En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Sorti en 2023,The Killer était un petit événement chez les amateurs de cinéma, tant chaque réalisation de David Fincher est attendue. Celui-ci s’offre en plus un acteur d’exception dans le rôle-titre : Michael Fassbender. L’acteur allemand s’inspire d’Alain Delon dans Le Samouraï pour camper un tueur à gages.
Comme notre regrettée star française, le préposé aux basses œuvres – dont on ne connaît l’identité que grâce à des pseudonymes – est un taiseux mais néanmoins efficace professionnel. Or, l’une de ses missions à Paris ne se passe pas comme prévu. Cette fois, c’est le chasseur qui devient chassé par ses commanditaires.
Un film vite oublié, parfois un peu vain et clinquant
On n’enlèvera pas à David Fincher ses qualités : scénario simple mais efficace, précisions des cadrages et des mouvements de caméras, travail sur la lumière. Un bon thriller, certes, mais sans plus.
Tout comme le polar de Jean-Pierre Melville de 1967, le tueur en série doit utiliser son savoir-faire – organisation, anticipation, calme, attention et intuition – pour sauver sa peau, mais aussi celle de sa petite amie, agressée chez elle, en République dominicaine. En campant son histoire durant les années 2020, le réalisateur donne d’autres outils entre les mains du tueur : smartphones, cartes pré-payées et même… Amazon et Uber Eats.
Cela donne un film agréable à regarder, peu bavard – si on excepte la voix off et le discours souvent répétitif ("Respecte le plan… ne mène que le combat pour lequel on te paye") – et avec des scènes efficaces (à Miami et à La Nouvelle Orléans).
Donc, un chef d’œuvre ? Certainement pas. En cherchant la simplicité et à l’efficacité, paradoxalement David Fincher a construit un film vite oublié, parfois un peu vain et clinquant. Dommage.
The Killer, thriller de David Fincher, avec Michael Fassbender, Tilda Swinton, Arliss Howard, Charles Parnell, Sophie Charlotte, Gabriel Polanco, Kerry O'Malley, Emiliano Pernía, Sala Baker, Netflix, 2023, 118 mn https://www.netflix.com/fr/title/80234448
On a trouvé la BO cool de cette fin d’été. Il s’agit du Nemsis qui, après leur premier album Second Step On The Moon, propose un opus sobrement et mystérieusement appeléMensis_Vol II. Et pourquoi pas ? Mais ne nous arrêtons pas à cela, car ce projet se révèle comme une vraie belle découverte pop, commençons avec le sucré, estival et pop Arimna.
"Pop". Voilà le mot magique. Car derrière ce premier morceau en forme de carte postale venue tout droit de Rimini, se cache un album malin et captivant. Marta et Ange sont partis du côté des États-Unis, période seventies, pour chercher leur influence (Shooting Stass), mixant joliment anglais et français (les envoûtants et sensuels Toi & Moi et Elle & lui).
C’est simple. On est sur une autre planète, avec un opus comme venu d’une "autre planète". Ces deux là sont heureux, c’est visible, et ils l’expriment en musique. Idéal pour cette fin d’été. Les rythmes dansent, la production propose 13 titres étincelants au service de messages inspirants sur l’amour, les rencontres et l’espoir (Une autre planète). En un mot, le bonheur (Tôt ou tard… tout va bien).
La pop est solide et traduit la solide expérience du duo
Mensis va tout aussi bien chercher ses influences du côté des années 80, en reprenant le formidable Mobilis in mobile, chef d’œuvre d’Hubert Mounier et de ses amis de l’Affaire Louis Trio. La voix veloutée de Marta sert à merveille ce tube pour en faire une revisite solaire et rêveuse. Autre reprise, cette fois dans une facture folk et blues, le standard Mr Bojangles : "I knew a man Bojangles / And he danced for you / In worn out shoes / With silver hair, a ragged shirt / And baggy pants, the old soft shoe". Immanquable, évidemment.
Pour May 1997, c’est plus vers les nineties que l’on se tourne, avec ce titre rythmé mais aussi plus sombre. De même, Eternal Will Be séduit par sa la belle densité, sa belle facture pop et traduit la solide expérience du duo : sens de la mélodie, orchestration riche et production impeccable.
Chanson française, pop, rock, psychédélisme. Chacun de ces termes convient à un album attachant et cohérent. Mensis nous embarque dans leur monde où, parfois, il n’est pas besoin de mots, à l’instar de l’instrumental The Dawn Of Soraya, délicat et mélancolique. Une Soraya de retour plus tard dans l’opus avec The Twilight Of Soraya, tout aussi contemplatif, pour ne pas dire triste.
Mensis termine sur un Premier Samedi Du Mois qui vient de nouveau éclairer un projet musical abouti et intelligent.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Loveable. Il sera visible les jeudi 4 septembre, dimanche 7 septembre à 18 heures, lundi 8 septembre août à 14 heures et mardi 9 septembre à 20 heures 30, avec débat.
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l’évidence : ils sont faits l’un pour l’autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu’il veut divorcer...
Grand prix du jury et prix d’interprétation au festival des Arcs.
Le nom de Confluence illustre la rencontre entre deux instruments, au service des six sonates en trio de Bach, des œuvres pour orgue transcrites ici pour la flûte et le clavecin. Et là, vous me demanderez : Pourquoi le terme de "trio" pour des pièces pour orgue "seul" ? Tout simplement parce que les voix désignent le jeu de la main droite, le jeu de la main gauche et celui du pédalier. Bach avait fait de ces compositions des créations à vocation autant artistique que pédagogique – pour orgue, donc. On imagine le défi mais aussi l’intérêt de proposer une version pour deux instruments, en l’occurrence la flûte de l’exceptionnelle Sooyun Kim et le clavier du non moins formidable claveciniste Kenneth Weiss.
Dans la première Sonate BWV 525 en mi bémol majeur, l’Allegro vif, mené tambour battant et où la virtuosité ne prend jamais le pas sur une forme d’insouciance ni sur le clavecin plein d’allant de Kenneth Weiss. Voilà un beau duo que celui-là. Le lumineux, gracieux et long Adagio (plus de 7 minutes) fait figure de prière. Nous parlions de virtuosité. Il en est question dans le scintillant troisième et dernière mouvement Allegro de cette première sonate mené tambour battant, avec le lustre qui sied bien au Kantor de Leipzig.
La flûtiste d’origine coréenne, internationalement reconnue, s’affirme plus que jamais dans un instrument moins souvent à l’honneur que le piano, le violon ou le violoncelle. Elle fait des étincelles dans des répertoires aussi exigeants que ceux de Bach – que l’on pense au Vivace de la 2e Sonate BWV 526 ou à l’Allegro, mené avec des nerfs d’acier. On aime cette force de tranquille de Sooyun Kim.
La flûtiste d’origine coréenne s’affirme plus que jamais dans un instrument moins souvent à l’honneur que le piano, le violon ou le violoncelle
C’est par un Andante que commence la 3e Sonate en ré mineur BWV 527, mouvement d’ouverture lent, ce qui n'est pas si fréquent que cela. Sooyun Kim l'aborde avec concentration et mesure. Une 2e partie, lente elle aussi (Adagio e dolce), lui succède. Quel était l’esprit de Bach au moment de l’écriture de cet opus ? En tout cas, Sooyun Kim et Kenneth Weiss proposent une version comme en lévitation, avant un brillant Vivace, rond et chaleureux.
La patte du compositeur allemand est reconnaissable dès la première note : la virtuosité, les couleurs, les densités font merveille et brillent de mille feux, à l’instar de l’Adagio-vivace de la Sonate n°4 BWV 528 en mi mineur. Une sonate qui séduit tout autant par son Andante d’une profonde mélancolie. On est dans une facture classique, à laquelle vient répondre une courte danse Un poco allegro – quoique, pas si "poco" que cela…
Le feu d’artifice survient avec le majestueux Allegro de la Sonate n°5 en do majeur BWV 529. Bach propose un premier mouvement d’une haute technicité. Défi relevé bruyamment par la flûte de Sooyun Kim et le clavier de Kenneth Weiss. On est presque surpris par la nudité du Largo. Il y a du lyrisme dans cette partie, paradoxalement d’une profonde mélancolie. La flûtiste s’attaque à l’Allegro avec une belle hardiesse pour un mouvement technique, mélodique et très rythmé.
L’enregistrement se termine avec la sixième Sonate en trio en sol majeur, BWV 530. Le 6 est le chiffre fétiche de Bach, comme le rappelle le livret de l’album, si l’on pense à ses 6 Concertos brandebourgeois, ses 6 Partitas pour violon et ses 6 Suites françaises, anglaises et italiennes. Comme pour autres sonates, la virtuosité, la couleur et le rythme sont mis à l’honneur (Vivace). Ce qui n’empêche pas le Kantor baroque de Leipzig de s’affirmer comme le premier et sans doute le plus grand des classiques (Lento). Sooyun Kim domine son sujet avec élégance et une facilité déconcertante, prouvant qu’elle reste une déesse de la flûte. Le duo qu’elle forme avec Kenneth Weiss termine avec brillance sur un Allegro enjoué.
Saluons enfin la très belle prise de son, équilibrant parfaitement les sons de la flûte et celle du clavecin, dans un programme de transcriptions qui risque de faire date pour ces Sonates en trio, conçues au départ - rappelons-le - pour orgue seul.
Attention, spoiler si vous n’avez pas lu les deux premiers opus de la sage de La femme de ménage !
L’autrice américaine prévient que La Femme de ménage se marie (City éditions), longue nouvelle ou court roman – comme on voudra – "sert à combler la longue ellipse entre le tome 2 [Les Secrets de la femme de ménage] et le tome 3 [La Femme de ménage voit tout]".
Nous voici donc avec un œuvre atypique, destinée avant tout aux fans de Freida McFadden et qu’on lira avec un mélange de plaisir et de curiosité – et un peu de frisson, bien sûr.
Comme son titre l’indique, au moment où Mille se marie, la jeune femme s’apprête à convoler en juste noces avec son petit ami. Le mariage promet d’être des plus simples. Malgré tout, les parents de Millier ont accepté de venir, en dépit des relations plutôt fraîches entre eux et l’ex-taularde.
L’égérie des femmes battues continue de porter sa poisse
Or, le matin du mariage, un inquiétant appel téléphonique menace la femme de ménage. Le plus beau jour de sa vie risque de ne pas être aussi idyllique. Surtout que, malchance supplémentaire, sa robe de mariée ne lui va plus.
On devine que Freida McFadden a pris un plaisir manifeste à écrire ce relatif court texte autour de son héroïne. L’égérie des femmes battues continue de porter sa poisse et, comme d’habitude, entend bien assumer seule le gros seum qui s’annonce.
La Femme de ménage se marie se lit en une grosse heure. Idéal pour passer le temps. Un vrai plaisir, en attendant de suivre un tome 3, déjà dans toutes les bonnes librairies.