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  • Les liens du sang

    Un film italien se fait remarquer cet hiver comme un succès surprise pour la plateforme Netrflix. Il s’agit du thriller Il mio nome è Vendetta de Cosimo Gomez avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi dans les rôles titres.

    Santo Romeo mène une existence tranquille dans le Trentin avec sa femme Ingrid et sa fille Sofia. Lors d’une sortie avec son père, l’adolescente poste une photo de lui sur son Instagram. Cet acte anodin marque le début d’une chasse à l’homme, car Santo est en réalité Domenico Franzè,  un ancien mafieux recherché par la Ndrangheta, la mafia calabraise.

    Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant

    Le terme "liens du sang" prend tout son sens dans cette histoire où une famille italienne banale se trouve rattrapée par cette autre "famille", sanglante cette fois-ci, bien décidée à régler ses comptes. Le duo père et fille reprend les codes du Léon de Luc Besson, jusqu'à la coupe de cheveux de Sofia.

    Mais ne glosons pas inutilement cette histoire de liens familiaux, de vengeance, de passé qui ne passe pas et finalement de bâton-témoin transmis du père à la fille. Nous sommes là dans un film d’action honnête et même haletant, mené jusqu’au dernier quart d’heure et avant un épilogue dont je ne dévoilerai rien.

    Au final, disons aussi que la pieuvre mafieuse est la grande perdante de ce jeu de massacre qui ne laissera toutefois personne d’impact.

    Il mio nome è Vendetta, thriller italien de Cosimo Gomez, avec Alessandro Gassmann, Ginevra Francesconi, Alessio Praticò et Remo Girone, 2022, 90 mn, Netflix
    https://www.netflix.com/fr/title/81458368

    Voir aussi : "Flow de neige, de sons et de baisers"
    "Triple zéro"

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  • Voyage intérieur avec Sophie Maurin 

    En attendant son futur album Longitudes prévu en février 2023 qui nous réserve un voyage au long cours, Sophie Maurin propose son premier single, "Longitudes", justement.

    Le moins que l’on puisse dire est que la chanteuse varoise a su marquer les esprits dès son premier opus : Coup de cœur de l’Académie Charles Cros, un "4F" chez Télérama, lauréate du FAIR, le Prix Francos Adami, sans compter des louanges des critiques. Une autre consécration inattendue a marqué les esprits : un duo avec Jamie Cullum pour son titre "Far Away", signe que Sophie Maurin est déjà entrée dans la cour des grands.

    Mais parlons du présent et aussi de l’avenir avec ce titre très réussi qu’est "Longitude", servi par un clip magnétique et décalé de Carol Teillard d’Eyry. 

    Un phrasé incroyable

    C’est un voyage intime, intérieur et pop que propose la chanteuse. Dans un périple immobile dans lequel le seul décor est celui d’un salon, Sophie Maurin parle justement de nos immobilités du quotidien et du besoin de partir. Mais partir pour quoi ? "On court, on court les longitudes / Les jours et les kilomètres de solitude".

    L’hyper-talent de Sophie Maurin est évident, grâce à sa voix veloutée de la chanteuse, au texte poétique et efficace mais aussi à son phrasé incroyable ("UTC, Temps Universel Coordonné/ D’où t’es, tant d’heures à déplacer"). 

    Sophie Maurin, Longitudes, 37° SUD, 2022
    https://www.facebook.com/sophiemaurinmusique

    Voir aussi : "Au paradis avec Vanessa Philippe"
    "Nombres d’Oré"

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  • Deux mille chroniques

    Depuis sa naissance en 2014, Bla Bla Blog s'est attaché à ratisser la vie culturelle et à proposer ses découvertes, sans parti-pris, sans flagornerie. Ce qui anime Bla Bla Blog  ? La passion, la curiosité, la surprise, l'intérêt pour ces artistes venus de tous horizons, souvent bien différents les uns des autres mais qui montrent tous leur univers.

    Cette fin d'année marque un jalon à la fois important et symbolique de ce blog qui aime les artistes : la 2 000e chronique de Bla Bla Blog. Je ne peux qu'adresser mes remerciements aux chroniqueurs qui sont intervenus épisodiquement - L'Œil du Frigo et Pelhamonabudget.  

    L'aventure de Bla Bla Blog n'a pas été simple et n'a pas eu que des soutiens mais il n'empêche que cette histoire devrait continuer encore quelques temps. Avec toujours, bien sûr, des découvertes et des surprises. 

    Photo : Pexels - Dom J

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  • International Chico César

    Chico César propose avec ce nouvel et dixième album qu’est Vestido de Amor son opus le plus international. Il revient avec des chansons aux couleurs multiples, naviguant du forro nordestin au reggae jamaïcain, de la rumba zaïroise aux langueurs du calypso, du coco des pêcheurs côtiers aux électricités du rock urbain.

    Bien entendu, ses racines brésiliennes – à commencer par sa langue – ne sont pas oubliées, à l’instar du doux et sucré "Flor Do Figo". Cette fleur de figuier permet au musicien de chanter la liberté, l’amour et le lâcher-prise : "De novo algo aconteceu comigo / Me sinto vivo, livre, solto no ar / A liberdade é meu melhor abrigo" ("Quelque chose m'est arrivé à nouveau / Je me sens vivant, libre, dans les airs / La liberté est mon meilleur abri").  

    Le titre "Vestido de Amor" permet à Chico César d’habiller ses compositions de sons électroniques, avec une facture pop internationale – mais toujours en brésilien et avec le besoin et l’envie de vivre l’amour avec douceur, légèreté et insouciance : "O que me veste é tão leve / Leva a mansidão de amar / A imensidão de ser vida viva / Para o amor encontrar" ("Ce qui m'habille est si léger / Il faut la douceur d'aimer / L'immensité d'être vivant / Pour trouver l'amour"). Il est encore question d’amour dans la suave ballade "Te Amo Amor".

    Le voyage en Amérique du Sud continue avec le passionnant et envoûtant "Reboliço". Ce morceau de Chico César fait merveille : dansant, rythmé et proposant une revisite de l’amour et de la passion sous l’angle des télénovelas. Osé, malin et bien vu. "Nem a Globo faz / Uma novela como a que vida fez / Eu 'to amando e sou amado outra vez / Esse enredo, esse novelo é bom demais" ("Même Globo ne le fait pas / Un feuilleton comme celui que la vie a fait / Je suis amoureux et je suis encore aimé / Cette intrigue, ce feuilleton est trop bien").

    "Amorinha", une balade mélancolique, est un chant d’amour pour une femme qui n’est, hélas, pas libre. Est-ce grave ? Les amours vaines ne font de mal à personne, chante Chico César ("Amores vãos vêm / Na paz não fazem mal a ninguém").

    Jamais sans doute l’engagement n’a paru aussi captivante et sexy

    Avec "Sobre Humano" l’artiste brésilien ose un savoureux mélange des couleurs grâce à Salif Keita. Nous voilà entre l’Amérique du Sud et l’Afrique dans un titre humaniste dans l’âme : "Quem acha que é maior / E vai comprar pois tem dinheiro / É insano pois a vida é uma só / Um só lugar" ("Celui qui pense qu'il est plus grand / Et l'achètera parce qu'il a de l'argent / C'est fou parce qu'il n'y a qu'une seule vie / Un seul endroit"). Ce voyage de l’autre côté de l’Atlantique, le musicien brésilien le fait avec cet autre morceau, "Pausa", à la très grande poésie : "As lágrimas lavaram o mundo / Mas o pranto não cessou / Era um buraco tão fundo / Que o dilúvio não findou / E a nossa sede era de ser / E era amor" ("Les larmes ont lavé le monde / Mais les pleurs n'ont pas cessé / C'était un trou si profond / Que le déluge n'a pas fini / Et notre soif devait être / Et c'était l'amour").

    Il est question d’engagement encore plus frontal avec le formidable "Bolsominions", pourfendeur des adorateurs de Bolsonaro qui était encore Président au moment de la sortie de l’album du poète, écrivain, journaliste, ancien secrétaire d’État sous Lula et musicien qu’est Chico César. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’artiste brésilien ne ménage pas ses coups contre le Président populiste et libéral : "Les bolsominions sont des démons / Qui sont sortis de l'enfer", chante-t-il ("Bolsominions são demônios / Que saíram do inferninho"). On peut remercier et applaudir Chico César de faire de ce morceau engagé un joyau musical (six minutes trente, tout de même), un chef d’œuvre de maestria et de virtuosité et un titre à faire danser les damnés de la terre. Jamais sans doute l’engagement n’a paru aussi captivant et sexy qu’avec ce diabolique "Bolsominions", le meilleur extrait titre de l’album, sans aucun doute.    

    Retour en Afrique avec le tout aussi formidable "Xango Forro e Ali", avec Ray Lema en featuring. L’auditeur verra dans ce séduisant morceau un appel au vivre ensemble, à la joie de vivre et à la main tendue par-delà les frontières.

    Toujours désireux d’insuffler de nouvelles influences dans son opus, Chico César s’avance du côté du reggae avec des sonorités pop-rock pour cette déclaration sensuelle et enflammée qu'est "Corra Linda" : "Corra linda / Tu visse / Eu quero te encher de xêro / De dengo até tu transbordar" ("Corra Linda / Tu vois / Je veux te remplir d'amour jusqu'à ce que tu débordes").

    Vestida de Amor se termine, comme l’on peut s’en douter, dans le rythme, la danse et aussi l’amour. Mais cette fois, avec "Na Balustrada", Chico César désarçonne l’auditeur avec ce qui peut s’écouter comme un hymne à l’amour se jouant du temps qui passe et de l’âge des artères : "O que é um pouco mais de tempo ou de combustível / Se o nível da adrenalina faz a gente ir?" ("Qu'est-ce qu'un peu plus de temps ou de carburant / Si le niveau d'adrénaline vous fait avancer ?"). L’amour est incroyable, conclue le chanteur.

    Et l'on est bien obligé de le croire. 

    Chico César, Vestido de Amor, Zamora Prod, 2022
    https://chicocesar.com.br
    https://www.facebook.com/OficialChicoCesar
    https://www.instagram.com/oficialchicocesar

    Voir aussi : "Thomas Kahn, volcanique !"
    "Chanter dans les forêts de Sibérie avec Jean-Baptiste Soulard"

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  • Résurrection

    Parlons, pour commencer, du label Présence Compositrices qui entend promouvoir et diffuser les femmes compositrices de toute époque et tout pays. Leur premier album proposé est une œuvre de Marie Jaëll,  Ce qu’on entend dans l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis, qu’interprète au piano Célia Oneto Bensaid. Bla Bla Blog avait découvert l’instrumentiste à l’occasion de son programme classique et contemporain Metamorphosis consacré à Philip Glass, Maurice Ravel et Camille Pépin – une compositrice, déjà.

    Le nouvel album de la pianiste est une vraie découverte ou redécouverte : celle de Marie Jaëll, tombée dans l’oubli. Née en 1846, Marie Jaëll-Trautmann, de son vrai nom, a été considérée comme une grande artiste et pédagogue par ses pairs, que ce soit César Franck, Gabriel Fauré ou Camille Saint-Saëns. Elle a été l’une des premières femmes admises à la Société des Compositeurs de Paris. Sa carrière s’est pourtant arrêtée à l’âge de 45 ans au profit de la recherche scientifique. Elle décède en 1925.

    Durant les dernières années du XIXe siècle elle compose les trois pièces pour piano Ce qu'on entend dans l'Enfer, Ce qu'on entend dans le Purgatoire et Ce qu'on entend dans le Paradis, d’après une lecture de la Divine Comédie de Dante. Tout comme le poète italien avait conçu son chef d’œuvre comme un triptyque littéraire, Marie Jaëll a fait le choix de l’équilibre : trois parties constituées de six morceaux chacune. Le piano de Célia Oneto Bensaid sert à merveille une création de la fin du XIXe siècle influencée par le romantisme et le classicisme. Chopin, Wagner et Schumann ne sont jamais très loin ("Poursuite").  

    Le piano de Célia Oneto Bensaid sert à merveille une création de la fin du XIXe siècle influencée par le romantisme et le classicisme

    L’auditeur appréciera le raffinement, et dans la composition et dans l’interprétation de Célia Oneto Bensaid. Que l'on pense au deuxième mouvement, "Raillerie" où la déambulation se fait par-delà la mort, sur la pointe des pieds et non sans un rire grinçant. Le classicisme de Marie Jaëll se pare aussi de teintes debussyennes, à l’image du morceau "Dans les flammes". Ce chant des enfers qu’est "Blasphèmes", expressionniste, darde un souffle ardent et satanique. Le sixième et dernier morceau consacré à l’enfer ("Sabbat") se fait plus diabolique encore avec sa danse de démons qui annonce le purgatoire.  

    La délicatesse et la retenue ouvrent la partie consacrée au purgatoire, justement, une partie qui frappe par ses tensions et ses changements de rythmes ("Remords"). Au mouvement "Pressentiments" vient répondre le mélancolique et douloureux "Désirs impuissants". Avec "Alanguissement", on trouve du romantisme wagnérien dans ce morceau jouant de l’hésitation et du contre-pied, comme un amour qui ne saurait s’exprimer. Le ravelien "Maintenant et jadis" et le tourmenté et "Obsession" viennent clôturer dans une acrimonie certaine cette deuxième partie de l’Enfer, avant "Obsession", composé comme une ritournelle obsédante.

    Pour les pièces consacrées au Paradis, Célia Oneto Bensaid nous emmène dans un univers faurien, paisible ("L’apaisement") où tout n’est qu’harmonie et volupté ("Voix célestes"). En digne représentante du classicisme français, Marie Jaëll ne peut cacher ses influences (Saint-Saëns, Ravel, Franck). Même lorsqu’il est question d’un "Hymne", la compositrice ne choisit pas la démonstration ni la virtuosité mais une berceuse réconfortante.

    L’auditeur remarquera l’écriture fine et subtile de "Quiétude". La mélancolie affleure dans ce qu’on entend du paradis, à l’instar de "Souvenance" venant précéder la conclusion mélancolique et triste ("Contemplation") de ce voyage métaphysique autant que romanesque. Un voyage servi par une Célia Oneto Bensaid concentrée, inspirée et ressuscitant une compositrice tombée dans l’oubli. 

    Marie Jaëll, Ce qu’on entend dans l’enfer, le purgatoire, le paradis,
    Célia Oneto Bensaid, piano, Label Présences Compositrices, 2022
    http://www.mariejaell.org
    https://www.celiaonetobensaid.com
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100039928732584

    https://www.presencecompositrices.com

    Voir aussi : "Album univers"
    "Camille Pépin, sans coup férir"
    "Dante, voyage au bout de l'enfer"

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  • Conte de coton

    Il y a quelques jours, Bla Bla Blog consacrait une chronique à l’art book de Jessica Cioffi, aka Loputyn. Après cette première approche, pourquoi ne pas parler du premier tome de sa bande dessinée Cotton Tales (éd. Shockdom) ?

    On y retrouve l’univers de la dessinatrice italienne, sans compter sa patte inimitable. Loputyn s’inspire de la littérature gothique du XIXe siècle et de l’imagerie traditionnelle de cette période : chemises à jabot, robes à crinoline, redingotes et coiffures à l’avenant.

    Cotton Tales se déroule dans un décor victorien, au cœur d’un domaine aristocrate. Nicholas, se réveille après un accident de cheval qui lui a fait perdre une partie de sa mémoire. Sa perception en a été tout autant altéré. Le jeune homme est le seul à voir autour de lui d’étranges lapins blancs, parfois agressifs. Une nuit, il surprend une apparition en la personne d’une certaine Letitia. Et si ce fantôme était réel ? 

    Des planches à l’aquarelle d’un raffinement exceptionnel

    Loputyn affiche sa singularité grâce à son style réellement unique. Ses planches faites à l’aquarelle sont d’un raffinement exceptionnel. Elles servent un récit gothique et onirique trouvant autant son influence chez Henry James que chez Oscar Wilde et Lewis Caroll.

    Ses histoires de fantômes, de personnages hantés et de dangereux manipulateurs – la BD n’en est pas exempt avec le (très) jeune père de Nicholas ou les inquiétants Baron Emil et Marquise Gabriela Ward – sont servies par une dessinatrice subtile. Les traits de Nicholas ou de Christopher sont si fins que ces personnages pourraient être tout aussi bien masculins que féminins.

    La vraie-fausse fantôme Letitia, semblant elle aussi tout droit sortie d’un roman des sœurs Brontë, garde tout son mystère, et le premier volume de ce "conte de coton" promet quelques confrontations, avec du fantastique en arrière-plan.    

    Loputyn, Cotton Tales, tome 1, éd. Shockdom, 2022, 128 p.
    https://fr.shockdom.com/boutique/fusion/cotton-tales-vol-1
    https://stay-hop.com/collections/loputyn
    https://www.facebook.com/jessica.cioffi.14
    https://www.instagram.com/loputyn

    Voir aussi : "L'art de Loputyn"

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  • Est-ce que ce crime est sérieux ? 

    Disons-le tout de suite : la première qualité de la comédie policière Murder Party est son esthétique. Les images, les costumes, les accessoires, les couleurs et la lumière en font un film assez unique, certes non sans imperfection. Mais parlons d’abord de l’histoire qui est celle d’une intrigue policière.

    Jeanne Chardon-Spitzer est une architecte un rien dépassée par une mère encombrante mais aussi par la concurrence. Le contrat que lui propose César Daguerre, un homme d’affaire devenu richissime grâce au succès de ses jeux de société, tombe à pic. Jeanne est invitée à se rendre à son manoir qu’elle est chargée de transformer de fond en comble. Elle y fait la connaissance de la famille du vieil excentrique, majordome inclus. Les choses se gâtent lorsque César est retrouvé assassiné. L’enquête peut commencer, mais aussi le jeu - de massacre - car tout le monde est potentiellement coupable et tout le monde peut mourir.

    Nous sommes chez Agatha Christie – version Dix petits Nègres – et Rouletabille dans ce premier film de Nicolas Pleskof. Un premier film dans lequel les moyens ont été mis, que ce soit dans le casting (Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell, Zabou Breitman) ou dans les décors, les costumes ou les accessoires. Le pastiche est revendiqué dans cette comédie policière qui balaie tout sur son passage, avec une esthétique pop assumée. 

    Murder Party en orbite dans une autre dimension

    L’audace vient singulièrement moins de l’histoire – une riche victime jalousée et souvent détestée – que dans le choix de mettre Murder Party en orbite dans une autre dimension, jusque dans les génériques et la bande-son. Murder Party se situe dans les années 60, mais ce serait des années 60 fantasmées, avec l’apport d’inventions bien de notre époque, à commencer par le téléphone portable ou l’escape game. On pourra y trouver le même esprit uchronique qu’avaient mis Berthet et Duval avec leur série de BD, Nico.

    En parlant de la chanteuse du Velvet Underground, nous sommes dans un esprit résolument pop. Les décors sont peaufinés – trop sans doute – et l’artifice et l’artificiel sont pleinement revendiqués, jusqu’à l’intrigue se jouant des acteurs comme des  spectateurs. On adhère ou pas à cette comédie se transformant en jeu de massacre qui ne se prend jamais au sérieux.

    Grâce à leur métier, les comédiens s’en sortent bien. Alice Pol est pétillante dans ce rôle d’architecte coincée dans cette maison de fous. Même si le spectateur peut rester sur sa fin, la dernière image nous ferait dire que la comédienne serait parfaite dans le rôle d’une espionne ou d’une détective, cette fois dans un rôle des plus sérieux. À découvrir sur Canal+ en ce moment. 

    Murder Party, comédie policière française de Nicolas Pleskof, avec Alice Pol, Miou-Miou, Eddy Mitchell, Pablo Pauly, Pascale Arbillot, Gustave Kervern, Sarah Stern et Zabou Breitman, 2022, 103 mn, Canal+
    http://www.bacfilms.com/distribution/fr/films/the-murder-party
    https://www.canalplus.com/cinema/murder-party/h/19085446_40099

    Voir aussi : "Qui es-tu, Nico ?"

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  • Mille et une variations de blés

    Pierre Luc Bartoli expose jusqu’à 24 décembre à la Galerie Cyril Guernieri, 29 rue Mazarine Paris 6ème.

    Ce passionnant lieu dévoile un choix de peintures d’un artiste qui se présente lui-même comme un autodidacte, très vite repéré pour ses paysages, ses vues urbaines et ses scènes de genre. Il y a du classicisme dans l’œuvre de Pierre-Luc Bartoli qui préfère cependant le terme de néo-expressionisme. La Galerie Guernieri propose en ce moment une sélection de peintures sur le thème du blé – le nom de cet événement.

    Cette exposition est l’occasion pour Pierre-Luc Bartoli de témoigner d’une nouvelle obsession picturale qui le frappe alors qu’il s’installe dans son nouvel espace de travail, en Seine et Marne, entouré par des champs de blé et d’orge à perte de vue. C’est ce contact immédiat avec la nature qui lui a inspiré cette série déclinant à toutes les heures du jour ces étendues de blé. Quel que soit le point de vue adopté, chaque toile est prétexte à un traitement bien particulier des éléments qui l’entourent. 

    Néo-expressionisme

    Qu’il se teinte d’un voile orageux, ou balayé par des nuages en mouvement, le ciel donne au blé ses teintes si significatives. Gravitant autour de ce même thème, Pierre-Luc Bartoli varie les cadrages et les perspectives.

    Le peintre arpente mentalement et artistiquement ces champs de blé, travaillant les cadrages, les lumière, les couleurs et les points de vue. Pierre-Luc Bartoli est depuis toujours attiré par les paysages. Qu’elles resurgissent sous la forme de visions ou de ressentis, ces étendues ordonnent les toiles et donnent le ton à cette série. L’usage des grands formats permet également de répondre à l’urgence du besoin expressif ressenti par l’artiste. Un besoin où le hasard n'est jamais loin : "L’accident, la tâche, la chute sont toujours plus intéressants que n’importe quel effet de volonté".

    Cela se passe en ce moment à la Galerie Guernieri jusqu’au 24 décembre 2022

    "Exposition Pierre-Luc Bartoli – Le blé"
    Du 24 novembre au 24 décembre 2022
    Galerie Cyril Guernieri
    29, rue Mazarine 75006 Paris
    https://galerieguernieri.com/artists/pierre-luc-bartoli-2
    https://pierrelucbartoli.com

    Voir aussi : "Souvenirs de Fabienne Stadnicka à la Galerie Cyril Guernieri"

    Ill. Pierre-Luc Bartoli, La trouée, Technique mixte sur toile, 250 x 200 cm

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