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molière

  • Complètement timbré de Molière

    L’année 2022 marque les 400 ans de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Si un podium des écrivains français était établi, nul doute que l’auteur des Femmes savantes, de L'Avare ou du Misanthrope figurerait en bonne place.

    Dans ses comédies, figure une galerie de personnages devenus des archétypes, dont certains font scandale à l’époque, comme Le Tartuffe ou l’Imposteur et Don Juan. Molière meurt à Paris, après une représentation sur scène du Malade Imaginaire, le 17 février 1673. L'œuvre de Molière constitue toujours un des piliers de l'enseignement littéraire et continue de remporter un vif succès au théâtre, en France comme à l’étranger. Preuve de la place emblématique qu’il occupe, le français est couramment désigné comme la "langue de Molière".

    "La langue de Molière"

    La Poste marque le coup avec un bloc spécial est imprimé en taille douce sur lequel quatre exemplaires du timbre Molière émis en 1944 sont reproduits. Les timbres sont accompagnés d’illustrations de quatre des personnages de comédie, de gauche à droite, Magdelon (Les Précieuses ridicules, 1659), Sganarelle (Le Médecin malgré lui, 1666), M. Jourdain (Le Bourgeois gentilhomme, 1670), Agnès (L'École des femmes, 1662).

    Un tirage de 110 000 exemplaires de ces timbres à la valeur faciale de 1,16 euros sera émis par La Poste à partir du 21 novembre 2022. Le bloc sera vendu en avant-première les vendredi 18 et samedi 19 novembre à Paris au Carré d’Encre, de 10H à 19H

    Timbre "Molière", La Poste
    Création du bloc : Stéphane HUMBERT-BASSET
    Impression : taille-douce
    Format du bloc : 143 x 105 mm Format des timbres : 26 x 40 mm
    Présentation : bloc de 4 timbres Tirage : 110 000 exemplaires
    Valeur faciale de chaque timbre : 1,16 € Lettre Verte
    Prix de vente : 4,64 €
    https://www.lecarredencre.fr
    https://www.laposte.fr
    Bloc : création Stéphane Humbert-Basset. Timbre Molière de 1944, dessiné par Michel Ciry, © Adagp, Paris ; gravé par Charles Mazelin, d'ap. portrait de Pierre Mignard.

    Voir aussi : "”The Kid” mis à l’honneur par La Poste"
    "Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière"

    © La Poste - Tous droits réservés

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  • Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière 

    2022 marque les 400 ans de Molière. Cet auteur phare de la littérature française, chacun croit bien le connaître : son vrai nom, Jean-Baptise Poquelin, son choix de ne pas suivre la tradition familiale de tapissier, ses premières armes dans une troupe de théâtre, L’Illustre Théâtre, le soutien du roi Louis XIV, le succès de ses comédies (L'Avare, Le Misanthrope ou Les Femmes savantes), le scandale de Tartuffe et sa mort après la représentation du Malade imaginaire.

    Voilà ce que la légende a conservé de la vie d’un artiste hors du commun. La bande dessinée Molière, le théâtre de sa vie (éd. Petit à Petit) propose de retracer sa carrière en 64 pages et 9 actes (en plus d'une dixième partie nous parlant de son héritage). Entre chaque séquence, deux pages de textes illustrés de Suzie Sordi font un focus sur tel ou tel aspect de son existence ou de la vie de l’époque : le Paris du XVIIe siècle, "l’aventure de l’Illustre théâtre", une courte biographie de Madeleine Béjart, sans oublier des éclairages sur quelques pièces essentielles de Molière.

    Cette BD est idéale pour découvrir et redécouvrir Molière et lui souhaiter son anniversaire comme il le mérite. 

    Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie

    Que l’on soit scolaire ou adulte, connaisseur ou non de Molière, le lecteur lira avec grand intérêt ce biopic dessiné bien documenté. Au scénario, saluons le travail de Dobbs qui dépoussière l’auteur du Misanthrope autant qu’il rétablit quelques vérités.

    Certes, les historiens regrettent que les archives sur Molière soient fragmentaires, à commencer par le choix de son pseudonyme, Molière. Cela n’empêche toutefois pas que l’existence de l’écrivain et acteur soit dépoussiérée et éclairée.

    Prenez cette charge de tapissier que lui léguait son père. Jean-Baptiste Poquelin a certes choisi une profession mal-aimée, celle de comédien. Pour autant, il est bien entré comme tapissier auprès du roi en 1660, une charge qui lui conférait la place de valet de chambre de Louis XIV. Et qui lui a permis d’exercer comme homme de théâtre.

    Molière apparaît comme un homme issu de la bonne société, bien intégré dans l’aristocratie. Sa famille était riche, ses protecteurs puissants et son père, loin de rejeter son fils, l’a aidé. Voilà qui fait de Molière un artiste beaucoup moins maudit qu’on a bien voulu le dire.

    Les planches de Thomas Balard, assez classiques dans leur facture, permettent au lecteur de rentrer avec plaisir dans la vie de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, le rendant plus proche et moins académique. 

    Thomas Balard, Dobbs, Suzie Sordi et Delphine, Molière, le théâtre de sa vie,
    éd. Petit à Petit, 2022, 64 p. 

    https://www.petitapetit.fr/produit/moliere-le-theatre-de-sa-vie
    https://balardnews.blogspot.com
    https://dobremelolivier.wixsite.com/dobbscorp
    https://www.moliere2022.org

    Voir aussi : "Monstrueusement sexy"

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  • Épouser une sotte pour n'être point un sot

    Il ne reste plus que trois jours pour aller voir et écouter L’École des Femmes au Théâtre Dejazet. "Voir et écouter" car cette création est une comédie et un ballet lyrique imaginée par Nicolas Rigas. Le metteur en scène entend retrouver le Molière du XVIIe siècle, artiste complet capable de mêler dans ses chefs d’œuvres le théâtre, la musique – en l’occurrence celle de Jacques Offenbach –, la danse, le chant, les acrobaties et la farce : "L’École des Femmes me donne, une fois encore, l’opportunité d’associer toutes ces facettes du spectacle vivant qui sont autant « d’outils » que j’utilise avec joie pour mes créations," commente Nicolas Rigas.

    L’École des Femmes est une comédie de mœurs grinçante. Arnolphe, riche bourgeois, n’a qu’une hantise : se marier à une femme qui le fasse cocu. Pour remédier à cela, il a élevé à l’écart du monde et dans l’ignorance la plus totale Agnès, une jeune femme de plus de vingt ans sa cadette : "Épouser une sotte pour n'être point un sot" (acte I, scène 1). Il a l’espoir d’en faire une épouse "modèle". Mais les plans de notre homme ne se déroulent pas comme prévu lorsque Agnès tombe amoureuse d’un autre homme : Arnolphe découvre à ses dépendants "que jamais, par la force, on entra dans un cœur."

    Une comédie dont le fil conducteur est une tragédie

    Comme le précise Nicolas Rigas, L’École des Femmes est une comédie dont le fil conducteur est une tragédie sur l’amour et sur ses atermoiements : "Arnolphe ne sait pas aimer, ne sait pas se faire aimer et n’est pas aimé." Ce mélange des genres est non seulement assumée mais en plus assumée grâce à une sélection d’extraits de l’opéra d’Offenbach, Les Contes d’Hoffmann : "J’ai retrouvé chez l’Arnolphe de Molière les traits des diables d’Offenbach avec leur amour jaloux et destructeur; dans les différents personnages féminins de l’opéra (Olympia, "la poupée" ; Antonia, "la romantique" et Giulietta, "la femme libérée"), le parcours d’Agnès qui passe de l’innocence à la maturité; et dans Alain et Georgette, les personnages niais et loufoques des serviteurs de Spalanzani et Pittichinaccio."

    Cette pièce comique aurait pu faire, à près de chose près, une tragédie, ajoute en conclusion le metteur en scène. Il ne reste que peu de jours pour découvrir ce classique de Molière, notre éternel contemporain, au théâtre Déjazet.

    L’École des Femmes de Molière et Jacques Offenbach, mise en scène par Nicolas Rigas,
    avec Nicolas Rigas, Martin Loizillon, Amélie Tatti, Antonine Bacquet, Romain Canonne,
    Jean Adrien, Salvatore Ingoglia, Philippe Ermelier et Raphaël Schwobb

    Au Théâtre Déjazet, jusqu’au 31 décembre 2018
    Le samedi 29 décembre à 20h45 et le lundi 31 Décembre à 20h45
    http://www.dejazet.com/spectacles/lecole-des-femmes

    Voir aussi : "Les pétasses magnifiques"

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  • Les pétasses magnifiques

    Dans sa préface des Précieuses Ridicules, qui lui avait sans doute coûté, Molière considérait que "le succès [d’une] représentation était assez beau pour en rester là." Il est vrai que même si elle fut un succès de librairie lors de sa sortie en 1659, c’est sur scène que les Précieuses Ridicules sont à voir et à vivre.

    La compagnie des Gavroches Chapeautés s’est attelée à cette comédie en un acte d’abord à la Comédie Saint-Michel en juin puis au festival Off d’Avignon du 6 au 29 juillet, la transposant à notre époque, sans pour autant lui ôter son caractère de farce. Mais comment parler de la préciosité en 2018 ? Il est vrai que le télescopage entre ces stéréotypes féminins de la commedia dell'arte et le mouvement du féminisme était de nature à piéger la mise en scène de Malu Monroe. Elle s’en sort cependant très bien, sans trahir l’essence de la pièce, une farce autour de deux jeunes femmes prétentieuses et méchamment remises à leur place.

    Parlons justement des deux personnages principaux, Cathos (Manon Nobili) et Marotte (Lara Pichet), venues tout droit de Province pour suivre à Paris leur père et oncle Gorgibus (Bruno Noury). Le respectable bourgeois est bien décidé à les marier et à se débarrasser d’elles par la même occasion. Mais les jeunes femmes trouvent dans la capitale de quoi nourrir leur soif de galanterie, d’élégance et de "pommade pour les lèvres." Deux amants parisiens, La Grange (Adrien Wadih) et Du Croizy (Charles Vasner), éconduits lors d’une visite, décident de se venger d’elles en utilisant un de leur valet Mascarille (Jean-Baptise Sintès), "un extravagant qui s'est mis dans la tête de vouloir faire l'homme de condition."

    Les Gavroches Chapeautés proposent des Précieuses Ridicules à l’époque de Tinder, de la carte bleue et du smartphone. La pièce de Molière ne perd rien de sa férocité et la jeune troupe ose dépoussiérer une comédie inscrite dans son époque, tout en parvenant à bluffer le public contemporain : expressions modernes ("What’s the fuck!"), musiques allant d’un prélude de Bach à Ma Benz en passant par Aïcha, mise en abîme ("Molière n’aurait jamais écrit ça"), sans oublier quelques entorses volontaires au texte original que l’auteur pardonnera certainement.

    Interprètes des personnages phares de ce premier énorme succès de Molière, Manon Nobili et Lara Pichet sont comme sous ecstasy. Elles jouent à merveille les pétasses exubérantes et magnifiques, plongées dans le grand bain de la Capitale, au grand désespoir d’un Gorgibus complètement dépassé. Le bourgeois provincial est interprété par un solide et convaincant Bruno Noury.

    Des Précieuses Ridicules à l’époque de Tinder, de la carte bleue et du smartphone

    Ce qui était en jeu au XVIIe siècle, et qui l’est toujours au XXIe siècle, est la peinture burlesque du "m’as-tu vu" – qu’il soit homme ou femme. La vanité essaime aussi bien dans le soirées mondaines de l’Ancien Régime, dans les salons feutrés des bobos parisiens... ou sur les réseaux sociaux, avec ou sans filtres Instagram. Nos deux précieuses ridicules deviennent grâce à la mise en scène burlesque de Malu Monroe deux adolescentes éprises de liberté, aveuglées par l’illusion comique de l’esbroufe et tombant dans le piège de la flagornerie.

    Cette flagornerie est endossée avec talent par Jean-Baptise Sintès. Le jeune acteur est parfait en Mascarille, devenu marquis de l’esbroufe, bonimenteur autant que donneur de leçons, puis lui-même bluffé par ses maîtres La Grange et Du Croisy. La scène de l’impromptu est un moment précieux (sic) du spectacle qui n’a rien perdu de sa force comique. Force comique mais aussi dimension sombre d’une pièce toujours aussi mordante : " Ô fortune ! quelle est ton inconstance !" s’exclame Mascarille avant d’être dépouillé de tout par ses maîtres. C’est Gorgibus qui a le dernier mot, envoyant au diable autant ces précieuses qui l’ont humilié que ce qui est "cause de leur folie."

    Il ne reste que quelques représentations à Paris pour découvrir cette pièce mordante et drôle, avant des séances de rattrapage au festival d’Avignon cet été.

    Molière, Les Précieuses Ridicules, mise en scène de Malu Monroe, Compagnie des Gavroches Chapeautés, avec Manon Nobili, Bruno Noury, Lara Pichet, Jean-Baptiste Sintès, Alexis Vandendaelen, Charles Vasner et Adrien Wadih
    Comédie Saint-Michel, en juin, tous les samedis à 21h30, 95 Boulevard Saint-Michel, Paris
    Au Festival Off 2018, Avignon, 6 au 29 juillet 2018 (relâche les 10, 17 et 24), 14 heures au Théâtre La Tache d'Encre, 1 rue de la Tarasque, Avignon
    http://lesgavrocheschapeautes.fr