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jazz - Page 2

  • Sarah Lancman, on le sait

    En attendant la sortie de son prochain album, Le pouvoir des Mots, le 25 mai prochain, Sarah Lancman propose son nouveau single et clip, "Je le sais".

    La jazzwoman, que Bla Bla Blog avait découvert son album À contretemps (Jazz Eleven, 2018), s’épanouit dans un univers musical à faire fondre plus d’un auditeur. Oui, Michel Legrand et Charlez Aznavour se sont penchés avec amour au-dessus du berceau de Sarah Lancman.

    La preuve avec ce single dans lequel la chanteuse, au piano, est filmé sur les toits de Paris.

    So lovely, so romantic.   

    Sarah Lancman, Je le sais, Unlimited Music France, 2023
    https://www.sarahlancman.com

    Voir aussi : "No Symphony Jazz"
    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"
    "Sarah Lancman amoureuse"

    Photo : © Sabri Aydi5

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  • No Symphony Jazz

    Qu’on ne s’y trompe pas : l’album Symphony de Jean-Michel Pilc est, contrairement à ce qu’indique son titre, une suite de solos de piano. Et, à vrai dire, les influences de l’album seraient plus à chercher du côté du jazz que du classique, à l’instar de "Leaving", qui ouvre l’album.

    L’opus est né lors d’une séance d'improvisation en solo en 2021 au studio OJM au Portugal. "Juste après l’enregistrement de l'album Contradictio du saxophoniste espagnol Xose Miguelez, j’ai été inspiré par les conditions parfaites des studios OJM au Portugal - un magnifique Steinway, une acoustique et des paramètres techniques parfaits. J'ai alors décidé qu'il était temps de faire une session ‘mémorable’ dans le cadre de mon projet solo", confie le musicien. C’est dans ce climat de totale liberté que s’exprime le mieux le prolifique et inclassable pianiste. Qu’il est justement nommé son album "Symphony" prouve s’il en était besoin que l’artiste est autant facétieux que hors- cadre. 

    Jean-Michel Pilc fait de son opus une pérégrination aventureuse, assumant complètement le goût pour la découverte, les influences contemporaines et l’improvisation ("Discovery").  La sensibilité du musicien est évidente dans "The Encounter". La retenue et le choix de la mélodie donnent à ce morceau une facture romantique, à telle enseigne que le morceau aurait complètement sa place dans le répertoire classique ou dans une BO de film.

    Le pianiste revient dans "First Dance" à ce qui est le cœur de son opus : le jazz. Mais c’est un jazz  à la fausse coolitude, traversé de passages où la virtuosité de Jean-Michel Pilc s’exprime.  "Just Get Up" sort des sentiers battus avec le choix de sons contemporains où s’exprime une forme de douleur, comme un appel vibrant et brutal à se relever. 

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain

    Né à Paris et aujourd'hui citoyen américain, Jean-Michel Pilc a joué avec de nombreux géants du jazz tels que Roy Haynes, Michael Brecker, Dave Liebman, Jean Toussaint, Marcus Miller, ou John Abercrombie.

    Symphony ressemble à un chaînon manquant entre jazz, classique et contemporain. C’est d’autant plus évident dans la composition "Way To Go" qui désarçonnera forcément – mais qui séduira et passionnera tout autant. 

    Jean-Michel Pilc connaît tout autant ses classiques. Que l’on pense au délicat "Understanding" ou à l’étonnante et légère valse "Waltz For Xose", dont les lointaines inspirations de Bach émergent, mais c'est un Bach qui se serait catapulté dans un jazz-club de New York City. Voilà qui fait de ce morceau une des plus belles réussites de l’album.

    De là à dire que Jean-Michel Pilc renie son univers jazz ? Non. La preuve avec le cool "Not Falling This Time" où l’improvisation se fait reine, ou encore cet autre morceau en forme de promesse : "I’ll Be Bach", dont l’orchestration symphonique ferait à coup sûr merveille. Grandiose ! Du très grand Pilc !

    Jean-Michel Pilc, Symphony, Justin Time Records, 2023
    https://jeanmichelpilc.com
    https://www.facebook.com/jeanmichel.pilc.5

    Voir aussi : "Jordane Tumarinson et les petites histoires de son enfance"

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  • Fans de Fanelly au Sunset Sunside 

    Fanelly est de retour, cette fois sur scène, au Sunset Sunside, cette semaine. Nous avions aimé la pop mâtinée de jazz de cette musicienne attachante qui avait fait sensation avec son album Metro Stories, sorti en 2021. 

    Voilà une nouvelle occasion de découvrir cette artiste jamais plus à l’aise que lorsqu’elle parle d’humanité, des autres et de la vie. 
    Rendez-vous donc au Sunset Sunside , le 9 février. 

    Fanelly au Sunset Sunside à Paris, le 9 février 2023 à 20h00
    https://www.sunset-sunside.com/2023/2/artiste/3814/9008
    http://www.fanellymusic.com
    https://www.facebook.com/fanellymusic
    https://www.instagram.com/fanellymusic

    Voir aussi : "Fanelly dans le Metro"

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  • Loïs Le Van : Qui sème le Vind...

    Étrange et fascinante atmosphère que celle qui nimbe le début du dernier album de Loïs Le Van : le jazzman démarre "Bleu" par un a cappella épuré, avant que le piano ne le rejoigne. La ligne mélodique pure fait de ce premier morceau une vraie signature. Loïs Le Van est comme ça. L’artiste est un poète à l’hypersensibilité manifeste, comme le montre la voix et la guitare habitée de "The Dying Light".

    Vind 2.0, le nom de son opus, est la suite de son précédent album, Vind – bien entendu. Les treize compositions sont signées Nicky Schrire. Loïs Le Van est accompagné de Sandrine Marchetti au piano et de Paul Jarret à la guitare et aux effets. Voilà qui donne un trio diablement séduisant.

    Des effets, il y en a en effet, à l’instar de l’étonnant "Clowning", dans lequel le jazz se teinte de sonorités contemporaines. On peut aussi penser à "In G", minimaliste, aérien et habité. Loïs Le Van n’oublie toutefois jamais que le jazz est d’abord une musique profondément humaine, née dans le déchirement et la douleur. Il le démontre avec le titre "Isolate" se déchaînant dans le dernier quart pour prendre des accents rock, jusqu’aux dernières notes terribles.

    Un trio diablement séduisant

    À la suite, "Sum Of All Parts" séduit l’oreille de l’auditeur par son choix du cool, avec toujours la voix élégante de Loïs Le Van. Le titre plus court, "Barn På Mattan", nous conduit dans une autre contrée. Plus voyageur, plus instrumental, le morceau séduit par sa simplicité dans la composition. Osons dire qu’il s’agit d’un des morceaux les plus séduisants de Vind 2.0. Il est encore question de voyage dans le bien-nommé "Isles Of Delight". La voix de Loïs Le Van dialogue avec la guitare de Paul Jarret et le piano de Sandrine Marchetti dans ce séduisant titre jazz où l’improvisation n’est pas absente.

    "Paulux", plus sombre et énigmatique, semble être d’un autre univers, moins jazz que contemporain, aux sonorités concrètes.  Avec "Recall", Loïs Le Van fait un tour cette fois du côté de la pop : une jolie ligne mélodique, des instrumentistes à l’unisson et une voix servant à merveille un texte en forme… d’appel.

    "La poupée près du train" est l’extrait le plus long de l’album : plus de sept minutes. Le chanteur se déploie pour installer l’univers de ce morceau personnel, mystérieux et inquiétant. À la voix et au piano, viennent s’ajouter d’étranges sonorités, donnant à cette "poupée" l’aspect d’un objet déchirant. "Idée fixe" sort lui aussi le jazz de sa zone de confort grâce à une ouverture a cappella du chanteur. Le morceau se déploie telle une psalmodie ou une incantation mystique. Nous voilà dans une musique sans frontière mais non sans douleur ni interrogations.

    L’opus se clôt avec le titre "Everything Must Change", plus cool, plus classique aussi dans sa facture. L’artiste y fait le constat autant que l’éloge du changement : "The young become the old / And mysteries do unfold / Cause that’s the way of time / Nothing and no one goes unchanged". 

    Loïs Le Van, Vind 2.0, Cristal Records, 2022
    https://loislevan.com
    https://www.facebook.com/loislevan
    https://www.instagram.com/levanlois

    Voir aussi : "Marl’n, en fait oui"

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  • Danses avec Barbara Hannigan, de Kurt Weill à la Lambada

    On adore Barbara Hannigan sur Bla Bla Blog. Soprano géniale, la chanteuse canadienne s’est frottée  à un répertoire très large, du contemporain (Lulu de Berg, Le Grand Macabre de Ligeti), au classique français (La Voix humaine de Poulenc), sans cacher son appétence pour l’orchestration. Elle dirige le Ludwig Orchestra depuis 2011, et c’est justement avec cette formation qu’elle propos son dernier album, Dance With Me.

    Les ayatollahs du classique vont certainement ruer dans les brancards à l’écoute de ce disque qui va de Kurt Weill à la "Lambada", en passant par "Copacana" ou la "Moonlight Serenade". Et pourtant, il faut bien plonger dans ce séduisant opus qui fera sans doute le bonheur de beaucoup à quelques semaines de fêtes de Noël.

    Barbara Hannigan, au chant et à la direction, met à l’honneur, avec grand orchestre, des standards et des classiques du XX siècle. Le très jazz "Moonlight Serenade" de Glenn Miller, interprété avec chaleur par la soprano, précède le mambo et désormais classique "Quien sera".

    Mais l’auditeur fondera en premier lieu sur ce joyau qu’est "Youkali" de Kurt Weill. On écoutera et on réécoutera jusqu’à plus soif ce tango métaphysique et déchirant, composé en français : "Youkali, c'est le pays de nos désirs / Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir / Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis". Immanquable !

    le tube de Kaoma est teinté de jazz, prenant un lustre et une classe incroyable

    Pour "Copacabana" de Barry Manilow, la cheffe d’artiste a eu droit à la collaboration de Lucienne Renaudin Vary, l’une des instrumentistes et trompettistes les plus douées de sa génération. Et l’on peut dire que la puissance, la chaleur et le swing de la Mancelle font merveille dans cette samba archi-connue. Pareillement, l’auditeur découvrira ou redécouvrira certainement George Hamilton Green et Wallace Irwin avec "Fluffy Ruffles", leur formidable ragtime au xylophone  que Barbara Hannigan chante avec une fougue communicative, accompagnée par un orchestre à l’avenant.

    Avec la valse "Je veux t’aimer" de Robert Stolz, tiré de la BO du film C'est un amour qui passe de  Géza von Bolváry (1932),  nous voilà dans le grand romantisme, à faire fondre les cœurs de guimauve que nous sommes. On sera pareillement sensible au quick step "Whispering" (1920) de John Schönberger, dirigé par une Barbara Hannigan à la conduite enlevée, colorée et d'une belle densité.

    Restons dans les danses de salon - que le public redécouvre depuis quelques années grâce à la télévision. Dance With Me propose une version orchestrale de la chanson "My Shawl" de Xavier Cugat, "le roi de la rumba". On retrouve également la voix de la soprano avec son adaptation de la comédie musicale My Fair Lady. La diva canadienne reprend le tube "I Could Have Danced All Night" (composé et écrit par Frederick Loewe et Alan Jay Lerner) qu’Audrey Hepburn avait fait connaître dans le monde entier.

    Après un retour au jazz avec le célébrissime "In The Moon" de Wingy Malone et arrangé par Bill Elliott, on ne peut évidemment passer sous silence la grande surprise de cet album de Barbara Hannigan : l'étonnante reprise de "Lambada". Quelle surprise de voir ce tube populaire de l’été de 1989 ! Wikipedia nous apprend d’ailleurs que la lambada est un style musical à part entière, né au Brésil, et qui mélange carimbo, reggae, salsa et merengue. Ici, le tube de Kaoma est teinté de jazz, prenant un lustre et une classe incroyable. Ce morceau n’est vraiment pas à rater.

    L’opus de Barbara Hannigan se termine avec la très belle danse lente d’Edward Elgar, "Salut d’amour", op. 12. Voilà une occasion de découvrir que le compositeur anglais n’est pas que celui de "Pompes et circonstances".

    Dance With Me proposait de remettre à l’honneur ces danses du XXe siècle devenus légendaires ? Pari gagné haut la main, grâce à une Barbara Hannigan qui démontre que éclectisme n’est pas une insulte.

    Barbara Hannigan, Dance With Me, Ludwig Orchestra,
    avec Lucienne Renaudin Vary, Bill Elliott et le Berlage Saxophone Quartet, Alpha Classics, 2022

    https://www.barbarahannigan.com
    https://outhere-music.com/en/albums/dance-me

    Voir aussi : "Je m'en irai à Guéthary"
    "Histoires de tangos par Lucienne Renaudin Vary"
    "Barbara Hannigan est Lulu"
    "Deux pour le prix d’un"

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  • Laura Anglade : "Je trouve ces chansons intemporelles"

    La découverte du dernier album de la jazzwoman Laura Anglade, Venez donc chez moi, que nous avions chroniqué sur Bla Bla Blog, nous a donné envie d’interviewer la chanteuse, un pied en France et l’autre de l’autre côté de l’Atlantique. Rencontre avec une artiste qui voue un amour immodéré pour la chanson française, y compris le répertoire moins connu des années 30.

    Bla Bla Blog – Bonjour Laura. Le public français vous découvre cette année avec votre reprise de  standards de la chanson française, l’album Venez donc chez moi. Au Canada, vous êtes une des voix montantes de la scène jazz. Franco-américaine, quels sont vos rapports avec le Canada et la France ?
    Laura Anglade – Merci. J’ai quitté le Connecticut à l’âge de 18 ans, à la fin du lycée. Je suis partie à Montréal, à l’université Concordia, pour suivre des études de Traduction. J’ai toujours été fascinée par les langues, depuis toute petite. Je n’avais pas du tout envisagé de suivre une carrière en musique à ce moment-là. Cette ville me tentait bien, et le programme surtout…et depuis je n’ai pas quitté le Canada !

    BBB – Pour cet album de reprises, vous avez choisi des titres qui ne sont pas forcément les plus connus : "Venez donc chez moi", qui donne le titre à l’opus, mais aussi "Vous qui passez sans me voir" ou "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours". Pourquoi ces choix ?
    LA – Venez Donc Chez Moi, tout d’abord met en avant mon identité française, mon “chez moi”, mais aussi, à un autre niveau, un album est une œuvre qui représente un moment précis, un peu comme la photographie. Nous avons enregistré cet album en pleine période de pandémie, bloqués chez nous. Avec Sam, le guitariste, on voulait inviter le public à passer un beau moment intime d’écoute, chez eux, en attendant de venir nous voir en concert peut-être un jour.
    En ce qui concerne les autres titres, Charles Trenet est le chanteur préféré de mon grand-père, il me chantait souvent ses chansons quand j’étais petite. Je connais pratiquement toutes ses chansons par cœur. Je voulais rendre hommage à ma famille, en leur faisant ce cadeau, pour qu’ils puissent chanter avec moi en écoutant mon disque. Ils sont loin, donc au moins cela nous permet de nous rapprocher un peu, comme si une partie de moi était là, avec eux.
    D’après moi, “Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours” est une belle leçon. Quand on se lance dans une histoire avec quelqu’un en tout début de relation, il y a toujours un moment d’hésitation. On essaye de se protéger, sûrement pour ne pas s’emballer trop vite. On ne veut pas trop se projeter, par peur d’être rejeté, mais quand ça doit marcher, les choses se mettent en place petit à petit, naturellement. On a pas besoin de se faire des promesses ni des plans, on peut simplement vivre jour après jour, sans attente. Je trouve ce message magnifique.

    BBB – On sent chez vous un attachement au répertoire des années 30 et aussi au compositeur Paul Misraki, peu connu, et qui a écrit deux de vos reprises ("Venez donc chez moi" et "Vous qui passez sans me voir"). Est-ce une invitation à redécouvrir le patrimoine musical français oublié et les chansons de Lucienne Boyer, Ray Ventura, voire Charles Trénet ?
    LA – Effectivement. Je trouve que ces chansons sont intemporelles. On arrive à plonger dans ces histoires et ces mélodies, comme un bon livre. Ce sont des thèmes nostalgiques, mais en même temps encore courants. On s’y retrouve.

    BBB – On est peu surpris de voir apparaître Michel Legrand ; on l’est plus par le choix de vos reprises : au lieu des "Moulins de mon cœur" ou de la "Recette du cake d’amour", vous avez choisi la magnifique "Chanson de Maxence" et de la "Valse des lilas". Pourquoi le choix de ces morceaux ?
    LA – "La Chanson de Maxence", de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort par Michel Legrand est l’une de ses plus belles chansons. Elle a été adaptée en anglais, et raconte une histoire complètement différente de l’originale. En général, je choisis de chanter une chanson si je trouve les paroles captivantes. Dans ce cas, je me laisse emporter par la mélodie, complexe et à la fois mémorable et nostalgique, des thèmes que l’on reconnaît facilement à travers toutes les œuvres de Michel Legrand. "La Valse des Lilas" a aussi été adaptée en anglais, c’est une chanson pleine d’espoir, comme les premières fleurs au printemps.

    "Mon rêve serait de lui chanter « Chez Laurette » un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !"

    BBB – Deux femmes ont les honneurs de votre opus : Jeanne Moreau, l’interprète de "Jamais je ne t’ai dit que je t’aimerai toujours et surtout "Barbara ("Précy Jardin" et "Ce matin-là"). J’imagine que c’est tout sauf un hasard de voir Barbara figurer sur cet album.
    LA – Barbara a toujours été une grande source d’inspiration. "Precy Jardin" est la chanson de Barbara ou je me reconnais le plus. Chaque été depuis mon enfance, ma famille retournait dans notre petit village dans le sud de la France. En 1973, Barbara a quitté Paris pour aller vivre à Précy sur Marne, à la campagne, et c’est là ou elle a passé ses dernières années. Dans ce lieu paisible, loin de tout, près de la nature, Barbara est au paradis. Je reconnais mon petit village, Brousse le Château, à travers les paroles, “juste le clocher qui sonne minuit”.

    BBB – L’auditeur français sera heureux de trouver une reprise de "Chez Laurette". À ma connaissance, c’est l’une des première fois que Michel Delpech côtoie Charles Trénet, Charles Aznavour ou Barbara. "Chez Laurette" se devait de figurer dans votre album ? Et spécialement cette chanson, la plus célèbre sans doute de son répertoire ?
    LA – "Chez Laurette", de Michel Delpech, est une de mes chansons préférées de tout l’album. J’ai appris que le chanteur a écrit la chanson en une traite durant un court trajet en train. Chez Laurette raconte l’amitié entre un jeune garçon et la dame qui tient le café au coin de la rue. Laurette devient vite la confidente de lui et de tous ses amis. Chaque chagrin d’amour, chaque fou rire, elle les voit grandir au fur et à mesure des années qui passent. C’est une belle confiance qui se construit, surtout pendant les années les plus importantes, elle les aident à naviguer l’adolescence.
    Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été et qu’on retrouvait toujours les mêmes vendeuses, qui me disaient avec leur sourire familier, “alors ça pousse !” ou quand on allait chercher la viande chez le boucher de ma grand-mère, qui a vu ma mère grandir, et maintenant voyait ses enfants grandir aussi. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et ce que l’on devient. J’ai aussi choisi la chanson parce que c’est une des chansons préférées de mon grand-père. Même si Michel Delpech n’est plus parmi nous, j’ai appris que cette “Laurette” est inspirée d’une vraie personne, qui existe toujours, et que ce fameux café aussi ! Mon rêve serait de lui chanter cette chanson un jour dans son ancien café, et peut-être même d’aller y boire un verre ensemble !

    BBB – Après cet album, quels sont vos futurs projets ? Une tournée est-elle prévue en France ? Ou un album en préparation ?
    LA – Je viens de faire une mini tournée à Paris dernièrement en juin 2022. J’espère y revenir le plus vite possible, j’adore cette ville, surtout au printemps. Je pars en tournée avec Melody Gardot en septembre, j’ai vraiment hâte. En ce moment, oui, je pense à un futur album aussi. Plein de belles choses ! Merci beaucoup.

    BBB – Merci, Laura.

    Interview : Bruno Chiron, septembre 2022

    Laura Anglade & Sam Kirmayer, Venez donc chez moi, Justin Time Records, 2022
    https://lauraanglade.com
    https://www.facebook.com/langlademusic
    https://www.instagram.com/laura__anglade

    Voir aussi : "Rendez-vous chez Laura Anglade"

    Photo: Maggie Keogh

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  • Rendez-vous chez Laura Anglade

    Qui dit reprises de chansons françaises dit standards incontournables d’Édith Piaf, Yves Montand ou Maurice Chevalier, avec des classiques archi rabattus, de ceux que Thomas Dutronc avait réinterprétés en duo il y a quelques années, dans un très joli album au demeurant. La jazzwoman franco-américaine Laura Anglade, accompagnée du guitariste québécois Sam Kirmayer, a choisi le contre-pied dans son album de reprises, Venez donc chez moi.

    "Venez Donc Chez Moi", à l'origine un tube de l’entre-deux guerres écrit par Paul Misraki et créé par Lucienne Boyer et Ray Ventura et ses collégiens, peut s’écouter comme une invitation dans l’univers smooth de Laura Anglade, reconnue par "Ici Musique" de Radio Canada comme l'une des cinq meilleures musiciennes de jazz à surveiller.

    Paul Misraki est mis à l’honneur dans une autre de ses compositions avec cet autre classique qu’est "Vous qui passez sans me voir" que Charles Trénet avait rendu célèbre, en dépit du fait que ce morceau n’est pas celui que le grand public a retenu de l’interprète de "La mer", de "Douce France" ou de "Boum !"

    L’auditeur sera sans doute plus familier avec ce bijou qu’est "Paris au mois de mai", romantique et parisien à souhait, grâce à l’accordéon de Benjamin Rosenblum. Laura Anglade reprend également le célébrissime "Que reste-t-il de nos amours ?", dans lequel Charles Trénet – encore lui ! – s’était rarement montré aussi mélancolique. La chanteuse y ajoute sa patte jazz, montrant du même coup un aperçu de sa palette vocale.

    "Chez Laurette" est la reprise la plus incroyable de l’album, et qui mérite à elle-seule que l’on se précipite pour découvrir l’opus de Laura Anglade

    La Franco-américaine ne pouvait pas ne pas reprendre des standards de Michel Legrand.  Outre "La valse des lilas", qui clôt l’album, sa revisite délicate de "La chanson de Maxence" permet de déguster les paroles et d’apprécier les qualités de parolier du compositeur français : "Elle a cette beauté des filles romantiques / Et d'un Botticelli, le regard innocent / Son profil est celui de ces vierges mythiques / Qui hantent les musées et les adolescents".

    Un hommage est rendu à deux femmes, deux artistes et deux musiciennes : Jeanne Moreau, avec une reprise "Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours" (par ailleurs, la chanson du film Pierrot le fou, avec Anna Karina et Jean-Paul Belmondo) et Barbara avec deux titres que beaucoup d’auditeurs découvriront sans doute : le nostalgique "Précy Jardin" et le délicat "Ce matin-là", toujours avec l’accompagnement à l’avenant de Sam Kirmayer.

    "Chez Laurette" est la reprise la plus incroyable de l’album, et qui mérite à elle-seule que l’on se précipite pour découvrir l’opus de Laura Anglade. La chanteuse se l’approprie totalement au point que l’auditeur, pourtant habitué à l’original, a la sensation de la redécouvrir, dans toute sa pureté avec voix jazzy et guitare. Laura Anglade dit ceci : "Quand j’écoute cette chanson, pour moi c’est la culture française dans toute sa splendeur. Ça me rappelle de beaux souvenirs avec ma mère, quand on allait faire les boutiques en ville chaque été. La vie passe tellement vite. Ce sont ces personnes, ces liens qu’on crée de génération en génération qui forment nos valeurs et qui on devient."

    Tout autant que ces reprises de standards français, c’est une chanteuse d’exception qui est à découvrir à travers ce Venez donc chez moi, étincelant dans sa simplicité.

    Laura Anglade & Sam Kirmayer, Venez donc chez moi, Justin Time Records, 2022
    https://lauraanglade.com
    https://www.facebook.com/langlademusic
    https://www.instagram.com/laura__anglade

    Voir aussi : "Sarah Lancman amoureuse"
    "Thomas Dutronc, c’est si bon"

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  • Bon anniversaire, Bla Bla Blog !

    Bla Bla Blog fête aujourd’hui ses 8 ans.

    Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre ce blog curieux et toujours à la recherche de nouveautés dans les domaines de la musique, du cinéma, des livres ou des expos.

    Après cette coupure estivale, Bla Bla Blog va revenir avec des nouveautés. Côté musiques, je vous parlerai de la jazzwoman Laura Anglade et ses reprises de standards de la chanson française. Il sera aussi question de l’électro de MLD, du groupe Les Marmottes et de Célestin.

    Côté cinéma, je vous parlerai du remake de Mon garçon par Christian Caron (My son). Une série nous intéressera : Anatomie d'un scandale. Les fans de Downton Abbey seront aux anges : vous saurez bientôt pourquoi.

    Il sera aussi question du Vendée Globe 2024 et d’une opération caritative mais aussi du festival parisien Aux Arts !, à la rentrée. 
    Côté livres, je vous parlerai du document de Betty Milan consacré à Jacques Lacan, d’un beau livre des éditions Larousse sur les chefs-d'œuvre de la peinture mais aussi de fantasy.

    Ce ne seront que quelques-unes des surprises prévues.

    A bientôt.

    Photo : Lilartsy - Pexels

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