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chanteuse - Page 35

  • Alka à l’Élysée

    1280x720-jeW.jpgAlka Balbir a figuré parmi les premiers artistes que j'ai chroniqués sur ce blog en raison de son premier disque, La Première Fois produit par Benjamin Biolay ("Suprême Alka"). Il me paraissait logique de produire un nouveau billet pour signaler sa présence dans la comédie Gaz de France, réalisée par Benoît Forgeard.

    Philippe Katerine est en première ligne dans le rôle d'un Président de la République impopulaire (Tiens, ça vous rappelle quelque chose?) et tentant de remonter dans les sondages grâce à ses conseillers. Alka Balbir fait partie de ce casting.

    Gaz de France est présentée comme une fable absurde et intelligente : "Avec une étonnante économie de moyens, un décor minimaliste et une poignée d'acteurs talentueux (...), le cinéaste nous enferme dans un étrange huis clos. En ligne de mire, la politique vidée de son sens et la mainmise de la communication... Dans ce décorticage très caustique du théâtre politicien et de ses coulisses, il donne à voir la peur de la guerre et du chaos, le chacun pour soi" nous dit Télérama. À voir.

    "Gaz de France”, Télérama, 13 janvier 2016
    Gaz de France de Benoît Forgeard, avec Philippe Katerine, Alka Balbir, Olivier Rabourdin, Myriam Studer et Benoît Forgeard, France, 2015
    Page Facebook d'Alka

  • Lady Gaga et Tony Bennett jouent (toujours) joue contre joue

    Arte diffuse en ce moment sur son replay (et pour quelques jours encore) le concert Cheek to Cheek que la chaîne française a programmé le samedi 3 janvier. 

    Je parlais il y a un an de l'album Cheek to Cheek réunissant deux stars que tout séparait a priori : la popstar internationale Lady Gaga et le crooner légendaire Tony Bennett. Sorti en 2014, ce disque de reprises de standards de jazz a connu un succès retentissant. Il a en plus su montrer que Lady Gaga était capable de se montrer sous un visage glamour et romantique.

    Arte diffusait ce samedi, en VOD pour une semaine encore, un concert que les deux artistes ont produit ensemble au Jazz Lincoln Center’s P. Rose Hall de New York en juillet 2014. Les spectateurs reconnaîtront de grands classiques du jazz :  "It Don' Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)", "Sophisticated Lady", "Cheek to Cheek", qui donne le nom à ce disque et à ce concert, "Lush Life", "Bang Bang" ou "Anything Goes".

    Pour ce spectacle, Lady Gaga et Tony Bennett ont mis les petits plats dans les grands : grand orchestre de 39 musiciens avec des solistes renommés (Chris Botti et David Mann, respectivement à la trompette et au saxophone), décor grandiose, danseurs, tournage avec treize caméras HD, sans oublier les costumes chics et l'extravagance glamour de Lady Gaga. Les Français, eux, découvriront certainement Tony Bennett, une des plus grandes voix américaine. C'est tout à son honneur que de s'être lancé dans l'aventure de ce duo avec une star souvent controversée, et de chanter avec elle, joue contre joue.

    Au final, le pari de Cheek to Cheek est d'ores et déjà gagné.     

    Un pur régal ! A voir et revoir, écouter et réécouter.

    "Tony Bennett & Lady Gaga : Cheek to Cheek", Arte, en ce moment en replay
    "Lady Gaga et Tony Bennett, joue contre joue"
    Lady Gaga et Tony Bennett, Cheek to Cheek, Polydor, 2014

  • Le Top 10 de Bla Bla Blog pour 2015

    Les fins d'année sont propices aux bilans de tout genre. À mon tour, je voulais conclure cette année 2015 par un point sur une année pleine pour ce blog. 125 articles ont été publiés cette année : livres, cinéma, télévision, musique et philosophie ont été les principaux thèmes abordés. Plusieurs posts sont sortis du lot, de par les réactions qu'ils ont suscitées (messages, commentaires, likes sur Facebook ou retweets). Voici le top 10 de ces articles.

     10  Montargis la Chinoise

    Cette série d'articles retrace l'aventure chinoise d'une modeste sous-préfecture du Loiret, Montargis, devenue, grâce aux hasards de l'Histoire, et à quelques jeunes hommes ambitieux et enthousiastes (dont Zou Enlai et surtout Deng Xiaoping) , la ville qui a vu naître la Chine communiste au début des années 1920. Une histoire étonnante et passionnante.

    Extrait : "Pourquoi Montargis est-elle la plus chinoise des villes françaises, au point d'être reconnue jusqu'à Pékin ?
    Un visiteur qui débarque dans cette modeste sous-préfecture du Loiret pourrait être étonné par des plaques touristiques en français et en mandarin, disséminés dans différents endroits de la ville, balisant un parcours touristique consacré à ce pays lointain...
    " (la suite ici)

     9  Spéciale Stanley Kubrick

    Je publiais en début d'année une série de 10 articles consacrés au réalisateur américain Stanley Kubrick. Outre une biographie de l'auteur, plusieurs posts étaient consacrés à quelques-uns de ses plus grands films (2001 L'Odyssée de l'Espace, Shining, Eyes Wide Shut, Barry Lyndon) ainsi qu'à un focus sur Kubrick et la musique.

    Extrait : "Stanley Kubrick naît le 26 juillet 1928 à New-York dans une famille de la petite bourgeoisie du Bronx. Élève moyen timide mais néanmoins d’une très grande curiosité, il se destine très jeune à la photographie, domaine où il exerce son premier métier à 17 ans dans la revue Look, luxueux magazine concurrent de Life.
    Cette première expérience sera décisive dans sa future carrière de cinéaste. Dès sa toute première création, un reportage photographique sur le boxeur Walter Cartier (
    Le Boxeur professionnel, 18 janvier 1949), le jeune Stanley Kubrick démontre déjà un grand sens du cadrage et de la lumière..." (la suite ici)

     8  Cléo ou de jolis débuts (les filles ça pleure sous vent)

    Cléo publie ses textes – poésie, haïkus, calligrammes ou aphorismes – sur Twitter (pour l'instant ?). L'article que je lui ai consacré a reçu un joli écho sur le réseau social où elle publie principalement. Une auteure à découvrir de toute urgence.

    Extrait : "C'est par hasard que j'ai découvert La PoésieDeCléo, sur son compte Twitter @nothingbut66. L'artiste est également active sur Instagram.
    Il est de notoriété que l'Internet, et en particulier les réseaux sociaux, sont un vivier intarissable d'expressions artistiques.
    Le compte de Cléo (impossible de nommer autrement cet artiste bien mystérieuse qui a pris pour pseudonyme le nom d'une des neuf Muses) offre le meilleur d'un genre dénigré par le milieu éditorial traditionnel : la poésie.

    Au fil des jours, voire des heures, et ce depuis 2011, l'auteure publie textes courts ("J'ai mis du rouge à lèvres Du noir à mes genoux Et puis des bottes Pour sauter dans les flaques"), haïkus, calligrammes ou aphorismes ("Je Tu Elle Les conjugaisons sont mortelles")..." (la suite ici)

     7  Une partie de football contre le djihadisme 

    Quelques jours après les attentats de novembre à Paris, ce focus sur la bande originale du film Timbuktu était une manière de traiter d'un événement capital de notre actualité.

    Extrait : "Le cinéma français consacrait cette année le film Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, bouleversant tableau d'un village malien écrasé par l'Islam radical.
    Pour traiter du djihadisme international avec une telle puissance et une telle justesse, il fallait une musique à la hauteur..."

    (la suite ici)

     6  Escroc, gourou et artiste 

    Je consacrais, le 19 décembre dernier, un article au sujet de l'enquête qu'a menée Bernard Hasquenoph, journaliste et bloggeur, sur le photographe, milliardaire, gourou et escroc Aahe. Un reportage exemplaire qui est aussi un coup de gueule contre des institutions culturelles imbues d'elles-mêmes et se croyant intouchables. 

    Extrait : "Le crime pourrait-il réellement être considéré comme un des beaux-arts, pour reprendre le roman de Thomas de Quincey ? Il semblerait en tout cas qu'il ait sévi impunément dans les plus grands sites culturels du monde, au su et au vu de beaucoup de spécialistes. C'est le journaliste Bernard Hasquenoph, journaliste et bloggeur pour Le Louvre Pour Tous, qui a mis fin à une escroquerie artistique qui aurait pu rendre chèvre encore quelques années le microcosme feutré des musées..." (la suite ici)

     5  Les super prouesses de SuperFeat 

    Un coup de projecteur mérité sur l'illustratrice et animatrice Superfeat. Un style inimitable, de l'humour (noir), un univers poétique et surréaliste. À découvrir absolument !

    Extrait : "Quelque part, entre Pierre de la Police et Topor, vit SuperFeat, une jeune illustratrice, graphiste et animatrice qui se serait nourrie de films de David Lynch, de poèmes dadaïstes et de bandes dessinées de Joann Sfar pour créer un univers surréaliste, poétique, déjanté, sexy et bourré d'humour noir (voir aussi ce texte de Superfeat publié sur ce blog, avec l'aimable autorisation de l'auteur).
    Comment reconnaît-on la marque d'un véritable artiste ? Sans doute à ceci : qu'il puisse être immédiatement reconnaissable par le public et qu'il ait la capacité de nous aimanter..."
    (la suite ici)

     4  Random : Que personne ne sorte

    Ce post, publié le 3 décembre 2015, était consacré à la webserie française Random. La saison 1 s'est achevée, récompensée par une pluie de récompenses internationales ainsi que par une diffusion en replay sur la première chaîne française. Une révélation qui vient à point nommer alors que les séries françaises ont la réputation d'être des peines-à-jouir ! Une saison 2 est en préparation pour 2016.

    Extrait : "Une fois n'est pas coutume, TF1 se distingue dans sa programmation en proposant Random, l'une des séries françaises les plus originales du moment.
    Ne cherchez cependant pas cette fiction sur la TNT. Cette production originale a eu l'exclusivité de Mytf1.fr. C'est mieux que rien, me direz-vous, la chaîne commerciale n'étant sans doute pas prête à troquer quelques épisodes de Joséphine Ange Gardien contre une production ambitieuse ou innovante..." (la suite ici)

     3  42 heures pour un court : la jeunesse, la comédie et l'audace récompensées

    Membre du jury 2015 du festival de court-métrage de Montargis "42 heures pour un court", j'ai été aux premières loges pour témoigner de la qualité d'une programmation. Dans le bilan que je fais de cette édition, je saluais les trois films couronnés, trois œuvres drôles, culottées et réalisées par de jeunes artistes plein d'avenir.

    Extrait : "Ce week-end avait lieu la 9e édition de 42 heures pour un Court. J'avais l'honneur de faire partie du jury de ce "triathlon vidéo", en compagnie de Jean-François Szczepanek, Anne-Lise Gaudichon, Françoise Pastor Strazzieri et Anne Berrou. Rémi Julienne est le parrain de ce festival de court-métrage. Neuf équipes (sur les dix engagées) avaient 42 heures pour écrire, réaliser et monter un court-métrage de 5 à 9 minutes, à partir de contraintes exigées par les organisateurs. Cette année, les concurrents avaient le choix entre quatre thèmes imposés : le harcèlement moral au travail, le mariage pour tous, l'économie de partage et le recul de l'âge de départ à la retraite. Neuf lieux de tournage à Montargis étaient également imposées et tirées au sort..." (la suite ici)

     2  Le Globecroqueur en Iran 

    Ce guide de voyage du Globecroqueur, alias Philippe Bichon, retrace un voyage hors du commun en Iran, loin des clichés sur ce pays dont nous abreuve l'actualité internationale. L'auteur et dessinateur nous dévoile un pays légendaire, attachant et fascinant, sans nous cacher toutefois les travers d'une république islamique corsetée par les interdits religieux. Un carnet de voyage richement illustré qui donne envie de faire son sac à, dos et de filer découvrir ce pays qui reste le berceau de notre civilisation.

    Extrait :  "Amateurs de guides de voyage, ce carnet de route sur l'Iran est pour vous.
    Un voyage en Iran, dans le pays des ayatollahs, de la puissante République islamique chiite : étrange destination, me direz-vous. C'est pourtant ce qu'a entrepris Philippe Bichon, qui se surnomme lui-même le Grobecroqueur (il est l'auteur de plusieurs guides en Égypte-Syrie, en Inde et au Tibet).
    Pourquoi l'Iran ? Alors que vient de se terminer une des plus longues batailles diplomatiques de ces dernières années, l'accord sur le nucléaire iranien, l'ancien royaume perse est en passe de s'ouvrir au monde, via notamment le tourisme..
    ." (la suite ici)

     1  Voilà Marie

    C'est l'article phare de cette année, et sans doute aussi celui qui me tient le plus à cœur, tant les chansons de Marie Cherrier m'ont accompagné depuis plusieurs années. Une première place sans surprise et méritée pour l'une des plus belles voix actuelles de la chanson française.

    Extrait : "Puisque l'on est entre nous, je dois vous avouer que Marie Cherrier fait partie depuis longtemps des auteurs dont je voulais parler sur ce blog. Elle est ce genre d'artiste qui vous accompagne des années durant, offrant une présence rassurante et revivifiante. Voilà donc cet article, voilà Marie, alors que sort en ce moment son quatrième album studio, L'Aventure.
    Comment pourrait-on ne pas l'aimer, elle, son opiniâtreté à creuser son sillon artistique, son sens de l'écriture, ses saynètes (
    Le Curé, 7ème Ciel ou Café noir), ses mélodies et ses interprétations sensibles ?  La chanteuse poursuit son petit bonhomme de chemin, suivie par un public de fidèles..."
    (la suite ici)

  • Christine and The Queens, en anglais dans le texte

    Après l'album "Chaleur humaine" (voir cet article "La reine Christine"), Christine and the Queens, l'une des artistes de l'année 2014, traverse l'Atlantique.

    C'est aux Etats-Uni qu'Héloïse Letissier poursuit sa carrière avec le même premier album, qui a été réécrit en anglais pour le public américain. Dans cet album made in US, deux titres originaux ont été ajoutés, dont Jonathan et No Harl Is Done, avec le rappeur Tunji Ige.

    Les fans de Christine and the Queens ne seront pas dépaysés par le clip, épuré et basé sur une chorégraphie qui est la marque de fabrique de l'artiste nantaise.

    "La reine Christine"
    "Christine and The Queens : No Harm is Done"

     

  • Le sillon de GiedRé

    Parmi les personnalités fortes de la chanson française figure GiedRé.

    On donnerait le bon Dieu sans confession à cette pimpante et (fausse) candide blonde, originaire de Lituanie, arrivée dans le pays de Rabelais dès sa petite enfance. Aujourd'hui, elle est en passe de réussir à faire entendre sa voix à travers une démarche artistique originale qui gagne à être connue. 

    Car GiedRé – de son vrai nom Giedré Barauskaitsē. – a tracé un sillon relativement peu exploité dans la chanson française : celui de la grivoiserie – un choix encore plus rare chez les femmes. D'autres artistes avant elle s'étaient essayés avec plus ou moins de bonheur, à commencer par Serge Gainsbourg (Love on the Beat). 

    Le piège de ce genre de répertoires est de s'enferrer dans des compositions et des interprétations lourdes, pour ne pas dire putassières. Or, rien de tout cela avec GiedRé. Que l'on accroche ou pas à cette chanteuse atypique, on ne peut qu'admettre son audace, son sens de la provocation et cette manière candide d'aborder des thèmes graves ou sulfureux (la prostitution, le suicide, la sodomie ou le handicap). Les sujets de GiedRé ne font pas dans la dentelle : On Fait Tous Caca, L'Amour Par Derrière ou Meurs. Derrière ces choix, il y aussi le travail artisanal, la précision des textes, la délicatesse de la voix mais aussi l'engagement féministe de GiedRé (Toutes Des Putes).

    J'ai évoqué le terme d'artisanal. Il n'est pas galvaudé. La chanteuse travaille seule, trace son sillon avec pugnacité (six albums produits en deux ans !) et sans se soucier de la bienséance. Elle n'a souvent pour tout accompagnement qu'une guitare sèche et une boîte à rythmes, du moins jusqu'à la sortie du bien nommé Mon Premier Album Avec D'Autres Instruments Que Juste La Guitare (2014). De même, jusqu'à récemment, outre l'auto-production (couronnée de succès), elle assurait elle-même la distribution de ses disques grâce à son site Internet, faisant ainsi la nique aux maisons de disques. 

    GiedRé a cependant vu les festivals et les plateaux de télévision lui ouvrir leurs portes, en dépit de sa réputation sulfureuse. Car derrière la truculence se cache un talent exceptionnel mais aussi un engagement certain (Pisser Debout, Ode à la Contraception, Et Toc). La grivoiserie au service de nobles causes, en somme.  

    GiedRé, Mon Premier Album Vendu Dans Les Vrais Magasins, 2013
    GiedRé, Ma Première Compil', 2014
    GiedRé, Mon Premier Album Avec D'Autres Instruments Que Juste La Guitare, 2014
    http://www.giedre.fr

  • Le temps des noyaux

    Je parlais il y a quelques jours de Marie Cherrier, chanteuse et artiste talentueuse, suivie par des fidèles inconditionnels (voir cet article). Plusieurs internautes ont réagi à cet article et spécifiquement à l'une des plus belles créations de Marie Cherrier, la chanson Le Temps des Noyaux.

    Ce bouleversant hommage aux soldats anonymes de la première guerre mondiale - dont nous commémorons en ce moment le centenaire - a été mis en image dans un somptueux clip en noir et blanc, avec une nouvelle version musicale (vidéo ci-dessous).      

  • Voilà Marie

    Puisque l'on est entre nous, je dois vous avouer que Marie Cherrier fait partie depuis longtemps des auteurs dont je voulais parler sur ce blog. Elle est ce genre d'artiste qui vous accompagne des années durant, offrant une présence rassurante et revivifiante. Voilà donc cet article, voilà Marie, alors que sort en ce moment son quatrième album studio, L'Aventure

    Comment pourrait-on ne pas l'aimer, elle, son opiniâtreté à creuser son sillon artistique, son sens de l'écriture, ses saynètes (Le Curé, 7ème Ciel ou Café noir), ses mélodies et ses interprétations sensibles ?  La chanteuse poursuit son petit bonhomme de chemin, suivie par un public de fidèles, sans nier la difficulté à imposer son choix artistique  : "La poésie est à la rue, tant mieux. Que la télé d’aujourd’hui la boude est un certificat de noblesse. Dans ce camp je n’y suis ni par dépit, ni par calcul c’est sûr…, mais pour l’honneur" écrit-elle dans "Ils sont drôles eux",  un billet paru sur son site. 

    C'est loin des majors de disques, des télé-crochets, des impératifs commerciaux et de la facilité que Marie Cherrier travaille avec justesse ses textes et ses musiques, avec un style bohème (la parenté avec Zaz n'est pas absurde) et une voix assez proche de celle de Vanessa Paradis. Dans son premier disque, Ni Vue Ni Connue (2004), l'univers de Marie Cherrier était déjà là, tout entier : liberté revendiquée, orchestration acoustique, chansons denses, voix délicate.   

    S'il n'y avait qu'un album pour découvrir cette chanteuse originaire du Loir-et-Cher, je conseillerais son concert capté à La Cigale en 2008 (Live à La Cigale). On y retrouve les titres les plus représentatifs de Marie Cherrier : 7ème Ciel, La Funambule, Les Baleines, Le Curé, Marchand d'froufrous, Tourterelle, Les Pattes du Loup et surtout Le Temps des Noyaux. Ce titre sur les horreurs de la première guerre mondiale n'a pas été pour rien dans la notoriété de Marie Cherrier : "Alors là-d'ssus j'rejoint Prévert / L'temps des cerises ce que ça vaut / Quand la chair est tombée par terre / Démerde-toi avec les moineaux / Ces dames ont un chemin qui mène / A la mort pour les clafoutis / Imagine le tronche des gamelles / Gare aux quenottes, plantez les p'tits."

    Texte d'une incroyable puissance poétique, mélodie entêtante et voix posée avec justesse ont concouru à la reconnaissance d'une toute jeune artiste par le public, comme par ses pairs (que ce soit Francis Cabrel, Juliette Gréco ou Hubert-Félix Thiéphaine). Dans l'album Alors Quoi ?, son deuxième disque, un autre titre se distingue : Ben Alors Quoi ? Cette fois, la chanteuse fait un hommage autant qu'un portrait à charge de Renaud : " Je t'regrette le chanteur énervant / Bon, t'as le droit d'plus être énervé..." Un autre titre se dégage de cet opus, Pas d'ma Faute, une confession autobiographique sur une jeune femme revendiquant sa simplicité et sa vie ordinaire : "Je n'serai jamais le sujet d'une / Biographie et j'le regrette, / Je n'ai pas eu mauvaise fortune / dans le passé, faut qu'j'vive avec / Sûr que je manque d'intérêt / puisque je n'suis pas orpheline, / Puisque j'n'ai pas été trouvée / étant petite dans les épines..."

    En 2013, c'est épaulé par Michael Désir, un batteur expérimenté (il a travaillé avec Ayo ou Kéziah Jones) que Marie Cherrier propose un nouvel album, Billie, Billie n'étant autre que son double : "Voilà Billie avec ses grenades / Ses barricades / Ses injures au Monde entier / Mais Billie la haine en rade / V'là la paillarde / Amoureuse à ce qu'il paraît..."). Je dois avouer que j'ai été moins enthousiaste pour ce nouveau  enregistrement : plus enlevé et puisant dans des styles variés (rock, folk, coupé-décalé, pop, country, etc.) il me semble ne pas refléter exactement l'originalité de l'auteure, sauf lorsque cette dernière revient à des titres plus acoustiques. Ainsi, T'es Où ? n'est pas sans rappeler son apostrophe à Renaud, même si cette fois la chanteuse en appelle plus généralement au retour de la révolte et de l'engagement ("T'es où ? Parce que là, ça va pas. / Des Fantômes me hantent la Tête / Des Gandhi, Colucci, / Des poètes/ Des bandits honnêtes / Qui sauvaient la vie...")  

    En 2015, voilà Marie avec un nouvel album, L'Aventure, distribué loin des grands réseaux, avec passion mais non sans cet esprit de révolte : "Ils sont drôles eux… Mais enfin plus personne ne sait ce qu’est la lutte dans ce foutu métier ? Ils me disent de faire des reprises, qu’y a plus de subventions pour la chanson… Que le marché a changé…

    Sinon, nous rassure-t-elle, tout va bien pour elle, merci ; et pour nous aussi, du coup. 

    Marie Cherrier, L'Aventure, 2015
    http://mariecherrier.com


    Tout sur un plateau 03/04/15 Troisième Partie par tvtours

  • Diana Krall, Superstar

    Le bloggeur a en ce moment une âme de midinette. Après avoir goûté au duo glamour de Lady Gaga et Tony Benett, joue contre joue ("Cheek To Cheek"), c'est à une autre série de reprises qu'il s'intéresse, cette fois par une grande dame du jazz, Diana Krall.

    Son précédent album, Glad Rag Doll, piochait du côté du blues et de la comédie musicale. Cette fois, dans Wallflower, Diana Krall s'attaque au répertoire pop, rock et folk des années 60 et 70, avec deux exceptions cependant : "Don’t Dream It’s Over", une reprise des Crowded House (datant de 1986), "Feels Like Home", en duo avec Bryan Adams (de Chantal Kreviazuk, 1999) et le titre "If I take you home tonight", une nouveauté écrite par Paul Mc Cartney, dont il sera question un peu plus loin. 

    Dans Wallflower, la jazzwoman se fait crooneuse. Sa voix caresse chaque mot et chaque note, avec tact, élégance et sensualité. La chanteuse est accompagnée par une orchestration très classique : piano, cordes et quelques guitares et nous offre des versions soyeuses de "Desperado" (Eagles, 1973), "Sorry Seems To Be The Hardest Word" (Elton John, 1976) ou "I'm Not In Love" (10CC, 1975). Trois titres qui restent relativement fidèles aux originaux. 

    Reprise sans surprise ? Voire. Car l'auditeur est d'emblée cueilli à froid avec une interprétation langoureuse de "California Dreamin'" (1965). Mais là où les The Mammas & Papas se faisaient virevoltants, Diana Krall choisit la mélancolie. Mélancolie qui est le dénominateur commun de l'ensemble de l'album. Un album sans grande surprise diront les médisants, mais diablement efficace ! 

    Hormis "Desperado", Diana Krall reprend un autre titre des Eagles, "I Can’t Tell You Why" (1980). Les fans du groupe californien auront sans doute un peu de mal à retrouver le titre pop psychédélique original. La chanteuse en fait une relecture latinos et plus légère.  

    L'artiste nous propose des relectures, et parfois des découvertes aussi voire plus convaincantes que les versions originales : "Alone Again (Naturally)", en duo avec Michael Bublé (Gilbert O'Sullivan, 1972), "Superstar" (avec la version des Carpenters, 1971), "Operator (That's Not the Way It Feels)" (Jim Croce, 1972) ou "Wallflower" (Bob Dylan, 1971), qui donne le titre à l'album. 

    Au milieu de ces titres, qui fleurent bon la nostalgie, figure un titre original, "If I take you home tonight" de Paul Mc Cartney. Mélodie imparable, orchestration soignée et interprétation inspirée : tout concours à faire de ce titre un futur standard de la pop. Il confirme également que Paul Mc Cartney est sans doute le meilleur compositeur vivant et Diana Krall une superstar et l'une des plus belles voix actuelles. 

    Diana Krall, Wallflower, Verve, 2015