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Six Personnages en Quête d'Auteur est une pièce majeure du théâtre du XXe siècle. Son sujet ? Une troupe de théâtre s'apprête à répéter une œuvre de Luigi Pirandello lorsque six personnages de théâtre font irruption et réclament un auteur afin de jouer leur propre rôle.
Mise en abîme vertigineuse, hommage au théâtre et réflexion philosophique sur l'illusion et sur la vanité de la condition humaine, cette œuvre de Pirandello peut être considérée comme précurseur du théâtre de l'absurde.
Tous les samedis à 17h30 du 8 juillet au 2 septembre 2023 au Point Virgule, Julie Danlébac est sur scène pour Digne, un seul en scène où son talent de comédienne se met au service d’un rire salvateur.
Julie est pleine de défauts, pas mal borderline, elle joue sans filtre son propre rôle en pire. Sa capacité à résister aux nombreux chocs qu’elle reçoit et à se relever avec autant de dignité que possible et toujours plus de détermination en font un anti-héro moderne attachant.
Un moine bouddhiste allemand, un ingénieur informatique russe devenu SDF, un casting à l'ambassade de Chine qui tourne mal, une rencontre avec Virginie Ledoyen qui buzze… Julie Danbélac parle des pérégrinations d'une comédienne en quête de reconnaissance au XXIe siècle.
Voilà un "seule en scène" qui frappe par sa capacité à faire du rire une arme redoutable au service de la lutte intérieure, de la fantaisie, du délire et, finalement, de l’émotion.
Sans filtre
Julie Danbélac n’est pas tout à fait une inconnue pour le grand public, et la voir sur scène est forcément une chance. Après avoir joué Henriette dans Les Femmes savantes de Molière, produit par France Télévisions,Lechy Elbernon dans L’Échange de Paul Claudel à l’Aktéon Théâtre on a pu la retrouver dans des productions à grands budgets avec Robert Hossein et Coline Serreau. À partir de 2015, elle joue dans des séries télé, comme Clem, La stagiaire, Lebowitz contre Lebowitz ou Jour polaire. Elle se lance ici dans une aventure passionannte avec le metteur en scène Francisco Ecunha (Thérapie de groupe pour un seul homme, Suicide artistique et les spectacles de Guillaume Meurice, Que demande le peuple et The Disruptives).
Restons dignes malgré tout, nous disent au final ces deux artistes, et rendez-vous au Point Virgule, du 8 juillet au 2 septembre, tous les samedis à 17 heures.
On adore Flore Cherry : son enthousiasme, sa pétulance, son exigence, son regard aiguisé sur la place du sexe dans notre société. Elle est de retour en ce moment avec sa nouvelle pièce de théâtre, Le Cinq à Sept, pièce qui n’aurait pu voir le jour sans le site spécialisé Gleeden qui la propose dans le bar à fantasmes Sweet Paradise.
Un professeur de littérature vient de se faire larguer par sa maîtresse en plein cours. Dommage ! Il avait tout prévu pour un cinq à sept d'exception. Et s'il trouvait parmi ses étudiantes, dans le public, la prochaine prétendante à son cœur via des défis osés et coquins ?
Rouge ou bleu
Pour ce cours – pardon, ce spectacle ! – mémorable, érotique, immersif et interactif, à destination des femmes (les amants et les maris cocus sont acceptés), deux choix de bracelets sont proposés : rouge pour celles qui souhaitent une forte interaction avec les comédiens, bleu pour celles qui souhaitent rester simple spectatrice.
Journaliste (Vogue, Sud Radio, Union, etc.) et autrice spécialisée dans la sexualité, Flore Cherry propose pour la première fois une pièce de théâtre à visée érotique pour les femmes. Comment réinventer dès lors un spectacle érotique vivant qui manque de représentation pour un public féminin ? "Derrière le fantasme classique du professeur de littérature, j'ai voulu embarquer les spectatrices à travers un florilège de pratiques sensuelles : dirty talk, exhibition, massages, etc. tout en les faisant réfléchir à la notion même de couple. A quoi sert-il de vivre ensemble si la communication sereine et honnête, avec soi-même comme avec l'autre, est impossible ?", confie l’auteure.
Faire du théâtre un objet de désir, quoi de plus sexy ?
Le Cinq à Sept est à voir et à déguster au Sweet Paradise, dans le deuxième arrondissement parisien, tous les dimanches à 16 heures.
La pièce à succès Bas les Masques pose ses valises à Montargis le 19 février à 15H00 dans le magnifique décorum de la Salle des Fêtes.
La comédie de Bruno Druart et Patrick Angonin – devenus des auteurs incontournables de la pièce de boulevard, met en scène Patrice Laffont, Tonya Kinzinger, Dominique de Lacoste, Loise de Jadaut et Mike Fedee.
Les ingrédients de cette œuvre ? Un crime, une enquête policière et des personnages séduisants et avec un solde caractère. Dans la cave d'un in immeuble bourgeois, un homme est retrouvé assassiné. Le commissaire Lucas est chargé de l’enquête. La dernière avant sa mise à la retraite. Tout se jouera dans l’appartement du dernier étage de l’extraordinaire Madame "Dany". Un a un, les personnages y viendront tisser les fils invisibles de l’affaire.Le commissaire découvrira que plusieurs occupants des lieux ont eu un lien direct avec la victime et que quelques uns semblent déjà se connaître entre eux.
L’énigme se complique et s’annonce difficile pour l’enquêteur qui devra faire face à des gens coriaces, farfelus, machiavéliques, opportunistes qui ne vont pas le ménager. Une comédie policière, du théâtre polar, plein d’humour, de rebondissements, de quiproquos, de personnages déjantés….en quête de la vérité !
Ce sera à découvrir à Montargis, à la Salle des Fêtes, le 19 février à 15 heures.
Focus sur une pièce de théâtre visible en ce moment à la Comédie des 3 Bornes à Paris, 11e.
Y’a pire ! – c’est le nom de la dernière création de Coralie Mennella – est un seul en scène dans lequel figure une galerie de personnages rencontrés chacun à un instant décisif de leur vie. C’est un regard porté sur ces situations absurdes ou cruelles qui parsèment notre société, au coin d’une rue, derrière une porte, au comptoir d’un bar : une pauvre petite dame écrasée sous les dettes, une jeune femme sur le point d’être interdit bancaire, une fumeuse, une alcoolique, une SDF pleine de poésie…
L’absurdité est au centre du spectacle puisqu’elle est ce qui nous permet de prendre la distance nécessaire pour créer l’acte théâtral. Et puis, face au désarroi et au "seum", il reste toujours la force de dire : "Y’a pire".
"Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence"
"C’est justement parce que ce n’est pas inné que cela m’intéresse. Aller chercher le rire là où on ne l’attend pas et le rendre utile est un objectif que je me suis fixé. Le spectacle a donc ce but de vouloir soulager d’une lourdeur face à certains sujets. Nous voulons que le spectateur sorte de la salle en se disant qu’il a pu rire de quelque chose qui, habituellement, l’inquiétait ou bien le tourmentait" commente, non sans pertinence, Coralie Mennella, auteure et interprète de cette pièce.
L’absurdité, un terme que le théâtre du XXe siècle connaît bien, est au centre d’Y’a pire ! S’il y a pire ailleurs, pourquoi ne pas en rire ? Coralie Mennella entend ainsi remettre les choses à leur place et jouer sur l’apaisement, via le rire. Le spectacle se veut donc humoristique, oui, mais aussi témoin d’une société qui va mal. Un choix artistique louable important mais aussi engagé : "Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence. Ça non, ça fait pas la différence. Y’a rien qui fait la différence".
2022 marque les 400 ans de Molière. Cet auteur phare de la littérature française, chacun croit bien le connaître : son vrai nom, Jean-Baptise Poquelin, son choix de ne pas suivre la tradition familiale de tapissier, ses premières armes dans une troupe de théâtre, L’Illustre Théâtre, le soutien du roi Louis XIV, le succès de ses comédies (L'Avare, Le Misanthrope ou Les Femmes savantes), le scandale de Tartuffe et sa mort après la représentation du Malade imaginaire.
Voilà ce que la légende a conservé de la vie d’un artiste hors du commun. La bande dessinée Molière, le théâtre de sa vie (éd. Petit à Petit) propose de retracer sa carrière en 64 pages et 9 actes (en plus d'une dixième partie nous parlant de son héritage). Entre chaque séquence, deux pages de textes illustrés de Suzie Sordi font un focus sur tel ou tel aspect de son existence ou de la vie de l’époque : le Paris du XVIIe siècle, "l’aventure de l’Illustre théâtre", une courte biographie de Madeleine Béjart, sans oublier des éclairages sur quelques pièces essentielles de Molière.
Cette BD est idéale pour découvrir et redécouvrir Molière et lui souhaiter son anniversaire comme il le mérite.
Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie
Que l’on soit scolaire ou adulte, connaisseur ou non de Molière, le lecteur lira avec grand intérêt ce biopic dessiné bien documenté. Au scénario, saluons le travail de Dobbs qui dépoussière l’auteur du Misanthrope autant qu’il rétablit quelques vérités.
Certes, les historiens regrettent que les archives sur Molière soient fragmentaires, à commencer par le choix de son pseudonyme, Molière. Cela n’empêche toutefois pas que l’existence de l’écrivain et acteur soit dépoussiérée et éclairée.
Prenez cette charge de tapissier que lui léguait son père. Jean-Baptiste Poquelin a certes choisi une profession mal-aimée, celle de comédien. Pour autant, il est bien entré comme tapissier auprès du roi en 1660, une charge qui lui conférait la place de valet de chambre de Louis XIV. Et qui lui a permis d’exercer comme homme de théâtre.
Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie. Sa famille était riche, ses protecteurs puissants et son père, loin de rejeter son fils, l’a aidé. Voilà qui fait de Molière un artiste beaucoup moins maudit qu’on a bien voulu le dire.
Les planches de Thomas Balard, assez classiques dans leur facture, permettent au lecteur de rentrer avec plaisir dans la vie de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, le rendant plus proche et moins académique.
Quel est ce "rêve ridicule", au cœur de la pièce jouée à partir de cette semaine au Théâtre Dunois du 20 septembre au 1er octobre 2022 ? Le Rêve d’un Homme ridicule, adapté et mis en scène par Simon Pitaqaj, est librement inspirée du Rêve d’un homme ridicule, de L’Idiot, Des Frères Karamazov de Dostoïevski et du discours du Dictateur de Charlie Chaplin. La Compagnie Liria la propose en ce moment.
Un homme ridicule, petit et médiocre, veut se donner la mort mais il rate son suicide de finit par s’endormir. Il rêve et, dans ce rêve, il parvient à se suicider et est conduit après sa mort sur une planète paradisiaque. Mais qui finit par devenir un enfer.
Simon Pitaqaj a voulu saisir toute la dimension métaphysique de Dostoïevski qui s’est toujours intéressée à des questions essentielles : "Qu’est-ce que le libre-arbitre pour l'homme ? Quel choix est-il capable de faire pour sa propre vie ? Cet auteur métaphysique ne cesse d'en revenir à la condition humaine pour mieux la décrypter, la comprendre et l'écrire."
Le Rêve d’un Homme ridicule entend interroger le spectateur sur ces prophéties de mondes meilleurs. Simon Pitaqaj poursuit : "Pour nous consoler, nous dirions, comme une évidence, que l’homme est ainsi fait. Qu’il est à la fois le créateur et le destructeur de son propre univers qu’il ne cesse de traiter avec ingratitude. Incapable d’admirer sans posséder ! Incapable de regarder sans toucher ! Je ne cesse de m’interroger et me demande : Est-ce qu’un jour l’homme prendra conscience de sa folie et de son comportement destructeur ?"
L’homme est ainsi fait, à la fois le créateur et le destructeur de son propre univers
L’écrivain et dramaturge Jean-Baptiste Evette résume ainsi : "Trois lignes dramatiques se rencontrent et s’affrontent : au centre, l’homme ridicule que son inadéquation au monde fragilise et distingue à la fois, qui passe des ténèbres à la lumière du paradis, qui retombe dans les ténèbres, mais reste marqué par le souvenir de ce qu’il a vu, au point d’évoquer un instant la figure d’un messie. Il y a ensuite une deuxième ligne interprétée par des jeunes gens, garçons et filles, qui incarnent l’humanité d’avant la chute, en harmonie avec la nature, puis sa décomposition, sa corruption. Et enfin, un mystérieux homme noir, qui semble d’abord jouer le rôle du passeur, comme le batelier des enfers grecs, mais qui se révélera bientôt beaucoup plus inquisitorial et menaçant que ce dernier".
Sous la direction de Simon Pitaqaj, Denis Lavant interprète le rôle central du Rêve d’un Homme ridicule où le spectateur retiendra notamment cette phrase en forme, d’appel : "Si on retrouvait l’union ? Union, qui ferait que chacun d’entre nous, tout en continuant de s’aimer plus que les autres, puissent vivre sans gêner son prochain. Vivre ainsi, tous ensemble, pour ainsi dire, dans une société de concorde ?"
Cela se passera au Théâtre Dunois, jusqu’au 1er octobre.
Le Rêve d’un Homme ridicule Adaptation et mise en scène de Simon Pitaqaj Théâtre Dunois du 20 septembre au 1er octobre 2022 Compagnie Liria Scénographie : Simon Pitaqaj et Julie Bossard, avec : Denis Lavant, Arben Bajraktaraj, Santana Susnja, Valéria Dafarra, Jeanne Guillon Verne, Gaëtan Poubangui, Séraphin Rousseau et Henry Lemaigre Mardi 20 septembre au samedi 24 septembre 2022 à 19 heures Dimanche 25 septembre 2022 à 16 heures Mardi 27 septembre au samedi 1er octobre 2022 à 19 heures https://www.theatredunois.org/la-saison/saison-2022-2023/le-reve-dun-homme-ridicule-2 https://liriacompagnie.com
Une ombre plane sur All is true, ce film historique de Kenneth Branagh consacré à William Shakespeare : celle d’Hamnet. Hamnet Shakespeare. Les similitudes avec Hamlet sont plus que frappantes : elles éclairent le plus célèbre drame du poète anglais si l’on pense à son jeune fils, mort de la peste en 1596 à l’âge de 11 ans.
Le plus shakespeariens des cinéastes actuels fait débuter son biopic en 1613. Shakespeare retourne dans sa ville de Stratford-upon-Avon après l’incendie de son théâtre du Globe Theatre où se jouait son drame Henri VIII. L’auteur anglais décide d’arrêter l’écriture de pièces. Il rejoint sa femme Anne et ses deux filles, Susanna et Judith. Il ne lui reste plus que trois années à vivre. L’ombre de la mort, de son jeune fils mais aussi de la vanité de son génie, pèsent sur lui. Il doit aussi vivre, entouré des siens.
"Tout est vrai", proclame le titre de ce biopic sur les dernières années d’un homme cherchant l’apaisement et la réconciliation au milieu des siens plutôt que la postérité. C’est un homme face à la mort qui se donne à voir, comme Shakespeare l’a écrit lui-même dans une de ses pièces : "Ne crains plus la chaleur du soleil, / Ni les rages du vent furieux. / Tu as fini ta tâche en ce monde, / Et tu es rentré chez toi, ayant touché tes gages. / Garçons et filles chamarrés doivent tous / Devenir poussière, comme les ramoneurs."
Shakespeare parlant avec son fils mort, ce fameux Hamnet
Il existe très peu de peintures et de dessins du "barde d’Avon" et sa biographie, à commencer par sa date de naissance exacte, est parsemée de lacunes. Voir Shakespeare prendre chair est donc tout sauf anodin, et qui mieux que Kenneth Branagh pouvait s’en charger ? On y découvre le génie anglais dans une simplicité déconcertante : au jardin, en famille avec son épouse plus âgée et ses deux filles, en ville devant se battre contre les ragots, en bisbille avec son gendre puritain, négociant avec son avocat son testament ou parlant avec son fils mort, ce fameux Hamnet.
Shakespeare est-il revenu "victorieux au sein de sa famille" après son triomphe comme auteur et poète, comme l’affirment ses amis ? En réalité, c’est le crépuscule d’un immense artiste qui donne à se voir dans un film construit comme une suite de tableaux à la Rembrandt. Le spectateur pourra se délecter des compositions, des scènes éclairées à la bougie mais aussi des références à l’œuvre du "barde immortel" (celle par exemple avec Ian McKellen, alias le comte de Southampton).
C’est une bonne idée que Netflix propose ce film sorti en 2018, avec un Kenneth Branagh jouant mezza-voce, entouré de "ses" femmes et en premier lieu la toujours exceptionnelle Judi Dench.