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femme

  • Lou Andreas-Salomé féministe

    Au milieu de la vaste littérature féministe, le nom de Lou Andreas-Salomé n’est a priori pas le premier que l’on a en tête. Pourtant, la femme de lettres et psychanalyste (l’une des premières !), dont la relation avec Nietzsche est restée à la fois ténébreuse et légendaire, a laissé une œuvre solide, entre romans, correspondance, une autobiographie mais aussi des essais psychanalytiques.

    Justement, parlons d’essais, et plus particulièrement de celui-ci, L’humanité de la femme, republié cette année aux éditions de la Reine Rouge. En 1899, l’autrice proposait ce court texte, au sous-titre éloquent, Ébauche d’un problème. D’emblée, l’intellectuelle germano-russe (elle est née à Saint-Pétersbourg) prenait à bras le corps un sujet qui la concernait : celui de la place des femmes dans le monde.

    Frederika Abbate préface cet essai à la fois moderne et d’une grande vivacité et souligne que l’écrivaine et scientifique "suit le courant de son époque (…) en s’appuyant sur des données scientifiques et biologiques". C’est paradoxalement, de la part de cette scientifique reconnue, la faiblesse de cet essai ponctué de passages poétiques autour des caractères féminins et masculins. "Le corps est naturel", commente Frederika Abbate pour justifier la présence de ces pages sur la biologie que la première édition avait pris soin d’écarter.  

    Fulgurances

    L’absence de chapitre laisse entendre que Lou Andreas-Salomé a laissé ses fulgurances jaillir, non sans passions ni enthousiasme. Cela donne un livre finalement intéressant en ce qu’il donne à lire les idées d’une intellectuelle européenne parlant de ses contemporaines et s’interrogeant sur les moyens de leur émancipation, sans pour autant les trahir dans leur être. C’est aussi un hommage à ses sœurs, pour leur "créativité", leur "rythme vital", leur "bonté" et leur "essence intime". Que la femme doive imiter l’homme lui paraît tout autant un contresens. À elles de trouver leur place.

    Lou Andreas-Salomé s’interroge plus qu’elle ne donne des réponses à cette émancipation féminine voulue. Le lecteur et la lectrice sera frappé par cette observation pleine de bon sens, lorsqu’elle signale que l’expression "Comme tu es féminine !" est beaucoup plus typique – et caricaturale – que "Comme tu es masculin !" - expression qui n'est, du reste, jamais utilisé... Le livre, rappelons-le, a été écrit en 1899.

    Au final, on ne trouvera pas dans ce court essai un plaidoyer ou un manifeste féministe mais plutôt les réflexions d’une des plus grandes intellectuelles européennes du début du XXe siècle sur un sujet plus que jamais d’actualité.  

    Lou Andreas-Salomé, L'humanité de la femme,
    préface de Frederika Abbate, éd. de la Reine Rouge, 2025, 80 p.

    https://frederika-abbate.com/lhumanite-de-la-femme-de-lou-andreas-salome

    Voir aussi : "Évangile underground"

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  • Femmes puissantes

    Un mot un destin (éd. Litos), le recueil de chroniques de la journaliste et historienne Clémentine Portier-Kaltenbach présente la première particularité de dresser le portrait de 90 femmes remarquables, célèbres ou non, de l’Antiquité à nos jours, d’Agrippine la Jeune, mère de Néron, à l’Américaine Dorothy Counts-Scoggins, figure antiségrégationniste, en passant par Marie-Antoinette, Margaret Michell ou Françoise Sagan. Il faut saluer le talent de l’autrice qui parvient à aller à l’essentiel, chaque chronique ne dépassant pas les trois pages.

    La seconde particularité du recueil est d’accoler à chacune de ces femmes un mot permettant d’expliquer en quoi elle a marqué son époque, souvent en bien, parfois en mal à l’instar d’Elena Ceaucescu, l’épouse du dictateur roumain ou encore Agrippine. Pour ce personnage devenu légendaire, Clémentine Portier-Kaltenbach a choisi le mot "Matricide", bien logique étant donné le destin de Néron et de son implacable mère. Pas mal de termes tombent sous le sens : "Libertinage" pour la courtisane Ninon de Lenclos, "Baccalauréat" pour la première bachelière de l’Histoire, Julie-Victoire Daubié ou "Bikini" pour Ursula Andress.

    Bien entendu, le lecteur "musclera" son vocabulaire avec des termes aussi rares que "Réticule", "Autodidaxie" ou "Épectase". Ceci dit, c’est d’abord le portrait de ces femmes, que l’on qualifiera aisément de courageuses et même de "puissantes", qui constitue le gros atout de ce recueil de chroniques. 

    Bien entendu, le lecteur "musclera" son vocabulaire avec des termes aussi rares que "Réticule", "Autodidaxie" ou "Épectase"

    Quels sont les plus petits dénominateurs communs de ces femmes ? Certainement de s’être battues pour s’imposer, ou du moins d’avoir tenté de se faire leur place dans un monde dominé par les hommes. Les mariages arrangés sont légion dans le recueil, que ce soit la pathétique union entre Philippe Auguste et la jeune princesse danoise Ingeburge, le couple ennuyeux que formait Louise de Bourbon-Condé avec un fils illégitime de Louis XIV, sans oublier le mariage raté de Valentine de Chimay.

    Il y a aussi ces relations, devenues légendaires, que ce soit Carol Lombard et Clark Gable qui ne s’est jamais remis de la mort prématurée du seul amour de sa vie, Clara Goldschmidt à jamais liée avec André Malraux ou encore Sophie de Ruffey dont le décès touchera Mirabeau au plus haut point. Le lecteur sera par contre certainement refroidi par l’étonnant et pas envieux portrait de Colette, une "Cougar" (c'est d'ailleurs ce mot qui la définit dans le recueil) à la fois irrésistible, dévorante et parfois gênante.

    Ces 90 destins réservent bien des surprises. On apprendra ainsi qui était Dido Elizabeth Belle, une jeune femme noire devenue la première aristocrate anglaise de couleur dans le pays de Jane Austen. On en saura un peu plus sur Sophie Germain, une mathématicienne maintenant reconnue, sur Betsy Balcombe qui a été la singulière, touchante et dernière "relation" féminine de Napoléon en exil, sans oublier Eleanor Roosevelt, première "vraie" First Lady au caractère incroyable. Sans compter ces inventrices parfois oubliées, moins célèbres que leurs inventions : l’aquarium de Jeanne Villepreux-Power, le parachute de Jeanne Labrosse-Garnerin ou encore… Wonder Woman, une création – par un obscur psychologue américain – inspirée par deux femmes. Shoking !

    Inutile d’avoir lu le premier tome d’Un mot un destin pour goûter l’ouvrage de Clémentine Portier-Kaltenbach.

    Clémentine Portier-Kaltenbach, Un mot un destin, tome 2, éd. Litos, 2025, 312 p. 
    https://www.editionslitos.fr/product/132272/un-mot-un-destin---tome-2
    https://www.instagram.com/clementineportierkaltenbach

    Voir aussi : "Elles causent des femmes"

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  • "Une cité sans hommes est-elle souhaitable ?"

    Après avoir fêté dignement sa 100e séance en janvier dernier, le Café philosophique de Montargis est de retour, cette fois au Hangar de Châlette-sur-Loing pour une séance qui aura exceptionnellement lieu un samedi, le 16 mars, à 18 heures.

    Pour cette soirée spéciale, l’animation philosophique de Montargis s’inscrit dans la journée intitulée "F’âme(s)" consacrée aux femmes, à l’égalité femmes-hommes et aux droits des femmes. Le Café Philosophique de Montargis, partenaire de cette journée faite de rencontres, de conférences, de concerts, d’expositions, d’ateliers et de stands, proposera un débat s’inscrivant dans le cadre de cet événement. Le débat portera sur cette question : "Une cité sans hommes est-elle souhaitable ?"

    Les participants du café philo seront invités à débattre sur notre société contemporaine et sur le patriarcat qui semble toujours régir son fonctionnement. Quel rôle la femme peut-elle et doit-elle y tenir ? Les organisateurs et organisatrices du Café Philosophique proposeront de parler du matriarcat, de sa possibilité et de ses enjeux. Est-il pensable ou peut-il être considéré comme une utopie ? Et dans ce cas, quelles places pourraient avoir les hommes ? Il sera aussi question du regard que chacun et chacune peut avoir sur les hommes et sur les femmes. La question du "female gaze" pourra être abordée comme celle du féminisme et de ses combats.  

    Voilà autant de points qui pourront être débattus par les participants du Café Philosophique de Montargis. Rendez-vous au Hangar, 5 rue de la Forêt à Chalette-sur-Loing, le samedi 16 mars 2024 à 18 heures pour cette nouvelle séance.

    La participation sera libre et gratuite.

    "Une cité sans hommes est-elle souhaitable ?"
    Séance au Hangar de Châlette-sur-Loing, 5 rue de la Forêt
    Samedi 18 mars 2024, 18H
    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com

    Voir aussi : "100e du Café Philosophique de Montargis"

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