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Musiques - Page 17

  • Winter is coming

    C’est à un grand classique de la musique romantique que propose l’ensemble Miroirs Étendus. Le Voyage d’Hiver de Franz Schubert est proposé dans une version publique, enregistrée le 30 juillet 2023 à la Ferme de Villefavard dans le Limousin, avec Victoire Bunel (mezzo-soprano), Jean-Christophe Lanièce (baryton) et Romain Louveau au piano et à la direction. C’est en effet une interprétation à deux voix – masculine et féminine – qui est proposée ici, à rebours de versions solos et masculines plus classiques (celles de Dietrich Fischer-Dieskau en premier lieu), mais qui renoue ici avec une tradition plus ancienne comme le souligne Romain Louveau.

    Les amoureux des lieder se raviront à l’écoute de ce voyage hivernal, dans lequel la nature, les saisons, le temps ou les intempéries font écho aux sentiments, à la mélancolie, à l’amour disparu et à la mort omniprésente. C’est l’âme du premier lied, Gute Nacht", interprété brillamment par la mezzo-soprano Victoire Bunel.

    Ce Voyage d’Hiver, romantique et sombre, ne fait pas l’impasse sur les airs naturalistes, à l’image de cette girouette, dans le bref "Die Wetterfahne". C’est aussi ce village allemand (le délicieux "Im Dorfe"), un orage cinglant au petit matin (le bref lied "Der stürmische Morgen"), une corneille ("Die Krähe", cet "oiseau du malheur") ou bien ce tilleul aussi rassurant qu’un vieux sage ("Der Lindenbaum"). Un naturalisme qui ne laisse toutefois jamais longtemps de côté les affres de la douleur que Wilhem Müller, auteur des paroles, décrit avec une écriture concise qui n’en est pas moins poétique : "Des larmes gelées glissent de mes joues / Et je ne me rappelle pas avoir pleuré. / Ai-je pleuré ?" ("Gefror’ne Tranën", traduction d'Antoine Thiollier).  

    Voyage réel, voyage mélancolique, voyage de souvenirs ou voyage métaphysique ? Un peu de tout cela à la fois. Cette œuvre s’écoute surtout comme une allégorie sur la mort inéluctable. La "Fixité" de Schubert ("Erstarrung") est l’impossibilité d’avancer dans la vie, que ce soit à cause de la neige ou à une douleur indépassable. "Mon cœur est mort" chante Victoire Bunet, prenant à bras le corps la musique de Schubert, impétueuse et tranchante, tel un vent glacial ne laissant aucun répit. Les "Inondations" ("Wasserflut") expriment ce flot de larmes, un flot ininterrompu que le poète voit ruisseler par les rues de la ville. Quant à l’amoureuse, elle est un fleuve impétueux, "aussi calme que la nuit", mais aussi insaisissable. Un cours d’eau mais aussi un arbre sur lequel l’amant grave le nom de son amour, tout comme la date et l’heure du premier baiser – comme de la séparation. A-t-on pu écouter déclaration plus romantique, qui parlera à toutes les générations ? La musique de Schubert se développe avec lenteur, grâce mais aussi gravité.

    Voyage réel, voyage mélancolique, voyage de souvenirs ou voyage de souvenirs ? 

    L’espoir et la joie viennent toutefois éclairer ce somptueux Voyage d’Hiver, à l’image de cette lettre attendue avec impatience par l’amoureux transit : le charmant "Die Post", interprété par le baryton Jean-Christophe Lanièce ("J’entends dans la rue le facteur / Pourquoi bas-tu si fort mon cœur ?"). L’heure de revoir la maison de l’être aimé est-il encore possible, interroge Schubert dans un lied bref et tourmenté ? "Je repense à ces jours heureux / Je veux encore une fois revivre ça / A nouveau sentir ce trouble / De me tenir paisible devant sa maison" ("Rückblick").

    Le temps est-il notre ennemi ? Celui qui nous vole des instants de bonheur perdus à jamais ? La voix grave de Jean-Christophe Lanièce semble y répondre par le positif dans le sombre et poignant "Der greisse Kopf". Le givre, la neige et le froid parlent du temps qui passe, de la jeunesse trop tôt partie mais aussi de la vieillesse devenant une réalité soudaine "malgré la longueur du chemin".

    L’artiste est "pensif" devant le constat d’un temps inexorable. Tel est le constat de Schubert dans "Letzte Hoffnung", "Dernier espoir"), un lied frappant par sa modernité (il a pourtant été composé, comme le reste de l’œuvre, en 1827). Pourquoi ne pas préférer le mirage qu’une invitation vaine ? ("Un malheureux comme moi sait qu’il y a toujours un rêve préférable à la nuit, au gel, au temps épouvantable : celui d’une maison, d’un coin de feu illuminé où nous attend une âme prête à l’amour" (le bouleversant "Täuschung"). Schubert a composé une œuvre à la charge émotionnelle puissante qui dit la solitude et la fuite des autres hommes. Une fuite au bout de laquelle il n’y aura qu’une seule issue, chante Jean-Christophe Lanièce.

    Le voyage, en plein hiver donc, conduit le poète vers une auberge ("Das Witershaus"). Un bref repos est-il possible ? Même pas, car l’auberge est pleine et le voyageur malheureux doit passer son chemin, avec pour seul compagnon un bâton de marche. Du courage, il en faut pour ce périple au milieu de la neige et de la glace (le vaillant "Mut !) car le danger est là, comme le chante Victoire Bunel au sujet de feux follets capables de perdre l’arpenteur ("Irrlicht") et de le conduire vers le repos éternel (le sombre et épuré "Rast").    

    L’auditeur sera sans doute frappé par cet éclat lumineux proposé par le lied bien nommé "Die Nebensonnen" ("Soleils parallèles"). Jean-Christophe Lanièce l’interprète telle une prière déchirante ("J’avais trois soleils à moi / Les deux meilleurs se sont couchés déjà / Toi, le troisième, s’il te plaît, disparais !"). Une autre éclaircie vient de ce délicat "Rêve de printemps" (Frühlingstraum"), l’un des rares lieder proposant au voyageur et poète des visions idylliques ("Il y avait des fleurs partout en couleurs, c’était le mois de mai, les prairies étaient vertes, les oiseaux chantaient fort").

    Le Voyage d'hiver se termine avec le mystérieux et métaphysique joueur de vielle ("Der Leierman"), personnification d’une mort inéluctable, avec pour compagne la musique. Bien entendu.   

    Franz Schubert, Voyage d’hiver,  Miroirs Étendus,  b•records, 2024
    https://www.b-records.fr
    https://www.miroirsetendus.com/un-voyage-d-hiver-2021

    Voir aussi : "En image, en musique et en public"

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  • Pas la dernière pour Vanessa Philippe

    En attendant le 8 mars et la sortie de son nouvel album L'amour c'est chiant, notre chouchou Vanessa Philippe en propose un nouvel extrait, "La dernière fois".

    La fragilité de Vanessa Philippe semble être le moteur de cette chanteuse qui avait visé au cœur avec son précédent opus Soudain les oiseaux, un album consacré à la mort de sa grande sœur en 2019.

    La musicienne revient cette fois plus un peu plus apaisée avec deux morceaux qui interrogent le sentiment amoureux, avec tendresse mais aussi lucidité ("Embrasse-moi", "L'amour c'est chiant").

    Il est encore question d’amour avec ce nouveau titre, "La dernière fois". De sa voix fragile et enfantine, Vanessa Philippe s’interroge sur un sentiment amoureux qui semble loin, ou en tout cas qui a perdu de sa saveur ("C’est quand / La dernière fois / Celle où j’étais / Dans tes bras").

    Une des chanteuses les plus douées et les plus touchantes de la scène française actuelle

    Sur un rythme et des sons électropop eighties, la chanteuse pose avec simplicité des mots à la fois tendres et mélancoliques. Une chanson entêtante qui fait de Vanessa Philippe une des chanteuses les plus douées et les plus touchantes de la scène française actuelle.

    Notons enfin que l’artiste, non contente d’écrire et de composer ses morceaux, réalise ses clips – en se mettant en scène bien sûr. Des clips régulièrement primés dans des festivals internationaux. Celui-là risque de faire lui aussi son effet, avec une musicienne danseuse, artiste performeuse et se jouant de l’univers du jeu vidéo, tout comme son précédent single "L’amour c’est chiant".

    À découvrir de toute urgence avant la sortie de son nouvel album.     

    Vanessa Philippe, La dernière fois, 2024
    https://www.diggersfactory.com/fr/vinyl/315143/vanessa-philippe-lamour-cest-chiant
    https://www.vanessaphilippe.com
    https://www.facebook.com/vanessaphilippemusic
    https://www.instagram.com/vansphi 

    Voir aussi : "L’amour, comme un jeu vidéo"
    "Soudain, Vanessa Philippe"
    "Voyageuse amoureuse"

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  • Jazz-songs

    Lorsque la chanson française se pare de jazz, ça donne A French Songbook, un album du Antoine Delaunay Quintette, un ensemble mené par Antoine Delaunay, avec la chanteuse Mélanie Dahan en vedette, Gilles Barikosky au sax ténor, Marc-Michel Le Bévillon à la contrebasse et Luc Isenmann à la batterie.

    L’opus commence dans le mystère et la mélancolie avec la reprise des "Passantes" le classique de Brassens, sur un air de jazz épuré, chanté par Mélanie Dahan, une vraie revisite jazz. "Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets".    

    On sera sans doute un peu plus décontenancée par cette "Jolie Môme", moins espiègle que la version de Léo Ferré. On a là une promenade germanopratine et joyeuse propre à autant éclairer les cœurs que la "Jolie Môme" originelle, avec en plus les improvisations d’Antoine Delaunay.

    L’une des grandes réussites de cet opus est "Cécile ma fille", que l’on trouve d’ailleurs dans deux versions. On connaît l’amour de Claude Nougaro pour le jazz. Il avait complètement sa place pour le quintette d’Antoine Delaunay. Mélanie Dahan navigue dans le morceau avec une aisance et une grâce que l’on peut saluer. 

    Hyper-modernisée et hyper-jazzifiée

    Julien Clerc est présent à travers son célèbre "Fais-moi une place", coécrit avec Françoise Hardy. C’est délicat, velouté et souriant ("Fais-moi une place au fond d'ton cœur / Pour que j't'embrasse lorsque tu pleures / Je deviendrai tout fou, tout clown, gentil / Pour qu'tu souries"), avec l’éclairage du piano d’Antoine Delaunay. Chanson d’amour également avec "Forteresse", écrite par Michel Fugain et Brice Homs et que Maurane a immortalisée ("L'amour est une forteresse / Dont les murs sont faits de promesses / C'est là que dorment les amants / Cachés de tout, cachés du temps"). La chanteuse belge est également présente avec une reprise de son titre "Balancer", un morceau romantique, dansante et sexy : "Balancer, valser, balancer jusqu'à toi / Balancer java de haut en bas / Balancer reggae, balancer bossa / Déboussole-moi, déshabille-moi".    
    L’auditeur s’arrêtera sans doute sur un titre plus étonnant car moins connu. Il s’agit du délicieux "Fontaine de lait" de Camille, déclaration d’amour comme il y en a peu, transformée en un titre jazz de fort belle facture : "Et voilà que je fais / Une fontaine de lui / Et voilà que je suis / Une fontaine de lait". 
    Deux créations d’Antoine Delaunay sont proposée dans l’opus. C’est "A vous qui naissez dans le rose", un morceau de chanson française jazzy, véritable hymne aux incompris, déçus et laissez-pour-compte. C’est aussi "Vingt ans encore", jolie déclaration amour bafouant le temps, toute en simplicité.  
    Le Quintette d’Antoine Delaunay offre une place à un standard de jazz, en l’occurrence, "Caravan" de Irving Mills, Duke Ellington, et Juan Tizol mais aussi le classique "Carmen", dans une version de Stromae, évidemment hyper-modernisée et hyper-jazzifiée.  
    A French Songbook se termine de la plus belle manière, avec le magnifique, ténébreux et bouleversant "La noyée", traitée cette fois avec des teintes claires… et bien sûr jazz. 

    Antoine Delaunay Quintette, A French Songbook, Inouïe, 2024
    https://antoinedelaunay.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100007180695186
    https://www.instagram.com/delaunay
    Le 02/03/24 à Chanteloup-les-Vignes, saison culturelle, quintet
    Le 16/03/24 au Sunside, Paris, quintet
    Le 20/04/24 à la Salle Edmond Desouches, Lucé, quintet
    Le 24/05/24 à Saint-Maur-des-Fossés, quintet

    Voir aussi : "Le pouvoir de consolation de Sarah Lancman"

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  • Loulia, libre et amoureuse

    Il y aura toujours une place pour Loulia sur Bla Bla Blog. On aime son univers, sa manière de naviguer à l’aise dans une pop internationale, sans se fixer de barrières. Que l’on pense à son intrusion dans la k-pop, où elle se meut avec aisance et plaisir – '따뜻해' (Warm) – ou à son clin d’œil appuyé en direction des mythiques James Bond Girls – Booty Girl.

    Loulia est de retour avec un titre en anglais, I’m Done. La voix veloutée sert parfaitement ce morceau langoureux, déclaration d’un amour ("I hear you creep into my dreams") même s'il s’agit d’un amour imparfait. "Les émotions ne sont pas ta priorité / Tu m’appelles au téléphone quand tu te sens seul" chante-t-elle ("Emotions are not your priority / You hit up my phone when you feel alone"). Aimer, oui, dit en substance Loulia, mais priorité est donnée à la liberté : "Je ne suis pas un jouet".

    Voilà qui est fort bien dit. Et fort bien chanté. 

    Loulia, I'm Done, 2023
    https://www.instagram.com/loulia_officiel
    https://www.tiktok.com/@loulia_officiel

    Voir aussi : "French k-pop"
    "Comme un air de James Bond Girl"

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  • Amour cérébral

    Derrière le groupe Falling For Frankie, il y a en premier lieu Delphine Godin, aux commandes de l’album Animal Cérébral, à la fois pop et d’une jolie facture chanson française.

    Delphine Godin se prélasse amoureusement, pour ne pas dire lascivement dans le premier titre, "Nos corps", sensuel à souhait, un "érotique track d’une allumée", comme elle le chante.

    Il y a assurément de la pop eighties dans cette manière de proposer des morceaux cachant derrière leur légèreté apparente une vraie épaisseur. C’est par exemple cette confession d’"Animal cérébral" qui donne son nom à l’opus. Delphine Godin – véritable Dr Jeckill de Ms Hyde –  se livre amoureusement : "Je te sens emmuré / Moi j’ai envie de crier / Tu deviens cérébral / Moi je me sens animal". La jeune femme se dit prête à se faire violence et à oser tout, y compris à calmer ses ardeurs : "Quand finiras-tu par comprendre / Je suis prête à tout même attendre".

    L’amour est ce qui guide et même fait cogiter Falling For Frankie, comme le laisse entendre la pochette de l’album. C’est aussi le cœur de cet autre extrait, "Mots d’amour". Moins sensuelle et joueuse, Delphine Godin fait le constat de la fin d’une belle histoire ("Je me souviens d’avoir pleuré vraiment / Le jour où j’ai compris qu’il était temps De dire adieu à mon âme d’enfant"), avec dureté ("Fuck les mots d’amour / Va-t-en"), mais non sans nostalgie ("Je garde en moi le goût de tes baisers / Le son de ta voix pour m’apaiser / Des mots si doux qu’on voudrait en crever").

    Espiègle et faussement légère ("De travers"), la leadeuse de Falling For Frankie impose sa voix fragile au service d’une chanson pop à l’instrumentation synthétique soignée (la mélancolique "Si belle"), et avec ce sens du texte que l’on ne peut qu’admirer dans "Règles de bonne conduite", ou comment transformer une soirée en en boîte de nuit en charge féministe et contre tous les relous qui vous empêchent de passer une excellente soirée. Et tout cela sur des rythmes électro. Sans doute l’un des meilleurs titres de l’opus. 

    Espiègle et faussement légère

    Laissez-moi vivre libre et aimer : c’est ainsi que l’on pourrait résumer le cœur de cet album. C’est aussi le thème du morceau, "Il voulait me couvrir de sable et d’or blanc", au rythme lancinant et emplit de douleurs. Douleurs et regrets, aurions-nous envie d’ajouter à l’écoute du très beau "Le jour d’après", qui est le récit d’un amour déçu ("Je sais / J’ai dit oui / Je suis toujours là / De bons amis / Regard bien droit / Comment peut-on / Faire semblant / Et tourner le dos / À tant d’instants / Troublants".

    L’album se termine sur un morceau très eighties, "Juste un détail". En digne héritière de Lio, Delphine Godin s’attaque avec ironie sur les mœurs de l’amour et de la drague à l’époque des réseaux sociaux : "L’amour version 2020 / En voilà un truc de bien / À coups de douzemecs.com / Que des femmes qui cherchent des hommes… Je suis pas une meuf comme ça / J’rêve d’un type sur une moto / Tatoué qui me fera rire / Juste avant de me faire jouir".

    On a beau être cérébral, chante en substance Delphine Godin, on n’en pas moins amoureuse. 

    Falling For Frankie, Animal Cérébral, Whatever / Kuroneko, 2023
    http://fallingforfrankie.com
    https://www.facebook.com/fallingforfrankie
    https://www.instagram.com/fallingforfrankie
    https://www.facebook.com/delphine.godin.73

    Voir aussi : "Loulia, libre et amoureuse"
    "D’abord un gros plan sur Muet"

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  • Aimer, dormir, mourir et finalement aimer

    Nous avions déjà parlez d’"Aimez-moi" de Kloé Lang", le premier single de son EP Ce que la nuit, qui sort en ce début d’année. Faussement léger, ce titre – et son clip – avait dévoilé une artiste partageant l’univers doux dingue de Clarika, de Camille, de Philippe Katerine ou encore de Sophie Le Cam.

    De nuit, il en est question dans le mélancolique, pour ne pas dire sombre, justement, dans le morceau "Ce que la nuit". La chanteuse laisse porter sa voix à nu déplorant un amour mort : "Ce que la nuit me donne un arrière-goût d’automne / De feuilles mortes sèches, de passé tête bêche".

    Dans le poignant "Maman", c’est une artiste perdue qui recherche les conseils d’une mère, dans un monde si difficile : "Que faut-il faire, Maman ? / Mentir tout le temps, Maman ? / Que faut-il être apparemment ? / Je ne comprends pas le monde Maman".

    La poésie est présente, dans toute son évidence, dans ce mini-album, à l’exemple du joli titre "Si dormir c’est mourir" : "Je dors ou je m’endors / Dormirai-je toujours / Jour sans fin, nuit sans lune / Lunatique vision".  

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre

    C’est la simplicité qui frappe l’auditeur à l’écoute de "Mille Pages". Kloé Lang est devant sa page blanche et tente de parler de l’être aimé : "Je voulais écrire sur toi / Pour te parler et pour t’aimer / Pour t’avoir chaque soir à mes côtés / Écrire sur toi, te convoquer. / Mais je ne me sens pas inspirée".

    Amour fini, amour possible ou amour qui se fait attendre. L’amour se fait insaisissable autant que cruel. Dans "Si tu voulais", Kloé Lang interprète, avec la même pudeur et la même économie de moyen l’impossible route à deux : "Mais tu n’es pas prêt pourtant moi j’ai tant envie / De ce printemps, de cette folie".

    L’EP se termine par "Aimez-moi", à la fois joyeux, gentiment bricolé, gracieux. On y devine une femme assoiffée d’amour, jusqu’à la folie : "Me laissez pas partir sans jamais revenir / Attachez-moi si vous le pouvez / Que je ne puisse pas m’échapper / Que jamais je ne puisse m’évader".

    Comment, justement, ne pas aimer Kloé Lang ? Nous, on l'adore.

    Kloé Lang, Ce que la nuit, Kloche / Inouïe Distribution, 2023
    http://www.la-centrifugeuse.fr/kloelang
    https://www.kloelang.com
    https://www.facebook.com/kloelang.music
    https://www.instagram.com/kloelang

    Voir aussi : "Dingue d'amour"

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  • Les Soignantes à Olivet

    Il arrive parfois que lors de concours, on ne retienne pas le gagnant mais un candidat perdant qui a su marquer les esprits. Tel est sans doute le cas de figure des Soignantes,  finalistes à la dernière saison de La France a un incroyable talent, concours finalement gagné par la troupe de danse Mega Unity.

    Les Soignantes est un trio vocal formé par Aïcha, chirurgienne cancérologue, Abigaël, urgentiste et Amandine, podologue. Les trois amies médecins et aujourd’hui artistes, peuvent se targuer d’avoir su émouvoir un large public. Les Soignantes ont fait de la musique un outil thérapeutique autant qu’un moyen d’apporter de la joie et du plaisir aux patients, familles et proches des malades mais aussi au personnel soignant travaillant avec elles. Le groupe a été formé par Loïc Manwell suite à une expérience en Ehpad pendant le confinement. Lors des auditions de La France a un incroyable talent, les chanteuses ont eu le privilège de recevoir un golden buzzer avec leur reprise de "Unstoppable".

    Après la saison de la célèbre émission de M6, l’aventure musicale continue pour les Soignantes avec un premier album de reprises, Les Voix du Cœur ("Unstoppable" de Sia, "Vivre pour le meilleur" de Johnny Hallyday ou "Survivor" des Destiny’s Child), sans oublier des inédits.

    Les Soignantes seront présentes à Orléans le 6 janvier dans le cadre de la promotion de leur album Les Voix du Cœur sorti le 15 décembre dernier. Showcase et dédicace à l’espace culturel du Leclerc Olivet.

    Les Soignantes, Les Voix du Cœur, Parlophone, 2023 
    Showcase et dédicace à l’espace culturel du Leclerc Olivet, 6 janvier, 15H
    https://lessoignantes.lnk.to/lesvoixducoeur
    https://www.instagram.com/les_soignantes
    https://www.facebook.com/p/Les-Soignantes-100091658214469

    Voir aussi : "Roxane Elfasci…"

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  • Top 10 de Bla Bla Blog en 2023

    Au moment d’entamer l’année 2024, faisons le bilan, comme de coutume, avec les chroniques de Bla Bla Blog ayant le plus buzzé. Et cette année, vous vous rendrez compte que c’est les livres et la littérature qui ont été les plus plébiscités. Avec également une exposition bretonne sur Tolkien, une BD des plus mutines et surtout le retour d’une chanteuse qui tient la dragée haute à tout le monde !

    Voici donc le classement de cette année, par ordre décroissant.

    10/ "Aujourd'hui, maman est morte"

    Zirem.pngL’écrivain Youcef Zirem est une figure importante de la littérature contemporaine algérienne. Il est aussi un opposant au pouvoir en place qui l’a contraint à l’exil, en l’occurrence en France. Journaliste, chroniqueur, écrivain, il anime aussi depuis 2017 le café littéraire l'Impondérable, à Paris.

    Intellectuel, dissident (Algérie, La Guerre des Ombres, éd. Complexe), engagé et humaniste, Youcef Zirem revient en ce début d’année avec un ouvrage des plus personnels, Lâaldja, notre Mère, aux éditons Fauves. Il y parle de sa mère décédée à l’Hôpital de Sidi-Aich, en septembre 2022. Son exil politique l’a souvent éloigné d’elle, au point qu’il n’a pas pu l’accompagner pour ses derniers jours…

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    9/ "Rien n’est écrit d’avance"

    DElphine bell.jpgDelphine Bell sort en ce moment Roi et toi (éd. Le Lys Bleu). Un récit plus qu’un roman sur un homme, un père, trop tôt parti.

    Voilà ce qu'écrit l'auteure : "Un matin, mon père a décidé de partir, nous laissant… Sans un mot, une trace. Où es-tu, papa ? Qui es-tu vraiment ? Toi, le père magnifique de mon enfance, dévoué, libre aussi. Ce livre est une quête, un roman policier et existentiel sur un père que je cherche encore. Il entrelace les écrits de celui qui fut un passionné de l’écriture et de la littérature. Et il pose une question : les êtres que l’on aime nous échappent-ils ? Possède-t-on vraiment ceux qu’on aime ? Qui est-on vraiment ? Papa est parti mais… Je peux écrire"…

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    8/ "Guerres et paix"

    Pecastaing.jpgRoman ? Récit ? Chronique familiale ? Qui que vous soyez, ouvrez ! De Tatiana Pécastaing (paru chez LC Editions) est un peu tout cela à la fois, au point de désarçonner le lecteur dès les premières pages, lorsque la découverte d’une mystérieuse lettre (avec l’énigmatique phrase "Qui que vous soyez, ouvrez !" inscrite sur l’enveloppe) nous fait passer du Kiev soviétique de 1968 à la Russie tsariste de 1912. Cette fameuse lettre aura son explication bien plus tard dans le roman.

    Tatiana Pécastaing suit deux familles, celles précisément de deux de ses grands-parents. Il y a, d’un côté, Gustave, né en Ukraine. Son père était un opposant au régime tsariste, au point de s’approcher d’une organisation terroriste révolutionnaire menée par Alexandre Oulianov, frère de Lénine, arrêté et exécuté après une tentative d’assassinat contre le tsar Alexandre II. Le père de Gustave, Mikaël, est arrêté puis relâché, obligé de se faire discret. Or, c’est le régime tsariste que soutient son fils Gustave, à telle enseigne que lorsque la Révolution de 1917 éclate, le jeune homme s’engage auprès de l’Armée Blanche antibolchévique. En 1924, Gustave s’exile en France, abandonnant en Ukraine sa famille, et en particulier ses sœurs…

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    7/ "Tolkien breton"

    Tolkien.jpgRendez-vous en Bretagne pour vivre pleinement l’univers de Tolkien. Logique, me direz-vous, tant l’auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux aura su s’inspirer des mythes celtes – mais pas que ! – pour bâtir une œuvre capitale dans la littérature.

    Le magnifique musée de Landerneau consacré au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture propose, du 25 juin 2023 au 28 janvier 2024, une exposition consacrée à Tolkien et à l’illustrateur emblématique de son œuvre, John Howe. "Cette exposition montre comment à partir de l’œuvre littéraire de Tolkien, un univers pictural est inventé… Puisant dans les mythes médiévaux, [John Howe] crée un imaginaire inédit source de multiples représentations artistiques, jusqu’au cinéma", commente Michel-Édouard Leclerc…

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    6/ "Nature nue"

    Peuple des brumes.jpgC’est une invitation piquante, fantastique, féerique et sensuelle à laquelle je vous invite. Il s’agit de la découverte du dernier volume du Peuple des Brumes, proposé par Katia Even et mis en image par Styloïde. Bla Bla Blog avait déjà parlé de ce cycle il y a quelques mois.

    Dans ce nouvel opus baptisé "Le Bal des saisons", toujours aux éditions Tabou, nous sommes dans un univers de fantasy où la nature a le plus beau des rôle. On y croise des fées, des lutins, des êtres surnaturels, des esprits de la nature – évidemment –, sans oublier des sortilèges, des sorts funestes et un monde de fantasy courant de graves dangers. Mais tout cela est mâtinée de sensualité, d'érotisme et de d'esprit mutin…

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    5/ "Claire Passy : « L’éditeur à part, c’est l’histoire de trois personnages qui se sont rencontrés »"

    Passy.jpgLe monde de l’édition vient de voir naître un nouvel acteur, L’éditeur à part. Christophe Pavlevski, François-Xavier Bellest et Claire Passy sont les heureux parents de ce "bébé". Nous avons voulu interroger Claire Passy au sujet de cet éditeur à part.

    Bla Bla Blog – La naissance d’un éditeur est toujours un événement dans la vie culturelle. Comment présenteriez-vous L’éditeur à part ? Et d’abord, quelle est sa philosophie ?

    Claire Passy – Oui, il est vrai que la création d’une maison d’édition est un évènement particulier dans la vie culturelle. Surtout dans la période actuelle où le monde de l’édition reste très encadré, homogène et prévisible…

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    4/ "Le transhumanisme n’est pas un humanisme"

    Transhumanisme.jpgRadical. Nicolas Le Bault arpente avec obstination les champs de l’art et de la pensée underground. Après ces créations graphiques incroyables (les publications de White Rabbit Dream,), il s’attaque aux travers de nos sociétés contemporaines avec un essai choc, Le Transhumanisme, stade terminal du Capitalisme (éd. La Reine Rouge).

    La première qualité de son livre est de remettre sur la table l’étonnant et prophétique livre de Georges Bernanos, La France contre les Robots. L’auteur de Sous le Soleil de Satan annonçait soixante-dix ans à l’avance l’irruption d’une société robotisée où le statut même de travailleur allait être remis en cause…

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    3/ "L'Yonne célèbre les 150 ans de Colette" 

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    Tour à tour auteure, mime, comédienne, journaliste, elle laisse à la littérature française sa manière exceptionnelle d'évoquer son émerveillement de la nature et ses émotions de jeunesse. Colette fait partie de ces personnalités ayant inévitablement marqué et inspiré l'Yonne. Pour célébrer son nom et son travail, de nombreux événements auront lieu tout au long de l'année dans le Département…

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    2/ "Tintin et compagnie en figurines"

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    Précisions d'emblée que Tintin et ses compagnons constituent l'essentiel des personnages figurés, même si on note la présence de ces autres héros que sont Jo, Zette, Jocko, Quick, Flupke ou l'Agent 15. Cette encyclopédie recense, pas moins de 680 objets…

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    1/ "La plus belle histoire d’amour de Nicole Rieu"

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    Observatrice, sage, engagée, mémoire vivante de la chanson, artiste moderne, philosophe : les qualificatifs ne manquent pour qualifier celle qui se pose en observatrice attentive et en contemplatrice de la vie et du temps qui passe. "Et la vie coulait / de jour en jour / De dune en dune", chante-t-elle par exemple dans "Et la vie coulait", repris en chœur sur la toute dernière piste. Nicole Rieu pose un regard introspectif et plein de sagesse sur son existence et sur le temps qui lui reste ("Et me voilà aujourd’hui près de la rive")...

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    Voir aussi : "Top 10 de Bla Bla Blog en 2022"

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