn, avec Franck Silvera, Paul Mazursky, Kenneth Harp, Steve Coit, Virginia Leith. The Seafarers (1953), documentaire, court-métrage, couleurs, 30 mn. Le Baiser du Tueur (Killer’s Kiss , 1955), polar, NB, 67 mn, avec Franck Silvera, Jamie Smith, Irene Kane et Jerry Jarret. L’Ultime Razzia(The Killing , 1956), polar, NB, 85 mn, avec Sterling Hayden, Coleen Gray, Vince Edwards, Jay C. Flippen, Ted de Corsica, Mary Windsor, Elisha Cook Jr, Joe Sawyer, James Edwards. Les Sentiers de la Gloire (Paths of Glory , 1957), film de guerre, NB, 86 mn, avec Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou, George Macready, Christiane Susanne Harlan. Spartacus (1960), péplum, couleurs, 198 mn (version restaurée de 1991), avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons, Charles Laughton, Peter Ustinov, John Gavin, Nina Foch, John Ireland, Herbert Lom, John Dall, Charles McGraw, Woody Strode, Tony Curtis, Anthony Hopkins. Lolita(1962, comédie dramatique, NB, 152 mn, avec James Mason, Sue Lyon, Shelley Winters, Peter Sellers, Garry Cockrell, Jerry Stovin, Diana Decker, Lois Maxwell. Docteur Folamour (Dr Strangelove : or How I learned to Stop Worrying and Love the Bomb , 1964), comédie satirique, NB, 93 mn, avec Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden, Keenan Wynn, Slim Pickens, Peter Bull, James Earl Jones. 2001 : l’Odyssée de l’Espace(2001 : a Space Odyssey, 1968), avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester, Daniel Richter, Leonard Rossiter, Margaret Tyzack, Robert Beatty, Sean Sullivan, Dougals Rain. Orange mécanique (A Clockwork Orange, 1971), avec Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates et Warren Clarke. Barry Lyndon (1975), film d’époque, couleurs, 184 mn, avec Ryan O’Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee, Hardy Krüger, Steven Berkoff, Gay Hamilton, Marie Kean et Franck Middlemass. Shining(The Shining , 1980), épouvante, couleurs, 146 mn, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd et Scatman Crothers. Full Metal Jacket (1987), film de guerre, couleurs, 116 mn, avec Matthew Modine, Adam Baldwin, Vincent D’Onofrio et R. Lee Ermey. Eyes Wide Shut (1999), drame intimiste, couleurs, 159 mn, avec Tom Cruise, Nicole Kidman, Sidney Pollack, Marie Richardson, Julienne Davies, Vinessa Shaw et Leelee Sobieski.
Paul Dunca, Stanley Kubrick, Filmographie complète, éd. Taschen, 2003 Michel Ciment, Stanley Kubrick, éd. Calmann-Levy, 2011 Les Cramés de la Bobine