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  • Flore Cherry, de cinq à sept

    On adore Flore Cherry : son enthousiasme, sa pétulance, son exigence, son regard aiguisé sur la place du sexe dans notre société. Elle est de retour en ce moment avec sa nouvelle pièce de théâtre, Le Cinq à Sept, pièce qui n’aurait pu voir le jour sans le site spécialisé Gleeden qui la propose dans le bar à fantasmes Sweet Paradise.

    Un professeur de littérature vient de se faire larguer par sa maîtresse en plein cours. Dommage ! Il avait tout prévu pour un cinq à sept d'exception. Et s'il trouvait parmi ses étudiantes, dans le public, la prochaine prétendante à son cœur via des défis osés et coquins ?

    Rouge ou bleu

    Pour ce cours – pardon, ce spectacle ! – mémorable, érotique, immersif et interactif, à destination des femmes (les amants et les maris cocus sont acceptés), deux choix de bracelets sont proposés : rouge pour celles qui souhaitent une forte interaction avec les comédiens, bleu pour celles qui souhaitent rester simple spectatrice.

    Journaliste (Vogue, Sud Radio, Union, etc.) et autrice spécialisée dans la sexualité, Flore Cherry propose pour la première fois une pièce de théâtre à visée érotique pour les femmes. Comment réinventer dès lors un spectacle érotique vivant qui manque de représentation pour un public féminin ? "Derrière le fantasme classique du professeur de littérature, j'ai voulu embarquer les spectatrices à travers un florilège de pratiques sensuelles : dirty talk, exhibition, massages, etc. tout en les faisant réfléchir à la notion même de couple. A quoi sert-il de vivre ensemble si la communication sereine et honnête, avec soi-même comme avec l'autre, est impossible ?", confie l’auteure.

    Faire du théâtre un objet de désir, quoi de plus sexy ?

    Le Cinq à Sept est à voir et à déguster au Sweet Paradise, dans le deuxième arrondissement parisien, tous les dimanches à 16 heures.

    Flore Cherry, Le Cinq à Sept, Sweet Paradise
    12 rue Marie Stuart (Paris, 2e)
    Tous les dimanches à 16 heures
    Mise en scène Arthur Vernon, avec Antoine Riaux et Marina
    https://www.sweetparadiseparis.com
    https://www.facebook.com/SweetParadiseParis
    https://fr.gleeden.com

    Voir aussi : "Au-delà de cette limite, votre bracelet n’est plus valable"
    "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"
    "La vie (sexuelle) des jeunes"

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  • Suivez Aïtone

    Aïtone revient avec un deuxième album, Follow, à la facture des plus séduisante. C’est à l’image du premier titre, "Inner Child", une pop éthérée, d’une belle délicatesse, très british (tout l’album est en anglais), avec la voix juste et haute d’Aïtone.

    Oui, il faut suivre Aïtone, pour reprendre le titre du morceau qui donne son nom à l’album ("Follow"). Son deuxième opus prend des chemins pop, et même britpop, avec ses sonorités claires et ses intonations que l’on dirait vaporeuses. On peut dire que le mystère court sur Follow, un mystère non exempt de souffrances et de mélancolie ("As Fire We Fall").

    On baigne dans cet album comme dans un océan musical aux délicats reflets musicaux ("Happy Thought"), aux teintes pastel ("Sail Away"). Le tout est appuyé par une production et une orchestration sans faille. Du grand classique et un vrai retour aux sources, dans une pop non sans teintes psychédéliques.

    Pour l'enregistrement de ce nouvel opus, Aïtone a fait appel à François Poitou, arrangeur au sonorités originellement plutôt tournées vers le jazz, et qui apporte aux compositions un souffle et une ampleur nouvelles. Nous retrouvons aussi sur le disque Benjamin Colin et Quentin Gouraud à la batterie et aux guitares, et François Poitou à la basse. 

    Un océan musical aux délicats reflets musicaux

    Mais le rock et la fureur ne sont pas absents, à l’instar du morceau très eighties, "We’re The Same" ou "Le temps de l’autre" – en anglais, contrairement à ce que son titre l’indique, sans doute l’un des meilleurs extraits de l’opus.

    L’auditeur sera sans doute plus sensible à la superbe ballade "Nightmare", sans doute l’une des plus jolies créations de l’album. Aïtone est comme ça : il propose une pop à la fois sophistiquée, moderne, avançant à petits pas, et avec une sensibilité qui frappe au cœur. C’est le très joli "Yards Of Limbs", l’autre très grand morceau de l’opus qui mériterait de figurer sur beaucoup de playlists.

    Après un "Cold & Fever" franchement planant et fiévreux – justement –, Follow se clôt de la plus belle des manière avec "Set On Fire", ballade faisant le pari de la mélancolie et de l’une forme classique avec cordes, à l’instar des Tindersticks. Un vrai retour aux sources. 

    Aïtone, Follow, Musigamy / Inouïe Distribution, 2023
    https://www.aitonemusic.com/music
    https://www.facebook.com/aitone
    https://www.instagram.com/aitonemusic

    Voir aussi : "Louis Arlette, classique et moderne"

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  • Le pouvoir de consolation de Sarah Lancman

    Sarah Lancman est de retour avec un nouvel album, Le Pouvoir des Mots, dans lequel la jazzwoman s’épanouit dans des compositions où la chanson française se teinte harmonieusement de jazz. Est-il encore utile de répéter que la musicienne s’aventure sur les pas de Michel Legrand ? Une influence qu’elle revendique au travers de sa reprise de "Que feras-tu de ta vie ?", titre composé à l’origine pour le film The Happy Ending et pour lequel Michel Legrand a été nommé en 1970 pour le Golden Globe de la meilleure chanson originale et pour l'Oscar de la meilleure chanson originale. "Les Feuilles mortes" est l’autre reprise, en bonus track, de l’opus. Saluons au passage l’interprétation mezza-voce et jazzy de Sarah Lancman dans ce classique de Prévert et Kosma. 

    La musicienne se fait aussi compositrice dans ce nouvel album, concocté, on l’imagine, avec un soin particulier. Du bel ouvrage. Dès le début de son opus, la Parisienne rend un superbe hommage à la plus belle ville du monde avec "Nostalgia in Paris" : romantisme, mélancolie, voix veloutée et orchestration impeccable font de ce morceau un magnifique joyau de l’album.

    Sarah Lancman sait aussi quitter les sentiers battus et surprendre avec un boléro ("Boléro Nocturne n°3) pour une succulente et soyeuse déclaration d’amour, sous le signe de la danse à deux, joue contre joue : "Tu as le beau rôle / Toi mon héros".

    L’auditeur sera également frappé par une autre danse, cette fois un tango qui sert de trame à une chanson de séparation. Paradoxal et pertinent choix de faire de la plus sensuelle des danses à deux le rythme d’une séparation. Mais une séparation douce et rassurante, comme un joli beau baume à l’âme. "Mon amour ne me fait pas souffrir / C’est quand il a disparu / Que le cœur a si mal se déchire / On souffre quand on n’aime plus".

    Jazzwoman jusque dans ses tripes

    Jazzwoman jusque dans ses tripes (son "Interlude musical" au piano) , Sarah Lancman propose avec la chanson qui donne son titre à l’album une revisite du poème "Liberté" de Paul Éluard. La musicienne s'inspire du texte emblématique de l’écrivain en chantant un message universaliste, susurré comme un désir ardent : "Mais c’est bien le pouvoir des mots / Qui rendre le monde plus beau / Démolissant les interdits."

    Outre le morceau personnel et autobiographique "Je le sais", dont Bla Blog avait parlé, Sarah Lancman prend l’auditeur par la main pour un voyage intime, chaleureux et réconfortant. C’est cette "Ôde à l’amitié" touchante ("Toi"). C’est aussi "Les hommes que j’aime" que l’on goutte avec plaisir. Sarah Lancman se lance dans un hommage aux hommes sous forme d’une liste de qualités que beaucoup reconnaîtront sans doute : "Les atypiques / Les astucieux / Les lunatiques / Les audacieux / Les romanesques / Les courageux / Les passionnés…" C’est léger et frais comme une coupe de champagne.

    On sera tout autant touché par "Ma prière", une prière païenne en vérité dans laquelle Sarah Lancman parle de chagrin, de résilience et d’un "signe" qui se fait attendre : "Que ma voix me porte / Pour tracer ma voie / Vulnérable ou forte / Je chanterai pour toi".

    Il y a un parfum de résilience, voire de consolation, dans cet album, à la fois léger dans sa forme et profond dans son message. C’est un peu à l’image de "Danse avec ta peine", un titre qui entend nous ragaillardir, et nous appeler à aller de l’avant, en un mot à aimer : "Est venu le temps de dire au revoir / Aux larmes et aux regrets / Pour enfin retrouver l’espoir / D’aimer encore et encore". 

    Sarah Lancman, Le Pouvoir des Mots, Inouïe Distribution, 2023
    https://www.sarahlancman.com
    https://www.facebook.com/sarahlancmanjazz
    https://www.instagram.com/sarahlancman

    Voir aussi : "Sarah Lancman, on le sait"
    "Sarah Lancman amoureuse"
    "Sarah Lancman : 'Oser oser !'"
    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

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  • Burning Days

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis leur film de la semaine, Burning Days. Il sera visible du 29 juin au 4 juillet 2023. La séance du mardi 4 juillet à 20h30 sera suivie d'un débat.

    Emre, un jeune procureur déterminé et inflexible, vient d’être nommé dans une petite ville reculée de Turquie. À peine arrivé, il se heurte aux notables locaux bien décidés à défendre leurs privilèges par tous les moyens, même les plus extrêmes.

    Burning Days, drame turc de Emin Alper
    avec Selahattin Paşalı, Ekin Koç et Erol Babaoğlu
    Titre original : Kurak Günler, 2023, 128 mn

    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1340

    Voir aussi : "The Quiet Girl"

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  • Les paroles, la musique et le vieil homme

    Il faut bien sûr commencer par parler du livret et du texte de cette incroyable œuvre de Samuel Beckett, Words and Music. L’auteur irlando-français l’a écrit en 1962 pour une œuvre radiophonique de la BBC. Une création contemporaine dédiée donc d’abord à l’écoute et pas forcément à la scène. C’est John Stewart Beckett, dramaturge et cousin de l’écrivain, qui est chargé de la partition. Vingt ans plus tard, Beckett demande à Morton Feldman une nouvelle partition pour ce texte singulier. Très récemment, le compositeur Pedro García Velásquez vient proposer au texte sa propre version musicale, en livrant une nouvelle partition. Alphonse Cemin est à la direction musicale pour cette nouvelle revisite.

    Samuel Beckett est une figure majeure de la littérature française, enseigné à l’école, joué des milliers de fois, aimé également, et même beaucoup en France. Le groupe Le Balcon propose ici une de ses œuvres où, comme le nom Words and Music l’indique, les mots ont toute leur importance. Bien qu’il ait écrit cet opus vocal en anglais, les éditions B.records proposent une traduction en français. Voilà qui est parfait pour un auditeur non-anglophone de découvrir ce dialogue.

    Dans un étrange pays, très Shakespearien et que le Roi Lear aurait pu habiter, un vieil homme, Croak, s’adresse à deux interlocuteurs qu’il nomme Jo et Bob. Jo personnifie les paroles et Bob la musique. Les Paroles, la Musique et le vieil homme évoquent ensemble le temps qui passe, son absurdité, mais aussi l’amour. "L’amour est de toutes les passions la passion la plus puissante et à vrai dire il n’est nulle passion plus puissante que la passion de l’amour".

    Jo personnifie les paroles et Bob la musique

    Des personnages non identifiés dans un monde à la fois familier et irréel. Des dialogues a priori décousus. Des interrogations sur le sens de la vie et sur la souffrance. Mais également ici une plongée dans les questions sur la création. L’auditeur retrouve dans Words and Music l’essence même de l’œuvre de Samuel Beckett, un phare essentiel de la littérature du XXe siècle.

    Pour appuyer les mots de l’écrivain, il fallait une musique à sa hauteur, qui vienne appuyer sans trahir ni recouvrir les mots de l’auteur. Le jeune compositeur franco-colombien Pedro García-Velásquez s’est attelé à cette tâche avec enthousiasme, y apportant son sens de la modernité.

    Comment revisiter en musique une pièce vieille de plus de 60 ans, écrite par un écrivain majeur ? Pedro García-Velásquez choisit la veine résolument contemporaine, utilisant autant un orchestre de chambre traditionnel que de la musique électronique. Cela donne au final une expressivité et un expressionnisme d’autant plus fort que le texte est servi par les récitatifs graves, puissants et dramatiques de Jean-Claude Frissung et Johann Leysen.

    L’album est d’ailleurs dédié à l’acteur belge, décédé le 30 mars 2023.

    A noter enfin que cette création de Pedro García-Velásquez a remporté le Prix de la Création musicale du Syndicat de la Critique.

    Samuel Beckett et Pedro García-Velásquez, Words and Music
    Le Balcon, direction musicale Alphonse Cemin, b.records, 2023
    Avec Johan Leysen (Words) et Jean-Claude Frissung (Croak)
    https://www.lebalcon.com/?encyclopedia=words-and-music
    https://www.b-records.fr/wordsandmusic

    Voir aussi : "Loïe Fuller sur les pas de Salomé"

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  • Le ravissement de Lol V. Stein

    9782410003871_1_75.jpgCe grand roman de Marguerite Duras de 1964 débute par un abandon : Une nuit de bal, Lola Valérie Stein voit son fiancé Michael Richardon danser puis partir avec une autre femme (Anne-Marie Stretter, personnage récurrent dans l'œuvre de Duras). 
    Suite à ce "ravissement", Lol V. Stein sombre dans une grande déprime que 10 ans de mariage ne parviennent pas à effacer. Mais Lola revient un jour sur les lieux de ce drame intime. Elle retrouve Tatiana, une amie d'enfance qui avait été témoin du ravissement ainsi qu'un homme, Jacques (le narrateur).

    Grâce à eux (que ce soit volontairement ou non), Lola Valérie Stein écrit la dernière page de son drame amoureux. Il paraît que ce livre est lu et commenté par beaucoup de psychanalystes (dont Jacques Lacan) qui voient dans Le Ravissement de Lol V. Stein un admirable livre sur la souffrance intérieure et les multiples nœuds pour en guérir.

    De nombreuses études et commentaires ont été faits sur ce roman (tapez le titre de ce livre dans un moteur de recherche et vous verrez...) qui ne peut pas laisser insensible : il peut agacer, ennuyer ou au contraire passionner. Pour ma part, j'ai vraiment adhéré à ce livre malgré la difficulté de certains passages.

    A noter que Marguerite Duras a participé puis s'est désolidarisée du Nouveau Roman, ce mouvement littéraire qui, à partir des années 1940, a contesté le roman traditionnel. En tout cas, on retrouve la voix et le style inimitables de Marguerite Duras : phrases courtes et sèches, rythme lancinant, mots répétés et comme ressassés, passages elliptiques. Un très grand chef-d'œuvre.  

    Marguerite Duras, Le Ravisement de Lov V. Stein, éd. Gallimard, 1964, 196 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2010/03/27/17376474.html
    https://www.librairie-gallimard.com

    Voir aussi : "SAS, La liste Hariri"

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  • Tolkien breton

    Rendez-vous en Bretagne pour vivre pleinement l’univers de Tolkien. Logique, me direz-vous, tant l’auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux aura su s’inspirer des mythes celtes – mais pas que ! – pour bâtir une œuvre capitale dans la littérature.

    Le magnifique musée de Landerneau consacré au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture propose, du 25 juin 2023 au 28 janvier 2024, une exposition consacrée à Tolkien et à l’illustrateur emblématique de son œuvre, John Howe. "Cette exposition montre comment à partir de l’œuvre littéraire de Tolkien, un univers pictural est inventé… Puisant dans les mythes médiévaux, [John Howe] crée un imaginaire inédit source de multiples représentations artistiques, jusqu’au cinéma", commente Michel-Édouard Leclerc.

    L’exposition présente plus de 250 peintures et dessins de John Howe. Artiste de renommée internationale, John Howe a d’abord illustré les romans de Tolkien, avant de participer à la direction artistique des deux trilogies cinématographiques Le Seigneur des Anneaux, et Le Hobbit aux côtés du réalisateur Peter Jackson. Plus récemment, il a également pris part à la création artistique de la série Les Anneaux de Pouvoir. "Le mythe, la magie et la réalité sont toujours là. Il ne tient qu’à nous de réapprendre leur langue", dit John Howe au sujet de son travail. 

    Imaginaire médiéval

    Le parcours de l’exposition nous entraîne vers un monde de fantasy où l’extraordinaire est omniprésent. Cet imaginaire est pourtant inspiré d’une époque bien réelle, celle du Moyen-Âge ("L’imaginaire médiéval"). Parmi les textes fondamentaux de l’imaginaire médiéval, il y a le texte Beowulf qui exercera une influence remarquable sur l’inspiration romanesque de Tolkien autant que sur sa vie d’universitaire. Il est rappelé également que John Howe a étudié à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, ce qui lui a permis de découvrir la richesse de sa cathédrale, une de ses nombreuses inspirations.

    L’inspiration de Tolkien, qui a donné naissance aux Hobbits, est évoquée dans cette exposition. Nous ne la dévoilerons pas, mais elle étonnera sans aucun doute plus d’un et plus d’une.

    L’exposition ne fait pas l'impasse sur d’autres aspects de l’œuvre de Tolkien : l’importance de la guerre (l’auteur a combattu dans les tranchées pendant la Grande Guerre et en est sorti blessé et traumatisé), la nature omniprésente ou les créatures légendaires que sont les dragons. D’importants focus sont également consacrés aux adaptations filmées du Seigneur des Anneaux et du Hobbit.

    Évidemment, les dessins et les peintures de John Howe sont les grandes vedettes de cette exposition proposée par le Fonds Leclerc. Les paysages fantastiques de l’artiste canadien donnent à voir les paysages de Tolkien, comme s’ils existaient réellement ("The Forest Realm". "A Wizard is Never Late"). Ce qui n’a pas empêché John Howe de s’inspirer largement du patrimoine médiéval ("Watchful Peace").

    Ajoutons aussi qu’une sélection de dessins réalisés par John Howe pour la première saison de la série Les Anneaux de Pouvoir est présentée dans l’exposition de Landerneau en exclusivité mondiale.

    Voilà une raison supplémentaire de se précipiter à Landerneau découvrir cette exposition des plus alléchantes.

    "Sur les traces de Tolkien et de l’imaginaire médiéval. Peintures et dessins de John Howe"
    Exposition Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture
    Les Capucins – 29800 Landerneau
    Du 25 juin 2023 au 28 janvier 2024
    10 h − 18 h, tous les jours, sauf les 1er novembre, 24, 25, 31 décembre et le 1er janvier.
    https://www.fonds-culturel-leclerc.fr
    https://www.tolkiensociety.org

    Voir aussi : "Enki Bilal fait du bruit dans Landerneau"
    "Avant Frodon, Bilbo et Gandalf"

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  • Louis Arlette, classique et moderne

    On ne saurait que conseiller de se précipiter sur Sacrilèges, le dernier album de Louis Arlette qui avait déjà, par le passé, séduit Bla Bla Blog. Sa personnalité, son univers et la densité de sa musique ne peuvent que frapper. Mais là où le musicien s’avère indispensable – oui, indispensable !  – c’est dans sa revisite de textes classiques de la littérature française. Une revisite ou un sacrilège comme le laisse penser le musicien ? "Je prends un poème que j’adore. Je le déshonore ! Un premier poème. Puis deux... Le plaisir est devenu ivresse. Plongée en apnée....", confie-t-il. François Villon, Ronsard, Alfred de Musset, Gérard de Nerval et – bien sûr – Baudelaire sont les héros de son dernier EP, Sacrilèges. La mort et la fin sont le fil conducteur de cet EP.

    L’auditeur pourra se replonger dans un des premiers grands monuments de la littérature française. Au XVe siècle, alors que Villon, vaurien condamné par la justice, attendait, dit la légende, son exécution, il donne par écrit la parole à des morts pendus. Poignant, humain et exemplaire : "Frères humains, qui après nous vivez, / N’ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis". Ici, Louis Arlette rhabille ce grand classique du Moyen-Âge de sons électro, en redonnant la densité à ce texte à redécouvrir.

    Pierre de Ronsard est lui aussi dépoussiéré. À l’instar de Maurice Ravel qui, en 1924, avait mis en musique le poème "À son âme", Louis Arlette propose une lecture pop-folk et faussement légère d’un texte, en forme d’épitaphe, sur l’âme de l’écrivain et sur sa mort à venir : "Passant, j’ay dit, suy ta fortune / Ne trouble mon repos, je dors".

    Séduisant et incontournable EP

    La revisite de Musset et de son poème "Tristesse" séduira tout autant, avec une mention spéciale pour la flûte métaphysique accompagnant la voix toute en retenue du chanteur : "Quand j’ai connu la Vérité, / J’ai cru que c’était une amie ; / Quand je l’ai comprise et sentie, / J’en étais déjà dégoûté".

    Louis Arlette a fait le choix d’un grand texte de Gérard de Nerval. "El Desdichado" fait partie des "Chimères", la dernière partie des Filles de feu de l’un des grands artistes maudits du XIXe siècle. "El Desdichado" est exemplaire de construction, de poésie et de puissance d’évocation ("Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, / Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : / Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé / Porte le Soleil noir de la Mélancolie").  Il fallait du cran et de l’audace pour adapter ce chef-d’œuvre en 2023. Louis Arlette le fait avec une gourmandise non dissimulée, délivrant ce sonnet comme on entonne une chanson populaire de marin au long cours.

    Baudelaire ne pouvait pas ne pas apparaître dans cet album. Intelligemment, Louis Arlette a choisi "La fin de la journée", un poème des Fleurs du Mal où la mort est identifié à la nuit, ces "rafraîchissantes ténèbres" : "La nuit voluptueuse monte, / Apaisant tout, même la faim".

    Assurément, ces revisites de classiques français sont délivrées avec intelligence, et sans esprit de "sacrilège" comme le laisserait penser le titre de ce séduisant et incontournable EP. 

    Louis Arlette, Sacrilège, Le Bruit Blanc, 2023
    https://www.facebook.com/louisarlette
    https://www.instagram.com/louisarlette/?hl=fr

    Voir aussi : "Le loup Arlette"

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