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  • Il y a 20 ans, le 11 septembre

    À  l’occasion du vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre sur le World Trade Center de New York et sur le Pentagone, France Inter propose une série de podcasts revenant sur cet événement majeur qui a changé la face du monde : "11 septembre, l'enquête".

    Grégory Philipps était jeune reporter en 2001 lorsqu’il a été dépêché aux États-Unis sur les ruines encore fumantes du World Trade Center où près de 3 000 personnes ont connu la mort. Ce matin radieux du 11 septembre, deux avions de lignes de la American Airlines sont détournés par une poignée de fanatiques du groupe terroriste d’Al Qaida. Ils sont utilisés comme des armes redoutables et envoyés sur les tours jumelles de New York, symboles de la toute puissance américaine. Au même moment, un troisième puis un quatrième avion avec leur équipage et leurs passagers sont pris en otage : l’un s’écrase sur le Pentagone, tandis que l’autre, qui avait pour destination le Capitole, à Washington, est repris en main par les passagers qui se révoltent contre les terroristes. Il finit sa course au beau milieu de la Pennsylvanie, au terme d’un des actes les plus héroïques qui soi.

    Un des actes les plus héroïques qui soit 

    Grâce à des témoignages sonores souvent rares, Grégory Philipps revient sur cette journée dramatique et historique. L’attentat des tours jumelles est retracé minute par minute, soulignant autant le désarroi des victimes pris au piège du double impact que l’héroïsme des pompiers de New York, ayant payé au prix fort l’attentat commandité par Ben Laden.

    Outre un podcast consacré aux errements et aux défaillances des services de renseignement américains – on apprend par exemple la légèreté avec laquelle on surveillait les personnes soupçonnés de terrorisme ou la manière dont le contre-espionnage était considéré –, un podcast est consacré à la préparation de ces attentats qui n’a coûtée "que" 500 000 dollars pour deux ans de préparation et un autre à la traque de Ben Laden. La question de la torture n’est pas éludée, pas plus que ne sont oubliés – et c’est suffisamment rare pour le souligner – les conséquences 20 ans plus tard de ces attentats. Grégory Philipps avance qu’il y a eu autant de morts en 20 ans du 11 septembre que lors du jour de l’attentat : près de 3000 victimes de cancers, de maladies graves ou de suicides.

    C’est évidemment à toutes ces victimes que l’auditeur pense en écoutant les 8 podcasts de cette enquête.

    "11 septembre, l’enquête", podcast de Grégory Philipps, France Inter
    https://www.franceinter.fr/emissions/11-septembre-l-enquete

    Voir aussi : "Napoléon, l’homme qui ne meurt jamais"
    "Dans l’enfer du Taj Mahal"

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  • La vie commence à 40 ans

    Repérée sur les réseaux sociaux l’an dernier durant le Grand Confinement, Andrea Ponti sort cet été son single "Il était temps", composé et écrit par François Welgryn et William Rousseau.

    Ce marque la naissance d’une interprète qui, à quarante ans, se lance dans la chanson. "Enfin j’ose et je réalise mon rêve en me sentant tellement épanouie dans cette nouvelle aventure que je souhaite la plus aboutie possible. Enfin, comme jamais auparavant je me sens alignée, centrée, complète… à ma place", explique-t-elle.

    Sur un clip lumineux tourné à Paris, avec Ricky Licci à la réalisation, Andrea Ponti parle du droit à accomplir ses rêves. En un mot, oser : "Il y a des choses que je n’ai pas pu dire / Il y a des choses que je n’ai pas pu faire".

    "Maintenant que tout est clair" pour elle, son single "Il était temps" marque l’arrivée d’une chanteuse qui veut prendre sa place.

    Ce moment tant attendu est à elle. 

    Andrea Ponti, Il était temps, 2021
    https://www.facebook.com/andreaponti.off
    https://youtu.be/KDuA0fRqUEE

    Voir aussi : "Future naissance"

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  • Ce que l’on fait et ce que l’on est

    L’explication du titre du manga Chiisakobé de Minetarô Mochizuki (éd. Le Lézard noir) est expliqué au début du second tome. Shigeji, le narrateur et personnage principal, raconte à un de ses employés un récit mythologique autour d’un empereur et d’un de ses serviteurs, surnommé  Chiisakobé-Sugaru. Une note de l’éditeur explique que "Chiisakobé n’est pas un terme répertorié dans les dictionnaires mais sa consonance évoque l’idée de « petit enfant »".

    Sans doute la clé de ce formidable manga en quatre volumes est-elle dans cette idée d’enfance et d’élévation. Le récit commence avec la mort accidentelle des parents de Shigeji au cours d’un incendie. Voilà cet étrange personnage, jeune homme décalé mais discret, orgueilleux et droit, contraint de prendre la succession de l’entreprise familiale.

    La tâche est compliquée : Daitomé est une société artisanale spécialisée dans la construction. Pour ce jeune homme au look de hipster, avec une barbe qui lui mange le visage, être catapulté entrepreneur est un défi qu’il entend bien relever, sans renier ses obligations ni son éthique. La situation se complique lorsque Shigeji apprend que Ritsu, une jeune femme revenu dans son quartier et qu’il a embauché comme femme de ménage, souhaite continuer à s’occuper des enfants d’un orphelinat qui a brûlé dans l’incendie. Shigeji accepte d’héberger ces cinq gamins cabossés dans la vie, laissant à Ritsu la charge de les élever. Bientôt, l’ancienne hôtesse se voit seconder par la douce Yûko. Entre cette fille de banquier et le jeune entrepreneur et orphelin, une relation de confiance s’installe. Ritsu observe cela à distance, alors que les déconvenues pleuvent autour de l’entreprise bien mal en point.

    Chiisakobé c’est ça : une leçon de vie, de courage et de lutte contre la peur

    Chiisakobé est l’adaptation en bande dessinée d’un roman de Shūgorō Yamamoto (1903-1967). Le mangaka Minetarô Mochizuki l’a adapté à notre époque, donnant à ce récit sur le deuil, l’enfance, l’amour et la construction de soi l’aspect d’un conte moderne. La barbe drue de Shigeji est une formidable invention en ce qu’elle rend son visage illisible et mystérieux. C’est par ces paroles que le personnage héroïque finit par se dévoiler face à sa femme de ménage, la bouleversante Ritsu : "Je pensais que les choses importantes se trouvaient quelque part dans le monde extérieur… Et je m'enorgueillais de vivre seul. Mais ces derniers temps, j’ai compris toutes sortes de choses. En fait, j’avais peur de devenir quelqu’un… Je veux devenir un homme accompli."  

    Chiisakobé c’est ça : une leçon de vie, de courage, d’abnégations, de respects de règles et de lutte contre la peur. Pour Shigeji, ce combat intérieur passe par des actions généreuses qui peuvent être incomprises dans ce Japon encore façonné par des traditions multimillénaires.

    La bande dessinée de Minetarô Mochizuki est dominée par des personnages inoubliables :  Shigeji, bien sûr, mais aussi Ritsu et la lumineuse et attachante Yûko, les deux femmes naviguant autour du jeune chef d’entreprise, fascinant par sa manière d’affronter petits et grands malheurs avec un mélange de calme et de pugnacité.

    Pour construire ce récit plein de tact, Minetarô Mochizuki a privilégié des cadrages vivants et des gros plans sur des parties du corps (pieds, mains croisés, regards) et les petits objets du quotidien (bentō, plateaux repas, outils de charpentiers) donnant à ce remarquable manga en quatre tome un récit se déroulant lentement, avec précision et poésie. Une petite merveille. 

    Minetarô Mochizuki, Chiisakobé, 4 tomes, éd. Le Lézard noir, 2013-2015
    http://lezardnoir.com

    Voir aussi : "Aimez-vous les livres pour enfants ?"

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  • Taisez-vous, Mrs Dalloway

    Sorti un an avant Célestine du Bac, un ouvrage de jeunesse de Tatiana de Rosnay, son roman Les Fleurs de l’Ombre (éd. Robert Laffont/ Héloïse d’Ormesson) est en réalité le dernier qu’elle ait écrit à ce jour. Il est sorti en librairie en mars 2020, quelques jours seulement avant le début du Grand Confinement. Autant dire qu’éditorialement, ce livre a une histoire compliquée pour le faire simple. Mais c’est aussi un roman qui mérite d’être lu à la lumière des bouleversements environnementaux et sanitaires de notre société.

    Après une séparation tumultueuse avec son mari François, séparation dont le lecteur connaîtra les détails sordides en fin de roman, Clarissa Katsef, une auteure franco-britannique dont le succès est plus ou moins derrière elle, trouve un nouveau logement dans un appartement flambant neuf au cœur du 8e arrondissement d’un Paris traumatisé par un attentat. C’est une opportunité unique pour l’artiste qui a été choisie au terme d’une sélection rigoureuse menée par CASA, une obscure organisation.

    Voilà donc Clarissa, fraîchement célibataire, se retrouve entre les murs d’un appartement pourvu d’une domotique dernier cri, avec notamment une voix synthétique portant le nom de Mrs Dalloway (en référence à Virginia Wolf), chargée de veiller à ses moindres souhaits. Mais la vie de Clarissa devient assez rapidement angoissante. Elle sent dans ce lieu aseptisé que quelque chose ne tourne pas rond. Sauf que personne ne semble la croire, hormis sa petite-fille, Andy. Et ce n’est pas l’intervention régulière de Mrs Dalloway, son assistante personnelle, qui la rassure. En prenant contact avec quelques résidents de l’immeuble, Clarissa remarque que tous sont, comme elle, des artistes. Troublant. Au même moment, une mystérieuse étudiante, Mia White, la contacte. Elle se présente comme une admiratrice de son œuvre et souhaite la rencontrer.

    Tatiana de Rosnay avait déjà, dans un de ses précédents livres, Sentinelle de la Pluie (2018) fait de Paris une ville apocalyptique. Après la pluie et les inondations, c’est le soleil et la chaleur qui s’abattent impitoyablement sur la capitale des Fleurs de l’Ombre. Le monde subit les conséquences du dérèglement climatique et la nature est en train d’agoniser. La nouvelle thébaïde de Clarissa fait donc figure de havre sécurisant – en apparence cependant.

    Virginité mémorielle et artificielle

    Tatiana de Rosnay revient au thème central de son œuvre : la mémoire des lieux, d’autant plus qu’il s’agit également d’un sujet intéressant la protagoniste principale des Fleurs de l’Ombre. Sauf que l’appartement qu’occupe Clarissa n’a précisément pas de mémoire car il est neuf, et c’est justement cette virginité mémorielle et artificielle (artificielle comme Mrs Dalloway) qui perturbe l’occupante.

    Dans cette intrigue hitchcockien que Tatiana de Rosnay a bâti comme un roman de science-fiction à la Philip K. Dick, la romancière se fait encore plus sombre que dans ses livres précédents : dérèglement climatique, destructions de la nature, menaces technologiques, sociétés de surveillance et dangers planant sur les artistes. Il est singulier que ces sujets de préoccupation sont portés par une héroïne qui apparaît comme le double de l’auteure : "Élevée par un père britannique et une mère française, elle [Clarissa] était parfaitement bilingue. Elle avait deux langues d’écriture, et n’avait pu choisir l’une au dépend de l’autre". Cela ne vous rappelle personne ? 

    Il faut enfin mentionner que Tatiana de Rosnay a écrit Les Fleurs de l'Ombre simultanément en français et en anglais. Un roman qui est sorti peu de jours avant le déclenchement apocalyptique de la crise sanitaire. Un signe, sans aucun doute.

    Tatiana de Rosnay, Les Fleurs de l’Ombre,
    éd. Robert Laffont Héloïse d’Ormesson, 2020, 336 p.

    http://www.tatianaderosnay.com
    https://www.lisez.com

    Voir aussi : "Tatiana de Rosnay, son œuvre"
    "Des hommes, des eaux et des arbres"
    "Célestine et Martin"

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  • Lumineuse secte

    Il ne reste que quelques jours pour découvrir sur Canal+ l’étrange et traumatisant Midsommar  d’Ari Aster, avec Florence Pugh dans le rôle de Dani, cette jeune femme catapultée dans un monde faussement utopique.

    Le sujet de ce long-métrage américano-suédois est assez rare pour être souligné : les sectes.

    Le film démarre avec des couleurs et une atmosphère sombre : Dani apprend la mort brutale de ses parents et de sa sœur dans ce qui ressemble à un suicide collectif. La jeune femme est bouleversée et ce n’est pas la présence de Christian, son fiancé qui peut l’apaiser. Entre eux, les relations sont pour le moins fraîches et le jeune homme l’aurait sans doute quittée sans cet événement tragique.

    Histoire de montrer sa bonne volonté, il lui propose, sans y croire vraiment, de l’inviter en Suède pour assister à un festival atypique se déroulant tous les 90 ans. Dani y découvre une petite société accueillante mais aussi inquiétante. 

    La lecture symbolique d’un couple en train de se dissoudre

    Ari Aster imagine une communauté coupée du monde dans une région où le soleil ne se coupe pas, en faisant le choix de la lumière surexposée et des couleurs. C'est la grande idée du film. Il s’agit d’un parti-pris esthétique pertinent puisque ce que vont découvrir Dani, Christian et leurs amis c’est un cauchemar indicible, avec en particulier des scènes marquantes, y compris pour le spectateur.

    C’est patiemment, et avec une sérieuse dose de perversité, que le réalisateur déroule son récit commençant à la manière d'un thriller – la mort d’une famille – et se terminant comme un conte cauchemardesque lumineux et fleuri.

    Non sans humour noir et cynisme, Ari Aster fait de ce cauchemar une revisite des films d’horreur tout autant que la dénonciation des dérives sectaires sur fond de peur apocalyptique et d’un désir de retour à la pureté et à la nature. Et tant pis si cette quête primitive est justifiée par un discours lénifiant et pseudo-philosophique. Ari Aster fait de ses deux personnages principaux, Dani et Christian (deux prénoms bibliques soit dit en passant), les otages, consentants ou non, d’un milieu terrifiant. Le spectateur pourra aussi faire de Midsommar la lecture symbolique d’un couple en train de se dissoudre. Ce qui n'enlève rien au caractère horrible de cette expérience.

    Midsommar, drame horrifique américano suédois d’Ari Aster, avec Florence Pugh, Jack Reynor, William Jackson Harper et Will Poulter, 2019, 147 mn
    https://a24films.com/films/midsommar

    Voir aussi : "Homme fatal"

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